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okMJ

Saïd S. Wilkes
Saïd S. Wilkes
Gallions : 193
http://zeblograndomness.blogspot.fr/
Sans sa magie, ne sachant pas quoi faire de sa vie, Saïd S. Wilkes enchaîne les combats dans les bars de Pré-au-Lard. Peu soucieux de l'attention qu'il attire, il manque plusieurs fois de se faire arrêté. Il n'a bien évidemment pas envie d'aller à Azkaban mais il sait que ses arrières sont bien couverts désormais. Pas seulement par Zoya, mais par la Ministre de la Justice, Miranda Stonel elle même. L'ironie est certaine.
Car un étrange marché s'est conclu dans un lieu aussi loufoque qu'est une prison moldue pour nos personnages. Saïd n'est pas bien sûr de tenir sa part du deal car ces derniers temps Zoya s'est montrée bien occupée et bien barbante. Miranda elle, semble savoir ce qu'elle fait car plus Saïd se fait remarquer en bien plus sanglante compagnie que celle qu'il est sensé épauler, moins la pression du Ministère est présente à Pré-au-Lard.

Ceux qui veulent boire une pinte en paix n'ont qu'à rester chez eux car tout le monde sait désormais que là où l'alcool coule, le sang aussi sur les poings de Saïd Wilkes, le fou furieux revenu droit de l'enfer pour le répandre sur la Terre. La rumeur se répand et bientôt les curieux et les suicidaires convergent vers la ville. Ceux qui cherchent une bonne bagarre passent la meilleure nuit de leur vie et ceux venus pour avoir la tête de Saïd Wilkes disparaissent pour toujours dans les bois non loin. Saïd, lui, ne se soucie de rien d'autre que de ressentir le plaisir qu'il avait à sentir ses poings s'écraser contre de la chair ou des os et sentir le sang coller ses phalanges rougies. Comme un junkie réclamant sa dose.

Il ne remarque que très lentement que plusieurs têtes réapparaissent de soir en soir. Des adversaires cherchant une revanche ou tout simplement un fan club qui aiment tout autant se taper dessus que de regarder en hurlant comme des bêtes.
Finalement et instinctivement, l'ouragan Saïd trouva le foyer propice pour sa folie dans le bar simplement nommé Le Trou, situé plein centre de Pré-Au-Lard. Au fil des bagarres, le directeur du bar avait littéralement sauvé ses meubles et laissé l'espace au libre cours de la violence. Il fallait dire que les fous sadiques sont tout aussi friand d'alcool que de sang et qu'après un bonne raclée ils ont un peu de mal à compter. Et Saïd S. Wilkes est un vrai scoop publicitaire.
L'ordre s'installa peu à peu dans le chaos, si bien qu'il n'y eu plus que quelques morts ça et là sans que cela ne soit plus une habitude. Il arriva même à Saïd de se poser quelques soirs, une pinte à la main pour se délecter de ce petit groupe de taré qu'il avait réuni.

Bref le FightClub de Pré-Au-Lard était né, et celui-là, personne ne se gardait d'en parler.






- LA GLOTTE ! LA GLOTTE ! rugissaient en coeurs les voyous et les enragés tel une chanson paillarde.

Devant eux, la chair de frappait, se giflait et se mordait sans retenue. C’était sanglant, c’était brouillon et parfois même comique. La mal-habileté des sorciers au combat à main nues n’était une si grande surprise. A part quelques adeptes, beaucoup venaient ici pour leur premier combat sans magie. C’était comme une attraction, un nouveau sport, un plaisir que la magie leur avait dissimulé.

- LE MOLLET ! LE MOLLET ! continuait la joyeuse ritournelle alors que le sang continuait de couler à flot.

Dans un coin du bar reconvertit se dressait encore quelques tables et quelques chaises qui n’avaient pas encore été détruites par les combats chaotiques. Ici l’alcool coulait conjointement au sang et l’ambiance n’était pas plus calme. On s’offrait des verres tout comme on s'insultait ouvertement, juste pour le plaisir de déclencher une bagarre. Il était assez surprenant de voir à quel point certains pouvaient s’amuser ici. Chacun pouvait s’y défouler et y être aussi insupportable qu’il le souhaitait. L’endroit était un parfait reflet de son créateur : Saïd S. Wilkes.

Ce dernier était présent, comme bien souvent finalement. Bien qu’il n’ai jamais apprécié la routine, il se plaisait à observer presque chaque jour ce que sa folie avait engendré. Ici, lui et beaucoup d’autres s’épanouissaient dans la violence, le sang et le chaos. C’était comme s’il s’était créé son propre nid de décadence, ici à Pré-Au-Lard.

C’était peut-être ce sentiment d’appartenance et de plaisir privé qui avait fait que Saïd n’avait pas partagé ce lieu avec Zoya. Il n’avait jamais aimé partager quoi que ce soit qui lui appartenait avec elle de toute manière. Par contre pour partager son appartement et son lit à elle, il n’éprouvait aucune gène. Mais Zoya, bien qu’occupée, avait des yeux et des oreilles partout dans la ville et il ne faisait aucun doute qu’elle savait tout des projets débiles de son amant. Il était très possible d’ailleurs, qu’elle n’en avait pas grand chose à foutre.

Assit sur le comptoir du bar une peinte de bière Irlandaise à la main, Saïd se délectait du spectacle avec une grimace d’hilarité. Voir ces amateurs se battre était comme regarder des enfants ou des animaux se chamailler sans savoir quoi faire de leurs membres.
Instigateur de cet étrange mouvement, Saïd avait eu le loisir de démolir beaucoup de gueules. Il avait aussi eu le plaisir de rencontrer quelques adversaires digne de ce nom qui l’avait laissé bien amoché mais aussi avide de revanche. Mais aujourd’hui personne ne semblait vouloir se frotter à Saïd S. Wilkes et personne ne semblait attirer son attention non plus.


Ce jour là cependant, une nouvelle tête arriva au Trou.

D’ordinaire Saïd ne faisait pas attention aux allées et venues des curieux mais celui-ci était difficile à ne pas remarquer. Pas si curieux que ça, l’homme qui entra calmement se dirigea en ligne droite vers Saïd en ignorant complètement le combat qui se déroulait au milieu du bar. Passant quelque centimètres à peine des deux corps en effusion, il marcha sans ciller vers son objectif.

- Saïd. dit simplement l’inconnu d’un ton étrangement ferme et calme.

