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- NPC Eli
- Gallions : 996
Lun 9 Mai - 22:07 (Δ)
Asim retint sa respiration en voyant Kafele approcher de son air faussement autoritaire. Le rire de Rê lui donnait envie de rire lui aussi mais il ne se le permit pas, pas encore complètement sûr de savoir s’il était dans le pétrin ou non. Il n’avait besoin d’être expert dans l’art du soin pour se douter que cela n’était pas de la médecine et bien que Kafele n’était pas le plus sévère des soignants le protecteur savait que sa conduite n’était pas vraiment exemplaire. Et puis en plus, il s’agissait du chef du Temple de Ra, sur les épaules duquel reposait l’avenir des Enfants de Ra. Que penserait-il de voir le “protecteur et maître” dans ce nouvel état peu commun ?
Mais Kafele éclata finalement de rire, accompagné de Rê qui plaça une main devant sa bouche pour ne pas rire trop fort. Asim les rejoins mais d’un rire un peu incertain en se rendant compte que c’était lui le dindon de la farce. Finalement il semblait être le seul a se croire fautif dans cette histoire. Heureusement qu’il n’avait pas s’agit de Issa car elle n’aurait pas rit du tout.
Rê récupéra son bâton, la gorge encore trop secouée d’hilarité légère pour qu’il parvienne a remercier Kafele. Le jeune chef s'empressa de reprendre une bouffée de fumée en jetant un regard à Asim pour le narguer un peu plus. Il toussa quelques volutes de fumée avant de lui retendre la roulée. Le protecteur la prit avec douceur cette fois mais la plaça entre ses propres lèvres d’un geste plein de dépit et tira longuement dessus dans l’espoir de chasser cette farce de son esprit.
Rê s’en amusa une fois de plus et ne remarqua qu’un peu plus tard que Kafele semblait s’être perdu dans sa contemplation. Il s’arrêta doucement de rire en le regardant à son tour sans savoir s’il devait se sentir gêné, moqué, inquiet ? Après tout ils ne se connaissaient pas si bien. Peut-être faisait-il une erreur de se montrer ainsi devant lui ? Rê sembla seulement se rendre compte que c’était bien Kafele qui les avait rejoins et non un deuxième Asim avec qui il savait qu’il pouvait tout faire et tout dire. Doucement intimidé le jeune chef se calma une seconde.
Mais le fils de Ra revint à lui et à eux, demandant la suite du programme avec enthousiasme et complicité. Il fit même référence à la plaisanterie que Rê avait pu faire auparavant à propos de leur chanson commune. Cela rempli le jeune homme de joie et le rassura un peu. Mais Kafele bafouilla, comme si soudain le naturel se trouvait lentement paralysé de formalités. Il lutta pour user du bon pronom et lorsqu’il arriva à la chute de sa propre plaisanterie celle-ci avait fit un flop monumental. Enfin, pas vraiment.
Après une longue seconde d’embarras profond et de supplice intense pour le pauvre Kafele, Rê explosa de rire à nouveau, accompagné d’Asim qui cette fois-ci n’hésita pas à rire de bon coeur. Ce n’était pas si drôle et c’était peut-être un peu méchant de se moquer des balbutiements de leur frère mais il fallait croire qu’ils avaient tous besoin de rire un coup. Et puis la marijuana aidait un peu.
- Aïe aïe aïe ! Arrê- Arrêtez de me faire rire, ça me fait mal ! se plaignit Rê en se tenant les côtes et en sentant ses abdos fatigués se crisper encore et encore. Mais malgré la douleur il ne parvint pas à arrêter de rire, laissant même échapper quelques larmes qu’il dû essuyer rapidement avant que la plaisanterie ne finisse par se tourner vers lui.
Asim, lui, ria de plus belle des jérémiades de son protégé tout en sachant que ce genre de douleur n’était rien pour lui et s’il riait il dirait même que c’était de la bonne douleur pour une fois.
- Un percussionniste ? Il se briserait un bras à chaque mesure ! s’amusa le protecteur en tirant un peu plus sur le joint. Il souffla son nuage parfumé sur le côté et esquissa un geste vers Kafele sans vraiment lui tendre le joint mais signifiant que s’il voulait en profité, il était le bienvenu. Il le tendit ensuite à Rê qui le coinça entre ses lèvres pour se forcer à se calmer un peu.
- Haaa Kafele que serait-ce une soirée sans toi, je ne m’en souviens même plus… soupira Asim avec un sourire de bien-être.
Par réflèxe il avait prit la guitare qu’il lui avait apporté mais bien franchement il se contenterait de simplement parler, rire et fumer comme ils le faisaient maintenant. Il s’était un peu trop habitué à soigner ses maux et ses tourments avec la musique que dans un tel moment de joie elle paru presque déplacée. Mais pas pour Kafele ou pour Rê qui ne manqua pas de repérer l’instrument favoris de son protecteur.
- Une chansoooon ! réclama-t-il en expirant longuement son nuage dans les airs. Le regard pâle de Rê vint chercher celui de Kafele dans un éclair de complicité en se doutant que lui aussi aimait profiter des talents de leur cher Asim. Peut-être le rejoindrait-il dans sa supplication puérile ? Chansooooonnnn… répéta Rê comme s’il s’impatientait déjà pour narguer puérilement un peu plus le musicien.
- Okay mais va pas te casser un bras. rétorqua Asim en empoignant le manche de la guitare pour la positionner. Hmm… Je ne sais pas, ça fait longtemps que je n’ai pas joué devant un si grand public… plaisanta doucement Asim en faisant un clin d’œil à son auditeur privilégié depuis quelques jours. Je vais peut-être avoir le trac.
Et comme un gentil petit jeune homme serviable, Rê lui tendit le joint d’une attitude semblable à un enfant. Asim rigola, tira un coup sur le joint avant de le laisser entre les doigts du jeune chef. Du même geste Rê le tendit ensuite vers Kafele, arrachant un nouveau rire au musicien.
