- InvitéInvité
Dim 13 Oct - 21:30 (Δ)
Cela faisait maintenant environ deux semaines que Lily vivait dans le futur.
Depuis deux semaines, elle se levait le matin, regardait autour d’elle d’un air déboussolé, puis se rappelait qu’elle n’était plus dans le dortoir où elle avait dormi pendant sept ans. Elle avait encore les mêmes camarades de chambre, puisqu’elles avaient été « transportées » avec elle, mais le dortoir n’avait pas la même disposition, elle n’était pas dans le même lit, et plus les jours passaient, plus elle était persuadée qu’elle ne s’habituerait jamais à cette époque.
Même si le château était globalement identique à celui de 1977, quelques détails, qui lui semblaient insignifiants auparavant, avaient véritablement changé. Le chevalier du troisième portrait des escaliers descendant de la tour de Gryffondor, qui avait l’habitude de la saluer quand elle descendait le matin, n’était plus que très rarement dans son cadre : il s’était amouraché d’une dame dont le portrait menait à la bibliothèque. La disposition de la salle commune était sensiblement différente – les fauteuils avaient été déplacés ; des armures avaient été retirées, des nouvelles plantes s’étaient ajoutées à la collection du professeur Chourave. Beaucoup d’élèves du passé ne remarquaient pas ces détails, ou ne s’en souciaient pas ; mais pour l’esprit carré et discipliné de Lily, tous ces petits éléments étaient un rappel constant qu’elle n’était plus vraiment chez elle. Que des forces plus grandes qu’elle l’avaient séparée de sa famille, de son temps, et qu’elle ne pouvait rien y faire. Et cela la mettait dans un état d’agitation constant.
Elle était sur ses gardes toute la journée, à cran, prête à dégainer sa baguette à n’importe quelle occasion. Pourtant, en deux semaines, aucun élément bizarre n’était survenu. Les jours défilaient, elle allait en cours, passait des heures à discuter de théories temporelles avec ses amis, et commençait même à se faire de nouveaux amis futuresques. Elle ne d’ailleurs pouvait s’empêcher de penser à son « soi » futur : existait-il, quelque part, une Lily d’une quarantaine d’année ? Que faisait-elle comme métier ? Etait-elle mariée ? Avait-t-elle des enfants ? Etaient-ils à Poudlard ?! Tant de questions auxquelle elle avait peur d’obtenir une réponse. Il n’était probablement pas sain de connaitre sa destinée. C’était bien pourquoi l’accès à la bibliothèque et aux livres d’histoire était prohibé pour les élèves de 1977.
Et sans bibliothèque, vous pouvez facilement imaginer que notre Lily chérie était encore plus perdue qu’elle ne l’était déjà. Elle était déjà fichée parmi plusieurs de ses camarades du futur, parce qu’elle les suppliait régulièrement de lui ramener des livres (sans rapport avec l’histoire) de la bibliothèque.
Ainsi, ce samedi après-midi, après avoir fini tous ses devoirs de la semaine à venir, Lily était affalée dans un fauteuil de la salle commune de Gryffondor, en train de lire un livre de potions qu’une dénommée Camille lui avait ramené la veille. Sauf que la jeune fille était assez étourdie (ou avait-elle fait exprès pour que Lily la laisse tranquille ? Cela resterait un mystère à jamais irrésolu), et Lily se retrouvait avec un livre destiné aux Quatrièmes Années, et non aux Septièmes. Elle en était donc réduite à réviser.
Avec un soupir, elle tourna successivement plusieurs pages du manuel, en quête d’une potion plus intéressante que les autres, et elle finit par tomber sur la potion d’Aiguise-Méninge. Sa main retomba, ses sourcils s’affaissèrent. Elle connaissait cette préparation par cœur, et pour cause : Severus et elle en avaient préparé, une fois, alors qu’ils n’étaient qu’en troisième année. Ils avaient l’habitude de se retrouver dans une salle de classe abandonnée, pour travailler, s’entrainer aux sortilèges ou aux potions ou simplement discuter. Cette salle était leur refuge, leur cachette de toujours… Qu’elle n’avait pas revue depuis maintenant plusieurs mois. Tout comme elle n’avait pas adressé la parole à Rogue depuis plusieurs mois…
Saisie d’une vague de mélancolie, elle referma le livre avec une pointe de violence. Elle refusait de penser à lui, de se morfondre après ce qu’il lui avait infligé. C’était malsain de ressasser sa douleur encore et encore. Et pourtant, la curiosité en elle balançait sérieusement la tristesse : serait-il possible que cette fameuse salle de classe existe encore ? Se pourrait-il qu’elle n’ait pas bougé, qu’elle la retrouve intacte après tant d’années ? Ou peut-être que d’autres élèves l’avaient trouvé, et avaient perpétué la tradition ? Sans vraiment y réfléchir, Lily avait déjà sauté sur ses pieds et posé son livre sur une table. Elle s’engouffra agilement dans le trou du portrait de la Grosse Dame, et se mit à parcourir les couloirs à une allure soutenue.
