- NPC Eli
- Gallions : 996
Dim 10 Avr - 18:59 (Δ)
Asim guida l’enfant à travers les couloirs du Temple de Ra. Quittant les quartiers résidentiels, ils retournèrent un peu sur leur pas pour ensuite bifurquer dans une direction pour rejoindre une autre partie plus reculée encore de la gigantesque bâtisse. Plus ils s’enfonçaient dans le temple, plus le petit garçon semblait perdre patience et se mit à trottiner impatiemment devant son guide en lui sommant d’accélérer. Le fils de Ra eu un sourire amusé. C’était comme si Elliot était déjà chez lui.
L’homme dû faire signe au garçon de s’arrêter avant que celui n’aille trop loin et finisse par se retrouver à l’entrée du Temple. Tous deux s’arrêtèrent devant une imposante porte à double battant en pierre de taille beige et lisse. Asim hésita un instant, tournant son regard vers son petit accompagnateur. Il se demandait s’il devait le rassurer ou le prévenir de se tenir devant les Hauts Rangs du Temple de Ra ou simplement l’encourager. Mais Elliot semblait bien trop impatient pour être attentif à ses mots, alors il poussa la lourde porte et découvrit les quartiers du Grand Fils de Ra, Rê.
Bien que situé très à l’intérieur des murs extérieurs du Temple, la grande salle principale était baignée d’une forte lumière chaude et d’or. Douces soieries et épaisses colonnes de pierre se mêlaient avec élégance dans chaque recoin de la pièce et au centre, un grand autel doré recouvert de joailleries brillait de mille feux.
Sur cet autel était allongé simple Rê, toujours vêtu de son humble linceul blanc. Son regard pâle tourné vers le plafond, il observait en silence l’astre divin directement visible au dessus de lui par une ouverture dans la pierre. Bien qu’elle n’était pas discrète, il ne sembla pas remarquer l’arrivée d’Asim et de celui qu’il avait fait appelé.
Elliot n’avait pas attendu pour rejoindre celui qu’il appelait “Rayon de Soleil” près de l’autel mais il ne sembla pas savoir quoi dire tout de suite, peut-être intrigué aussi par l’attitude de son hôte. Asim avait suivi l’enfant et prit naturellement position derrière Rê en contournant le grand lit d’or. Remarquant le manque de réaction de ce dernier, il passa simplement sa main au dessus de son regard lointain, brisant une seconde le filet de lumière qui baignait son visage pâle. Rê cligna des yeux, puis observa Asim qui d’un regard dirigea son attention vers Elliot.
Ce dernier avait enfin trouvé quoi dire ou plutôt quoi demander. C’était pourtant lui l’invité et lui qu’on avait fait demandé et non l’inverse. Pourtant ni Asim, ni Rê ne s’en offusquèrent tous deux animés du même sourire de tendresse et d’amusement. Rê se releva avec lenteur et une certaine difficulté et bien que le regard d’Asim le suivait dans ses moindres mouvements il ne vint pas lui prêter main forte et le laissa s’asseoir seul. Le jeune homme frêle eu un petit sourire fatigué mais joyeux face aux questions du petit garçon.
Avant de répondre, il se retourna néanmoins vers Asim. D’un regard, il le dirigea vers un meuble dans un des coins de la pièce et sans qu’il n’ai a prononcer le moindre mot, celui-ci comprit ce qu’on attendait de lui. D’un pas agile et énergique il alla chercher un grand collier de perles cylindriques rouge et bleues tressées de fils d’or et revint pour l’entourer avec des gestes précis et attentionnés autour du maigre cou de Rê. Celui-ci le remercia d’un petit sourire mais sans quitter Elliot des yeux.
- Je ne sais rien, Elliot. répondit-il enfin de sa voix douce, fuyante et mélodieuse et cette fois encore, bien que sa langue n’était pas la même que le petit enfant ses mots étaient parfaitement compréhensibles. C’est Ra qui sait, Ra qui m’a dit que tu viendrais. ajouta-t-il. Ses doigts fins vinrent glisser distraitement sur les bords dorés de l’autel baigné par la lumière du Soleil.
- Il m’a dit qu’une mère et ses enfants venant de l’Ouest viendraient aux Portes du Temple, demandant mon aide et celle des Enfants de Ra et qu’ils traîneraient derrière eux une Grande Ombre. expliqua-t-il alors patiemment d’un ton un peu plus triste et sombre. Il m’a montré la noirceur qui se cache derrière votre horizon, mais… Je peux aussi voir en toi la lumière, celle d’un Enfant de Ra.
En disant cela, ses doigts avaient quitté l’or brillant de l’autel pour glisser une nouvelle fois sur le visage juvénile de l’enfant comme s’il pouvait y sentir la même chose.
- Nous pensions que c’était un avertissement, pour nous prévenir de ne pas ouvrir nos portes, même aux victimes du Mal. confia-t-il d’une voix encore un peu plus triste et sombre. Mais Ra. Ra ne se détournerait jamais d’un de ses Enfants. rectifia-t-il d’un ton ferme et pieu. Et moi non plus.
Très discrètement derrière Rê, Asim poussa un petit soupir de soulagement. L’enfant ne parviendrait peut-être pas à le comprendre sous les mots dansants du Grand Fils de Ra mais celui-ci venait d’accepter la demande du garçon et de celle de sa mère, à savoir accorder sa protection à Elliot. Le sorcier eu un petit sourire rassuré et heureux pour le garçon aux cheveux bouclés, mais Rê lui demeurait encore un peu éteint.
- Nous nous sommes trompés. L’avertissement de Ra n’était pas contre toi Elliot, mais pour nous prévenir de la noirceur qui te poursuit. Je l’ai vue mais toi seul sait ce qu’il se passe réellement là où le soleil ne brille pas. ajouta-t-il alors son visage doux se rigidifiant doucement de sérieux.
On pouvait deviner sur les traits creusés de son visage l’écho de celui d’un chef en attente de réponse.
- Dis moi, petit frère. Qu’as-tu vu rôder dans l’Ombre ?
- Elliot Rosier
- Gallions : 99
Mer 13 Avr - 17:35 (Δ)
Les quartiers de Rê sont définitivement les endroits les plus beau du monde. C'est du moins ce que pense la petit serpent dans sa simplicité d'esprit. Mais l'enfant ne s'attarde pas sur l'architecture. Bien trop impatient pour tenir en place, il se précipite auprès de l'Autel où son rayon de soleil semble particulièrement concentré. Intrigué, en se penchant vers lui, Elliot lève la tête pour suivre la direction de son regard. Muet, les yeux plissés, il se demande simplement ce qu'il y a de passionnant dans les astres. Peut-être qu'il était temps de s'intéresser à l'astrologie n'est-ce pas ? Et encore, ce ne serait pas suffisant, car de ce qu'il a compris, le savoir de Rê surpasse bien celui des Hommes.
