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Ryan Brave

Agent de Protection des Témoins, Ministère de la magie

Le soleil brillait et les oiseaux chantaient juste devant la fenêtre de la chambre de l'Agent Ryan Brave. Pourtant, ni la lumière ni le vacarme ne perturba son profond sommeil. La journée était bien entamée mais cela n'avait pas d'importance car en voyant les nombreuses bouteilles vide et le reste de poudre sur la table de chevet, on pouvait comprendre que la journée était finie depuis longtemps pour lui. Ronflant paisiblement, il n'avait pas bougé depuis une dizaine d'heure lorsque soudain, il se releva, les yeux exorbité.

Il avait l'impression de se réveiller d'un cauchemar pourtant il ne se souvenait pas duquel. Ryan avait tout une panoplie de cauchemars atroces bien rangées dans son esprit et presque tous commençaient ainsi. Ce n'était pas un cauchemar, l'une de ses glace à ennemi était en activité.

- Non non non non non non non non non non non non non non non ! marmonna-t-il la voix tremblante en sautant dans son escalier, dévalant les marches dix par dix.
Il fit voler la grosse porte de cuivre de sa cave pour dévoiler une salle cylindrique dont les murs étaient recouvert de glace à ennemi. Il y en avait des centaines pourtant Ryan repéra en une fraction de seconde sur laquelle un visage était apparu. Grimpa l'échelle qui y menait à une vitesse hallucinante, il l'observa avec horreur sans pourtant s'attarder sur le visage pour voir s'il reconnaissait qui s'y trouvait. Tout ce qu'il savait c'était que quelqu'un avait pénétré dans l'un de ses refuges et que cela ne présageait rien de bon.
Le regard affolé de l'agent vint lire l'inscription qui se trouvait en bas de cette glace. Un suite de chiffres et de symbole que lui seul pouvait comprendre lui indiqua de quel refuge il s'agissait et il disparu sans un bruit.

Apparaissant au milieu du salon, encore pied nu, les cheveux en bataille et seulement vêtu d'un pantalon Ryan ne prit pas la peine de perdre du temps en faisant deux pas pour rejoindre les individus qui se trouvaient dans la maison, et transplana à nouveau juste à côté pour les agripper.

- Accroche-toi, tu vas pas apprécier. prévint Dylan au moment même où ils atterrissaient à l'adresse qui lui avait donné. Il resta accroché à Zoya car il savait ce qui allait suivre, et personne n'aimait ça. Il appelait-ça, le grand Manège.

Londres, Paris, Pékin, Dublin, Strasbourg, Rome, Sacramento, Salvador, Kuala Lumpur, Shanghai, Mumbai, Istanbul, Bamako, Stockholm...
Les voyageurs ne purent savoir où il se trouvaient tant les destinations se succédaient à une vitesse phénoménale. Seule la sensation nauséabonde du transplanage restait et augmentait avec l'intensité des sauts. C'était comme faire une crise d'épilepsie dans un manège à haute sensation. Tout s'arrêta enfin et Dylan ne put que s'écraser au sol et vomir ses tripes dans la bassine soigneusement préparée à cet effet. Il n'avait pas besoin de regarder autour de lui pour savoir qu'il se trouvait dans une cave fraîche, sombre, propre et neutre construite comme toutes celles des maison-refuge de l'agent pour se ressembler.

- Combien de fois t'ai-je dit Doe ! Il faut que tu oublies mon adresse ! Retourne là d'où tu viens. râla Ryan qui s'était écroulé dans un coin de la cave, haletant.

- Laquelle Rye ? T'as tellement de baraque, tu peux bien m'en prêter une pour quelques minutes non ? Et appelle-moi Daddy. râla Dylan à son tour en se redressant de la bassine qui se vida d'elle-même.

- Je ne peux pas et je ne t’appellerais pas par ce surnom ridicule. Et qui c'est ça ?! Oh Doe quand est-ce que tu va me laisser tranquille ? souffla-t-il.

- Quand t'arrêteras d'être aussi mignon quand t'es mécontent. Zoya, voici Ryan Brave, Rye, Zoya.
Dylan se mordit la lèvre. Il n'avait pas eu l'intention de dévoiler le nom de son collègue mais le grand manège lui avait clairement délié la langue en plus de l'estomac. Le mercenaire s'apprêta à subir une avalanche de reproche et d'insulte de la part de son cher parano mais celui-ci ne dit rien et resta bouche bée en observant la blonde.

- Oh non... laissa-t-il échapper dans un petit gémissement.

- Quoi ?

- Tu m'as amené un auror ?! Ici ?! Toi ?! hurla-t-il enfin en se redressant. Ecoutez ce n'est pas ce que vous pensez je... Ils ne sont pas compromis, il ne sait rien... Pas la peine de faire... peu importe ce que vous pensez devoir faire. ajouta-t-il à l'intention de Zoya Horlov.
Il savait bien qui elle était. Qu'elle était auror mais aussi une avec une très mauvaise réputation. Pour être honnête après avoir lu tout les fichier, Ryan ne s'attendait pas à ce qu'elle soit si jeune et jolie. Mais il n'y avait pas d'erreur.

- Quoi vous vous connaissez ? questionna Dylan intrigué. Je commence à croire que je ne sais pas tant de choses que ça.

- EVIDEMMENT QU'ON SE CONNAIT, ON TRAVAILLE POUR LE MÊME MINISTÈRE ESPÈCE DE BIGORNEAU SANS CERVELLE ! hurla Ryan d'une voix qui vira dans les aiguës.
- Je suis désolé, vraiment... désolé. Je ne connais pas cet homme. Enfin si mais pas vraiment... Je veux dire, euh. Vraiment désolé. Ryan Brave, Protection des Témoins, Département de la Justice Magique. J'ai... J'ai lu votre dossier dans le cadre d'un... Non laissez-tomber. Je suis... vraiment navré. finit-il par dire en baissant la tête.

Dylan de son côté, observa Zoya avec un sourcil arqué.