Ce fut suffisant.


Le diable se jeta à la gorge de l’inconnu sans prévenir, cherchant à briser sa peinte sur son crâne. Malgré la vitesse folle de l’attaque de Saïd, l’homme agrippa son bras pour l’arrêter et le prit à la gorge de l’autre main. Prenant appui sur le comptoir, Saïd se projeta de tout son poids pour renverser l’homme sur la zone de combat.
L’affront entre les deux hommes qui s’en suivit était complètement fou et envoûta les spectateurs d’une rage qui les firent hurler telles des bêtes à l’agonie. Le bar semblait avoir soudainement explosé tant la tension et le volume sonore avait augmenté. Les coups s'enchaînaient avec une rapidité, une dextérité et une violence telle qu’il était difficile de comprendre quoi que ce soit. La seule chose discernable dans le chaos était deux grands sourires endiablés qui s’étiraient sur ces deux visages de plus en plus couverts de sang.
Et ils riaient. Comme des démons sur le bûcher, les deux combattants étaient complètement hilare et ivre de violence et de douleur. Se prenant à la gorge, écrasant des poings féroces sur leur visage, tordant les membres et brisant les os, ils semblaient tout deux passer le meilleur moment de leur vie.

Qui sait combien de temps le chaos prit pour enfin prendre fin. S’étalant au sol, interne, les deux hommes firent tomber la tension et la folie avec eux. Les spectateurs, perdus et indécis n’osèrent pas s’approcher des corps et restèrent en cercle, silencieux et bêtes.
Saïd pouvait sentir le sang qui coulait dans sa trachée lentement l’étouffer et malgré la douleur générale qui enveloppait tout son corps il savait qu’une de ses côtés brisées s’était malencontreusement logée dans l’un de ses poumons. Mais encore trop envoûté par le combat spectaculaire qu’il venait de mener, l’idiot ne réalisait pas qu’il était doucement en train de périr.
L’autre n’était pas dans meilleur état mais son esprit plus clair lui permit de saisir un tube de cuivre logé dans la poche gauche de son pantalon. En le faisant tourner autour de ses doigts, il le fit s’allonger jusqu’à ce que celui-ci se transforme en long sceptre cuivré. Se retournant avec difficulté à cause de ses os brisés, il planta le sceptre entre eux. Un dôme lumineux s’étira de la tête du bâton jusqu’au sol, entourant les deux combattants.

Les spectateurs restèrent surprit et silencieux un instant devant cette magie et cette “baguette” bien différentes de ce qu’ils connaissaient mais bientôt vinrent les premières réactions. Différente ou pas, la magie était interdite ici, que se soit pour se battre ou sauver quelqu’un de la mort. Les grognements commencèrent et plusieurs se mirent à frapper sur le dôme. Au deuxième coup, ceux-ci furent frappé de petits éclairs verts qui les firent s’évanouir instantanément. Cela eu le dont de calmer les autres, qui s’écartèrent instinctivement.

Mais tout le tumulte de l’extérieur fut inaudible des deux hommes à l’intérieur du dôme imperméable. Une aura de teinte émeraude planait à l’intérieur comme un brouillard réparateur qui soignait lentement ceux qui le touchait et le respirait.
Encore une fois Saïd ne s’en rendit pas vraiment compte, perdu dans le souvenir de ce combat, il remarqua vaguement qu’une étrange teinte verte perturbait son champs de vision. Ce qui finit par le faire réagir cependant, fut le silence. Un silence parfait. Un silence qu’il détestait et qui l’effrayait car il était comme un écho du pire moment de toute son existence. La mort.

- Merde… grogna-t-il soudain. Il tenta de se relever mais ne parvint qu’à tressaillir comme un poisson hors de l’eau. Il parvint à se retourner et cracha quelques gerbes de sang sur le sol.

Il eu un regard pour son adversaire, complètement immobile depuis qu’il avait planté son sceptre, mais ne parvint qu’à voir un seul visage dans son esprit, celui de Zoya. Est-ce qu’elle pleurerait, hurlerait ou éclaterait de rire de savoir qu’une fois de plus il avait faillit lui faire faux bond ? Et sans même s’en rendre compte ? Saïd ne put s’empêcher de grogner de nouveau, de douleur mais aussi un peu de honte. Il pouvait être vraiment con parfois.

Et comme souvent chez Saïd, la peur et la honte se transforma rapidement en colère envers quelqu’un d’autre. Tournant son regard jaune vers son adversaire, il rampa d’un air menaçant vers lui. Son corps lui paru étrangement plus fort que quelques minutes auparavant mais il ne fit pas le lien avec le brouillard vert dont l’homme les avait enveloppé. Le fait de moins avoir mal et de ne plus être aux portes de la mort le calma quelque peu. Lorsqu’il arriva proche de l’autre homme, il l’agrippa un peu brusquement, mais seulement pour vérifier s’il n’était pas mort. Ce dernier ouvrit les yeux, révélant des iris d’un bleu pâle. Il prit la main de Saïd dans la sienne d’un geste apaisant.

- Hotep Sen, Hotep.* murmura-t-il avec un petit sourire.
Saïd resta perplexe. Il fixa ces yeux étrangement familiers et se rendit compte quelques secondes trop tard que l’homme tenait encore sa main. Il la retira d’un geste sec d’un air assez perturbé.

- Désolé j’parle pas étranger. grommela-t-il mais son insolence faiblissante le fit paraître comme s’il s’excusait réellement. Il s’en rendit compte et s’en trouva plus agacé encore.

- Je sais. répondit l’autre sur le même ton d’excuse. Une bonne chose que je parle anglais alors. ajouta-t-il avec néanmoins un accent prononcé.

- D’où tu débarques ? lâcha Saïd d’un ton moqueur en s’asseyant avec difficulté.

- Egypte. répondit l’autre qui resta allongé.


- Huh. répondit simplement Saïd, pas très satisfait de la direction que prenait cette discussion. Il avait d’autres questions pour ‘inconnu mais quelque chose en lui lui susurrait que les réponses n’allaient sûrement pas lui plaire. Il resta silencieux et agacé, finissant par fixer un point au plafond.


- Mon nom est Ali. précisa l’inconnu.

Sa langue appuya spécialement le nom. Ce pouvait être dû à son fort accent oriental mais cela sonnait comme s’il voulait s’assurer d’être compréhensible ou s’il attendait une réaction de la part de son interlocuteur. Mais Saïd ne réagit pas et ne se donna pas la peine de répondre.