« Hmmm »
Si habituellement, Elliot lui aurait crié dessus pour avoir son attention, à cet instant, il attend simplement que son hôte revienne à la réalité. Son impatience s'exprime tout de même par ses pieds qui cherchent une position par trop fatigante. Puis le jeune homme émerge enfin. Il n'en faut pas plus pour qu'Elliot coupe le silence avec un milliard de questions sur le savoir de Rê. Qu'est-ce qu'il sait au juste sur lui ? Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Depuis combien de temps est-ce qu'il le connaît ? Et bien d'autres questions.
Mais l'égyptien prend tout son temps pour se redresser, tache qui n'est pas aisé avec son aspect squelettique. Le gamin ayant soudainement peur que le maître des lieux meurt sous leurs mains, épuisé par l'effort, Elliot foudroie Asim du regard, lui reprochant ainsi son inactivité, d'un regard qui signifie clairement « Tu pourrais l'aider quand même, question qu'il aille plus vite sans mourir hein ? » Mais comme si ça ne suffisait pas, maintenant, il faut attendre que Rê porte son étrange collier. Elliot se tord les doigts, commençant à perdre patience.
Et c'est au final, pour lui dire qu'il ne sait rien. Froncement de sourcils. Pourtant, il a bien eu ses informations quelque part hein ?
« Ah bon ... » murmure Elliot avec un air un peu stupide, lorsque Rê lui affirme que celui qui l'a prévenu de son arrivé n'est autre que Râ.
« Ah bon ... » répète-t-il une seconde fois, encore plus perdu quant eux explications de Rê qui se serait trompé sur l'interprétation des paroles de Râ. Est-il vraiment un de ses fils, lui qui rejette totalement Saïd Wilkes ? Comment Rê peut-il voir cette lumière en lui alors que le seul lien qui l'unit à son père biologique est la déception. Troublé et plongé dans ses doutes, ce n'est que lorsque la main du jeune homme se pose sur sa joue, qu'Elliot lève les yeux vers lui. La présence de Rê a le don de le rassurer. Lui qui n'a jamais accordé sa confiance, hormis à Leo, il se sent apaisé. La colère, la fatigue et l'amertume se dissipent lentement. Rê vient de confirmer qu'il ne l'abandonnerait pas. L'enfant ne le quitte pas des yeux, se mordant les lèvres pour dissimuler au maximum ses émotions. Soulagement et gratitude. Son fardeau ainsi que le poids dans son cœur s'allègent un peu.
Mais la conversation retombe beaucoup trop rapidement sur l'Ombre qui plane au dessus d'Elliot. La peur le fige sur place, l'angoisse et l'amertume refait surface. La trahison d'Evan Rosier et sa tentative de meurtre lui reste en travers de la gorge. Malgré tout, Elliot reste encore trop imprégné de cette image qu'il c'est fait de celui qu'il a considéré comme son père … Et qu'il considère encore malgré lui. Cela rend l'histoire encore plus difficile. Ne pouvait-il pas tout simplement …. Se détacher ?
Pour cacher son malaise et ses fortes émotions qui le déchire, Elliot est obligé de se détourner, pour ne pas affronter leurs regards et encore moins qu'ils le voient ainsi. Il ferme les yeux avec force pour obliger ces larmes d'amertumes et de colères à disparaître, serrant les poings au passage. Bloquant sa respiration, Elliot fait le vide dans son esprit, mettant tout ce qui l'entoure en « stand by » afin de trouver la force de continuer.
L'émotion passée, le gamin aux cheveux bouclés se retourne vers ses aînés, reprenant avec honnêteté.
« Je ne pense pas qu'il se préoccupe encore de mon existence. Je ne suis plus une menace, ni même un obstacle. Et je doute qu'il porte encore son attention sur moi, ce serait m'accorder de l'importance. Ca ne me semble pas être dans ses projets. » Sa voix est volontairement neutre, ne laissant échapper aucune émotion. Il ne fait qu'énoncer un fait.
« C'est Evan Rosier. Il est …. Celui que je pensais être mon père. Celui qui m'a fait enlevé à ma naissance. Un homme plongé dans la magie noire. Un homme qui n'a d'affection que pour ses ambitions. » Cette fois-ci, sa voix tremble sans qu'il ne puisse la contrôler. « Il m'a donné son nom avant de décider que je ne suis qu'une erreur qu'il a commit. Une erreur qu'il peut supprimer quand il le voudra. Si un jour, l'envie lui en reprend. »
Une fois encore, Elliot lève la tête, pour observer l'astre au dessus de lui, sans pouvoir déchiffrer quoi que ce soit. Ce sont des croyances dont il ignore tout. Ses propres origines lui sont inconnus.C'est plus pour lui même que pour les autres qu'il reprend.
« Depuis tout petit, j'ai cherché ma place dans ce monde, dans ma famille. Sans savoir que ce n'était pas la mienne. Vous dites que je suis un fils de Râ … Mais comment vous pouvez en avoir la certitude ? Je ne sais même pas comment accepter Saïd Wilkes. C'est un homme pathétique qui ne sait même pas protéger son sang et sa chaire. Et moi je suis pareil. Je suis là à me plaindre, alors que ma mère a prit la plus difficile des décisions. Je ne sais même pas comment la protéger des blessures qui lui sont infligés. C'est stupide …. Pourquoi est-ce qu'elle devrait être la seule à se montrer forte ? »
Il éclate d'un rire amer, se mordant les lèvres.
« J'ai toujours voulu être un leader. Affronter toutes mes peurs, être fort et protéger ceux que j'aime. Mais je ne suis même pas capable de protéger ma propre famille. Mais je ne suis pas comme vous Rayon de Soleil. Je n'ai pas l'âme d'un chef, je n'ai pas l'âme d'un guerrier, et j'ai encore moins votre sagesse. »
Elliot n'a pas besoin de connaître Rê sur le bout des doigts pour comprendre qui il est. Cette force émane de lui et l'attire. Tout de suite intrigué par lui dès le premier regard, cette sensation s'accentue au fur et à mesure qu'il lui parle. Ses propres émotions se brisent et bien que les larmes coulent, ce n'est pas la fatalité qui en ressort. Elliot agrippe le tissus blanc qui recouvre le jeune homme, non pas avec agressivité, mais plutôt un mélange de supplication et de détermination.
