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okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996
Saïd ferma les yeux, laissant l’eau chaude le laver de la sueur, du reste de fatigue et de ses tracas. Comme pendant la guerre, il savait qu’il se trouvait dans une période de sa vie ou il ne pourrait profiter que très peu de moments de paix et de calme. Alors il profita de cette douche aussi simple et anodine pour ne laisser vibrer en lui que le bien-être et le soulagement que lui avait procuré de retrouver Zoya. Profitant peut-être un peu trop du vide qu’il faisait dans son cerveau, il ne l’entendit pas s’agiter et se débattre dans l’autre pièce. Sans nulle doute qu’au fil des années il avait apprit a ignorer et a assimiler les sons qu’elle pouvait produire comme faisant partit de son environnement naturel. Il n’y avait personne d’autre dans l’appartement et cela lui suffit pour ne se rendre compte du problème que très tard, lorsqu’elle s’échoua sur le sol de la salle de bain, complètement paniquée.

- Zoya ! appela-t-il en sentant la panique l’écraser soudainement lui aussi.

Instinctivement, il la prit dans ses bras et serra ses poignets pour l'empêcher de s’agiter dans le vide. Il s’assit sous la douche en la serrant contre lui mais cela ne lui permit que de sentir a quelle point elle était froide et chevrotante.

- Qu’est-ce qu’y a ? Qu’est-ce qu’y a ! demanda-t-il violemment en prenant son visage pour la forcer a le regarder et lui répondre plutôt que de s’affoler devant un fantôme. Je suis la ! Je suis la… souffla-t-il plus faiblement en venant l’embrasser pour le lui prouver et la ramener a lui mais cela ne semblait pas être très efficace.

Le clapotis de l’eau sur leur visage lui rappela les quelques secondes qui avaient précédées, ce moment de paix, trop court, trop égoïste a son goût. Il serra Zoya un peu plus contre lui en embrassant son front, ses cheveux, cherchant a la protéger de ses bras faute de savoir comment et contre quoi la défendre. Il pouvait sentir en lui quelque chose de bien différent de ce qu’il avait pu ressentir pendant la guerre. Au delà de la fatigue et des nombreuses années qui s’accumulaient sur ses épaules, il pouvait sentir la colère lui ronger les entrailles mais très différente de la rage qui l’excitait tant. Une colère lourde et lasse, amer et frustrante qui lui écrasait la trachée et qui lui donnait envie de crier et de pleurer même.
Ne pouvaient-ils pas avoir le droit a un peu de paix pour une fois, un peu de tranquillité et de bonheur ? Cela n’avait jamais été leur style et ils s’en étaient contentés, ils l’avaient embrassé pendant si longtemps comme une seconde nature : l'excès, le danger, l’adrénaline, la haine, la rage et la folie. Mais il n’en pouvait plus, il n’en voulait plus. Il s’était longtemps dit qu’il n’avait besoin que de Zoya dans sa vie pour tout supporter mais aujourd’hui il comprenait que c’était différent. Il ne voulait que elle et rien d’autre. Il la voulait elle dans cette douche comme dans ce lit et que rien d’autre ni personne n’existe en dehors de ça.
Il l’embrassa fébrilement en se retenant de mêler ses larmes aux gouttes de la douche car il savait très bien que ça ne pouvait pas être si facile que cela. Il y aurait toujours les autres, il y aurait toujours ce monde dans lequel ils n’appartenaient pas et dans lequel ils n’auraient peut-être jamais leur place. Peu importe ce qu’ils feraient, peu importe a quel point ils s’acharnaient. Cela avait été ce qu’il y avait de plus beau entre eux ; Seuls au monde mais seuls ensemble. Mais aujourd’hui cela ne suffisait plus pour les protéger du reste. Ni pour elle, ni pour lui.

Ali réapparu dans le petit salon de l’appartement en réajustant nerveusement ses habits locaux sans oser s’approcher ou lever les yeux vers la chambre en se remémorant la mise en garde de son petit frère.
- Saïd ? Je… appela d’une petite voix gênée.
Celui-ci redressa soudain la tête en entendant la voix de l’Egyptien.
- Sen ! appela-t-il désespérément et en une fraction de seconde celui-ci se trouva au coté du couple en découvrant leur détresse.
L’adrénaline avait immédiatement ramené le soldat qui identifia le danger en un clin d’oeil. Sans se soucier de la nudité de l’eau de la douche ou de la nudité, il plaça ses mains encore embaumées de la chaleur d’Egypte sur le visage de Zoya avec fermeté mais douceur. Il ferma les yeux, étendant autour de son esprit une bulle qui saurait la protéger de toute agression externe. Une pratique qu’il avait du apprendre, maîtriser et utiliser a plusieurs reprise pendant sa propre guerre mais il se rendit rapidement compte qu’il se fourvoyait. Le conflit se passait a l’intérieur de l’esprit de l’Anglaise. Cela aussi il connaissait mais il ne savait pas aussi bien le soigner. Pourtant il n'ôta pas ses mains chaudes des joues de la femme tourmentée, ni n’ouvrit les yeux et se concentra un peu plus.

- Zoya. appela-t-il simplement pour essayer de capter un fragment de son esprit et de son attention auxquels il pourrait se raccrocher.

Des qu’il le put, il s’agrippa a son esprit et la tira pour venir l’envelopper dans un songe doux et chaud pour chasser la noirceur. Elle put voir le ciel bleu, la ville baignée par le soleil et le murmure joyeux de ses habitants. A travers Ali, elle put sentir le soleil d’Héliopolis étreindre son corps avec bienveillance et la brise fraîche et oxygénée du matin venir la saluer. Non loin, des voix et des rires appelèrent son attention.
Pour chasser le mensonge des cauchemars, Ali ne su que lui apporter la vérité pour cela le dernier souvenir que elle et Saïd avait su lui offrir cette nuit ou plutôt ce matin. Ensemble dans ce souvenir, il quittèrent la salle de bain de son apparemment pour retourner dans la chambre a coucher ou jubilaient une jeune femme et un enfant, tels deux enfants en réalité. Zahra et Elliot, le matin meme. Ali lui répondit et le garçon se retourna vers lui et Zoya put revoir le visage juvénile et heureux de son fils.
Il savait qu’il y avait une raison pour laquelle elle avait laissé Elliot au Temple de Ra, une raison pour laquelle dans ce songe c’était les bras de sa femme et non ceux de Zoya qui enveloppaient le petit corps du garcon. Mais il voulait lui rappeler que cette raison n’était pas la peur, pas le froid et la haine que ni elle ni Saïd ne parvenaient a fuir. Il l’avait comprit a travers ses mots et ses cris que malgré leur différence, cette femme comprenait peut-être mieux que Saïd lui-même, ce qu’il espérait pour lui. Cette vie sous le Soleil d’Egypte, entourés des murs rassurants du Temple de Ra, heureux, en famille. Voila ce qu’il espérait pour son petit frère et peut-être bien finalement pour cette femme qui détenait son coeur.
Il ne lui montrait pas cela pour lui rappeler qu’elle avait laissé son fils aux soins d’une autre femme dans un pays si lointain ou lui montrer ce dont elle pensait priver l’homme qu’elle aimait en lui faisant quitter son pays natal, mais pour lui prouver que ce pour quoi elle se battait n’était pas si fragile et flou, que son rêve était atteignable, la, a portée de main mais aussi qu’elle avait fait le bon choix en choisissant de se battre pour elle, pour lui, pour eux.

S'apprêtant a la lâcher et la libérer, il sentit son propre esprit tiré par une dernière pensée, un dernier souvenir. Il ne su si c’était pour la rassurer et lui donner un peu plus de courage ou plutôt pour se rassurer lui-même qu’il partagea un dernier souvenir du matin même. Re apparu devant eux, frêle comme toujours mais plus lumineux que jamais dans leur esprit. Ses grands yeux se posant sur Ali semblèrent se poser sur Zoya elle aussi et il eu un petit sourire mêlés de beaucoup d’émotions différentes.
N’oublie pas. Tu n’es pas seul. Appelle, et nous viendrons. affirma-t-il avec douceur et la fermeté de cette promesse s’illustra plutôt dans le regard sans détour et bienveillant d’Asim a ses cotés.

L’Egyptien retira enfin ses mains du visage de l’Anglaise et souffla un coup pour retrouver le confort de sa propre tête avant de rouvrir les yeux.

okMJ

NPC Amy
NPC Amy
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Elle pouvait entendre le moindre de ses reproches, la pression sur sa gorge et voir dans ses yeux toute la haine mais surtout la déception. Et dans cette salle de bain, elle ne vit pas Saïd, il n’y avait qu’elle et Maugrey. Loin de se rendre compte qu’elle s’était assoupi et que les cauchemars devenaient de plus en plus fort et de plus en plus réel. Ce n’est qu’au bout de longue minute de lutte, à supplier de lui pardonner, qu’elle entendit cette voix l’appeler et qu’elle se sentie soudainement partir loin. Elle ne comprit pas plus ce qui lui arrivait mais son corps profitait de ce répit à la seconde où il lui offert. Inspirant soudainement et profondément, son cœur commençait doucement à retrouver un rythme plus viable alors que ses mains avaient cessé de tenter de se battre contre le vide. Cette chaleur, cette douceur, elle retrouva le visage de Zahra, son sourire et sa bienveillance naturelle mais plus que tout, ce fut le visage d’Elliot qui sut l’attirer.

Et bien qu’elle eut envie de l’appeler, de l’attraper et de le prendre à nouveau dans ses bras, rien de tout cela ne se produisit. Simple spectatrice, elle ignorait qu’il s’agissait là qu’un souvenir mais la beauté de cette scène lui apporta tant d’espoir qu’elle ne senti pas que ses larmes étaient à présent produite par la joie. Son fils semblait heureux, et c’était tout ce dont elle avait besoin de savoir. Elle avait fait des mauvais choix dans sa vie mais il y en avait deux qu’elle ne voulait pas regretter et qu’elle ne regretterait jamais. Elle retrouve la premier lorsqu’elle rouvrit les yeux et le second se trouvait loin d’elle mais heureux, avec une famille…
C’est en voyant Ali ensuite qu’elle comprit la nature de cette vision et bien qu’elle aurait voulu trouver la force de le remercier, en cet instant, elle ne fit que chercher un peu plus les bras de Saïd. Elle s’y lova, s’emparant de sa chaleur et de sa peau contre la sienne. Retrouvant peu à peu conscience de la réalité. La courbe de son nez épousant celle de la gorge de l’ancien serpentard, elle profita de ces secondes de paix.

Elle ne savait pas vraiment si elle s’était endormie ou si c’était tout autre chose et ce fut bien pour cette raison qu’elle garda le silence, parce qu’elle ne savait pas quoi dire, parce qu’en réalité, elle ne savait pas ce qui s’était passer à l’extérieur, elle s’était coucher dans ce lit et s’y retrouvait à nouveau. Effrayée parce qu’elle ne pouvait expliqué, ou effrayée à l’idée de devoir lui dire, elle préféra garder le silence, finissant par simplement quitter ses bras pour l’embrasser, le temps d’une seconde. Se rappeler de la présence d’Ali lui fit jeter un œil à celui-ci par réflexe, attrapant les draps pour cacher sa propre nudité. Zoya n’était pas du genre pudique, elle ne l’avait jamais été mais elle ne voulait pas manquer de respect à Zahra, bien qu’elle n’était pas physiquement là, son souvenir était bien présent dans son esprit.