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Sans y attendre, ce fut une série de transplanage que le corps de Zoya dû subir ce qui commençait à en faire un paquet en mois de 48h. S’agrippant de toute ces forces à l’unique main de Dad’, elle sentie son estomac se retourner littéralement lorsqu’enfin ce calvaire s’arrêta ! Mais à l’inverse de Dylan qui vida son estomac dans une bassine, l’Auror resta stoïque bien que sa peau, déjà blanche, semblait à présent blême. Ses yeux cherchaient à comprendre et analyser le lieu où elle se trouvait mais sa capacité à réfléchir semblait être hors service. Elle fronça légèrement les sourcils, cligna légèrement des yeux alors qu’une voix vint lui vriller les oreilles. Incapable de véritablement comprendre les mots qui filaient dans les airs, elle avait miraculeusement enregistré cette histoire de présentation. Fixant le bonhomme qui lui faisait face, Ryan Brave, Rye…
Son regard fixe, son air neutre, offrait une vision presque robotique de la jeune femme qui ne bougeait pas d’un cil alors que le pauvre mec semblait littéralement fondre sous l’effet de la peur à l’idée d’avoir Zoya Horlov en face de lui. Ce qui d’ordinaire aurait dû l’amuser, voir que sa réputation la précédait. Mais plus encore, c’était surtout le fait qu’elle soit un auror qui semblait dans un premier temps troublé ce gars.

Elle répondit d’une signe de la main mou pour dire « non » à la question de Dylan, elle ne le connaissait pas. Elle l’avait peut-être déjà vu mais il ne l’avait certainement pas marqué et Zoya avait une fâcheuse tendance à avoir une mémoire très sélective avec les gens qu’elle rencontrait, les classant en deux catégorie, la première : ceux qui pouvait lui servir, la seconde : ceux qui servent à rien. Et cette seconde catégorie subissait un effaçage de sa mémoire aussi rapide que l’éclair. Mais elle n’eut pas vraiment le temps de prononcer un mot que ce type se mit simplement à hurler. Le début de geste de Zoya se finissant par sa main sur sa tempe, putain, il était obligé de gueulé comme ça ce con ? Sa voix virant dans les aigus venait simplement ajouter un symptôme de plus dans ceux qu’elle ressentait à l’instant.

Un long silence servit de réponse à tout le monologue de ce type, elle sentait le regard de Dad’ sur elle mais honnêtement, elle avait d’autre préoccupation pour l’instant que de lui répondre. Elle marcha d’un pas, voulant l’analyser, le regarder mais avant même de pouvoir faire quoi que ce soit de plus que ce petit pas qu’elle se pencha en avant et qu’elle vida le contenu de son estomac au pied du pauvre Rye. Le liquide laissait derrière elle une forte odeur d’alcool récemment ingurgité mais alors qu’elle vomissait sans aucune retenue, elle avait cette impression que maintenant ! Elle allait beaucoup mieux et était prête pour un nouveau marathon ! Se redressant, elle frotta simplement le coin de sa bouche, avant de tapoter la joue du mec qui lui faisait face :

« Arrête de gueuler, j’ai pas encore de raison d’être très vilaine avec toi »

Laissant clairement un sous-entendu au mot « vilaine », elle jeta un petit regard en coin vers Dylan. Même après avoir vomis, Zoya avait encore pleinement confiance en elle. Se détournant légèrement de lui, elle scruta l’endroit où elle se trouvait quelque seconde avant de reposer son attention sur Ryan.

« En dehors de la neige, t’as pas de clope ? »

Esquissant un sourire, il avait été facile pour l’ancienne SDF de repérer la mauvaise habitude de Ryan. Pour plusieurs raison, elle-même avait été une grande consommatrice, la seconde avait été un simple tic qui était de se frotter le nez ou de renifler. Enfin, les pupilles étaient pas mal en tant qu’indicateur. Bref, il y avait une panoplie de petit détail que la junkie qu’elle était ne pouvait pas passer à côté.

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Dylan Doe

& Ryan Brave

Ryan observa l'auror dans un mélange de crainte et d'inquiétude. Il ne savait rien du pourquoi de cette situation mais il pouvait toujours prédire qu'avoir Dylan et un représentant de la loi dans une de ses caves n'était pas une bonne idée.
Dylan aimait bien le titiller et depuis qu'il avait repéré l'une des maisons refuge de l'Agent de Protection, il se permettait d'utiliser ses talents et sa paranoïa pour sa propre protection. Ryan était obligé d'offrir protection à ceux qui se présentaient à ses portes car normalement, seules les personnes sous sa responsabilité en connaissaient l’existence. Techniquement Ryan ne faisait que son job, mais il n'était pas sûr que les aurors soient heureux d'apprendre qu'un membre du Ministère protégeait un tel individu ou qu'il avait mit en péril le secret de ses planques.
Ryan observa Zoya Horlov dans l'espoir de voir un indice sur les pensées de l'auror mais il n'y vit absolument rien. Jusqu'à ce que, bien sûr, elle vomit sur ses pieds encore nus. L'Agent se crispa mais ne laissa pas échapper de plainte de dégoût comme le fit Dylan. Il avait l'habitude. Ryan sembla même navré pour la jolie blonde alors qu'il nettoya le tout d'un petit coup de baguette.

Il fut soulagé d'entendre Zoya calmer ses inquiétudes. Elle ne semblait pas avoir de raison de nuire à Ryan qui poussa un léger soupir de soulagement. Mais c'était évident après tout qu'elle ne se soucie pas d'un petit Agent du Ministère lorsqu'elle avait le pire mercenaire du monde magique sous la main.

- Bien sûr ! s'exclama-t-il joyeusement à la demande de Zoya, ravi de pouvoir se rendre utile à quelqu'un qui n'était pas un gros profiteur de criminel. Mais son visage se figea lorsqu'il se rendit compte de ce que la blonde avait insinué.
- Enfin non ! Je veux dire, si mais... Enfin. Je ne vois pas de quoi... mais il s'arrêta à nouveau. Qu'est-ce qui était pire, être un consommateur de drogue ou mentir à un agent de la loi ? Il ravala sa langue et détourna le regard.
- J'en ai... Des cigarettes, j'en ai là haut je... Je reviens.
- Oh et de la bonne grosse picole aussi. ajouta Daddy avant que l'Agent n'atteigne l'escalier.
- Je ne te donnerais rien ! répondit-il sans se retourner, gravissant les premières marches.
- Un kit de soin alors ? demanda-t-il d'une voix plus faible mais qui arrêta instantanément l'Agent.
- De soin ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? paniqua Ryan en redescendant l'escalier à vitesse grand V.