- Je suis fils de Ra. ajouta Ali sur le même ton équivoque. Cette fois Saïd ne put s’empêcher de renifler d’un air amusé.

- Je suis venu te rapporter au Ma’at, Saïd.

- Parle anglais, mec ! Rat, mât, Ali et couilles bouillies, je parle pas. Ou plutôt, tu sais quoi ? Ta gueule. Tu fais pitié rien qu’en essayant. cracha Saïd d’un ton dédaigneux.

Entendre son nom dans la bouche de quelqu’un d’autre avait toujours le don de l’énerver. Mais la façon dont Ali le prononçait avec son accent avec quelque chose d’encore plus dérangeant. L’accent sur le ‘Sa’ faisait passer le ‘i’ si agaçant comme un ruisseau calme sur la langue. C’était comme un tout autre prénom et pourtant, Saïd s’y reconnaissait toujours.
Il se releva alors difficilement mais put sentir qu’à part quelques muscles froissés, tout était revenu en ordre. Il ne comprit qu’alors le rôle de l’étrange brouillard vert qui les entourait et s’en trouva plus mal à l’aise encore. Partagé entre l’envie de comprendre qui cet homme mystérieux était vraiment et ce qu’il voulait, et l’envie de se barrer en courant sans demander son reste, demeura indécis au milieu du dôme.

- Seth n’a-t-il su te protéger d’Apep comme il le fait pour notre père ? Comme l’a voulu notre mère ?

Saïd tressailli. Était-ce de la rage ? De la haine ? De la peur ? Un frisson vertigineux le traversa au plus profond lorsqu’il entendit les mots de l’homme. Une brise soufflant sur un tas de feuilles mortes longtemps ignoré et caché. Ses paroles étaient incompréhensibles et pourtant…

- Notre ? J’ai dû te frapper plus fort que j’croyais. Désolé mon gars mais même si j’connais pas bien mon daron, c’était pas Ra-j’sais pas quoi. répondit Saïd d’un ton qui se voulait railleur et cassant mais qui manqua tant de conviction que quelques tremblements pouvaient s’entendre dans sa voix.

- Ra est père de toute création. Du Soleil et de la Terre, des animaux et des plantes. Il pleura et de ses larmes naquirent les hommes. raconta Ali, lui plein d’assurance alors qu’il se relevait à son tour.

- Ha ! Mon gars il va falloir que t’apprenne quelques trucs sur la reproduction humaine… Tu pense quand même pas que t’es né de la larmichette d’un vieux gars au ciel ! réagit Saïd en manquant cependant de plus en plus d’assurance.

Debout face à face, il se rendit compte que l’Egyptien était plus grand que lui et d’une stature plus forte. Il remarqua à nouveau son regard bleu et intense et son visage taillé. Au final l’homme n’avait pas grand chose d’un Egyptien en dehors de son accent. Il avait même des airs…

- Ce qui était, est, et sera. C’est le Ma’at. affirma fermement Ali. J’ai vu nos parents pleurer le jour de ta naissance Saïd. Il a été et il fut. Ma’at.

- M.. Ma’at ? Mais qu… balbutia Saïd qui ne parvenait même plus à formuler ses mots.

- J’ai longtemps cherché pour toi, mon frère. Tu appartiens à Heliopolis. Tu dois revenir. Je t’en pris. Pour toi, pour Ma’at. finit Ali en posant fermement une main sur l’épaule de son frère, plongeant son regard bleu dans le sien.



* Paix mon frère, paix.


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Saïd S. Wilkes
Saïd S. Wilkes
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- Saïd.

Le concerné cligna des yeux comme s’il venait de se réveiller d’un cauchemar. Mais le cauchemar n’était pas fini et il était bien réel. Il se tenait devant lui en la personne de Ali, fils de Ra. Ali Wilkes, son frère. Saïd ne parvint même pas à déglutir alors que son regard jaune regardait sans réussir à se fixer sur ce visage horriblement familier. Il pouvait le voir maintenant. Le salaud ressemblait à son père.

- Tu… commença-t-il mais les mots se coincèrent dans sa gorge. Le sentiment qui l’envahissait lui était complètement incompréhensible. Était-ce de la rage ? De la surprise ? Du désarroi ? De la frustration ?

- Parles, frère. encouragea Ali en pressant doucement l’épaule de Saïd.

Ce dernier se rendit compte du contact qui les liait et s’en détacha d’un sursaut, comme s’il l’avait soudainement brûlé. A son tour, il chercha le contact mais d’un manière bien moins délicate. Posant son index pointu sur la poitrine de son interlocuteur, il le désignait autant qu’il le repoussait d’un doigt perçant.

- Tu n’aurais jamais dû venir ici. Tu n’as rien à faire ici. C’est chez moi ici, tu comprends ? On est pas dans ton pays et personne n’en a rien à foutre de tes Dieux, Allah Ra et tralala. menaça-t-il d’un grognement noir.

- Je suis Saïd Wilkes. Wilkes. J’ai pas de père, pas de mère, pas de frère et ça depuis toujours. La seule chose que j’ai eu, c’est un salopard qui me servait d’oncle. Et tu sais ce que j’en ai fais ? Je l’ai trucidé. ajouta-t-il en poussant Ali toujours plus près des bords du dôme vert.

Ce dernier subit ses menaces sans broncher, se contentant de reculer docilement, son regard bleu toujours fermement fixé sur Saïd. Il ne s’arrêta de reculer qu’en sentant la paroi électrisée du dôme lui soulever les poils de la nuque. Saïd sentit sa soudaine résistance et y répondit en lui agrippant le coup. Il le poussa plus fort vers le dôme mais l’Egyptien résista étonnamment bien et ne bougea pas d’un poil. Saïd esquissa un sourire de frustration.

- Oh si j’me souviens maintenant. On m’a parlé d’un autre gosse qui serait venu avant moi, oui. Un frère… J’ai toujours voulu avoir un frère. Parce que c’est comme ça que ça se passe chez les Wilkes. On naît à plusieurs dans l’arène… Et seul le meilleur survit !

