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Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier





Ils s’étaient revu le lendemain soir, le surlendemain et tous les autres qui suivirent depuis cette première soirée. Asim avait ouvert la porte de sa demeure et bien que Kafele s’était montrer timide les premières soirs à s’inviter ainsi, cela devint rapidement un rituel de plus dans sa vie mais celui-ci était aussi important que son thé en compagnie d’Eshe. Il ne venait jamais les mains vides, entre les bières, des pâtisseries ou un nouvel objet de décoration rigolo. Ce soir, c’est avec à nouveau de quoi remplir leur estomac de liquide alcoolisé qu’il était revenu. Cette fois-ci, c’était une bouteille de vin. Le sourire aux lèvres, l’humeur du jeune homme semblait légèrement hésitante, à la fois excité, intrigué et inquiet. La nouvelle avait rapidement fait le tour du temple de Ra, l’anglaise qui était venu avec les enfants et le garçon resté au sein du temple.

Des milliers de questions fourmillaient son esprit alors qu’il saluait chaleureusement son frère, le soleil se couchant sur le temple.

« Comment tu vas ? »

Demanda-t-il avec plus d’intérêt que les soirs précédents. Non pas que cela ne l’intéressait pas les autres jours mais aujourd’hui, il y avait une pointe sincère d’inquiétude. Il pouvait deviner que la journée avait dû être intense, voir fatigante.
C’est à cet instant qu’il comprit qu’il n’aurait peut-être pas dû venir ce soir. Bien que cela le terrorisait d’être seul la nuit, l’idée même de déranger Asim lui semblait plus insupportable, désignant l’entrée timidement, il passa sa main libre à l’arrière de sa tête, le frottant la nuque.

« Tu préfères peut-être qu’on remette ça à demain ? »



CSS par Gaelle

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Le Soleil s’était couché sur l’Egypte et ce soir ni Asim ni Kafele n’étaient venu le regarder se coucher. Il s’était passé tant de choses. Les prémonitions de Rê, l’arrivée de l’Anglaise et de ses deux enfants, la conversation du chef avec Elliot et l’intervention d’Issa, celle de Lateef, le départ du jeune Leo, le conseil, l’état dégradant de Rê à l’approche de la nuit. Asim se remémora tous ces instants stressants, perturbants et parfois douloureux un a un pour les ranger doucement dans son esprit. Il ne s’en sentit pas soulagé mais comprendre et confronter les raison de son angoisse l’avait toujours aidé à la contrôler et lui faire face.
Bien qu’il en avait terriblement besoin, il n’eut pas l’esprit d’allumer une cigarette ou de s’ouvrir une bouteille de bière ou un digestif plus corsé. Immobile, songeur, il laissait son regard se perdre dans la nuit alors que son esprit ressassait les évènements récents jusqu’à ce que ceux-ci trouvent leur place dans son cerveau. La douleur sourde que lui procurait le tatouage sur son avant-bras ne l’aidait pas à retrouver la paix mais il savait qu’il n’y avait rien qu’il puisse faire pour aider le jeune Rê ce soir. L’agitation et la fatigue avait aussi eu leur effet sur sa santé fragile et tout ce qu’ils pouvaient faire à présent était serrer les dents jusqu’au lendemain.

Asim sursauta en entendant Kafele rentrer dans son appartement pourtant comme à son habitude. Il ne l’avait pas oublié, il l’attendait même, mais cela ne l’empêcha pas d’être surprit d’être violemment extirpé de ses pensées. Il ouvrit la bouche, esquissa même un sourire par réflexe mais les mots refusèrent de sortir de sa bouche. Il n’avait pas envie de lui mentir. Alors il soupira doucement, sans quitter son sourire néanmoins qui se teinta de culpabilité. Il n’allait peut-être pas être de si bonne compagnie ce soir.
Il releva le regard vers son ami et son frère et la bouteille de vin qu’il tenait dans les mains. Il fut attristé de le voir se rendre compte qu’il n’était pas au meilleur de sa forme et se sentit coupable de devoir le chasser. Sa porte lui avait toujours été ouverte et aujourd’hui n’aurait pas dû être différent. Kafele perçu la gêne et se frotta la nuque comme il en avait l’habitude.

- Non. échappa Asim lorsqu’il entendit ce dernier proposer de remettre ça à demain.

Il fut lui-même surprit et troublé de sa réponse si spontanée et presque suppliante alors qu’il pensait vraiment qu’aujourd’hui n’était pas un bon soir pour festoyer. Il s'empressa de ravaler son émotion. Mais même s’il se savait de mauvaise humeur et probablement de mauvaise compagnie, il ne voulait tout simplement pas voir Kafele s’en aller et le laisser seul avec ses sombres pensées. C’était égoïste mais comme le mot avait échappé à ses lèvres, il préféra ne pas le reprendre.

- Je t’en prie fais comme chez toi. l’invita-t-il alors avec un geste vers le canapé comme il le faisait chaque soir mais cette fois il ne pu cacher la fatigue et la faiblesse de son enthousiasme habituel.

Mais le protecteur s’efforça de faire comme à leur habitude. S’ils faisaient comme hier, peut-être que tout ce qui s’était passé dans la journée perdrait de son impact et qu’ils pourraient s’amuser autant et s’endormir paisiblement ? Il s’assit et agrippa le manche de sa guitare qu’il posa sur ses jambes et qu’il entoura comme s’il avait s’agit d’un bouclier ou d’une peluche pour le rassurer. Il échauffa ses mains de trois accords mais ses gestes tout comme son regard était distraits. Après une courte seconde, Asim se força à revenir à lui et a Kafele vers lequel il se retourna avec un petit sourire.

- La musique soigne l’âme. Alors, que veux-tu que je te joues ce soir ? demanda-t-il comme à son habitude.

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Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier





Dire qu’il n’était pas troublé par l’attitude d’Asim était un euphémisme, en réalité, cela lui brisait littéralement le cœur. Il pouvait sentir son trouble et sa peine, Kafele avait toujours été excessivement empathique depuis son retour au sein du Temple et lorsqu’il s’agissait de personne qu’il considérait avec beaucoup d’affection, c’était pire encore. Il n’avait pas encore les talents d’Eshe pour soulager les maux émotionnelles, probablement parce que lui-même était encore bien trop brisé pour pouvoir s’adonner à cet art. Il culpabilisa lorsqu’il sentie le souffle du soulagement sur ses épaules devant la réponse aussi direct et spontanée d’Asim. Il ne voulait pas le voir partir. Acquiesçant simplement d’un lent signe de tête, il s’approcha du canapé sur lequel il s’était endormi à plusieurs reprises. Il observa son ami pincé quelques cordes mais doucement, dans l’esprit de Kafele, quelque chose clochait.

Il venait ici chaque soir, parce qu’il redoutait la nuit plus que tout, il s’endormait en l’écoutant chanter et jusqu’à présent Asim avait toujours été présent. Aujourd’hui, il ne souhaitait pas l’écouter. Il posa alors délicatement ses doigts sur la main dominante de celui-ci pour l’empêcher de jouer lorsqu’il lui demanda quel morceau il souhaitait entendre ce soir.

« J’ai une autre idée pour ce soir… »

Laissa-t-il échapper de ses lèvres. Il n’était pas tout à faire confiant ou sûr de lui mais il souhaitait apaisé l’esprit de son frère. Ce soir, il en avait beaucoup plus besoin que lui-même. Se levant, il chercha d’un regard la couverture du roman qu’il avait prêté à Asim.

« Bouge pas »

Lui demanda-t-il un peu maladroit, tournant sur lui-même avant de se rendre à l’évidence que devant tout ce bazar organisé qu’était l’appartement de l’égyptien, il était complètement perdu. C’est  l’aide de sa magie qu’il amena son roman favori à rejoindre ses mains. Rejoignant à nouveau le fauteuil, il l’ouvrit là où se trouvait le marque-page.

« ok t’es prêt ? »

Oui oui, il s’apprêtait réellement à lire à voix haute ce chapitre. Et il le fit, avec les intonations de voix, allant jusqu’à modifier sa propre voix pour pouvoir différencier chaque personnage lors des dialogues. Kafele n’avait rien d’un excellent acteur et sa voix hésitante au début trahissait un certain trac mais il se prit finalement au jeu…Peut-être parce que lui-même replongeait dans ce roman qu’il aimait tant qu’il en oubliait presque la présence d’Asim même si, de temps à autres, il ne put s’empêcher de lui jeter un regard.

Extrait du livre:

Il venait de finir le chapitre et doucement, il reposa ses yeux sur Asim. Si durant la lecture, seul le début avait semblé hésitant et teinté par sa timidité, il avait fini par se laisser aller...Mais à présent qu'il avait fini de lire ce chapitre, il senti à nouveau le stress et la panique l'envahir. Il se frotta la nuque, le bout du nez et se sentit rougir au fur et à mesure qu'il semblait conscient de ce qu'il venait de faire. Il restait encore cinq chapitre avant d'atteindre la fin du libre mais il ignorait à présent s'il devait s'arrêter là ou bien continuer de lire. Il tenta de fixer Asim pour repérer la réponse dans ses yeux mais à vrai dire, la seule chose qu'il fut capable de lire fut le numéro du chapitre suivant...19...