Leur ancienne salle de classe était située au quatrième étage. Ils l’avaient découverte un peu par hasard, lors de leur première année et de leurs expéditions de découverte du château. Ils étaient aussi émerveillés l’un que l’autre de la magnificence du bâtiment, et Lily avait des souvenirs particulièrement heureux de ces balades. Elle se rappelait de la magie qui l’avait entourée et presque étouffée de bonheur dès ses premiers pas à Poudlard, de son amitié avec Severus qui, malgré les critiques répétitives dont ils étaient victimes par les gens de leurs maisons respectives, n’avait fait que se renforcer au fil des jours. C’était eux contre tous, à cette époque. Ils étaient très vite tombés amoureux de cette salle et en avait fait leur QG, s’y retrouvant à peu près tous les jours pour se raconter leurs dernières trouvailles, et s’entrainer ensemble. Ils avançaient vite, surtout en potion, car Lily était naturellement doué, et Severus passionné. C’est ainsi qu’ils avaient préparé une potion d’Aiguise-Méninge alors qu’ils n’avaient que 13 ans, potion normalement au programme de la quatrième année.
Lily avançait vite dans les couloirs et descendait les escaliers en touchant à peine les marches. Elle commençait seulement à se rendre compte à quel point cette pièce lui avait manqué. Elle tourna à gauche, dépassa le Moine Gras qui flottait paisiblement, la tête dans un lustre, bifurqua enfin à droite et s’arrêta un peu plus loin devant la fameuse porte. Maintenant qu’elle y était, le cœur battant de sa marche effrénée et d’une légère appréhension, elle n’était plus certaine de vouloir ouvrir la porte. Elle n’était plus certaine de la réaction qu’elle aurait une fois à l’intérieur.
Mais elle n’avait pas fait tout ce chemin pour rien. La curiosité l’emporta. Elle dégaina sa baguette, murmura « Alohomora », et appuya doucement sur la poignée.
Il faisait clair dans la salle ; les rayons de soleil de septembre se déversaient sur les tables et les chaises, rendant l’atmosphère chaleureuse et accueillante. Et rien n’avait bougé. La salle était exactement la même que 3 mois auparavant – ou plutôt vingt ans auparavant. Lily referma lentement la porte derrière elle et s’appuya dessus en examinant minutieusement la classe des yeux. Il y avait toujours les mêmes oreillers dans un coin (ils en avaient déduit que c’était une classe de sortilèges), le tableau noir et le pupitre d’un ancien professeur encombré de babioles. Et, en plein milieu, deux chaudrons… Ceux de Lily et de Severus, qu’ils laissaient là par commodité, plutôt que de les transporter tous les jours depuis leurs salles communes. Le cœur de la Gryffone se serra devant le flot de souvenirs qui lui remontait. A côté des chaudrons étaient empilés plusieurs livres. Lily prit sur elle pour s’avancer et s’agenouilla pour prendre le premier de la pile. Une grosse couche de poussière s’y était accumulée ; elle la chassa de la main.
Il s’agissait d’un manuel de Potions de septième année. Celui qu’ils avaient ramené à deux, il y avait un peu plus de trois mois, pour s’entrainer. Quelques jours avant l’incident du parc. Quelques jours avant qu’ils arrêtent définitivement de se parler. Lily n’était pas revenue dans la salle depuis. Mais il était tout de même incroyable que, vingt ans plus tard, les livres n’aient pas bougé. Cela voulait donc dire que Severus n’y était jamais retourné non plus ? Que les Severus et Lily du futur n’y avaient jamais remis les pieds ? Et que d’autres élèves ne s’étaient jamais aventurés ici. Ce qui était possible, après tout… Toujours est-il qu’elle était sous le choc.
Elle fixait le livre des yeux sans l’ouvrir, quand un bruit résonna dans son dos. Toujours à genoux, elle eut cependant le réflexe de saisir sa baguette et de se retourner, mais elle était encore sous le coup de l’émotion et ne put se relever. C’est ainsi qu’elle accueillit le nouvel arrivant, par terre, sa baguette pointée sur la porte.