« Mais s'il y a une chose dont je suis sûr, c'est que je ne veux plus jamais avoir peur d'Evan Rosier. Je veux être fort, lui montrer qui je suis et être en mesure de protéger ma famille. Même cet idiot de Saïd. Alors apprenez moi à me connaître ! Montrez moi mes origines. Je veux être prêt ! …. A être comme vous ! »
Son visage passe de Rê à Asim. Oui, il veut être comme eux, un fils de Ra, un guerrier. Quoi qu'il en coûte, il est près à tout pour protéger Zoya et Crétin d'Evan Rosier.
« Peu importe le temps que ça prendra …. Je suis prêt même à apprendre pendant des années ! Ou toute ma vie ! »
- NPC Eli
- Gallions : 996
Jeu 14 Avr - 22:30 (Δ)
L’enfant écouta le Fils de Ra sans vraiment le comprendre. Asim pu le voir dans le trouble des yeux du petit homme aux cheveux bouclés mais il n’était pas sûr que Rê s’en rende vraiment compte. Lui avait toujours vécu et grandi sous la coupe de Ra, bercé par ses histoires et ses louanges alors que pour Elliot, Ra n’était sûrement que deux lettres sur un vieux manuel de géographie. Il avait tant de chose à apprendre, tant de chose à savoir, tant de chose à rattraper. Pourtant l’enfant su l’écouter avec patience et respect sans se répandre en questions. Le temps n’était pas à l’apprentissage.
Ra reconnu Elliot comme un Fils de Ra et en faisant cela, il lui accordait sa place au sein du Temple de Ra et de ses frères ainsi que sa protection. Mais cela impliquait plus que lui offrir le gîte et le couvert. L’avertissement de Ra avait été très clair à propos de cela. C’est sans se presser mais sans se détourner que le jeune homme sur l’autel porta son regard sur Elliot et l’ombre qu’il traînait derrière lui.
L’enfant lui semblait préférer s’en détourner, s’efforçant de cacher ses émotions qui l’assaillirent.
Mais le Temple de Ra n’était pas un cocon fermé du monde bien qu’il pouvait parfois en donner l’impression. Les murs solides et épais étaient toujours ouverts pour laisser libre la course de la lumière du soleil au sein de ses grandes et petites pièces. Ra, astre rayonnant et force omnisciente veillait sur le monde entier il était partout, dans le ciel mais aussi la terre et les êtres qui se nourrissaient de sa force. Sa lumière était source de vie, de pouvoir et de savoir pour les Enfants de Ra qui n’étaient pas du genre à fermer les yeux.
Rê ne cilla pas ou ne détourna le regard face au malaise de l’enfant, qui lui lui tourna le dos et ferma les yeux. Il l’observa patiemment enfouir au plus profond de son petit être des émotions bien trop grandes et bien trop fortes pour son petit esprit. Lorsqu’il se retourna vers les deux fils de Ra, l’émotion avait disparue, laissant seulement place aux faits. Asim remarqua que Rê se redressa très légèrement, le regard teinté d’une infime tristesse. La lumière aussi, avait quelque peu faiblit.
Ils l’écoutèrent leur raconter une histoire qui leur était inconnue, leur parler de personnes qu’ils ne connaissaient pas, leur expliquer des actes qu’ils ne comprenaient pas. Pourtant, tout comme l’enfant, ils acceptèrent ses mots et sa réalité sans l’interrompre. Même lorsqu’il se retourne vers eux, plein de questions, d’incertitudes, de craintes et d’espoirs, tous deux demeurent silencieux et attentifs. Ce n’est que lorsque Elliot agrippa le vêtement de Rê qu’Asim eu un soudain réflexe pour l’éloigner. Mais avant qu’il ne le fasse, Rê l’avait stoppé d’un bref regard rassurant et autoritaire. Il laissa l’enfant pleurer et exprimer son désespoir et sa détermination. Libérer ses émotions et sa lumière qu’il peut voir briller de plus en plus forte. Elle rayonne comme un appel à l’aide,un cri de guerre bien plus clair et pure sous le regard de Rê que ne l’étaient ses mots.
Celui-ci observa l’enfant à son chevet avec un faible sourire mais d’une infinie tendresse. Doucement, il vint placer sa main maigre sur la tête d’Elliot et caressa ses petites boucles d’un geste lent avant de la reposer sur l’autel. Il ouvrit la bouche, prêt à dire quelque chose mais soudain le trouble fila derrière ses grands yeux verts.
- E… Est-ce que… il m’a appelé… Rayon de Soleil ? demanda-t-il soudain perturbé. Il ne le regarda pas mais Asim comprit que la question était pour lui et s’avança d’un petit pas, ne sachant pas vraiment sur quel ton répondre.
- Euh… Oui. dit-il du ton le plus neutre possible en évitant de regarder Elliot.
Rê sembla complètement perdu pendant une seconde mais soudain son visage pâle se plia de petites rides alors qu’il explosa doucement de rire. Même cela il savait le faire avec grande douceur et dans son hilarité la fatigue et la faiblesse était néanmoins très présente. Mais c’était de bon coeur que le jeune homme riait et même Asim se sentit contaminé par cette étrange joie.
- J’aime bien. ajouta Rê qui semblait tout de même lutter pour retrouver son sérieux et son calme.
- Isfet, n’est pas un sujet de rigolade. gronda une voix féminine mais sèche qui coupa la bonne humeur des deux Egyptiens tel un sabre aiguisé. Une femme vêtue d’une longue robe de soie orange et brodée de fil d’or sortit d’une des ouvertures au fond de la pièce. Sa démarche, tout comme son visage était droit, sec et sévère lorsqu’elle s’avança vers l’autel. Ses sourcils froncés et son air colérique accentuait les rides et les angles de son visage de femme mature.
Instinctivement, Asim se rapprocha d’Elliot en se mettant devant lui jusqu’à quasiment le masquer à la nouvelle arrivante. Mais celle-ci l’avait très bien vu et ne se retint pas de foudroyer l’enfant du regard. Elle leva ensuite les yeux vers Asim et son regard de colère se teinta de dédain et de dégoût. Il était si violent qu’Asim recula d’un pas et baissa les yeux.
- Ra nous a avertit de ce qui allait arriver. Pourquoi est-il ici ?! Tu n’ignorerais tout de même pas les consignes du Dieu et laisser entrer l’Isfet dans notre Temple ! s’énerva la femme en se retournant vers Rê en pointant Elliot avec violence. Ses mots Egyptiens n’étaient pas compréhensible contrairement à ceux de Rê, vêtu de son élégant collier magique. Mais sa colère était assez universelle et visible pour être compréhensible de tous, même l’étranger.