Saïd poussa l’homme de toute ses forces pour le faire toucher la paroi verte du dôme mais ce dernier anticipa l’effort et de décala. Bêtement emporté par son élan, Saïd tomba tête la première vers le piège électrifié. Mais Ali agrippa son frère par derrière et enserrant sa gorge d’un avant-bras puissant, il l’éloigna du danger tout en l’empêchant de faire le moindre geste.
Ce fut au tour d’Ali de laisser s’échapper sa frustration, mais l’émotion le fit s’exprimer en une langue incompréhensible par Saïd. Ce dernier, trop occupé à essayer de se défaire de la poigne de fer de l’Egyptien n’avait de toute manière aucune attention à accorder à ce que ce dernier déblatérait. Il gigota avec force mais sans succès et ne tarda pas à sentir l’air lui manquer.
Ses poings qui battaient l’air tombèrent doucement et son corps se fit plus lourd dans les bras d’Ali. Ce dernier arrête a ses râles Égyptiens et relâcha son étreinte. Saïd profita de son petit coup de bluff pour asséner un violent coup de coude dans les côtes de son agresseur distrait.
Une brève bataille de bras et de mains s’en suivit et avant de bien comprendre ce qu’il s’était passé, Saïd sentit le contact violent du sol et ses bras se faire plaquer au dessus de sa tête par les mains d’Ali.

Saïd grogna de colère, mais complètement déboussolé et essoufflé, il ne parvint pas à faire grand chose de plus. En observant la masse imposante d’Ali le dominer, il ne put s’empêcher de se sentir mal à l’aise.
C’était la première fois qu’il se faisait ainsi maîtriser. Saïd n’était pas le meilleur combattant de tous l’univers même s’il aimait le croire. Mais ses actions vives, violentes et chaotiques prenaient toujours ses adversaires par surprise, si bien que lorsque la folie meurtrière s’emparait de lui, il n’y avait rien qui ne puisse l’arrêter. Mais cette fois, l’éruption ne parvenait jamais à son paroxysme et ne lui laisse le plaisir que de maigres hoquets de violence, rapidement neutralisé par Ali. C’était si frustrant et si déstabilisant. Saïd ne pu se rabattre que sur l’autre talent qu’il se connaissait : l’humour graveleux.

- Alors c’est comme ça qu’on se de traite entre frère dans ton pays ? Vas-y molo frérot, c’est ma première fois… J’ai la rondelle étroite.

Mais l’expression inchangée d’Ali, fils de Ra, lui indiqua que là aussi, il n’était pas aussi brillant qu’il l’aurait souhaité. La barrière des langues était définitivement une plaie en ce qui concernait l’humour. Saïd soupira en fronçant les sourcils. Tout ça devenait vraiment chiant.

- Saïd. appela fermement Ali qui tenait toujours ce dernier prisonnier. Je suis ton frère et je suis venu pour toi. insista-t-il en prenant le temps de bien poser ses mots. Son regard bleu, fermement planté dans celui doré de son frère semblait emprisonner son attention comme il avait su emprisonner son corps. Ses mots avaient la force de ses muscles et taillaient leur chemin dans l’esprit de Saïd comme un burin sur une pierre sèche.

- Je voulais te trouver plus tôt. Je voulais que père te ramène auprès de nous. J’ai toujours eu une pensée pour mon petit frère, si loin du Soleil. Je sentais ta solitude, je sentais ton froid, je sentais ta peur. Mais la guerre...

Pour la première fois, une lueur d’émotion passa derrière les yeux bleus de l’homme pour disparaître très rapidement. Mais Saïd, qui était happé par ce regard ne le manqua pas et se sentit plus mal encore.

- Mère voulait te sauver de la guerre… Mais je vois en toi Saïd… La guerre t’as poursuivi. Elle s’est insinué en toi, même si tu n’étais qu’un enfant et elle te brûle.
Tu aurais dû rester. Tu aurais dû combattre dans cette guerre. Nous l’aurions combattu ensemble. Mais aujourd’hui je suis venu te dire que nous avons gagné. La guerre est finie. Héliopolis est en paix. C’est fini Saïd. Tu peux revenir à la maison.


Saïd ne comprenait pas. Il ne savait pas de quelle guerre Ali parlait. Il ne savait pas non plus ce qu’était Héliopolis. Il ne comprenait rien mais c’était comme si son corps n’avait pas besoin de comprendre. Une boule commençait à naître dans sa gorge. Elle lui donnait envie de hurler mais empêchait tout son de sortir de sa trachée.

- Laisse cette colère, laisse cette haine, laisse ce pays et le poison qu’il a fait couler dans tes veines. Viens avec moi et je te promet petit frère, je te promet que tout retrouvera son sens. Ce qui était, est et sera. Tu seras enfin en paix Saïd. Tu seras Ma’at.

L’étreinte d’Ali t'affaiblit mais Saïd n’eut aucune réaction. L’Egyptien se releva et marcha lentement vers son sceptre encore planté. Il le retira d’un coup sec, faisant disparaître le dôme mystérieux. Les hommes à l’extérieur qui étaient restés s’écartèrent pourtant, n’osant pas se rapprocher des deux hommes.

- Je ne te forcerais pas. Je ne te traînerais pas dans un pays qui t’es étranger comme l’a fait notre père. Mais je veillerais sur toi, Saïd. Jusqu’au jour ou tu seras prêt à retrouver ta vie. Souviens-toi Saïd. Ce qui était, est et sera. Et tu seras.

Et sur ces paroles étranges, Ali Wilkes, fils de Ra s’éloigna d’un pas lent. Les bagarreurs curieux s’écartèrent sur son passage sans oser faire quoi que ce soit. Lorsque ce dernier fut sortit, ils se retournèrent vers Saïd qui se relevait lentement. Il semblait plus défait par ce qu’il venait de ce produire que par n’importe quel combat violent.

- J’ai besoin d’un verre. grommela-t-il doucement à l’attention du barman qui le regardait d’un air soucieux. Ce dernier s’exécuta tout de même et servit une pinte d’un liquide ambré. Les autres se rapprochèrent du bar, comme pour reprendre leurs activités habituelles, mais au ralenti et les yeux rivés sur Saïd Wilkes.
L’Egyptien prit sa pinte d’un geste fébrile et la leva vers ses lèvres mais son geste s’arrêta. Il ne savait pas pourquoi car dans son esprit résonnait un bruit blanc vide de toute pensée compréhensible.

Soudain, il reposa sa pinte sur le comptoir et sortit du bar sans rien dire en courant à en perdre haleine.