Depuis deux semaines, elle se levait le matin, regardait autour d’elle d’un air déboussolé, puis se rappelait qu’elle n’était plus dans le dortoir où elle avait dormi pendant sept ans. Elle avait encore les mêmes camarades de chambre, puisqu’elles avaient été « transportées » avec elle, mais le dortoir n’avait pas la même disposition, elle n’était pas dans le même lit, et plus les jours passaient, plus elle était persuadée qu’elle ne s’habituerait jamais à cette époque.
Même si le château était globalement identique à celui de 1977, quelques détails, qui lui semblaient insignifiants auparavant, avaient véritablement changé. Le chevalier du troisième portrait des escaliers descendant de la tour de Gryffondor, qui avait l’habitude de la saluer quand elle descendait le matin, n’était plus que très rarement dans son cadre : il s’était amouraché d’une dame dont le portrait menait à la bibliothèque. La disposition de la salle commune était sensiblement différente – les fauteuils avaient été déplacés ; des armures avaient été retirées, des nouvelles plantes s’étaient ajoutées à la collection du professeur Chourave. Beaucoup d’élèves du passé ne remarquaient pas ces détails, ou ne s’en souciaient pas ; mais pour l’esprit carré et discipliné de Lily, tous ces petits éléments étaient un rappel constant qu’elle n’était plus vraiment chez elle. Que des forces plus grandes qu’elle l’avaient séparée de sa famille, de son temps, et qu’elle ne pouvait rien y faire. Et cela la mettait dans un état d’agitation constant.
Elle était sur ses gardes toute la journée, à cran, prête à dégainer sa baguette à n’importe quelle occasion. Pourtant, en deux semaines, aucun élément bizarre n’était survenu. Les jours défilaient, elle allait en cours, passait des heures à discuter de théories temporelles avec ses amis, et commençait même à se faire de nouveaux amis futuresques. Elle ne d’ailleurs pouvait s’empêcher de penser à son « soi » futur : existait-il, quelque part, une Lily d’une quarantaine d’année ? Que faisait-elle comme métier ? Etait-elle mariée ? Avait-t-elle des enfants ? Etaient-ils à Poudlard ?! Tant de questions auxquelle elle avait peur d’obtenir une réponse. Il n’était probablement pas sain de connaitre sa destinée. C’était bien pourquoi l’accès à la bibliothèque et aux livres d’histoire était prohibé pour les élèves de 1977.
Et sans bibliothèque, vous pouvez facilement imaginer que notre Lily chérie était encore plus perdue qu’elle ne l’était déjà. Elle était déjà fichée parmi plusieurs de ses camarades du futur, parce qu’elle les suppliait régulièrement de lui ramener des livres (sans rapport avec l’histoire) de la bibliothèque.
Ainsi, ce samedi après-midi, après avoir fini tous ses devoirs de la semaine à venir, Lily était affalée dans un fauteuil de la salle commune de Gryffondor, en train de lire un livre de potions qu’une dénommée Camille lui avait ramené la veille. Sauf que la jeune fille était assez étourdie (ou avait-elle fait exprès pour que Lily la laisse tranquille ? Cela resterait un mystère à jamais irrésolu), et Lily se retrouvait avec un livre destiné aux Quatrièmes Années, et non aux Septièmes. Elle en était donc réduite à réviser.
Avec un soupir, elle tourna successivement plusieurs pages du manuel, en quête d’une potion plus intéressante que les autres, et elle finit par tomber sur la potion d’Aiguise-Méninge. Sa main retomba, ses sourcils s’affaissèrent. Elle connaissait cette préparation par cœur, et pour cause : Severus et elle en avaient préparé, une fois, alors qu’ils n’étaient qu’en troisième année. Ils avaient l’habitude de se retrouver dans une salle de classe abandonnée, pour travailler, s’entrainer aux sortilèges ou aux potions ou simplement discuter. Cette salle était leur refuge, leur cachette de toujours… Qu’elle n’avait pas revue depuis maintenant plusieurs mois. Tout comme elle n’avait pas adressé la parole à Rogue depuis plusieurs mois…
Saisie d’une vague de mélancolie, elle referma le livre avec une pointe de violence. Elle refusait de penser à lui, de se morfondre après ce qu’il lui avait infligé. C’était malsain de ressasser sa douleur encore et encore. Et pourtant, la curiosité en elle balançait sérieusement la tristesse : serait-il possible que cette fameuse salle de classe existe encore ? Se pourrait-il qu’elle n’ait pas bougé, qu’elle la retrouve intacte après tant d’années ? Ou peut-être que d’autres élèves l’avaient trouvé, et avaient perpétué la tradition ? Sans vraiment y réfléchir, Lily avait déjà sauté sur ses pieds et posé son livre sur une table. Elle s’engouffra agilement dans le trou du portrait de la Grosse Dame, et se mit à parcourir les couloirs à une allure soutenue.