Dylan serrait son bras contre lui mais il n'était pas vraiment difficile de comprendre que quelque chose manquait. Et vu le liquide étrange qui souillait le manteau du mercenaire, il était aussi facile de comprendre que la plaie était fraîche.
- Oh mon Dieu... lâcha l'agent la gorge serrée, se retenant de vomir sur les pieds de quelqu'un à son tour.
- Oh mon Dieu, oh mon Dieu ! s'excita-t-il avant de se retourner vers Zoya. Il l'observa comme si elle venait de frapper un nouveau né avec un bébé phoque mais n'osa rien dire à part demander.
- C'est vous qui avez fait ça ?!
Il ne parvint pas à cacher l'indignation dans sa voix mais ne se permit aucun commentaire. Il hésita quelques secondes avant de se ruer à l'étage sans rien dire d'autre. Tant pis si soigner sa victime n'était pas dans les plans de l'auror mais Ryan était incapable de ne pas venir en aide à quelqu'un en souffrance, surtout dans une de ses maisons refuge.

- T'inquiète pas, il est toujours comme ça. dit alors Dylan lorsque l'ouragan Ryan disparu. Et ce qui est cool c'est que cher Ryan est incapable de faire du mal à qui que ce soit. Il est littéralement programmé pour protéger la veuve et l'orphelin. Ce que je suis alors...
Daddy s'adossa à un des murs de la cave pour s'y laisser glisser et se retrouver face à Zoya.
- T'es pas vraiment veuve ou orpheline mais tu ferais bien de graver cette adresse que je t'ai donné dans un coin de la tête. Ça peut toujours être utile. Mais garde ça pour toi. J'ai pensé à vendre l'info pour un paquet un jour, mais je veux pas que le petit Rye meurt de stress. Oh et t'inquiète pas, je te demanderais pas de me payer pour ça. Rye devrait, mais il en sera jamais capable.

Le mercenaire tapota le sol pour inviter Zoya à s'asseoir près de lui.

- Essaye pas de le suivre, l'escalier est protégé comme le coffre de Merlin. Il faut une permission spécial d'Agent Brave pour pouvoir le traverser. Mais c'est pas plus mal.

Les pas affolés de Ryan revinrent et il apparu rapidement dans l'escalier, les bras chargés d'un gros coffre, un instrument métallique étrange et plusieurs sacs de cuir. Il n'avait toujours pas prit le temps de se trouver d'autres habit que son bas de pyjama.
Sans un mot, sérieux et concentré, l'homme étala ses affaires près de Dylan et commença à lui coller des étranges ventouses sur la peau et à mesurer son membre sectionné. Il prit plusieurs échantillons de la peau abîmée de la plaie pour les tester dans le kit d'antidotes et de potions qu'il avait ramené. Bref, l'auror s'affaira en oubliant le reste, comme s'il passait un examen très difficile.

Le mercenaire se laissa faire, bien habitué et ne quitta pas Zoya des yeux.
- Je sais ce que je te dois Zoya. En dehors de ma vie, évidemment. J'aurais put t'emmener dans un endroit où j'aurais eu le loisir de voir des dizaines de gars s'occuper de toi mais au lieu de ça, nous voilà dans le lieu le plus sûr de la Terre, protégé par le petit Ryan.
Espiègle, le mercenaire tapota la tête de l'Agent de sa main valide. Ce dernier n'eut aucune réaction, trop occupé à dissoudre la chair morte et rongée par l'acide dans un bain marie magique qui semblait avoir assez soulagé Dylan pour que celui-ci se remette à blaguer et sourire. Clairement, il n'était pas une menace pour quiconque dans cette pièce.
- Tu auras tes réponses.

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Son visage presque inexpressif laissa échapper un sourire en le voyant tenter tant bien que mal de nier l’évidence. Finissant par simplement se rendre compte que c’était inutile, Rye détourna les yeux, concluant qu’il irait lui chercher les cigarettes qu’elle voulait alors qu’elle souriait simplement en le regardant. Sérieusement, si ce mec savait qui elle était, pourquoi c’était-il donner la peine de tenter de dissimuler un truc pareil ? Elle n’était pas du genre à juger les autres, chacun sa merde, s’il se faisait prendre pour ça, c’était tant pis pour lui, personne ne s’inquiétait pour elle, et elle ne s’inquiétait pour presque personne. Maintenant qu’une promesse de cigarette avait été faite, elle s’apprêtait à s’adosser quelque part mais ce mec qui montait les escaliers changea d’avis devant la demande de Dad’. Retournant sur ses pas pour constater l’étendue des dégâts, il fusilla Zoya du regard qui continuait à l’observer le sourire aux lèvres. Attendant cet instant où il prononcerait la question fatidique. Si c’était elle qui avait fait ça ?

« A ton avis… »

Préférant laisser planer le doute, il lui était plus supportable qu’il pense que ça soit elle plutôt qu’il sache que c’était quelqu’un d’autre. Repartant de plus belle cherché de quoi soigner le pauvre homme, elle l’observait s’en aller, à la fois effaré et déjà inlassablement blasé par le tempérament de ce mec. Alors que non loin d’elle, Dylan la rassurait, il était toujours comme ça. Ce n’était pas vraiment quelque chose qui la rassurait en fait, pas sûr qu’elle puisse le supporter bien longtemps au final. Lorsqu’il osa lui dire qu’elle n’était ni veuve, ni orpheline, elle se crispa, se tournant vers Dad’. En effet, ce gars était complètement ignorant de ce qu’elle avait dût faire pendant la guerre, Zoya préférant garder le silence sur une majorité des détails de sa vie, préférant laisser les gens avec leur apriori, leur version de l’histoire. Détournant une nouvelle fois son attention pour les poser dans les questions, la sorcière n’était pas persuadée de vouloir rester dans une cave mais avant même qu’elle ne mette un pied sur la première marche de l’escalier. Le chasseur la mit en garde, l’invitant simplement à la rejoindre. Elle soupira, acceptant, finissant par poser ses fesses et attendre que l’autre revienne.