- Haaa laquelle je vais bien pouvoir vous faire… se demanda-t-il en forçant son cerveau embrumé à réfléchir un peu. Il connaissait celles que Kafele appréciait et était prêt à lui redemander encore et encore mais ce soir était un peu différent. Il ne voulait pas que ce soir soit seulement un Kafele / Asim + Rê mais une nouvelle expérience. Ah celle là. Je l’ai jamais faite celle là. annonça le guitariste pour lui même en enchaînant immédiatement sur les premiers accords.
Le rythme et la musique en concert avec la drogue l’emportèrent immédiatement au loin comme si lui poussait des ailes. Rê, lui aussi eu un grand sourire, mélange entre celui d’un enfant émerveillé et celui d’un ado prêt à tout pour embarrasser un ami, ce qui arracha un nouveau rire au chanteur avant qu’il ne se lance vraiment dans la chanson.Il se fichait bien que la fatigue lui enrouait la voix ou crispait ses doigts sur les cordes. Si Rê pouvait rire malgré sa malédiction et Kafele aimer malgré son passé, Asim lui pouvait toujours trouver et apporter le réconfort à travers une mélodie entraînante. Pour lui, elle soignait son âme aussi bien que la magie d’Eshe, même en cette fin de journée difficile, même au milieu de la nuit. Et tout comme pour la magie, il n’avait l’impression de n’être qu’un canal de cette force envoûtante et bénéfique qu’il déversait avec passion.
I'm not changing pops,
I'm seeking
And I hear what your preaching
But this drowsy inanition
Can't stay
I am screaming out this seance
While a spectral love
Is playing with the lights
It just ain't right, It just ain't right…
I won't lie to you,
I won't lie
If the water comes we won't survive
And the rain is gonna comeJe ne suis pas en train de changer ‘pa,
Je cherche
Et j’entends ce que tu prêche
Mais cette fatigante inanition
Ne peut demeurer
Je crie cette séance
Alors qu’un amour spectrale
S'amuse avec les lumières
C’est pas correct, c’est pas correct…
Je ne te mentirais pas,
Je ne mentirais pas
Si l’eau arrive nous ne survivrons pas
Et la pluie arriveraCette fois la chanson était dans leur langue à tous les trois, composée par Asim lui-même pendant ses nombreuses nuits sans sommeil depuis son retour au Temple de Ra. Mais le fait que Rê ou Kafele puisse comprendre et avoir un aperçu direct de ses pensées, ses paroles et ses chants ne le perturba pas le moins du monde. Il chantait ses chansons avait autant de sincérité, qu’il les compose lui même ou pas. Et même si certaines de ses idées frôlait le blasphème, elles n’étaient que le reflet de ses doutes, de ses angoisses dont il ne s’était jamais détourné. Il préférait les chanter, les expulser de son corps de la plus belle des manières pour s’en sevrer. Et cela marchait.
Shine on you sinking sun
Cause the waning time
It gets me low
Look on you wicked world
I will wait my turn
but it goes slow, it goes slow…
I won't lie to you,
I won't lie
If the water comes we won't survive
And the rain is gonna comeContinue de briller, soleil couchant
Car le temps de déclin
ça me démoralise
Regarde donc, monde cruel
J’attendrais mon tour
mais c’est lent, c’est lent…
Je ne te mentirais pas,
Je ne mentirais pas
Si l’eau arrive nous ne survivrons pas
Et la pluie arriveraIl fallait dire que un peu de Marie Jeanne dans la tête avait aidé à ne pas complexer ou du moins ne pas trop réfléchir en choisissant sa chanson qui n’était pas très respectueux avec l’astre divin, teinté de pessimisme cynique quant au futur et emplit de certains regret quant au passé abandonné mais Asim s’en fichait. C’était une chanson qu’il avait composé à une époque où c’était ce qu’il avait ressentit. Et peu importe les mots, la musique savait toujours exprimer ses sentiments présents et elle n’exprimait aujourd’hui que du bonheur, du soulagement et de l’amusement.
But she was standing there
She was standing thereMais elle se trouvait là
Elle se trouvait làI tore another picture from the wall
Cause I don't want them anymore
I swam these waters
for so long
I never thought I'd reach the shore
When I came out
You were standing smiling
Radiant through your own trauma
You took my hand
And you hold it still
Can you hear the laugh of loversJe déchire une autre photo du mur
Parce que je ne les veux plus
J’ai nager dans ces eaux
pendant si longtemps
Je ne pensait pas que j'attendrai la rive
Quand je suis sortis
Tu te tenais souriant
Radieux à travers tes propres traumas
Tu a pris ma main
Et tu la tiens encore
Peux-tu entendre les rires des amoureuxShe was standing there
She's still standing thereElle se trouvait là
Elle elle est encore là
So shine on you sinking sun
Cause the waning time
It gets me low
Look on you wicked world
I will wait my turn
But it goes slow.Alors continue de briller, soleil couchant
Car le temps de déclin
ça me démoralise
Regarde donc, monde cruel
J’attendrais mon tour
Mais qu'est ce que c’est lent…
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Lun 9 Mai - 22:54 (Δ)
Qui sont-ils ?
Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier
Nuit du 4 Janvier
L’explosion simultanée de rire ajouta plus de couleur encore à ses joues empourprées. Ce n’était pas seulement la voix d’Asim cette fois-ci qui se riait de son embarra constant mais le rire de Rê s’y mélangeait dans une symphonie parfaite de joie et de bonheur intense. Ô bien sur, il n’oubliait pas que c’était bien de lui-même qu’ils étaient en train de rire mais est-ce que cela avait vraiment une quelconque importance en cet instant ? Ils pouvaient bien se moquer, cela ne changeait en rien la beauté du moment présent. Bien qu’il ne partageait pas leur hilarité à cause de son propre malaise et de son extrême timidité du moment, il ne put s’empêcher de les regarder et de sourire d’un air bienveillant…Enfin…Jusqu’à ce qu’Asim se moque ouvertement de la faiblesse physique de Rê. Il ria à son tour, dès la fin de la phrase, ne se rendant pas compte tout de suite de taquinerie et de la cible de cette taquinerie. C’était drôle, bon enfant et innocent. Mais son éternelle conscience revint brutalement lui rappeler que ce n’était pas qu’un simple frère qu’il avait à côté de lui…
Il jeta un coup d’œil à celui-ci mais il ne semblait ni vexé, ni offusqué d’une quelconque manière, l’hilarité se lisait toujours sur son visage et dans ses yeux humides et seul l’appelle de Marie-Jeanne le forçait à calmer ses hoquets de rire…Il se senti rassuré. Ses joues pouvaient prendre un peu de répit, du moins, c’est ce qu’il crut, elle s’empourprèrent aussitôt qu’Asim ouvrit une nouvelle fois la bouche et Kafele ne put qu’entrouvrirent la sienne sans savoir quoi dire à part avoir cette expression un peu bête mais terriblement touché par ce que venait de dire l’Egyptien.
La guitare trouva sa place entre les mains de son propriétaire et Rê fut le premier à réclamer les talents de l’artiste. Il capta le regard de celui-ci et ne put résister à sourire de nouveau franchement alors qu’il se penchait vers Rê que leur deux visages, proches, forme une scène de deux personnes puérile et immature réclamant un caprice.
« S’il te plait ? »
Ajouta-t-il à la suite de Rê, ils arrivèrent facilement à obtenir ce que tout deux souhaitaient d’Assim. Un sourire triomphant sur ses lèvres, il observa l’attitude complice du jeune homme et de son protecteur. Ne se rendant pas compte de suite que ce même jeune homme lui tendait à présent le joint. Il n’eut pas le cœur de refuser, dire non, c’était compliqué pour lui, encore plus quand la curiosité se mélangeait à cela. Le parfum qui se dégageait de cette plante lui donnait simplement d’en savourer le gout. Il prit l’herbe roulée entre ses doigts alors qu’Asim se décidait sur la chanson qu’il allait leur interpréter.
Il écouta, encore une fois sans comprendre, reconnaissant des mots de-ci de-là et il fut surpris lorsque les paroles eurent enfin un sens dans son esprit. Reconnaissant sa langue maternelle. Comme à chaque fois qu’il entendait sa voix un peu cassée, un peu fatiguée, il en restait subjugué. Il ne jugeait pas les paroles qu’il pouvait comprendre à prendre, il n’osait pas faire d’interprétation des paroles, devinant aisément que ce qu’il écoutait en cet instant n’était rien d’autre qu’une composition entièrement personnelle. Sa main battait le rythme contre sa cuisse alors qu’il se souvint que dans l’autre subsistait la roulée relaxante.
Prit dans le moment, il l’amena à ses lèvres et fit ce qu’il ferait avec une cigarette classique, il envoya une longue bouffée dans sa bouche avant d’inspirée de l’air qu’il enverrait le tout dans ses poumons. C’est là qu’il comprit que ce qu’il avait entre les mains n’étaient pas une cigarette classique et qu’il n’aurait peut-être pas dû être aussi généreux avec ses organes respiratoires. Le gout n’était pas le même, comme la sensation du passage dans la gorge et tout cela mit ensemble fit qu’en une seconde à peine…Le pauvre Kafele toussait à s’en faire cracher les poumons.
Pourtant, il ne put s’empêcher de rire en même temps, se sentant stupide et se moquant de lui-même et autant dire que son hilarité n’arrangeait en rien sa difficulté à respirer. Il toussait, encore et encore, expulsant la fumée qu’il avait inspirée. Ses yeux se firent larmoyant alors qu’il secoua une main devant lui en cherchant à s’excuser auprès d’Asim d’avoir aussi brusquement mit fin à son concert. Continuait de tousser, il commençait doucement à retrouvant un peu de contenance malgré les éclats de rires et le visage entièrement rouge. Il tendait le joint à Rê, pour qu’il le lui reprenne avant qu’il ne l’abime à force de se tordre et de tenter de contrôler sa toux.
L’irritation de sa gorge le gênait encore et enraillait sa voix mais il semblait plus calme. Il frotta ses yeux et ses larmes et plutôt que de masser sa nuque comme à son habitude, c’est sa gorge qu’il caresser de la paume de sa main.
« C’était la première fois »
Justifia-t-il d’une voix rauque, timide, un peu honteuse bien qu’il eut un nouveau hoquet de rire. Il se laissa tomber en arrière, coucher sur le dos, il avait l’impression d’ouvrir ses poumons plus facilement et de pouvoir laisser l’air frais s’y engouffrer. Il sentie rapidement les effets, cette sensation de lourdeur dans son crâne, pas si désagréable, se mélangeant à l’impression vraiment euphorique de légèreté soudaine.
« Vous moquez pas » Ajouta-t-il en levant un doigt en dessus de lui qu’il pointa, accusateur, en direction de l’endroit où se trouvait Asim et Rê bien que dans cette position il ne pouvait plus vraiment les voir. « J’ai cru que j’allais mourir » se plaigna-t-il d’une voix un peu infantile bien que toujours abimé par cette douloureuse quinte de toux.