« Je… » Elle fronça les sourcils, hésitant une seconde à demander ce qui s’était passer mais ce sentir stupide, elle détestait ça aussi. Un peu paumée, elle préféra plutôt se tourner vers Saïd, comme si le regarder lui aurait permis de trouver des réponses. Elle baissa la tête, tendant une main vers son t-shirt. « Merci, je suppose… » et elle ne sut pas vraiment ce qui l’énervait le plus entre l’idée de ne pas savoir ce qui s’était réellement passer, ce qu’ils avaient vu et son sentiment de faiblesse.

« Je vais m’habiller »

Dit-elle dans un désir de fuite, juste le temps de quelques secondes. S’enroulant un peu plus dans les draps, elle attrapa le reste de ses vêtements avant de se diriger vers la salle de bain. L’eau y coulait encore ne faisant que lui donnait que de bref indice sur ce qui avait pu se dérouler. Elle éteignit le robinet avant de s’habiller en quatrième vitesse, de s’observer dans le miroir. Elle s’aspergea d’eau, tentant de retrouver un peu plus ses esprits. L’image de Maugrey encore imprimer dans sa tête, elle cru le voir derrière elle lorsqu’elle reposa ses yeux sur le miroir mais elle ne trouva que le mur lorsqu’elle se retourna. Elle perdait probablement la raison…
Poussant un soupire, elle finit par retrouver les autres…Mais là encore, elle ne sut quoi dire, quoi demander, alors elle fit ce qu’elle faisait machinalement, chercher son paquet de cigarette et de quoi en allumer une. Tendant ensuite le paquet aux autres personnes présentes. Alors elle se concentra sur l’une des choses qui lui avait fait du bien.

« Elliot va bien… »

okMJ

NPC Eli
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La jeune femme revint a elle et lorsqu’elle ouvrit les yeux Saïd l’enlaça un peu plus et ferma en se concentrant son le contact de son corps et de son esprit à l’intérieur et de son amour pour se rassurer. Il ne savait pas ce qu’il venait de ce passé et bien qu’il savait qu’il devrait encore s’en inquiéter et se poser des milliers de questions il se raccrocha plutôt à ces quelques secondes de soulagement et de paix. Ils s’embrassèrent et Saïd en oublia presque la présence de son frère mais Zoya elle s’en rappela rapidement et vint se couvrir pudiquement. Cela les amusa discrètement tous les deux mais les rassura un peu plus. Elle était bien de retour parmi eux.

- Vous m’avez aidé à me souvenir pourquoi j’étais là. C’est bien normal pour moi d’en faire de même avec vous. expliqua humblement Ali avec un regard pour son petit frère en espérant que cela puisse clarifier ce qu’il venait de se passer pour lui aussi.
Il en profita pour détourner le regard et laisser la jeune femme aller s’habiller sans devoir se soucier de le gêner. Saïd la laissa filer un peu à contre coeur mais en profita lui aussi pour récupérer un boxer et un pantalon pour s’en vêtir avant de se retourner vers Ali. Il était revenu vite, il avait bonne mine, il avait bien réagit. Saïd voulu lui dire tout cela et le remercier en prime mais ce petit épisode mystérieux et choquant l’avait un peu trop bouleversé pour qu’il parvienne a reprendre la conversation comme si de rien était.
Zoya fini par revenir, prenant son paquet de cigarette pour s’en griller une et machinalement Saïd en prit une lui aussi sans pourtant la porter à ses lèvres.

- Il va bien oui. Et il parle mieux Egyptien que toi. nargua très légèrement Ali en souriant à son petit frère dont il devinait le trouble.
Saïd grimaça mais sans trouver les mots pour se défendre. Il appréciait l’effort pour le faire rire et retrouver ses moyens mais il ne parvenait pas à passer à autre chose alors il finit par demander un peu timidement.
- Zoya, qu’est-ce qui s’est passé ?
- Des cauchemars. coupa pourtant Ali pour éviter à l’Anglaise de devoir répondre. Ce n’est pas bon de ruminer. justifia-t-il simplement.
Il avait eu un aperçu de ce qu’il se trouvait dans sa tête et perçu des échos de ce dont elle pouvait s’accuser et bien qu’il ne connaissait pas l’homme dont il s’agissait, il connaissait assez bien ce genre de songes et de sentiments. Il était difficile voire impossible de s’en défaire et la seule chose qui leur restait à faire était de détourner leur regard du passé vers l’avenir.
- Alors ? Tu l’as trouvée. Et maintenant ? demanda-t-il alors à Saïd en jetant un petit sort pour allumer la cigarette de son frère.
Saïd s’agita doucement, un peu prit au dépourvu mais comprit de l’attitude d’Ali qu’il valait mieux pour eux de passer à autre chose. Il prit une bouffée de nicotine pour chasser sa propre angoisse.
- On… stoppe la guerre ? On sauve le monde ? J’sais pas moi. répondit-il en haussant les épaules d’un air nonchalant en essayant de ne pas trop paniquer en se rendant compte qu’il n’avait en effet aucune idée de quoi faire ensuite.
Ali soupira en s’approchant de lui. Il posa une main sur sa tête de mouton et le poussa en le faisant tomber sur le matelas pour l’embêter et le rappeler un peu à l’ordre. L’Egyptien se retourna alors vers l’Anglaise et un léger voile se posa immédiatement sur son visage taquin. Il y avait encore de la distance entre eux mais Ali fit attention à ne pas perdre son petit sourire bienveillant.
Il savait que c’était elle la raison pour laquelle son petit frère était revenu en Angleterre, elle qu’il voulait à ses côtés dans cette guerre dont il parlait. Et il savait qu’elle voulait rester ici à se battre, à tel point qu’elle était allée jusqu’à se séparer de son enfant. Il se doutait qu’il n’aurait pas plus d’impact sur elle que sur son petit frère mais c’était peut-être bien la première fois qu’ils se parlaient de façon civilisée en tant que deux personnes appartenant au même camp. S’ils devaient être du même camp, ils devraient pouvoir se faire confiance et pour cela, se comprendre. Pour se pousser à parler Ali se remémora les mots qu’il avait échangés avec sa propre femme la veille.
- Ce n’est pas une faiblesse… d’attendre que le combat vienne à nous. Tu n’as pas à chasser les ombres lorsque le Soleil brille encore au dessus de nos têtes. Elliot va bien, il t’attend. Et si Saïd revient au Temple, tu seras la bienvenue toi aussi. confia-t-il avec douceur sans cherche à convaincre plus qu’exprimer simplement son ressenti.
- Je ne dis pas que je ne me battrais pas avec toi. Ou que je ne me battrais pas pour toi. Ta famille est la mienne. Mais… Est-il si nécessaire pour nous de se battre ?

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278
Elle n’avait rien trouvé à lui répondre, à vrai dire, bien qu’elle n’était pas mécontente qu’il ait cessé de vouloir continuellement sa mort, elle n’en restait pas moins méfiante et surtout…Elle ne voyait pas ce qui avait véritablement changé les choses. Le collier ? Il lui avait offert un sursis plus qu’autre chose aux yeux de Zoya. Alors elle ne fit qu’acquiescer avant de disparaitre pour s’habiller. Elle revint, brisant d’elle-même le silence, la taquinerie d’Ali aurait pu la faire sourire si elle n’était pas encore troublée par ce qui venait de se passer et elle n’était pas la seule dans cet état. La question de Saïd suivit aussitôt de la réponse d’Ali lui fit comprendre que cet homme c’était retrouvé dans sa tête durant une seconde ou plus. Elle fixa l’ainé, supportant difficilement l’idée qu’il ait pu voir sa culpabilité.

Mais il préféra entrer dans le vif de sujet et avec ceci, elle se força à se souvenir de ce que l’ancien mangemort lui avait soufflé. Il avait revu Evan, il avait proposé un plan à Voldemort, elle aurait pu rire en écoutant les paroles quitter la bouche de Saïd. Elle n’aurait jamais cru entendre celui-ci dire quelque chose comme "on sauve le monde" et pourtant…Il venait de le faire.
Elle les observa, les deux frères, elle avait gardé une certaine distance qui se voyait même physiquement à en juger par le fait qu’elle se trouvait à l’autre bout de la pièce. Les voir se battre une brève seconde comme le ferait des frères lui donna envie de plus, lui fit entrevoir une vie qui pourrait être la leur un jour…

Son regard croisa pourtant les iris d’Ali et elle fronça légèrement les sourcils en le voyant s’intéresser à elle. Bien qu’elle se montrait plus ou moins détacher, on pouvait clairement sentir qu’elle ne lui faisait pas encore confiance. Elle tira sur sa cigarette, cherchant à masquer son trouble et ses craintes. Il prit la parole, et elle ne sut vraiment ce qu’il tentait de lui faire comprendre. Souhaitait-il simplement attendre qu’Evan sorte de son trou ? Souhaitait-il lui faire comprendre qu’il ne tenterait pas de la tuer une nouvelle fois ? Elle posa un regard sur Saïd et ne put s’empêcher d’être elle-même :

« Il parle toujours comme ça ? »

Inspirant un peu plus de tabac dans ses poumons, elle en souffla la fumée vers le plafond en s’accordant ses secondes pour réfléchir. Elle ne put s’empêcher d’imaginer cette vie qu’il acceptait de lui offrir, là-bas en Egypte, Saïd, Elliot, et elle…Ses yeux se posaient sur l’homme qu’elle aimait et si elle savait qu’il la suivrait au bout de monde si elle le souhaitait, elle ne put s’empêcher de se demander si cette perspective de vie de famille loin de l’Angleterre l’attirait autant qu’elle ? Elle détourna le regard, se déplaçant jusqu’à la table de chevet pour déposer les cendres de sa cigarette dans le cendrier.

« Tu suggères qu’on s’en aille…Maintenant ? »

Finit-elle par dire en se tournant vers lui, parce que c’était ce qu’elle avait fini par comprendre de ses mots. Et maintenant qu’elle l’avait énoncé très clairement, cette suggestion l’effrayait. Elle l’effrayait parce qu’elle était plus qu’attirante et attrayante, partir, loin. N’avaient-ils pas tous les deux mérités d’arrêter de se battre ? Leur vie était un océan de merde et d’épreuve, alors serait-ce si grave s’ils se reposaient enfin ? S’ils profitaient enfin de la vie plutôt que de survivre un jour de plus ?
Intérieurement, elle sentait son cœur prendre le frénétique rythme de la panique, parce qu’elle était face à un possibilité qu’elle voulait prendre. Elle y avait emmené Elliot parce qu’elle était certaine qu’il serait en sécurité la-bas, n’en serait-il pas de même pour Saïd et elle s’ils y vivaient aussi ? La culpabilité ne tarda pas à nouveau à se manifester en elle, plus violente, plus douloureuse, plus dur, et elle se matérialisa en elle dans le bruit caractéristique des pas lourd de Maugrey sur le parquet. Elle ne leva pas les yeux en cette direction, trop effrayé à l’idée de le voir mais elle posa son regard sur Saïd, se raccrochant à lui, à l’unique véritable constance dans sa vie et à ce sentiment rassurant qu’il lui insufflait sans le vouloir.

