Rêve insouciant

Sirius Black ◮ Rêve insouciant

C’est instinctivement qu’elle le suivit, parce qu’il faisait ce qu’elle rêvait de faire dès le départ : s’enfuir d’une conversation qu’elle ne voulait pas avoir. Loin d’eux, loin de cette cruelle vérité. Elle courut, tentant de suivre la vive allure de Sirius. Elle aurait presque rigolé durant cette course folle tant cela lui semblait libérateur sur l’instant, la fatigue, l’adrénaline, la fuite, elle serrait cette main qui la tenait, suivant son ombre, ignorant les regards, bousculant ceux qui se montraient trop lent pour se mettre hors de leur chemin. Ils coururent jusqu’à retrouver l’air frais de l’extérieur, continuant, continuant en oubliant que de toute façon, ils ne pourraient pas fuir le château.

Ce fut le lac qui mit fin à leur fuite, la respiration haletante, ses yeux humides se posèrent sur lui alors qu’il laissa toute sa rage s’exprimer d’une tout autre façon. Elle était incapable de comprendre pourquoi il semblait tant souffrir de la situation, se sentant plus que coupable, observant la surface de lac. Elle eut une envie soudaine de simplement reprendre le cours d’une vie qu’on tentait de lui voler. Elle poussa Sirius dans l’eau, le regardant un instant, et lorsque ses yeux croisèrent les siens, Amy ne put s’empêcher de rigoler. Elle ne voulait plus de tout ce sérieux, elle voulait juste un instant insouciant, stupide, où on pousse ses potes dans la flotte et où se moque de l’allure ridicule de la personne trempée.

« Tu verrais ta tête »

Dit-elle en rigolant un peu plus avant de finir par s’accroupir au bord du lac, les bras croisé sur ses genoux, elle le regardait, un sourire sur ses lèvres, se moquant de sa façon de nager.

« Pas trop froide ? »

Finissant par lui tendre la main, elle se ravisa cependant.

« Non non ! J’ai pas envie de me baigner moi »

Se justifia-t-elle en le regardant nager

« On dirait un petit chien, t’aurais bien besoin d’une invention moldu qu’on appelle bouée ! »

©flawless

Le cri qui brisa le silence paisible du lac n'était pas celui d'une bête blessée ou enragée. C'était celui d'un jeune homme. Perdu dans les tourments et les incertitudes, il n'avait trouvé que ce moyen pour expulser le torrent incompréhensible et douloureux qui tourbillonnait à l'intérieur de lui. Si humain.
De la colère, de la tristesse, de la frustration, de la peur, du regret, il y avait tant de choses, tant de douleur dans ce simple son vide de sens. Pourtant, tout disparu instantanément, par un simple geste d'une jeune blonde.

Surprit et prit au dépourvu, Sirius tomba comme une masse et sans élégance dans le lac. Son souffle déjà court d'avoir couru et crié, il s'étouffa à moitié en ressortant la tête de l'eau. Il était clairement énervé, mais sa colère était bien différente de ce qui avait pu l'habiter quelques instants auparavant. Si insouciant.

"C'est quoi le problème des blondes à vouloir me pousser dans ce lac !" cria-t-il en frappant l'eau de son poing.

Le rire de la farceuse lui décrocha un sourire sans effort. Il était si vrai, si naturel et pur que Sirius n'eu même pas l'esprit de le contempler avec nostalgie. A ce moment, il n'y avait que lui et elle. Et elle venait de le pousser dans le lac.
Il s'apprêta à profiter de sa proximité pour la tirer à son tour dans l'eau mais la jeune femme capta à temps la lueur espiègle dans les yeux de sa victime pour s'écarter à temps. Elle profita même de son moment de gloire pour le taquiner.