« C’était joli » finit-il par dire en repensant à la chanson. « A ton tour Rê ! »
Il tenta de retrouver sa position assise initiale et lorsqu’il fut assis, son regard rieur se posait sur le jeune homme. Un peu taquin, il imita celui-ci :
« Une chansoooon »
CSS par Gaelle
- NPC Eli
- Gallions : 996
Mar 10 Mai - 12:45 (Δ)
Tout comme Kafele, Rê écouta la chanson d’Asim sans prêter plus d’attention que ça aux paroles, bien qu’elles étaient en Egyptien. Bougeant doucement de gauche a droite au rythme de la succession d’accords et des percussions de Kafele, il s’imprégna de la passion et de la joie dont faisait preuve le musicien a travers son chant. Asim était le genre de personne qui savait rappeler qu’il suffisait d’un rien pour être simplement content, joyeux et heureux. Un petit joint, un peu d’alcool, une chanson. Au milieu de la nuit et du noir constant que la malédiction avait déposé sur sa vie, le jeune chef avait apprit a s’en contenter et a l’apprécier. S’accrocher a la lumière, aussi faible et factice soit-elle pour ne pas se laisser engloutir et se noyer dans le mal. Survivre coûte que coûte et avancer car le Soleil finirait toujours par revenir.
La toux de Kafele qui avait fini par s’essayer a leur petite friandise coupa légèrement court a la représentation d’Asim mais tous furent surtout amusé. Rê récupéra le joint avec un sourire gêné, partagé entre l’envie de rire ou de s’inquiéter pour le pauvre Kafele. Le fait que ce dernier rigolait les rassura un peu, mais tout de même.
Asim lui rigola sans réserve avec l’initié. Rê ne se souvenait peut-être pas mais sa première fois avait été tout aussi comique bien que moins vigoureuse de par son manque naturel d’énergie. Le guitariste déposa sa guitare et récupéra le joint des mains du jeune chef pour baigner sa gorge d’un peu plus de douce fumée. Rê lui, finit par éclater de rire doucement au même moment que Kafele leur demandait de ne pas se moquer. Le retour de bâton ne tarda pas cependant et le jeune chef s’étouffa légèrement a son tour lorsqu’on lui réclama une chanson.
- Quoi ? Ah non moi je chante pas, c’est mort. protesta-t-il en reculant très légèrement. Mais il pu capter le sourire naissant d’Asim qui lui indiqua qu’il n’était pas prêt d’en échapper.
- Je chante pas, je fais pas de percussions, je vous arrête tout de suite je ferais pas partie de votre boyband. insista-t-il en secouant vigoureusement la tête. Nan, vraiment, comptez pas sur moi les gars ! ajouta-t-il en sentant la gène lui arracher un petit rire.
Asim se bidonna devant le soudain retournement de situation. Il perçu les regards paniqués de Rê mais cette fois ce fut au tour du protecteur de se liguer avec Kafele pour obtenir ce qu’il voulait.
- Ne le laisse pas te mentir. plaisanta Asim en donnant un petit coup de coude a Kafele. Il chante. Je l’ai entendu.
- Une fois ! Ce n’était qu’une fois ! geignit le jeune homme plein de supplication alors qu’il sentait l’étau se resserrer autour de lui.
- Le garçon ne chante que pour sa maman… taquina un peu plus Asim avec un regard complice vers son frère.
- C’est faux ! Je… je chante pas que pour ma maman… bouda Rê en détournant le regard, clairement gêné. Ses oreilles avaient prit la teinte des joues de Kafele.
- Alors pourquoi ne pas chanter pour nous ? encouragea le protecteur d’une voix plus douce en sachant qu’il ne fallait pas trop pousser le bouchon non plus.
- C’est juste que… Je connais pas beaucoup de chanson. se justifia Rê qui sans s’en rendre compte imita Kafele en se grattant la nuque et les cheveux d’un geste nerveux.
- Et bien je sais que t’en connais au moins une ! insista Asim en faisant a nouveau référence a la fois ou il avait surprit le fils chantonner pour sa maman assoupie.
- C’est… C’est une berceuse que… que ma maman avait l’habitude de nous chanter. confia alors le jeune chef, le regard soudain lointain.
Asim perdit légèrement de sa jovialité. Il n’avait pas besoin d’avoir le sang de Rê sur son avant bras pour le voir mais il perçu l’émotion qui envahit le garçon a ce simple souvenir. A ce “nous” qui lui avait échappé.
Rê avait eu deux grands frères. Turbulents, énergiques, bagarreurs mais aussi sages et protecteurs lorsqu’il le fallait. Akhet et Hélios. C’était eux qui auraient du prendre la tête du Temple et la succession de Malick et malgré la guerre, Rê n’avait jamais cru devoir un jour prendre leur place. Il se souvenait encore se chamailler avec eux, toujours a vouloir leur prouver qu’il était fort lui aussi, aussi fort qu’eux, mais en vérité il se complaisait d’être ainsi protégé de la pression de devoir gouverner. Il était le petit dernier, le petit plaisantin a qui on laissait tout passer, celui qui malgré tout ses grands mots finissait toujours dans les jupons de sa mère avec un petit sourire mesquin. Mais ils étaient morts et Malick aussi, laissant tout le poids de leur famille et de leur temple sur ses maigres épaules maudites. Que diraient-ils s’ils le voyaient aujourd’hui ? Seraient-ils fiers ou complètement désespéré de voir le petit Rê a la tête des Enfants de Ra ?
Le protecteur se sentit de plus en plus mal a l’aise en sentant le trouble qu’il avait causé dans le cœur de Rê grandir doucement. Il se rendait compte qu’il aurait du faire preuve de plus de respect envers ce moment privilégié qu’il avait surprit entre mère et fils. A force de tant côtoyer Rê il en oubliait parfois qu’il y avait des choses qui concernant Rê qui ne le concernait pas vraiment lui. A le voir souffrir, pleurer, rire, râler, bouder et être lui, il oubliait aussi facilement que Rê n’était pas qu’un simple garcon mais le chef du Temple. Il savait que Rê ne lui en tenait pas rigueur ou même ne lui en voulait car il lui avait confié que leur proximité était rassurante pour lui bien plus que gênante. Mais la présence de Kafele ajoutait cette fois au malaise car Asim savait aussi que Rê tenait beaucoup a l’image qu’il renvoyait aux Enfants de Ra en tant que chef.