« Je »
« Tu peux pas me faire ça… »

Elle tenta de chasser cette voix dans sa tête, la cigarette à sa main trahissant le début des tremblements.

« Je sais pas »
« Bien sur que si, tu sais ! tu restes ! tu te bas ! t’es faites pour ça ! pas pour être mère ! si t’avais été faite pour être mère tu ne l’aurais pas abandonné aussi facilement ! »

Elle savait qu’elle ne dormait plus et malgré ça, elle pouvait l’entendre, sentir sa présence au-dessus d’elle et si une très mince partie d’elle-même était consciente qu’il ne s’agissait là que de son esprit torturé, elle n’en restait pas moins qu’elle était incapable de faire taire cette voix.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
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Saïd leva les yeux au ciel a la remarque de Zoya. Oui. Il parlait toujours comme ça et bien qu’il s’y habituait petit a petit c’était quand même sympa et rassurant de savoir qu’il n’était pas le seul a trouver ça bizarre ou a en être complètement blasé. Ali aussi s’en amusa avec un petit sourire. Pour lui ce n’était pas lui qui s’exprimait étrangement mais bien les Anglais, mais il était rassuré qu’au moins quelqu’un dans cette pièce partage l’étrange comportement et points de vue de son petit frere. Cela l’aidait a voir Zoya et Saïd comme un tout, de comprendre le Merwet et éviter de trop juger, trop se méfier, trop haïr, comme le lui avait rappelé Zahra.
L’Anglaise simplifia ses mots pour aller a l’essentiel mais Ali ne prit pas la peine d’acquiescer pour confirmer ses dires car il vit que la question était plutôt dirigée vers Said. Il le lui avait suggéré a lui aussi, d'innombrables fois, de revenir en Egypte et oublier tout le reste. Et il avait refusé. Refusé d’oublier Zoya. Mais si aujourd’hui ils partaient avec elle ? Maintenant ? Si c’était la le compromis qu’il devait faire pour que Saïd revienne a Heliopolis, Ali se demandait pourquoi il avait été si stupide et borné tout ce temps. Il se retourna lui aussi vers Saïd pour guetter sa réponse, mais celui-ci resta muet.

Il fixa Zoya en se plongeant dans son regard bleu a la recherche de réponses mais il n’y trouva que des questions. Il ne savait pas et il ne savait pas non plus pourquoi il ne savait pas. Si Zoya venaient avec lui, qu’est-ce qui le retenait ici ? Rien. Et pourtant il ne se précipitait pas pour la prendre dans ses bras et l’emmener loin d’ici. Que feraient-ils a Héliopolis ? Retrouver Elliot, Zahra et… ? Cette idée qui aurait du être la solution parfaite, la lueur au bout du tunnel, un peu de répits et de paix comme il le désirait tant, ne restait pourtant dans son esprit qu’au stade de songe irréel et insipide auquel il n’arrivait pas a accrocher. Il ne répondit pas car il savait qu’il serait incapable d’expliquer pourquoi. Elle répondit a sa place et malgré tout son trouble, elle trouva les seuls mots qui sauraient exprimer sa pensée.
Il la sentit trembler et cette angoisse et cette incertitude fit écho en lui. Instinctivement et précipitamment il quitta simplement le lit pour venir la prendre dans ses bras et l’embrasser. Peu importe ce qu’ils pouvaient penser, ce qu’ils pouvaient vivre, ils étaient ensemble et cela était la seule chose dont Saïd pouvait être sur et a laquelle il pouvait se raccrocher. La seule certitude.

Ali baissa les yeux pour offrir plus de pudeur au couple mais aussi a ses propres pensées. Le couple ne semblait pas savoir exactement identifier ou s’avouer l’origine de leur doute mais l’Egyptien lui put le sentir et le comprendre.
“Et si c’était toi ? Et si c’était nous ?” lui avait simplement demandé Zahra et il fut surprit de trouver un semblant de réponse a toutes les incompréhensions auxquelles il s’était retrouvé confronté face a son frère. Il avait encore du mal a associer l’amour qui l’unissait a Zahra a celui qu’il pouvait voir entre Saïd et Zoya et malgré cela il savait que même cet amour si puissant et si vital n’aurait su effacer tout le reste. Sa famille, sa patrie, ses terres, son dieu. Il ne savait pas aux yeux de Saïd ce que cela pouvait représenter mais ce n’était pas cela qu’on lui demandait de comprendre. Ce monde n’était pas le sien mais celui de son petit frère, et celui de Zoya, et il devait le respecter. Jamais il n’abandonnerait l’Egypte, surtout en la sachant menacée d’une nouvelle guerre. Il serait malhonnête et égoïste de leur demander de le faire ici.

- Je vous laisse en parler. finit-il par dire en revêtant un masque neutre pour ne pas paraître trop dépité en sortant de la chambre pour les laisser seul.

Saïd acquiesça et serra Zoya un peu plus dans ses bras en profitant du départ d’Ali et de ses idées pour remettre de l’ordre dans les siennes. Il recula un peu pour pouvoir capter le regard de son aimée. Il retrouva son sérieux et ne put s'empêcher de s’en sentir coupable, comme si recentrer leur attention sur la guerre lui donnait l’impression d'être celui qui la leur imposait. Et il pouvait le voir, il pouvait le sentir, elle n’allait pas bien. Mais il savait aussi qu’il n’y avait pas grand chose qu’il puisse faire. Ce qu’il pouvait faire en revanche…

- Ecoutes-moi, Zoya. Je sais… Je sais que c’est la merde en ce moment. Je sais que t’en a probablement assez. Mais perds pas la tête tout de suite. J’ai besoin de toi. supplia-t-il avec douceur et un sourire tendre.

Il savait qu’il lui en demandait plus, qu’il lui en demandait trop. Il en avait assez de la faire souffrir mais il continuait de croire qu’elle pouvait le supporter. N’avaient-ils pas déja traversé bien pire ? Ils avaient survécu a la première guerre, ils survivraient a la deuxième. Ensemble ils survivraient a tout. Ils le devaient. C’était comme ça.

- T’as décuvé. On a bien niqué. Maintenant c’est l’heure de parler. Je parles, tu écoutes. ordonna-t-il doucement avant de la prendre dans ses bras et de la porter jusqu’au lit ou il l’obligea a s’asseoir. Il s’agenouilla devant elle en caressant ses jambes avec délicatesse avant de relever ses yeux dorés vers elle.

- Evan Rosier. Il veut détruire le secret qui sépare du monde magique du monde moldue. On sait tous qu’une cohabitation ne sera pas possible mais lui vise la guerre civile, la guerre totale. Il va nourrir la peur jusqu'à ce que personne n’ai d’autre choix que de se taper dessus. De se détruire. Sorciers contre moldus… On sait comment ça va se finir. Il l’appelle le “Nouvel Ordre”. résuma-t-il, encore amer en se rappelant de cette frustrante rencontre. Il se doutait que Zoya l’entendrait d’une autre oreille, de sa propre oreille qu’il ne partageait pas alors il ne la laissa pas creuser leur différence tout de suite et prit les devant.
- L’Ordre du Phoenix. Je ne vais pas te poser de question mais Zoya, peu importe ce qui se passera tes potes ne se trouveront pas dans le bon camp. Les camps sont déjà fait. Sorciers ou moldus… Il n’y a plus de question de bien ou de mal, seulement… qui survivra, qui sera le plus fort.

Il baissa les yeux pour masquer son trouble. Tous ce qu’il disait, tout ce qu’il répétait, ces idées ne le dérangeait pas bien au contraire. La loi du plus fort avait toujours été la seule qui avait eu du sens pour lui. Pourtant quelque chose en lui rugissait de rage et s’agitait comme une bête en cage. Un instinct primaire qu’il ne pouvait pas expliquer, justifier ou contrôler.
- Ça va être la merde. Je peux pas… Je peux pas le laisser faire. confia-t-il enfin dans un souffle presque honteux qu’il enfouit dans les cuisses de Zoya. Il vint chercher ses mains pour venir mêler leurs doigts, tant de gestes doux et aimants qui trahissaient seulement son angoisse et le besoin de se rassurer, de la rassurer, et a juste titre.

- Il est intouchable. Voldemort a déjà tout tenté pour l’avoir depuis qu’il s’est amusé a tuer des Mangemorts pour faire son intéressant. Il voulait lui prouver qu’il était intouchable et il est spécialement venu lui mettre le nez (enfin…) dedans pour qu’il comprenne, pour qu’on comprenne tous… Qu’il n’y a qu’une chose a faire. Le rejoindre.
Il se releva, encadra son visage de ses mains pour venir sceller ses lèvres d’un baiser et l'empêcher de le couper, de répondre ou le contredire.
- Tu sais… Je sais que tu sais. Que le meilleur moyen de l’affaiblir, de détruire, c’est de l’intérieur. Il ne se laissera pas avoir par un bébé lui, et je ne veux pas qu’il en soit autrement. Notre bébé est en sécurité et je veux m’en assurer. Je dois le faire. Je dois l'arrêter. Je dois le tuer. Et… je dois le rejoindre. avoua-t-il finalement dans un souffle fébrile contre ses lèvres.

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
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Sentir sa bouche contre la sienne et retrouver le gout de ses lèvres la réchauffait doucement, chassant cette voix au fond d’elle, même si cela n’étouffait pas complètement ses craintes et ses interrogations. Elle répondit à son baiser, sa main se posant contre l’arrête de sa mâchoire, incapable de s’en détacher pour le moment. Plus que jamais elle se rendait compte à quel point elle avait besoin de lui, à quel point il était capable de lui manquer et à quel point elle serait capable de renoncer à tout pour cet homme et c’était bien ce constat qui l’effrayait d’une certaine manière. Jusqu’où pouvait-elle s’arrêter ? Jusqu’où pourrait-elle aller ? Son frère décida le couple seul, et elle ne sut quoi dire. En parler ? Oui, peut-être, mais ils n’avaient jamais vraiment été doué pour parler alors devant cette situation, elle profita simplement de la chaleur de ses bras. Les yeux clos, jusqu’à ce qu’il s’éloigne doucement d’elle.

Il savait, il devinait à quel point elle était au bout du rouleau et elle s’en senti à la fois désolé et profondément honteuse. Elle acquiesça, un faible sourire sur ses lèvres alors qu’elle rapportait la cigarette jusqu’à ses lèvres pour en inspirer son poison. Ne pas perdre la tête, elle avait presque eu envie de rire et de lui dire que c’était probablement trop tard pour ça, qu’elle n’était pas certaine de pouvoir en supporter plus mais elle se tut, elle n’avait pas vraiment la force d’en rire. Il reprit la parole, et la prise par surprise en lui faisant savoir qu’il serait seul à parler et qu’elle devrait l’écouter. Elle se laissa s’asseoir sur le lit, le suivant du regard, s’installant à terre, face à elle, ses mains sur ses cuisses. Et il parla…
Comme promis, elle l’écouta, l’adrénaline montait doucement en elle alors qu’il parlait d’Evan, de ce qu’il était venu faire, de ce qu’il avait vu et de ce que ce sociopathe comptait faire. Elle écoutait, oubliant sa cigarette qu’elle abandonna dans le cendrier.