- Nous nous sommes trompés. répondit Rê d’un calme impressionnant face à son interlocutrice. Il n’y avait plus de joie dans ses yeux ou sur son visage mais pas de colère non plus. Simplement la fatigue naturelle qui tirait ses traits. Elliot fait partit de ce Temple. ajouta-t-il en posant son regard sur l’enfant avec douceur.
- Il ne l’est pas ! C’est toi qui te trompe ! Saïd n’a jamais fait partit de cette famille et Ali a décidé de le rejoindre dans sa misérable existence. Il n’y a rien ni personne qui le relie a nous et pourtant il a trouvé son chemin jusqu’à nos portes ! C’est un émissaire du mal et du chaos qui n’attends que de ramener ses démons et verser son poison ! L’Ombre ! Tu l’as vu de tes propres yeux Rê ! Alors ouvre les yeux a nouveau ! Ce n’est pas un enfant mais une menace ! Il doit être éliminé!
hurla la femme, chaque muscle de son corps et de son visage tendu de rage.
Mais ce fut au tour de Rê de se lever subitement. Debout, droit et le regard brûlant d’une colère soudaine, il semblait tout à coup plus grand, plus fort et menaçant. Il restait pâle, frêle et maladif mais sur ses bras nus se dessinaient des muscles secs et solides et dans ses yeux, une force dénuée d’hésitation.
- Il est Elliot, fils de Saïd, fils de Layla, soeur de Malick Fils de Ra mon père et ton mari. Quiconque osera s’en prendre a lui sera un ennemi de ce Temple. annonça-t-il d’une voix qui raisonna dans toute la vaste pièce et qui calma immédiatement Issa.
Même Asim qui avait continué d’étendre sa stance protectrice en se plaçant devant Elliot avait reculé à nouveau en entraînant l’enfant un peu plus à l’écart avec lui. L’Egyptienne resta figée, interdite. Son regard brillant de colère continuait de défier Rê mais sa bouche était close et plus aucun mot n’osa en sortir. Le silence retomba doucement. Alors que les échos de la voix de Rê s’effacèrent doucement, sa colère et son énergie sembla en faire de même et il se rassit avec lenteur et un peu plus de lourdeur.
- Assez, mère. Je suis fatigué. souffla-t-il et il sembla soudain peiner à garder les yeux ouverts.
Elle parvint à l’anticiper juste à temps pour rattraper Rê avant que celui-ci ne chute de l’autel. En le soutenant avec précaution elle laissa échapper un petit murmure de panique. Asim était accouru à son tour et l’aida à allonger Rê avec des gestes délicats.
- Ça va aller, Issa. Je veille sur lui. lui assura-t-il d’un ton doux et humble, les yeux toujours baissé devant l’Egyptienne. Celle-ci le foudroya une nouvelle fois de son regard noir mais le serviteur ne la regarda pas. S’il-vous-plait. Ajouta-t-il simplement avec respect mais néanmoins fermeté.
Elle hésita une seconde, bien consciente qu’on lui demandait de partir. Son regard agacé et inquiet oscilla entre Asim et Rê puis fini par revenir se planter sur Elliot. La colère était toujours présente dans ses iris noirs mais elle fit l’effort de la ravaler puis de tourner les talons. Asim attendit patiemment que ses bruits de pas disparaissent avant de se concentrer une minute sur Rê. Ses paupières étaient lourdement fermées et son souffle était régulier. Il dormait paisiblement. Avec un petit sourire rassuré il se retourna vers l’enfant et posa son index sur sa bouche pour lui faire signe de ne pas faire de bruit. Il s’approcha ensuite de lui pour pouvoir lui parler a voix basse.
- Il est endormi. Mais ne t’inquiète pas. Tu es un Fils de Ra et Rê ne laissera personne te faire du mal impunément. Tout comme moi. assura-t-il en posant une main sur l’épaule du petit garçon. Le regard de l’Egyptien sembla songer une seconde a quelque chose d’autre, mais il revint vers Elliot avec un sourire rassurant et n’exprima pas sa pensée. Veux-tu que nous retournions voir ton ami et ta mère à présent ? proposa-t-il avec douceur.
- Elliot Rosier
- Gallions : 99
Sam 23 Avr - 10:20 (Δ)
Elliot attend patiemment la réponse des deux hommes. Il veut se battre, s'entraîner, devenir fort … Et pour cela, il a besoin d'eux. Pourtant la seule réponse qui est exprimée c'est la main qui plonge dans ses boucles noires avec tendresse. Un peu confus, Elliot relève son regard chocolat vers Rê qui se fige soudainement. Alors qu'il demande à Asim si l'enfant vient réellement de l'appeler rayon de soleil, l'enfant en question a le temps de voir le regard de l'égyptien l'éviter. Il en fait de même, soudainement fasciné par le mur, à l'opposé d'Asim, se mordillant les lèvres pour ne pas rire.
C'est pourtant Rê qui éclate de rire en premier, faisant sursauter le petit serpent. Il se retourne vers lui, un peu abasourdit, alors que le maître des lieux, est complètement hilare. Il communique doucement son explosion de joie à Asim, et Elliot les observe, un peu perplexe. L'enfant ignore ignore s'il a le droit de participer à cet échange de joie. Après tout, il n'est qu'un étranger. …. Non. Pour Rê, il est bien plus que cela, Elliot l'a bien comprit. Alors doucement, ses lèvres se manifestent dans un chaleureux sourire alors qu'il éclate de rire à son tour, oubliant ses problèmes pendant quelques secondes. Oui, Rê est son rayon de soleil.
La bonne ambiance ne tarde pas à prendre fin avec l'arrivé incongrue d'une femme dont l'autorité tétanise immédiatement l'enfant. Tout rire se stoppe dans la pièce, ne laissant que la femme déverser sa haine. Si Elliot ne comprend pas ses mots, il ressent la puissance de sa colère lorsque ses yeux le foudroie sur place. Avalant sa salive de travers, il est néanmoins protégé par Asim qui se positionne devant lui, le dissimulant ainsi à la nouvelle arrivante. Bien qu'il aurait préféré rester droit et fier, Elliot sent son courage le quitter. Il ne peut qu'agripper le blouson d'Asim, tel un appel à l'aide, restant bien caché derrière lui.
C'est au tour de Rê d'intervenir, se levant, avec grâce, puissance et force. Malgré sa faiblesse physique, Elliot peut ressentir toute sa sagesse et son autorité. Impressionné, il penche sa tête sur le côté, afin de pouvoir l'observer, de loin, la bouche ouverte, alors qu'Asim recule d'un pas, le faisant lui aussi reculer par la même occasion.