Leur ancienne salle de classe était située au quatrième étage. Ils l’avaient découverte un peu par hasard, lors de leur première année et de leurs expéditions de découverte du château. Ils étaient aussi émerveillés l’un que l’autre de la magnificence du bâtiment, et Lily avait des souvenirs particulièrement heureux de ces balades. Elle se rappelait de la magie qui l’avait entourée et presque étouffée de bonheur dès ses premiers pas à Poudlard, de son amitié avec Severus qui, malgré les critiques répétitives dont ils étaient victimes par les gens de leurs maisons respectives, n’avait fait que se renforcer au fil des jours. C’était eux contre tous, à cette époque. Ils étaient très vite tombés amoureux de cette salle et en avait fait leur QG, s’y retrouvant à peu près tous les jours pour se raconter leurs dernières trouvailles, et s’entrainer ensemble. Ils avançaient vite, surtout en potion, car Lily était naturellement doué, et Severus passionné. C’est ainsi qu’ils avaient préparé une potion d’Aiguise-Méninge alors qu’ils n’avaient que 13 ans, potion normalement au programme de la quatrième année.
Lily avançait vite dans les couloirs et descendait les escaliers en touchant à peine les marches. Elle commençait seulement à se rendre compte à quel point cette pièce lui avait manqué. Elle tourna à gauche, dépassa le Moine Gras qui flottait paisiblement, la tête dans un lustre, bifurqua enfin à droite et s’arrêta un peu plus loin devant la fameuse porte. Maintenant qu’elle y était, le cœur battant de sa marche effrénée et d’une légère appréhension, elle n’était plus certaine de vouloir ouvrir la porte. Elle n’était plus certaine de la réaction qu’elle aurait une fois à l’intérieur.
Mais elle n’avait pas fait tout ce chemin pour rien. La curiosité l’emporta. Elle dégaina sa baguette, murmura « Alohomora », et appuya doucement sur la poignée.
Il faisait clair dans la salle ; les rayons de soleil de septembre se déversaient sur les tables et les chaises, rendant l’atmosphère chaleureuse et accueillante. Et rien n’avait bougé. La salle était exactement la même que 3 mois auparavant – ou plutôt vingt ans auparavant. Lily referma lentement la porte derrière elle et s’appuya dessus en examinant minutieusement la classe des yeux. Il y avait toujours les mêmes oreillers dans un coin (ils en avaient déduit que c’était une classe de sortilèges), le tableau noir et le pupitre d’un ancien professeur encombré de babioles. Et, en plein milieu, deux chaudrons… Ceux de Lily et de Severus, qu’ils laissaient là par commodité, plutôt que de les transporter tous les jours depuis leurs salles communes. Le cœur de la Gryffone se serra devant le flot de souvenirs qui lui remontait. A côté des chaudrons étaient empilés plusieurs livres. Lily prit sur elle pour s’avancer et s’agenouilla pour prendre le premier de la pile. Une grosse couche de poussière s’y était accumulée ; elle la chassa de la main.
Il s’agissait d’un manuel de Potions de septième année. Celui qu’ils avaient ramené à deux, il y avait un peu plus de trois mois, pour s’entrainer. Quelques jours avant l’incident du parc. Quelques jours avant qu’ils arrêtent définitivement de se parler. Lily n’était pas revenue dans la salle depuis. Mais il était tout de même incroyable que, vingt ans plus tard, les livres n’aient pas bougé. Cela voulait donc dire que Severus n’y était jamais retourné non plus ? Que les Severus et Lily du futur n’y avaient jamais remis les pieds ? Et que d’autres élèves ne s’étaient jamais aventurés ici. Ce qui était possible, après tout… Toujours est-il qu’elle était sous le choc.
Elle fixait le livre des yeux sans l’ouvrir, quand un bruit résonna dans son dos. Toujours à genoux, elle eut cependant le réflexe de saisir sa baguette et de se retourner, mais elle était encore sous le coup de l’émotion et ne put se relever. C’est ainsi qu’elle accueillit le nouvel arrivant, par terre, sa baguette pointée sur la porte.