Son corps se crispa malgré elle devant les dernières paroles, ce serait mentir que de dire qu’elle n’avait pas peur mais dans ses yeux brulaient une certaine forme de fierté, parce qu’elle savait ce qui en coutait de jouer un double jeu dans ce genre de situation, parce qu’elle savait qu’il était sincère avec elle, elle ne pouvait pourtant pas se défaire de la peur de le perdre…De la peur que quelque chose foire…Elle ne pourrait pas tout contrôler mais pourtant, c’était bien elle qu’il avait véritablement choisi.

« Tu vas pas le croire...A la seconde où il sera de nouveau avec son petit copain il se souviendra à quel point c’est bon d’être libre de faire ces saloperies…Et tu n’auras plus aucune important… »

Elle ressentait un étrange mélange de fierté, de tristesse, d’amour et de crainte. Ignorant cette voix, elle fixait simplement ses yeux avant d’effacer le peu de distance qu’il restait entre ses lèvres et les siennes pour l’embrasser avec une tendresse qui lui était peu commune. Ses doigts se glissant dans ses boucles, elle profita de longue seconde des caresses de sa langue contre la sienne avant de reposer son front contre lui.

« Je serai toujours à ton côté et ton côté sera toujours le mien... »

Murmura-t-elle en guise de réponse, parce qu’elle le savait, il n’y avait au fond aucune autre réponse à avoir. Cette vie en Egypte, elle la voulait, mais elle ne pouvait pas partir en laissant un tel merdier derrière elle.

« Tu es naïve… »

Elle baissa la tête, ses doigts se crispant dans la chevelure de Saïd. L’une de ses mains chercha celle de Saïd, elle la serra doucement entre les sienne et hésita une seconde à les lier du sortilège que Maugrey avait usé avec elle lorsqu’elle était elle-même une taupe mais elle en était presque certaine, Evan ne serait pas idiot et soupçonnerait directement Saïd de jouer double jeu.

« Comment comptes-tu le convaincre ? »

Après tout, la dernière fois qu’elle avait croiser la route d’Evan c’était le soir de l’attaque du QG il y a des années de cela et elle s’en était sortie uniquement parce que Saïd avait décidé de la défendre face à son vieil ami…Un souvenir que le Rosier n’avait probablement pas oublié.

« Il lui suffira de ramener le corps de votre fils maintenant qu’il sait où il se trouve… »

Ses lèvres se pincèrent alors que son cœur lui sembla soudainement douloureux. Elle serra la main de Saïd contre la sienne.

« Avant…De continuer…Il faut que je te dise quelque…Il faut que je le dise à quelqu’un…Il faut que ça sorte » Elle se laissa légèrement contre en avant, posant sa tête contre l’épaule de Saïd « je vais devenir dingue sinon… » Ne l’était-elle pas déjà…

« Ne lui dit pas… »
« Maugrey est mort… »

Elle aurait dut se sentir mieux mais ce n’était nullement le cas.

« Et j’ai décidé de le cacher à l’Ordre…Je n’avais pas le choix…Je peux pas gérer la dépression des autres, ils ont pas besoin de ça…Je… » Se laissant glisser hors du lui pour rejoindre ses bras, elle serra aussi fort qu’elle le pouvait « J’y arriverai pas…Je peux pas les gérer…Je suis pas lui…Et j’arrive pas… »

Elle se sentit plonger dans la honte alors qu’elle continua ses aveux.

« Il est dans ma tête Saïd, je le vois, je l’entends, il est mort mais…Il est mort… »

Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il en soit attrister, elle n’attendait pas de réaction spécial mais le fait de le dire à haute voix, de le lui dire à lui. Quelqu’un qui s’en foutrait peut-être de savoir que Maugrey était mort parce qu’elle ne pourrait pas gérer la tristesse de quelqu’un d’autre en plus de la sienne…Et parce que c’était lui…Parce qu’au fond, elle en avait marre de mentir à tout le monde et que s’il y avait bien quelqu’un qui méritait son honnêteté, c’était Saïd.

« Cette vie rangée…En Egypte ou ailleurs…Ce serait bien qu’on essais un jour… »

Soupira-t-elle en essayant peut-être de minimaliser ce qu’elle venait de lui dire ou du moins de détourner la conversation.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
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Il lui avoua tout de ce plan qui se dessinait à peine dans sa tête. Loin d’une stratégie parfaite et réfléchie, c’était un instinct, un appel du destin comme s’il savait que c’était la seule solution, la seule chose qu’il pouvait et devait faire. Elle ne vint pourtant pas le questionner, le détruire ou l’opposer bien que ce qu’il craignit en laissant le silence retomber. Elle l’embrassa et il s’abandonna dans ses lèvres, comme pour s’excuser de lui proposer cela mais aussi pour la remercier de lui donner un peu plus de courage. Elle lui répondit de cette phrase qu’il avait eu pour elle lorsqu’il s’était réveillé dans un monde ou il n’y avait plus de camps, plus de guerre et quelque par plus de sens à leur vie. Il la serra un peu plus en sentant un sourire de soulagement et de certitude étirer ses lèvres. Comme à chaque fois il se rendait compte à quel point ils ne faisaient qu’un de coeur mais aussi d’esprit car c’était bien la seule chose qu’il avait besoin d’entendre d’elle à ce moment. Pas pour le lui rappeler mais pour savoir qu’elle ne l’avait pas oublié et qu’elle lui faisait confiance.

- Tu me connais… murmura-t-il doucement d’un ton amusé et très légèrement dépité pour lui répondre. J’suis pas comme toi. J’suis une brêle pour mentir. Et tu connais Evan, il n’acceptera rien d’autre que la vérité. Mais il est arrogant, aujourd’hui plus que jamais et il est persuadé qu’il a le dessus. Et c’est peut-être vrai. Il fera sûrement des magouilles de merde avec ma tête, rien que ses mots sont le pire des poisons. Et je me perdrais, je merderais… avoua-t-il sincèrement car aussi orgueilleux qu’il puisse être il savait très bien comment les choses se passeraient avec Evan.
- Mais ça. ajouta-t-il néanmoins en venant poser la main de Zoya contre son torse chaud à travers lequel elle pouvait sentir son coeur battre. Ce qu’on a toi et moi, ce qu’on est. Ça personne ne nous l’enlèvera jamais. Ils ont essayé, ils ont échoués et il échouera aussi. assura-t-il sans le moindre doute. C’est pour ça que j’ai besoin de toi Zoya. Avec toi je ferais n’importe quoi. Grâce à toi je suis revenu d’entre les morts, alors tuer un ou deux salopards ne devrait pas être trop difficile. Tant que je t’ai toi, je pourrais brûler le monde entier. Alors ne me laisse pas l’oublier. demanda-t-il avec tendresse et complicité en enfouissant son visage contre elle.

Il s’était confié à elle et elle dû en faire de même. Simplement pour se décharger du poids, tenter d’exorciser ses démons ou lui révéler ce avec quoi ils travaillaient aujourd’hui. Il l’écouta, devinant déjà de son état et de sa crise que cela ne pouvait être rien de bon et se crispa en apprenant la nouvelle.
- Merde… laissa-t-il échapper d’un ton réellement soucieux.
Car même si pour lui Maugrey avait toujours été un ennemi, un des pires, il avait toujours eu un certain respect pour ce sorcier et cet auror de talent. Un adversaire de taille qu’il savait apprécier. Mais ce n’était pas tout car il y avait aussi Zoya. Il était son mentor et pour Saïd cela avait toujours plutôt eu un écho de “maître” vers qui la petite fouine allait ramper pour refiler les informations à la recherche de son petit su-sucre. Pour ça il le méprisait mais il avait méprisé plus encore Zoya pour se laisser utilisée de son plein gré. Mais il n’était rien pour Saïd comparé à ce qu’il était pour Zoya et pour cela, l’Irlandais ne parvenait pas à le haïr plus qu’il n’avait d’amour pour sa bien-aimée. Elle aimait cet homme, le respectait plus que personne et Saïd acceptait et respectait cela.
Elle lui confia ses décisions par rapport à l’Ordre du Phoenix et il pu l’imaginer, tentant de rattraper et recoler les morceaux de ce bastion en ruine. Les Mangemorts avaient encore Voldemort mais l’Ordre… C’était peut-être de Dumbledore que chacun aimait parler mais sur le champs de bataille, Saïd lui n’avait vu et ne s’était jamais soucié que d’Alastor Maugrey.
Saïd se souvenait avoir un jour souhaité voir cette joyeuse bande de hippies idéalistes gagner cette satanée guerre lorsqu’il su qu’il devrait abandonner Zoya seule dans ce monde déchiré. Car il savait que sans lui, il ne restait que ceux pour qui elle avait choisit de se battre. Aujourd’hui il se rendait compte qu’il aurait souhaité qu’ils soient encore là à chanter Kumbaya pour donner encore un peu d’espoir et de chaleur à sa douce pendant que lui plongerait la tête la première dans les ronces. Mais au lieu de cela Maugrey était mort et tout le poids qu’il portait sur son dos de bossu pesait dorénavant sur les belles épaules fines de Zoya et c’était à elle de danser et de chanter pour préserver leur sourire. Il masqua sa frustration et son dégoût en venant embrasser son front chaud comme pour chasser le fantôme qui la hantait, mais il savait que ce n’était pas un fantôme. Il s’éloigna un peu pour l’obliger à le regarder.

- Il est mort. répéta-t-il avec fermeté mais sans être cruel. S’il était encore là à hanter et emmerder quelqu’un, tu peux être sûr que ça serait pas toi. remarqua-t-il avec un petit rictus cynique. Peut-être devrait-il le voir lui aussi dans un coin de la pièce a le fusiller du regard en sachant que dorénavant il ne restait plus grand monde pour l’éloigner de Zoya.
- J’le connaissais pas. Mais ce que j’sais, c’est qu’il te rendait forte. Et assez folle pour faire ce qu’il t’as fait faire. assura-t-il d’un ton assez amusé. Alors si tu deviens folle pour de bon, si tu le vois, si tu l’entends... Assure-toi que c’est bien Alastor Maugrey. Pas quelqu’un qui te fait peur, pas quelqu’un qui te fait pleurer, mais celui qui te rendait forte. Merde, j’pense qu’au point ou on en est on a besoin de lui aussi. Ça avait failli être le deal si j’me souviens bien de toute manière. conclu-t-il en rigolant doucement.

Il embrassa ses cheveux et la serra un peu plus dans ses bras pour profiter de cette seconde ensemble qui serait bien plus précieuse au vue de ce qu’il se profilait à l’horizon pour eux. Derrière l’océan de noirceur, elle su néanmoins extirper un petit rayon de soleil à l'horizon.
- La vie en Egypte, peut-être bien. “Rangée” par contre… nargua-t-il d’un ton incertain. Après tout même s’ils arrivaient à sauver le monde et à le ranger lui, ils resteraient tous deux aussi bousillés et perchés que jamais.