Cte classe ! Pense-t-il sans pour autant l'exprimer. Ce n'est pas le moment d'intervenir, il le sait. Mais plus que l'allure, ce sont les mots qui le rassure et le touche. Bien qu'il n'a pas encore réalisé ce qu'ils impliquent. Soudainement, le corps fatigué de Rê bascule, et la personne qu'il comprend comme étant sa mère, la rattrape de justesse.
« R-Rê ... » murmure Elliot, inquiet. Il aurait voulu le rejoindre mais la présence de la femme l'empêche de faire le moindre pas. L'enfant reste figé sur place, jusqu'à qu'elle parte. Inspirant un bon coup, alors qu'il s'apprête enfin à se précipiter vers son rayon de soleil, c'est Asim qui cette fois-ci le coupe en posant un doigt sur ses lèvres, lui intimant ainsi le silence. L'égyptien s'approche de lui pour aussitôt le rassurer. Rê va bien, il dort. Il le rassure également sur le fait que ni lui, ni Rê ne laisserait qui que ce soit lui faire du mal. Il semble vouloir ajouter quelque chose mais se ravise au dernier moment. Elliot fronce les sourcils mais ne dit mot. Finalement, Asim lui propose de repartir auprès de sa mère et de Leo. Pourtant, le petit bouclé semble hésiter, posant une nouvelle fois son regard sur Rê.
Oubliant la recommandation d'Asim, Elliot échappe à sa vigilance, pour s'approcher le plus silencieusement possible du corps endormi. Se penchant vers lui, pour s'assurer lui même que tout va bien, un petit sourire naquit sur ses lèvres, il dépose un petit baiser sur sa joue, avant de se redresser et de rejoindre l'égyptien.
« Oui bon bah on y va hein ! » râle l'enfant à voix basse pour garder contenance.
Elliot se surprend à trouver aisément le chemin du retour, marchant devant Asim. Pourtant, il est perdu dans ses pensées. Evan Rosier, Saïd Wilkes, Ali Wilkes, Zoya Horlov. Beaucoup de noms et d’événements se mélangent de sa tête. L'enfant se sent dépassé par la situation, complètement perdu. Pourquoi est-ce que tout cela arrive ? Lui, il ne veut qu'une famille normale, juste être heureux. Evan n'est pas sa famille. Il n'est pas un Rosier. Et Zoya va partir. Parce qu'il le faut. Pour le protéger, lui. Une famille …. Alors que son pas c'était fait de plus en plus précipité, Elliot se stoppe brusquement, écarquillant les yeux de surprise. Il se tourne vers Asim, avec une tête d'ahuri fini. Il vient enfin de réalisé les propos. Différentes émotions passent sur le visage du garçon. Incrédulité, surprise, peur, doute, hésitation, espoir, joie puis naïveté. Finalement, sans un mot, il se détourne, puis reprend simplement sa marche, étrangement plus allégée. Au bout d'une petite minute, ses petits gloussements retentissent à voix basse.
« Tonton Rayon de Soleil. » fait-il pour lui même, amusé, fasciné mais avec une affection qu'il ne peut dissimuler.
Une famille.
C'est sans frappé, avec sa grâce légendaire, qu'Elliot ouvre la porte des quartiers de Zahra.
« Je suis revenu !! » Il remarque immédiatement, Leo qui semble se réveiller doucement sur le sofa. Puis la jolie égyptienne …. Et surtout, l'absence de Zoya. Alors il comprend. Tout son corps se fige. Chaque muscle semble soudainement tellement lourd à porter. Son cœur est telle une pierre, douloureuse, qui n'a pas sa place dans son corps. Ses lèvres se plissent, agité par un petit tic nerveux en coin. Ses yeux brillent d'émotions. Ce n'est pas de la colère. Pas de la déception. Un peu de tristesse, mais surtout, de la compréhension. Leo lève un regard inquiet vers lui alors qu'Elliot souffle bruyamment pour se reprendre. Doucement il lève la tête en direction de la fenêtre, pour regarder dehors sans vraiment voir l'horizon. Elle est partie. Une larme coule sur son visage et finalement, il se retourne vers Asim et Zahra. Déterminé, il sent une nouvelle force s'installer en lui. Avec hargne, il sert les poings.
« Je serais à la hauteur ! Peu importe le temps que ça prendra ! Même si c'est des années ! Je n'abandonnerais pas ! Quand je les retrouverais, je serais fort et ils seront fiers que je sois leur fils. T'en fais pas Maman, moi aussi je vais me battre de mon côté ….. Et je ne vais pas pleurer, parce que je ne suis pas un gros bébé ! » fait-il alors que des tonnes de larmes se déversent sur son visage.
Même Leo sourit doucement, ne faisant pas le moindre sarcasme pour une fois. Elliot passe un poing rageur sur ses yeux pour sécher ses larmes qui continuent malgré tout de couler.
« Un jour je te retrouverais ! Alors, attends moi ! J'y arriverai ! Parce que je suis un fils de Ra ! »
D'un excès de colère, Elliot se retourne subitement vers Asim, le pointant du doigt, lui criant soudainement dessus.
« Je suis un fils de Ra ! Je suis le neveu de Rê et d'Once Ali ! Je suis le fils de Saïd Wilkes et de Zoya Horlov !! JE SUIS ELLIOT HORLOV WILKES !!! Tu as compris, tête d'ampoule ?!!!! »
Leo est surprit. Depuis qu'il connait Elliot -depuis tellement longtemps- il a toujours entendu hurler qu'il est un Rosier. Et même en sachant la vérité, il a toujours renier sa véritable identité. Quant les choses ont-elles changées ?
- NPC Eli
- Gallions : 996
Dim 24 Avr - 8:15 (Δ)
En voyant l’enfant l’éluder et se diriger vers l’autel Asim s’apprête à le rappeler mais sa voix se coince dans sa gorge de peur de réveiller le Fils de Ra endormi. Il s’approche d’Elliot mais arrive trop tard pour l’empêcher de déposer un petit baiser sur la joue de Rê. Son protecteur se fige et oublie de respirer une seconde, mais rien ne se passe. Rê continue de dormir paisiblement.
Poussant un lourd soupir de soulagement silencieux, l’Egyptien se retient de rire face à son propre comportement et son angoisse. Malgré un certain reproche sévère dans ses yeux sombres, Asim sourit à l’enfant qui vient le rejoindre. Ses lèvres se pince mais aucune consigne n’en franchissent le seuil et tous deux quittent la grande salle et Rê pour rejoindre les quartiers résidentiels.