- Severus Rogue
- Gallions : 83
Age : 35
Lun 14 Oct - 16:15 (Δ)
Le visage de Severus devait refléter son exaspération et sa colère à peine contenue s'il devait en croire la vitesse avec laquelle le petit groupe d'élèves de première année s'écartèrent de son chemin. Sa robe de sorcier noire voltigeant derrière lui, il se mit à monter les escaliers qui le mèneraient au quatrième étage.
Contrairement à la plupart de ses condisciples, le Serpentard n'était pas resté à rien faire au cours des deux dernières semaines. S'il y avait bien une chose qu'il détestait, c'était de ne pas être informé, surtout lorsqu'il se trouvait particulièrement concerné par le secret qu'on lui cachait. En l'occurrence, les professeurs se taisaient et les rares informations que les autres élèves avaient fini par mentionner étaient limitées et difficiles à imbriquer pour avoir une idée plus claire de la situation dans laquelle il se trouvait. Sans accès à aucun livre pouvant l'éclairer, Rogue avait dû se montrer créatif pour obtenir quelques bribes d'informations.
Pour le moment, il savait que lui et toute sa promotion avaient été transportés dans le futur, un futur relativement proche puisque les enseignants étaient majoritairement les mêmes et n'avaient pas énormément changé. Afin d'obtenir une échelle plus exacte, il avait observé la croissance du saule cogneur et d'autres arbres. Il évaluait le saut temporel, s'il s'agit bien de cela, à guère plus de vingt ans dans le futur.
Les maigres talents de legilimens n'avaient pas été d'un grand secours à Severus. S'il s'était longtemps entraîné pour devenir un bon occlumens et ainsi devenir capable de défendre son esprit en toutes circonstances, il était beaucoup moins avancé dans sa pratique de la légilimencie. Le Serpentard n'était parvenu à glaner que des informations très fragmentaires dans les pensées des élèves qu'il avait sondées, ce qui lui avait permis de savoir qu'il se trouvait en 1995, c'est-à-dire dix-huit ans dans le futur. Toutefois, ils semblaient n'avoir aucune idée de la manière dont ils étaient arrivés à cette époque, et pour une raison qui lui avait échappé au début, ils le fuyaient comme la peste dès qu'ils apprenaient son nom.
C'est en tombant sur le vieil emploi du temps d'un élève qu'il commença à comprendre pourquoi. Le Severus du futur était professeur à Poudlard et enseignait les Potions. Apparemment, il n'était pas très apprécié de la population étudiante, à l'exception des Serpentard. Malheureusement, il n'avait pas réussi à en découvrir davantage sur lui-même ni sur la raison de l'absence de son double du futur à Poudlard.
Heureusement, tout n'était pas perdu. Après avoir appris qu'il était toujours en vie dans le futur et occupait un poste qui lui assurait un certain confort financier, Severus s'était empressé d'écrire à Gringotts afin de leur demander de réaliser une transaction mineure pour lui. Lorsque la transaction ne dépassait pas 100 gallions et que le propriétaire du coffre signait la lettre avec son sang, les gobelins acceptaient généralement ce genre de requêtes.
Dumbledore avait été malin, suffisamment en tout cas pour qu'aucun ouvrage historique ne puisse être commandé par correspondance à Fleury & Bott, ni à tout autre éditeur du Chemin de Traverse. Fort heureusement, le directeur de Poudlard avait oublié un petit détail dont Severus avait tiré avantage : il n'avait pas pensé ou peut-être tout simplement pas pu, interdire les souscriptions à la Gazette du Sorcier.
Ainsi, Rogue s'était employé à demander non seulement une souscription au journal sorcier mais il avait également demandé à recevoir les compilations de vieux exemplaires, entre 1977 et 1995. Les compilations ne contenaient que les premières pages de chaque édition et étaient assez peu demandées, si bien que le délai d'expédition était très long. Fort heureusement, il avait déjà reçu les trois premiers tomes, 1977-1978, 1979-1980 et 1981-1982.
Rétrécissant les colis dès leur réception, le matin même, le Serpentard les avait placés dans son sac et parcourait désormais le couloir du quatrième étage d'un pas rapide. Il n'existait pas beaucoup d'endroits à Poudlard où il était sûr de ne pas être dérangé mais la pièce abandonnée où il se rendait était l'un d'entre eux. Avec un peu de chance, elle était restée inutilisée et il pourrait y parcourir tranquillement les vieux exemplaires de la Gazette.
