Les Oubliés
Le deal à ne pas rater :
LEGO Icons 10331 – Le martin-pêcheur
35 €
Voir le deal

Aller en bas

okMJ

NPC Amy
NPC Amy
Gallions : 1038

Quitter Poudlard avant les Aspics, c’était de la folie pour beaucoup. Le château constituait une parfaite forteresse, un rempart contre l’horreur qui se jouait à l’extérieur. Elle avait pris cette décision presque sur un coup de tête, incapable de laisser son cul sur une chaise à écouter ses professeurs lorsque dehors, il y avait beaucoup plus important à faire. Elle ne cherchait pas vraiment la gloire, à vrai dire, elle ignorait encore complètement ce qu’elle cherchait ou encore comment elle allait commencer cela. Elle n’était qu’une gosse de dix-sept ans qui ignorait totalement dans quoi elle s’engageait vraiment. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle ne souhaitait pas rester les bras croisés, que Poudlard ne la protégerait pas éternellement, ni elle, ni ses camarades et qu’elle préférait simplement prendre le taureau par les cornes. Elle avait toujours été débrouillarde, la vie l’avait formé à l’être. L’école n’y était pour rien, encore moins la maison qui l’avait accueilli. Serdaigle… Elle a toujours cru que le choixpeau avait fait une crise de démence en l’envoyant dans cette maison d’intello. Enfin, elle se fichait bien de cette histoire de maison, ce n’est pas comme si elle avait été plus à sa place dans une autre en réalité… Même chez les Pouffy, elle aurait fait tache.

Elle inspira une longue bouffée de poison, face à elle une allée traversant un jardin et au bout de ce jardin défraîchit une maisonnette. Son regard balaya l’endroit, diverses petites choses qui traînaient, un râteau, une vieille tondeuse à gazon et elle supposa que la petite pointe rouge qu’elle voyait entre deux touffes d’herbe devait être un vieux nain de jardin. Elle souffla la fumée, laissant tomber le mégot à ses pieds, elle l’écrasa, esquissa un sourire en sortant sa propre baguette…

« Un » murmura-t-elle en inspirant « deux » souffla-t-elle… Elle ne prononça pas le troisième chiffre, s’élançant alors que son corps lui envoya un shoot d’adrénaline. Plusieurs éclairs de couleurs volèrent en sa direction, elle plongea, roula, lançant à son tour d’autres sortilèges, tout cela ressemblait de loin à un ballet. Un cri laissa sous-entendre qu’elle fut touchée, mais pas assez pour s’arrêter, bien déterminée à y arriver. Ô bien sûr, elle savait pertinemment que cela alerterait le propriétaire des lieux, mais c’était bien là ce qu’elle souhaitait. Elle n’arriva pas à stopper tous les pièges, mais elle arriva à retrouver refuge à l’intérieur de la maison. Adossée contre la porte, elle reprit sa respiration encore saccadée, tournant la tête sur sa droite, elle observa la brûlure du sort qu’elle avait encaissé.

« Chier » laissa-t-elle échapper. Elle rangea pourtant sa baguette, prenant alors le temps de retrouver un souffle régulier et normal, quittant la porte, elle fit le tour du propriétaire. Ses mains se baladèrent sur les meubles qui furent à sa portée et sa curiosité l’amena directement en direction de ce qu’elle devina être le bar. Elle ouvrit la verrière pour y récupérer un verre, ouvrit une autre porte pour y récupérer le meilleur whisky qu’elle repéra.

Elle l’ouvrit, remplissant le verre d’une double dose avant de poser la bouteille et de s’installer face à la porte, assise sur la table poussiéreuse des lieux. S’allumant une seconde cigarette, elle esquissa un sourire.

Un pop sonore se fit entendre suivit de verre brisé, elle avait sursauté en sentant l’un des éclats lui couper la chair de sa main alors qu’elle tournait la tête en direction de cette apparition soudaine. Devant elle se trouvait alors un homme de grande taille, des épaules larges, le regard sombre et une baguette directement pointée vers elle. Elle avait de la chance qu’il ait décidé de viser son verre plutôt qu’elle. Elle ouvrit grand sa main, la tendant au-dessus de ses épaules, montrant ainsi qu’elle n’était pas franchement présente pour en découdre avec le plus grand auror de cette génération.