Toujours impatient, Elliot se met à trottiner devant son guide et semble même très bien retrouver son chemin. Amusé et attendrit, Asim le laisse faire, prêt à le rappeler si jamais celui-ci prend un mauvais tournant. Il cru que l’enfant eu un doute sur la suite du chemin lorsque celui-ci se retourna brusquement vers lui d’un air presque choqué. Asim se retient de rire devant son expression étrange mais avant qu’il ne songe à lui indiquer le chemin Elliot se retourne à nouveau et reprend normalement sa marche. L’Egyptien, un peu troublé, continue à le suivre docilement et silencieusement. Il capte le murmure de l’enfant, ce qui le fait rire doucement. Tonton Rayon de Soleil. Ce surnom prenait définitivement une tournure de plus en plus riche et insolite.
Ils arrivèrent chez Zahra et c’est avec splendeur et virulence qu’Elliot y pénétra tel un fils prodigue de retour. Mais son arrivée spectaculaire ne suscita pas vraiment d’excitation. D’un seul coup d’oeil Asim put voir que quelqu’un manque à l’appel et un regard vers Zahra lui confirma ce qu’il comprend. Zoya est partie. Son garçon ne tarda pas à le comprendre lui aussi. Les deux adultes, ainsi que son jeune ami le regardèrent tous, craignant sa réaction. Une larme coula, ses poings se serrèrent.
Mais c’est avec hargne et détermination que Elliot releva la tête et clama sa volonté et ses espoirs. Bien qu’attristé par l’émotion déchirante de l’enfant Asim lui sourit, impressionné et fier de ce petit homme et de sa force.
Zahra finit par le prendre doucement dans ses bras, sans se laisser impressionner par la colère d’Elliot. Sur ses joues aussi coulaient quelques larmes mais elle ne cèda pas à la tristesse non plus et rayonnait d’amour et de tendresse.
- Oui tu l’es. confirma-telle en glissant doucement le collier de Zoya autour de la tête d’Elliot. Et tu es si fort. Tout comme eux. ajouta-t-elle avec un sourire plein de chaleur. Ta mère m’a donné cela pour toi. Garde-le. Ce n’est pas adieu Elliot. Tu les reverras. lui assura-t-elle en essuyant doucement les larmes de l’enfant avant d’en faire de même avec les siennes.
- Fils de Ra, il semblerait. Mais seulement l’un d’entre-vous peut prétendre à se titre. énonça calmement une voix derrière Asim.
- Lateef. appela le protecteur en se retournant vivement. Il ne paraissait qu’à moitié surprit mais pleinement frustré de le voir ici.
- L’étranger doit partir. annonça ce nouvel homme au teint halé et vêtu d’une longue toge blanche aux quelques motifs turquoises qui faisaient écho à ses pupilles bleues claires. Celles-ci se posèrent clairement sur Léo et ne s’en détourna pas. Zahra le défia du regard mais elle tira le deuxième enfant pour le prendre dans ses bras dans un geste protecteur et inquiet.
- Lateef, s’il-te-plait. Ce ne sont que des enfants. murmura Asim dans leur propre langue, peu désireux d’infliger plus d’épreuve aux deux enfants.
- Et seulement l’un d’entre eux est un Enfant de Ra. rappela Lateef d’un ton autoritaire en tournant son regard clair vers Asim, dans un Anglais très clair et maîtrisé qui signifiait qu’il n’avait aucune intention de faire des messes-basses. Bien que Asim était bien plus costaud et âgé que le nouveau venu, le protecteur se para malgré lui de déférence face au prêtre.
- Laisse-nous en parler à Rê avant, il-
- Me demandes-tu de déranger Rê pour discuter d’une règle vieille de plusieurs décennies ? coupa Lateef d’une voix forte et tranchante.
- Il n’y pas de règle qui-
- Depuis la guerre, si. Et tu es le mieux placé pour savoir pourquoi. coupa une nouvelle fois le prêtre qui semblait de plus en plus insulté et insultant. Asim baissa la tête, muet. Mais ce fut Zahra qui quitta les enfants pour s’avancer et intervenir.
- Ce sont les enfants de ma soeur. Je veillerais sur eux. Vous ne pouvez pas les séparer. déclara-t-elle avec fermeté sans faiblir devant le regard brûlant du prêtre.
- Tu ne devrais pas oublier ta place Zahra. répondit Lateef mais d’un ton autoritaire mais néanmoins plus doux et calme. Tu es la compagne d’un Fils de Ra. Et Ali est partit. Depuis quelques temps déjà. Ta présence dans ce temple n’est que par respect et tolérance, ne joue pas avec le feu.
Il n’a pas besoin de s’armer de colère ou de hargne pour que ses mots transpercent Zahra et fasse monter le rouge à ses joues. Mais la jeune femme reste droite et fière et ne bouge pas ou ne détourne le regard. Elle a dit ce qu’elle avait a dire. Face à cela le prêtre attend, une longue seconde, puis soupire.
- Nous tiendrons un conseil pour confirmer cela. En attendant surveillez-le bien. Asim. Zahra. Elliot. salua-t-il d’un petit signe de tête respectueux et s’en alla aussi simplement qu’il était venu.
- Elliot Rosier
- Gallions : 99
Jeu 5 Mai - 9:39 (Δ)
Ses yeux alternent entre Zahra et le collier qu'elle a glissé autour de son cou. Un bijou qui appartient à sa mère. Machinalement, l'enfant agrippe doucement le pendentif. Oui, il le chérira encore plus précieusement que sa propre vie. Il acquiesce simplement d'un signe de tête déterminé, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, un nouveau protagoniste fait son apparition …. S'en prenant directement à Leo. Ce dernier, soutient son regard avec la même froideur, derrière ses grosses lunettes. Comprenant ce que les paroles impliquaient, Elliot sent la rage grimper en lui. Personne ne peut le séparer de son serviteur … Son ami, son frère. Serrant les poings, il avance d'un pas, aussitôt stoppé par le bras de Leo qui l'empêche silencieusement d'aller plus loin. Lorsqu'il est évident que l'homme met mal à l'aise Zahra, avec des paroles tranchantes, la mâchoire du garçon se crispe, et il doit se faire violence pour ne pas insulter le prêtre. Les yeux brillants de colère, il le foudroie du regard. Le principal concerné ne revient pas sur sa décision et prend congé aussi rapidement qu'il est venu.
A son départ, Elliot pousse un long soupire. Punaise, ce mec est entré dans sa blacklist ! Tournant la tête vers son ami, il remarque Leo qui ne bouge toujours pas. Forçant sa colère à s'apaiser, Elliot lui offre un sourire bienveillant. Sa main tapote son épaule.