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NPC Eli
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Asim sursauta légèrement lorsqu’il sentit la main de Kafele sur la sienne. Son geste était doux et compréhensif mais il eu presque l’impression de se faire rappeler à l’ordre. Ce n’était pas la peine de se forcer, de faire semblant ou de se mentir à soi-même. Légèrement triste mais coopératif, Asim laissa ses mains retomber sur ses cuisses avec un petit soupir. Il aurait voulu être assez fort et solide pour ne pas se laisser affecter et continuer sa vie comme d’habitude mais de toute évidence il ne l’était pas.
Mais Kafele ne lui en voulait pas, au contraire il semblait vouloir prendre les devant cette fois et tenter d’alléger le poids des épaules d’Asim comme ce dernier avait pu le faire avec sa musique. Le protecteur appréciait le geste et l’effort mais ceux-ci lui rappelaient toujours qu’il n’était pas vraiment à la hauteur de soir. Trop fatigué pour faire quoi que ce soit pourtant, l’Egyptien regarda silencieusement son frère tourner dans l’appartement et user de sa magie afin de retrouver son livre. Il ne comprit pas tout de suite ses intentions.
Il avait cru pouvoir finir le petit bouquin rapidement afin de le rendre a Kafele le plus tôt possible mais le fait d’avoir ce dernier chez lui tous les soirs depuis ce soir l’avait quelque peu distrait de ce devoir. Il lisait vite mais avec Rê il n’avait pas tant de temps libre et le peu qu’il avait il préférait le passer avec Kafele ou a jouer de la musique ou les deux en même temps. Il était arrivé vers la fin du roman mais lorsqu’il fit le propriétaire du livre l’ouvrir là où il avait calé son marque page il dû réfléchir pour se rappeler d’où il s’était arrêté.

Asim ne répondit pas mais dans son regard s’était allumé un peu de trouble et de curiosité. Allait-il réellement lui faire la lecture comme à un enfant ? En de rappelant de la gêne originelle de Kafele lorsqu’ils avaient parlé du livre pour la première fois ensemble, le protecteur ne s’attendit pas du tout à ce que celui-ci se mette à lire et avec un entrain particulier. Il faisait même l’effort de caractériser chaque voix tel un acteur aux rôles multiples qui prenait vie pendant les dialogues puis se retirait lors de la narration.
Asim ne pensait pas pouvoir être réellement divertit par la lecture en direct d’un livre mais il fut surprit et impressionné par l’énergie, l’enthousiasme et la passion qui émanait du fils de Ra. Il n’écouta qu’à moitié l’histoire en elle même, captant ça et là des bribes de conversation mais il ne quitta pas le lecteur des yeux une seule seconde. C’était plutôt l’histoire de Kafele qui l’intéressait. Un homme si réservé et pourtant plein de surprises et de ressources. Il était si gentil et si bon, prêt à faire tant d’effort et a faire fie de son embarras pour lui donner un peu de baume au coeur.
Cela fonctionna car un petit sourire sincère et apaisé étira les lèvres d’Asim lorsqu’il finit sa lecture. Bien qu’elle vibrait encore doucement sur l’avant bras du protecteur, même la souffrance de Rê semblait s’être atténuée au fil du récit. Le silence retomba, semblable a celui qui suivait les morceaux d’Asim, plein de songes et d’émerveillements. La gêne naissante sur le visage du lecteur et son tic nerveux étira un peu plus le sourire d’Asim.

- Une autre ?
demanda-t-il timidement en s’affalant un peu plus dans son fauteuil après avoir ôté sa guitare de ses genoux pour la poser sur le côté. Ainsi il acceptait le fait de pas être la source de divertissement pour ce soir et de simplement profiter.

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Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier





Il déglutit légèrement en l’entendant lui proposer de continuer. Un sourire étira malgré tous ses lèvres alors qu’il hocha la tête. Il inspira profondément, prit quelques secondes pour calmer les battements accélérés de son cœur. Le prochain chapitre était court et ressemblait plutôt à un prélude, une ellipse plutôt qu’un véritable chapitre…Sa voix s’éleva à nouveau dans la pièce :

« Pour la première fois depuis longtemps, Deuce connut la paix.

Continuant le récit, la petite Ivy qui avait quitté l’hopital, les changements au sein du gang de biker, les anecdotes se succédait les uns après les autres, donnant alors une idée de ce qui s’était dérouler durant un peu plus d’une année, tout semblait se dérouler calmement. Kafele savait pertinemment ce qui se déroulerait après, que ce chapitre était une simple façade…
Il jeta de temps à autres des coups d’œil à Asim en continuant sa lecture, ignorant s’il était troublé de croiser son regard à chaque fois ou si c’était la perspective de lui lire le prochain chapitre qui l’effrayait.

La dix-neuvième chapitre toucha rapidement à sa fin.

« Il se mit à planifier un projet incroyable. Un projet vraiment spécial pour sa femme.
Puis, un été, tout fut réduit en miettes. »


Son regard se reposa sur Asim, il hésita une seconde mais ce fut sans lui poser de question qu’il enchaîna directement sur le chapitre 20. Ce chapitre débutait joyeusement, un barbecue, un vaste jardin, des motards, leurs femmes, leurs enfants, des petites amis, de la bière, des grillades et du soda. La scène était parfaite, la voix de Kafele trahissait son stress provoqué par ce qu’il savait et ne faisant qu’ajouter un peu plus de pression à l’atmosphère soudainement pesante.

Il raconta alors cette surprise, ce projet incroyable que Deuce avait prévu…Cette moto à la peinture pailleté et ce casque de moto rose avec des imprimés de tête mort…Ce cadeau faisait directement référence au premier chapitre du livre où Eva, encore âgée de cinq ans, avait déclaré qu’elle serait reine des Biker et qu’elle chevaucherait une Fat boys à paillettes, qu’elle aurait un casque rose avec des têtes de morts dessus…Un rêve de gamine qu’il avait réalisé.
Les choses devinrent rapidement plus sensuel…

« Je me jetai sur lui. Agrippant ma taille, il me fit tournoyer dans les airs. Nos bouches se scellèrent, et nous nous embrassâmes comme nous le faisions toujours – désespérément, avidement, intensément.
La vache. Il m’aimait tant.
— Hé, dis-je doucement.
— Hum ?
— Qu’en est-il de ton rêve à toi ?
Des fossettes apparurent sur son visage.
— Je suis en train de le contempler, chérie.
Oh. Mon cœur semblait prêt à exploser. J’étais cuite. Cet homme me possédait, corps et âme, et tout ce qui allait avec.
— Je veux aller faire « tu sais quoi », murmurai-je.
— Bonne nouvelle, ma belle, murmura-t-il en retour. Très bonne nouvelle. »


Sa voix s’enroua légèrement et bien qu’il continuait sa lecture, il lu plus lentement…Les détails grivois le fit rougir et à partir de là, il ne jeta plus un seul regard à Asim, tentant simplement de continuer sa lecture sans défaillir lui-même.
Les choses allaient être sérieuse quand…

« — Lâche-la, connard, avant que je te fasse un trou dans le crâne ! »

Et il continua de lire, replongeant dans l’état d’anxiété et de panique qu’il avait vécu à l’époque de sa première lecture. Ce moment où tu avais envie d’entrer dans le livre pour empêcher que quelque chose de malheureux arrive à vos personnages préférés.
La scène était violente et bien qu’il continuait de lire, il se sentait un peu honteux que ce livre soit toujours son favoris et qu’il le serait probablement pour le restant de ses jours. Bien sûr, il exécrait la violence et avait renoncé à celle-ci mais il savait qu’elle existait, il l’avait vu, l’avait vécu et bon sang…Il l’avait infligé à tant de personne.
Déglutissant avec une certaine difficulté au fur et à mesure du récit. Le chapitre d’horreur prit fin :

« Deuce pleura pour la première fois depuis des années. Il eut très exactement trois larmes silencieuses. Mais pour lui, c’était un véritable torrent. »

Incapable de laisser Asim sur une note aussi sombre, il enchaîna de plus belle…18h38, c’était ainsi que commençait le chapitre suivant, racontant comment les hommes de Deuce avait fini par découvrir celui-ci et la promesse qu’ils firent à leur président de tuer Frankie.
23h11 un motel, Frankie et Eva, des cris, des pleurs…9h03 l’arrivée du FBI au club. 9h07 les pensées d’Eva, seule, attachée sur le lit poisseux d’un motel tout aussi crasseux. 9h14 une engueulade entre un agent qui avait eu l’audace d’affirmer qu’Eva était partie de son plein gré. 11h55 Frankie de retour au motel, de l’alcool, une discussion plus douce, de vieux souvenirs, des gestes sensuels, évocateurs, des corps dénudés, des larmes, des déclarations d’amour…Une dague

« — Je ne te quitterai plus jamais. Tu es avec moi pour toujours maintenant, chuchotai-je, les larmes coulant sur mon visage. Plus de cauchemars.
Il me sourit, comme un petit garçon perdu.
— Tu les as toujours chassés.
Je frôlai ses lèvres des miennes.
Puis je plantai la lame sur le côté de son cou et, de toutes mes forces, la tordis sur le côté, puis donnai un coup sec. »


13h32…Le FBI apprenant ce qui s’était passé et relayant l’information à Deuce et ses hommes :

« — Elle va bien, prés’. Elle est en vie.
— Elle est en vie, répéta Deuce d’une voix rauque. Mais je peux t’assurer qu’elle ne va pas bien. »


Il tourna la page…L’épaisseur qu’il restait laissait largement entre voir que ce qu’il tenait encore entre ses mains n’était autres que les deux dernières chapitres…Le vingt-deuxième avait la longueur d’une page et le suivant n’était autre que l’épilogue.
Et dans le feu de l’action, il continua, racontant les funérailles d’un homme qui n’avait jamais réussi à trouver le sommeil autrement que dans les bras d’Eva et qui en était devenu simplement fou.

