Ce qui était est et sera - Page 2
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Kafele détourna les yeux en se frottant la nuque d’un geste nerveux. Voyant que celui-ci semblait plongé dans ses souvenirs et n’avait cependant pas l’air de vouloir se détourner de la question, Asim l’encouragea d’un petit sourire doux. Il l’écouta avec respect, tendresse et compassion et comme toujours une grande humilité et gratitude face à la sincérité de Kafele.
Malgré toutes les difficultés et la noirceur que la guerre insinuait dans son histoire, le protecteur fut ravi de voir qu’elle n’avait su faire taire le coeur de son frère. Il bu à sa santé et au doux souvenir de cette liaison en l’accompagnant d’une gorgée de bière fraîche. Des embrassades dans le noir. Parmi tant d’autres, c’était une image et un souvenir qu’il garderait bien volontiers de la guerre qui avait fait rage en Egypte.

- Je suis triste de l’apprendre.
répondit Asim d’un ton compatissant en posant une main encore fraîche d’avoir tenue sa bouteille sur son avant bras.
Il le pressa doucement et lui sourit mais dans son regard était surtout présente une profonde douceur et chaleur plus que de la tristesse. Il était triste, pour Tumaini et pour Kafele mais la guerre avait tant répandu la mort pour les sorciers d’Egypte qu’elle en devenait presque une vieille amie qu’on croisait dorénavant à chaque coin de rue. Cela restait difficile pour beaucoup mais Asim lui avait fini par l’accepter pour mieux s’en remettre et se relever.

Il accueillit la question de son frère avec un grand sourire heureux car elle marquait la fin de la réponse de Kafele pour laquelle il était grandement reconnaissant. Il pouvait voir dans son regard sombre que celle-ci n’avait pas été facile et pourtant il la lui avait confié. Après cela Asim n’eut aucune pudeur à lui conter sa propre histoire et espéra même pouvoir distraire un peu son camarade de son deuil.

- Et bien je ne sais pas non plus si on peut qualifier ça d’amour… Mais de passion, ça pour sûr. introduit-il avec un sourire taquin en levant le livre devant lui pour faire référence au titre. Une passion pour l’amour, peut-être ? J’ai beaucoup aimé et j’en ai aimé beaucoup. J’étais prêt à aimer quiconque voudrait me laisser faire et j’ai dû me rendre compte avec le temps que nombreux sont ceux qui en seraient friand. expliqua-t-il avec un petit sourire.

Était-ce de la gêne, de la fierté, de l’amusement, de l’espièglerie ou de la honte qui pinça très légèrement ses lèvres alors qu’il reprit une gorgée de bière ? Il n’en était pas sûr mais ce dont il était certain c’était que repenser à tout cela le rendait heureux et faisait picoter doucement son estomac. Il laissa son esprit s’évader un instant pour se remémorer tous ces instants, tous ces visages, tous ces frissons et ces petits bouts de joie et de bonheur partagé. Tous faisaient partis d’une grande et folle aventure qui avait duré pendant toute la longue durée de son exil. S’endormir dans les bras d’un autre lui permettait d’oublier le temps d’une nuit qu’il n’était pas à sa place et que ceux qu’il aimait réellement l’avaient rejeté. Maintenant qu’il était revenu, il avait l’impression que retomber dans cet échappatoire ne serait pas très honnête.

- Il y avait cette fille… se rappela-t-il cependant d’un air songeur. Elle s'appelait Eleonore. Elle ressemblait à une fée. ajouta-t-il avec un sourire, heureux et surprit de pouvoir encore discerner son visage comme si elle avait été là devant lui. Il revint néanmoins vers Kafele en détournant son regard du passé sans perdre son sourire.
- Elle savait apaiser mes cauchemars en me chantant des berceuse et soigner mon coeur de son merveilleux corps. Si la guerre n’avait cessé et je n’étais revenu, c’est probablement avec elle que je serais resté. A Paris.
L’écho nostalgique dans la voix d’Asim était doux et il n’y avait pas de regret dans ses paroles. C’était bien au Temple de Ra et auprès de ses frères qu’était sa place et il l’avait regretté chaque jour où il n’avait pu s’y trouver. Bien que la voix angélique d’Eleonore lui manquait parfois pendant les nuits les plus noires, mais il savait qu’il était mieux ici que nulle part ailleurs dans ce monde. Elle avait su chasser ses cauchemars mais en revenant ici il espérait un jour pouvoir le faire lui-même et s’en débarrasser une fois pour toute.