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
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Sa main contre sa poitrine, elle pouvait sentir ce cœur battre, il avait raison, plus que jamais. Rien n’avait réussi à les séparer, même pas eux-mêmes. Dès cette seconde où ils étaient embrassé dans cette ruelle jusqu’à aujourd’hui, rien, absolument rien n’avait réussi à les éloigner véritablement l’un de l’autre. Et cette pensée la rassura, autant qu’elle pouvait l’effrayer, parce qu’elle redouterait le jour où la mort finirait par gagner. Ils l’avaient tant de fois défiés pourtant…

Son cœur s’emballa douloureusement dans sa poitrine, la peur avait toujours été un moteur pour elle, autant que la rage ou l’excitation. La peur, c’était ce qui vous forçait à foncer ou au contraire, à s’enterrer mais elle n’avait jamais été de ce genre-là. Elle exécrait tellement la peur que lorsqu’elle paniquait, elle la chassait en fonçant dans le cœur du problème mais là…Comment pouvait-elle combattre quelque chose qui n’existait pas vraiment ? Et au final, ce fut Saïd qui eut la réponse, elle ne savait pas si ça allait réellement l’aider sur le long terme mais là, en cet instant précis, elle se sentit mieux. Elle ne put s’empêcher de rire à sa dernière réponse, ouais, un vie rangée…  

« A notre façon… »

Précisa-t-elle non sans espièglerie. Elle recula légèrement, trouvant la force de se relever avant de tendre la main à Saïd. Un bref instant, une lueur coquine traversa son regard en observant le lit défait et un sourire de la même nature se glissa sur ses lèvres alors qu’elle venait l’embrasser. Elle se laissa aller, quelques secondes, dans quelques choses qu’elle connaissait si bien, dans le gout familier de ses lèvres et le contact de sa langue et dans l’amour qu’elle ressentait à chaque fois se gonfler lorsqu’elle le sentait avec elle. Ses mains se glissèrent sous son t-shirt, remontant des abdos jusqu’aux épaules. C’est avec une certaine violence qu’elle le repoussa, se détournant au plus vite du lit et de Saïd.

« Tu me déconcentre »

Se plaignit-elle pour ne laisser aucun doute sur la raison de son soudain changement de comportement. Elle esquissa un sourire, un regard espiègle, alors qu’elle se dirigeait vers la porte. Elle ne savait pas si elle pourrait tenir le coup à vrai dire mais elle avait récupérer assez de confiance et de force pour la suite alors elle ouvrit, rejoignant Ali.

« On reste » lui dit-elle simplement avant de s’expliquer. « A en croire les explications que j’ai eu aujourd’hui, rien ni personne ne serait épargner…Pas même l’Egypte »

Fataliste ? Pessimiste ? L’un ou l’autre si Evan Rosier arrivait à ses fins cela ne toucherait pas seulement l’Angleterre et elle pouvait bien reconnaître l’esprit des grandeurs du serpentard dans ce projet. Elle s’approcha de la cuisine, préparant alors de quoi faire un café machinalement, fouillant les placards pour trouver ce dont elle avait besoin et en fouillant, elle continua de parler.

« Je crois qu’il détient son autre lui » et ne trouvant pas ce qu’elle chercha, elle abandonna, s’adossant au plan de travail en observant les deux frères avant de poser ses yeux sur Saïd.

« Je peux pas te laisser y aller sans pouvoir…Communiquer…D’une manière ou d’une autre. » Avoua-t-elle simplement. « J’ai aussi besoin de toi. »

okMJ

NPC Eli
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Il se laissa tirer et l’embrassa avec joie. C’était si difficile de ne pas se laisser aller, simplement oublier tout cela pendant encore quelques minutes. Ali ne lui en voudrait pas et le monde ne cesserait pas de tourner. Pourtant ils savaient que s’il décidaient de rester aujourd’hui ce n’était pas pour se terrer dans les bras l’un de l’autre et prétendre par leurs ébats et leurs excès que tout allait bien. Autant a contre coeur qu’avec soulagement, il se laissa repousser avec violence et essuya ses lèvres avec un petit sourire pour tenter d’effacer le goût des lèvres de Zoya et la tentation d’y goûter encore. La demoiselle quitta la chambre pour retrouver l’Egyptien et lui donner une réponse claire.
Ali acquiesça, appréciant sa franchise et sa réponse mais il ne put s'empêcher de s’assombrir devant ce qu’elle insinuait. L’Egypte, son pays, sa patrie. Il en était loin et pourtant l’idée que ce qui se tramait ici puisse atteindre ses terres lui était insupportable. Son Temple, ses frères et soeurs. L’Anglaise lui rappelait que s’il devait se battre s’était aussi pour eux mais il ne put s'empêcher de sentir qu’ils lui manquaient. Il n’avait jamais combattu seul dans la guerre, et même s’il avait Saïd et sa bien aimée, ce n’était tout simplement pas pareil. Il n’aurait pu l’admettre même a lui même mais sans eux, sans les murs solide du Temple de Ra et la lumière de son Dieu au dessus de sa tête, il se sentait a découvert, un peu apeuré et plus faible. Mais le souvenir de sa dernière conversation avec le chef du Temple le gorgea un peu de chaleur et de lumière. Il n’était pas seul. S’il les appelait, ils viendraient. Maintenant il ne tenait plus qu’a lui de savoir lequel des deux scénarios il redoutait le plus.

- Probablement ouai.
acquiesça Saïd lorsqu’elle mentionna l’adolescent qu’ils avaient croisés lorsque lui et Elliot avaient décidés de quitter le château de Poudlard.
Ils avaient ramené Elliot et Leo en sûreté, Evan en revanche, Saïd avait préféré le laisser partir de son coté. Pour quelle raison ? Lui-même n’en était pas réellement sur mais il sentait que peu importe ce que Evan Rosier avait prévu, il valait mieux ne pas s’y opposer. Aujourd’hui encore il avait ce sentiment et c’était bien pourquoi il savait qu’il le rejoindrait. Contre lui et avec leur maigres moyens, il fallait qu’ils choisissent leur bataille. Tout le reste il le laisserait faire et l’y aiderait même. Tout sauf exister.  
- Ce n’est qu’un outil pour lui. Pour l’un comme pour l’autre. Evan n’a jamais vu les autres que comme des moyens afin d’atteindre ses fins. Pas sur que ce soit différent même pour une autre version de lui-même. Moi de toute façon, je sais lequel je veux canner. conclu Saïd d’un air doucement désabusé. La stratégie n’était pas vraiment son truc mais face a Evan il était absolument sur qu’il était inutile d’essayer d'être intelligent.
- Tout ce qu’on fera il le saura et il trouvera le moyen de le défaire ou de l’utiliser contre nous… marmonna-t-il sombrement en baissant les yeux. Il n’eut pas le courage de lui avouer qu’il valait mieux qu’ils fassent sans. Il lui avait promit qu’il ne l’abandonnerait plus jamais et pourtant…

- Il y a quelque chose… intervint doucement Ali.
Il n’était pas pour sa propre idée mais il était déjà ici a moitié contre son gré alors il dut se faire a l’idée qu’on lui demandait ici son aide, mais pas son avis. Il s’approcha de son frère en posant une main sur son épaule pour capter son attention et l’obliger a relever le regard, puis il tourna le sien vers Zoya.
- C’est… C’est quelque chose qui… vous permettra de rester connectés. C’est irréversible. Et exclusif. prévint-il sombrement. L’Egyptien prit une profonde respiration avant de libérer l’information.
- Un lien du sang. Vous pourrez sentir ce que l’autre sent, les douleurs, les peurs, les émotions, parfois plus. Cela ne vous permettra pas de parler m-mais… Cela liera vos corps et a terme peut-être même vos esprits. Ce n’est pas… Mais il s'arrêta avant de se permettre tout commentaire.
- Cela ne peut pas être défait. Il est visible sur la peau et tu ne pourras pas cacher lorsque ce lien t’affecteras, pas au début. Mais il ne pourra rien faire contre cela. Lorsqu’il est créé ce lien est indestructible et éternel.

- Je vous le dis parce que c’est quelque chose que je connais. dit-il en dévoilant l’anneau noirci gravé dans son propre avant bras. Mais ce n’est pas bien. Ne put-il s'empêcher de commenter. Cette pratique est extrême et le lien envahissant, aliénant. Et le faire a double-sens c’est…
- Le tiens est pour qui ? Zahra ? coupa Saïd autant par curiosité que pour mettre fin a ses mises en gardes. Ali baissa le regard, soudain doucement honteux et amer.
- Malick. Notre chef. Il est mort. résuma-t-il froidement. Et aujourd’hui tout ceux qui ont faillit a le servir porte la brûlure de leur échec. Il recouvrit son tatouage noir de sa manche pour chasser le souvenir de la colère et de la douleur dont celui-ci avait été la source. Ne méprends pas cela pour une marque d’amour, mon frère. La magie de sang… N’est pas de la bonne magie.
Mais Saïd eu un sourire amusé et haussa les sourcils.
- Pardon sen, je sais que c’est toi qui me l’a rendu mais la “bonne” magie ça a jamais été mon truc. Les tatouages chelous par contre… commenta-t-il en se retournant vers Zoya avec un sourire tendancieux. Il s’éloigna de son frère pour s’approcher d’elle et au lieu de la prendre dans ses bras, il mit un genoux a terre et releva ses yeux dorés avec le sourire de quelqu’un qui savait très bien a quoi cela ressemblait.
- Qu’est-ce t’en dit ? Pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare… Et encore je suis pas sur de te l’accorder celui la. Prête a devenir barges pour de bon ?

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
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Ce que Saïd insinua dans un premier temps la terrifia et elle s’apprêtait à violemment protester, incapable de se faire à l’idée de perdre autant le contrôle sur une situation, de simplement être spectatrice et de devoir attendre les résultats et les conséquences de ce qui se déroulerait. Elle n’en survivrait pas, pas après qu’il soit à revenu vers elle. Peut-être avait-il senti l’éclair de violence qui avait traversé son corps mais Ali prit la parole qui stoppa net l’élan de la jeune femme. Détournant son regard pour le poser sur l’ainé, elle fixa la marque sur son bras ce qui la ramena à d’autres souvenirs, des douloureux, des plus doux. Mais son esprit resta concentrer sur le plus récent. Son bras se crispa d’une douleur factice mais qui avait été si réel il y a peu. Cette marque qu’elle avait ôtée, marquant définitivement un trait sur cette autre vie qu’elle avait eu…Ou alors elle ôtait enfin le collier que lui avait mis Maugrey il y a des années ? Ses sentiments étaient partager, ils avaient toujours été trop compliqué pour qu’elle puisse réellement les comprendre.

Ali les mettait pourtant en garde sur cette option mais elle comme Saïd avait déjà pris leur décision. Elle posa ses yeux sur Saïd, la complicité se lisant sur leur trait alors qu’il s’approchait d’elle. Elle ne s’était pas attendu à ce qu’il posa pourtant un genou à terre et elle haussa un sourcil en le laissant faire. Son cœur pourtant se laissait aller à la chamade, le mariage n’avait jamais été fait pour eux, les conventions n’étaient pas faite pour eux. Leur amour avait toujours été qu’une succession d’extrême, ils s’aimaient sans aucune limite, sans aucune frontière, et sans règle.

« Tu vas être de mauvais poil une fois par mois… » Rétorqua-t-elle un sourire amusé sur les lèvres « je suis pas sur que tu sois de taille à gérer ça » ajouta-t-elle en taquinant. Elle s’approcha pourtant, se penchant assez pour passa ses mains sous son menton et l’obliger à se relever. Elle caressa sa joue, laissant ses doigts se glisser à la naissance de ses cheveux, son regard fixer sur le sien, elle se nourrissait de la même détermination qu’elle ressentait.

