Graver dans la chair

Mercredi 10 janvier, début de soirée.

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C’était donc l’heure de la retenue, elle n’était pas sans savoir que Sirius s’était arrangé pour en obtenir une à son tour mais lorsqu’elle se retrouva seule dans le bureau de Dolores Ombrage, Amy ne se sentait absolument pas à l’aise et aurait clairement préféré se retrouver en retenue au même moment mais cette femme en avait décidé autrement. Durant une seconde, elle s’était demandé pourquoi le professeur de défense contre les forces du mal pouvait se permettre de changer ainsi les choses ? Pourquoi Dumbledore la laissait-il faire ? Elle ne s’était jamais vraiment intéressé plus amplement sur elle, elle savait qu’elle venait du ministère de la magie mais elle n’en restait pas moins qu’un simple professeur ici non ?

Elle eut rapidement sa réponse, elle n’était pas qu’un simple professeur.

« Amy Loreens… » Son regard semblait teinté d’une colère sourde, d’une haine muette, comme si cette femme avait déjà décidé de la détester d’avance. Elle avait déjà remarqué cela en cours mais comme toujours, Amy ne s’en était pas inquiéter plus que cela…Après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde ? Et de base elle avait décidé de ne pas s’inquiéter de ce qui se passerait ici car elle ne considérait pas que ce qu’elle vivrait ici serait à jamais graver dans sa mémoire.

« Vous aimez écrire m’a-t-on dit » Elle releva ses yeux inquisiteur sur la petit Gryffondor qui observait les centaines de chat qui les observait un peu partout. Ce bureau avait une atmosphère excessivement pesante et malsaine et la seule chose qu’Amy retenait de tout ça c’était "je déteste les chats" ce qui était faux bien évidemment mais là, là elle les détestait réellement. Un raclement de gorge attira son attention et elle se rappela ce que le professeur Ombrage venait de lui dire. Est-ce que cela demandait réellement une réponse ? Visiblement, elle en attendait une.

« Oui »

Tenta-t-elle maladroitement, se demandant encore ce qu’elle comptait bien lui faire faire en guise de retenue.

« Qu’écrivez-vous ? »

La voix était enrobée d’une fausse gentillesse qui rendait la Gryffondor d’autant plus méfiante.

« Des…Chansons principalement »
« C’est vrai…J’en ai déjà entendu » Elle esquissa un sourire, ne pouvant s’empêcher de sentir une once de fierté à l’idée qu’un jour, elle puisse vivre de son rêve « enfin, je suppose qu’on entendra plus jamais maintenant » rajouta Dolores Ombrage en faisant clairement allusion à ce qui allait arriver à Amy lorsqu’elle serait adulte. Elle eut l’effet qu’elle cherchait, effaçant directement le sourire qui s’était dessiné sur les lèvres de la jeune élève. Elle n’avait clairement jamais aimé sa musique, trop subversive, certaines des chansons critiquaient ouvertement la ministère de la magie après tout…Et c’était un affront qu’elle ne supportait et qu’elle comptait bien faire payer à la jeune version.

Elle tendit une plume sombre, seul sa pointe brillait, intensément dorée. Le noir ne faisait que ressortir cette partie.

« Vous allez écrire »

Elle ajouta un rouleau de parchemin devant elle mais rien de plus. Amy fronça les sourcils, il n’y avait pas d’encre.

« Et l’encre ? »

Un sourire mauvais se dessina à l’embrasure des lèvres d’Ombrage qui précisa simplement.

« Vous n’en aurez pas besoin Miss Loreens…Ecrivez ce que je vous dicte »

Elle détestait cette manière qu’elle avait de ponctuer ses phrases avec son nom mais elle se garda bien de le lui dire bien évidemment. Posant la pointe contre la parchemin, elle attendit patiemment qu’elle lui dicte cette phrase.

« Je ne dois pas dire de juron »
« Vous êtes sérieuse ? »
« Je ne dois pas dire de juron »

Répéta-t-elle en regardant Amy avait insistance. Elle s’apprêtait à le prononcé une troisième fois mais elle s’arrêta en voyant les yeux de la Gryffondor se poser sur le parchemin et commencé à écrire. La sensation fut immédiate, dès la première lettre, elle vit le dessin de sa propre écriture apparait sur le dos de sa main ce qui la stoppa net. Elle regarda Ombrage…

« Je ne doit pas…. »

Recommençait-elle mais lorsqu’elle vit qu’Amy ne semblait pas vouloir continuer, elle joignit simplement ses mains devant elle et la regarda de manière presque maternelle.