- Je ne sais pas ce que le futur nous réserve mon frère, mais moi j’ai plutôt l’impression d’avoir fait mon temps. confia-t-il avec un petit rire amusé. Après tout ils n’étaient plus vraiment des jeunes hommes et sous le regard chaud de Ra, Asim ne se voyait pas vraiment batifoler comme il avait pu le faire sous un ciel sombre. Je me saurais me contenter de musique et d’un bon bouquin ! conclu-t-il plus en plaisantant qu’autre chose en prenant une nouvelle gorgée de bière.



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L’écouter, c’était comme lire une nouvelle histoire. Kafele aimait s’y projeter, envie ces instants, il culpabilisait un peu à cette idée. Après tout, envier un exile était une idée un peu absurde mais il enviait surtout cette capacité qu’avait Asim d’avoir pu trouver quelque chose d’infiniment bon dans son malheur. La musique, l’amour, la passion. Là où lui avait encore la sensation de marcher à l’aveugle et de chercher sa voie. Il se perdit dans le récit de son frère, buvant une gorgée ou deux en même temps que celui-ci. Il tentait d’imaginait à quoi pouvait ressembler cette Eleanore, il la voyait avec un visage rond, doux, des cheveux auburn et de multitude de tâche de rousseur. Une peau aussi blanche que le lait et sur lequel il suffisait de poser un regard pour en imaginer toute la douceur et sentir l’envie d’effleurer de ces doigts celle-ci.

Il imagina Paris, et une jeune femme pétillante qui tentait de se faire comprendre auprès d’un Egyptien, qui partageait avec celui-ci ses coins préférés, loin des lieux touristiques. Elle lui offrait l’authenticité de sa vie. Son esprit s’imaginait une nouvelle histoire, s’écrivant son propre roman d’amour alors qu’il revenait doucement à la réalité en même temps que se terminait le récit d’Asim sur ce sujet. Il roula légèrement des yeux en écoutant les paroles de son frère, comment pouvait-il dire qu’il avait fait son temps ? Loin de s’en offusquer, sa remarque l’avait surtout amusé et sa façon d’avoir levé les yeux au ciel n’avait rien de désagréable.

« J’espère voir arriver le deuxième jour le plus important de ma vie »

Admit-il en faisant référence aux premiers mots du livre. Malgré tout, il comprenait les paroles d’Asim, il pourrait probablement se contenter de vivre dans sa petite routine mais ce qu’il venait d’admettre était tout aussi vrai. La routine avait quelque chose de rassurant pour Kafele mais une part de lui-même espérait qu’un jour il puisse sincèrement dire et penser "je suis heureux". Bien qu’il ne se considérait comme malheureux, il savait aussi qu’il n’était pas pour autant heureux. Le silence retombait légèrement entre les deux protagonistes et en remarquant le temps qui avait défilé depuis qu’ils étaient ici, Kafele redoutait à présent le départ prochain d’Asim. Il chercha à rompre le silence, pour s’assurer qu’il retarderait ce moment le plus possible.

« La musique dans le livre…A une certaine importance… »

Précisât il en portant ses yeux sur le roman.

« Même si je ne connais pas vraiment les titres auxquels ils font référence »

Passant sa main à l’arrière de son cou pour se masser légèrement en se pinçant les lèvres.

« Tu les connais peut-être toi ? »


CSS par Gaelle

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Asim ne savait pas quoi attendre pour lui-même. Il ne dirait pas s’être lassé de sa vie de paria mais il espérait trouver quelque chose de différent maintenant qu’il avait retrouvé sa place parmi les siens. Quoi exactement, il n’en avait aucune idée. Il ne préférait pas en attendre ou en demander trop car rien que revenir avait déjà été le plus grand des cadeaux.
Pour Kafele en revanche, le protecteur s’amusa à en espérer bien plus. Il n’était pas difficile en le connaissant un peu d’entrevoir un futur rayonnant. Son passé avait été si sombre et malgré cela il avait renoncé à la violence et s’efforçait chaque jour de faire le bien autour de lui. Asim voulait le voir aussi heureux que le sourire chatoyant qu’il aimait montrer laisser à penser. Il le méritait bien et témoin de sa détermination et de sa sincérité, son frère ne douta pas qu’il finirait par l’être.

