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okMJ

NPC Amy
NPC Amy
Gallions : 1038
Dès l’instant où il avait quitté Eshe, il se sentie sombrer. C’était comme revenir des années en arrières, avec cette culpabilité qui le rongeait au point qu’il lui semblait impossible de vivre avec ce poids sur ses épaules mais aujourd’hui, même s’il voulait faire taire ces souvenirs et sa tristesse à tout jamais, il lui était impossible de laisser de faire une deuxième fois la même erreur et se retourner en abandonnant ceux qu’il aimait. Sa vue était brouillé par ses larmes alors que ses mains plongeait dans le sable encore brûlant, les larmes roulaient sur ses joues mais il continuait de creuser encore et encore. Plus il creusait et plus il pouvait sentir leurs présences, et plus il les sentait plus il s’acharnait à vouloir les faire quitter le sol au plus vite.

Et lorsqu’il les vit enfin sous ses yeux, aussi intact qu’à l’époque où il les avait abandonnés, il ferma les yeux. Le bref sentiment de soulagement se mêla aux terribles et derniers évènements qu’il vécut avec ses sœurs. Jamais il ne pourrait se pardonner, il méritait ces tourments, cette souffrance  et il méritait bien pire encore, il le savait et l’acceptait. Il resta de longue minute à les contempler sans oser poser sa main sur elles alors que derrière lui le soleil se couchait. Ce fut qu’à la nuit pleinement tombé qu’il ôta le haut de sa chemise de lin pour les envelopper à l’intérieur du tissus et revenir jusque chez lui.
Elles trônaient à présent sur la table basse et continuait de les observer en ignorant encore ce qu’il comptait faire. Ce qu’il devait faire. Incapable d’arrêter de pleurer, il avait espéré que son corps finirait par s’assécher de lui-même mais c’était à la hauteur de la profondeur de son mal être et de son désespoir. Il fixait les Kepesh avec elles le reflet de sa propre monstruosité.

« Pardonnez moi »

Murmura-t-il d’une voix tremblante alors que ses yeux se remplissait à nouveau d’un flot continue de larme, sa gorge se serra et il tomba à genou à terre.

« Pardon… »

Et bien qu’il suppliait de pouvoir les entendre, de pouvoir les voir et peut-être recevoir ce pardon, il savait au fond de lui qu’il ne le méritait pas, ce qu’il avait fait n’était pas seulement qu’une question de trahison, c’était bien pire encore. Il avait échoué à les convaincre, il avait échoué à les protéger. Ses frères, sa seule véritable famille…
Son corps tremblait alors qu’il sentait à nouveau les ténèbres l’entourer, il tenta de retrouver sa respiration en ayant encore l’impression de sentir ses doigts contre sa gorge. Il reniflait, pleurait de plus belle, ses yeux incapables de fixer autre choses que les deux uniques témoins de la détresse de leur maître.

Il tentait de retrouver ces boites, d’enfermer tout ça, mais il y avait bien trop de tristesse pour pouvoir simplement l’ignorer, bien trop de haine de soi pour pouvoir enfermer ça, bien trop de sentiment. Ses mains enserrait ses tempes alors que son corps se balançait doucement d’avant en arrière, il voulait que ça s’arrête et serrait tellement sa tête entre ses deux mains qu’il semblait presque vouloir la faire exploser pour ne plus rien avoir à ressentir.
Mais cela ne diminuait en rien l’ouragan qui éclatait en lui alors il hurla…Il hurla à s’en déchirer les poumons, il hurla à s’en casser le voix, il hurla autant de temps qu’il y avait de morceau pour reconstituer le semblant de cœur. Il hurla au point que Ra lui-même pourrait l’entendre.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996
- Il peut t’entendre, tu sais ? appela la voix douce et soufflante de Re lorsque le fils de Ra avait finit par faiblir de tant crier. Enfin…  Tout le monde peut t’entendre, en vrai... Mais je sais qu’il t’entends. précisa-t-il en relevant ses yeux pales vers Kafele avec un sourire. Celui-ci était dénué de moquerie ou de reproche, dénué de pitié mais pourtant chaud et doux et sincère.

Le chef des Enfants de Ra se tenait dans l’encadrement de la porte et avait approché sans pourtant se permettre d’entrer sans invitation. Il se tenait sur ses deux jambes, aussi droitement que son corps frêle et faible lui permettait de le faire mais il n’y avait dans sa stature aucun signe de difficulté ou de déséquilibre. Il portait toujours son éternelle toge blanche mais celle-ci était mieux arrangée de d’habitude et agrémentée d’un long manteau sans manches, noirs aux broderies dorées et oranges. Re allait bien. Et malgré la situation difficile que vivait Kafele ce fait était indéniable et semblait immuable.
Il observa Kafele au sol humblement mais l’absence de tristesse ou de pitié dans son regard n’était ni de l’indifférence, ni pas manque de compassion. Le jeune homme détourna néanmoins les yeux pour laisser au soigneur un peu de temps et de pudeur pour se remettre de ses émotions et s'accoutumer a sa présence. Il observa l’appartement de Kafele avec une certaine curiosité mêlé a la fois d’émerveillement et de déception. Il n’y avait pas grand chose a voir comparé a chez Asim. Mais contrairement au Protecteur le plus beau symbole d’appartenance pour l’ancien soldat était de parvenir a appeler cette simple pièce son chez-soi. Il n’avait pas besoin de plus, pas besoin de faire semblant et de s’engloutir sous des objets pour s’assurer que ce lieu lui appartenait et Re n’avait pas fait un seul pas a l’intérieur sans y être autorisé pour cela. Chez Kafele. Il ne su pourquoi cela lui donnait tant envie de sourire et de pleurer de joie alors il se contenta simplement de contempler.
Son regard clair se posa alors sur les armes enveloppées dans du tissu posées sur la table basse. Bien qu’il savait qu’elles n’étaient pas anodines et peut-être que Kafele aurait voulu les garder pour lui et les abriter de son regard, mais il les observa tout de même de loin avec une curiosité un peu puérile.

- Tu sais… Je n’ai jamais ôté de vie. confia-t-il en baissant doucement les yeux pour quitter les armes de Kafele et revenir vers lui. Mais une fois de plus il n’y avait dans son regard et ses mots aucun jugement, aucune peur, tristesse ou colère. Simplement la sincérité et la vérité de ce fait.
- Ma magie… et mes mots sont bien moins précis que ceux des anciens. Et je ne peux pas prétendre comprendre ce que tu traverses. Mais… j’aimerais… t’apporter mon aide. Si tu me l’autorise bien sur. demanda-t-il alors timidement toujours sans bouger du palier.

okMJ

NPC Amy
NPC Amy
Gallions : 1038
A bout de nerfs et à bout de souffle, il laissa toute sa force s’échapper par sa voix pour qu’il ne reste qu’en lui que cette lourde et intense fatigue qui lui permettrait d’éteindre tout ça en lui. Du moins, c’est ce qu’il croyait, ce qu’il espérait. La voix de Rê troubla le semblant de calme qu’il trouva après ces longues minutes à hurler mais il n’avait plus la force d’être surpris, il pouvait juste l’écouter, sans un mot. Il pouvait l’entendre mais avait-il seulement envie qu’il l’entende ? Son cœur se serra douloureusement alors qu’il savait très bien à qui ils souhaitaient réellement s’adresser. Ses frères…Est-ce qu’ils pourraient l’entendre ? L’entendre lui, sa souffrance, sa culpabilité ? Trouveraient-ils la paix en sachant que celui qui les avait trahis ne se remettrait jamais de ce funeste choix ? Ou au contraire, souhaiteraient-ils lui faire savoir qu’ils le pardonnaient ? Le fond de sa gorge était douloureux tant il se crispait à cette pensée, tant il ignorait ce qu’il souhaitait réellement.