« Miss Loreens, pour le moment vous et vos amis de votre promotion vous êtes protéger par votre Directeur qui réclame à ce que vous restiez dans ce château. Refusez de m’obéir et je vous promets que je ferai tout ce qui est possible pour que votre cas soit entièrement gérer par le ministère de la magie et non par ce vieux fou. »

Elle laissa l’idée faire son chemin dans l’esprit de la blonde qui reposa alors ses yeux sur le parchemin.

« Combien de fois ? »
« Jusqu’à ce que ça rentre »

Elle observa le dos de sa main, la blessure provoquée par la plume ensorcelée avait déjà disparue alors que sur le parchemin, seule une lettre au couleur de son sang était encore présente. Elle inspira profondément et reprit l’écriture.

Une heure et demie plus tard sa main gardait la marque de cette phrase aussi humiliante que rétrograde. Amy avait écrit aussi vite qu’elle le pouvait, comme si se concentrer sur la vitesse lui permettrait au moins d’oublier la douleur ou du moins que ça lui fasse moins mal. Au final, la seule chose qu’elle avait réussi à faire c’était de graver cette phrase sur sa peau plus rapidement. Elle quitta le bureau d’Ombrage, les yeux rougis par larmes qu’elle avait versées pour supporter cette torture. Elle observa sa main alors que derrière le professeur Ombrage lui faisait savoir qu’elle espérait ne plus avoir à la revoir.

Au moins, elles étaient deux à l’espérer.

« Monsieur Black »

Elle sursauta en entendant le nom de Sirius elle avait presque oublié que lui aussi avait reçu une retenue en espérant probablement pouvoir la passer avec elle comme ils en avaient l’habitude à leur époque. Elle cacha immédiatement sa main alors que le professeur Ombrage insista :

« Dans mon bureau » Dit-elle sévèrement à Sirius avant de poser ses yeux sur Amy « Miss Loreens vous devriez rejoindre votre salle commune….Maintenant »

Restant présente, elle fixait les deux adolescents pour être certain qu’aucun échange ne se fasse. A défaut de pouvoir le prévenir de vive voix, elle osa enfin releva les yeux vers Sirius, un bref échange qu’elle ne détourne le regard, un peu honteuse. Un raclement de gorge la ramenant à la réalité l’obligea à prendre la route de la salle commune. Sur le chemin, Amy avait défait sa cravate pour entourer sa main et cacher cette phrase gravée dans sa chaire. Elle n’osa pourtant pas rejoindre sa salle commune, finissant par s’asseoir au pied des escaliers qui menait au cinquième étage, elle attendit le retour de Sirius fébrilement.

Sirius s’était cru l’heureux gagnant d’une soirée en tête à tête avec Amy en retenue. Récurer des toilettes, ranger des livres, désherber le portail, cueillir des plantes étranges dans la forêt interdite ou même se faire taper dessus par un vieux concierge, il avait tout fait et l’idée de le faire avec elle ne pouvait que le réjouir. Mais quelqu’un semblait avoir comprit son petit manège ou alors faut à pas de chance, ils durent purger leur peine chacun de leur côté. Sirius s’en rendit compte lorsqu'il arriva devant le bureau du professeur de défense contre les forces du mal et qu’il comprit que Amy était déjà à l'intérieur. Un peu déçu, le Gryffondor attendit néanmoins patiemment de la voir ressortir.

En entendant la porte s’ouvrir, il bondit sur ses pieds avec un grand sourire, comme la version humaine prêt à saluer sa maîtresse. Mais son sourire fondit sur son visage à l’instant où il vit que la blonde avait pleuré. Son regard instigateur, indigné et plein de colère se releva vers la petite femme en rose avant qu’il ne songe à se contrôler. Celle-ci la foudroya d’un regard si acide qu’il sentit les protestations se bloquer dans sa gorge. Impuissant et un peu perdu, il regarda Amy et son air déplorable sans savoir quoi faire. Il eu envie de la prendre dans ses bras mais celle-ci détourna le regard et se fit congédier. Outré, Sirius se retourna vers le professeur mais il ne savait même pas ce qu’il devait lui reprocher.




En sortant du bureau de Dolorès Ombrage, il avait bien comprit. Mâchoire serrée, regard noir comme la mort et la main crispée sur sa toute nouvelle cicatrice, il resta néanmoins silencieux lorsqu’il quitta les lieux sous le regard satisfait de la petite femme rose. La punition avait été la même, les mots un peu différents mais tout autant teinté de haine et de volonté de faire mal. Sirius en avait vu des vertes et des pas mûres pendant les retenues mais celle-ci était dans le top 5 des plus tordues et sadiques qu’il connaisse. Il y avait survécu et s’en remettrait mais il ne souhaiterait pas cela à un de ses amis ou quiconque d’autre d’ailleurs.
Fatigué, blessé et frustré, il fit son chemin lentement et silencieusement en direction de la tour des Gryffondors. Ce n’est que lorsqu'il posa les yeux sur Amy, l’attendant au pied de l’escalier, qu’il s’autorisa a se rendre compte qu’elle avait subit le même sort, alors même qu'il attendait gentiment son tour de l’autre côté de la porte.