- Et moi donc. agréa-t-il sans prendre la peine de préciser que c’était pour celui qu’il avait devant les yeux qu’il espérait voir ce jour arriver. Lui-même avait déjà eu ses opportunités et ses doutes.

Il puisa à nouveau dans sa bière en s’amusant à imaginer ce que pouvait lui révéler ce deuxième jour le plus important de sa vie. Bien que cela puisse être n’importe quoi, Asim aima penser que la raison de la naissance de Kafele se révélerait être l’amour. Ce n’était pas seulement à cause de son livre et de son contenu mais aussi de part la proximité du Fils de Ra avec la Prêtresse du Temple, Eshe. La vieille femme aveugle rayonnait d’amour car elle ne voyait pas avec ses yeux mais avec son coeur. Ce fut elle qui su reconnaître en Kafele un Fils de Ra comme Rê avait su le faire pour Asim. L’amour, qu’il vienne d’un amant, d’une mère ou d’un frère était le plus doux des bonheurs.
Le protecteur laissa l’alcool baigner ses pensées sans se rendre compte qu’il arrivait à la fin de sa bouteille et peut-être de cette soirée si plaisante. Kafele, lui le remarqua pourtant et trouva de quoi relancer la conversation. Musique fut bien le mot magique pour faire revenir Asim et raviver son enthousiasme.

- Ah oui ? Lesquels sont-ils ? demanda-t-il en se redressant, le regard pétillant de curiosité et d’entrain. Je les connais peut-être ! En fait, je pourrais même te les jouer ! ajouta-t-il en gigotant sur son coussin avec excitation.


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Comme le prédisait Asim, Kafele ignorait complètement que lorsqu’il lui répondit, l’espoir dans sa voix était exclusivement pour lui-même. Il se contenta simplement de sourire franchement en pensant naïvement que son frère espérant aussi cette "seconde naissance". Pourtant, l’égyptien pensait que son frère avait déjà eu ce second jour important dans sa vie. La marque qu’il portait sur le bras en était, aux yeux de Kaf’, un signe indéniable. Le dévouement de celui-ci pour Rê était connu de tous et la mère avait beau voir cela d’un mauvais œil parfois, personne ici ne remettait en doute la loyauté et la fidélité du sorcier. La seule chose qui manquait à certains, était la capacité à pardonner tout simplement. Kafele n’avait jamais tenu Asim pour responsable de quoi que ce soit, peut-être était-ce facile pour lui, il n’avait pas vécu cela de l’intérieur et était arrivé après l’erreur de jugement de celui-ci mais il ne comprenait simplement pas comment on pouvait sincèrement en vouloir à quelqu’un qui avait espérer pouvoir écourter cette guerre.

Sa crainte de la nuit et de la solitude le poussa à prolonger ce moment aussi longtemps que cela lui était possible. Il n’avait plus de bière à offrir, la bouteille d’Asim était vide et la sienne ne tarda pas à l’être lorsqu’il en but les dernières gorgées. Il piqua à vif l’intérêt de son frère lorsqu’il parla de musique ce qui détendit immédiatement le jeune homme qui chercha alors les titres dans sa mémoire.

« Summertime ainsi que Me and Bobby McGee de Janis Joplin, Dazed and confused de Led Zeppelin… »

Il venait probablement de massacrer les titres avec son accent égyptien mais cela n’avait pas d’importance, il cherchait d’autre titre en se rendant compte qu’en réalité…C’était les trois seules références dans tout le roman. Malgré tout, il n’en démordait, ces trois morceaux avaient chacun leur importance et marquait un moment important du livre mais il n’en restait pas moins qu’il n’y en avait que trois et à présent il redoutait l’éventuelle déception d’Asim. Se tournant vers lui, il n’en perdit pas pour autant son sourire.

« Alors, tu connais ? »

Et si tel avait été le cas, on pouvait lire dans ses yeux qu’il était particulièrement curieux à l’idée d’entendre chacun de ces morceaux.


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Asim n'eut aucun mal à reconnaître les trois chansons et surtout le nom des célèbres artistes malgré l’accent très prononcé de son frère. Lui aussi avait longtemps bataillé avec celui-là et bien qu’aujourd’hui il était bilingue et même plus, l’anglais Egyptianisé lui était aussi familier que sa langue natale.