Il voulu s’excuser, retirer ses paroles et revenir en arrière mais il eu peur de faire une nouvelle erreur. L’adulte lança appel a l’aide silencieux a son camarade de farce, espérant que Kafele sache faire preuve de plus de prudence, de douceur et de respect que lui. Mais avant que l’un des deux ne trouve quoi dire ou quoi faire, la voix soufflante de Rê s’éleva doucement dans la chambre.
Dors, dors, ma douce enfant,
Endormons nous sur le tapis.
Dors, dors, ma douce enfant,
Endormons nous sur le tapis.
Rê avait fermé les yeux en laissant sa voix faible mais mélodieuse raisonner dans le silence. Plus que pour les deux hommes, c’était pour lui qu’il chantait cette chanson. Pour bercer ses propres oreilles de cette mélodie rassurante et embaumer son cœur de souvenirs.
Dors dans le noir
Jusqu’à ce que les nuages s’en aillent
Alors nous auront la lumière de la Lune
Qui illumine tout le voisinage.
Dors, dors, ma douce enfant,
Endormons nous sur le tapis.
Dors, dors, ma douce enfant,
Endormons nous sur le tapis.
Des souvenirs amers et lourds mais des quels il ne voulait pas se détourner. Il ne voulait pas oublier ses frères ou son père ou ce temps ou leur famille avait été forte et réunie. Il refusait que ce passé soit pour lui un boulet a traîner mais plutôt le socle solide et éternel de sa vie. Ces souvenirs qui appartenaient dorénavant au passé et cette chanson qu’il n’entendrait maintenant que de sa voix étaient emplit d’un écho de bonheur. Un semblant de chaleur et de lumière auquel il se raccrocherait même si cela pouvait le faire souffrir.
Demain ton père reviendra
Portant sa récolte de citron
T’apportant une jupe et un châle
Pour que tu ai chaud en décembre
La dernière fois que sa mère lui avait chanté cette berceuse, c’était le soir ou il s’était fait frappé par la malédiction et que son père s’était fait blessé dans le combat. Comme toujours, elle l’avait fait pour l’apaiser et le rassurer. Mais les premiers cris d’agonie de son enfant lui brisa la voix et après la mort de Malick et de ses deux autres fils Issa ne chanta plus jamais. Rê avait prit le relais, timidement lorsqu’il comprit que c’était maintenant a lui de veiller sur elle mais aussi de la rassurer. Il la lui chantait comme elle la lui avait chanté, pour lui rappeler que malgré ses cauchemars le Soleil finirait par se lever a nouveau. Son père ne reviendrait pas, mais il espérait qu’elle ai foi en son fils pour faire preuve de la mème force et prendre la relève.
Petite et maline enfant
Tes cheveux sont noirs et fins
Et celui qui t’aime, t’embrasse
Et celui qui te hais, ne trouve pas le sommeil
Dors, dors, ma douce enfant...
Endormons nous... sur le tapis….
Dors… Dors… Do…
La voix du jeune chef s’éteignit doucement alors que le sommeil avait fini par déposer son voile sur ses paupières lourdes et son corps fatigué. Il tangua doucement sans tomber et Asim approcha agilement et silencieusement pour l’allonger convenablement sur son autel. Il était habitué a ce que Rê tombe de fatigue mais cela restait amusant de voir qu’il avait réussi a se bercer tout seul. Il observa le visage éteint de son protégé avec un sourire tendre avant de se retourner vers Kafele, un peu gêné et encore coupable.
- Eh bien j’imagine qu’on peut compter ça comme une chanson. plaisanta-t-il faiblement a voix basse bien qu’il savait que peu de chose pourrait réveiller le garçon a présent.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Mer 11 Mai - 14:27 (Δ)
Qui sont-ils ?
Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier
Nuit du 4 Janvier
Il était loin de se rendre compte de ce qu’il avait déclenché avec sa proposition. Le début de l’échange entre Asim et Rê ne faisait qu’alimenter ses rires et ses sourires. Il en avait mal aux côtes et aux joues tant il s’amusait au dépend du pauvre chef qui se retrouvait victime de leurs taquineries. Il continuait d’observer celui-ci en tentant de le faire craquer avec son regard de chien battu bien qu’il était compliqué pour Kafele de maintenir ce regard tant son corps se secouait d’envie de s’esclaffer mais l’instant prit un virement à 180 degrés et avant même qu’il ne s’en rende compte, l’ambiance n’était plus du tout à la rigolade. Il hoqueta en tentant de réprimer les derniers sursauts de rire, se laissant petit à petit submerger par le soudain sérieux du moment. Il m’y plus longtemps à comprendre ce que signifiait ce "nous" employé. Enlevé trop jeune pour se souvenir de l’entièreté de la famille de Rê mais lorsqu’il comprit, il se senti soudain misérable.
Parce qu’il pouvait être tout aussi bien la main qui avait fait couler le sang de sa famille qu’il serait incapable de le savoir à l’heure actuel. C’était à peine s’il était capable de savoir le nombre de personne qu’il avait fait succomber sous ses coups haineux. Incapable de reposer ses yeux sur son chef, il fixait le sol d’un air absent. La drogue qu’il avait inspiré lui donnait l’étrange impression que ce n’était pas si grave tout en le plongeant dans une profonde dépression aussi soudaine qu’éphémère. Il releva les yeux en se sentant observer, croisant le regard d’Asim mais lui-même se sentait démuni et ignorait complètement ce qu’il devait dire ou faire…Pire encore il avait l’impression que là, il n’en avait pas le droit.
Mais même s’il l’avait eu, même s’il avait trouvé quoi dire, Rê ne leur laissait pas le temps, ni à l’un, ni à l’autre pour tenter de rattraper le soudain fiasco. La voix faible du jeune homme s’éleva, chantant alors une berceuse qui lui perça immédiatement le cœur.