Il couru comme un dératé dans les rues de Pré-Au-Lard sans vraiment savoir lui-même où ses jambes le menaient si avidement. Il reconnu vaguement les environs de l’appartement de Zoya et se trouva rapidement devant sa porte. Il cru qu’il toquerait bruyamment mais son corps choisit plutôt de défoncer la porte d’un violent coup d’épaule.
Il eu à peine le temps de lire le visage agacé de l’auror avant de plonger ses lèvres contre les siennes. Son corps n’eut pas besoin de raison ou d’explication pour sentir et répondre au puissant désir qui était soudainement entré en éruption au plus profond de son être.



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AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278
Elle avait parfois la sensation que le temps avait la mauvaise manie de se modifier, ralentissant, accélérant, s’immobilisant parfois. Dans sa quête de réponse et de vengeance, les choses commençaient à prendre une tournure de plus en plus dangereuse  et de plus en plus sérieuse. C’est la seconde ambiance qui faisait fuir Saïd et au fond, l’ancienne Serdaigle préférait que cela soit ainsi. Peu importait tous ses putains de sentiments profond qu’elle ressentait pour lui, sans magie, il n’était rien de plus qu’un poids dans ce monde. Se gardant bien de lui faire la remarque, elle l’avait laissé à ses occupations et continuait les siennes. Retrouver l’enfoiré qui partageait le lit de la grognasse n’avait rien de facile, il prenait grand soin de se protéger, de savoir s’entourer, obligeant l’auror prendre des risques de plus en plus inconsidéré. Allez voir des hommes plus dangereux, certains d’entre eux lui en voulait personnellement mais elle n’avait guère le choix si elle voulait en finir avec cette histoire, récupérer sa liberté, récupérer son fils, et s’en aller. Elle savait que l’option fils ne serait pas une chose facile mais depuis qu’elle connaissait la vérité, il nourrissait un peu plus l’espoir de pouvoir retrouver ce qu’on lui avait volé. Elle le savait pourtant, les sentiments, ça lui faisait faire des conneries…Et quand elle sentie le doloris électrisé le moindre de ses membres, elle hurla, hurla si fort. Xao était un homme influant, secret, un homme à qui elle devait du fric mais c’était surtout un sorcier puissant…

Calme, il interrompit le sortilège, s’approchant lentement de la jeune femme : « Je t’ai connu plus intelligente Zoya » elle esquissa un sourire avec difficulté alors qu’elle reprenait son souffle, toussant. Il lui agrippa le visage. Xao était un homme d’influence, pilier du marché noir, il s’était fait son empire au vendant des informations, d’ailleurs la première fois qu’elle l’avait rencontré c’était avec cet imbécile de Daddy et d’ailleurs, cette première rencontre n’avait pas non plus était plus chaleureuse…Bien qu’aujourd’hui, le doloris semblait presque signer d’un rapport plus intime, généralement, les nouveaux n’avaient pas droit à ce genre de traitement. S’écartant d’elle une nouvelle fois, il s’éloigna. Il était rare qu’elle vienne le voir, il était souvent le  dernier recourt lorsqu’elle traquait quelqu’un. Pas seulement parce que ses prix étaient exorbitant et que la dernière fois qu’elle était venu, elle n’avait jamais payé ce qu’elle lui devait. Pourtant, il n’était jamais venu chercher de lui-même son dût, persuadé que l’impétueuse reviendrait…Et il avait eu raison.

Elle se releva, avec difficulté, chacun de ses membres lui faisait tellement mal qu’elle avait la sensation de ne plus avoir de force. Saïd se foutrait bien d’elle en ce moment même.
« Miranda » fini-elle par balancer « Miranda Stonel, va la voir, elle épongera cette vilaine dette entre nous ». Après tout, si elle en était là aujourd’hui, c’était en majeure partie de sa faute. Elle voulait les services de Zoya, elle avait qu’à raquer pour ses conneries. Probablement qu’elle devait déjà regretter son choix. Mais malgré ce qu’elle venait de dire, elle se reprit une salve d’un sortilège douleur, sentant sa peau s’entaille par endroit sous ses vêtements. Jusqu’à présent coopérative, elle eut soudainement marre d’être un putain d’insecte avec lequel on s’amuse à arracher les pattes. Malgré la douleur, elle empoigna le premier objet qui lui était venu sous la main pour le balancer directement au visage de Xao. Le vase se brisa, quelque centimètre avant de vraiment exploser le visage du sorcier qui éclata de rire. Il cessa son sortilège. L’autre détail qu’il fallait savoir, c’est qu’il prenait un malin plaisir à faire souffrir et les rumeurs allaient bon train concernant ses préférences sexuelles. C’était un sadique, ni plus, ni moins.

Il devait probablement se lasser d’elle, pas assez pour la buter, généralement il ne tuait pas ses clients sauf cas extrême, il les laissait dans un état déplorable, au bord du gouffre et elle savait que ce serait comme ça qu’elle finirait. Pour les intérêts et pour l’info qu’elle demandait. Il sortit une feuille, une plume et commença à écrire. La mâchoire de Zoya se crispa alors qu’elle fixait le sorcier écrire. Elle sentait chaque lettre, la lenteur à laquelle il s’y prenait et maudissait le temps d’être aussi partiale avec elle. Une longue adresse. Tailladant sa peau, si au moins cette saloperie ne l’inscrivait qu’à un seul endroit de son corps mais non, ce mec prenait un malin plaisir à rendre ça plus vicieux.
« Je ne voudrai pas que tu l’oublies, tu l’as tant souhaiter ». Son sang venait s’étaler sur son t-shirt, le sentant même à l’arrière de sa cuisse, elle le maudissait en cet instant mais c’était la seule personne qui pouvait l’aider à se rapprocher de son but. La douleur était intense mais malgré cela, elle ne sourcilla pas, pas maintenant, elle avait déjà bien assez gueulé et elle le voyait dans son regard que c’était ce qu’il souhaitait. Au fur et à mesure qu’il écrivait, un homme à lui s’approchait de Zoya, le même connard qui l’avait dépouillé de sa baguette à l’entrée. Il s’apprêtait à la lui rendre tout simplement, le pauvre ignorait qu’à peine son patron finissait son petit jeu qu’elle exprimait toute sa frustration dans un coup de poing puissant et fulgurant, lui cassant le nez et l’assommant directement. Elle récupéra sa baguette et disparu qu’elle était venu.