« Au début, je me sentais fautive d’avoir laissé ma relation avec Frankie prendre une telle ampleur.
Mais j’étais parvenue à accepter les choses… aux côtés de ma famille, de mes amis, de mon club. J’y étais parvenue.
Faire en sorte qu’il en soit de même pour Deuce était une autre histoire.
Mais nous avions traversé cela. Ensemble. Ça ne s’était pas fait en une nuit, et ce n’était pas facile.
Ce qui vaut le coup ne l’est jamais.
Et l’amour vaut tout. »


Il laissa à nouveau le silence retomber dans la pièce, se rendant compte qu’il avait lui-même besoin de prendre une pause. Pour calmer sa respiration, et les émotions qui le submergeait à chaque fois. Il avait beau connaître se livre par cœur à un tel point qu’il lui était devenu facile de donner l’exact intonation de voix à chaque personnage, il n’en restait pas moins qu’il en ressortait toujours retourné. Le chaos, sous n’importe laquelle de ses formes, pouvaient laisser place à quelque chose d’aussi beau que l’amour.

Ses iris bleutés se posèrent sur Asim, il esquissa un sourire maladroit et l’homme passionné par sa lecture laissa place à l’homme timide et mal assuré.

« Je me suis laissé emporter… » Laissa-t-il échappé d’un ton désolé. « Il ne te reste plus qu’un chapitre » Cette fois, il y avait une pointe d’excitation dans sa voix. Asim allait bientôt finir son livre et cela ne signifiait pas seulement qu’il pourrait retrouver celui-ci mais cela voulait aussi dire qu’il partagerait quelque chose d’unique avec l’égyptien…Comme un secret…En réalité, c’était véritablement un secret. Eshe connaissait l’amour inconditionnelle de Kafele pour se livre mais elle ignorait le contenu de celui-ci. Du moins, pas les détails.




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Le sourire d’Asim avait presque retrouvé sa splendeur habituelle lorsque Kafele acquiesça simplement en acceptant de continuer sa lecture. Le protecteur hésita à fermer ses yeux cette fois et faire plus d’effort pour se plonger dans le récit qu’il lui contait mais il abandonna cette idée. Il avait envie de voir Kafele s’enivrer de son livre préféré plus qu’il n’avait envie de voir ces personnages lointains et fictifs. Et puis il avait trop peur de s’assoupir comme avait pu le faire Kafele lors des soirées précédentes. Pas ce soir. Chaque seconde éveillé à écouter Kafele était une seconde de moins de noirceur qui l’attendait de l’autre côté de ses paupières.

Bien qu’il ne le quittait pas du regard et écoutait surtout le timbre de sa voix, il put tout de même comprendre l’histoire. Après un petit interlude léger, elle prit une sombre tournure. Mais étrangement cela ne dérangea pas du tout Asim. Au contraire, il eu l’impression que ce poids le touchait plus qu’une histoire de barbecue dans un jardin américain. La tristesse et la fatigue des personnages pouvaient accompagner les siennes et par la compassion, le protecteur se sentit doucement allégé de ses tourments.
C’était comme si on lui disait que ce n’était pas bien grave car tout le monde pouvait avoir de mauvais moments à passer. Même si les personnages étaient fictifs. Ils pouvaient avoir leur moment de colère, de peur, de violence, de tristesse, de doute, de remords et l’histoire continuait et à la fin, retrouver leur morale. L’amour. L’amour vaut tout. Asim eu même le coeur d’esquisser un petit sourire amusé face à cette phrase qui ne lui parlait pas vraiment mais qui sonnait aussi bien à ses oreilles que n’importe quelle sérénade passionnée.

Kafele s’arrêta et un instant Asim cru que celui-ci avait réellement terminé le livre. Ce n’était pas une mauvaise conclusion. Mais le lecteur expliqua qu’il restait encore un dernier chapitre qu’il hésitait à dévorer dans la foulée. Mais Kafele restait celui le plus passionné des deux et qu’il le lise n’allait sûrement pas gêner Asim. Il s’apprêta à l’encourager avec plus d’enthousiasme qu’ils puissent finir cette aventure ensemble mais son poing se crispa soudain, répondant à un éclair de douleur.
Il ne poussa pas de juron ou de cri de surprise mais ses sourcils se froncèrent et ses yeux s’écarquillèrent d’inquiétude. Il resta figé, attentif à son tatouage, oubliant complètement la présence de Kafele pendant une longue seconde. Puis il se releva soudain et se précipita vers la porte de son appartement pour l’ouvrir et sortir. A quelques mètres dans le couloir qui le séparait de chez Rê se tenait le jeune homme de la même couleur que le linceul blanc qu’il portait et serrait de ses mains maigres et tremblantes.

- Ils arrivent… murmura Rê d’une voix brisées et des larmes jaillirent de ses grands yeux pâles et cernés.
- Je ne peux pas les arrêter… J’ai peur Asim. pleura-t-il doucement avant de soudain s’écrouler.
Asim se précipita, le réceptionnant dans ses bras avant que celui-ci ne touche le sol. L’adrénaline avait prit le pas sur tous les sentiments qui l’avaient affaiblies quelques secondes auparavant et soudain l’esprit du protecteur se souvint de la présence de son frère.
- Kafele ! Va chercher Eshe ! ordonna-t-il d’une voix si pressante qu’elle était dénuée de sa douceur naturelle. Dans ses bras Rê avait commencé à convulser.

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Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier





Le dernier chapitre n’était en réalité pas une obligation pour la lecture, il s’agissait d’un épilogue mais il fallait bien admettre qu’il était friand d’histoire qui se finisse bien. Probablement parce qu’il avait connu l’inverse une majeure partie de sa vie. Ses yeux dans ceux de son ami, il le vit…Cet éclair, aussi vif qu’éphémère, traversant son regard en moins d’une seconde avant que son corps ne réagisse à la douleur. Les yeux de Kafele suivirent le mouvement, se posant sur la marque qui se trouvait à son avant-bras. Il s’apprêtait à lui dire de rejoindre Rê, qu’il avait beaucoup plus besoin de lui que lui-même mais à peine avait-il ouvert la bouche que son frère avait déjà quitté le canapé pour rejoindre sa porte d’entrée. Il se leva à son tour mais se figea dès l’instant où il entendit la voix de leur chef. Il aimait Rê, profondément, pour sa bienveillance et son désir de paix, parce qu’il avait accepté sa présence malgré les conseils de sa mère…Mais une part de lui était toujours effrayé d’être en sa présence. Redoutant le guerrier qu’il fut dans une autre vie, il le savait, il était dangereux pour ce garçon.

Plus que la voix, les paroles réveillèrent la crainte dans la cœur de l’égyptien qui se sentit complètement paralyser. Ce fut l’ordre d’Asim qui le ramena à la réalité lorsqu’il perçut le prénom d’Eshe. Dès l’instant où il retrouva sa contenance, il quitta les lieux sans jeter un regard ni à Rê, ni à Asim. Il parcourut les couloirs qu’il connaissait que trop bien pour rejoindre celle qu’il considérait comme bien plus qu’une mère. A l’intérieur, elle était là, encore debout, et il eut l’étrange sensation qu’elle l’attendait.

« Mama »

Bien qu’il ne s’agissait pas de sa mère et qu’elle probablement bien trop vieille pour l’être, lorsqu’il se sentait complètement démuni et effrayé, c’était ce terme qu’il employait. Parce qu’elle avait été présente lors de ses premières nuits qui ont suivi son retour, épongeant son front plein de sueur alors qu’il luttait contre ses cauchemars dès qu’il fermait les yeux. Elle lui tendit simplement la main qu’il vint attraper et glisser à son bras. La présence d’Eshe l’apaisa petit à petit le long de leur chemin ou alors usait-elle de ses dons sur lui ?
Il se crispa à nouveau lorsqu’ils approchèrent de la demeure de Rê mais il ne recula pas, continuant d’avancer jusqu'à rejoindre son chef et son frère.

Il ne les regarda pas plus d’une seconde, posant son regard sur la vieille femme avant tout. Elle n’eut rien à lui dire, libérant la main de celle-ci, il alla directement à la cuisine préparer de l’eau fraiche, du tissus humide, usant de sa magie pour trouver ce dont il avait besoin dans ce lieu qu'il ne connaissait pas. Ce n’était rien mais pour l’heure c’était tout ce qu’il pouvait faire. Il était encore en apprentissage et avait beaucoup de chose à apprendre. De plus, ce n’était pas n’importe qui avait besoin de soin et intérieurement, Kafele se refusait catégoriquement de poser ses mains sur Rê. Peut-être avait-il fini par croire ce que ses détracteurs disaient de lui...
Il apporta la bassine, les linges humides, et s’éloigna de trois bon pas. Son cœur cognait durement dans sa poitrine alors qu’il concentra son intention sur la présence apaisante de sa meilleure amie.


CSS par Gaelle

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A l’instant où il avait aboyé l’ordre d’aller chercher Eshe, Asim serra le jeune chef tremblant dans ses bras et le porta rapidement jusqu’à sa chambre et l’autel qui lui servait si souvent de lit. Il se déposa dessus et l’or de celui-ci se mit à luire doucement en reconnaissant son propriétaire mais aussi son état nécessitant sa magie.
Fouettant l’air de sa baguette magique, Asim ferma toutes les fenêtres et les portes de la pièce sauf celle que Kafele et Eshe utiliserait pour les rejoindre. Il tira tous les longs rideaux de soie autour de l’autel qui donnèrent l’impression que la grande chambre était plus petite et ses murs plus rassurants. Bien que Rê était encore silencieux et retenait ses hoquets de panique et de douleur, le protecteur entoura la pièce d’un sort insonorisant afin de préserver le sommeil des Enfants de Ra. D’un dernier sort de sa baguette magique en bois, il lança une boule lumineuse au dessus de l’autel semblable à un mini soleil. Une chimère comparé à l’astre divin mais qui pourrait tout de même apporter un peu de réconfort au jeune chef. Le regard de ce dernier se fixa presque immédiatement sur la source de lumière mais elle ne l’aida pas vraiment à se calmer.