« Un si bon whisky, c’est dommage »
« T’es qui ? Et surtout qu’est-ce que tu fous là »

Son regard se balada sur la haute et large stature de l’homme. Il était inutile de dire qu’il l’impressionnait plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle avait mainte fois entendue parlé de lui, comme beaucoup, elle avait vu passer des articles dans la gazette de sorcier.

« Zoya et je veux en être »

Bien qu’elle ne précisât pas du tout à quoi elle faisait référence, le sorcier savait pertinemment de quoi elle parla pourtant, cela ne l’empêcha pas d’esquisser un sourire dédaigneux et de lui répondre.

« Je ne vois pas de quoi tu parles gamine »
« Mince, vous allez me dire que le plus grand auror de notre génération n’est absolument pas au courant de l’existence d’un groupe de résistant près à se battre contre le plus grand mage noir et sa bande de petits rigolo ? Merde, j’ai pas frappé à la bonne porte »

Son ton moqueur et la façon dont elle avait de remettre en cause ses capacités le firent légèrement grimacer. Il lui aurait volontiers mis deux claques dans la figure pour lui apprendre le respect, mais il y avait un petit quelque chose chez elle qui l’amusait, assez pour qu’il garde le contrôle de sa soudaine envie de violence.

« En supposant que je sache quelque chose, tu penses vraiment qu’ils engageraient des sorciers au berceau pour ce combat ? »
« Je pense surtout que vous n’avez pas franchement le temps de vous montrer très difficile. »

Elle marquait un point, mais au-delà de son âge, elle n’en restait pas moins une inconnue et autant dire qu’il n’offrait pas sa confiance aussi facilement.

« Donne-moi une bonne raison… »
« Je suis volontaire, ça suffit pas ? » Rétorqua-t-elle en tirant sur sa cigarette alors qu’il s’approchait d’elle. Il faisait mine de vouloir voir sa main ensanglantée, mais à vrai dire, il souhaitait surtout l’observer de plus près, cherchant à savoir s’il pouvait vraiment lui accorder un minimum de confiance. Il haussa les sourcils en l’entendant, elle soupira, soufflant sa fumée à l’opposé du visage du sorcier.

« Il n’y a aucune bonne raison de faire la guerre… » Dit-elle en insistant surtout sur le moment "bonne". « Mais s’il t’en faut vraiment une, on va forcément devoir choisir un camp, que je le fasse aujourd’hui ou demain, ça change pas grand-chose… Si ? »

Il l’avait observé, elle et cette lueur au fond de ses yeux. Elle était déterminée, il pouvait au moins reconnaître ça, mais elle n’en restait pas moins une gamine fraichement sortie de Poudlard avant l’heure. Non pas qu’il y en avait pas déjà qui se battaient tout juste diplômés, mais cela ne voulait pas dire qu’il cautionnait complètement ça.
Un long silence s’installa alors qu’il reposait ses yeux sur la coupure, il prit la bouteille de whisky et versa une partie de son contenu contre celle-ci. Grimaçante, elle laissa échapper une ribambelle d’insultes alors qu’elle tentait de se soustraire à sa poigne. Il ôta le morceau de verre qui était resté dans la chair avant de refermer la plaie. Les sorts de soin, ce n'était pas son fort, c’était une spécialité bien à part et si ça avait été un domaine facile, il n’y aurait pas besoin de médicomage. La scène se répéta lorsqu'il prit le temps de soigner la blessure à l’épaule de la sorcière.

« Tu risques de devoir faire face à des blessures autrement plus douloureuses qu’une simple coupure gamine. »
« C’est pas pour ça que je t’ai insulté… » Elle désigna la flaque de whisky à terre d’un coup de tête « tu sais combien ça coûte ? »

Oui, il le savait. Un sourire traversa son visage malgré lui alors qu’il se détournait et se dirigeait vers la porte pour l’ouvrir.