Il n’eut aucun sourire, aucun rire ni même de gêne lorsque son chef lui fit savoir que tout le temps pouvait l’entendre. Posant simplement son regard désespérer sur Rê avec une once d’inquiétude qui traversa ses yeux. Depuis qu’il avait vu ce que lui-même devait parfois subir, il lui était difficile de ne pas s’inquiéter et penser au bien être de quelqu’un d’autre lui permettait de s’oublier lui-même mais il fut forcé de constater que Rê allait bien. Il aurait dût s’en réjouir mais la vague de tristesse qui le submergea à la suite l’en empêchait. S’efforçant de se raccrocher à l’image du jeune homme, il suivit son regard pour retrouver l’image de ses sœurs, une vague d’horreur et de dégout le submergea et lui retourna l’estomac mais il se crispa assez pour ne pas remettre le peu de contenu de son estomac sur le sol.

L’aveu de Rê lui offrit un peu de répit et de douceur, un peu d’espoir dont il manquait cruellement. Rê n’avait jamais du ôter de vie et c’était en partie parce qu’il maintenait la paix aujourd’hui après le combat qu’avec mené son père et ses frères.

« Je ne te le souhaite pas… » Lui répondit-il dans un murmure las et fatigué « Je ne le souhaite à personne » non pas parce qu’il s’agissait d’un acte abominable mais bien parce qu’on en sortait changer. Kafele avait toujours aimé ça et il lui suffisait de reposer ses yeux sur ses armes pour savoir qu’encore aujourd’hui, ça le griserait toujours mais avec ce sentiment, la douleur s’y ajouterait, les sueurs froides et l’envie de vomir…Dégoutté de savoir qu’il avait aimé cela, même ce jour-là, avant de véritablement ce rendre véritablement compte de l’identité de ses dernières victimes.

Les paroles de Rê le ramena à la réalité, sa présence le forçait à ne pas flancher, réveillant d’ancien instinct d’un soldat se trouvant face à un supérieur. Il compartimentait…Sachant que cela serait que de courte durée. Il fixait celui-ci, apporter son aide ? Comment le pouvait-il ? Alors que ce soir il doutait même qu’Eshe puisse réellement l’aider à voir la lumière dans les ténèbres. Mais il acquiesça lentement, se relevant avec une certaine difficulté, il invita muettement le jeune homme à rentrer alors qu’il s’approchait de ses sœurs…

Mais maintenant qu’il avait invité Rê à le rejoindre, qu’il avait accepté de lui laisser une chance, il se demandait bien comment il pourrait lui parler. Eshe n’ignorait rien de son ancienne vie, chaque détail, chaque difficulté, il avait fini par partager absolument tout, les bons moments, les pires, et il aurait été facile de lui parler de cette rencontre mais avec Rê, il redoutait les conséquences…Il ne voulait pas d’une nouvelle guerre, ne voulait pas que quelqu’un traque, chasse et tue Tumaini et cette pensée lui glaça un peu plus le sang. Parce qu’il le savait qu’au fond, il défendait probablement l’indéfendable aux yeux des Enfants de Ra mais pour Kafele, les choses étaient différente. Il n’y avait jamais eu de bon ou de mauvais camps, il n’y avait eu que l’horreur et les ténèbres.

« Je me demande… »

Finit-il par laisser échapper d’une voix tremblante.

« Comment je peux défendre ceux que j’aime… »

Tous n’était pas sans savoir que Kafele avait renoncé aux armes depuis longtemps, à la violence, certains fils de Ra avait tenté de l’enrôler en tant qu’instructeur mais il s’y était toujours refuser. Plus personne ne l’avait jamais revu avec une arme à la main et Rê était probablement le premier à découvrir les jumelles qui l’avaient accompagné durant sa vie de soldat depuis son retour. La dernière à les avoir vues n’était autre qu’Eshe.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996
Kafele acquiesça en se relevant pour accueillir son invité et Re pu sentir que ce n’était pas autant parce qu’il le voulait que par devoir. Il avait l’habitude de voir cette expression fermée et sombre mais dénuée de haine ou d’autre émotion que la simple obéissance et de respect. Il le connaissait pour l’avoir vu dans sur le visage des soldats de son père, mais il ne s’était pas encore habitué a la voir dirigée vers lui. Il l’accepta pourtant, autant pour lui-même que pour Kafele et s'avança humblement dans sa demeure pour s’approcher de lui.
Il l’observa un instant silencieusement, lui et son appartement sous ce nouvel angle. Il le voyait rongé par le mal, la tristesse, la culpabilité comme si aujourd’hui encore il pouvait sentir le sang humide de la guerre sur ses mains, pourtant Re lui ne voyait que Kafele, les mains très légèrement recouvertes de sable, se tenant ici même devant lui, dans ce Temple et cela ne le rendait que heureux et le touchait.
Il l’écouta, ses tourments, ses doutes, ses angoisses condensé dans cette simple interrogation a laquelle il savait qu’il n’avait pas de réponse magique. Eshe l’aurait peut-être trouvée dans son coeur, Bast dans l’histoire, Lateef dans son cerveau mais Re… Il ne parvenait même pas a se parer d’empathie face a la tristesse de Kafele. Sans quitter son petit sourire qu’il avait eu toute la journée, il observa a nouveau autour de lui comme s’il se disait que peut-être il pourrait trouver la réponse quelque part, caché sous un meuble. Mais une fois de plus il n’y avait pas grand chose a voir a part la petite table basse, les armes posées dessus et un endroit ou s’asseoir.

- Puis-je ? demanda-t-il timidement en désignant les coussins, attendant d’y être invité avant de prendre place un instant pour simplement réfléchir.

Il eu un nouveau sourire en trébuchant sur une pensée dans son esprit. Ce n’en était pas spécialement une bonne ou une mauvaise ou une qui lui plaisait mais c’était la première et la seule qui tomba dans sa bouche.
- Mon père avait l’habitude de dire… Que le Bien… ou le Mal… n’existent pas dans ce monde. confia-t-il avec douceur. Qu’il n’y a que… le pouvoir. répéta-t-il en se retenant d’imiter la voix rauque et puissante de son père Malick, car de toute manière Kafele était un des rares a ne l’avoir jamais connu alors la blague tomberait a l’eau.
C’était une phrase qu’il n’avait jamais aimé et qui l’avait toujours effrayé d’une certaine manière. Alors qu’il venait pour une bonne réponse, un conseil, une justification, il le giflait avec la réalité cru d’un monde en guerre qui n’avait de patience pour les idéalistes. Mais il fallait croire que la guerre n’avait jamais été le truc de Re.