« Oui, je le veux » laissa-t-elle échapper de ses lèvres, partageant le même sourire évocateur qu’il avait eu avant elle. Elle l’embrassa à nouveau, oubliant bien trop facilement la présence de celui qui avait proposer cette solution. Ils avaient été bien trop longtemps que tous les deux et même à l’époque où ils ne l’étaient pas, cela n’avait jamais rien changer dans leur esprit. Il n’y avait toujours eut qu’eux. Elle rompit le baiser, se passer la langue sur ses lèvres avec un regard provocateur, parce qu’elle savait qu’il résistait au moins autant qu’elle à l’idée de profiter de ce qui était probablement leur dernier moment ensemble avant longtemps.

Elle trouva pourtant la force de se tourner vers Ali. Elle savait qu’il n’approuvait pas et pas seulement parce qu’il l’avait dit à haute voix mais aussi parce qu’il s’agissait d’elle. Elle aurait pu s’en excuser mais à quoi bon ? Devrait-elle éternellement s’excuser d’aimer Saïd ?

« Je suppose qu’il va falloir que tu renonce définitivement à tes envies de meurtre… »

La plaisanterie était maladroite mais c’était sa façon à elle de vouloir simplement enterrer la hache la de guerre parce qu’au fond, s’il était capable de les liés aussi intimement ensemble…C’est qu’il acceptait leur histoire, qu’il acceptait que l’un n’irait jamais sans l’autre, qu’il sacrifierait ses propres inquiétudes pour son frère et ses propres espoirs.

okMJ

NPC Eli
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- Une fois par mois ? Essaye 24h sur 24, 7 jours sur 7. rétorqua-t-il en venant la rejoindre.
Un grand sourire s’étira sur ses lèvres lorsqu’elle lui donna sa réponse avant de l’embrasser. C’était complètement nul et idiot et le mariage ou toute forme de contrat ou de règles n’avait été leur genre. Mais s’aimer jusqu'à se rendre fou et ne faire qu’un l’un avec l’autre, ils l’avaient toujours fait depuis cette seconde. Ils le faisaient aujourd’hui et ils le feraient pour toujours. Il n’y avait aucun doute a avoir.

Ali baissa les yeux avec un petit rictus semblable a un sourire amusé. La plaisanterie de l’Anglaise était maladroite mais elle adressait bien la petite bête. Petite bête qui pour Ali était plutôt de la taille d’un éléphant.
Il ne voulait pas de cette vie pour son petit frère. Face a son acharnement et sa dévotion il avait du baisser les bras et tolérer cet amour qu’il luttait encore pour considérer comme tel. Cela crevait pourtant les yeux et les voir si complice et heureux le forçait a comprendre qu’il n’y avait rien a redire. Mais sceller la vie de Saïd a celui de Zoya était le condamner a cette vie qu’il avait choisit et tuer a tout jamais ses espoirs pour une vie différente. C’était cela auquel il devait renoncer plus qu’a ses envies de meurtre envers Zoya Horlov.
L’Egyptien ne put masquer le doute, le trouble et l’agacement qui brillèrent dans ses yeux bleus alors que son visage s'efforçait de rester neutre. Il détourna le regard et pinça les lèvres. Il aurait voulu avoir Zahra a ses cotés, pouvoir se bercer de ses mots rassurants et de la certitude qu’elle était sa raison et qu’elle ne le laisserait pas faire d’erreur. Mais il savait aussi qu’il ne pourrait jamais la mêler a tout cela. L’amour, ça elle connaissait, elle pouvait en parler, mais ce qui se passerait ici ne relevait pas de l’amour et il ne le laisserait jamais l’atteindre. Ce n’était plus seulement a propos de lui et de Saïd, de Zoya, mais bien plus. Il chassa ses angoisses d’un long soupir et releva ses yeux bleus vers elle.

- Je l’ai dit. Ta famille est la mienne. Je renonce a tout ce qui les fera souffrir. répondit-il un peu plus sombrement qu’il ne l’aurait voulu mais il ne se sentait pas capable de plaisanter.

- Bon ben… Plutôt cool ! On fait ça comment ? intervint maladroitement Saïd pour tenter de détendre l'atmosphère et de couper court au malaise.

- Je sais comment le faire. Et je pourrais mais comme il vous en faudrait un a tout les deux… Il faudrait le faire… marmonna-t-il en se grattant le menton en réfléchissant tout seul. Je ne peux pas le faire tout seul. Il faudrait... retourner a Héliopolis. Il s'apprêta a s’en excuser a force de sonner comme un enregistrement rayé lorsqu’il fut interrompu par un flash blanc de lumière.

- Ou que Héliopolis viennent a vous. répondit Asim avec un sourire bienveillant et chaleureux.

Bien qu’il reconnu le nouvel arrivant comme étant un des hommes qu’il avait pu croiser au Temple de Ra, Saïd se rapprocha instinctivement de Zoya en l’enveloppant dans ses bras. Pour la rassurer et l’appeler au calme mais aussi pour chasser le souvenir de ces moments passés en Egypte loin de Zoya. Elle était la aujourd’hui et bien qu’il s'apprêtait a s’éloigner d’elle, rien ne pourrait l’éloigner de lui a nouveau.
- Asim.
Ali lui aussi fut surprit par l’arrivée impromptue du protecteur mais il s’approcha instinctivement de lui pour le prendre dans ses bras. La ferme accolade lui donna assez assez de soulagement et de courage pour qu’il ne cherche pas a critiquer cette intrusion mais il ne put s'empêcher de le questionner du regard.
- Haa… Telg… Enfin… Re. Enfin… Il rigolait pas quand il disait “Tu n’es pas seul”. plaisanta doucement Asim en tapotant l’épaule d’Ali avant de se retourner vers les deux autres.
- Saïd. Zoya. salua-t-il simplement mais avec douceur et chaleur.
Il les avait connu tous les deux chacun de leur coté et il ne cacha pas l'attendrissement qu’il éprouva a les voir tous les deux réunis et clairement unis de cet amour qui émanait de chacun d’eux. C’était comme voir deux parties d’un puzzle se retrouver enfin pour révéler l’image que le Fils de Ra n’avait pu qu’imaginer. Il ne se laissa pourtant pas perdre dans cette belle contemplation et retourna son attention vers son frère.
- Qu’en pense-t-il ? questionna alors Ali, clairement soucieux et douteux maintenant qu’il se rendait compte que leur nouveau chef l’observait par son Ubaid et pourrait peut-être lui apporter ses lumières.
- Ce qu’il en pense ? Ça… Même le liseur de pensées ne saurait te le dire. Il a bien dit “Va.” en revanche, alors… rassura doucement Asim en empoignant son poignard doré, prêt a prêter main forte.

Par réflexe, il empoigna aussi sa baguette magique de bois et d’or et entoura le petit salon de plusieurs sorts de protection et d’insonorisation comme il le faisait a chaque fois pour Re. Avec un dernier petit regard pour Ali pour s’assurer qu’il était bien prêt a aller jusqu’au bout de son idée, il décida de prendre les devant et de s’approcher du couple.

- Ça va faire mal. J’ai insonorisé la pièce mais c’est quand même mieux si vous évitiez de crier et de bouger. Je pense que ce sera plus facile si vous vous asseyez. prévint-il avec une telle gentillesse qu’il paru même désolé.
Il leur pointa a chacun l’endroit ou prendre place, l’un en face de l’autre et bien qu’un peu dubitatif et hésitant, Saïd suivit les directive de cet homme qu’il connaissait si peu. Il aurait préféré que Ali se montre un peu plus encourageant et entreprenant mais ce dernier aussi se contenta simplement de suivre le mouvement et s’agenouilla silencieusement a coté du couple.
- Maintenant prenez le bras de l’autre. Les deux, du coup.
- Comme un serment inviolable ? remarqua Saïd. Asim eu un petit sourire amusé en se rappelant du jour ou il avait apprit l’existence d’un tel sort.
- Hmm… Et bien… Oui un peu… Mais disons une version moins complaisante, superficielle et… mignonne. taquina l’Egyptien en réajustant les mains des deux amants pour que leur poignet droit se trouve au dessus de l’avant-bras gauche de l’autre.

Il releva le regard vers son camarade et bien que celui-ci ne semblait pas enjoué, il pouvait voir qu’il était prêt. C’était Ali après tout et il n’avait jamais été le plus joyeux de la bande. Après la mort d’Hélios cela semblait même trop lui en demander d’exhiber un simple sourire. Et pourtant il y avait Zahra, et Said, Zoya, Elliot… Et bien d’autres belles choses encore, le protecteur en était persuadé. Il ne put s'empêcher de lui donner une petite tape sur l’épaule pour essayer de chasser sa morosité avec un grand sourire rayonnant dont il était friand avant de s’installer de l’autre coté du couple.
- Okay… Petit rappel. Pas trop crier, pas bouger. rappela-t-il avec douceur en venant prendre délicatement le poignet de Zoya dans sa main alors que Ali en faisait de même avec celui de Saïd.
- Prêt ? demanda-t-il a son coéquipier qui lui répondit d’un simple regard sévère.

Une forte chaleur se répandit alors dans le poing des deux Egyptiens, enveloppant les poignets des Européens d’une douce chaleur puis les brûlant de plus en plus. Saïd serra les dents en sentant la douleur commencer en se doutant de la poigne solide se son frère que ce n’était que le début et que l’autre Fils de Ra ne déconnait pas lorsqu’il leur avait demandé d’”essayer” de ne pas crier et de ne pas bouger. Il eu l’impression que son poignet se faisait chauffer a blanc mais la douleur n’était pas encore telle qu’il ne remarqua pas le regard que s'échangèrent les deux sorciers pour coordonner leurs actions.
Tous deux sortirent leurs armes d’or et vinrent les glisser sur la peau des deux amants, tranchant magiquement leur poignet pour laisser s’écouler leur sang. La coupure ne fit presque pas mal après la sensation de brûlure et le sang ne gicla pas. Restant sous forme d’un filet écarlate flottant et dansant doucement dans les vagues de magie, il vint entourer l’avant bras de l’autre. Un nouveau regard échangé, une nouvelle pression et le cerceau de sang se serra vivement autour de leur chair.
Par réflexe, Asim agrippa fermement la main de Zoya pour qu’elle ne quitte pas le bras de Saïd et se permit même de plaquer une main sur sa bouche pour étouffer son potentiel cri de surprise et de douleur. Ali en fit de même avec Saïd dont le hurlement fut tout de même audible. Alors que les cellules du sang de Zoya traversait son avant-bras il eu l’impression qu’on le sciait complètement et son poignet droit brûlait toujours autant au dessus du bras de Zoya. Le sortilège touchait a sa fin mais la douleur commençait maintenant alors que la magie s’ancraient dans chacun de leur corps en profondeur.