- Ils arrivent… Ils arrivent… continuait-il de souffler alors que la douleur continuait de lui arracher des sanglots.

Asim posa sa baguette sur l’autel et saisit sa dague dorée. Passant d’une magie à l’autre, il usa l’Egyptienne qu’il savait plus puissante pour entourer le garçon d’un grand sarcophage lumineux voué à le maintenir immobile.

- Eshe. appela Rê au même moment ou la vieille dame arriva dans la chambre, accompagnée de son protégé. Celui-ci s'exécuta sans avoir besoin de consigne comme si cela n’avait pas été sa première crise à gérer. C’était pourtant bien le cas. Ce n’était pas celui d’Asim ou de Eshe qui se retrouvèrent à leur place autour de l’autel.
Sans avoir l’air perdue ou même affolée, elle retroussa ses manches et posa avec douceur ses mains sur le visage brûlant et tremblant de Rê. Celui-ci quitta la sphère lumineuse du regard pour fermer les yeux une longue seconde. Dans un profond soupir, il laissa la vieille prêtresse le débarrasser de toute sa peur mais elle ne put en faire de même du venin qui le consumait intérieurement. Néanmoins, c’est avec plus de courage, de détermination et de hargne que Rê rouvrit les yeux pour les replonger cette fois dans les yeux d’Asim. Son protecteur lui retourna son regard, plein d’assurance et de force.

- Prêt. annonça-t-il en acquiesçant sans autoriser ni sa voix, ni ses mains a trembler autour de sa dague magique. Rê acquiesça a son tour mais sa réponse se coinça dans sa gorge crispée et il ne put qu’expirer un râle étouffé. Il prit plusieurs respirations, se préparant mentalement et physiquement à la suite mais son regard pâle ne put s’empêcher de venir se poser sur la nouvelle personne présente.
Kafele. Il voulu l’appeler, le rassurer ou même lui demander de partir, lui dire qu’il n’avait pas à être là, à voir cela et à le supporter ou à porter un songe sombre en plus dans son esprit mais de sa gorge ne sortit qu’un soudain et long cri d’agonie. Son regard chercha à nouveau la lumière et dans un dernier écho de panique, il les laissa s’échapper.
Asim ne pouvait pas les voir mais son protégé le lui avait confié un jour. Il pouvait imaginer les serpents fous se tortiller avec hargne, leur queue accrochées au coeur du jeune chef. Elles le tiraient, l’enserrait, lui brisait les os et le mordait encore et encore en le faisant sursauter sous les assauts invisibles.
Eshe elle, bien qu’elle soit aveugle leva son regard blanc vers les formes sombres qui s’agitaient autour d’eux d’un air bien triste. Elle leva les mains dans les airs, forçant les forces du mal comme l’angoisse du grand fils de Ra à s’apaiser. Mais les vipères sifflaient de frustration sous ses efforts comme des animaux qui n’apprécient pas d’être caressés. Certains dirigeaient même leurs assauts vers la petite femme ridée mais aucun ne parvint à y planter ses crocs tant l’aura de la prêtresse était doux et réparateur.
Ils mordaient aussi Asim mais lui ne s’en rendait pas compte tant il était habitué à la colère, la rage, la tristesse et la détresse que ces crises déversaient en lui. Comme à chaque fois, il pouvait sentir la culpabilité lui retourner les intestins, lui hurlant que tout cela était sa faute. Que ce maléfice, c’était un des traîtres qu’il avait laissé entré qui l’avait lancé, réduisant la vie de Rê à un calvaire sans fin. Mais il ne se laissa pas distraire, se concentrant sur celui dont le corps se tortillait malgré ses restreintes.

Un nouveau hurlement de souffrance quitta la gorge du jeune Rê alors que ses côtes se brisèrent dans un horrible craquement. En concert, prêtresse et protecteur changèrent leur stratégie pour soigner les blessures du maudit avant que celles-ci ne finissent par le tuer. Le garçon batailla plusieurs secondes pour récupérer un peu d’air dans ses poumons perforés mais rapidement il retrouva son souffle en sentant ses organes et ses os reprendre place. Il s’autorisa même un soupir de soulagement qu’Asim partagea. Mais avant qu’ils ne puissent dire ouf, libéré de ses chaînes magiques, ce fut le bras de Rê qui s’agita tel un reptile rampant. Il se déboîta et se brisa comme si les os du jeune homme n’avaient été que du caoutchouc mais ne s’arrêta pas là et vint rapidement agripper la gorge du protecteur, plantant ses ongles tels des crocs.

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NPC Amy
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Qui sont-ils ?

Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier





Son regard se fixa sur la scène qui se déroulait devant lui et plus que jamais, il se senti complètement inutile. Ce sentiment réveilla chez lui la frustration, la colère, la rage et même la haine, autant de chose qu’il avait enfuit en lui le jour où il avait retrouvé les siens. Il sentait cette part indéfinissable et sombre qui ne le quitterait jamais et qui hurlait dans sa tête, réclamant que le sang soit versé. Il ne voulait pas tuer Rê ou Asim, encore moins Eshe, une partie de lui était intimement convaincue que cela l’apaiserait de combattre à nouveau et face à ce qu’il avait sous les yeux, cette idée monstrueuse semblait presque logique mais il s’y refusait…Il ne voulait…Pendant une seconde il eut envie de fuir alors qu’à la suivante, cette soif de sang lui soulevait une nouvelle fois le cœur. Son regard se porta sur la lumière au-dessus.

Il ne pouvait pas les abandonner…

Le premier pas fut hésitant mais le second et le troisième beaucoup moins, il arrivait auprès d’eux. C’est en étant proche qu’il remarqua qu’Eshe ne semblait pas craindre ses serpents alors qu’Asim en subissait les assauts. La ceinture de Kafele s’illumina alors qu’il tendit les mains vers le bras tordu de Rê. Eshe devait se concentrer sur les troubles de leur chef, elle la seule à pouvoir soulager ce genre de maux là où lui pouvait soigner les blessures physiques. Asim quand à lui…
Son regard croisa le sien alors qu’il devinait sa difficulté, il n’avait seulement que l’espoir que sa magie suffirait à détourner les crocs de ces choses. Il avait peur mais cela semblait être devenu un soudain moteur. Il ne le quitta pas des yeux et pour une raison qui lui échappa, il s’efforça d’apporter un peu de lumière à sa façon…

« Summertime…
And the livin’ is easy.
Fish are jumpin’ and the cotton is high… »


Sa voix était tremblante et hésitante, son anglais était plus qu’approximatif mais il avait écouter cette chanson chaque soir depuis une semaine et il avait fini par enregistrer les mots sans vraiment les comprendre. Cela l’aidait en cet instant, à se raccrocher à ce qui comptait, à se rappeler qui il était réellement.

« Your daddy’s rich and your ma is good-lookin’
So hush little baby don’t you cry. »


C’est là qu’il senti cette première morsure, c’était plus abstrait que cela. Il sentit quelque chose en lui, quelque chose qui troubla sa voix et sa vue et qui fut hurler en lui cet autre homme qu’il avait été et qui ne demandait qu’une seule chose : abréger les souffrances. C’était comme ça qu’il avait été, c’était comme ça qu’il était…Non…Avait…Il ne l’était plus.
Il s’efforça a maintenir ses yeux river sur Asim et concentré ses pensées sur cette chanson, sur ce qu’elle représentait, sur ce livre stupide, il continua, plus hésitant.

« One of these mornings you're gonna rise up singing
Spread your wings and fly to the sky »


Une nouvelle sensation, une nouvelle morsure…Il se crispa, ferma les yeux alors que sa ceinture semblait s’entourer d’une aura à la couleur changeante et différente. Kafele luttait contre lui-même, tentant désespérément de continuer à venir en aide à ceux qu’il aimait.


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NPC Eli
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Même habité par sa malédiction, le jeune chef n’avait pas assez de force pour étrangler son protecteur à main nu. Asim laissa ses doigts crisper lui griffer la trachée sans bouger ou réagir, se contentant de maintenir Rê en vie. Ce dernier lui lança un regard coupable, plein de panique alors qu’il ne parvenait pas à contrôler son propre bras mais Asim le rassura d’un regard ferme. S’il y avait quelqu’un ici qui devait se sentir coupable, c’était bien lui. Et si quelqu’un avait mérité de le faire souffrir ou de le tuer, c’était bien ce garçon. C’était ainsi que la noirceur de la malédiction affectait l’esprit du protecteur sans qu’il ne s’en rende vraiment compte.
Il ne vit pas Kafele et eu presque peur lorsqu’il le vit tendre les mains vers le bras possédé du jeune chef. Il l’entoura d’un sort de soin et cela sembla donner assez de force aux muscles de Rê pour que celui-ci le ramène vivement contre lui, laissant des marques rouges sur le coup d’Asim. Le protecteur reprit sa respiration une fois libéré, il ne s’était même pas rendu compte qu’il étouffait tout de même doucement.