- Le pouvoir… N’est qu’un outil. Une arme. Une force. Qui n’a de rôle que celui qu’on lui donne. ajouta-t-il doucement car c’était la ce que lui ressortait des enseignements de son père.
Il avait raison, il n’y avait pas de Bien ou de Mal, ni dans la guerre, ni aujourd’hui, seulement des Hommes. Des Hommes bercés de rêves, des Hommes hantés de cauchemars, de Hommes remplis d’amour, des Hommes rongés de peine. Des Hommes comme son père, comme Asim, comme Kafele et comme Re. Son regard se reposa sur les lames de métal.

- Sais-tu pourquoi Asim n’est pas dans les parages ? demanda-t-il alors avec un petit air mutin qui trahissait que cela n’était qu’une question rhétorique. Il s’est endormi, non mais tu le crois ça ? rala-t-il en s’amusant surtout. Il s’est réveillé quand je me suis levé. Et lorsque je lui ai dit que j’allais voir Kafele, il a sourit et il s’est rendormi. Il n’a même pas prit la peine de m’accompagner jusqu’ici. ajouta-t-il d’un air boudeur et puérilement il vint pincer son petit avant-bras maigre la ou le Protecteur portait son tatouage.
Il se força a ne pas trop divaguer car il savait que son esprit un peu volatile se perdait parfois dans des endroits ou d’autres ne pouvaient pas vraiment le suivre. Il revint vers Kafele conscient qu’il n’était pas vraiment de circonstance qu’il s’amuse de la situation alors il retrouva ses intentions.
- C’est parce qu’il te fait confiance. confia-t-il simplement. Dans sa phrase raisonnait beaucoup de choses, comme les nombreux fils d’une tapisserie complexe dont aucun ne se discernait en particulier. Et je te fais confiance. ajouta-t-il mais cette fois ci d’une simplicité et d’une sincérité épurée et évidente.
- Mais… continua-t-il néanmoins avec un petit sourire a la fois agacé et espiègle. Ma mère ne sait pas que je me trouve ici. avoua-t-il, laissant une fois de plus les fils de tapisseries s’étirer dans de nombreuses directions. Et Seb est probablement juste derrière la porte épée a la main, alors… se moqua-t-il très docilement, quelque peu désolé que d’autres ne partagent pas autant la confiance qu’il portait a chacun des Enfants de Ra.

- Ne flippe pas, d’accord ? demanda-t-il alors simplement avec un geste apaisant. Donne-moi la main. ordonna-t-il avec douceur en présentant sa paume a Kafele.
Ce dernier s'exécuta mais une fois de plus plus par obéissance que par confiance alors Re s'efforça de tout de même le rassurer en refermant doucement ses doigts maigres autour des siens.
- Ne flippe pas. répéta-t-il gentiment en venant croiser son regard pour s’assurer qu’il avait bien comprit ce qu’il devait faire, même s’il ne savait pas forcément ce qui allait suivre.
Cette fois-ci il ne lui demanda pas la permission et se retourna lentement vers les deux képeshs. Il tendit son autre main au dessus, effleurant d’abord a peine le manche de celles-ci, comme pour faire connaissance et gagner leur confiance comme celle de leur maître. Il enveloppa l’une d’entre elle de sa main et la brandit d’un geste simple, sans lutter avec le poids de la lame, et la contempla un instant, observant le reflet de Kafele sur le métal gris.
- Ce sont tes armes. constata-t-il cette fois d’un ton lointain, sans ajouter de questionnement. Il reposa sa main et l’arme sur ses genoux en les approchant de celle de Kafele qu’il serrait encore doucement dans son autre, sans pourtant les forcer a se toucher.

- Tes armes et tes outils. rappela-t-il en revenant a leur conversation. Mais ton pouvoir se trouve en toi. Peu importe que tu utilise tes mains, tes lames, tes soins, tes mots… Ce n’est pas le Bien... Ou le Mal. répéta-t-il alors en désignant de son regard clair la ceinture dorée du soigneur puis les képeshs de l’ancien soldat. C’est toi, Kafele, et ta force... Qui n’aura de rôle que celui que tu lui donneras. conclu-t-il en relevant les yeux vers lui.

- Il n’est pas question de “comment”. Si c’est ce que tu désires, alors tu feras.  

okMJ

NPC Amy
NPC Amy
Gallions : 1038
C’était naturellement qu’il avait accepté qu’il s’installe, surpris qu’il le lui demande. Plus que n’importe qui d’autre ici, il était ici chez lui. Ses yeux se parèrent du voile de ceux qui se plongent dans leur sombre souvenir mais parmi cette noirceur il y avait toujours ces moments intimes qu’il avait partagés avec Lui. Il écoutait Rê lui parler, et c’était plus dans le son de sa voix qu’il trouva un peu de réconfort plutôt que dans ces mots. L’écouter lui permettait de garder un pied dans la réalité, évitant ainsi de se noyer un peu plus dans sa noirceur. Il était en réalité bien trop abattu pour pouvoir vraiment chercher à comprendre ce que lui expliquait Rê. Il resta silencieux après ses paroles, ses yeux à nouveau posé sur les Kepesh qu’il avait déterré. Les enterrer avait probablement été une erreur mais à l’époque ce fut la seule façon pour lui de s’assurer que jamais plus il ne sèmerait la mort.

Le prénom d’Asim attira son attention, n’ayant pas le temps de répondre à une question rétorique, Rê donnait déjà la réponse à cette question. Il aurait aimé en sourire mais là encore, l’accablement était bien trop lourd lui, se rendant compte qu’au même titre qu’Eshe aujourd’hui, Asim était tout autant en danger. Il ne sut quoi penser en apprenant que celui-ci c’était rendormi aussi facilement, et il préféra tirer de cette information que son frère avait trouvé le sommeil, bien placé pour savoir à quel point certaine lui cela pouvait être compliqué.
Il observa le jeune homme se pincer le bras, puéril et boudeur, et trouva dans chacun de ses gestes et de ses paroles quelques choses qui lui faisait penser à Uga, parfois à Seth ou Nail, même Thi ou Kames…Son cœur se retrouvait dans un étau qui chaque seconde venait ajouter un peu plus à sa souffrance.

Asim lui faisait confiance…Ses frères aussi lui avait fait confiance…
Rê lui faisait confiance…Mais le devait-il réellement ?

Il n’était qu’un traître et rien de ce qu’il ferait dans sa vie ne changerait cet état de fait.