- Si je connais ? Ce sont de vrais classiques par delà l’Atlantique ! s’amusa-t-il avec enthousiasme et excitation.

La simple mention de ces titres replongeait le paria dans ses années d’exil en Amérique. Le frétillement d’un pays jeune pouvant se ressentir à chaque coin de rue. Les gens se pressaient comme s’ils se savaient sur une île ballottée par l’océan au destin incertain. Ils avaient la fièvre de vivre, la fièvre de l’argent, la fièvre de l’amour, la fièvre du pouvoir mais aussi la fièvre de la musique.
Un bar de la Nouvelle Orléans où les gens dansent et se pressent à la moindre note de saxophone et ou le temps d’une chanson tout s’arrête enfin. La voix langoureuse d’une femme au teint chocolaté s’élève avec volupté comme les filets de fumées des cigares encore allumé qu’on a posé sur le cendrier.

Summertime…
And the livin’ is easy.
Fish are jumpin’ and the cotton is high…


La voix d’Asim s’éleva avec puissance mais douceur, comme un vent chaud caressant doucement les murs épais du le Temple de Ra qui se couchait lentement après le Soleil. Il n’avait pas la langueur d’une femme séduisante aux longs cils lourds mais son coeur emplissait la chanson de ses propres sentiments. Les yeux clos, il laissa s’exprimer un brin de mélancolie et de nostalgie mais surtout beaucoup de douceur, de tendresse et de réconfort pour ceux qui peinaient à trouver le sommeil. Le tout emballé dans une voix caressante et légèrement rauque d’un homme venant de loin et qui avait beaucoup voyager pour leur rapporter cette chanson, comme dans un paquet abîmé par le voyage mais qui avait su protéger son contenu.

Your daddy’s rich and your ma is good-lookin’
So hush little baby don’t you cry.


Car c’était bien là un genre de berceuse, peut-être pas dans sa forme si blues and jazz qui s’adressait plutôt aux adultes avertis, mais dans sa signification. Un chant de réconfort de quelqu’un qui connaissait bien le monde et sa noirceur pour un petit quelqu’un qui ne s’en est pas encore rendu compte. Dans le contexte américain, c’était celui de l’esclavage qui avait si longtemps opprimé le peuple qui avait su faire naître cette si belle musique.

One of these mornings you're gonna rise up singing
Spread your wings and fly to the sky


Avec le temps le sens des paroles avait surtout laissé place à un air que beaucoup connaissaient là bas, mais pour l’étranger cela ne lui avait pas échappé. Bien que cela parlait de gens et d’un contexte qu’il ne connaissait pas, il ne put s’empêcher de se laisser toucher pas son émotion. Plusieurs fois, il s’était même surprit à la chantonner lorsqu’il veillait de longues heures sur le jeune Rê pour apaiser ses songes tumultueux et se donner un peu de baume au coeur et d’espoir.

'Til that morning, there’s nothin' gonna harm you
With Mama and Daddy standin' by
With Mama and Daddy standin' by


Asim laissa sa voix mourir doucement, profitant lui-même de l’écho envoûtant qu’elle laissait derrière elle avant de rouvrir les yeux et de retrouver son sourire habituel. Il reposa sa bière vide sur la petite table de Kafele avant de se tourner vers son hôte avec gentillesse et bienveillance.
Il se doutait bien que celui-ci n’était pas pressé de se retrouver seul et bien franchement lui non plus. Mais il avait vécu bien assez de nuits pour savoir qu’il ne pourrait pas y échapper ou la repousser indéfiniment. Il espérait néanmoins que sa voix ai pu l’apaiser et l’accompagnerait éventuellement dans ses songes. Ou peut-être accompagnerait-elle désormais l’histoire de son livre préféré ?
Asim se souvint alors qu’il allait justement l’emprunter au moins une nuit pour pouvoir découvrir dans quel contexte étaient mentionnées ces chansons. Il se sentit légèrement coupable de devoir partir en laissant Kafele seul et dépossédé de son bien le plus précieux. Peut-être devrait-il l’accompagner juste cette nuit ?

- Pour ce qui est des deux autres chansons… Je vais avoir besoin d’un guitare. précisa-t-il avec délicatesse et un nouveau sourire affectueux.