Puis ce fut la voix de Kafele qui vint les accompagner. Asim reconnu la chanson qu’ils partageaient depuis plusieurs soirs déjà mais ne comprit pas tout de suite ce que son frère tentait de faire. Il lui jeta un regard troublé, même teinté de reproche alors qu’il s’efforçait de se concentrer sur Rê qui se tordait toujours de douleur. Ce n’était vraiment pas le moment. Ils n’étaient pas dans son appartement, un soir comme un autre. La musique n’avait vraiment pas sa place ici.
Mais alors que Kafele s’efforçait de continuer son chant fébrile, quelque chose en Asim sembla se débattre. Comme si en entendant la voix et la chanson rassurante de son frère, il se rendait compte de sa propre sombre et sourde musique. Et pourquoi ce soir ne pouvait-il être un soir comme les autres ? Un soir ou le soleil se coucherait et finirait par se relever. Un soir où l’histoire continuerait, peu importe les mauvaises tournures. Un soir où comme tous les soirs, la musique saurait soigner son âme et le sortir de la noirceur.

Asim haleta et frissonna comme s’il ressentait enfin les morsures des serpents maléfiques sur lui. Non toutes ces pensées et ces sentiments ne venaient pas de lui. Il serra un peu plus sa dague magique, intensifiant sa magie qui enveloppait Rê dans l’espoir de le soulager même un peu de son supplice.

One of these mornings you're gonna rise up singing
Spread your wings and fly to the sky


Rejoignit-il d’une voix affolée mais forte et mélodieuse malgré tout. De faire naître les mêmes paroles et la même mélodie qu’il avait chanté tant de soirs tranquilles passés avec Kafele le fit se rendre compte une fois de plus à quel point il se sentait différent, faible et les nerfs à vif mais il continua coûte que coûte.

'Til that morning, there’s nothin' gonna harm you

Chanta-t-il de tout son coeur en croisant le regard effrayé de Rê. Lui aussi avait entendu cette petite chanson auparavant dans la bouche de son protecteur. Lorsqu’il émergeait d’un sommeil profond pendant une chaude après-midi et que ce dernier était resté là à ses côtés à veiller sur lui et à chantonner pour s’occuper ou se sentir moins seul. Le maudit se raccrocha à ce souvenir. Une chaude après-midi, la lumière de Ra l’enveloppant et lui donnant de la force.

With Mama and-


Mais Asim se rendit compte que Kafele ne chantait plus et semblait lui-même lutter contre le mal le rongeant.

- Sen ! appela-t-il en sentant l’inquiétude grimper en lui.

Non. Il ne pouvait pas s’occuper de deux personnes en même temps. Il devait rester avec Rê, il devait rester concentrer mais il ne put s’empêcher d’observer avec appréhension la couleur de l’aura magique de son frère. Il eu peur de comprendre, peur d’en avoir même le doute. Non il ne voulait pas faire partie de ceux là qui se retournaient avec méfiance lorsqu’ils croisaient Kafele dans un couloir. Il lui faisait confiance.

Comme tu as fais confiance a ceux qui ont massacré ta famille ? siffla une violente pensée dans sa tête.

Il hoqueta, sentant que ses mains s’étaient misent à trembler sans qu’il ne parvienne à les arrêter. Il devait protéger Rê. Qu’est-ce que cela signifiait pour lui en cet instant ? Mais avant que le protecteur se retourne vers son frère, la main de la vieille prêtresse vint se poser sur son avant bras, le vidant momentanément de sa colère et de sa panique.

Elle s’était approchée pour pouvoir en faire de même avec Rê en posant une main sur son torse à l’endroit même où les serpents émergeaient. Le jeune chef poussa un râle de soulagement car même s’il pouvait toujours les sentir s’agiter, il pu sentir son coeur meurtrit profiter d’un ou deux battements naturels. Mais ce n’était pas habituel dans leur rituel que la prêtresse vienne directement à lui ainsi car ils le savaient, ses actions pouvaient apaiser mais aussi provoquer le mal un peu plus.
Rê tourna la tête vers la vieille sorcière aveugle, comprenant qu’elle demandait son attention. Il remarqua alors Kafele et le mal que sa malédiction était en train de lui faire. Sans hésitation il posa sa main sur la main de la vieille dame et l’ôta de son torse pour la guider vers Kafele. Eshe s’agenouilla alors à côté de celui qui aimait l’appeler Mama.

- Enfant. appela-t-elle avec tant de douceur alors qu’elle posa sa main sur la joue de l’ancien soldat. Elle eu un sourire rassurant et il pouvait voir sur ses traits ridées qu’elle n’avait pas peur, elle n’avait pas de doute, elle le connaissait et pouvait voir en lui. Il n’y avait pas de noirceur. Elle l’entoura de sa magie pour le libérer de l’emprise de la malédiction en posant une main sur son coeur.

A l’instant où la magie d’Eshe les quitta pour rejoindre Kafele, le protecteur et le protégé se sentirent envahis de toute la noirceur et l’angoisse dont elle les avait protégé. Rê s’étouffa, son corps se cambrant avec force crispé intérieurement comme extérieurement et même Asim se sentit défaillir et dû poser un genoux au sol et se rattraper à l’autel pour ne pas s’écrouler.
Se sentir si faible anima le coeur du protecteur d’une panique plus intense encore. Il se releva rapidement et continuait désespérément son sort de soin mais la noirceur lui donnait l’impression que c’était inutile, qu’il allait faillir et laisser Rê seul dans son agonie et qu’un nouveau fils de Ra sera mort par sa faute. Il sentit les larmes lui monter aux yeux mais serra les dents en refusant d’abandonner.
Rê souffrait tant physiquement que lentement son corps ne parvint même plus a lutter ou a réagir à la violence de la douleur. Ses os continuaient de se briser et de se reformer mais il ne lui restait plus d’énergie pour crier ou se débattre, se contentant de se raccrocher à la réalité.
La réalité était Asim, a bout de nerf, rongé par la culpabilité, jouant sa vie en même temps que la sienne. Kafele, rongé par sa noirceur et déchiré par un conflit intérieur entre l’envie de bien faire et la peur de son propre passé. Et Eshe, douce Eshe, si pure et pleine d’amour. Rê porta son regard vitreux sur la sphère lumineuse au dessus de lui. Ce n’était pas Ra mais son souvenir l’emplissait d’une étrange lucidité. Il était leur chef. Il devait les protéger.

Retrouvant assez d’énergie en lui pour se crisper, le jeune chef laissa échapper un long cri déchirant. Cette fois ce n’était pas de la souffrance mais un cri de guerre déterminé. Il se crispa tant qu’il se redressa presque et Asim comprit. Il essayait de renfermer les serpents.
Jusqu’ici ils avaient toujours patiemment attendu le lever du soleil pour que Ra leur vienne en aide et donne à Rê la force d’emprisonner le mal. Mais Ra était loin d’avoir terminer sa course dans l’au-delà. Figé de panique, le protecteur ne su pas du tout comment réagir. Devait-il l’arrêter, qu’il préserve le peu de force qu’il avait jusqu’au matin ? Devait-il l’aider ? Ou devait-il voir cela comme les derniers efforts d’un garçon mourant ?
Sans laisser le temps à Asim de comprendre, Rê continua ses efforts, puisant dans son corps, son âme et son coeur la force de tirer les serpents un peu plus à l’intérieur de lui. Un a un il les aspira et les retint en lui jusqu’à ce que le dernier se retrouve enfermer. Immédiatement il se recroquevilla en serrant son torse, pouvant encore sentir les vers se tortiller furieusement à l’intérieur de lui. Il laissa échapper des nouveaux hoquets de douleur mais aussi des sanglots de soulagement. Il avait réussi.
Asim sortit soudain de sa tétanie sans chercher a comprendre le pourquoi du comment et enchaîner sur la suite du rituel. Il enveloppa Rê dans un nouveau sort de soin et agrippa la bassine d’eau et le linge humide qu’avait préparé Kafele pour éponger le front brûlant de Rê mais aussi le sang qui se mit à couler de son nez et de sa bouche.
Le jeune homme trembla doucement sous les assauts interne des serpents mais la crise était passée. Le silence et le calme retomba dans la chambre et il pu prendre le temps pour doucement renfermer le mal profondément ancré en lui. Le protecteur continua d’essuyer l’hémorragie avec patience et bien qu’il n’était pas certain du déroulement des événements, il pu sentir la panique et l’angoisse ne devenir qu’un écho lointain. Les minutes passèrent.

- Vous devriez faire un groupe. plaisanta alors Rê de sa voix faible, annonçant ainsi que le cauchemar était terminé.

Asim laissa échapper un soupir et même un petit rire de soulagement. Avec un sourire incrédule il s’autorisa à le croire en s’agenouillant pour regarder le petit chef dans les yeux.

- Tu as réussi ! Tu as vraiment réussi ! murmura-t-il d’un ton extasié.

Rê eu un petit sourire mais il n’y avait que très peu de fierté dans son expression fatigué. En réalité il n’aurait jamais dû les laisser s’échapper. Il n’aurait jamais dû leur infliger cela. Jusqu’ici ses crises avaient pu durer des nuits entières voire plus. Des heures d’agonies pour lui mais aussi pour ceux qui se battaient à ses côtés. Ce n’était pas juste pour eux. Lui était maudit et cela était bien assez suffisant pour ternir l’âme chatoyante des Enfants de Ra. Il ne pouvait pas continuer de les maudire eux aussi.

Le jeune chef eu un nouveau regard pour Kafele, comme s’il comprenait que c’était peut-être sa présence qui avait fini par le lui faire remarquer et changer la donne. Eshe avait toujours été là pour soigner ses mots et Asim avait fait le serment de veiller sur lui au péril de sa vie en le suppliant de porter son sang en tatouage autour de son bras. Mais Kafele... Il avait vécu tant de choses dans sa vie. Lui aussi portait sa propre croix et ce devait être bien assez difficile comme ça.
Si le Temple de Ra devait être un lieu fort, rassurant et accueillant c’était bien pour les gens comme Kafele. La guerre leur avait volé bien plus que leurs nuits. C’était pour eux qu’il devait prendre la relève, assurer la paix et veiller. Mais de voir le soi disant chef dans un tel état de faiblesse devait être la dernière chose qui pouvait être rassurante. Rê lui-même doutait déjà tant de ses capacités à succéder à Malick son père, il ne voulait pas que les autre ai à souffrir de ce doute.