Retrouvant la chaleur de son appartement, elle se déshabilla avec difficulté face à son miroir fissuré, elle observa son corps nu, tailladé de toute part d’une longue adresse. Ce n’est que là qu’elle se rendit compte que cet enfoiré n’avait mis que le nom d’une rue, ni ville, ni code postal, juste le nom d’une putain de rue…Enfonçant son point contre le miroir qui se brisa sous le coup. Elle était dans un état déplorable, son corps entier parsemer de cicatrice et de ce simple nom de rue. Elle détestait l’énigme et cet enfoiré…Et Daddy qui était introuvable, il était habitué à ce type, nul doute qu’il aurait été d’une aide précieuse.

Sa baguette entre les mains, elle tenta de soigner ses plaies, mais ce n’était pas si simple bien évidemment, Xao pensait à tout. Si elle arrêta les saignements et pu soigner une partie des plaies, son corps resta couvert de cicatrice, toute excessivement douloureuse. Au moins, le nom de cette rue cessait de la narguer. Prenant pourtant le soin l’écrire sur un morceau de papier. Penchée sur sa table à écrire et complètement nue, elle fut littéralement surprise de voir sa porte sortir de ses gonds laissant un Saïd dans un étrange état foncé droit vers elle. Il plaqua ses lèvres contre les siennes, se plaignant sans vraiment le pouvoir alors. La douleur fut aussi fulgurante que le désir, malgré la porte enfoncé, malgré qu’elle soit déjà complètement nue. Son corps répondit à l’ardente attraction, ôtant un à un les vêtements que portait le sorcier. Prise de frustration, elle avait d’ailleurs déchiré le t-shirt déjà abimé plutôt que de prendre le temps de vraiment lui enlever. Elle ne s’était d’ailleurs pas encore douchée, son corps couvert de sang à moitié séché mais cela ne semblait plus du tout avoir d’importance lorsqu’ils se jetèrent sur le lit. Elle ignorait le pourquoi et se foutait bien des explications, pour le moment il était tout ce dont elle avait besoin. Ignorant la douleur, elle l’oublia facilement sous les assauts de son amant, rendant coup pour coup, frisson pour frisson, désir pou désir.

Elle ignorait combien de temps ils avaient laissé leur corps s’unir, elle ignorait combien de voisin elle avait dût réveiller et s’en foutait pas mal. Fixant le plafond depuis un certain temps, elle se leva, toujours nue, elle attrapa sa baguette, répara sa porte et se dirigea vers son paquet de cigarette. Coinçant une cancéreuse entre ses lèvres, elle envoyer le paquet vers Saïd, sans se soucier de savoir s’il était réveillé ou non. Reposant ses yeux sur ce foutu nom de rue, elle observa son bras ensuite et les cicatrices qui la couvrait, se réveillant petit à petit, plus douloureuse que jamais, elle grimaça, se dirigeant vers la salle de bain, elle actionna l’eau, terminant sa cigarette en étant appuyé sur le lavabo.

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Saïd S. Wilkes
Saïd S. Wilkes
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Il se perdit en elle, ou du moins c'est ce qu'il espérait faire en serrant son corps bouillant contre le sien. Il la serrait si fort, l'assaillait si violemment qu'il ne serait pas étonné d'entendre ses os crier en concert avec ses gémissements. Il sentait sa chair, son parfum, sa sueur et sa présence, mais il ne trouva pas l'échappatoire qu'il était venu chercher. C'était comme sauter dans le vide et chuter sans pourtant sentir le frisson ou l'adrénaline. Respirer sans réussir à trouver le doux oxygène. Faire l'amour à Zoya, sans vraiment se sentir avec elle.
Leurs corps se mêlaient, encore et encore et pourtant ils étaient chacun si loin l'un de l'autre. Leurs esprits dansant eux même avec d'autres démons. Saïd forçait son corps à le mener vers de plus beaux horizons mais tout ce qu'il trouva n'était qu'une lumière blafarde qui lui laissa un sentiment de vide, de frustration et d'amertume.
La danse bancale finit par prendre fin. Leurs corps étaient satisfait mais leurs esprits n'étaient pas convaincu. Le silence retomba sur le petit appartement de Zoya. Un silence avec lequel Zoya était peut-être familière mais qui était bien étrange pour Saïd qui avait la facheuse tendance à s'endormir rapidement après l'acte. Mais Saïd ne dormait pas aujourd'hui. Les yeux grands ouverts, fixant videment le plafond, il entendit le silence révéler à nouveau les statiques qui n'avaient pas quitté son cerveau.

Elle se leva sans un mot. Répara les dégâts causés par l'arrivée de Saïd d'un simple coup de baguette et prit une cigarette. Il l'entendit se diriger vers la salle de bain et ouvrir le robinet. Le bruit de l'eau sembla chasser le silence et le bruit blanc parasitant son cerveau pendant un petit temps. Se redressant sur le lit, Saïd récupéra le paquet de cigarette qu'elle lui avait jeté. Il s'attendit à en prendre une à son tour mais sa main se crispa sur l'objet. Il l'observa un instant sans comprendre.

Il entendit sa propre respiration prendre lentement un rythme étrange et saccadé. Un halètement paniqué incontrôlable qui crispait son corps entier. Il sentit les fourmillement le parcourir et bientôt, une douleur le prendre à la poitrine. Déboussolé, l'homme tomba sur le bord du lit. Que lui arrivait-il ? Une maladie ? Un mauvais sort ?

Il se sentait trembler, respirant désespérément sans parvenir à retrouver son souffle et son regard se porta vers la salle de bain. Il ne su comment il parvint à se relever pour ces quelques pas mais il se rua soudain sur la porte pour la refermer avec force en enfermant Zoya à l'intérieur. Il la bloqua avec son corps en glissant lentement sur le sol, reprit de douleur et d'essouflement incontrôlé.
Il ne voulait pas qu'elle le voit. Il ne voulait pas voir son beau visage se balafrer d'une expression de dédain, ou même d'indifférence. Il ne voulait pas la voir. Il ne voulait pas qu'elle soit là. Il ne voulait pas être là. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas...

Les pensées, les émotions et les sensations tourbillonnaient dans tout son être, l'emportant dans un ouragan qui lui était complètement incompréhensible. Pourquoi ? Pourquoi ? Il prit ses mains dans sa tête et serra les poings en se tirant les cheveux. En se passant les mains sur son visage tremblant, il sentit la sueur ruisseler sur ses traits tirés, ou était-ce des larmes ?
Les respirations saccadés laissèrent peu à peu place à un cri enragé. Recroquevillé devant la porte de la salle de bain en se balançant maladivement, Saïd se sentait s'éroder de l'intérieur, imploser infiniment. Il ne parvint à rien faire sauf hurler sa rage et son incompréhension dans un cri bestial et primaire.