Sept années passées à fuir ou affronter les Maraudeurs avaient toutefois rendu l'adolescent prudent. Sortant sa baguette, il utilisa silencieusement plusieurs sortilèges pour vérifier que la porte ne faisait pas l'objet d'un quelconque maléfice. Satisfait de n'en trouver aucun, il pénétra dans la pièce et referma la porte derrière lui, plaçant toujours aussi silencieusement différents sorts de protection et d'impassibilité pour ne pas être dérangé ou espionné. Laissant échapper un léger soupire de lassitude devant sa propre paranoïa, il passa une main sur son front avant de se retourner.
Sa vision périphérique l'informa de la présence d'une baguette braquée sur lui avant même qu'il n'ait fini de se détourner de la porte. Maudissant sa propre stupidité de ne pas avoir vérifié si la pièce était occupée, il utilisa silencieusement le Sortilège du Bouclier autour de lui avant de pointer sa baguette sur l'autre occupant de la pièce.
Quelle ne fut sa surprise de reconnaître la silhouette de Lily, agenouillée sur le sol et sa baguette pointée vers lui. La surprise qui s'afficha brièvement sur son visage laissa bientôt place à un masque d'impassibilité tandis que toutes les leçons d'occlumencie qu'il s'était imposé pour maîtriser ses émotions prenaient la pas sur son hésitation.
- Bonjour. La salua-t-il d'une voix neutre, dénuée d'émotion.
Bien qu'il éprouvait encore énormément d'affection pour la Gryffondor, et peut-être davantage, celle-ci lui avait fait parfaitement comprendre qu'elle ne voulait plus rien avoir à faire avec lui depuis... l'incident. Elle ne voulait plus être son amie, ni même une simple connaissance. Elle voulait simplement qu'il la laisse tranquille et ne cherche plus à lui parler et la mort dans l'âme, Rogue avait tenu parole. Cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient plus adressés la parole.
Détournant les yeux de la jeune femme aux longs cheveux roux, il posa son regard sur cette pièce qui avait été leur refuge, à l'époque où ils étaient les meilleurs amis du monde. Tant de bons souvenirs passés ici mais qui lui paraissaient tellement amers aujourd'hui. S'avançant vers le bureau où étaient disposés leurs anciens chaudrons et une pile de livres poussiéreux, Severus ne put s'empêcher de passer la main sur la surface poussiéreuse du sol. Frottant le bois pour chasser la poussière, il révéla l'inscription taillée des années plus tôt par deux enfants qui avaient commencé leur scolarité à Poudlard depuis peu à l'époque : "Lily & Sev, amis pour la vie".
Se mordant la lèvre inférieure, il frotta sa main poussiéreuse sur sa robe de sorcier avant de passer de l'autre côté du bureau. Son regard fixé sur les tiroirs fermés, il reprit la parole d'une voix toujours aussi neutre.
- J'ignorais que tu utiliserais cette salle. Ne t'inquiète pas, je suis simplement venu chercher quelques objets.
Tirant une épingle en argent de ses longs cheveux noirs, le sorcier s'entailla légèrement le pouce, au point qu'une goutte de sang écarlate se forme à son extrémité. Avec un peu de chance, personne n'avait brisé l'enchantement. Déposant trois gouttes de sang sur la serrure de l'un des tiroirs, celui-ci s'ouvrit après un bruit de déclic.
Le dortoir des Serpentard n'avait jamais été un endroit très sûr, en dépit de tous les maléfices qu'il pouvait mettre sur sa malle, c'est pourquoi il gardait certains objets ici. Bien sûr, il s'était bien gardé de révéler à qui que ce soit l'emplacement de cette cachette.
Le sorcier de sang-mêlé sortit du tiroir une paire de lunettes, un carnet visiblement ancien, une bourse remplie de quelques mornilles et une petite boîte en bois, les plaçant tous dans un compartiment de son sac élargi de l'intérieur. Il rétrécit également le chaudron qui lui appartenait avant de le placer dans son sac. Malheureusement, un bref coup d’œil lui fit constater qu'il ne restait aucun ingrédient utilisable et il referma son sac avant de le placer à nouveau sur son dos.
D'un geste de sa baguette, il fit disparaître le sang de la serrure et le tiroir désormais vide se referma tout seul. Severus ne put s'empêcher de faire le parallèle avec cette page de sa vie qui se tournait.
- J'ai pris ce que j'étais venu chercher. Cette pièce est à toi, Li... Evans. Se rattrapa-t-il à temps, pestant contre sa propre incapacité à la faire sortir de son cœur, comme elle l'avait fait envers lui.