Les yeux de Saïd brillant de fureur fixèrent Zoya pour se raccrocher a la réalité mais s'empêcher de venir vérifier ce que sont corps était persuadé de ressentir. On lui coupait le bras, il ne pouvait plus sentir sa main gauche, ni sa main droite mais la sensation était encore toute autre et la douleur fulgurante remontait furieusement le cours de ses veines jusqu’au reste de son corps. Alors que la douleur voyagea en quittant ses extrémités il eu l’impression de ressentir ses mains mais l’une d’entre elle était a l’envers et l’autre… différente. Il n’en était pas sur mais c’était comme si pendant une longue seconde, il avait échangé un bras avec Zoya. Il ne put s'empêcher de la questionner d’un regard horrifié pour se demander s’il était le seul a ressentir ça mais avant de pouvoir songer a converser la sensation s’était doucement éteinte et la douleur qui atteignait maintenant sa poitrine le distraya de tout autre chose. Ali le lâcha enfin, signe qu’ils n’avaient plus a se tenir, pour le laisser se crisper de douleur autant qu’il le voulait mais il ne put s'empêcher de rester a ses cotés alors que Asim, lui se releva simplement en rangeant son poignard. Il garda sa baguette pour renforcer un peu plus l’insonorisation au cas ou la douleur des quelques minutes qui suivraient avant qu’elle s’estompe leur arrache de nouveaux cris pouvant perturber le voisinage. Il alla même faire chauffer un peu d’eau en attendant.

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Zoya Horlov
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Ils souriaient tout deux sous leur baiser, intensifiant toujours plus ses sentiments pour cet homme. Son amour était un puit sans font dans lequel elle n’avait cessé de tomber depuis presque 20 ans. Cette pensée la terrifia doucement, autant qu’elle la réchauffait. Il ne leur restait plus qu’à commencer la route vers une folie certaine et éternelle. Elle se crispa légèrement lorsqu’Ali suggéra de retourner à Heliopolis, s’apprêtant à refuser catégoriquement, elle ne pouvait pas être aussi proche de son fils, pas tant que les choses n’étaient pas régler ici, ce serait trop douloureux et elle n’était pas certaine de pouvoir tenir le coup mais elle n’eut heureusement pas le temps de trop y réfléchir que l’apparition d’Asim vint étouffer dans l’œuf toute tentative de refus.

Elle le regarda avec une pointe de méfiance, comment avait-il peut savoir aussi aussi ? Questionnant du regard Ali qui semblait tout aussi décontenancé en réalité. Celui-ci eut une réponse, laissant les deux amants dans le flou mais l’ancienne serdaigle passa rapidement à autre chose. A vrai dire, savoir que certains membres du Temple n’était pas bien loin avait quelque chose de rassurant. Elle glissa doucement sa main contre le bras de Saïd, le contact de sa peau sous ses doigts lui permettait de garder un calme relatif face à la situation incompréhensible et aux deux hommes qui semblaient oublié que le couple ne parlait pas un mot de leur langue. Elle les observa, insonorisé la pièce, et elle comprit avant même qu’Asim ne le confirme que les prochaines minutes n’allaient pas être une partie de plaisir.

On les fit s’installer et elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire un peu moqueur devant le côté très ritualisé mais elle obéissait malgré tout.
Enserrant doucement les bras de Saïd entre ses mains, elle releva les yeux vers Asim qui semblait presque s’amuser de la situation.

« T’as l’air de prendre ton pied d’avance…Tu pourrais cacher ton enthousiaste c’est indécent. » Se moquait-elle doucement.

Naturellement, elle vint accrocher le regard doré de Saïd à l’instant où elle comprit que les choses sérieuses allaient commencer. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre et elle tenta simplement de se rappeler de toute les souffrances physiques qu’elle avait eu jusqu’à présent, comme si les classifier lui permettait de garder l’esprit le plus clair possible, ne pas crier, ne pas bouger, ne pas lacher. La chaleur l’aurait presque fait rire mais il lui suffisait de sentir la poigne pour comprendre que cela ne resterait pas aussi simple que ça. Sa mâchoire se crispa, la chaleur se changea rapidement en brûlure et la brûlure devint rapidement insupportable. Elle avait pensé que son expérience avec la douleur physique lui permettrait de supporter plus facilement cette épreuve, mais il n’en était rien. Parce que chaque douleur était différente, et à leur manière, elles étaient toutes les pires qu’elle ai connu

Aucun d’eux ne voulait baisser les yeux, restant accrocher l’un à l’autre tant physiquement que moralement, elle le regardait, sentant sur sa peau un voile de sueur alors que sa peau rougissait doucement sous l’effet d’une respiration bloquée. Elle souffla l’air de ses poumons avant qu’ils ne les entaillent. Sa vue se brouillait mais Zoya ignorait si c’était la douleur qui lui grillait le cerveau ou si c’était des larmes qui remplissait doucement ses yeux. Elle aurait été incapable de les sentir rouler sur ses joues, bien trop focaliser sur Saïd et sur cette foutu souffrance.
Et quand elle pensait avoir atteint le paroxysme de la douleur, la vie s’amusa à lui rappeler qu’il y avait toujours pire, s’en était trop pour qu’elle reste de marbre, Asim avait pourtant anticiper ce moment, plaquant sa main contre la bouche de la jeune femme, étouffant sa voix alors que les larmes traçaient de multiples sillons sur son visage, se mêlant à la transpiration.

Sa fierté, ou sa folie, l’obligeait pourtant à lutter contre cette douleur, à vouloir retenir ses cris et sa mâchoire se crispant toujours plus et ses dents se pressant contre la peau d’Asim. Elle le mordait, sans vraiment s’en rendre compte alors qu’elle aurait voulu appeler Saïd, juste pour rester connecter avec la réalité, parce qu’il n’était plus qu’une ombre brouillé par les larmes, elle continuait toujours de fixer, elle pouvait l’entendre lui aussi. Et pendant une minute elle crut que son cœur ne serait pas capable de supporter plus tant il cognait fort dans sa poitrine, en pleine panique, il était au bord de l’implosion et malgré ce déluge de sensation horrible, la vue lui revenait doucement, et avec elle, le regard enrager de Saïd. Ce dont elle avait besoin pour tenir le coup, ce regard. Elle partagea rapidement cette fureur et le désir n’était jamais bien loin, sa morsure se fit plus dur alors qu’elle le concerto de souffrance se promenait dans tout son corps, elle crèverait avant la fin, elle en était presque certaine.

On les lâcha pourtant enfin alors qu’elle avait la sensation qu’on la poignardait ou que son cœur allait simplement s’arrêter. Elle insulta la terre entière, copieusement, usant de tout son vocabulaire, d’expression moldus, d’expression de sorcier, d’argot et même des quelques mots russes laisser par son père adoptif. Elle n’avait pas lacher le bras de Saïd pourtant, sa tête commençait doucement à tourner et elle était incapable de savoir si elle respirait encore ou si elle retenait toujours sa respiration. Les sensations semblaient doucement revenir, mais elle semblait avoir quelque chose de différent, comme un écho. Son corps entier avait été si tendu durant les dernières minutes que lorsqu’elle n’eut plus aucune insulte à balancer, elle se relacha complètement, laissa même sa tête pendre doucement, ses yeux posant sur ses cuisses.

Elle prit ce temps pour elle, pour remettre ses idées en place, et elle put l’entendre, cette voix, au creux de son oreille.

« Une autre marque… »

Un sourire pourtant s’afficha doucement sur son visage tiré par la soudaine fatigue qui l’accabla, relevant la tête pour retrouver les yeux de Saïd, elle oublia, une seconde, elle oublia qu’ils n’étaient pas seul…Et cette seconde suffit pour qu’elle se jette simplement sur lui pour un baiser aussi impudique que passionné, se permettant d’autres secondes à ne penser qu’à elle, qu’à lui. Même ces sensations-là semblaient avoir une puissance nouvelle, le désir, la passion, et elle se perdit doucement dans ses envies, plongeant plus profondément encore. Elle avait envie de lui, elle avait envie d’elle, se laissant littéralement consumer par leurs sentiments. Ce n’est que parce que son corps lui réclamait de l’oxygène qu’elle s’éloignait de sa bouche mais à peine d’un centimètre. Le souffle court, et le corps brûlant.

« Saïd… »

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NPC Eli
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A l’instant même ou leur regard se croisèrent, il se jetèrent littéralement l’un sur l’autre pour s’embrasser avec passion et fougue. Par soulagement que cela soit finit, par adrénaline mais par bien plus encore. Leur amour qui depuis toujours avait formé un mélange explosif réagissait dorénavant au coeur de leurs veines et de leur coeur battant a l’unisson. Il n’avait qu’une seule envie, faire un avec elle et le contact de ses lèvres et la danse de leurs langues ne semblaient pas lui suffire.

Laissant les amants se remettre ensemble de leurs émotions ensemble et leur accorder un peu de pudeur, Ali s’était relevé et avait rejoins son camarade qui observait distraitement par la fenêtre alors qu’il faisait chauffer de l’eau avec un peu de magie.
- Pré-Au-Lard…  l’Ecosse… le Royaume-Uni… l’Europe. murmura-t-il avec un sourire humblement émerveillé. Qu’en penses-tu ? demanda-t-il en se retournant vers Ali.
- Tu saigne. constata ce dernier en pointant la main du fils de Ra.
- Et toi tu boude. constata a son tour Asim sans perdre le sourire.
Ali soupira sans savoir quoi répondre. Avoir Asim a ses cotés lui donnait l’étrange sensation d'être revenu au Temple de Ra. Mais il savait qu’il ne s’y trouvait pas et cela ne lui donnait que plus envie de rentrer. Il ne pouvait pourtant pas se le permettre et devait s’efforcer d’oublier cette idée. Contrairement a Asim, c’était la première fois qu’il quittait l’Egypte pendant si longtemps et la brève visite qu’il avait pu faire a Zahra ne semblait qu'être un songe tant il avait été trop court a son goût.

Asim posa une main sur son épaule avec un sourire compatissant. Si quelqu’un connaissait le sentiment d'être loin de chez soi, c’était bien lui. Il tenta de trouver les mots pour le rassurer mais son attention fut attirée par le couple en fusion. S’excusant d’un petit sourire amusé et gêné auprès d’Ali il s’approcha pourtant d’eux pour les séparer, même quitte a devoir user d’un peu de force. Il s’interposa entre les deux amants afin de couper le contact visuel au moins une petite seconde et face a leur mécontentement il s’arma d’un nouveau sourire désolé mais d’un regard ferme.
- Maintenant il va falloir vous y habituer et tenter de le contrôler au mieux. Normalement il n’y en a qu’un qui reçoit mais pour vous les sensations vont faire écho entre vous deux sans jamais s'arrêter si vous ne parvenez pas a le contrôler. Le plus simple serait de commencer par vous calmer. Cela aidera l’autre a reprendre un peu de contrôle. expliqua-t-il calmement mais sans vraiment laisser de champs libres aux deux autres pour râler.
Son regard sans détour fusillait Saïd d’une façon presque agressive mais c’est avec douceur et patience qu’il l'éloignait de Zoya en plaçant simplement une main sur son torse. Faute de pouvoir en faire de même pour l’Anglaise, il avait prit son poignet sans vraiment se soucier du sang qu’elle avait fait coulé de sa main et le pressa doucement. Ali ne tarda pas a venir lui prêter main forte et a agripper l'épaule de Saïd avec autant de douceur et de fermeté pour l’inciter a le suivre un peu plus loin. Asim se retourna vers Zoya et prit ses épaules dans ses mains chaudes pour l'empêcher de s’éloigner avec eux.
- Bonjour a nouveau. la salua-t-il avec un grand sourire. Calme. Ce sera plus facile pour lui et s’il se calme ce sera plus facile pour toi. répéta-t-il docilement.
Il faut que tu discernes tes propres sensations des siennes. Que tu les identifies. Comme ça tu pourras les contrôler et les minimiser. Tu les sentiras toujours, ne t'inquiètes pas. ajouta-t-il gentiment avant de reprendre le bras de la femme pour lui montrer son tout nouveau tatouage; Une simple bande entourait son avant-bras pale mais la couleur, elle, était clairement celle du sang.
Il découvrit ses propres tatouages similaire, un noir comme celui d’Ali par lequel il avait juré allégeance a Malick, et un rouge comme celui de Zoya, pour Re.
- C’est par son sang que la connection se crée. Son sang transmet ses sensations et ses sentiments, mais il ne faut pas le laisser se répandre ou tu te perdras complètement. Et dans votre cas, lui aussi. Concentre-toi sur ça, la marque. Tout ce qui n’est pas toi ne doit pas dépasser ça. conseilla-t-il sérieusement.