Issa ignorait la présence de son fils en ses lieux et nul doute que c’était mieux ainsi, il ne portait pas cette femme dans son cœur mais il comprenait l’aversion qu’elle nourrissait à son encontre, probablement parce qu’il partageait cette même colère pour lui-même.
Il posa ses yeux sur l’entrée de son appartement, imaginant l’homme rude et froid qui s’y cachait derrière et écoutait simplement, s’assurant qu’entre ses murs, Kafele ne serait pas un danger.
Lui demandant de ne pas avoir peur, il fronça légèrement les sourcils mais l’ordre qui suivit raviva son instinct et il tendit la main comme il le lui avait demandé. Il lui demanda à nouveau de ne pas s’effrayer et il tenta de faire le vide en lui. Se concentrant sur certain détail plutôt que la globalité, l’épaisseur de ses doigts, la lenteur de ses gestes, la douceur de sa peau, mais sa main ne pouvait s’empêcher de se crisper légèrement en voyant l’une de ses jumelles entre les doigts de son chef, il tenta de ne pas s’arracher à ses doigts lorsque la lame s’approchait de lui.

Il pouvait presque sentir la légère vibration, comme un appel, une tentation. Il les avait abandonnés pendant tant d’années et malgré la façon dont il s’en était servi, ses armes lui restaient toujours fidèles. Il ferma les yeux, pour ne plus avoir à les doigts mais seulement à ressentir leur présence presque rassurante. Il crut comprendre ce que Rê semblait vouloir lui dire, rien ne l’obligeait à se servir de ces armes pour tuer…Absolument rien…Elles n’auraient ce rôle que s’il souhaitait faire d’elles des meurtrières à nouveau. Ses doigts s’approchèrent du manche, qu’il effleura, encore hésitant à retrouver cette sensation et ce poids.

« Elles ont servi à tuer beaucoup d’entre vous… »
et nulle doute qu’il serait difficilement tolérer qu’il se promène du jour au lendemain avec ses sœurs à sa ceinture. « Beaucoup d’entre nous » rectifia-t-il cependant, bien qu’il ignorait s’il parlait de ses propres frères ou des enfants de Ra comme formant ce "nous". Il n’osa toujours pas glisser ses doigts plus franchement sur le manche, se contentant de sentir sa magie redécouvrir d’anciennes amies.

« Je ne trahirai pas ma promesse »

Se dit-il, cherchant à se donner le courage nécessaire pour enfin prendre entre ses mains l’une de ses sœurs. Il en tremblait, plus qu’il ne l’aurait voulu, retrouvant avec elle des souvenirs plus marquant encore de ses derniers meurtres. Ses yeux s’embuèrent de larmes alors qu’il enserrait le manche de plus en plus fort.
Il ne garda l’arme que quelques secondes, la reposant rapidement auprès de sa jumelle tant l’intensité de ces souvenirs le consuma. Il tenta malgré tout de sourire derrière les larmes, Rê était présent, il l’avait écouter sans aucun jugement et Kafele estimait qu’il ne méritait pas de le voir dans pareil état.

« Qui a besoin d’Asim ou des anciens quand on a un Rê »

Tenta-t-il maladroitement.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996
L’ancien soldat se crispa entre les mains de son chef. En approchant son arme de sa main, Rê ouvrit doucement les doigts sans bouger pour autant, laissant à Kafele le choix de se retirer ou d’au contraire venir chercher le contact du manche. Il l'effleura, délicatement, comme il effleura le passé du bout des lèvres.
Rê l’écouta sans se détourner. Aussi cruel que cela soit, c’était bien la vérité. Une vérité qui forgeait le présent mais qui ne le condamnait pas à rester froid et dur comme le métal. Le Grand Fils de Ra se garda de parler d’Asim qui lui aussi pouvait se punir d’actes similaire et que Kafele avait pourtant accueilli à bras ouverts. Il savait bien comme il pouvait être difficile pour les gens comme eux qui aimait envelopper les gens qui les entourait d’amour, de porter ce même regard aimant sur soi-même.
Mais ces armes, bien qu’il les désigne du pronom “elles” était bien les siennes et faisaient partit de lui et de son histoire. Elles n’avaient été que des outils pour l’homme qu’il était à l’époque, le soldat, l’assassin. C’était bien parce que d’autres Enfants de Ra le comprenait qu’ils continuaient de croiser Kafele avec méfiance dans les couloirs en se fichant bien qu’il ai fait le voeux de déposer les armes et de ne plus jamais ôter de vie. C’était aussi pour cette raison que Rê, n’avait aucunement peur de ces lames dans les mains de son propriétaire.
Kafele trouva enfin le courage de prendre le képesh d’une main tremblante. Celle-ci sembla déverser en lui un flot de souvenir qu’il aurait certainement voulu oublier. Mais oublier et enterrer une partie de lui-même, de son histoire et de sa vie ne le rendait pas plus fort ou le lavait de ses actes. Il n’était pas parvenu à enterrer la culpabilité qui le rongeait chaque jour.
C’était en se souvenant de son passé que Kafele avait trouvé la force de se détacher d’une vie dont il ne voulait pas. Se souvenir en bravant le noir pour se rendre compte au bout de la lumière. Car il y aurait toujours la lumière pour les Enfants de Ra, peu importe où ils se trouveraient. Une lumière que s’ils savaient embrasser, les rendrait plus fort que quiconque. Et malgré ses larmes, Rê pouvait toujours la sentir vibrante et frémissante à l’intérieur de Kafele. Il aurait voulu qu’il puisse la voir et que tous puisse la sentir tout comme lui.

- C’est sur que je suis plus séduisant ! répondit-il de son petit ton d’adolescent mesquin en rigolant doucement sans quitter la main du soigneur. Mais… c’est une bonne chose que nous les ayons. Et bien d’autres encore. rappela-t-il doucement en le guidant toujours vers la lumière. La lumière généreuse qui ne saurait faire de distinction et qui embrassait le monde entier sans jugement ou choix. La lumière de Ra qui même au milieu de la nuit, éclaira soudain les iris pâles de Rê.

- Nous avons tous besoin les uns des autres. ajouta-t-il avec douceur comme pour le dissuader de se sentir coupable d’avoir besoin d’aide, mais la voix du jeune homme était étrangement emplie d’une fermeté autoritaire qui n’était pas la sienne. Les mots non plus n’était pas les siens.
- Mais toi plus que les autres, Kaf’ ! plaisanta-t-il sans même comprendre sa propre blague. Ne soit pas seul… Ne reste pas seul... Tu n’es pas seul. Ce qui s’est passé… On a tous notre part de responsabilité. On aurait… Enfin, je suis juste heureux que l’un d’entre nous s’en soit sortit.

Rê cligna des yeux et le rayon de lumière disparu. Il mit une seconde avant de revoir Kafele et de comprendre sa vision et ses propres mots. Il ôta timidement ses mains de Kafele pour les porter à sa bouche. Cela n’avait pas été juste un sourire déplacé ou une blague de mauvais goût et cette fois-ci il se sentit terriblement gêné et se sentit rougir. Il aurait voulu blâmer son Dieu mais c’était lui le canal. Un canal qui n’était pas très doué pour filtrer les informations malheureusement.