- Amy… l’appela-t-il instinctivement alors qu’il pressa ses derniers pas pour la rejoindre et enfin la prendre dans ses bras et l’embrasser tendrement.
Il la couvrit de petits baisers pour la rassurer, l’apaiser et la soigner si cela pouvait être possible. Sur le nez, le front, les joues, l’épaule et sur le bras jusqu’à atteindre la main qu’elle avait couverte de sa cravate. Lorsqu’il la découvrit, voir sa peau lacérée de la marque encore rouge lui donna un pincement au coeur mais ce petit jeu de bisou était trop amusant et apaisant pour se laisser distraire. C’est avec un sourire qu’il lui prit la main et lui fit un baisemain chevaleresque.

Il s’installa ensuite à côté d’elle sur les marches en l’enroulant naturellement de son bras.
- Nous avions un rendez-vous il me semble. La taquina-t-il d’un ton charmeur.
Il en avait presque oublié sa propre blessure mais en regardant Amy il eu tout le loisir de voir sa main et la marque rouge et douloureuse. Mais une petite lueur brilla dans ses yeux et un petit sourire s’anima alors qu’il reprit la main d’Amy pour la mettre à coté de la sienne.
- Regarde ! Notre premier tatouage commun ! Annonça-t-il avec joie.

Les yeux dans le vague, elle l’avait attendu, n’arrivant pas à penser à autre chose qu’à cette heure et demie passée dans le bureau de Dolores Ombrage. Elle avait connu diverses retenue, celle-ci n’était clairement pas la première mais c’était clairement la plus cruelle et la plus humiliante qu’elle ait vécu. Mais au-delà de la douleur, elle avait la sensation qu’on lui avait enlevé quelque chose, Poudlard lui semblait soudainement si sombre, si triste. Posé là sur les escaliers, l’école ne lui avait jamais semblé aussi froide qu’en cet instant précis. En une heure à peine, cette sorcière avait réussi à déposséder le château de son âme. Dans sa tête, elle s’imaginait des tas d’autres réactions qu’elle aurait pu avoir, après tout, qu’allait-elle donc lui faire ? L’emprisonner à Azkaban ? Le ministère pensait-il réellement que les emprisonner serait une excellente façon de faire le temps de régler le problème qu’ils étaient tous, elle et ses camarades ?
Elle s’imagina descendre les marches, rejoindre le bureau de McGonnagall pour lui montrer sa main, pour la prévenir, pour lui demander de faire quelque chose mais une partie d’elle n’arrivait pas à s’empêcher de se dire qu’elle devait probablement être déjà au courant, tout comme Albus Dumbledore. Le temps ne semblait même plus exister, tant et si bien qu’elle eut l’impression de s’être poser que cinq minutes à peine lorsqu’elle senti les bras de Sirius l’attirer vers une réalité autrement plus joyeuse et plus douce que celle qu’elle venait de vivre. Elle accueillit ses baisers avec un sourire timide, du rouge lui montant aux joues, l’embrassant comme si en cet instant, ce contact lui apparaissait comme vital au même titre que sa respiration.

Elle rougissait, souriait sans pouvoir le contrôler, le laissant effacer toute trace de ce bref cauchemar en lui rappelant que cela n’avait été qu’un mauvais moment à passer, que cela ne pourrait jamais détruire tout le reste et qu’elle ne devait en aucun cas laisser cette mégère à fanfreluche rose prendre le dessus sur elle. Amy se crispa cependant lorsqu’il prit sa main gauche, défaisant délicatement le bandage de fortune qu’elle s’était faite. Un bref rire cristallin s’échappa de sa bouche malgré elle lorsqu’il lui baisé la main comme un chevalier le ferait. Alors qu’il la rejoignait sur les marches de l’escalier, elle posa naturellement sa tête sur son épaule.