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L’enthousiasme de son ami le fit sourire de plus belle. Il connaissait ces titres ! Ce qui titillait directement sa curiosité, il avait déjà eu le loisir d’entendre la voix d’Asim lorsqu’ils étaient encore à l’extérieur et se dirigeait ici et une nouvelle session de chant ne lui déplairait pas. Son regard en était presque devenu insistant, maintenant qu’il avait dit qu’il les connaissait, il s’attendait à voir Asim les lui interpréter. Et il ne se fit pas prier plus longtemps avant que son chant n’emplisse une nouvelle fois les lieux.
Les premières paroles lui permirent de savoir de quelle chanson il s’agissait et si dans le roman c’était une petite fille de cinq ans qui chantaient faux dans une prison, il était bien heureux de l’entendre de la bouche d’Asim. Un frisson parcourut son corps alors qu’il se perdait dans la contemplation de son frère. Cette voix…Se disait-il en l’écoutant, ne pouvant s’empêcher d’imaginer la première scène du roman.

Il n’avait rien d’un Biker beaucoup plus vieux que le chanteur, et ne souhaitait d’ailleurs nullement le devenir mais c’était comme s’il pouvait comprendre un peu plus encore cette petite étincelle qui s’était faite ce jour-là entre les deux protagonistes du roman. Son cœur battait de plus en plus vite, fixait le mouvement de ses lèvres et la profondeur de son regard lorsqu’il chantait. Il ne lui avait pas menti en disant qu’il avait trouvé une forme de salut dans la musique et il arrivait aisément à faire partager ce sentiment à Kafele. Il serait bien resté là à l’écouter toute la nuit tant cette chanson semblait alléger ses épaules et son cœur de toute sa culpabilité et de ses sombres souvenirs.
Accoudé contre le canapé derrière eux, il ne remarqua pas que son souffle s’était coupé alors que sa voix l’emplissait d’une sensation chaleureuse. Sa peau se couvrait de chair de poule et il lui était impossible de déverrouiller son regard d’Asim.

Mais toute chose avait une fin, et cette chanson ne faisait pas exception. Lorsque sa voix laissa à nouveau le silence reprendre ses droits dans les appartements de Kafele, il souffla tout l’air qu’il avait bloqué dans ses poumons et ne put s’empêcher de laisser échapper un « wow » aussi impulsif que sincère. Se rendant compte qu’il était resté plusieurs longues secondes sans respirer, il laissa le temps à ces poumons de retrouver un rythme régulier. Il se sentait légèrement euphorique, l’effet de la chanson et probablement aider par la bière. Pour le reste des titres, il lui faudrait une guitare et en une seconde, l’expression de Kafele se changea en quelque chose de presque similaire à de la panique soudaine.

« Oh non, j’en ai pas »

Il semblait prit au dépourvu sur le moment, comment faire rester Asim s’il n’avait pas de quoi lui fournir cet instrument pour le faire chanter une nouvelle fois ? Il se serait presque maudit d’avoir que le strict minimum en cet instant précis. Reportant son attention sur l’egyptien, il lui demanda un peu précipitamment :

« Tu en a une ? »

Là sur le moment, l’égyptien semblait prêt à tout ou presque pour entendre les deux autres morceaux. Attisé par sa curiosité naturelle et son indéniable envie de faire perdurer cette soirée aussi longtemps qu’il le pouvait.


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La panique soudaine de Kafele le prit au dépourvu. Il se doutait bien que ce dernier n’avait pas de guitare ou en ferait apparaître une comme par magie. C’était une suggestion, une invitation à ne pas se quitter tout de suite et continuer la soirée chez lui. Ce n’avait peut-être pas été assez explicite mais ce qui était clair, c’était l’enthousiasme et l’envie criante de l’Egyptien à ne pas s’arrêter là. Asim explosa a nouveau de rire, attendrit par l’innocence de son frère, amusé de sa fébrilité et joyeux le voir partager son amour pour la musique. Il dû prendre plusieurs seconde pour retrouver son calme bien qu’il n’était pas dans son intention de laisser Kafele plus longtemps dans son incompréhension.

- Bien sûr que j’en ai une ! finit-il par dire tout en essuyant une larme d’hilarité du coin de ses yeux. Plusieurs même. Oh mon frère comme tu me fais rire. confia-t-il bien que c’était évident.

Il se releva en tenant le livre de Kafele contre son ventre, chassant ses derniers hoquets de rire et poussa un long soupir apaisant.