- Euh je… balbutia Rê en redoutant la réaction de Kafele. Euh je… J’imagine… que… qu’il les a trouvé. expliqua-t-il bêtement en se recroquevillant d’un air coupable.

okMJ

NPC Amy
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Acquiesçant aux paroles de Rê, il avait beau avoir plaisanté, il n’imaginait plus du tout sa vie sans la présence rassurante et douce d’Eshe non loin de lui. Reposant ses yeux larmoyants sûr Rê, il ravala soudainement ses larmes en observant les iris du jeune homme, son cœur bondissant d’une inquiétude soudaine. Il murmura :

« Rê ? »

Mais la réponse qu’il eut le frappe de plein fouet…Il n’osait pas y croire, ses yeux se noyant à nouveau, la bouche entrouverte. Les battements cognant lourdement dans sa poitrine. Il ne connaissait qu’une seule personne avec ce ton, mais y croire était beaucoup plus douloureux. Jusqu’à ce qu’il l’entende à nouveau parlé, les larmes roulant abondement sur ses joues, il eut envie de prendre Rê dans ses bras dans l’espoir de les retrouver eux mais il était bien trop effrayé à l’idée que ceci ne s’arrête.
Et bien qu’il s’agissait de la voix de Rê, Kafele était capable de reconnaître chaque personne, chaque ton, enfonçant une aiguille de plus dans son cœur alors qu’il ne percevait aucune colère, aucune amertume, aucun reproche. C’était ses frères et uniquement eux et les regrets se firent plus profond, plus dur, comment pouvait-il se pardonner alors qu’il méritait leur colère et leur rage comme il méritait celle de Tumaini, il ne trouvait rien de plus que leur amour.

Cette minute, aussi intense que fugace, s’acheva et il le comprit en retrouvant les iris de Rê, il le fixait en réprimant le désir de le supplier de recommencer. Il aurait tout donné pour pouvoir les avoir à nouveau à ses côtés, il avait tant de fois cherché à se donner la mort à son retour en espérant pouvoir les retrouver…Une délivrance qu’Eshe avait toujours refusé de lui donner, patiente, elle préférait la vie à la mort et lui avait doucement légué cet amour.
Mais à présent, cette envie refaisait son chemin dans son esprit mais plus que l’envie de revoir chacun d’eux dans la prévie, il y avait quelqu’un qu’il ne voulait plus quitter dans cette vie…

Sa mâchoire se crispait pour ne pas éclater en sanglot alors qu’il percevait la culpabilité dans la voix de Rê, cela suffisait à réveiller cette empathie chez lui et à s’approcher assez pour le prendre délicatement dans ses bras. Bien qu’il continuait de pleurer, il esquissa un mince sourire qu’il ne pouvait voir alors qu’il serrait légèrement son étreinte.

« Merci… »

Laissa-t-il échappé dans un souffle à peine audible tant il lui était difficilement de parler sans se laisser submerger par ses sentiments. Il aurait tant voulu que Tumaini soit ici et partager ce moment avec lui.
Il ferma les yeux, cherchant à calmer cette profonde tristesse. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’il comprit qu’il n’était pas en train d’enlacer n’importe qui. Alors il s’éloigna, et bien que son visage était humide de pleurs, sa main trouva son chemin jusqu’à sa nuque et il détourna le regard. Il eut un nouveau silence qu’il fut le premier à briser.

« Thi, Seth, Nail, Uga, Kames… »

Parce que ça lui semblait soudainement important de les présenter à celui qui s’était vu perdre le contrôle de lui-même.

« Mes…Frères… »

Et bien que ce mot était coutumier pour eux tous, il suffisait d’entendre le léger tremblement dans sa voix pour comprendre qu’ils étaient bien plus que de simple frère. Il savait qu’il admettait les aimer profondément alors qu’ils étaient l’ennemis aux yeux de bon nombre d’enfant de Ra mais c’était une image que Kafele se refusait d’adopter lorsqu’ils pensaient à eux. Il avait pourtant essayer au début, espérant que cela le laverait de sa culpabilité mais cela ne fit que l’amplifier plus encore.

« Mes dernières… » Mais le dernier mot se coinça dans sa gorge alors que ses yeux se posaient sur ses Kepesh, les larmes refaisant à nouveau surface mais il avait besoin de parler d’eux. Il esquissa un sourire.

« Nous étions sept…Thi était le malchanceux à devoir nous gérer chacun de nous, il nous aimait inconditionnellement et nous le savions…Et nous en profitions parfois… » Commença-t-il simplement, se replongeant dans ses souvenirs, plus tendre, même s’ils seraient à jamais teinté de la couleur de la tristesse. « Seth… » il laissa échappé un petit rire « Quand il voulait quelque chose, il l’obtenait. Au début il volait par nécessité, à la fin, c’était pour le simple plaisir de le faire et de nous offrir ça » parce qu’à la fin, aucun d’eux n’avaient plus jamais eu besoin de voler quoi que ce soit pour l’obtenir mais c’était bien trop plaisant de voir la fierté dans les yeux de son frère pour le lui ôter. « Généralement, lorsqu’on voyait Seth, Nail n’était jamais bien loin. Ils n’ont pas partager la même mère mais c’était tout comme… Ils avaient un tel désir de vivre, chaque jour comme le dernier, ne se privant de rien…Ni de personne. Ils passaient presque autant de temps à m'embêter qu'à se moquer de la vie. »

Il marqua une pause, sachant que c’était bien la peur de mourir qui les poussait à vouloir toujours plus de la vie et c’était lui qui y avait violemment mit un terme. Il inspira profondément, soufflant ensuite tout l’air de ses poumons pour ne pas se laisser sombrer.

« Uga… » Il esquissa un sourire tendre à son souvenir « C’était une ombre, impossible d’avoir le moindre secret pour lui, il voyait tout et comprenait tout le monde mieux que lui-même et même mieux que nous-même. C’était horripilant parfois…Et c’était parfois un fardeau pour lui. » un souvenir précis lui revenait en mémoire, il n’en avait jamais véritablement eu la confirmation mais il était presque certain qu’Uga avait tout mit en œuvre pour qu’il se retrouve seul en compagnie de Tumaini ce jour-là. « Et Kames…Aussi haut que large, franc, direct, le chemin le plus court était forcément le meilleur. Une force tranquille… »

Il s’arrêta là quelques seconde. Beaucoup imaginait leur ennemi comme des monstres sans cœur, sans foi, sans famille, sans amis, parce que c’était plus facile d’abattre une lame sur une personne qui n’avait ni famille, ni ami. Mais Kafele était bien placé pour savoir que la vérité était tout autre.
Ses pensées étaient à présent tourné vers l’unique frère qu’il n’avait pas eu la force d’abattre ce jour-là bien qu’il s’était persuadé du contraire jusqu’à aujourd’hui.