- Kafele. appela doucement Rê, l’épuisement ne lui permettant pas vraiment d’exprimer un sentiment plus qu’un autre. Je suis désolé, tu n’aurais jamais dû voir ça. s’excusa-t-il faiblement.



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NPC Amy
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Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier





Lorsqu’il entendit la voix l’appeler à lui, cette voix qui aurait dû réveiller chez lui l’espoir et la lumière, il ouvrit ses paupières. Le regard de Kafele avait bien changé, froid et haineux, ce qu’Asim avait sous les yeux étaient le soldat qu’il avait un jour rencontré, qu’il avait férocement combattu, qui lui avait fait couler le sang et qui aurait pu le tuer et malgré ça, malgré l’aura, il y avait non loin derrière un jeune homme qui tentait désespérément de se raccrocher à sa réalité et à cette promesse qu’il s’était faite à lui-même. Tuer Rê ne résoudrait rien, faire couler le sang n’avait jamais rien résolu dans sa vie, cela n’avait fait qu’ajouter plus de poids sur ses épaules. Il entrouvrit la bouche, essayant de reprendre la mélodie mais aucun son ne franchit ses lèvres jusqu’à ce qu’il sente une main se poser sur sa joue. Un hoquet de surprise, son visage se tordit d’étrange expression, mêlant le dégout ressentir par les ténèbres qui l’accompagnaient et l’amour inconditionnelle qu’il portait à l’aveugle. Elle apaisa sa douleur intérieure, elle apaisa le monstre en lui, battant des paupières comme s’il venait de se réveiller d’un long cauchemar, il posa sa main par-dessus la sienne.

C’est là qu’il se rendit compte, lui qui avait voulu aider n’avait fait qu’empirer les choses, Eshe n’aurait jamais dû s’occuper de lui, elle aurait dû se concentrer sur Rê. Il s’apprêtait à prendre sa main pour l’amener à son chef et mêler sa magie à celle de sa tendre amie mais un hurlement les prirent tous par surprise. Un à un, ses choses rampantes retournaient en lui. Il sera légèrement la vieille main entre la sienne alors que sans plus de contrôle, sa magie venait envelopper le chef. Asim avait récupérer la bassine, l’eau, les linges et s’appliquait déjà à nettoyer la sueur et le sang.
Le rire de son frère le submergea de sentiment contradictoire, la culpabilité et la joie, et avant même qu’il ne se rende compte, ses yeux croisaient ceux de Rê pour ne plus pouvoir s’en détacher. Les excuses de celui-ci le mirent encore plus mal à l’aise, il n’avait pas à s’excuser, d’ailleurs Kafele ne comprenait pas pourquoi il le faisait.

Il n’aurait jamais dû voir ça…
Il y avait beaucoup de chose dans sa vie qu’il n’aurait jamais dû voir. Le visage du protégé d’Eshe se fit dur, calquant des traits d’un ancien soldat qu’il avait été mais son regard ne portait aucune haine ou colère, seulement du respect.

« Voir mon protecteur et maître capable d’endurer et d’enfermer le mal pour protéger les siens ? »

Il s’agenouilla au pied du garçon, baissant la tête quelque seconde.

« C’est à moi de m’excuser »

Parce qu’il avait toujours fuit autant que possible la présence de Rê dans son périmètre, parce que ce soir encore il avait été hésitant, parce qu’il avait laissé la noirceur le submerger et qu’encore maintenant il se craignait lui-même.

« Du chaos nait l’amour »

Laissa-t-il échappé, car c’était bien ce dont il avait été témoin, Rê portait un amour inconditionnelle pour son peuple, pour chacun d’eux, pour les loyaux, les fidèles et même les parias comme Asim ou lui-même. Les mains posés sur ses cuisses, sa ceinture continuait de luire non pas plus pour soigner les blessures physique de Rê mais pour ajouter plus de chaleur et de lumière à cette sphère qui flottait au-dessus d’eux.

« Et des ténèbres nait la lumière »

Cette dernière phrase était plus pour lui-même que pour Rê, représentant tout ce qu’avait été sa vie, ce qui n’avait pas empêcher la lumière de Ra de le frapper un jour de bataille, avec une simple phrase…

« Je n’ai pas peur »


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NPC Eli
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Le respect. C’était une des choses dont Rê n’osait rêver et la dernière des choses qu’il pensait mériter après un tel fiasco et pourtant c’était bien ce qu’il vit briller dans les iris sombre de Kafele. Supporter le mal qui le rongeait et protéger les siens, c’était bien ce qu’il s'efforçait de faire mais ce soir n’était pas vraiment la plus grande preuve de sa réussite. Intimidé, il baissa le regard en même temps que l’ancien guerrier baissa la tête en s’excusant a son tour.
Il ne pensait pas mériter ce respect ou ses excuses mais il les accepta simplement, tout comme ses paroles. Vide de force ou de volonté d’aller a l’encontre de qui que ce soit, il ferma les yeux et sourit faiblement en laissant son corps se soigner et se remettre de l’effort. Ra était encore loin d'apparaître dans le ciel mais Rê pu sentir un semblant de chaleur caresser sa peau sensible. Le faux astre au dessus de leur tête brillait avec force comme pour leur rappeler la promesse de leur Dieu qu’il reviendrait bientôt illuminer leur monde.

Mais la dernière phrase de Kafele fit rouvrir les yeux du jeune chef. Elle ne lui était pas vraiment adressée et elle fit aussi réagir Asim qui reconnu cette phrase qu’il savait qu’il avait prononcé pour lui même lorsqu’il s’était trouvé face a la mort et aussi face a Kafele. Mais pour Rê aussi cela lui frappa le cœur avec force. Bien plus que le réconfort, bien plus que le respect, c’était cela qu’il voulait pour les siens. Qu’ils n’aient pas peur. Qu’ils puisse vivre en paix, serein, heureux. Qu’ils puissent lui faire confiance pour toujours veiller sur eux et les protéger, qu’ils aient foi en leur Dieu mais aussi qu’ils fassent confiance en la vie, en le futur, en leur rêves.
Re laissa échapper un petit sanglot mais sur son visage brillait la joie et le soulagement.

- Merci. dit-il d’une petite voix et sur ses joues pales apparurent même quelques couleurs. Merci d'être la. Et… merci d'être revenu. ajouta-t-il, sa voix se teintant d’embarras.

C’était ce qu’il avait voulu dire a celui qui revenait de si loin sans jamais vraiment oser lui adresser la parole. Lui qui leur avait été volé, qui avait été brisé et manipulé afin de le retourner contre eux. On l’avait privé de son enfance, de sa famille, de son peuple et de son Dieu. Privé de son innocence et pire encore on l’avait poussé a se souiller du sang des siens. Le jeune chef ne parvenait pas a imaginer le gouffre sans fin que cela avait du creuser dans le cœur de l’ancien guerrier.
Il était peut-être maudit mais lui n’avait jamais ôté la vie a quelqu’un et encore moins a un frère. Le Temple de Ra avait toujours été sa maison, un lieu chaleureux et rassurant, un havre de paix et de foi, même malgré la guerre et c’est cela qu’il voulait offrir a tous les Enfants de Ra et il pouvait comprendre que cela était difficile a voir pour ceux qui avaient vu leurs frères et sœurs mourir dans ces mêmes couloirs. Pour Kafele le retour avait du être plus difficile encore et pourtant il était la et il s’en sortait si bien, participant a la chaleur et a la force du Temple en s’initiant a l’art des soins avec Eshe et en illuminant l’ambiance de ses sourires et de sa bonne humeur. Si quelqu’un avait su chasser la noirceur de la guerre et retrouver la lumière, c’était bien Kafele.
Rê eu aussi un sourire pour la vieille aveugle et bien qu’elle ne pouvait pas le voir il savait qu’elle pouvait sentir sa gratitude. Elle l’avait bien aidé et avait su le guider hors des méandres de la haine et de la rage. Avec lui, elle ne pouvait que apaiser ses angoisses et sa douleur mais avec Kafele elle avait réellement pu le soigner et lui redonner la force de vivre et la force d’aimer. En sachant qu’il était probablement condamné a supporter sa malédiction toute sa vie, il espérait que pour l’ancien guerrier le futur soit plus lumineux encore et qu’un jour peut-être il s’en remettrait complètement.

Asim observa leur échange avec un sourire tendre en sentant son cœur se réchauffer. Il pouvait comprendre Rê comme il pouvait comprendre Kafele et il était ravi que les deux soit enfin parlé. Il avait foi en Ra mais par dessus tout il avait foi en les personnes comme Re et Kafele qui savaient voir la lumière, l’amour et la bonté même la ou le paysage semblait aride et impitoyable. C’était la que se trouvait l’avenir et la renaissance du Temple de Ra et non dans la vengeance, les regrets et l’amertume. Eshe avait vécu bien plus que eux tous et elle l’avait toujours su. L’amour vaut tout.

- Tu t’es bien battu. Veux-tu te reposer ? intervint le protecteur avec douceur sans vouloir interrompre quoi que ce soit.