De son coté, Ali prodigua les mêmes explications et les mêmes conseils a son frère. De façon plus concise et moins précise et un peu différente afin que celui-ci retienne et applique le peu que son cerveau serait réellement capable d’assimiler. Les émotions faisaient ricochets entre-eux et s’ils ne voulaient pas devenir vous et céder au chaos tout de suite, ils devaient bloquer le transfert, le minimiser. L’Irlandais s'efforça de contrôler ses émotions et en même temps, celles de Zoya qui envahissait son corps. Les frissons et les sensations, telles des poussières volant dans un tourbillon se transformèrent petit a petit en plomb et tombèrent doucement pour rester immobile au fond de lui. Ils purent retrouver leur calme.
- Je te l’avais dit. C’est mal. bouda doucement Ali lorsqu’il pu sentir que Saïd pouvait de nouveau l’entendre.
- Ou trop bien pour être autorisé. Je kiffe ! commenta joyeusement Saïd en observant son nouveau tatouage et la douce sensation chaude et vibrante qui en émanait. Et t'inquiète. J’ai compris, je gère. rassura-t-il en tapotant l’épaule de l’Egyptien.
Il s’éloigna un peu juste pour pouvoir croiser le regard de Zoya et lui faire un clin d’oeil. En même temps pour s’amuser, il laissa sciemment une vague et pensées salaces et de désir passer dans son propre esprit pour voir si cela atteindrait sa dulcinée.

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Zoya Horlov
Zoya Horlov
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Il était facile de se laisser aller, parce que c’était bon, plus que bon, c’était intense et puissant…Et surtout, c’était à eux. Quelques minutes de plus et il était plus que probable que le couple baptise la table de la cuisine. Elle aurait dut se sentir gênée ou mal à l’aise lorsqu’Asim intervint pour les séparer mais à vrai dire, elle ne ressentit que de la rage, la sienne, celle de Saïd. Elle eut envie de lui faire du mal, de le blesser et de retrouver les bras de l’ancien mangemort mais ils furent séparer, éloigner et la voix de l’egyptien la força à retrouver la réalité. Calme…Elle n’en avait aucune envie mais comme elle l’avait fait il y a quelques minutes en repoussant Saïd, elle se fit violence en repoussant ses sensations cette fois. Ce fut plus complexe qu’elle ne l’aurait cru, l’échos était si fort et s’harmonisait tellement à ses propres envies. Discerner ses propres sensations des siennes…

« C’est comme si tu me demandais de discerner une rousse et une blonde vénitienne » plaisanta-t-elle tant la différence entre ses sentiments et ceux de Saïd était infime, ne se jouait que sur des nuances, du moins, c’était l’impression qu’elle en avait. Petit à petit pourtant, elle arrivait à calmer le tambourinement de son cœur. Elle fixa le bras d’Asim, se rappelant de la marque brûlée qui encerclait celui d’Ali, alors elle supposa…L’ancien chef, le nouveau chef.
Pourtant elle n’avait pas vu de seconde marque sur le bras de son…Beau frère…

« T’as pas plutôt envie de te joindre à nous ? »

Proposa-t-elle à Asim alors qu’elle luttait encore avec ces nouvelles sensations. Elle essayait malgré elle, parce qu’il était certain que ce n’était pas le moment de se perdre. Cela s’estompait lentement, probablement aider par le fait que Saïd lui-même se calmait et qu’elle en faisait de même de son côté. Ses yeux se posèrent sur l’egyptien, un petit sourire en coin, bien que son regard n’avait pas vraiment perdu entièrement leur lueur de désir.

« Je comprends mieux pourquoi pince-sans-rire était pas plus emballé que ça par cette idée… » dit-elle en parlant d’Ali. Elle observa les marques sur le bras de l’homme.

« J’avais vu juste, t’aime trop ça… » Elle sortit son paquet de cigarette et en se souvenant qu’Asim était un consomateur de tabac, elle le lui tendit ensuite. « Ca fait longtemps que tu nous espionne ? » Demanda-t-elle en allumant sa cancereuse, parce qu’elle n’imaginait pas d’autres explications pour son arriver et son timing parfait pour aider Ali dans ce projet. « Vous nous espionnez » rectifia-t-elle en ayant un flash de lucidité, le souvenir récent qu’elle avait perçu chez l’aîné des Wilkes.

C’est là qu’elle la sentie, cette vague de chaleur, et elle comprit rapidement que ces pensées salaces n’était pas de son fait. Se penchant légèrement sur le côté pour croiser le regard de Saïd, elle lui accorda un sourire mesquin alors qu’il pouvait sentir un mélange détonnant de désir, de frustration et de colère. Elle lui fit un doigt, comme elle en avait l’art de le faire lorsqu’elle était adolescente.

« Dire que j’ai eu un fils avec cet idiot… »

Et malgré la remarque, on pouvait sentir tout l’amour qui s’en dégageait. Elle soupira avant d’inspirer du poison directement dans ses poumons.

« On est prêt pour la suite des festivités donc… »

Retournant auprès des autres, elle ne savait pas exactement si c’était ces longues minutes de souffrances intenses qui l’avait motivée de la sorte ou si c’était tout autre chose, mais elle devait donner sa part d’information. Elle ne se soucia pas de savoir si Asim restait ou non, sa présence ne la gênait pas et comme elle l’avait préciser Saïd, rien serait épargner.

« On a eu plus d’info sur les Horcruxes… » Commença Zoya « Du moins, sur ce que c’est » et elle se lança dans l’explication du sortilège, explication qu’elle avait eu de la bouche de Maugrey et d’Albus par la suite. Elle tentait de faire au plus court, sans oublier les détails important. Observant tour à tour les hommes présents dans la pièce. Elle marqua une pause à la fin de ses explications, laissant le temps à Saïd de digérer le flot d’information.

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NPC Eli
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Asim ne put s’empêcher de sourire devant les réactions de Zoya. Un mélange de gêne et d’amusement face à toutes ses remarques dont il ne comprenait que la moitié. Il était très à l’aise avec la langue de Shakespeare, tant que beaucoup ne questionnait pas ses origines mais pour ce qui était des expressions, il était tout simplement difficile de toutes les connaître et les comprendre sans avoir vécu et grandit dans un pays. Il accepta sa cigarette en la remerciant d’un signe de tête et l’alluma avant de répondre à sa question.
- Pas “nous”... lui. précisa-t-il d’abord en désignant Ali d’un discret coup de tête. Tu as pu rencontrer Rê… il… enfin… la sécurité des siens est très importante pour lui. Ce n’est pas tant “espionner” que… “veiller”. Oui je dirais qu’il veille sur les siens. Mais il ne les juge pas.expliqua-t-il ensuite avec douceur avant d’être interrompu par les jeux de Saïd derrière eux.
Ce dernier ricana puérilement en observant la réaction de Zoya qu’il avait pu déclencher d’une simple pensée alors que cette dernière parlait avec Asim. Il serait mentir que de nier qu’il se sentait puissant à l’idée de pouvoir affecter Zoya et l’embêter à tout moment sans lever le petit doigts. Il aurait voulu en jouer et en profiter un peu plus mais cette dernière les remis rapidement sur les rails.

Elle expliqua tout ce qu’elle avait apprit à propos des Horcruxes depuis la dernière fois qu’ils en avaient entendu parlé. Des morceaux d’âmes scindées et scellées dans des objets en guise d’assurance. C’était donc ainsi que Evan avait survécu à la guerre ? Combien de morceaux ? Où étaient-ils ? Comment allaient-ils se débrouiller pour tous les détruire, car en plus la tâche ne semblait pas aussi simple qu’on puisse croire. Autant de questions et de doutes qui assombrirent l’humeur de Saïd. Pour lui l’idée de retrouver Evan, de jouer à son petit jeu pour guetter un moment opportun pour l’abattre semblait déjà bien assez compliqué. Tout le reste, il n’y avait pas songé et il savait qu’il ne parviendrait pas à y réfléchir plus que ça même après ces explications.
- Je… Comment… Je pense pas qu-... balbutia-t-il sans vraiment savoir quelle question ou quel fait il essayait de formuler.
Il n’eut pas le réflexe de masquer son désarroi et sa confusion mêlé d’un fond ardent de frustration et de colère qui se déversa dans ses veines et dans l’avant-bras de Zoya. Mais Ali pu sentir son agacement même sans marque et vint poser une main chaude sur son épaule pour le rassurer.
- Cela veut seulement dire qu’il faudra se battre sur plusieurs fronts. Ça tombe bien car tu n’es pas seul. rappela Ali qui s’efforça d’esquisser un sourire.
Étrangement cela le rassurait de savoir que Saïd ne serait pas le seul a devoir faire face à leur ennemi. Cela signifiait aussi que leur ennemi était plus dangereux et mystérieux qu’ils ne l’auraient anticipé mais l’Egyptien ne s’imaginait pas de toute manière rester sur le banc de touche à attendre et se faire du mouron pour son frère.
- Mais il va tout de même qu’on sache combien de Horcruxes et où ils sont cachés. Et ça… Je pense que seul le créateur peut le savoir.
- Le créateur… fit faiblement écho et cette fois bien qu’elle était trop discrète pour transparaître dans ses mots, la peur face à la réalisation qu’il allait réellement devoir faire face à Evan Rosier fila dans ses veines une fraction de seconde. Il ne me le dira jamais. avoua-t-il en s’efforçant de ne pas avoir l’air trop défaitiste car ce n’était pas du pessimisme mais la réalité. Il savait qu’il ne pourrait pas lui cacher ses intentions de le tuer mais il comptait sur l’arrogance et la condescendance de son ancien camarade pour lui laisser l’opportunité d’essayer. Qu’il lui révèle et lui confie tout ses petits secrets de polichinelle en revanche, impossible.
- Peut-être bien. Mais nous chercherons tous de notre côté. Nous arriverons bien à-
- Lise. se rappela soudain Saïd, le prénom échappant ses lèvres avant de se souvenir que celui-ci avait été sujet à dispute avec Zoya. Une pointe d’agacement et d’angoisse picora sa peau lorsqu’il lui jeta un regard mais il ne lui laissa pas le temps de lui reprocher quoi que ce soit.
- Elle est douée ! ... Pour trouver des trucs cachés ! C’est pour ça que Voldemort la voulait morte pendant la première guerre. Il y a rien entre nous, il y a jamais rien eu mais… Tu l’as entendu. Elle essaye de faire la même chose que nous. Elle croit sûrement encore que c’est une gueguerre entre Evan et le Seigneur des Ténèbres mais… Elle peut aider. Elle peut nous aider.

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