« Tumaini… » Appela-t-il simplement, comme si celui-ci pourrait peut-être l’entendre. Et il se rappela rapidement qu’il ne le pourrait pas et que la seule personne qui pouvait l’entendre ici n’était autre que Rê. Mais parler de lui comme il avait pu parler du reste de ses frères étaient beaucoup trop difficile, c’était bien plus d’émotion qui le submergerait et un désir égoïste le poussait à vouloir garder ses souvenirs pour lui seul.

okMJ

NPC Eli
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Re ne put s'empêcher de se crisper lentement en sentant Kafele l’envelopper dans ses bras. Il n’était pas très costaud donc il ne fut pas difficile de se faire tout petit dans ses bras et limiter ce contact.
Il était soulagé que celui-ci réagisse plutôt bien mais cela n'empêchait pas que ces mots l’avaient échappé sans qu’il n’ait vraiment le temps de se demander s’il le fallait ou pas. Ils auraient pu être des mots tout autre, ne le concernant pas ou au contraire, le blessant bien plus qu’il n’aurait pu supporter. Heureusement, ceux-ci étaient des mots pour lesquels il le remercia faiblement.
Prenant ce petit temps pour se calmer et se pardonner, il laissa Kafele se remettre de ses émotions et calmer les vagues qu’avaient produites cet écho de l'au-delà. Ils se séparèrent au bout de quelques minutes et Re échappa un petit soupir de soulagement en retrouvant son espace. La proximité physique n’était définitivement pas son truc depuis la malédiction, mais il se garda de le faire remarquer au soigneur qui s’était laissé allé a ce geste dans un instant de faiblesse.

Il écouta humblement ces noms et ces histoires avec un émerveillement et un amusement grandissant alors qu’il put les associer aux visages et aux voix qu’il avait pu sentir passer en lui. Ces hommes n’étaient plus et pourtant leur présence et leur souvenir les embaumaient d’une douce chaleur.
Il ne le répéta pas pour ne pas couper Kafele mais en fermant les yeux Re pouvait encore entendre l’écho de leur rire résonner en lui. Pas de Bien ou de Mal, juste des Hommes. Et même si ceux-ci avaient été les ennemis de leur Temple, qu’ils avaient tué les siens, peut-être même ses propres frères, il ne pouvait les haïr. Même dans les ténèbres de l’au delà, il ne pouvait percevoir que la lumière de leurs âmes, comme des étoiles dans la nuit.
Le dernier nom lui fit rouvrir les yeux, car lui il ne pouvait le percevoir. Il comprit doucement que s’il n’avait vu que cinq visage et que celui de Kafele se trouvait devant lui, le septième frère ne se trouvait ni au Temple de Ra, ni la ou se trouvait Ra, derrière l’horizon. Il put sentir la douleur et la tristesse serrer la gorge du soigneur, sans tout de suite saisir ce qui parvenait a l’attrister plus que la mort. Mais il comprit doucement.

- Cela aurait été plus facile qu’il soit mort. dit-il doucement en détournant le regard un instant.
Mais plus facile pour quoi ? Pour le percevoir et faire parvenir sa voix a Kafele ? Plus facile pour le deuil du frère ? Plus facile pour le temple et la paix ? Re ne répondit a aucune de ces questions, se contentant simplement de porter son regard pale de jeune homme sur l’immense tapisserie qui liait toute chose.
- Il est normal de vouloir ce qui est facile. De chercher le chemin qui nous ferait le moins souffrir. avoua Re en baissant les yeux, conscient qu’il ne disait peut-être pas ça seulement pour Kafele mais aussi pour lui-même. Même pour faire preuve d’empathie, il ne lui confierait pas que lui aussi luttait parfois a ne pas s’engouffrer dans les passages sombres qui s’ouvraient a lui lorsqu’il tentait désespérément de fuir la torture que la malédiction infligeait a son corps.
- Le chemin qu’on prend ne peut être choisi en fonction de sa facilité, de sa longueur, de sa gloire ou de la couleur des pierres qui la pave. Ce n'est pas une question de comment, lequel ou même où. contempla-t-il sans vraiment savoir d'où lui venait ses paroles, de sa propre sagesse, de celle de ses aînés ou de son Dieu.
C'était là toute la difficulté d'être un Homme. Ne pouvoir quitter la terre où ils étaient nés et ne pouvoir s’élever et délaisser les choses des Hommes. La faim, le sommeil, la santé, l’amour, la peur, les doutes, les choix. Seuls les Dieux avaient ce pouvoir d’omniscience et de certitude et la foi était le seul moyen pour eux de goûter a leur sagesse.

Re releva les yeux vers l’horizon comme s’il pouvait encore percevoir la lumière du Soleil au loin. Sa main se leva même dans l’air comme a la quête de la chaleur de sa caresse.
- La lumière. appela-t-il avec un sourire émerveillé, le regard perdu dans un autre monde. De quoi cette lumière est faite, nous sommes les seuls a pouvoir le savoir, le décider, le rêver. Car c’est le pouvoir que Ra nous a offert le jour ou nous sommes nés. Un espoir divin qui nous appartient et fait partie de nous. Nous ne sommes ni des esclaves, ni des victimes mais ses fils. Le futur ne sera sien que s’il est le notre.

Les mots moururent dans ses lèvres livides mais il ne sembla pas vraiment revenir de la ou il était partit sans vraiment s’en rendre compte. Pourtant sans vraiment tourner son regard vers lui, son esprit parvint a se rappeler de la présence de Kafele et que c’était bien a lui qu’il s’adressait.

- Tu es le seul a pouvoir voir ce qui se trouve dans la lumière au bout de ton chemin. Mais aussi a le décider. Laisse-la te guider. Car si tu marches vers la lumière, alors tu sauras. Peu importe la route, peu importe le pas, tu marcheras dans la bonne direction.

okMJ

NPC Amy
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« Qu’on le soit tous… »

Rajouta-t-il sans contrôler cette phrase. Il n’aurait pas eu à se sentir aussi mal et surtout, il n’y aurait eu plus personne pour profiter d’eux, se servir d’eux. Il regarda Rê, une pointe de regret dans le regard, oui, il aurait préféré mourir dans le désert et rejoindre ses frères. Il avait d’ailleurs tenter de le faire mais maintenant qu’il savait qu’il n’avait jamais eu le courage de tuer Tumaini, il n’aurait plus le courage de partir à son tour.
Il acquiesça, il était vrai que mourir était le choix le plus simple pour tout le monde, il le savait mais au final, il n’était absolument pas sur cette route. Il écoutait Rê, découvrant une facette nouvelle du jeune homme mais à vrai dire, à chaque fois c’était une découverte. Lui qui avait passer plus de temps à fuir ce chef qu’à apprendre à le connaître, découvrait que tout comme lui, Rê n’était pas simplement qu’un chef…Mais c’était un homme, comme lui, comme l’avait été ses frères, avec ses craintes, ses espoirs, ses qualités et ses défauts.

Il avait un peu de mal à suivre le cheminement des paroles de Rê, à voir où il souhaitait en venir et il avait même l’impression que celui-ci se perdait lui-même dans ses pensées. Mais il resta silencieux et l’écoutait, réfléchissant aux dernières paroles de celui-ci. Il aurait aimé avoir autant confiance, Kafele avait la sensation de systématiquement réfléchir à chacune de ses décisions, chacun de ses choix, bien trop effrayer par les conséquences de ses erreurs passés. Il ne voulait pas voir l’histoire se répéter une nouvelle, il ne le supporterait simplement pas.
Reposant ses yeux sur ses Képeshs, il senti son cœur se pincer une nouvelle fois et la douleur lui tordre l’estomac. Ce n’était pas ses armes qui lui faisaient peur, mais c’était lui-même, il avait peur de se perdre en route…Peur de les perdre…De le perdre.