Rê releva son regard pale avec un sourire reconnaissant.
- Je devrais. répondit-il d’une petite voix mais Asim put deviner a la petite lueur dans ses yeux que… Mais... Je ne veux pas rester seul. Est-ce que vous… tu… Il hésita une petite seconde avant d’abandonner avec un sourire gêné. ...quelqu’un. Peut rester avec moi, jusqu’au matin ? demanda-t-il timidement en relevant les yeux vers Asim en sachant que lui avait l’habitude de répondre a ses caprices mais il s’autorisa un bref regard vers Eshe et Kafele qui eux espéraient peut-être pouvoir se reposer eux aussi.



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NPC Amy
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Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier





Le sanglot qu’il perçu l’obligea à relever les yeux, là où il pensait découvrir peine et désespoir, il vit la joie…Une petite voix le remerciait, d’être là, d’être revenu, son regard se posa bien malgré lui sur Asim. S’il était revenu, c’était uniquement grâce à lui, si ça route n’avait pas croisé la sienne ce jour-là. Il détourna le regard presque aussitôt, chassant par la même ses sombres pensées et c’est "si". Doucement, il redevenait l’homme timide et discret qu’il était depuis son retour, sa main venant frotter la base de son cou dans l’espoir de diminuer sa soudaine gêne. Il ne savait quoi dire et ignorait même s’il y avait quelque chose à ajouter. Son regard chercha le visage vieilli de sa douce Eshe, sa seule présence suffisait à l’apaiser. Elle avait été douce et d’une patience infinie avec lui, elle avait su apprendre à Kafele à se pardonner et s’il lui arrivait encore de se sentir coupable et misérable, il savait qu’il y avait une personne qu’il aimait plus que tout et qui ne l’avait jamais condamné pour ses crimes. Malgré l’horreur, elle lui avait enseigné qu’il n’y avait que l’amour qui pouvait venir à bout des plus grandes blessures psychique.

C’était à son image qu’il se forgeait une nouvelle vie, parce qu’il croyait en ses espoirs et ses rêves, parce qu’il n’y avait rien de plus beau que ça. L’amour.
Il écouta la voix d’Asim sans vraiment l’entendre et perçu surtout les doutes de Rê face à la nuit. Il ne pouvait pas lui en vouloir, lui-même accaparait le temps de son frère pour trouver la paix lorsque la lumière du jour n’était plus. Son regard croisa celui d’Asim et il lui sourit, simplement, lui faisant entendre qu’il ne devait nullement s’inquiéter pour lui ce soir. Reportant son intention sur Eshe, il posa sa main sur la sienne.

« Je te raccompagne »

Murmura-t-il en posant la main de sa mère contre son bras. Il posa un regard sur Rê, lui décochant son plus beau sourire, juste pour le simple plaisir de le faire et de le lui offrir. Lentement, il reprit la marche, Eshe à son bras, la ramenant jusqu’à chez elle. Sur la route, il ne put pourtant s’empêcher de sentir son cœur être ronger par le doute, ce qu’il avait senti la-bas, cela ne lui avait pas été inconnu, cette rage en lui, ce désir de tuer…Il baissa la tête, protéger par le couvert de la nuit et le fait qu’il ne mentait jamais à son amie, il pouvait au moins laisser exprimer sa honte.
Mais de la honte naquit une certaine détermination alors que sa main contre celle de la vieille femme se fit légèrement plus pressante, il lui dit simplement :

« Je dois apprendre »

Il avait appris à soigner les maux physiques, par des soins chamanes ou par la magie, il était un excellent élève mais il s’était souvent refuser à apprendre plus, effrayer par les sentiments des autres et par les siens mais aujourd’hui...Il souhaitait pouvoir faire le bien, être encore plus utile, être capable d’atténuer la peine des esprits tirailler et offrir cela à ceux et celles qui en avait besoin…Des personnes comme Rê…Des personnes comme Asim…Ou encore des personnes comme lui.

Retrouver les appartements d’Eshe le fit doucement sourire alors qu’il l’aidait à rejoindre sa chambre, il resta auprès d’elle, simplement pour profiter de sa compagnie avant de poser ses lèvres à la commissure des siennes.

« Je t’aime »

Lui dit-il simplement, comme un fils à une mère. Il se leva, la quittant avec une certaine difficulté pour reprendre la route de ses propres appartements. Enfin c’est ce qu’il crut au début, il changea d’avis sur la route, prenant alors le chemin le ramenant aux appartements d’Asim et de Rê. Se glissant à l’intérieur du salon de son frère, il observa son livre en hésitant mais préféra le laisser là, récupérant simplement la guitare avant de faire le peu de route qui le menait à Rê. Il toussota légèrement pour faire savoir sa présence alors qu’il écarta l’un des rideaux de soie.

« J’ai pensé que… » Et plutôt que de finir sa phrase il lui montra la guitare d’Asim avec un petit sourire désolé, après tout, il s’était introduit chez lui pour pouvoir la récupérer. Sa main libre venant frotter sa nuque dans ce geste répétitif qu’il avait à chaque fois qu’il était gêné ou mal à l’aise.


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NPC Eli
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Kafele rassura Asim d’un sourire, lui disant implicitement qu’il ne devait pas s’inquiéter pour lui pour ce soir. Le protecteur son propre petit sourire, reconnaissant mais aussi légèrement amusé et embarrassé lorsqu’il jeta un coup d’œil a Rê. Son frère ne l’avait peut-être pas remarqué ou comprit mais si le jeune chef avait exprimé le fait qu’il ne souhaitait pas être seul, il avait aussi espéré a mi-mot que quelqu’un d’autre qu’Asim puisse rester. Mais Rê baissa le regard sans rien dire ou s’attrister et Asim laissa couler le mal entendu. Ils étaient tous fatigués et il n’était de toute manière pas très raisonnable de veiller. Ils les laissèrent partir.

Eshe eu un petit sourire elle aussi comme si elle avait pu percevoir le malaise mais elle n’en ressentit que l’intense bonheur de voir leur jeune chef s’attacher a Kafele. Elle ne dit rien non plus, se contentant de rayonner de tendresse alors que son garçon vint lui prendre la main pour la raccompagner chez-elle.
Ils marchèrent lentement et silencieusement. Elle pu sentir les échos de cette soirée faire trembler l’âme et l’esprit de celui qui marchait a coté de lui mais ne dit rien, ni ne vint l’entourer de réconfort et de magie. Il fallait parfois que le cœur trouve la force de se soigner soi même et bien qu’il ne s’en rendait pas forcement compte, c’était une force qu’avait Kafele. Malgré tout ce qu’il avait vécu et enduré, son cœur restait fort.
Elle eu un petit rire tendre en l’entendant trouver de lui-même la voie de la détermination et du courage. Oui, il apprendrait. Il apprendrait a canaliser la lumière et la chaleur en lui, le pouvoir de Ra. Jusqu’ici il ne l’avait connu que comme force du mal, vouée a blesser et tuer mais c’était bien cette même force qu’il finirait un jour par accepter et userait pour faire le bien. Le chemin était long, parsemé de coins sombres, mais il y arriverait.
Ils retrouvèrent l’appartement d’Eshe et son ambiance apaisante, comme si les murs s’étaient imprégnés de la présence de la prêtresse. Il l’embrassa avec amour et elle prit son visage dans ses petites mains car c’était sa façon de pouvoir le contempler. Elle était si fière de lui, pour aujourd’hui, pour hier mais aussi pour demain. Elle le laissa s’en aller, le laissa s’armer de force et de courage pour cette nuit qu’elle savait qu’il appréhendait. Elle avait si longtemps soigné ses songes et son esprit meurtrit, épongé son front couvert de sueur et détendu ses muscles crispés de rage et de peur, mais le voir s’éloigner de tout cela et seul était la plus belle des réussites. Alors qu’il s’éloigna, elle posa simplement une main sur son propre cœur en songeant a tous les autres des Enfants de Ra, le sentant battre et irradier d’amour.

Dans la chambre de Rê le calme avait accompagné le départ des deux soignants. Asim rangea sa dague a son fourreau et récupéra sa baguette magique pour mettre fin a ses sorts et ouvrir les fenêtres pour laisser rentrer une brise oxygénée dans la pièce. Il laissa la sphère de lumière vers laquelle le regard du jeune chef avait retrouvé son chemin. Il remplaça l’eau dans la bassine et les linges souillés et apporta un petit flacon de potion médicinale et un petit verre d’eau. Il se rapprocha de Rê, contemplant son air lointain que ce dernier avait si souvent. Il cru que le jeune homme avait finit par décider qu’il valait mieux qu’il se repose et tente de trouver un peu de sommeil pour cette fin de nuit mais le protecteur ne s’éloigna pas, lui promettant sa présence et sa compagnie.
- J’ai foiré. dit-alors Rê comme s’il sentait le regard d’Asim sur lui sans avoir a détourner son regard du faux astre. Sa voix fatiguée était doucement tinté de tristesse mais aussi de déception et de frustration.
- Absolument pas. Tu as été brillant. corrigea Asim avec douceur mais fermeté. Tu as été capable de renfermer la malédiction sans l’aide de Ra, Rê c’est juste… incroyable.
- Je n’aurais jamais du les laisser sortir. insista le jeune chef d’un ton presque boudeur. Toi, Eshe et maintenant Kafele, vous- Je- balbutia-t-il mais les mots se coincèrent dans sa gorge douloureuse.
- Stop. coupa Asim d’un ton dénué de jugement ou même d’intérêt. Il tendit la petite fiole de potion et le verre d’eau a Rê. Plus de cris. Plus de douleur. Tu en a assez eu pour ce soir. commenta-t-il avec autorité et compassion.