« Allez, dégage gamine, retourne au château »

Elle fronça les sourcils, c’était tout ?

« Tu sais combien de temps ça m’a mis pour te trouver ? Je me suis fait chier à trouver ta putain d’adresse et encore plus à me planquer le temps que je pige les saloperies que t’as foutues dehors pour empêcher toute visite – soit dit-en passant, t’es pas franchement le meilleur des voisins – alors non, je ne quitterai pas cette foutu bicoque sans un "retrouve moi à cet endroit à huit heure" »

Il ne s’était pas franchement arrêté sur la façon dont elle avait réussi à le trouver et encore moins sur la façon dont elle avait réussi à rentrer chez lui. C’est en l’entendant en parler qu’il se rendit compte de ce détail et plus que tout, qu’il se rendait compte qu’il ne l’avait pas vu venir. Peut-être qu’au fond, elle en valait la peine, de toute façon, ça lui coûtait quoi d’essayer ? Il prit sa cigarette, tirant dessus avant de la jeter au sol et de l’écraser sous son lourd talon.

« Carlyle square, huit heure, dans deux jours »

okMJ

NPC Amy
NPC Amy
Gallions : 1038

Oui parce que c'est ce dessin qui m'a inspiré. Merci lyn <3

Cette voix insidieuse dans sa tête, elle tentait pourtant de lui résister, mais c’était bien plus difficile qu’elle ne l’aurait cru. Cette voix, jamais elle n’aurait dû être si profondément ancrée en elle, elle ne devrait pas se servir d’elle comme d’une simple marionnette, mais elle était si forte. Les yeux rivés dans le vide, elle se sentait étrangement bien malgré tout, simple spectatrice de cet étrange spectacle intérieur. La demande qu’on lui faisait était dite d’une voix douce dans un premier temps, mais plus elle se refusait à lui obéir et plus elle lui semblait puissante, autoritaire, voir même effrayante. Cela ne lui empêchait pourtant pas d’entendre une part d’elle-même lui dire à quel point il serait idiot d’obéir à cette demande qu’on lui faisait. Le combat intérieur était rude et cette sensation euphorique du début laissait doucement place à une sensation écrasante et étouffante au fur et à mesure que la voix se faisait plus insistante que jamais. Les yeux rivés sur un visage qu’elle connaissait sans pour autant reconnaître, elle se mit doucement sur la pointe des pieds avant de commencer les premiers de danse d’un ballet… Une rage sourde s’insinua en elle alors qu’elle se sentit hurler intérieurement un "non" qui se perdit dans le néant. Elle eut alors cette impression de sortir soudainement d’un rêve lorsqu'Alastor mit fin de lui-même au spectacle de danse improvisée, ses pieds s’emmêlèrent et elle chuta en avant.

Sur le parquet de ce salon, elle se souvenait à présent parfaitement de ce qui venait de se passer, sa mâchoire se crispa alors qu’elle fixait le sol et le bout des chaussures du sorcier qui était présent avec elle. La colère en elle se manifesta directement, cognant violemment son poing sur le sol en laissant passer une demi-douzaine de jurons pour elle-même et ce foutu sortilège d’imperium.

« Relève-toi, ce n’est pas en chialant que tu vas y arriver »
« Je t’emmerde Al’ ! »

Elle savait à quel point cela pouvait l’énerver qu’elle se montre aussi familière avec lui qui était son ainée de plusieurs années. Une façon pour elle de se décharger de sa rage sans pour autant s’en prendre physiquement à lui. Elle se releva pourtant, relevant la tête pour dévisager l’Auror.

« T’es obligé de me faire danser à chaque fois ? T’as un truc avec les ballerines ? »
« Tu préfères que je te demande de te mutiler ? Parce qu’Eux n’hésiteront pas à te faire faire des choses bien pire que des entrechats »
« Vas-y mon chaton, fais-moi mal » lui répondit-elle avec son habituel désinvolture. Se détournant d’Alastor, elle se dirigea vers le fauteuil sur lequel elle avait posé sa veste pour rechercher son paquet de cigarettes et son briquet. Elle fouilla la première poche, aussitôt suivit de la seconde, les poches intérieures ensuite, mais rien. C’est en entendant un sifflement derrière elle qu’elle se retourna vers l’Auror qui agitait sous son nez ce qu’elle cherchait.