Un silence s’installa à nouveau dans la pièce alors qu’il fixait toujours ses armes. Il ignorait encore ce qu’il ferait d’elles, cela faisait tant de temps qu’il les avait elles aussi abandonné et il lui faudrait probablement du temps pour les amadouer à nouveau. Ses pensées vagabondèrent sur cette rencontre et la peur qu’elle lui inspirait mais quelque chose naissait doucement en lui. Tumaini avait besoin de lui…Il le savait, parce qu’il était toujours là-bas, toujours à se battre pour eux, il était toujours qu’une arme alors que lui, lui savait qu’il était bien plus que cela et surtout qu’il méritait bien plus que cela. Peu importait les conséquences en cet instant, il savait qu’il ne pouvait pas simplement tourner le dos à son frère une nouvelle fois et espérer enterrer sa culpabilité.
Il devait l’aider, pour lui et pour ses frères. Cela n’enlèverait pas sa culpabilité, cela n’ôterait pas l’horreur de ses actes mais il avait une chance de faire quelque chose de bon pour quelqu’un qu’il aimait profondément et, il le savait au fond de lui, qu’il continuait d’aimer.

Il laissa échapper un soupire, il ne se sentait pas plus léger ou moins triste mais il avait un route à suivre, un but à atteindre et s’il devait y perdre la vie, il rejoindrait ses frères si cela signifiait qu’il tirait Tumaini des griffes de Bastet Sekhmet.
Sortant doucement de ses pensées en captant la respiration de Rê non loin de lui, il se rappela de sa présence, passant une main sur l’arrière de son cou, il lui sourit, l’air encore un peu misérable et les yeux rougis par les larmes qu’il avait déverser.

« Tu as faim ? »

Demanda-t-il simplement, changeant littéralement de sujet mais pour ce soir, il avait l’impression d’avoir sortie quelques réponses à ses questions, d’avoir un peu moins de doute. Peut-être que demain il flancherait de nouveau mais ce soir, ça irait, il survivrait.

okMJ

NPC Eli
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La lumière. La lumière enveloppait son esprit tout entier. Elle n’aveuglait pas ses yeux clairs bien au contraire, il avait l’impression de pouvoir voir tellement plus dans cette lumière pure et immaculée que dans les couleurs des mondes des Hommes ou au contraire, la noirceur des ténèbres. Il pouvait la sentir irradier chacune de ses cellules, les purifiant et les emplissant d’une force si rassurante et sure. Il savait que Kafele était encore a coté de lui, ne comprenant probablement pas grand chose des mots qui s’écoulaient par sa bouche un peu malgré lui, mais il ne put s'empêcher de profiter un peu de ce bien être si rare et précieux avant de revenir vers lui.
Il espérait que le soigneur puisse faire sens de ses paroles ou au moins en ressortir quelque chose de bon, car il se sentait comme le Soleil offrant sa lumière sans réserve mais aussi sans règles ou mode d’emploi. La lumière ne s’expliquait pas, elle se sentait. Et il pu sentir que quelque part tout de même, celle de Kafele résonna juste assez avec la sienne pour pouvoir le guider a travers la nuit. Il était temps de revenir.

Re fit les efforts nécessaires, clignant les yeux pour forcer la réalité a s’afficher a nouveau devant ses yeux et respirant profondément pour sentir ses poumons presser contre sa faible enveloppe de chair. Il perçu les mouvements de Kafele a coté de lui et entendit son invitation qui étira un petit sourire sur ses lèvres mais il eu besoin d’encore quelques secondes pour parvenir a lui répondre d’un ton encore lointain.

- Je devrais… Mais non. Pas vraiment. murmura-t-il doucement en parcourant le peu de distance qui lui restait avant d’enfin se retourner vers Kafele et de lui sourire naturellement.

- Cette nuit… est très lumineuse. s’excusa-t-il humblement pour justifier son absence mais il ne put cacher le fait que pour lui cela était quelque chose de bien.

Re baissa les yeux, un peu navré de ne parvenir a se montrer un peu moins heureux en face de Kafele qui passait un moment difficile. Mais ces moments de bien être étaient si rares pour lui et il pensait si souvent qu’il ne pourrait plus jamais y goûter qu’il lui était impossible de ne pas l’embrasser. Le jeune homme se sentit doucement rougir mais ce n’était pas de culpabilité.

- Je… ne sais pas si j’ai pu t’aider mais… je ne suis pas venu que pour ça. avoua-t-il avec une petite moue timide. Il tourna ses yeux vers Kafele mais sans vraiment parvenir a croiser son regard avant de le détourner a nouveau et de se mettre a jouer nerveusement avec ses doigts maigres.
- Je voulais… Ces derniers jours… ont été… plutôt bien… depuis… enfin… depuis… balbutia-t-il avec un petit sourire nerveux.
Ce n’était pas grand chose et il voulait vraiment lui dire ces mots mais il faisait tant d’effort pour se montrer le plus fort possible devant les siens qu’il était difficile de faire référence a ce moment ou Kafele l’avait vu a son point le plus faible. Surtout maintenant qu’il se sentait mieux. Il se força tout de même a respirer un coup et arrêter de bafouiller bêtement.
- Je voulais te remercier. finit-il par avouer d’un bloc. Délesté d’un poids, il put enfin se retourner vers Kafele avec un petit sourire timide.
- Merci d’avoir été la la dernière fois. Je me sens mieux depuis et… je pense que c’est grâce a toi. Je voulais juste… Je voulais te le dire. expliqua-t-il d’une petite voix en se remettant a jouer avec ses doigts.

okMJ

NPC Amy
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Il esquissa un sourire, que Rê étale son bonheur présent alors qu’il ne partageait pas ce sentiment à l’instant, n’était pas un problème pour Kafele. Au contraire, il se nourrissait du bien être de celui-ci pour oublier ses propres problèmes alors quand il lui dit que la nuit était très lumineuse ce soir, il lui sourit, simplement content qu’il y ai au moins une personne qui allait bien ici…Et Rê méritait d’aller bien.
Une expression de surprise s’afficha sur son visage lorsqu’il lui avoua qu’il n’était pas venu que pour l’aider cette nuit, curieux de savoir ce que pouvait bien vouloir lui dire Rê. Il le fixa, peut-être avec un peu trop d’insistance car le Fils de Ra eut soudainement du mal à s’exprimer correctement bien que cela ne l’empêchait pas de comprendre l’essentiel. Depuis cette soirée, le jeune homme s’était senti plutôt bien et ces paroles lui réchauffait son cœur meurtri. Lui rappelant qu’il n’y avait pas que les ténèbres autour de lui.

Mais il ne s’était pas attendu à recevoir un quelconque remerciement, et ses yeux ronds fit savoir sa légère surprise et gêne. Sa grattant l’arrière du cou, il détourna les yeux, un peu gêné.