« On fait jamais rien comme les autres » plaisanta-t-elle alors qu’il lui rappelait qu’ils avaient un rendez-vous. Profiter d’une retenue pour s’offrir un tête à tête, il y avait des préliminaires à des rencard autrement plus romantique que de se faire lacérer la peau par une plume ensorceler et d’écrire des lignes avec son propre sang.
Elle entremêla ses doigts à ceux du Gryffondor lorsqu’il clama haut et fort qu’ils avaient leur premier tatouage commun et elle ne put s’empêcher de le pousser en lui balaçant « t’es con » affectueux. Pourtant, elle ne lâcha pas sa main, gardant ses doigts mêlés aux siens. Elle observa un moment leur cicatrice commune ce qui rendait à présent ce moment pénible beaucoup plus symbolique. Ils l’avaient tous les deux vécu après tout…Et ça ne les empêchait d’être là, installer sur les marches d’un escalier, à se bécoter et même elle, cela ne l’avait pas empêcher à utiliser son habituel vocabulaire un peu vulgaire.
Elle serra cette petite étreinte de mains avant de se redresser et d’interroger Sirius du regard.

« Tu sais ce que c’est qu’un tatouage toi ? »

Non pas qu’elle prenait Sirius pour un imbécile mais une partie de leur fou rire commun avait été les éternelles explications d’Amy à essayer de faire comprendre comment fonctionnait certains objets moldus et de son souvenir, le tatouage ne faisait pas encore partie des conversations qu’ils avaient pu avoir. Elle se souvenait des heures passer à devoir lui expliquer pourquoi la photo de son père sur sa table de chevet ne bougeait pas par exemple et de la prise de tête que ça avait été de lui expliquer ce qu’était qu’un téléphone. Mais c’était toujours drôle de voir sa curiosité, et même s’il n’avait pas l’air de prendre ça au sérieux et parfois même de se moquer, elle pouvait toujours apercevoir dans ses yeux un certain intérêt ce qui lui donnait toujours plus envie de lui faire découvrir d’autre chose.

Certes ce n'était pas un très beau tatouage, ce n'en était même pas un. Mais il préférait voir cela comme quelque chose qu'il avait en commun avec Amy dorénavant et au vue de leurs récentes confessions, il ne put s'empêcher de trouver ça presque romantique. Amy et Sirius. Il alla même laisser son esprit s'évader un instant, se demandant ce qu'ils choisiraient si en effet ils décidaient de se faire le même tatouage. Un griffon comme celui gryffondor ? Un cœur avec leur initiales ? Non non non, c'était vraiment trop niais et cliché. Il pouvait déjà imaginer James mourir de rire à leurs pieds. Ce n'était vraiment pas lui le créatif dans l'histoire. Il se contenterait de voir le romantisme dans cette hideuse cicatrice.

Elle le ramena à la réalité en lui posant une question. Celle-ci le fit rire mais il se para d'une expression théâtralement outrée en se retournant vers elle la bouche grande ouverte.
- Amy Loreens ! Vous m'insultez ! s'exclama-t-il d'un ton pompeux en agrémentant son jeu d'acteur de mouvements extravagant des mains. Bien sûr que moi ! Sirius Black ! Sais ce qu'un tatouage est ! Je viens de la haute société mais tout de même je ne suis pas ignare ! s'offusqua-t-il bruyamment avant d'exploser de rire. Il lutta pour regagner son calme mais alors qu'il essuyait une larme dans le coin de son œil ses sourcils se froncèrent, comme s'il réfléchissait à quelque chose, avant d'enfin trouver une réponse.

- Oh d'accord... Tu vas encore me dire qu'un tatouage est un truc moldu super génial qu'on utilise pour récolter les électrons ou... Je ne sais quoi c'est ça ? la nargua-t-il avec une pointe de curiosité brillant néanmoins dans son regard malin.

Et bien cette fois je vous apprendrais jeune fille que les tatouages dans le monde magique sont bien une chose et ce qu'on appelle "tatouage" sont des marques, des images ou des dessins qu'on incruste dans la peau comme une sorte de... maquillage ou de décoration ! décrivit-il à la manière d'une encyclopédie sur pattes, pas peu fier d'avoir enfin quelque chose à lui apprendre à son tour.

Après tout qu'est-ce qu'un tatouage pouvait bien être pour les moldus ? Ils auraient sans doute des résultats similaires en se peignant la peau avec de la peinture mais sans magie ils ne parviendraient pas à faire glisser l'encre sous la peau. Enfin c'est ce que Sirius pensait et face à la question d'Amy, il se doutait que "tatouage" devait être tout autre chose dans le monde des moldus.