« T'inquiète pas ! Quel maître je serais, si je laissais quelqu'un m'enlever mon serviteur. » Il ricane en se frottant le nez, fier de ses paroles, toujours prêt à taquiner Leo peu importe la situation, afin de mettre un atmosphère plus léger. Et puis, n'oublions pas qu'il est un leader, Leo est sous sa protection. Mais son ami ne bouge toujours pas.
« T'en fais pas trop ! Je suis sur qu'avec un peu d'aide, le conseil sera favor- »
« Stop. » coupe enfin le garçon à lunettes, d'une voix étrangement autoritaire. Elliot le regarde, surprit, alors que le brun se retourne enfin vers lui. « Il a raison, Elliot. C'est ton monde, pas le mien. Il est inutile d'abuser de leur hospitalité et de créer des tensions. Tu es censé être en sûreté, pas en danger. »
« Qu'est-ce que tu racontes Leo ? » fait Elliot, en écarquillant les yeux, comprenant doucement où son ami veut en venir, prêt à capituler. Il ne peut laisser cela arriver. Son cœur s'alourdit brusquement. Il proteste, bien qu'il sait qu'il est déjà trop tard. Leo a prit sa décision. « Si le conseil est favorable, il n'y aura plus de prob- »
« Il ne le sera pas. Et quand bien même, admettons. Si ma présence est tolérée ici … Que crois-tu qu'il va se passer ? Je connais les règles de la haute société Elly. Les regards en coin, les jugements, les complots … Les décisions qui ne sont pas acceptés … Où crois-tu que cela va les mener ? C'est un risque que je ne suis pas prêt à prendre. Alors, sur ce, je prend congé. »
Sur ces paroles, Leo quitte tout simplement et purement la pièce, après un petit signe de main souriant. En une fraction de seconde, avant même qu'Elliot ne puisse réaliser, son ami n'est plus là. Son cœur s'emballe, battant furieusement et beaucoup trop vite dans sa poitrine. La panique le submerge alors qu'il appelle silencieusement les deux adultes à l'aide. Mais au final, son corps prend le dessus et réagit avant même qu'il ne s'en rende compte. Elliot est déjà à sa poursuite, se ruant hors des appartements de Zahra. Rattrapant très rapidement son ami, il bondit sur lui, les faisant tous les deux chuter sur le sol.
« Je ne l'accepterais pas !!! » crie Elliot en le secouant comme un prunier. « Lorsque tu as pris ma main, ce jour là, tu as scellé ta vie à la mienne. Ensemble jusqu'à la mort. »
Leo se rappelle parfaitement de ce jour, dans la bibliothèque de l'orphelinat, lorsqu'il a saisit la main qu'Elliot lui tendait, acceptant pour la première fois de mettre de côté la solitude qu'il c'était imposé. Acceptant de faire face au Monde. Non, ce n'est pas l'exact réalité, le brun refuse de voir le Monde, de s'y sentir concerné. Il ne veut pas en faire partie. Ces grosses lunettes qui le prive pratiquement de la vue en sont la preuve. La seule chose qu'il a accepté, ou plutôt, la seule personne, c'est Elliot. Sa présence a produit un changement radical dans son existence. Mais si sa présence le met en danger, alors il ne veut plus de ça. Leo sait parfaitement comment tout cela va se terminer. Il connait déjà tout ça. Il est temps de rejoindre la réalité. Sa réalité.
Le gamin lui attrape les poignets pour qu'il cesse de le secouer.
« Allons Elliot Rosier. Ne sois pas si mièvre, ça me fou les chocottes. »
« Leo !!! » fait l'enfant qui là, n'a pas envie de jouer.
Les deux garçons se redressent et se toisent, l'un avec calme, l'autre perdu et furieux. Finalement, c'est Leo qui pousse un soupire à fendre l'âme.
« Ecoute moi bien ! Je ne te le dirais qu'une seule fois, alors ouvre bien grands tes oreilles. Tu as changé mon existence Elliot, tu m'as rappelé que tout n'est pas moche dans ce monde. Et tu es certainement le seul point positif dans ma vie. Ce que j'ai obtenu avec toi, je compte bien le préserver. Et je ne laisserais personne le terrasser. Si je reste ici, c'est ce qu'il se passera inévitablement tôt au tard, à cause des tensions que ça va créer. Chaque pays à ses lois, ses coutumes et ses croyances. Il faut les respecter Elliot. C'est ta place, pas la mienne. »
Au fur et à mesure du discours du garçon, les larmes ont coulé sur le visage du serpentard. Il sait qu'il est incapable de retenir Leo, tout comme il a conscience qu'au fond, il a raison. Mais pourquoi est-ce si difficile à accepter ? Le départ de Zoya l'a déjà suffisamment meurtrit mais jamais … Jamais il n'aurait pensé devoir vivre dans un monde où il n'y aurait pas Leo. Ils ont toujours été ensemble, dans les bons moments, comme dans les pires.
« Mais sans toi .. »
« Tu y arriveras. » termine Leo en posant son poing sur la tête bouclée. « Je ne m'en fais pas pour toi, avec ton caractère de cochon et ta volonté, tu sais toujours t'en sortir. T'es increvable et terriblement chiant, les pauvres, je les plains. »
Le sarcasme de son ami le fait grimacer mais il est bien trop chamboulé pour réagir. Bien trop inquiet.
« Et toi, où est-ce que tu vas aller ? »
« Ne t'en fais pas pour moi. Tiens, c'est à toi. » De son petit sac ensorcelé, il sort un objet, cette épée qu'Elliot trimballait de partout avec lui depuis des années. Le sport moldu qu'il avait pratiqué juste pour embêter celle qu'il pensait être sa mère : Sharon Rosier. Toute cette époque lui semble si lointain. A travers son visage en larmes, Elliot éclate de rire en serrant le fourreau contre lui.
Leo redresse soudainement ses grosses lunettes, sous le regard surprit du serpent. Pendant de longues secondes, il observe son visage, s'imprégnant de chaque trait, comme s'il avait peur de les oublier. Un geste qui peut sembler banal mais qui est hors du commun quand on sait la violence dont peut faire preuve Leo si on s'avise de lui retirer ses lunettes. Un instant intime au point qu'ils en oublient la présence des deux adultes à côté. Puis doucement, un sourire s'étire sur le visage de Leo, qui lui tend la main. Cela n'a rien d'une poignée de mains fraternelles, c'est un reflet à cette fameuse scène, dans une certaine bibliothèque, où leur lien a été scellé. Cette fois-ci, c'est à Leo de faire le premier pas. Sachant que cela signifie, Elliot sèche ses larmes, afin de montrer une image plus glorieuse, et de pouvoir chérir ce moment. Souriant à son tour, il attrape sa main. Le pacte est scellé.