Soudain, il releva la tête. Derrières ses yeux jaunes rougis s'affichaient une seule idée, un soudain besoin, comme une solution évidente et providencielle. Oubliant qu'il bloquait la porte pour empêcher Zoya de sortir, il se rua sur la table basse de l'auror et se mit à fouiller frénétiquement. Renversant les tiroirs, retournant les meubles, il cherchait fébrilement le moindre recoin.

- Il m'en faut. Il m'en faut. N'importe quoi. J'en ai besoin. N'importe lequel. Il m'en faut. répéta-t-il d'une voix atrocement paniquée.

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Zoya Horlov
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Là, contre le lavabo, elle se remémorait ces dernières minutes, on regard se posant sur sa porte ouverte. Quelque chose n’allait pas, elle le savait et pourtant…Elle resta dans cette petite pièce embuée, fumant sa cigarette. Elle posa ses yeux sur le sol, ils se connaissaient plus que nul autre sur cette foutu planète. Après tout, la première fois qu’il avait débarqué dans cette ruelle, un été, il s’était autant rué sur elle qu’il ne l’avait fait aujourd’hui…Elle s’apprêtait à retourner auprès de lui lorsque la porte se referma soudainement sous ses yeux. Tambourinant directement sur celle-ci, elle gueulait de l’autre côté, insultant Saïd de tous les noms, plus qu’une quelconque colère c’était l’inquiétude qui s’entendait dans sa voix et dans la liste interminable d’insulte qu’elle lui crachait à la gueule. Lorsqu’elle eut terminé avec la vulgarité anglaise, elle se lança dans une tirade russe. Il y avait longtemps qu’elle ne s’était pas servie de cette langue, fruit de son éducation avec le couple sdf qui l’avait recueilli.

L’inquiétude laissa place à l’affolement jusqu’à ce qu’elle sente enfin la porte se libérer. Elle sorti, toujours nue, toujours couverte de sang, attrapant sa baguette qu’elle avait laissé à l’extérieur, elle se rua sur Saïd, empoignant son bras, elle transplana avant lui. Non loin, sous la douche en réalité. Elle savait ce qu’il cherchait et elle savait aussi qu’elle n’en avait plus dans l’appartement, la consommation de ces derniers jours et ses absences ne lui ayant clairement pas permit de les ravitailler dans ce domaine. D’un coup de baguette, elle ferma a salle de bain à double tour. Il ne pourrait pas sortie ; encore moins défoncé la porte. Sous l’eau chaude de la douche, elle serrait Saïd de toutes ses forces.

Elle avait toujours été là, aujourd’hui ne faisait pas exception, il pouvait la battre, la blesser, tenter de la tuer, elle avait toujours été là et serait toujours là. Elle ignorait combien de temps cela prendrait, ignorait même si elle sortirait vivante de cette crise. Peu lui importait le prix en réalité, pourvu qu’il retrouve ses esprits. Le maintenant toujours contre elle, ses cheveux nouvellement blond se collèrent à sa peau et se mêlait aux sombres boucles de Saïd. Sa tête contre la sienne, son corps entier se crispait sous la douleur des cicatrices que lui avait laissées sa dernière rencontre. Elle n’avait jamais eu aussi mal en réalité mais elle devait ne plus y penser. En réalité, Zoya ignorait complètement ce qu’elle pouvait faire et devait faire, elle n’avait absolument rien dans cette appartement qui pouvait le satisfaire.

Inclinant sa tête en arrière, elle ouvrit grand la bouche comme pour hurler sans qu’elle ne laisse aucun son sortir de sa gorge. Inspirant, elle dut faire preuve d’un contrôle absolu pour la douleur qui rongeait son corps. Elle tremblait légèrement mais cela passait complètement inaperçu à côté de Saïd qu’elle tentait de calmer. Enfouissant son visage contre la nuque de l’ancien mangemort, elle chercha de son nez le contact de sa peau.

« J’ai besoin de toi »

Murmura-t-elle sans se contrôler.

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Saïd S. Wilkes
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- Non ! hurla-t-il en sentant son contact. Il se crispa instinctivement comme si son touché l'avait brûlé. Il se débattu férocement sans se soucier que Zoya l'avait entraîné dans son transplanage.

Il atterrirent assez brusquement dans la baignoire à quelques mètres de là. Le déplacement, le contact de Zoya contre lui et l'eau se mettant à ruisseler sur son visage ne firent qu'ajouter à sa panique. Il hurla comme une bête écorchée, comme un vampire sous la lumière du soleil, souffrant sans savoir pourquoi.

Recroquevillé sur lui-même, il serrait le bras de Zoya autour de lui si fort qu’il ne serait pas étonnant que celui-ci se brise. Son corps se contractait tant qu’il fut même incapable de continuer à crier. La mâchoire serrée, Saïd tentait tant bien que mal de se raccrocher à la réalité alors que tout en lui semblait emporté dans cet ouragan d’émotion.
Les idées, les souvenirs s'enchaînaient sans raison, sans ordre ni sens dans son esprit. La sensation du froid envahissant son corps alors qu’il était allongé dans les tourbières d’Irlande et le visage horrifié de Zoya au dessus de lui. Zoya. Le contact de Zoya contre sa peau brûlante. Son oncle le toisant du regard alors qu’il était enchaîne dans la cave du manoir. L’eau de la douche s’échouant sur sa tête et ses épaules. Le regard du Lord Voldemort alors qu’on fouillait son esprit charcuté pour y trouver Zoya. Le souffle fébrile de Zoya contre sa nuque. Le claquement de porte qui le réveilla un matin, seul dans les draps froids. Cet homme qui ressemblait tant à son père le maintenant au sol sans difficulté. La voix de Zoya dans ses oreilles.

