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okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278

La voix de Saïd attirait à peine l’attention de Zoya, ses yeux fixés sur Maugrey, elle se rendait doucement compte de cette folle situation. Quelque chose en elle se brisait, une partie de son humanité peut-être…Se retourner contre lui, c’était la dernière personne sur qui elle avait envie de pointer sa baguette et pourtant, les souvenirs de cette guerre lui revenaient si facilement en mémoire, les endoloris, le mal qu’elle avait dû faire à d’autre personne pour justifier sa présence dans ce putain de camp et les regards qu’elle avait dû supporter. Cela lui semblait presque idiot d’y accorder autant d’importance mais au fond, cela lui rappelait simplement quelque chose : elle se haïssait. Pour ce qu’elle avait fait à ses parents, quitter leur vie, mutiler leur mémoire, pour ce qu’elle avait fait au Londubat, les torturés, les abandonnés…Pour ce qu’elle avait fait à son enfant…L’ignorer, jusqu’à ce qu’il se pointe, avoir osé penser qu’il était préférable que l’enfant meurt et regretter amèrement ses pensées quand le corps inertes du bébé est posés sur elle.

Sa mâchoire se crispait alors qu’elle écoutait Maugrey, elle baissa la tête, laissant un rire échapper. L’ironie de ces mots venait doucement la faire sourire, relevant les yeux sur l’Auror, elle reprit la parole.


« Il y a plus de dix ans que la guerre s’est terminés Alastor… »

Et c’était seulement au bout de dix ans qu’il revenait frapper à sa porte, plein de bon sentiment ? Elle avait su se débrouiller jusqu’à maintenant, elle avait eu un semblant de vie, son boulot était devenue l’unique chose qui la faisait vibrer et même ça on avait décidé de le lui enlever.

« Et on ne l’a pas gagné… »

Elle laissa sa baguette se poser sur son front, dessinant un éclair alors que son sourire se teintait de sarcasme. Il était difficile d’avaler l’idée que le réel point final de cette guerre eut été un nourrisson. Cela rendait tout ce qu’ils avaient vécu si insignifiant…

« Et elle n’est pas fini, si c’était le cas, tu n’aurais pas frappé à ma porte Maugrey, un coli à la main, de belle parole dans la bouche, si c’était le cas toi et tes petits copains vous ne feriez pas de putain de tea party en souvenir du bon vieux temps…Ne me prend pas pour plus conne que j’en ai l’air, j’ai senti Son arrivé avant même que vous ne commenciez à admettre cette éventualité que peut-être, un bébé ne suffisait pas pour le battre... »

Posant la pointe de sa baguette sur son avant-bras, elle laissa la marque apparaitre doucement, fronçant les sourcils en sentant cette brulure de l’intérieur. Elle avait beau l’avoir senti mainte et mainte fois, cette douleur elle ne s’y ferait jamais.

« Le jour où elle est réapparut je savais que tu finirais par pleurnicher devant ma porte parce que ta petite bande ne sera jamais capable de faire ce qu’il faut quand il le faut, mais en voyant cette marque et en me souvenant de toute ce qu’elle signifie, je me suis promis une chose Maugrey…Les règles du jeu, cette fois, c’est moi qui les décide. »

Plantant ses iris dans l’œil valide d’Alastor, il devait pourtant savoir une chose :

« Toi et moi on sait comment ça se terminera, si je dois crevé se sera sur un putain de champs de bataille, les tripes à l’air, la baguette à la main, la merde plein le visage et du bon côté »

Comme Saïd lui avait si justement rappelé qu’il resterait à jamais Saïd Wilkes, grand mangemort et tueur de sang-froid, Zoya resterait cette même connasse se battant pour son idéal. C’était une réalité à laquelle elle s’était faite, changé le mangemort n’avait jamais fait partie de ces plans, ils avaient passé leur vie à se battre, se chercher, se trouver, l’unique raison pour laquelle elle le protégeait c’est qu’elle ne voulait pas le perdre, peu importait le prix, la vie des autres lui importait peu…Sa vie à elle n’avait jamais importé pour les autres pourquoi devrait-elle s’en soucier à son tour ?

« Et puis dis-moi franchement, qui d'autre que moi serait capable de s'occuper de votre petit merdier ? Je sais que tu fulmine... » Elle esquissa un sourire, presque mesquin: « Tu n'as pas besoin de quelqu'un avec des principes, t'a pas besoin d'un super héro Alastor, tu n'as jamais eu besoin de ça...Tout ce que tu veux...C'est quelqu'un qui n'a rien à perdre »

Reprenant les propres paroles que Maugrey lui avait tenu il y a des années quand il lui avait demandé de tout laisser pour s'infiltrer, il n'y avait qu'à elle qui pouvait le demander, parce qu'elle n'avait rien à perdre...

« Le jeu est le même...Il n'y a que les règles qui ont changé »

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
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Alastor Maugrey

Fol'Oeil



Quelque chose se brisa en Alastor lorsque Zoya mentionna Harry Potter. C'était de l'amertume qu'il voyait dans les yeux de la jeune femme, comme si ne pas avoir tué Voldemort elle-même équivalait à une défaite.
Maugrey se souvint avoir sentit quelque chose de similaire en apprenant l'histoire du garçon qui a survécu. Cette victoire si étrange qui lui avait laissé un sentiment de vide et de déséquilibre. Les Potter étaient mort et avec eux disparaissait le Seigneur des Ténèbres, ne laissant derrière eux qu'un bambin terrifié et sa marque étrange sur le front. "Et c'est tout ? C'est fini ?" se rappelle-t-il s'être demandé et continuant à chasser les Mangemorts et les criminels en tant qu'auror, il avait finit par s'y faire.