« On a pas fini, il me semble »
« Et moi, j’ai besoin d’une pause »
« Ô pardon ! Je suis vraiment le pire des connards, c’est vrai qu’Ils seront tellement plus aimable que moi et qu’ils te laisseront t’encrasser sagement les poumons avant de reprendre le combat »
« Justement, c’est qu’un entraînement et là, j’ai besoin d’une putain de pause »
« Va falloir la mériter gamine… »

Exaspérée, énervée et surtout fatiguée, Zoya ne comptait plus les heures qu’elle avait passées ici à subir les tortures de l’Auror qui prétendait vouloir la préparer à ce qui l’attendrait à l’extérieur avec ce beau merdier. Il avait réussi à presque lui faire regretter d’être venu le voir il y a un mois, mais au final, elle était revenue, à chacun des rendez-vous, supportant les caprices d’Alastor Maugrey. Il était dur, impitoyable, et parfois, Zoya se demandait s’il ne prenait pas à son pied à la faire souffrir. Et lorsqu’elle retrouvait le confort de son lit, il lui arrivait parfois de compter le nombre de contusions qu’elle avait en plus le corps. C’était un cinglé, elle en était certaine, mais elle n’était pas plus saine d’esprit que lui.

Un premier sortilège vola en direction du sorcier qui l’esquiva avec une facilité déconcertante, reconnaissant le premier mouvement d’un Doloris, elle plongea vers le sol pour ne pas se prendre l’enchantement sur la gueule. Un verre se brisa, une chaise de bois explosa en morceau, et en quelque minute ce qui était censé ressembler à un salon n’avait plus aucune allure. Elle s’apprêtait à faire une nouvelle offensive quand son audace lui coûta cher. Alastor avait été plus rapide qu’elle, elle ne s’était pas attendue à cette soudaine proximité, encore moins à sentir la pointe de la baguette de l’Auror à hauteur de son estomac. Elle eut le temps de le voir prononcer la formule qu’elle redoutait :

« Impero »

Cette sensation de bien-être la submergea une nouvelle fois. Complètement déchargée de sa colère, de sa rage et de ses frustrations, elle se sentit presque flottée alors qu’à nouveau, la voix d’Alastor lui murmurait dans sa tête « Recule ». Et elle recula… Cette voix lui demanda de se retourner et elle le fit une nouvelle fois, mais alors qu’elle se voyait se mouvoir dans ce qui restait de salon, sa propre voix se mêla à celle de Maugrey dans son esprit : « T’es sérieuse ? Tu vas lui obéir comme ça ? » « Ramasse la bouteille brisée » et elle ramassa cette bouteille alors qu’elle s’entendait s’engueuler elle-même. Maintenant qu’elle tenait le tesson entre ses mains, elle s’entendit dire « balance-le lui ! » « Contre ta gorge » « DEFIGURE-LE ! » « Contre ta gorge ! »

Et le corps de Zoya resta complètement immobile, tenant cette bouteille, la sensation de légèreté qu’elle ressentait au début se dissipait peu à peu, elle pouvait entendre les battements de son cœur s’affoler dans sa poitrine et se mêler aux voix qui tentaient pour l’une de lui faire entendre raison et pour l’autre de la manipuler. « Tranche-toi la gorge » « Dommage pour toi, j’ai pas envie de me saigner mon pote ! », et le délire intérieur semblait doucement réveiller chez elle une certaine impatience, son agressivité d’il y a quelques minutes revenaient doucement lui rappeler qu’elle n’avait franchement pas envie de se trancher la gorge mais qu’elle avait surtout envie de se griller un foutu cigarette ! Elle releva son bras, lentement, alors que la voix d’Alastor dans sa tête prenait encore plus d’ampleur, la sienne trouvait le moyen de parler plus fort, dans son esprit, ce fut le chaos total, un bordel tel qui la fit soudainement exploser.