Les yeux dans les yeux, l’ancienne Serdaigle eut bien du mal à cacher sa culpabilité, elle avait une énorme part de responsabilité dans cette main perdu. Elle avait permis à Saïd de s’armer, l’avait amené avec elle, ne l’avait pas vu venir. Mais il n’était pas question qu’elle laisse transparaître son malaise, préférant soutenir le regard de son ami. L’était-il encore d’ailleurs ?
Elle le savait, Saïd n’avait jamais été du genre à se ranger, et elle, elle n’était pas du genre à vouloir qu’il change au fond. La liberté, il n’y avait que ça de vrai, il n’attendait pas d’elle qu’elle change et elle en faisait de même pour lui. Mais malgré tout, elle le savait, elle aurait pu éviter tout ce merdier.
Elle aurait pu s’excuser, mais les mots restaient coincé au fond de sa gorge, trop fière pour le faire et parce qu’au final, ce n’était pas des excuses qui lui permettrait de retrouver une nouvelle main. Finissant par fouiner dans le bordel qu’avait ramené ce mec, elle trouva ce qu’elle lui avait demandé, le paquet de cigarette. Elle en plaça une entre ses lèvres, l’alluma, referma le paquet et le fit glisser jusqu’à Dad’.
Elle pencha la tête vers l’arrière, ses yeux fixant le plafond alors qu’elle inspira à plein poumon le poison. Ce calme, il lui paraissait presque inespéré alors qu’elle éloigna la cigarette de sa bouche d’une main, de l’autre elle se frotta le visage, se concentrant sur ses yeux. Lorsque l’action était bien présente, elle avait cette impression que le temps s’arrêtait simplement, que les scènes s’enchainaient les unes après les autres et c’était seulement dans ces instants de calme et de sécurité qu’elle sentait alors tout le poids de l’histoire, de la fatigue, qu’elle revoyait tous ses choix, les jugeaient, et se demandait « et si… »

« J’espère que ça en vaudra le coup, parce que franchement, si je passe les 24h, j’aurai beaucoup de chance l’ami. »

En sauvant les miches de Saïd, elle avait très certainement dû mettre l’ancien mangemort en colère, c’était une certitude même et elle le savait, elle finirait tôt ou tard par lui courir après, le retrouver et quand elle y arriverait, elle ignorait complètement ce qui se passerait. Elle pourrait bien mourir entre ses mains et malgré tout, elle était incapable de penser à l’idée de ne pas le retrouver. Et de l’autre côté, en sauvant encore une fois Dad’ des mains d’Alastor, elle perdait le semblant de famille, de regard paternelle qu’elle possédait, et lui aussi avait tous les pouvoirs pour l’arrêter. La dénoncer, ou même la retrouver et faire le sale boulot lui-même.

« On a un deal il me semble, mais cette fois on n’élude pas, on joue franc jeu. A défaut de pouvoir te filer un peu de fric, ça a toujours été donnant donnant entre nous… »

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Dylan Doe

& Ryan Brave

Dylan fixa l'auror qui fumait tranquillement sa cigarette. C'était surtout pour s'empêcher de voir tout ce que l'autre Agent du Ministère pouvait bien faire avec son moignon putride, mais il ne fallait pas non plus cracher sur la beauté de la vue. Il perçu dans ses yeux bleus un éclair de doute et d'inquiétude bien qu'il soit presque invisible. A force d'observer les gens mentir, Dylan était devenu assez fort pour repérer la moindre émotion sur ses partenaires de travail. Il tenta de la rassurer mais il sentit le doute s'insinuer en lui aussi. La culpabilité n'était pas loin.

Sur le moment supplier Zoya était la seule solution et donc par défaut la meilleure. Dylan n'était pas suicidaire, si c'était à refaire il le referait, mais il commençait à peine à réaliser ce que ce sauvetage en catastrophe allait avoir comme conséquence sur Zoya. Elle avait laissé en plan l'un des criminels les plus fous dangereux de la planète ainsi que le meilleur auror d
du Ministère de la Magie. Et tout ça pour quoi ? Pour Dylan, sauver sa peau n'avait pas de prix mais plus il y pensait et plus il se demandait si cela vaudrait le coup aux yeux de la blonde.

- Et bien... Ça a marché pour moi non ? répondit-il même si au final, détenir cette information lui avait amené plus d'ennui que d'or pour l'instant.
L'info valait-elle le prix qu'il avait payé ? Dylan se mordit la langue pour se forcer à ne pas regarder son bras mais ses yeux bleus furent plus rapide que sa pensée.
Mais la vue n'était plus si déplaisante à présent. Certes, il n'avait toujours plus de main mais Ryan avait recouvert la plaie d'une pâte outrageusement rose et procédait d'enrouler le tout dans un bandage de lin blanc.

Face aux paroles de Zoya, le mercenaire leva les bras en signe d'abandon. Enfin, un seul bras car Ryan bloqua l'autre avec un petit grognement.
- Pas de pièges, seulement la vérité. Tu m'as sauvé la vie mais je suis heureux que tu comprennes que normalement ça ne suffit pas pour obtenir ça de moi. Pose tes questions poulettes. soupira-t-il.
Tout ça lui faisait franchement mal au cœur d'être là comme un livre ouvert alors qu'il était connu pour être un coffre verrouillé à double tour. Mais que pouvait-il faire d'autre ? Bien franchement il estimait en avoir assez vécu pour la journée et s'il fallait qu'il dévoile jusqu'à son propre nom pour avoir un peu de répit, il était près à le faire.

- J'ai fini, je... Je vous laisse si vous le souhaitez. annonça calmement Ryan en lançant un regard vers Zoya. Il n'était toujours pas sûr que soigner un criminel lui était permit mais l'auror n'avait pas exprimé son refus. Mais faites vite. S'il-vous-plait. Vous ne devriez pas être ici. ajouta-t-il néanmoins d'une étrange fermeté et autorité.

Dylan le congédia d'un petit sourire et se permit même de lui faire au revoir de sa main absente. Il le savait, l'Agent n'était pas aussi tendre et faiblard lorsque la sécurité de ses protégés était menacé. Etant donné que ni Dylan ni Zoya n'en faisait partit, le mercenaire trouvait qu'il avait été déjà bien généreux à leur égard, mais cela n'empêchait pas de grappiller un peu plus de temps.

L'Agent le fusilla du regard mais quitta tout de même la cave en remportant son matériel et en laissant sur le sol près de Dylan une bouteille de Jack Daniels.