Pour toujours, quoi qu'il advienne.
« Puissions nous un jour nous revoir. » fait joyeusement Leo avant de se détourner de nouveau, s'éloignant dans le couloir.
« Asim. » appelle soudainement Elliot, se retournant vers l'adulte. « S'il te plait …Raccompagne le. Fais en sorte qu'il ne lui arrive rien … Je te confie ce que j'ai de plus précieux ! …. Zahra …. Maintenant …. Il faut vraiment, vraiment que j'aille dormir, je n'en peux plus. »
Néanmoins, il se retourne une dernière fois vers la silhouette de son ami au fond du couloir.
« LEO !! QUAND ON SE REVERRA, J'AURAIS UNE NOUVELLE MELODIE POUR TOI ! »
L'enfant se tourne, sourire tendre qui se transforme en sarcasme.
« Comme preuve de notre amitié éternelle ? Brouuuuh ça me donne des frissons d'angoisses. » répond Leo en se frottant les bras.
Elliot, sourit. Oui, ça se termine sur une bonne note.
- NPC Eli
- Gallions : 996
Jeu 5 Mai - 14:39 (Δ)
Le regard de Zahra se fit moins agressif et ferme lorsque le prêtre repartit sobrement en laissant sans réponse. Elle tourna les yeux vers le protecteur de Re, plus a même de les éclairer sur le destin incertain du petit garçon a lunette. Mais ce dernier n’avait pas réussi a relever la tête ou a quitter son expression sombre pour rassurer la petite famille.
Elliot tenta de chasser l’angoisse avec un peu d’humour et de sarcasme mais cela n’avait ni sa force ni sa place entre les épais et sévères murs du Temple de Ra. Il semblait le seul a ne pas se rendre compte ou a ne pas vouloir se rendre compte de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Il avait déjà été incertain qu’Elliot, un Fils de Ra, puisse rester au sein du Temple. Si son sang et la lumière qu’avait vu Re en lui lui donnait cette chance, il n’en serait pas de même pour le petit étranger.
Asim le savait mais Zahra tenta tout de même de se rassurer en serrant un peu plus les enfants contre elle. Ils ne pouvaient pas les séparer, ils ne pouvaient pas les chasser. Ou irait-il ? Et Zoya, o Zoya… Que lui dirait-elle lorsqu’elle reviendrait et ne retrouvait qu’un seul enfant ? La panique et l’angoisse la crispa tellement qu’elle laissa échapper Elliot et Leo qui menaient leur propre conversation. Mais lorsque Leo sortit, rapidement suivit par son ami, l’Egyptienne sursauta.
Elle s'apprêta a les suivre en courant mais les bras d’Asim la retinrent avec force.
- Non ! Non ils ne peuvent pas ! Ils ne peuvent pas le faire partir ! Asim je t’en supplie, ne les laisse pas le chasser. O ce pauvre enfant ! Je ne peux pas ! Je dois veiller sur lui ! Zoya ! J’ai promis ! Asim par pitié ! explosa-t-elle, les larmes ruisselant de son visage tiré de tristesse et de désespoir.
Elle se débâtit mais Asim ne faiblit pas et la maintint sur place jusqu’a ce que doucement il sente la défaite s’insinuer dans le corps et l’esprit de la jeune femme qui glissa doucement sur le sol en sanglotant.
- Je suis désolé Zahra. murmura-t-il enfin en prenant sa main dans la sienne en la pressant doucement dans un geste rassurant mais qui lui rappelait qu’elle devait être forte. Il ne peut pas rester. avoua-t-il pour tuer les derniers échos d’espoirs de l’Egyptienne. Celle-ci ne parvint a réprimer de nouveaux sanglots de tristesse et d’amertume, mais Asim se redressa en la laissant sur le sol. C’était mieux ainsi, c’était mieux qu’elle sache et qu’elle l’accepte le plus rapidement possible pour pouvoir s’en remettre et au moins veiller sur l’un des fils de l’Anglaise comme elle l’avait promis. Tristement néanmoins, le protecteur se détourna un moment d’elle pour retrouver les deux enfants qui s’étaient arrêtés non loin.
Avec discrétion et respect, il les observa se faire leurs aurevoirs. Ce n’était pas un adieu, même le fils de Ra l’espérait pour ces deux frères. Lui aussi songea a la sorcière pale et brune qui avait profité de leur absence pour s’éclipser en laissant derrière elle ses deux précieux enfants. Seul l’un d’eux pourrait profiter de la protection de Ra et de ses Enfants. Il aurait préféré pouvoir le lui expliquer avant qu’elle ne parte plutôt que d’avoir l’impression de maintenant trahir sa confiance. Mais c’était ainsi et bien que le prêtre, détenteur de sagesse, de jugement et de discernement leur avait promis qu’ils en rediscuteraient autour d’un conseil, Asim savait que cela n’avait été que pour calmer leur cœurs fébriles et enflammés d’émotion. Le cerveau lui n’avait pas besoin de temps pour reconnaître l’évidence.
Les enfants s'échangèrent une poignée de main et Elliot se retourna vers le protecteur. Celui-ci acquiesça. C’était le moins qu’il puisse faire. Zahra les avait rejoint elle aussi, les yeux encore rougis mais dont les larmes avaient étés séchées. Son coeur était brisé mais elle restait aussi forte que jamais et accueillit l’enfant qui resterait avec elle dans ses bras avec plus de douceur que jamais. Si ce dernier avait assez de courage pour supporter ces deux abandons, elle n’était certainement pas celle qui lui imposerait plus de poids. Elle leva ses yeux noirs vers le jeune enfant qui ne resterait cependant, si inquiète et si désolée de le voir partir et de ne pouvoir le protéger lui aussi. Asim posa une main épaisse et ferme sur l’épaule du garçon d’un geste réconfortant mais plus pour la jeune femme déchirée.
- L’enfant est fort. Il n’aura pas la protection de Ra mais peut-être n’en a-t-il pas besoin pour survivre. Ne fais pas tes adieux Zahra. Ce n’est qu’un au revoir. rassura Asim de sa voix douce, rauque et rassurante avant de se retourner vers l’enfant. Ou allons-nous ? Questionna-t-il alors avec un petit sourire, comme si ce n’était pas la fin mais le début d’une nouvelle aventure excitante.