Ses pas claquant sur le parquet, il se dirigea vers la porte, peu désireux de s'attarder pour entendre les remontrances de la jeune femme.
Contrairement à la plupart de ses condisciples, le Serpentard n'était pas resté à rien faire au cours des deux dernières semaines. S'il y avait bien une chose qu'il détestait, c'était de ne pas être informé, surtout lorsqu'il se trouvait particulièrement concerné par le secret qu'on lui cachait. En l'occurrence, les professeurs se taisaient et les rares informations que les autres élèves avaient fini par mentionner étaient limitées et difficiles à imbriquer pour avoir une idée plus claire de la situation dans laquelle il se trouvait. Sans accès à aucun livre pouvant l'éclairer, Rogue avait dû se montrer créatif pour obtenir quelques bribes d'informations.
Pour le moment, il savait que lui et toute sa promotion avaient été transportés dans le futur, un futur relativement proche puisque les enseignants étaient majoritairement les mêmes et n'avaient pas énormément changé. Afin d'obtenir une échelle plus exacte, il avait observé la croissance du saule cogneur et d'autres arbres. Il évaluait le saut temporel, s'il s'agit bien de cela, à guère plus de vingt ans dans le futur.
Les maigres talents de legilimens n'avaient pas été d'un grand secours à Severus. S'il s'était longtemps entraîné pour devenir un bon occlumens et ainsi devenir capable de défendre son esprit en toutes circonstances, il était beaucoup moins avancé dans sa pratique de la légilimencie. Le Serpentard n'était parvenu à glaner que des informations très fragmentaires dans les pensées des élèves qu'il avait sondées, ce qui lui avait permis de savoir qu'il se trouvait en 1995, c'est-à-dire dix-huit ans dans le futur. Toutefois, ils semblaient n'avoir aucune idée de la manière dont ils étaient arrivés à cette époque, et pour une raison qui lui avait échappé au début, ils le fuyaient comme la peste dès qu'ils apprenaient son nom.
C'est en tombant sur le vieil emploi du temps d'un élève qu'il commença à comprendre pourquoi. Le Severus du futur était professeur à Poudlard et enseignait les Potions. Apparemment, il n'était pas très apprécié de la population étudiante, à l'exception des Serpentard. Malheureusement, il n'avait pas réussi à en découvrir davantage sur lui-même ni sur la raison de l'absence de son double du futur à Poudlard.
Heureusement, tout n'était pas perdu. Après avoir appris qu'il était toujours en vie dans le futur et occupait un poste qui lui assurait un certain confort financier, Severus s'était empressé d'écrire à Gringotts afin de leur demander de réaliser une transaction mineure pour lui. Lorsque la transaction ne dépassait pas 100 gallions et que le propriétaire du coffre signait la lettre avec son sang, les gobelins acceptaient généralement ce genre de requêtes.
Dumbledore avait été malin, suffisamment en tout cas pour qu'aucun ouvrage historique ne puisse être commandé par correspondance à Fleury & Bott, ni à tout autre éditeur du Chemin de Traverse. Fort heureusement, le directeur de Poudlard avait oublié un petit détail dont Severus avait tiré avantage : il n'avait pas pensé ou peut-être tout simplement pas pu, interdire les souscriptions à la Gazette du Sorcier.
Ainsi, Rogue s'était employé à demander non seulement une souscription au journal sorcier mais il avait également demandé à recevoir les compilations de vieux exemplaires, entre 1977 et 1995. Les compilations ne contenaient que les premières pages de chaque édition et étaient assez peu demandées, si bien que le délai d'expédition était très long. Fort heureusement, il avait déjà reçu les trois premiers tomes, 1977-1978, 1979-1980 et 1981-1982.
Rétrécissant les colis dès leur réception, le matin même, le Serpentard les avait placés dans son sac et parcourait désormais le couloir du quatrième étage d'un pas rapide. Il n'existait pas beaucoup d'endroits à Poudlard où il était sûr de ne pas être dérangé mais la pièce abandonnée où il se rendait était l'un d'entre eux. Avec un peu de chance, elle était restée inutilisée et il pourrait y parcourir tranquillement les vieux exemplaires de la Gazette.