Saïd lâcha un hoquet en entendant ses mots. Tout son corps frissonna et il eu peine à retrouver son souffle. Mais ce n’était pas de la joie, ni du désir, mais de la peur qui envahissait tout son être devant la possibilité que cela puisse ne pas être vrai.
Non, Zoya n’avait pas besoin de lui. Elle n’avait jamais eu besoin d’un guignol sanguinaire pour parfaire sa vie de rebelle junkie. Oh elle l’avait sûrement bien voulu pour lui réchauffer les cuisses, mais il y en avait bien d’autres. Non. Zoya n’avait pas eu besoin de lui pour foutre en l’air son parfait petit jeu de traitresse. Pas eu besoin de lui pour l’handicaper d’un gosse mort né, puis volé. Et aujourd’hui moins encore. Elle n’avait pas besoin d’un homme sans magie, sans identité, sans camp, sans Histoire.

Lui qui était le roi des cerveaux imperméables à toute chose d’importance, ne parvenait plus du tout à retenir le lent poison de l’angoisse de pénétrer par tout ses pores et de circuler dans chacune de ses veines. Bientôt, même la rage s’écoula lentement et il ne se sentit plus la force de combattre. Son corps se relâcha doucement alors que son esprit sombrait dans l’agonie. Son souffle se calma lentement et une douce apathie vint l’envahir.

Le silence retomba un court instant qui lui paru pourtant durer une heure. Simplement recroquevillé là, dans les bras de Zoya, massé par le flux de l’eau. Il sentit son esprit revenir, timidement, et calmer le flux brisés de ses souvenirs. Il posa sa joue contre le bras de Zoya, comme un enfant cherchant du réconfort dans son doudou fétiche. Il ferma les yeux un instant, profitant simplement de cette branche à laquelle tout en lui se rattachait. Sans elle. Sans elle il n’était rien.

Mais une goutte rouge vint briser la surface de l’eau qui se calmait pourtant peu à peu. Un goût de sang dans ce havre doux et sucré. Ouvrant les yeux, Saïd remarqua pour la première fois les blessures recouvrant la peau de Zoya.

Un soubresaut l’anima et ses mains se remirent à tremble doucement autour du bras meurtrit de Zoya.

- Zoya... laissa-t-il échapper d’une voix étranglée comme un jappement de douleur.
Qui ? Pourquoi ? Où avait-il été alors qu’on lui infligeait cela ? Pourquoi ne lui en avait-elle pas parler ? N’avait-il pu être là pour elle ?
Il finit par lâcher le bras lacéré de Zoya auquel il y avait ajouté un gros bleu, portant ses mains tremblantes sur ses oreilles. Il lâchait sa branche et il pouvait se voir rechuter lentement dans le noir. Mais il ne se débattait plus. Tremblant, il se recroquevilla silencieusement.

- Zoya je t’en supplie fait que ça s’arrête. souffla-t-il dans un flash de conscience. Sa voix rauque et faible était presque calme, mais suppliante.

- Je t’en supplie. répéta-t-il dans un murmure presque inaudible, incapable de prononcer complètement ce qu’il lui demandait réellement.

Non, Zoya n’avait pas besoin de lui. Alors pourquoi l’avait-elle ramené à la vie ?

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Zoya Horlov
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Inquiète et apeuré elle le maudissait en cet instant précis. Il lui rappelait à quel point elle était littéralement attachée à lui. Sans compter que sans s’en rendre compte, cet imbécile la faisait un peu plus souffrir. Chaque blessure, à moitié soignée, était comme de multiples aiguilles plantée dans sa peau et qui s’agitait en elle. Ravalant sa douleur avec sa difficulté, elle le laissa simplement retrouver son calme, incapable de le lâcher, incapable de l’abandonner. La ramenant près de 15 ans arrière lorsqu’elle le trouva blesser et aux portes de la morte. Incapable de se résoudre à pareil sacrifice, incapable de le laisser derrière elle. Passant sa main libre dans ses cheveux trempée, elle posa la tête contre la sienne quelques secondes avant qu’il ne lève les yeux sur elle et qu’elle détourne le regard, quelque peu gêné qu’il la voit ainsi. Elle s’attendait à une pique, quelque chose, une connerie, une provocation à deux balles mais au lieu de ça, il prononça simplement son prénom. Elle posa ses iris bleues sur lui, esquissa un mince sourire, tentant comme le pouvait de le rassurer, c’était ses conneries à elle, il n’avait pas à s’en faire pour ça.

Il lâcha son bras, soulageant l’ancienne serdaigle qui garda pourtant sa proximité avec l’ancien serpentard. Complètement désarmée, elle ignorait ce qu’il fallait faire, ce qu’elle devait dire dans ces moments, oscillant entre l’envie de le cogner pour qu’il se ressaisisse et l’envie de simplement rester contre lui. Il la supplia, ajoutant un peu plus d’incompréhension dans l’esprit de l’Ex Auror. Elle n’avait vu Saïd dans un état presque similaire qu’une seule et unique fois, dans cette rue, réclamant un visage familier, juste une seconde et un baiser. Le début d’une longue histoire, loin de s’imaginer tout ce que cela entrainerait ensuite, loin de s’imaginer qu’aujourd’hui elle serait incapable d’avancer sans lui. Mais elle se rendait bien compte que depuis son réveil, elle n’avait que la moitié de l’homme qu’elle aimait, elle avait mis un temps infini à comprendre pourquoi, et maintenant qu’elle en connaissait les raisons, elle se retrouvait dans l’impasse. Comment pouvait-elle l’aider ?


De sa main libre, elle attrapa sa baguette, levant les yeux vers le ciel, elle murmura « on va trouver une solution » un mince filet couleur sable s’échappa du morceau de bois, venant entourer le visage de Saïd qui pouvait alors simplement sentir le sommeil l’emporter doucement. « Je ne te laisserais pas tomber ».En quelque seconde, l’ancien mangemort se retrouva assoupie. Elle resta de longues minutes sous cette douche avec le corps endormie de Saïd dans ses bras, laissant échapper les sanglots qu’elle retenait depuis bien longtemps. Laissant juste échappé la pression, quelques minutes où elle pouvait bien se montrer faible. Elle prit une longue inspiration, se frotta les yeux, sa baguette en main, elle fit léviter le corps de Saïd jusque dans leur lit. Elle s’habilla, griffonna sur un bout de papier « je suis partie chercher ce qu’il te manque, petite bite », fourra sa baguette dans sa manche, son paquet de clope dans sa poche et s’en alla.

Elle savait qu’il serait en colère, est-ce que cela avait réellement de l’importance ? Une partie d’elle se disait qu’au moins, elle le reconnaîtrait au travers de sa colère. Quittant son appartement, elle disparut dans un bruit sourd…



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