« LA FERME ! »

Et la bouteille vola, arrêtant net sa course à moins d’une moitié de mètre du sorcier qui tenait sa baguette entre les mains. Il esquissa un sourire fier et satisfait. Baissant son arme, le tesson chuta directement contre le sol. D’un geste, il ouvrit le paquet de cigarettes, tapant sur le fond de celui-ci pour faire sortir l’une d’entre elles qu’il coinça entre ses lèvres avant de balancer le paquet à sa propriétaire. Il l’alluma sa cancéreuse et testa à nouveau les réflexes de son élève en lui lançant le briquet. Attrapant tour à tour le paquet et de quoi allumer une clope, elle resta encore quelques secondes à observer Alastor qui fumait tranquillement, l’air satisfait.

« T’es sérieux ? »
« Quoi, tu vas encore râler ? »
« T’aurais pu me tuer enculé ! »
« Surveille ton foutu de langage gamine ! Tu m’as l’air bien vivante là non ? »

L’adrénaline qui voyageait encore dans ses veines la rendait plus impulsive que jamais et en quelques enjambées, elle se trouvait en face de lui. Le coup-de-poing qu’il se prit en pleine mâchoire, il ne s’y était pas attendu, bien trop habituer à combattre des sorciers, il oubliait que celle-ci avait la très fâcheuse habitude de se servir aussi de ses aptitudes "moldus". La cigarette qu’il lui avait piquée s’était retrouver à terre alors qu’il pouvait sentir du sang se mêler à sa salive. Il passa sa langue contre l’intérieur de sa joue, sentant la coupure qu’il s’était fait lui-même en encaissant le coup. S’il n’avait pas vu arriver le premier coup, le second par contre, ce fut une autre histoire. Sa main attrapa le poignet de la jeune sorcière qui, à défaut de pouvoir le cogner, décida que de lui cracher à la figure se serait tout aussi efficace et absolument pas débile.

« T’as fini maintenant ? »
« Non, j’en ai pas fini ! T’aurais pu me tuer putain ! T’es un grand malade ! UN foutu malade ! »

Essuyant la salive qui s’écoulait sur sa joue d’un revers de la main, il posa ses yeux sur elle, captant son regard.

« T’y es arrivé… »

Cette simple phrase calma soudainement les ardeurs de l’ancienne Serdaigle qui se rendit compte qu’effectivement, elle avait réussi à contrer un sortilège impardonnable. Observant Alastor, elle ne sut plus vraiment quoi dire, ni même quoi faire, son attention étant entièrement concentré sur le regard que lui portait l’homme et cette soudaine fierté qu’elle pouvait lire dans son discret sourire, mais surtout dans ses yeux.

okMJ

AMORTENTIA
admin
admin
Avatar : test
Gallions : 335
Sang : test
Particularité magique : test
Aventures : test

https://forumtestselli.forumactif.com

« Je suis pas sûr de vouloir faire ça »
« Faire quoi ? »
« Tu sais bien, ce truc-là » elle agita une main devant elle, faisait un mouvement circulait devant elle « votre réunion de cinglés anonyme »

Un bref sourire traversa son visage en l’écoutant. Lui-même se serait bien passé de ce petit côté un peu colo que représentaient ses réunions par moment, mais à vrai dire, c’était nécessaire. Il avait pleinement confiance en Albus, fondateur de l’Ordre, et qui était-il pour remettre ce fonctionnement en doute ?

« T’as signé pour ça le jour où tu es venu me voir gamine »
« Je pensais que t’allait me garder pour toi tout seul »

Elle lui jeta un petit regard en coin alors qu’elle sortait son paquet de cigarettes en le suivant à travers un champ complètement désert au beau milieu de l’après-midi. Il échangea un regard avec la brune sans lui relever le sous-entendu de sa remarque. Il s’arrêta devant un pneu qui semblait avoir simplement été jeté ici.

« On a encore » il sortit sa montre à gousset de sa poche « deux minutes devant nous »

En l’écoutant, elle se ravisa, rangeant sa cigarette et le paquet, ça servait à rien qu’elle s’en grille une maintenant si c’était pour la jeter dans moins de 120 secondes plus tard.
Le regard sombre, elle fixa le pneu avant de s’y installer dessus, Alastor en fit de même. Dos à dos, il pouvait malgré tout sentir la tension qui crispait sa jeune élève.