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Son regard et son sourire laissèrent passer une expression qui voulait dire « pour toi oui, connard ». Mais honnêtement, dans cette histoire, elle s’était mise dans un sacré pétrin et tout ça pour quoi ? Parce qu’elle souhaitait avoir toute les cartes en mains cette fois, avoir juste la sensation d’être quelque chose d’un peu plus important qu’un simple pion sur une partie d’échec. Cigarette en bouche, elle laissait la nicotine embrouiller un peu l’esprit même si là tout de suite, elle avait surtout besoin d’autre chose que du tabac et de l’alcool. Elle fixa un moment Rye, elle savait qu’il avait ce qu’elle souhaitait mais là tout de suite, elle avait l’impression qu’elle n’avait même plus la force de demander quoi que ce soit de plus.
Préférant économiser ses forces pour la conversation qui les attendaient, Dylan promettait de ne plus jouer au con ce qui rassurait l’Auror, elle n’avait pas franchement envie de devoir faire autre chose de fâcheux aujourd’hui. Posant ses yeux sur l’autre mec de la pièce, elle n’était pas prête de poser la moindre question devant ce type. Non pas qu’elle n’avait pas confiance mais sérieusement, elle connaissait rien de ce gars, ne savait pas où elle se trouvait et elle avait toujours été naturellement égoïste. Bref, il y avait une pléthore de raison pour qu’elle ne veuille pas parler devant lui. Attendant qu’il prenne congé. Et lorsqu’enfin il quitta la pièce, le regard de la jeune femme se posa sur la bouteille. Elle se pencha en avant, a quatre patte, elle s’approcha de la bouteille et la prit. Avant de s’assoir juste à côté de de Dad’. Prenant une dernière bouffée de nicotine, elle ouvrit la bouteille.

Prenant les premières lampées de Whisky, elle grimaça légèrement en l’avalant, soupirant lorsqu’elle senti le feu de l’alcool venait réchauffer sa gorge et le fond de son estomac.

« Résumons l’histoire, tu surveillais la rock star, t’as vu Black, tu t’es dit que si tu pouvais le choper ça serait cool mais rien que ça, ça vaut un sacré paquet de fric mais je crois que tu sais un truc qu’on ne sait pas, un détail…Comme par exemple : « comment un con comme Black a pu se cacher et échapper aux Aurors autant de temps ? ». Alors avant que tu me dises qui est au courant, j’aimerais savoir, c’est quoi ce détail… »

Lui tendant alors la bouteille, elle posa simplement sa tête sur l’épaule de Dad’, attendant qu’il prenne la bouteille. Inspirant encore un peu de poison dans ses poumons, elle attendit patiemment la réponse du chasseur.

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Dylan observa la bouteille avec un petit sourire vide. Le silence qui s'installa après le départ de Ryan sembla peser sur lui comme s'il était fait de plomb. Il ne savait pas si l'Agent lui avait administré un sédatif mais le mercenaire se rendit soudainement compte qu'il était épuisé.
Avant qu'il puisse mettre sa main valide sur la bouteille qu'il avait demandé, Zoya la saisit et se servit. L'homme souffla doucement, n'ayant pas vraiment la force de rire.

Les yeux perdus dans le vide, il l'écouta enfin résumer ce qu'elle savait. Lorsqu'elle atteint le stade des questions, Dylan eu un nouveau sourire. Il n'avait pas réalisé à quel point l'intelligente jeune femme avait pu déduire de ce qu'elle avait vu et entendu jusqu'ici. Il ne lui manquait que l'essentiel, la pépite d'or que le mercenaire avait avarement gardé au dépend de sa vie.

- On dirait que je t'ai sous-estimé. Je pourrais rien te cacher même si je le voulais hein ? plaisanta-t-il doucement en prenant la bouteille qu'elle lui tendit. Ravi qu'elle soit déjà ouverte, Dylan en prit deux longues gorgées avant de soupirer. Il lui fallu quelques secondes pour prendre le temps de descendre le breuvage et de rassembler son courage. Il n'y avait plus d'échappatoire.

- J'ai rien demandé de tout ça tu sais. Surveiller la petite blonde était tout simple, j'ai juste eu à faire un peu de coude pour être au premier rang et amasser la paye. Tout ceux qui en avaient après Black mettait un peu dans le pot, je te laisse imaginer la taille du pot. Mais c'était plus une petite épargne qu'un grand coup.

Dylan reprit une nouvelle gorgée. Il voulu passer ses doigts dans la chevelure de Zoya qui avait posé la tête sur son épaule. Mais ayant la bouteille dans une main, il dû se rendre compte qu'il ne lui en restait pas d'autre pour ça. Décidément, il allait devoir beaucoup repenser à comment il faisait les choses.

- Donc un jour je reçois un appel de routine. Il se passe des trucs étrange chez la femme alors je m'amène pour un petit check-up. Rien de très brutal, c'était assez habituel. On rentre, on questionne, on vérifie, on nettoie tout et on se casse. On en a un dans l'équipe qu'est doué pour ça. La blonde s'en est jamais rendu compte. Non pas qu'elle soit la plus intelligente de toute. Je veux dire... Elle est blonde, hein ? plaisanta-t-il en plaçant sa tête contre celle de Zoya.
Il savait bien que son histoire n'était pas vraiment ce que Zoya attendait, mais le mercenaire avait un certain goût pour la mise en scène. De plus, il était sûr, remarquant la pitié qu'elle avait eu en voyant mutilé, qu'elle serait indulgente envers lui. Il ne savait pas si c'était pour retarder le moment où il lâcherait l'information gratuitement, pour emmerder Ryan qui attendait sûrement un signe ou si c'était pour garder Zoya un peu plus longtemps contre lui, mais Dylan prit de longues respirations, prenant son temps.

- Et qu'est-ce que je trouve chez Madame Black ? Monsieur Black qui rentre d'un long voyage d'affaire. Je pensais que ce gars était un vrai de vrai mais à mon avis, Azkaban lui a pas mal grillé le cerveau. Enfin bref, j'ai sauté sur l'occasion. Et...
Les mots coincèrent dans la gorge de Dylan comme si tout son corps lui interdisait d'abandonner son bien. Le mercenaire n'avait jamais fonctionné à la confiance et à la gratitude si bien que faire les choses gratuitement était pour lui contre-nature. Pire encore, bien qu'il faisait ça parce que Zoya venait de lui sauver la vie, leur conversation avait prit une tournure de confession sur l'oreiller. Un chose qu'il avait très rapidement apprit à fuir comme la peste. Il s’éclaircit la gorge et prit une nouvelle gorgée de Jacks pour faciliter la sortie.