"On dit buée ! Et je suis presque sûr que les moldus n'ont rien inventés de ce côté..." grommela-t-il, très étranger au terme moldu. Il grimpa hors de l'eau en faisant la moue. Dignement, il se redressa et tenta de redresser le col de sa chemise trempée. Il lança un regard hautain et dédaigneux à Amy, mais rapidement un sourire mutin vint briser sa façade.

"Je vais t'en donner du chien mouillé ! Tu va voir !" cria-t-il en courant vers elle. Avec la rapidité d'un lévrier, il la tacla et tous deux firent un vol plané pour atterrir dans l'eau. Lorsqu'ils émergèrent de l'eau, Sirius ne la laissa pas s'échapper et secoua sa chevelure mouillée pour l'éclabousser un peu plus.

"Alors qu'est-ce que t'en pense ? Est-ce que je dois te trouver de la buée ?" se moqua-t-il en riant.

Sirius Black ◮ Rêve insouciant

Les éclats de rire, la naïveté de plus penser à rien d’autre que le présent, cet instant précis, où il n’y avait plus de rage, plus de frustration, plus de peur, plus de tristesse, rien d’autre que ces éclats de rires. Et alors qu’il revenait vers elle, la menaçant presque du regard, elle ne pouvait s’empêcher de continuer de rire. Se mettant à le fuir, lui suppliant de ne pas la jeter à l’œil, seuls les rires rappelaient que cette scène n’avait au final rien de violent, rien de malsain. Il eut rapidement fait de la rattraper, l’attrapant et s’envolant tous deux dans le lac. La fraicheur de l’eau la surprit le temps d’une seconde, ses yeux cherchant ceux de Sirius dans les profondeurs de l’eau, et même sous l’eau, elle ne pouvait s’empêcher de rire, laissant échapper une quantité de bulle d’air au-dessus de sa tête et la forçant à retourner rapidement à la surface si elle ne voulait pas boire la tasse. Mais à peine fut-elle de retour à la surface que Sirius s’amusait à l’éclabousser en secouant ses cheveux dans les sens, essayant tant bien que mal de se protéger de l’eau malgré qu’elle soit déjà trempée. Elle continuait à rigoler et semble-t-il, se moquer gentiment de lui.

« BOUée, pas BUée »

Elle lui tira la langue, nageant un peu en retrait. Se méfiant de la possibilité qu’il se mette à la coulé juste pour le plaisir de ne plus l’entendre rigoler ou de voir ses yeux rieurs. Elle se mordit légèrement la lèvre pour retenir un nouveau fou rire.

« Une bouée c’est…Comme dire…Sa ressemble à une roue de moto dans la forme, sauf que c’est en plastique, on se glisse à l’intérieur, ça entoure la taille et l’air dedans permets au corps de ne pas couler. On mets ça aux enfants pour pas qu’ils se noient dans les eaux trop profonde. Y en a des rigolotes avec des têtes de canard »

Ok…Tenté d’expliquer ce qu’était une bouée n’était pas une mince affaire et pour cause, c’était une telle évidence pour elle que ça lui paraissait toujours très étrange quand Sirius ignorait de quoi il s’agissait.

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Bouée, insistait-elle alors que Sirius passait une main dans ses cheveux sombres pour parfaire sa coiffure d'homme mouillé. Il soupira joyeusement et théâtralement face à l'absurdité du terme. Pourquoi les moldus s'obstinaient-ils à inventer des choses pour les nommer de la façon la plus confuse qui soit ? Sirius se retint de faire la remarque à haute voix car il savait, par expérience, que cela lui vaudrait un bon coup sur le museau.

Assez occupé à garder la tête hors de l'eau et ignorer le fait qu'ils pouvaient tous deux mourir d'hypothermie à force de faire les idiots, Sirius ne fit pas trop attention aux explications confuses de la blonde. Il capta néanmoins le terme "moto", l'objet moldu qui jusqu'ici avait le plus attiré l'attention et l'affection du jeune sorcier. Savoir ce qu'était une roue de moto et son utilité ne l'aida cependant pas à saisir l'utilité d'une bouée.