« On dirait que tu as plus la trouille d’affronter ces sorciers plutôt que les Mangemorts. »
« De ce que je sais, certains seront pas franchement enchantés de me voir »
« Ca ne te changera pas de tes habitudes »

Elle ne put s’empêcher de rire devant la remarque de son mentor. Il fallait bien admettre qu’Alastor n’était pas du genre à l’accueillir à bras ouvert pour ses entraînements, au contraire, la majorité du temps, il était toujours à deux doigts de la tuer, nulle doute que si le ministère apprenait ses techniques d’apprentissage, il y aurait longtemps que l’Auror aurait été envoyé à Azkaban.

« Connard »

C’était surtout pour la forme, elle n’était pas vraiment vexée, mais elle aimait avoir le dernier mot, à sa manière du moins. Elle inclina la tête en arrière, oubliant la présence de l’Auror derrière elle, ne s’en rappelant qu’au moment où son crâne se retrouver contre le dos de celui-ci, mais elle ne bougea pas pour autant. Putain que c’était long deux minutes.
Un long silence s’installa durant lequel ni l’un ni l’autre ne se sent à nourrir une conversation juste pour parler, la tête de l’ancienne élève de Poudlard contre son dos, il fixe simplement sa montre en attendant l’instant fatidique.

« Al’ ? »
« mmh ? »

Elle s’apprête à lui dire quelque chose, peut-être à se confier, ou juste à lui balancer une connerie, mais dans tous les cas, elle finit par se raviser.

« Nan rien, laisse tomb’ »

Mais la phrase se voit interrompue lorsqu’elle sent la main d’Alastor saisir la sienne et que dans la seconde, tout son corps semble être littéralement absorbé par le pneu. Des volutes de couleurs et de lumière défilent devant ses yeux alors qu’elle sent une forte nausée lui crispé l’estomac. Elle a l’impression que ce supplice dure une éternité avant de sentir à nouveau un sol sous ses pieds, ses doigts enserrant de toutes ses forces la main de l’Auror.

« Tu comptes me broyer les doigts gamine ? »

Elle lâche aussitôt la main, elle ne prend pas encore le temps de comprendre où elle se trouve exactement, essayant plutôt de retrouver un rythme cardiaque convenable et d’éviter de remettre son déjeuner sur le sol quand une voix sévère se fait entendre non loin derrière elle.

« Miss Horlov…Je suis très surprise de vous voir ici »

Cette voix, elle la reconnaîtrait entre milles.

« Professeur McGonagall »

Et en une seconde, elle a l’impression de redevenir une élève du château alors qu’elle se relève pour faire face à son ancienne professeur de métamorphose.

« C’est donc pour ça que vous avez décidé que les ASPIC ne vous seraient pas nécessaires ? Maugrey, vous pensez pas qu'elle serait plus en sécurité à Poudlard ? »

La situation l’emmerde profondément et cela se lit sur son visage. Fronçant les sourcils, elle ne peut pas s’empêcher de répondre du tac o tac.

« Si on doit tous crevé dans une guerre, que j’ai un diplôme ou non n’y changera rien non… Et puis, c'est pas comme si pouviez encore enlever des points à ma maison… »

D’autres craquements se font entendre, interrompant cet échange un peu tendu et en un rien de temps ce qu’elle juge être un salon au premier coup d’œil se remplit d’autres sorcier. Certains visages lui sont complètement inconnu alors que d’autres, au contraire, lui sont particulièrement familier.

« Qu’est-ce que tu fous là ? »

Intervient directement l’une de ces têtes familières lorsqu’il pose le regard sur son ancienne camarade d’école.

« Salut Franck, moi aussi je suis très contente de te revoir. Mais attend…T’as eu tes ASPIC toi et malgré ça, ça t’empêche pas de participer à cette petite réunion… »

Insolente, son regard se pose une seconde sur son ancien professeur. Au fond, elle prend un malin plaisir à s’approprier ce merdier, ce qu’Alastor remarque directement et pourtant, il n’y met pas fin, observant simplement la scène avec une pointe d’amusement.