- Viens mon frère. Invita-t-il d’un ton enthousiaste et encourageant. Ce soir je jouerais tous les morceaux que tu voudras.

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Devant l’hilarité d’Asim, l’homme se senti à la fois terriblement mal à l’aise et particulièrement heureux de pouvoir fournir autant de joie chez quelqu’un. Il percevait un peu de moquerie mais pas la sombre image de celle-ci, plutôt quelque chose d’enfantin, de sincèrement bon même si cela produisait chez lui une sensation désagréable d’être gêné mais parce qu’il s’agissait d’Asim, cela ne le mettait pas spécialement en colère et de toute façon…Il avait renoncé à la violence et à tout ce qui s’y approchait depuis qu’il avait retrouvé les murs du Temple de Ra. Son rire avait au moins la faculté de lui faire oublier le poids de la nuit sur ses épaules et le rassurerait quant à la possibilité qu’il reste en sa compagnie.

Il en avait plusieurs et bien qu’il n’avait toujours pas compris que depuis le début, son frère tentait de l’inviter, Kafele lui se senti soulager de ne pas devoir lui demander s’ils ne pouvaient pas se rendre chez lui pour pouvoir jouer. Il se leva, peu après lui.

« Vraiment ? »

Demanda-t-il avec le ton d’un enfant pas complètement certain de ce qui se passait. Il s’apprêtait à prendre les devants avant de faire marche arrière. Il prit quelques minutes pour ranger la nourriture, il n’aimait pas le gâchis et il était plus que probable qu’il propose une partie de ses victuailles à Eshe ou encore au plus démunis d’entre eux.

« Tu en veux ? »

Demanda-t-il machinalement, prêt à lui préparer un panier sur le côté s’il le souhaitait. Dans tous les cas, il le suivit jusqu’à son appartement après ce petit moment de rangement.
Arriver sur les lieux, il découvrit un endroit diamétralement opposé à son lieu de vie. Il y avait tellement de chose à voir qu’il se retenait pour ne toucher à rien. Il se sentait à la fois émerveillé et un peu oppresser par tant d’objet. Son regard cherchant celui d’Asim. Ils s’installèrent et comme promis, il lui joua autant de morceau que le réclamait Kafele. Parfois, lorsqu’il arrivait à comprendre et enregistrer les paroles d’un refrain répétitif, il se mettait même à pousser la chansonnette avec lui. Les minutes défilaient, il en réclamait d’autres, des nouvelles, tentant d’épuiser le répertoire d’Asim mais objectivement, il s’épuisa le premier, s’assoupissant lors d’une chanson plus douce que lui interpréta l’égyptien.

Il s’était réveillé brusquement, non pas à cause de cauchemar brutaux mais parce que sa conscience lui rappela cette soirée et le fait qu’elle ne s’était pas terminée avec un au-revoir ou autre mais simplement parce qu’il s’était endormi. Se frottant le visage de ses mains, il laissa échapper un petit rire, se moquant de lui-même et du fait qu’il n’avait pas été capable de lutter contre le sommeil obligatoire que réclamait son corps mais ce fut le souvenir de cette soirée qui le mit de si bonne humeur.

Retournant à son quotidien, il partagea cette soirée avec Eshe autour de leur traditionnel thé, cette femme qui était bien plus qu’une simple mère de substitution, il lui était incapable de mentir ou de lui cacher quoi que ce soit et c’était d’autant plus vrai lorsqu’il avait quelque chose d’aussi beau à partager qu’une excellente soirée et une nuit sans cauchemar. Elle avait alors placer sa main sur sa joue et lui avait simplement répondu « Je suis heureuse ».
Son cœur s’était emballé devant cette déclaration, s’enveloppant dans ce qu’il avait l’impression d’être une douce chaleur agréable au creux de sa poitrine.

Tout ce qui était sortie de cette soirée avait été la promesse de suivante, parce qu’il voulait entendre d’autres chansons, parce qu’il voulait lire d’autres livres, parce qu’il voulait l’écouter lui raconter d’autres histoires ou encore l’entendre partager ses impressions sur le roman qu’il lui avait partagé. Partagé…C’était bien tout ce qu’il souhaitait à vrai dire…Partagé encore, des rires, des farces, des bons comme des mauvais souvenirs, des regards, des sourires, des avis, des craintes, des moments simples.


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