La réaction théatrale de Sirius ne se fit pas attendre et le premier réflexe d’Amy fut de vouloir calmer les ardeurs de celui-ci en l’appelant au calme d’un geste des mains. Après tout, ils venaient tout juste de sortir d’une retenue et elle n’était pas certaine qu’Ombrage serait très heureuse de retrouver les deux tourtereaux en train de rigoler dans les couloirs de l’école plutôt que dans leur salle commune. Mais c’était peine perdue, Sirius était déjà parlée dans ses envolées d’acteur et elle ne put s’empêcher de rejoindre son fou rire communicatif. Elle se calma plus rapidement que lui, en lui jetant un regard qui exprimait malgré tout une certaine incrédulité. Elle attendait d’avoir son explication maintenant, pour être certaine qu’ils parlaient bien de la même chose, lui tirant la langue lorsqu’il se moqua légèrement d’elle avant de partir dans une explication expressément pompeuse.

« Ok ok t’as gagné…Je m’excuse »

Finit-elle par dire en reconnaissant que pour une fois, il savait effectivement ce qu’était qu’un tatouage. Elle se releva, juste pour pouvoir lui faire un bisou pour se faire pardonner mais avant même qu’elle n’atteigne ses lèvres, elle se recula légèrement, le regard inquisiteur.

« Attend un peu… »

Elle le pointa du doigt, venant jusqu’à poser celui-ci sur le bout du nez de Sirius juste parce que ça l’amusait.

« Comment on fait un tatouage ? »

La gryffondor en était certaine, c’est là qu’ils devaient y avoir une grosse différence. Et dans les yeux de la jeune fille on pouvait déjà y lire le fou rire qui attendait la réponse de Sirius. Mais avant même qu’une réponse ne puisse être formulée, un bruit attira l’attention de la jeune fille. Leur rire et la séance de théâtre avait forcément attiré l’attention. Elle posa ses yeux sur Sirius, ils n’avaient clairement pas le temps de faire la route jusqu’à leur salle commune et au fond, elle ne souhaitait pas réellement mettre fin à leur tête à tête tout de suite. Prise par le moment, elle attrapa la main de Sirius et l’entraina vers le couloir du cinquième étage…
Mais maintenant, restait à savoir où ils allaient finir leur chute, se retournant vers Sirius, elle comptait bien sur ses talents de Maraudeurs pour les sortir de cet éventuel mauvais pas.

Au lieu de s’émerveiller, elle s’excusa. Il comprit alors que les tatouages moldus et ceux des sorciers ne devaient pas être bien différents. Oui, Sirius Black savait quand même certaines choses ! Néanmoins il se sentit curieux de connaitre les potentielles différences entre les deux versions de cette même pratique. Utilisaient-ils vraiment de la peinture et des pinceaux ? Sirius avait passé assez de temps avec Amy Loreens pour se douter que les moldus avaient sûrement inventé une incroyable machine spécialement pour faire des tatouages alors que les sorciers étaient restaient encore et toujours friand de leur bonne vieille baguette. D'ailleurs la question d’Amy le surprit. De quoi d’autre un bon vieux sorcier pouvait se servir à part sa baguette magique ? Des deux peuples, ils n’étaient clairement pas les plus surprenants et inventifs.

Alors qu’il s’apprêta à lui répondre, non sans de nouveau théâtraliser son incompréhension, un bruit les figea tous les deux. Le souvenir de la retenue était encore trop présente pour qu’il ne s’en inquiète pas et tous deux échangèrent un regard. Le saisissant par la main, Amy initia la fuite et grimpa dans l’escalier.
La situation ne s’y prêtait pas mais le Gryffondor eu envie d’éclater de rire en fuyant derrière Amy. Courir lui avait toujours donné une sensation de liberté mais courir à ses côtés lui donnait l’impression d’avoir des ailes et de s’évader. Sans vraiment s’en rendre compte, il avait prit les devant en arrivant au cinquième étage, pas pressé de mettre fin à leur course folle. Mais la vue d’une statue alluma une idée dans son esprit de Maraudeur. Une deux trois porte et en arrivant devant la quatrième il susurra le mot de passe qu’il avait put entendre d’une conversation de couloir. Il la poussa à l’intérieur et ferma la porte juste derrière eux, feignant d’échapper de justesse à un poursuivant. Il éclata d’un rire léger en luttant pour retrouver sa respiration.
Il posa soudain son oreille contre la porte d’un air alerte, mais c’était plus pour attirer l’attention d’Amy.
- T’entends ça ? Questionna-t-il d’un air troublé.
Mais dès que la Gryffondor fit l’erreur de détourner son attention, Sirius la prit par la taille et la souleva sur son épaule comme un sac à patate.
- C’est le son de l’eaauuuu ! S’exclama-t-il en explosant de rire alors qu’il trottina jusqu'à l’énorme bassin rempli d’eau fumante, parfumée et mousseuse de la salle de bain des préfet pour l’y jeter la tête la première.