« Ca répond pas à ma question. »
« J’avais oublié que Gryffondor c’était pas franchement la maison des gens malins, réfléchis un peu, pour la même raison que toi peut-être ? »
« Qui a été assez stupide pour te faire confiance ? »

Elle sourit, elle doit bien admettre que c’est avec une pointe de fierté qu’elle désigne Alastor d’un coup de tête. La surprise qui se lit sur le visage du jeune homme n’en est que plus délectable. À vrai dire, ce n’est pas le seul qui semble surpris dans la pièce, mais en cet instant, Zoya n’a d’yeux que pour cet imbécile qui lui cherche misère.

« Je suppose que tu lui a raconté quel genre de personne t’aime fréquenter »
« Je vois pas en quoi ça regarde quiconque ici »
« Je trouve que ça a toute son importance moi, comment va Wilkes ? »

Elle se fige une seconde en entendant ce nom et elle doit se faire violence pour ne pas simplement enfoncer son poing dans la figure de ce gars alors que des personnes autour commencent à vouloir calmer le jeu. Mais il continue, expliquant à quel point on ne peut pas lui faire confiance ? Son argument ? Ses anciennes fréquentations, si elle est prête à assumer son passif avec l’un des serpentard cité, les autres par contre n’ont été que des sphères gravitant autour du seul qui l’intéressait réellement. Rapidement, elle a l’impression de faire face à un tribunal, sous ses yeux, d’anciens camarades, plus âgés qu’elle, la fusille simplement du regard en clamant haut et fort qu’elle ne devrait pas être là. Franck, Fabian, Gideon, Emmeline…

« Et quoi ? Parce que j’ai écarté mes cuisses pour lui je suis forcément une allumée qui a envie de buter tout ce qui n’est pas sang pur ? »
« Et jusqu’à preuve du contraire, elle est ici avec moi »

Lassé par ces puérilités, Alastor tient à rappeler ce fait. Sa voix est tranchante et semble directement mettre fin à un quelconque débat. Un nouveau craquement annonce alors l’arrivée d’Albus Dumbledore. Elle doit bien l’admettre, voir le directeur un peu fou et jovial de Poudlard présider une réunion de l’Ordre du Phénix lui fait un drôle d’effet, comme si quelque chose ne collait pas réellement, mais à vrai dire, on ne lui laisse pas le temps de réfléchir plus amplement à la question. Ce qu’elle apprend pour cette première réunion, c’est que c’est encore moins joli que ce qu’elle pensait. La majorité des informations sont simplement filtrées à Poudlard, pour inquiéter personne ou pour éviter que des têtes brûlées comme elle se décident à quitter le château pour grossir les rangs de Lord Voldemort. Elle était l’exception à la règle se disait-elle.

Un nouveau débat sur la possible confiance qu’on pouvait lui accordé était revenu sur le tapis au moment où elle avait fait savoir qu’elle voulait être sur le terrain. Certain la trouvait trop jeune, trop inexpérimentée, d’autres considérait simplement que ses liens étroits avec un enfoiré notoire des Serpentard suffisaient à remettre en doute sa fidélité. Elle soupirait, vraiment blasée d’entendre cette même rengaine. Se balançant sur sa chaise, elle fixait ses détracteurs.

« On va la faire courte les mioches…Je me porte garant, à partir de maintenant tant que ça loyauté n’est pas remise en doute avec des preuves à l’appui, je ne veux plus vous entendre chouiner à ce sujet. »

Et dans un geste complètement immature, elle leva son majeur à l’attention de la petite troupe qui lui faisait face. Répartissant les différentes tâches, une majorité d’entre elles était de l’ordre de la surveillance plus qu’autre chose. Ce que Zoya tirait de tout ça, c’est que peu d’entre eux étaient véritablement près à se mouiller, là où elle était du genre à taper un grand coup de pied dans la fourmilière.

okMJ

Contenu sponsorisé
Revenir en haut