Les mots de Zoya le frappèrent avec force car il ne pouvait entendre dans ses paroles que la vérité. Elle faisait résonner en lui des sentiments qu'il s'était efforcé de ravaler. Qu'est-ce qui était mieux que la victoire, n'est-ce pas ? Mais sa fierté avait été blessée tout autant si ce n'est plus que celle de Zoya. Il s'était tant battu, avait tant perdu dans cette guerre, tout ça pour qu'un bébé miraculé se révèle être la solution.
Et avait-ce été la solution ? Voldemort était revenu, avait retrouvé sa force et ses troupes. La guerre repointait doucement le bout de son nez et Maugrey ne pouvait ne pas remarquer que l'Ordre se composait maintenant autant de gamins que de sorciers d'expérience. Avaient-ils vraiment gagné ? Alastor ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils auraient pu gagner la guerre des années auparavant, mettre un terme à tout cela. Ce qu'ils avait pensé comme étant la fin de Lord Voldemort se révélait être au final un simple congé sabbatique.

Ils avaient simplement gagné une bataille et par accident qui plus est.

C'est avec horreur qu'Alastor se rendait petit à petit compte que la guerre, elle, n'était peut-être qu'en train de commencer. Et qu'avaient-ils pour se défendre cette fois-ci ? Des sorciers ramollis par les années de paix, des familles bousillés, des gamins inconscients et apeurés.
Remus, hanté par ses pertes.
Sirius rendu fou par Azkaban avec le ministère à ses trousses.
Amy détruite par les secrets et les mensonges, tout juste obligée de tout abandonner.
Harry Potter, la clé mais aussi le problème, toujours à protéger, à surveiller.
Et Dumbledore. Avait-il jamais été là ?

Peut-être était-ce pour cela qu'Alastor avait foncé droit chez Zoya. Cette gamine si forte qui ne l'avait jamais laissé tombé. Il croyait au moins compter sur elle, mais il était obligé d'ouvrir les yeux. Si quelqu'un avait perdu quelque chose dans la guerre, c'était bien Zoya Horlov. Elle s'était perdue elle-même.

L'auror sentit son estomac se contracter à la vue de la marque des Ténèbres apparaissant sur ce bras lisse et pâle. C'était si insupportable que même son œil magique ne put la fixer très longtemps avant de détourner le regard. La seule sur qui il pouvait toujours compter, la seul qu'il savait assez forte, aussi forte que lui pour gérer toute la merde du monde, il l'avait poussé dans le mauvais camp.

- Ça va, t'a fini ton monologue ? la coupa-t-il la mâchoire et les poings serrés. Il ne trouvait rien d'autre pour la contre dire mais il s'avait qu'il n'en supporterait pas d'avantage. La rage et la culpabilité créait un mélange étrange dans ses veines qui lui donnait à la fois de prendre Zoya dans ses bras et de lui briser la nuque. Quelle idiote. Aussi débile que lui.

- J'ai compris, tu hais l'Ordre, tu me hais, tu hais le monde. Je devais me douter qu'on pourrait pas boire un coup sans que tu sois une vrai chieuse et que ton petit copain essaye de me tuer. Mais écoute-moi bien, j'suis pas venu faire copain copain Zoya, j'suis venu te sortir de la merde où je t'ai laissé croupir. Je t'ai utilisé et aujourd'hui encore, je te demande pas ton avis.
D'un mouvement rapide de son index, sans même avoir à prononcer la moindre formule, Maugrey fit voler sa baguette du sol à sa main. En une fraction de seconde, juste le temps qu'il fallut à Zoya pour comprendre qu'Alastor n'avait eu besoin que d'un simple geste du doigt pour récupérer sa baguette, il disparu dans un nuage de fumée blanche.

Réapparaissant derrière Wilkes qui n'avait toujours pas bougé à quelques mètres derrière Zoya, observant la scène comme un vrai demeuré, il le saisit par derrière, enserrant sa trachée de son bras fort et épais. La magie n'avait pas beaucoup eu de succès sur le Mangemort et il était approprié d'user de la force physique avec celui-ci en particulier. C'est vrai, pourquoi s'embêter à manier une arme ? Il pouvait très bien lui briser la nuque en quelques secondes. Wilkes se débattit faiblement entre ses bras, s'accrochant aux dernières secondes qui lui restaient à vivre.
L'oeil magique sursauta alors qu'il remarqua Zoya, fonçant droit sur les deux hommes. Elle non plus ne semblait plus se gêner de l’utilisation de sa baguette et semblait déterminée à se ruer sur eux. Se trouvant derrière sa victime, Alastor s'offrait de toute manière un bon bouclier contre toutes tentatives de riposte de la part de Zoya.
Mais alors qu'elle arrivait près d'eux, Maugrey la vit tendre la main et sentit sous lui le Mangemort faire de même. Il comprit une micro seconde à temps que les fous tentaient de fuir en transplanant. S'ils embarquaient Alastor avec, ils étaient presque certains de voir quelqu'un se faire désartibuler. Mais l'auror ne pouvait pas se permettre de voir ce quelqu'un être Zoya. Choqué et paniqué, il fit le choix de lâcher sa victime juste à temps pour sentir l'air devant lui se comprimer dans un "crac" sonore.

Ils étaient partis.

Horrifié, perdu, seul, Fol'Oeil resta au même endroit pendant près de trois minutes pour se remettre de ce qu'il venait de se passer. Saïd S. Wilkes était vivant et avec lui était partie Zoya. Pour chasser les mercenaires ? Il n'était même pas sûr.

- Tu es un membre de l'Ordre gamine, pas une Mangemort. dit-il dans le vide, comme les innombrables fois où il l'avait répété à Zoya pendant la guerre, espérant follement que ses mots l'atteindraient peu importe où elle s'était échouée.


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