Rê l’observa, la culpabilité toujours présente dans son regard et son cœur mais ses lèvres se pincèrent pour empêcher les mots de continuer a sortir pour le blâmer. Lentement, avec difficulté et en laissant échapper un grognement de douleur, il se redressa sur l’autel. Asim esquissa un geste pour l’aider mais comme il avait apprit a le faire avec le temps, il se retint et laissa le jeune chef agir seul. Il lui donna simplement sa potion que Rê prit avec des gestes lents et délicats. Il avala le contenu bleuâtre de la petite fiole en grimaçant et s’empressa de se laver le palet avec le verre d’eau.
- Urgh… ! Une bonne chose que Eshe ne soit pas dans les cuisines, je crois qu’elle a échanger le sel et le sucre. Ou est-ce que c’est le poivre beuh je veux même pas savoir ce qu’elle met la dedans. râla Rê en s’essuyant la bouche, toujours en grimaçant.

Asim éclata d’un rire doux en récupérant la fiole et le verre vide. Ils étaient parfois rares et imprévisibles mais il chérissait ces moments ou Rê semblait redevenir le jeune homme de vingt ans qu’il était sensé être si la malédiction et ses dons ne le vidaient pas constamment de son énergie. Bizarrement voir Rê râler était un des meilleurs indicateurs pour savoir s’il allait bien. Le chef lui même le savait bien et lorsqu’il eu finit de grimacer il rigola de bon cœur avec Asim. Il se sentait toujours coupable de leur avoir infligé cela en plus de tous ce qui s’était passé aujourd’hui mais il ne put s’empêcher d’être avant tout soulagé.

- Alors ? On s’en fume une ? proposa alors le jeune homme en se penchant vers Asim pour lui servir son sourire le plus innocent et enthousiaste.
Asim s’étrangla légèrement dans son rire, partagé entre l’envie de rire plus ou de s’arrêter.
- Sérieusement ? rétorqua le protecteur dans un ton de reproche incertain. Rê se mordit la lèvre pour ne pas rire mais ne lâcha pas l’affaire.

- Aller ! Tu as dis plus de douleur, non ? Et tu as entendu Kafele ! Tu ne désobéirais pas a ton “protecteur et maître capable d’endurer et d’enfermer le mal pour protéger les siens”, hein ? insista-t-il puérilement en finissant par éclater de rire. Il n’en revenait toujours pas des mots que Kafele avait pu utiliser mais ils l’emplissaient tout de même de joie et d’un peu de fierté.
Asim finit de rire mais un grand sourire était cloué a ses lèvres de voir Rê si plein d’enthousiasme et d’entrain alors qu’il venait de frôler la mort. Le fait qu’il fasse nuit était aussi un étrange contraste alors qu’il savait que d’ordinaire, le fils de Ra était plutôt du genre a se renfermer sur lui même et trembler jusqu’au matin. Il céda et alla chercher un sachet dans la poche supérieure de sa veste.
- Ta mère va me tuer. râla doucement Asim en tendant ni plus ni moins qu’un joint au chef du Temple de Ra avant de l’allumer pour lui.
- Tu sais qu’elle le ferait. Si je la laissais faire. plaisanta Rê d’un air mesquin qui formait des petites rides sur son nez. C’est pour ça que tu dois veiller sur moi en fait. nargua-t-il un peu plus en pivotant ses épaules dans un petit dandinement provocateur.
- Oui oui bien sur… bouda Asim sans perdre le sourire.

Si Rê n’avait été celui qu’il était aujourd’hui mais un simple enfant d’Egypte, il aurait été sans nulle doute un jeune homme assez insupportable. Asim n’irait pas jusqu’à dire que la pression d’être a la tête du temple, plus la malédiction lui allait bien mais le contraste était tellement étrange et flagrant lorsque le fils de Malick et chef du Temple de Ra redevenait Rê et simplement Rê. Ce dernier ricana jovialement en tirant doucement sur le bâton de marie jeanne avec un sourire victorieux et Asim le regarda faire en levant les yeux au ciel sans perdre son sourire attendrit.
Le jeune homme eu un énorme sourire en retrouvant le visage de Kafele mais Asim fut prit au dépourvu par son retour. D’un geste de panique il arracha le bâtonnet blanc des mains de son protégé et le cacha bêtement derrière son dos.
- Merdeeeehh… euuhh.. ehmmm c’est… balbutia Asim sans savoir si Kafele avait eu le temps de voir quoi que ce soit, s’il devait se justifier ou plutôt détourner l’attention en adressant le sujet de la guitare qui lui ramenait gentiment.
Une fois le choc passé de s’être soudain fait piqué son joint, Rê explosa de rire en se pliant doucement. Il serra son bras encore meurtrit et parsemé de contusions contre lui mais la douleur ne l’empêcha pas de se bidonner face qu ridicule de la situation.
- Ouuch tu m’as fais mal ! se plaigna-t-il mais sa voix entrecoupée de hoquets de rire. Aller rend le moi ! Asim déconne pas ! Rend le moi ! ordonna Rê, complètement hilare en agitant sa main dans l’espoir de récupérer son bien. Mais Asim resta immobile et figé devant Kafele incapable de savoir comment réagir. L’état déjà très différent de Rê alors que la drogue n’avait même pas encore fait effet ne l’aidait pas a défendre sa cause.
- C’est… c’est l’adrénaline… se justifia-t-il sans savoir s’il justifiait l’attitude de Rê ou la sienne.

okMJ

NPC Amy
NPC Amy
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Qui sont-ils ?

Asim & Kafele
Nuit du 4 Janvier





Ses yeux se posèrent sur ce que tenais en main Rê mais avant même qu’il n’ait eu le temps d’identifier quoi que ce soit ( pensant naïvement à une cigarette ), qu’Asim avait arraché ceci des mains du jeune homme pour le cacher dans son dos en lâchant un juron. Il restait quelque seconde à observer la scène sans comprendre jusqu’à ce que le parfum de cette plante vienne chatouiller son odorat. Il n’en avait jamais fumé mais connaissait bien ce parfum, de pars ses sorties à l’extérieur ou parce qu’ils n’étaient pas les seuls consommateurs dans le temple de Ra. Pour certain, c’était une façon d’éveiller son esprit, d’entendre murmurer les dieux. Pour d’autre c’était un moyen de se relaxer, de se détendre et d’apaiser les douleurs.

Il ne pouvait s’empêcher de fixer Asim, parce que c’était certainement la première fois qu’il le voyait aussi troubler, les rôles semblaient s’être inversés et il en était de prime abord surpris, jusqu’à ce que Rê réagisse et que son protecteur réponde. Il éclata alors simplement de rire en entrant entièrement dans la pièce pour ramener la guitare auprès de son propriétaire.
Se penchant simplement pour voir ce qu’il y avait dans le dos de l’égyptien, il essayait de se contenir pour se donner un air faussement autoritaire alors qu’il glissa ses doigts sur le cône pour le prendre des mains de l’égyptien et le montrer à celui-ci en le fixant des regards…Bien qu’il aurait voulu être capable d’imiter les reproches, ses yeux ne montraient rien d’autre que l’amusement.

« L’adrénaline hein… »

Et ce fut naturellement qu’il se pencha pour tendre cette marijuana roulée à Rê. Lorsqu’il eut à nouveau les mains libres, il se rendit compte de son geste. Il venait réellement d’implicitement inciter leur chef à embrumer ainsi son esprit ? Sa main passa sur sa nuque alors qu’il tenta de chasser sa gêne en s’installant avec eux. Essayant de ne pas trop se concentrer sur ce sujet. Il n’avait jamais fumer, buvait assez modérément, Kafele avait bien trop peur de lui-même pour se permettre de perdre le contrôle de sa conscience et de son corps en s’imbibant de trop d’alcool ou en se désinhibant avec l’aide de drogue quelconque. Ce n’était pas faute d’être curieux au fond mais c’était un homme raisonnable.

Il jeta un œil à Rê, esquissant un sourire en découvrant un visage différent de ce qu’il avait découvrir et de ce qu’il pouvait entrevoir lorsqu’il le croisait ou l’observait de loin. Il allait beaucoup mieux et cela lui réchauffait son âme meurtri. C’était pour cela qu’il s’était tourné vers les soins, il savait qu’une sombre partie de lui avait un jour connu l’extase en versant le sang mais ce sombre bonheur-là n’était rien en comparaison à ce qu’il ressentait en voyant ça.
A en juger la roulée, ce qu’il voyait n’était en rien un masque formé par les effets de cette plante, ce qu’il avait sous les yeux c’était un véritable visage. Il se perdit dans cette contemplation, comme on découvre pour la première fois la beauté d’un levé du jour et oublia les craintes qui l’avait amener à se tenir éloigner du jeune chef. Ce n’est qu’au bout de quelques longues secondes qu’il reporta son intention sur le duo entier.

« Et à part l’adrénaline, qu’avons-nous au programme ? » Taquina-t-il en observant tour à tour Rê et Asim. « Si on monte un groupe » il se tourna vers Rê mais le reste de sa phrase de bloqua dans sa gorge, fronçant soudainement les sourcils et se frottant une nouvelle fois la nuque…Il avait passez tant de temps à éviter celui-ci qu’il lui était difficile de se montrer aussi familier avec Rê. Il balbutia, finissant simplement par poser ses mains sur le sol, il ne voulait pas vexer le jeune homme ni assombrir la soirée avec un ton trop cérémonieux alors qu’il se força « tu…Je…Il…Vous... » il se perdit dans les pronoms et fini par se maudire de ne pas avoir pris la bouteille de vin avec lui, un verre aurait suffi à le détendre un peu. « Il nous faudrait un percussionniste » finit-il par lâcher mais ce qui devait être une plaisanterie à la base avait été tellement laborieux à quitter sa bouche que l’effet était tout simplement tomber à plat et il ne subsistait qu’un Kafele rougissant de gêne, les yeux rivé sur le sol et sa main sur son cou.


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