Sept années passées à fuir ou affronter les Maraudeurs avaient toutefois rendu l'adolescent prudent. Sortant sa baguette, il utilisa silencieusement plusieurs sortilèges pour vérifier que la porte ne faisait pas l'objet d'un quelconque maléfice. Satisfait de n'en trouver aucun, il pénétra dans la pièce et referma la porte derrière lui, plaçant toujours aussi silencieusement différents sorts de protection et d'impassibilité pour ne pas être dérangé ou espionné. Laissant échapper un léger soupire de lassitude devant sa propre paranoïa, il passa une main sur son front avant de se retourner.
Sa vision périphérique l'informa de la présence d'une baguette braquée sur lui avant même qu'il n'ait fini de se détourner de la porte. Maudissant sa propre stupidité de ne pas avoir vérifié si la pièce était occupée, il utilisa silencieusement le Sortilège du Bouclier autour de lui avant de pointer sa baguette sur l'autre occupant de la pièce.
Quelle ne fut sa surprise de reconnaître la silhouette de Lily, agenouillée sur le sol et sa baguette pointée vers lui. La surprise qui s'afficha brièvement sur son visage laissa bientôt place à un masque d'impassibilité tandis que toutes les leçons d'occlumencie qu'il s'était imposé pour maîtriser ses émotions prenaient la pas sur son hésitation.
- Bonjour. La salua-t-il d'une voix neutre, dénuée d'émotion.
Bien qu'il éprouvait encore énormément d'affection pour la Gryffondor, et peut-être davantage, celle-ci lui avait fait parfaitement comprendre qu'elle ne voulait plus rien avoir à faire avec lui depuis... l'incident. Elle ne voulait plus être son amie, ni même une simple connaissance. Elle voulait simplement qu'il la laisse tranquille et ne cherche plus à lui parler et la mort dans l'âme, Rogue avait tenu parole. Cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient plus adressés la parole.
Détournant les yeux de la jeune femme aux longs cheveux roux, il posa son regard sur cette pièce qui avait été leur refuge, à l'époque où ils étaient les meilleurs amis du monde. Tant de bons souvenirs passés ici mais qui lui paraissaient tellement amers aujourd'hui. S'avançant vers le bureau où étaient disposés leurs anciens chaudrons et une pile de livres poussiéreux, Severus ne put s'empêcher de passer la main sur la surface poussiéreuse du sol. Frottant le bois pour chasser la poussière, il révéla l'inscription taillée des années plus tôt par deux enfants qui avaient commencé leur scolarité à Poudlard depuis peu à l'époque : "Lily & Sev, amis pour la vie".
Se mordant la lèvre inférieure, il frotta sa main poussiéreuse sur sa robe de sorcier avant de passer de l'autre côté du bureau. Son regard fixé sur les tiroirs fermés, il reprit la parole d'une voix toujours aussi neutre.
- J'ignorais que tu utiliserais cette salle. Ne t'inquiète pas, je suis simplement venu chercher quelques objets.
Tirant une épingle en argent de ses longs cheveux noirs, le sorcier s'entailla légèrement le pouce, au point qu'une goutte de sang écarlate se forme à son extrémité. Avec un peu de chance, personne n'avait brisé l'enchantement. Déposant trois gouttes de sang sur la serrure de l'un des tiroirs, celui-ci s'ouvrit après un bruit de déclic.
Le dortoir des Serpentard n'avait jamais été un endroit très sûr, en dépit de tous les maléfices qu'il pouvait mettre sur sa malle, c'est pourquoi il gardait certains objets ici. Bien sûr, il s'était bien gardé de révéler à qui que ce soit l'emplacement de cette cachette.
Le sorcier de sang-mêlé sortit du tiroir une paire de lunettes, un carnet visiblement ancien, une bourse remplie de quelques mornilles et une petite boîte en bois, les plaçant tous dans un compartiment de son sac élargi de l'intérieur. Il rétrécit également le chaudron qui lui appartenait avant de le placer dans son sac. Malheureusement, un bref coup d’œil lui fit constater qu'il ne restait aucun ingrédient utilisable et il referma son sac avant de le placer à nouveau sur son dos.
D'un geste de sa baguette, il fit disparaître le sang de la serrure et le tiroir désormais vide se referma tout seul. Severus ne put s'empêcher de faire le parallèle avec cette page de sa vie qui se tournait.
- J'ai pris ce que j'étais venu chercher. Cette pièce est à toi, Li... Evans. Se rattrapa-t-il à temps, pestant contre sa propre incapacité à la faire sortir de son cœur, comme elle l'avait fait envers lui.
Ses pas claquant sur le parquet, il se dirigea vers la porte, peu désireux de s'attarder pour entendre les remontrances de la jeune femme.