- Et dans mon paquet cadeau j'ai trouvé un autre paquet cadeau. Comment un con comme Black a pu se cacher et échapper aux Aurors autant de temps, Zoya Horlov ? C'était tellement évident et pourtant aucun connard à su mettre le doigt dessus. Même après avoir découvert que sa chère femme pouvait se transformer en caniche ! Etre un putain d'Animagus voilà le miracle de Sirius Black. Le gars avait dû planifier le coup depuis des années. Un Monstre jusqu'au bout des griffes.
Dylan porta alors le goulot de la bouteille à ses lèvres pour noyer le malaise qui avait commencé à le gagner. Se saouler pour ne pas réaliser qu'il venait de lâcher une fortune à quelqu'un dont il ne connaissait pas les motivation et tout cela sans toucher un sous. Il but de longues gorgées jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de de l'air dans la bouteille. Le mercenaire grimaça car il n'était clairement pas assez alcoolisé et la frustration monta tout de même en lui. Il balança la bouteille dans un coin de la cave qui se brisa en milles morceaux.

- Après j'en avait rien à foutre ! J'veux dire, okay, un gros molosse noir, c'est plutôt cohérent, méga cliché et plutôt flippant. Mais que je doive sortir les menottes ou le collier j'allais attraper ce salopard. Mais ça c'était jusqu'au moment où Madame à décidé de péter son câble elle aussi. Elle a Feudeymoné un de mes gars et toute sa maison avec. Techniquement elle et Black aussi n'est-ce pas ?
T'as dû remarquer les journaux en ont fait tout un tas comme quoi la star des jeunes s'est foutu le feu toute seule. Rien sur moi et mon équipe, ça c'est cool. Mais rien sur Black ? Et aussi je suis persuadé avoir vu quelqu'un d'autre transplaner dans cette maison. J'ai pas vraiment vu son visage, j'étais bien trop occupé à sauver ma peau.

Dylan reprit sa respiration et son regard se perdit une nouvelle fois au loin alors qu'il réfléchissait à ce qu'il était en train de raconter. Après le feu et la belle frayeur, le mercenaire s'était accroché à l'idée qu'il allait dégoter un beau pactole de cette grosse bavure. Détecter le profit, c'était ce pour quoi il était fort. Mais maintenant qu'il était évident qu'il n'allait peut-être pas en profiter autant que ça, Dylan se mit à repérer d'autres choses.

- Zoya. J'ai cru que je tenais le jackpot, mais c'est clairement une putain de bombe. Désolé, je sais plus trop si avoir cette info va te rendre riche ou... morte. Y a clairement plus à cette histoire. Autant que savoir ça peut permettre d'arrêter Black, ça fait aussi de nous des cibles. Black, les Mangemorts, ils vont nous traquer pour- Oh...
Daddy aurait bien voulu avoir une nouvelle bouteille pour l'empêcher de réfléchir ou de parler mais il était bien trop lancé et si Ryan redescendait, c'était sûrement pour les jeter dehors et pas pour leur servir à boire.
- Saïd. Mangemort. Bien sûr. Pardon j'ai été un peu lent sur ce coup. admit Dylan avec un petit rire amer. Décidément cette histoire le rendait vraiment con.

- Je suis vraiment désolé Zoya. Je crois que je t'ai clairement pas sauvé la vie pour le coup.

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Home, be sweet

Elle écoutait ce qu’il racontait, continuant de fumer le reste de sa cigarette jusqu’à ce que le gout amer vint lui bruler la langue et la gorge, elle avait atteint le filtre sans même sans rendre compte. Répriment une petite quinte de toux, elle balança le mégot dans un coin de cette foutu cave, continuant à écouter le récit. Comme n’importe quel autre sorcier, Dylan était persuadé qu’il était à deux doigts d’attraper un coupable, qu’il faisait presque une bonne action, que la blonde était blonde et donc conne et folle. Tout un tas de cliché auquel Zoya n’avait jamais réellement fait confiance. Bien qu’elle ne portait pas la blondasse dans son cœur, elle connaissait certain détail pour mettre en doute la soi-disant culpabilité de Black. Ce mec avait passé sa vie à aller à l’encontre de ses parents, c’était connu de la majorité des élèves de leur époque, rien qu’en sachant ça, on aurait dû mettre en doute cette foutu théorie de bras droit à deux balles.

Ne pouvant s’empêcher de rire en entendant Dad’ précisé que Sirius était rien d’autre qu’un putain d’animagus non-déclaré. C’était tellement évident qu’il s’en soit sortie comme ça, les Aurors connaissaient déjà cette particularité chez sa femme, cette idiote l’avait montré lors de sa première et dernière visite à Azkaban. Une histoire qui faisait rire beaucoup, s’amusant à imaginer que la chanteuse n’était rien d’autre qu’une idiote ou qu’elle devait être pire que son mari. Personne ne s’était réellement attardé sur la vérité, ils avaient une histoire servit sur un plateau d’argent, quelque chose qui tenait la route, y avait pas de témoins parce que les moldus présent avait simplement été exterminé, c’était comme un foutu puzzle où les pièces s’emboitaient bien mais personne se disait que l’image qui en résultait ne ressemblait à rien. Parce que c’était la fin de la guerre à l’époque, on voulait enterrer tout ça rapidement, elle soupira en l’entendant s’excuser. C’était donnant donnant avec Dad’, et même si leur histoire avait un arrière-gout de manigance et de poignardage dans le dos, ils s’étaient toujours débrouiller pour garder cette équilibre intact. Il lui avait filé une info en or, sans même lui poser de question en retour, à présent, elle devait bien lui rendre l’appareil.

D’un geste, elle retroussa sa manche, découvrant son avant-bras, complètement nu. Prenant sa baguette, elle l’enfonça presque dans son bras, ce qui semblait être un liquide sombre, en suspension entre deux couches de peau commençait doucement à prendre forme alors qu’elle respirait avec difficulté pour ne pas laisser échapper une plainte de douleur. La marque des ténèbres, présente à jamais sur son corps, était parfaitement visiblement à présente. Brûlante.

« Je vais te raconter un truc…Quand je suis sortie de Poulard, je ne savais pas quoi faire de ma vie, mais il y a eu cette guerre et cette possibilité d’avoir la sensation de compter pour quelque chose. L’adrénaline, l’excitation, le sang, je ne pouvais pas y résister et je me suis engager dans le groupe des gentils. J’étais entouré de mec, de femme, naïf au possible, pensant que les héros finissaient toujours par gagner. Ce n’était pas si facile, fallait se salir les mains, on avait tous quelque chose à perdre dans cette histoire. C’est en m’engageant pour ces hippies que j’ai enfin su d’où je venais… »

Elle regarda face à elle, les yeux dans le vide, revoyant exactement les différentes scènes de son histoires. Quelque chose qu’elle n’avait jamais dévoiler en détail, qu’elle s’était toujours interdis de raconter parce que c’était difficile d’y repenser, parce qu’elle ne voulait pas y repenser.