- Aah mais qu'elle est donc cette obsession moldue avec les têtes de canards ! s'exclama-t-il lorsque Amy eu finit son explication. Il se souvenait d'un étrange outil en bois ressemblant justement à une tête de canard, servant à pincer du linge.

- C'est pour ça que tu nage si mal ? commenta-t-il avec un petit sourire taquin.
Il se mit soudainement à l'éclabousser en imitant Amy avec une voix stridente.
- Au secours ! Au secours ! Une buée, non bOUée ! Je me noie !
D'une main, il saisit la baguette encore coincée dans sa ceinture et la fit tournoyer sous l'eau. Un geyser explosa sous eux, propulsant la blonde à quelques mètres. Sans tarder, le farceur la bloqua en l'air par une cheville d'un nouveau sort.

- Voilà comment j'évite les noyades moi ! cria-t-il en explosant de rire.

Sirius Black ◮ Rêve insouciant

Insouciant, même l’eau froide du lac ne semblait pas réellement les faire redescendre sur terre. Tentant désespérément de décrire à Sirius ce qu’était une bouée, à quoi cela pouvait ressembler et surtout à quoi cela servait-il, elle se heurta, comme d’habitude, à un mur alors qu’il se moquait de l’éventuelle obsession des moldus à être attirer par les têtes de canards. Elle éclata de rire, l’éclaboussant de plus belle :

« C’est toi qu’est obsédé par les canards ! »

Se rappelant de l’épisode de la pince à linge. Il n’y avait eu que lui pour y voir une tête de canard là où Amy ne voyait rien d’autre qu’une pince à linge. Bien sûr, depuis, elle voyait aussi une tête de canard et il lui arrivait parfois de faire le bruit en pensant à cette simple journée, souriant bêtement en repensant à son "map map". Alors qu’elle venait à peine de l’éclaboussé, il en fit de même, se moquant d’elle et de sa façon de nager. Elle avala une tasse, surprise par les éclaboussures de Sirius et surtout parce qu’elle passait plus de temps à rigoler comme une dinde. Oubliant alors la douleur des dernières heures, ne comptait que ce moment, cet instant de pur bonheur !

Et sans qu’elle ne puisse le contrôler, elle se retrouva envoyer dans les airs, le souffle légèrement couper par l’eau reçu à la figure et la surprise mais alors qu’elle se préparait à retrouver l’eau en bloquant d’avance sa respiration, elle remarqua rapidement qu’elle se trouvait toujours dans les airs, flottant non loin de Sirius qui la pointait de sa baguette. Son t-shirt, mouillé, commençait d’ailleurs à être la victime des lois physique, quelque peu obliger de croiser les bras autour de sa poitrine si elle ne voulait pas se retrouver en soutien-gorge devant lui. Bien qu’elle ne soit pas spécialement pudique, la situation lui semblait différente et puis surtout, il ne s’agit pas de n’importe qui.

« Gnaggnagnagnoyade »

Dit-elle en imitant grossièrement Sirius. Elle lui tira la langue, ses cheveux pendant en dessous de sa tête. Elle fixait Sirius, à l’envers.

« Je t’en offrirai une, énorme ! Pour que tu puisses te prélasser dessus au soleil et tu me diras "ouais ouais, c’est bien sympa en fait cette BUée" »

Un peu boudeuse, elle s’était toujours montrer un peu susceptible lorsqu’on critiquait les inventions moldus. Ô bien sur, Sirius était bien placé pour savoir qu’elle ne boudait pas vraiment. Il suffisait de la regarder et de remarquer son petit sourire en coin pour voir qu’elle lui pardonnait déjà.

« Tu comptes me remettre à l’endroit où tu attends de pouvoir voir ma petite culotte comme pour Servillus ! Je te savais pas obsédé à ce point mon siri ! Sale pervers ! »

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