Etait-ce l’herbe qu’il avait fumé qui exacerbait ses sentiments ou cette sensation de déjà vu qu’il avait à chaque fois qu’il entendait cette berceuse. Ce n’était pas la première fois qu’il l’entendait mais elle lui tordait toujours la poitrine de la même façon, éveillant chez lui quelque chose qu’il ne comprenait pas…Il ne pouvait que supposer qu’il y avait un jour une mère pour lui fredonner cette chanson lorsqu’il n’était encore qu’un enfant mais il n’y avait plus aucune image. Il était incapable de se souvenir de ses parents, incapable de savoir s’il avait eu des frères ou des sœurs, ce qu’il avait c’était ça…Des sensations, des impressions, des choses vagues et jamais vraiment concret comme un parfum qui lui donnait envie de pleurer ou une chanson qui le submergeait d’émotion.
Il écouta religieusement la petite chanson, devinant alors la lourde fatigue dont la voix de Rê s’imprégnait un peu plus à chaque ver jusqu’à ce qu’il s’endorme, soudainement. Il observa sa scène, clignant des yeux pour chasser les larmes qui avaient commencé à naître sans qu’il ne s’en rende véritablement compte. Il esquissa un sourire tendre en observant le jeune homme endormi en acquiesçant face aux paroles d’Asim. Observant le ciel qu’il pouvait entrevoir à travers la soie blanche. Ils étaient encore loin d’être à l’approche du levé du jour et en rejoignant les deux hommes, il avait accepté cette demande qu’avait fait leur chef…D’autant que lui-même ne souhaitait pas se retrouver seul.
« Ca va se jouer entre toi et moi alors ? »
Murmura-t-il en transformant le sommeil comme un jeu. Qui des deux s’assoupiraient le premier pour rejoindre Rê dans les songes ? Un sourire en coin, il se frotta la nuque.
« Ce n’est pas comme si j’avais perdu à ce jeu tout au long de cette semaine »
Ajouta-t-il avec son éternel sourire timide sur les lèvres, tentant de retrouver la légèreté qu’ils avaient perdu. Il se pencha pour récupérer la roulée relaxante entre ses doigts…Cette fois-ci, il se montra plus prudent, inspirant plus lentement et une quantité moindre avant de retendre la marie-jeanne à Asim.
« Je t’ai vu cette après-midi… » dit-il simplement pour relancer la conversation. Il continuait de murmurer, évitant de déranger le sommeil de Rê. « Avec… » Il hésita sur le terme à utiliser, n’ayant pas vraiment de prénom à mettre sous les visages qu’il avait croisé. « Les enfants et… » Il fronça les sourcils, posant ses iris sur Asim « leur mère ? »
CSS par Gaelle
- NPC Eli
- Gallions : 996
Mer 11 Mai - 16:12 (Δ)
Asim pu voir que la petite berceuse de Rê n’avait pas laisse Kafele indifférent, mais lorsque celui-ci décida de sourire, il le rejoignit et joua le jeu. Sentant le silence appeler le sommeil a se poser sur ses propres épaules, le protecteur fut amusé par la remarque de son frère. Il s’assit doucement au pied de l’autel et s’y adossa en poussant un long soupir.
- Aah j’sais pas trop. J’suis claqué aujourd’hui. confia-t-il d’un ton doux et plaisantin.
Il se sentait lutter pour ne pas rejoindre Rê mais il savait que rien de bon ne l’attendait dans ses songes alors il resterait avec Kafele le plus longtemps possible. Il récupéra le joint et inspira encore un peu plus de fumée. Il ferma les yeux un seconde pour se reposer et écouta la voix de Kafele. Les images de cet après-midi ne tardèrent pas a assaillir son cerveau et il fronça les sourcils.
Il savait que Kafele ne pensait pas a mal et était juste curieux, pensant faire la conversation mais Asim aurait préféré ne pas y penser, pas ce soir en tout cas. Il n’y avait rien a cacher et bientôt tout le monde remarquerait la présence de la nouvelle tête parmi eux. Comprenant qu’il n’y échapperait pas, Asim rouvrit les yeux. Il ne savait même pas lui même si l’Anglaise était la vrai mère des deux enfants.
- Elle s’appelle Zoya. Et les enfants… Elliot. Et Leo. informa-t-il d’une voix fatiguée mais c’était autant une corvée pour lui qu’un devoir d’expliquer ce qu’il s’était passé et la vérité des choses. Rê avait prédit leur arrivé il y a quelques jours déjà et… il avait été décidé de ne pas les laisser rentrer. Mais… Quand Rê a vu Elliot… Quelque chose a changé.
La voix d’Asim faiblit alors qu’il se remémora ce moment. Re a la porte du Temple, faisant même un pas hors des grilles pour poser ses doigts sur la joue d’un étranger. Son sourire, son amour pour celui qu’il reconnu comme un Fils de Ra. C’était un beau moment, un beau souvenir mais le protecteur ne parvenait pas a chasser cet écho d’inquiétude. Et s’ils avaient commis une erreur et ils auraient vraiment mieux fait de les renvoyer, comme ils l’avaient prévu et décidé ? Mais a l’instant ou Rê avait sentit cette lumière chez l’enfant il n’y avait plus eu de retour en arrière possible.
- Elliot est l’un des notre. expliqua-t-il enfin en relevant son regard noir vers Kafele.
Asim savait que pour lui comme pour son frère, cela signifiait bien plus que pour d’autres. Tous deux avaient a leur façon perdu leur chemin, mais ils étaient parvenus a le retrouver. Kafele grâce a Eshe, Asim grâce a Rê, ils les avaient accueillis bras et cœur ouvert car pour eux, les deux fils de Ra auraient toujours leur place parmi eux. Il en était de même pour Elliot.
- Il est le fils de Saïd. Sa mère est venue a sa recherche ou non… elle cherchait Ali, je crois ? Comme Rê l’avait prédit, une grande ombre les menaçait et elle cherchait a protéger ses enfants. Elle est repartie. Elliot est avec Zahra maintenant. confia-t-il sans s’attarder sur les détails inutiles.