« J’étais la rejetone d’une putain de gosse sang pur qui a eu les jetons et qui a préféré me laisser crever à la naissance. Une aubaine pour eux, je n’avais techniquement pas de véritable parent, pas de frère, pas d’amis, pas d’attache, que dal à perdre, alors on m’a demandé d’aller voir dans l’autre camp si l’herbe était plus verte et de raconter tout ce qui s’y passait. Et j’ai dit oui, j’ai charcuté la mémoire du couple de sdf qui me servait de famille et je suis partie jouer les apprentis sang pur. Je peux te donner le nom de la majorité des personnes qui s’y trouvait, bien évidemment…J’y ai retrouvé Saïd et retomber dans mes travers fut si facile. Mais il faut que tu sache un truc Dad’…Jamais je n’ai croisé Black. Dans la petite bande de copain qu’ils formaient, y en avait bien un qui y était mais ce n’était pas lui. »

Elle ignorait si Dad’ allait la croire ou non, s’il allait faire simplement comme les autres, lui dire qu’elle ne ‘avait peut-être pas vu, pas reconnu, mais honnêtement, comment aurait-elle pu louper un mec qu’elle a croisé pendant 7 années de sa vie ?

« Ils ont enfermé ce pauvre type parce que c’était facile d’y croire, franchement, je sais pas ce qui s’est passé, il a peut-être vraiment buté son pote mais il y a une chose dont je suis certaine, c’est qu’il n’a jamais léché les bottes de Voldemort. Et là tu dois de dire « t’as rien dit ? », si je l’ai fait. Mais à l’époque, les deux ou trois personnes savaient que j’étais dans le camp des gentils, pour les autres, j’étais qu’une raclure, une psychopathe et encore aujourd’hui c’est comme ça qu’on voit, même après que Maugrey leur ai dit, il y a ce putain de doute qui subsiste chez tout le monde, à juste titre je suppose…Je pensais avoir rien à perdre dans cette guerre mais c’est faux. »

Cherchant le paquet de cigarette qu’elle avait fait glisser de ce côté-ci, elle sortit une nouvelle clope, avec laquelle elle semblait plutôt jouer plutôt que d’allumer.

« Tu peux toujours vendre ton infos Dad’ mais réfléchis un peu, c’est un mec innocent, qui s’est retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Un mec qui a une fille, une fille peut-être orpheline à l’heure actuel. Il n’aura certainement jamais la chance de pouvoir prouver son éventuel innocence, obligé de vivre cacher, mais le renvoyer à Azkaban… »

Avait-elle pitié pour les autres ? Zoya n’avait jamais vraiment été la salope sans cœur qu’elle avait tendance à prétendre être.

« Je vais te filer une info, en échange, oublie Black… »

Elle n’attendait pas vraiment qu’il lui dise oui ou non. Continuant dans sa lancé.

« Quand ma couverture a été grillé, on m’a gentiment caché, jusqu’à ce que ce que nos potes les mangemorts nous retrouvent et décide de nous décimé. Je me suis retrouvé face à Saïd, on aurait pu se tuer, mais il m’a sauvé la vie ce jour-là et je me suis rendu compte que dans cette guerre, on m’avait tout prit. Ma vie, ma famille, je leur avais tout donné pour avoir rien d’autre que les regards accusateurs en guise de putain de remerciement. Ils m’auraient envoyé à Azkaban s’ils avaient pu le faire. Alors leur laissé l’unique personne qui comptait vraiment, c’était impossible. On a profité de tout ce bordel pour s’enfuir mais c’était sans compter sur un de ces potes. Il a failli crever en sauvant la mienne et je ne pouvais pas me résoudre à le laisser derrière moi, je l’ai emmené, j’ai cramé sa baguette, ses papiers, il était dans un putain d’état et j’ai fait fondre son avant-bras pour que personne ne puisse lire la marque et je l’ai emmené à Sainte-Mangouste, dommage collatéraux, John Doe. Avec cette guerre, c’était facile. Et j’ai souhaité qu’il s’en sorte, s’il y avait une putain de force supérieur qui pouvait contrôler ça, c’était la moindre des choses qu’elle pouvait fait. J’avais tout sacrifié mais lui…Je ne pouvais pas. Il a survécu, mais ce connard a décidé de me faire chier jusqu’au bout en ronflant pendant 15 ans. »

Avouant qu’elle avait fait en sorte qu’un mangemort puisse survivre et surtout qu’elle ait délibérément caché son identité à tout le monde. C’était là l’info qu’elle offrait à Dad’, il pouvait en faire ce qu’il souhaitait, elle pourrait être poursuivit par tous ces collègues, au fond, elle n’en avait que faire à présent. C’était une question de temps pour qu’on la pointe du doigt. Alors autant tout craché.

« Ce con avait réussi à me mettre en cloque malgré tout le bordel qui nous entourait. Et pendant qu’on l’opérait lui, je me suis retrouvé à apprendre que j’allais accoucher d’un marmot. Et tu sais ce que je me suis dit pendant tout l’accouchement. Que je n’étais pas prête, que je ne le voulais pas si c’était pour vivre sans Saïd, il allait me rappelait sa putain de gueule chaque jour de mon existence et je ne le supporterais pas. Je ne voulais pas jouer les mamans, parce que je ne savais pas le faire, parce que merde, regarde-moi…Il est mort à la naissance…Saïd a survécu…Un autre bébé à mit fin à cette putain de guerre pour laquelle j’ai tant donné…Tout ce qui me restait, c’était ma culpabilité et un mec que j’aime dans le coma. »

Les larmes avaient fini par montrer le bout de leur nez. Finissant par se lever, elle frotta ses yeux d’un revers de la main.

« Faut que j’y aille Dad’, si j’ai un conseil à te filer, débrouille toi pour Rye te colle dans son programme. Fais-toi oublier. »

Se tournant vers lui, sa baguette dans la main, elle esquissa un sourire malgré les larmes qui s’écoulaient sur ses joues.

« Je suis désolé… »

Et dans un craquement sourd, l’auror disparut. Elle avait des affaires à régler, un mentor à retourner voir, un mangemort à retrouver et peut-être une vie à perdre.