Mais il y avait une chose ou plutôt quelqu’un qui n’était ni un détail, ni inutile qu’il savait qu’il avait sciemment évité. Il savait aussi qu’ayant énoncé le nom des trois protagonistes au début, de l’histoire Kafele ne tarderait pas mettre le doigt sur le point sensible. Il se força alors a l’avouer avant que son frère n’ait a le questionner.
- L’autre enfant ne pouvait pas rester. J’ai du le raccompagner. Et le laisser seul raconta-t-il la gorge serrée. En Angleterre… tenta-t-il de continuer mais sa voix tremblante ne coopéra pas et il s’empressa de sceller ses lèvres avec le joint.
C’était loin d'être la pire chose qu’il ai pu vivre ou faire mais la fatigue et l’angoisse rendait cette goutte de culpabilité et de tristesse en plus dans son vase dangereusement proche de le faire déborder. Une chose de plus qui assombrissait un peu plus le tableau de ses journées qu’il efforçait de différencier de ses nuits pleines de tourments.
Tirant un peu trop fort sur la roulée Asim se mit a tousser et s'efforça de ne pas céder a la crise de panique qui faisait déjà trembler ses mains. Lâchant le joint dans la direction générale de Kafele plutôt que de lui donner Asim se recroquevilla un instant pour prendre de longues respirations.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Mer 11 Mai - 18:00 (Δ)
Qui sont-ils ?
Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier
Nuit du 4 Janvier
Peut-être le savait-il au fond que c’était le sujet à éviter ce soir mais il en avait quand même parler. Pas seulement pousser par la curiosité mais parce qu’il l’avait vu à son arrivé chez lui, la fatigue, l’inquiétude et ce regard. Zoya, ce prénom sonnait étrangement dans sa tête, Elliot, Leo, cela lui semblait très exotique à l’oreille. Il écouta le récit silencieusement, observant le visage d’Asim, ses expressions et les sentiments qu’il pouvait lire dans ses yeux ou entendre dans sa voix. Son regard assombrit, il se pinça les lèvres. Être des nôtres, c’était quelque chose qu’on lui avait souvent répété, toute au long de sa vie et aujourd’hui, il connaissait très bien l’importance de ce mot, peut-être même trop. Il s’était senti chez lui lorsqu’il n’y était pas et aujourd’hui ? C’était compliqué, dans sa tête et dans son cœur. Il continuait d’écouter sans interrompre Asim, jusqu’à la fin de l’histoire, jusqu’à cette goutte de culpabilité qu’il partagea avec lui.
La roulée tendue vers lui, il l’attrapa, hésitant cette fois. Il s’approcha pourtant de son frère pour lui faire face même si, dans sa position il ne pouvait le voir, il pouvait aisément entendre ses mouvements. Une main se posa sur l’épaule de celui-ci. S’il n’approuvait pas qu’on puisse séparé deux frères ou abandonné un enfant dans le besoin, il savait que cette décision n’avait pas été celle d’Asim. Il connaissait les règles, les lois, comment tout ceci fonctionnait. Peut-être était-ce ses années passées à l’extérieur de ses murs qui l’avait rendu moins attacher à tout ceci, ou alors était-ce son profond désir à vouloir aider sans distinction aucune…Mais dans les deux cas, il partagea la peine de son ami. L’étreinte de sa main contre l’épaule se serra doucement alors qu’il se penchait légèrement vers lui pour pouvoir capter son regard.
« Personne n’est seul »
Tous les deux étaient bien placé pour le savoir après tout, non ?
En réalité, il voulait juste soulager le poids des épaules d’Asim, l’aider à supporter celui-ci, il connaissait bien la culpabilité, sa compagne la plus fidèle et si malgré sa noirceur il pouvait voir un peu de lumière, il préférait s’y accrocher.
Pour Kafele, son frère ne méritait aucunement de vivre avec un poids aussi lourd sur le dos et dans le cœur, il avait été celui qui l’avait ramené à la lumière, il avait été bon et profondément gentil. Il n’avait jamais été capable d’en vouloir à son frère pour une quelconque raison. Son envie de le libérer de ce sentiment était fort tant et si bien qu’il se rendit pas compte de la lumière qui naissait à sa ceinture doré…Tout ce qu’il ressenti, ce fut d’être lui-même submerger par des sentiments. Il ne se rendait pas compte de ce qui se passait, du moins, pas les premières secondes et lorsqu’il sut que ce qu’il ressentait en lui n’était nullement sa propre culpabilité mais celle qui pesait sur le cœur de son frère, il rompit doucement le contact, se frottant l’arrière du crâne.
« Pardon… »
Dit-il simplement, les sourcils froncer, était-ce qui s’était passé cette nuit qui avait fini par libérer quelque chose en lui ? Il l’ignorait, il en parlerait à Eshe en temps voulu. Etait-ce la drogue qui avait aidé ? C’était une possibilité non négligeable…Là aussi il en parlait avec Eshe. Désirant changer les idées de son ami comme il le pouvait et de manière plus conventionnelle, il esquissa un sourire gêné en désignant la guitare du doigt.
« Tu pourrais m’apprendre, un de ces soirs…. »
CSS par Gaelle
- NPC Eli
- Gallions : 996
Jeu 12 Mai - 9:45 (Δ)
Kafele vint poser sa main sur l’épaule d’Asim avec douceur. Ce dernier se crispa doucement car bien que la chaleur que cela lui apportait, elle lui donnait juste assez de réconfort pour lui donner envie de céder a l’angoisse et a la fatigue. Il se retint, continuant de se concentrer sur les longues bouffées d'oxygène qu’il forçait a l'intérieur de ses poumons et sur la présence de Kafele a ses cotés. Il devait bien connaître cela, ce sentiment envahissant d’impuissance et de panique, mais le protecteur n’avait aucunement envie de partager sa peine ou de se donner en spectacle devant lui.