©flawless

Dylan Doe

& Ryan Brave

Zoya n'eut pas vraiment de réaction face à ce que Dylan lui révélait. Elle eu simplement un petit rire l'air de dire "évidemment". Trop emporté par son discours et ce qu'il en comprenait à l'instant, Daddy n'y fit pas attention.
Son esprit posait des pavés sur un chemin que Dylan essayait de suivre le plus rapidement possible sans trébucher. Le secret de Sirius Black était aussi celui de son camp et les Mangemorts ne ferait pas dans la dentelle pour faire taire les témoins. Envoyer Saïd Wilkes était une évidence, il connaissait Daddy et pour terminer quelqu'un il savait s'y prendre. Mais pourquoi venir avec Zoya ? Pourquoi le questionner ?
Zoya lui apporta une réponse sans le vouloir en découvrant sont avant-bras. Dylan ferma les yeux et détourna le regard, amer. Il n'avait pas besoin de voir pour savoir ce que l'auror lui révélait. Elle faisait partit des Mangemorts. Pourquoi d'autre traînerait-elle joyeusement avec Saïd ?

Mais la vérité était bien autre que ce qu'elle paraissait. Alors que Zoya se lança dans sa propre histoire, Dylan eu d'abord du mal à l'écouter. Il cru d'abord que c'était là un simple moyen de clarifier les choses avant de l’exécuter. Nettoyer l'ardoise avant d'en finir.
Sa curiosité et son attention fut attirer lorsque Zoya raconta qu'elle avait rejoint le camps des gentils et non les Mangemorts. Dylan se tourna vers elle, l'écoutant sans pouvoir l'arrêter. Mais lorsqu'elle continua il se rendait compte qu'elle dévoilait là bien plus que ce que lui avait pu lui offrir. L'histoire d'une vie.

- Zoya, t'as pas a... tenta-t-il de l'interrompre mais elle continua. Il l'écouta à contre-cœur.

Ça n'était pas qu'il ne voulait pas écouter l'histoire de Zoya, mais personne d'autre que Daddy comprenait l'important ce l'histoire d'une personne. Lui, n'en avait pas et le peu qu'il savait, il le gardait profondément caché en lui. Et voilà qu'une femme qu'il ne connaissait pas assez se dévoilait complètement à lui, plus encore que lorsqu'ils avaient partagé leurs draps. Avait-il vraiment le droit de savoir tout ça ? En tout cas il ne le méritait pas.

Ses origines, ses parents, son passage du côté obscur, ses sacrifices et Sirius Black. Bien franchement à ce stade du récit le mercenaire n'en avait que faire de ce fou dangereux. Mais l'était-il vraiment ? Zoya essaya de l'en convaincre du contraire.
Une théorie du complot s'en suivit à laquelle Dylan ne put s'empêcher de se fermer. Sirius Black était le bras droit de Voldemort et pour avoir tué tant de moldus et de sorcier on l'avait emprisonner à Azkaban. Y avait-il réellement quelque chose à redire ? Dylan avait vraiment du mal à remettre en question tout cela. Mais Zoya avait été à l'intérieur, chez les Mangemorts, et le clamait innocent. Mais s'il n'était pas le criminel dont tout le monde parlait, alors qui était ce type ?! Dylan n'eu le temps ni l'esprit de poser la question car Zoya continua son récit et les détails n'était pas des moindres.
Paria dans son propre camp, ignorée et rejetée, Zoya trouvait encore la volonté de défendre un mec innocent et sa famille. Et pour cela, elle était prête à prendre sa place sur l'avis de recherche.

On lui avait tout prit et elle n'avait rien eu en retour. Si quelqu'un pouvait voir l'horreur d'une telle situation c'était bien Daddy. Dans toute cette merde, l'auror avoua qu'il ne lui restait que Saïd. Un sourcil se haussa sur le front du mercenaire qui, peu importe l'histoire ne manqua pas de relever qu'en terme de choix, Zoya n'avait définitivement pas fait le bon sur ce coup là. Saïd, l'homme de sa vie ? Dylan le voyait plus comme le premier ennemi de l'Humanité. Pourtant elle le sauva. 15 ans dans le coma et ce salopard trouvait encore la force de lui couper la main.
Mais Daddy n'eut pas l'esprit à être rancunier cependant. C'était l'histoire de Zoya et non la sienne.
Saïd et Zoya. Aussi étrange et inconfortable que ce couple puisse paraître, il était évident qu'il y avait quelque chose entre eux. Même Dylan l'avait remarqué alors qu'il ne savait encore rien de tout ça. Pendant 15 ans, elle l'avait attendu et à voir comment ce dernier la suivait, on avait l'impression qu'il ne s'était réveillé que pour elle. Mais malgré ce semblant de happy ending, le couple avait perdu quelque chose de bien plus précieux que 15 années. Un bébé qui n'avait jamais grandit. Une absence qui les laissait blessés et errant sans but comme des bêtes assoiffés de quelque chose qu'il ne pouvait pas avoir.

Daddy se mordit la lèvre, ne sachant quoi dire ou quoi faire devant les larmes de Zoya. Il n'eut pas le temps d'esquisser un geste ou d'avoir la moindre réaction que la blonde se releva et s'excusa.
- Zoya, att- commença le mercenaire mais la jeune femme était déjà partie. Son absence et le silence laissa Dylan dans un silence pesant.

Dylan avait toujours aimé les secrets car pour lui secret était synonyme de rançon ou de pognon. Pourtant il n'aima pas le poids que ceux de Zoya avait déversé sur ses épaules. Lui qui était inquiet de n'avoir rien en retour, il avait été servit. Mais que pouvait-il faire de tout ça ? Oui, il pouvait trouver un moyen de se payer une nouvelle main en or massif et peut-être même me reste pour rester assortit. Mais autrement qu'impliquer les Mangemorts, le Ministère et l'Ordre du Phoenix, toute cette histoire impliquait surtout Zoya. Pouvait-il vraiment se retourner contre elle, maintenant qu'il savait plus de la vie de la jeune femme que de la sienne ?

Des pas dans les escaliers vinrent le sortir de sa réflexion. Ryan était revenu en trombe, ayant surement repéré le transplanage. Bouche-bée et l'air furieux, l'Agent sembla chercher quelle question poser face au départ soudain de l'auror.

- Ah Ryan... Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire... souffla Dylan avec un petit sourire fatigué.

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