Il acquiesça vigoureusement aux paroles de son frère mais c’était plus pour s’en convaincre. Il n’arrivait pas a s'ôter l’image du petit garçon qu’il avait laissé derrière lui dans le froid et le noir, mais il se raccrocha aux mots de Kafele. Personne n’est seul. Personne n’est seul. Mais cela ne parvenait pas a desserrer le poing écrasant de la panique qui se refermait doucement sur son cœur.
Plus il sentait le contrôle de lui même lui glisser entre les doigts plus la panique s’intensifiait en lui. Mais alors qu’Asim cru qu’il continuerait de dégringoler sans rien pouvoir y faire, il se sentit stagner une seconde. Le poids qui appuyait sur ses épaules et son coeur se leva doucement et il pu souffler un coup et relever la tête, sans comprendre. Il pu voir la lumière doré émanant de la ceinture de Kafele l’entourer et l’apaiser de sa magie. Il ne su quoi dire, quoi penser, quoi ressentir. Son coeur et son corps se contentèrent d’en profiter pour retrouver le calme, jusqu'à ce que la magie s'arrête.
- Non ehm… Tu… Merci. balbutia Asim en sentant soudain ses vraies émotions l’assaillir. De la reconnaissance mais aussi un peu de gêne et de culpabilité. Tout comme Re, il aurait voulu se montrer plus fort face aux autres, face a Kafele, mais ce soir était un échec.
Mais tant pis, songea-t-il en soupirant lourdement. Cette nuit semblait vouée a rester aussi sombre que l’avait été la journée malgré leurs efforts d’y apporter un peu de lumière, un peu de joie et de musique. Asim parvint a retrouver un peu de sourire en se remémorant les fous rires qu’ils avaient eu quelques minutes auparavant. La noirceur de la nuit ne rendait c’est petites pépites de lumière que plus brillantes, tels des étoiles éclatantes dans le ciel nocturne.
- Je pourrais… et je le ferais. promit-il avec un sourire et un regard plein de douceur pour son compagnon de veillée. Mais pas ce soir. s’excusa-t-il doucement en se sentant bien a bout de force et de nerfs.
Il ne su quoi dire de plus. Il ne voulait pas sombrer dans le puits sombre du sommeil mais il ne se sentait pas vraiment la force de faire quoi que ce soit pour rester éveillé. Ses yeux noirs ne quittaient pas le visage rassurant de Kafele, comme s’il souhaitait d’en imprégner pour pouvoir l’emporter avec lui dans ses songes.
- Tu as chanté aussi. Je l’ai entendu. se rappela-t-il alors avec un faible sourire dans un murmure a moitié endormi. Pourrais-tu… chanter encore ? demanda-t-il doucement bien qu’il se sentait déjà glisser loin de la réalité et chuter dans le puits sombre de ses cauchemars affamés.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Sam 14 Mai - 0:18 (Δ)
Qui sont-ils ?
Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier
Nuit du 4 Janvier
Il opina simplement en l’entendant le remercier. Bien qu’il n’estimait pas avoir le droit à sa gratitude en cet instant, il l’accepta humblement, tentant de retrouver un peu de légèreté perdu, il désigna la guitare et formula à haute voix un désir qu’il avait eu dès le premier jour où il l’avait vu jouer. Il partagea son sourire mais rougit soudainement en l’entendant s’excuser. Il n’avait pas eu la prétention de vouloir apprendre dès ce soir, au contraire, il savait qu’ils étaient tous très fatigué. Il passa sa main sur sa nuque en s’apprêtait à corriger celui-ci mais la boutade d’une voix faible l’interrompit dans sa tentative. Chanter encore ?
Il se positionna à côté d’Asim, pour pouvoir s’adosser à son tour et gagné un peu de temps sur la réponse qu’il lui donnerait mais à vrai dire, il n’y avait qu’une seule réponse à donner…
Alors il chanta, il chanta la seule chanson qu’il connaissait par cœur, dans leur maternelle. Les premières paroles lui donnèrent soudainement l’impression de s’enfoncer dans une bulle alors qu’il ramenait contre lui ses genoux en poursuivant. Il y avait tellement de souvenir derrière cette chanson, ceux d’une autre vie et ceux d’un père sans visage qu’il se souvenait avoir vu chanté à sa mère ces paroles. Posant sa tête contre ses genoux, le visage de Seth, Uga, Nail, Thi, Kames lui revenait en mémoire et sa vue se brouilla légèrement lorsqu’il revit le visage de Tumaini. Il lui arrivait pas souvent de penser à eux, parce que c’était bien plus facile de se résoudre, ils étaient mort, de ses mains, penser à eux n’effacerait pas l’atrocité de son geste et ne les lui ramènerait pas ses frères…Cela ne lui permettrait pas d’avoir leur pardon. Il ne s’était jamais autorisé à faire le deuil de ceux-ci, considérant qu’il n’en avait pas le droit.
Il fut incapable de terminer la chanson sans que sa voix ne se mette à trembler mais heureusement, Asim avait déjà rejoint le monde des songes là où, cette nuit, Kafele ne trouva simplement pas le sommeil et veilla sur celui de Rê et son protecteur. Au cours de cette nuit, il s’autorisa à poser une main délicate sur l’épaule de son frère, à défaut de pouvoir chasser ses propres cauchemars, il désirait au moins chasser ceux d’Asim. Laissant sa magie absorber les troubles et les ténèbres pour ne laisser qu’un sommeil réparateur à son ami. Lorsqu’il vit les premiers rayons de Ra, Kafele se leva silencieusement, ravalant les larmes qu’il s’était autorisé à avoir dans l’intimité de son propre réveil. Il quitta les lieux avant qu’Issa ne se rende compte de sa présence.
CSS par Gaelle
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