« Je n’ai rien fait ce soir-là »

Même s’il avait voulu aider, il s’était senti glisser dans les ténèbres très rapidement et retrouver le démon qui sommeillait en lui. Ce souvenir lui glaça légèrement le sang alors qu’il n’osait déjà plus relever les yeux vers Rê.

« Tu as combattu cette malédiction…Et j’ai un peu compliqué les choses » dit-il alors que sa main était incapable de quitter sa nuque en cet instant. « A moins que tu ne sois devenu un grand fan de notre boys band… »

okMJ

NPC Eli
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La gêne de Kafele le rassura autant qu’elle le gêna un peu plus. Ils devaient avoir l’air fins a rougir tous les deux et éviter de se regarder nerveusement. Re savait que c’était a lui de faire preuve d’un peu plus de constance et de stature alors il fit un effort pour arrêter de se tripoter les doigts et se redresser un peu pour l’écouter sérieusement. Il ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire à sa dernière remarque.

- J'ai... Bien aimé les chansons. Avoua-t-il en luttant pour ne pas rebaisser les yeux d'un air un peu gêné.

Le souvenir de cette soirée l’emplissait un peu plus de chaleur mais il put sentir que l’esprit de Kafele se portait malheureusement plus sur l’ombre que la lumière. Il n’avait pas vraiment été dans l’état de bien comprendre ce qu’il s’était réellement passé et il n’avait pas cherché a le savoir. Les choses s’étaient passées comme elles s’étaient passées et les résultats étaient ceux qu’il pouvait sentir aujourd’hui.

- Enfin... Que tu ai fait quelque chose ou rien du tout. Aujourd'hui je me sens plus fort que je ne l'ai jamais été depuis que la malédiction m'a frappé. confia-t-il simplement. Ne sachant pas vraiment comment sa malédiction avait pu affecter le soigneur, il voulait au moins lui donner cette certitude que les choses allait mieux du moins de son coté.

- Et...  Ne le dis pas à Asim et Eshe mais... je pense vraiment que c'est grâce à toi. C'est pour ça... Que je voulais te remercier et t'aider. Je...  Enfin,  Tu...  C'est que...  balbutia-t-il et plus il luttait avec ses mots, plus il devint difficile de ne pas se remettre a se tripoter nerveusement les doigts.

Il avait si souvent du mal a retenir les mots lorsque l’inspiration divine l’habitait que lorsqu’il se retrouvait seul avec ses propres idées, l’exercice de les transformer en conversation était vraiment plus difficile. Il persévéra néanmoins, se rassurant du fait que Kafele était quelqu’un de patient.

- Je me sens mieux alors... Je ne voulais pas que tu te sentes mal.  Même si je sais... Que c'est... Parfois la vie... Elle...  N...  Ce que j'veux dire c'est qu... Si...  Si...  Juste que si...  Je peux...  Si je peux faire quoi que ce soit...  Pour t'aider... Dis le moi, d'ac ?

okMJ

NPC Amy
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Un petit rire s’échappa de ses lèvres en repensant à cet interlude musical. Rê n’en avait entendu qu’une seule et c’était probablement mieux ainsi mais il ne put s’empêcher de se souvenir d’un autre jour, à une autre époque, où il avait chanté pour la première fois devant ses frères et les conséquences que cela avait eu sur son existence par la suite. Ecoutant Rê, il se sentait rougir mais il s’interdisait de frotter sa nuque pour échapper à cette gêne. Il ne comprenait pas vraiment en quoi il avait fait la différence cette nuit-là mais Rê était bien mieux placé que lui pour le savoir. Une part de lui pourtant lui murmurer un petit quelque chose à son oreille, une idée qui lui était venu pour aider son chef mais qu’il n’avait jamais osé formuler depuis. Ni auprès de Rê, ni même après d’Eshe parce qu’il se disait que celle-ci avait probablement déjà explorer cette piste.

« D’accord »

Répondit-il simplement à la demande de Rê sans pour autant être certain de pouvoir s’y tenir. Non pas qu’il n’avait pas confiance au jeune homme mais parce qu’il estimait que ses soucis étaient insignifiant face à la responsabilité qui pesait sur les frêles épaules du garçon. Les paroles que lui avaient glissées ses frères à travers la bouche de Rê lui revenait en mémoire et il baissa légèrement les yeux. Oui, il avait probablement besoin d’aide mais comment ? Parler ouvertement de Tumaini l’effrayait.
Se passant la main dans les cheveux jusqu’à descendre plus bas, il inclina la tête en arrière. Observant le plafond de sa demeure, il inspira profondément et expira lentement.

« J’ai vu…Ce soir-là…Ces…Serpents » Commença-t-il doucement, cherchant dans son esprit une manière adéquate de formuler ce qu’il avait dans sa tête « Ce que je vais te dire n’est peut-être que folie mais… » Il se tourna vers Rê, légèrement hésitant, fronçant les sourcils comme s’il s’engueulait lui-même de parler de ça et de dire ce qu’il s’apprêtait à dire. « Tu pourrais…Les dompter… » Il ne savait pas vraiment si le mot était adéquat mais sur le moment, c’était le premier qui lui était venu .

« Ce que je veux dire c’est…Qu’à défaut de pouvoir t’en soigner à tout jamais, il te faudrait accepter l’idée qu’ils font partie de toi…Et peut-être…Apprivoiser… »

Il se caressa l’arrière du cou, se sentant lui-même se noyer dans ses explications infantile.

okMJ

NPC Eli
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Re eu un petit sourire heureux en l’entendant acquiescer a sa proposition. Il se doutait qu’il lui faudrait encore un peu de temps et d’assurance pour réellement oser se confier a lui et lui faire assez confiance pour oser demander son aide. Mais le jeune homme était content d’avoir au moins réussi a lui proposer son aide et de ne pas s'être vu refuser ce privilège.
Il ne reprit pas la parole, d’abord parce qu’il ne savait pas quoi dire maintenant qu’il avait confié ce qu’il était venu dire, mais aussi pour voir si Kafele n’en profiterait pas pour lui confier une demande tout de suite. Il l’observa baisser les yeux en se penchant doucement sur ses pensées. Il l’observa passer sa main sur sa nuque et relever les yeux vers le plafond en respirant doucement. Le chef savait et pouvait sentir qu’il avait trouvé ce qu’il aurait requit son aide mais hésitait maintenant a le demander ou le garder pour lui. Re ne le força pas, se contentant de l’observer prendre sa décision librement.

Il s’attendit a ce que Kafele se confie ou se défile mais pas vraiment a ce que ses pensées le ramènent vers un tout autre sujet. Un sujet qui toucha Re et que le prit un peu au dépourvu. L’adolescent baissa les yeux et vint tripoter ses doigts doucement crispés pour tenter de se rassurer et de retrouver ses marques dans la conversation. Ce soir la…
Apprendre que Kafele avait pu voir les Serpents de sa malédiction aurait put l’emplir d’émerveillement et de soulagement a l'idée que quelqu’un puisse comprendre et réellement visualiser son supplice. Il aurait pu se sentir réconforté et soutenu a la confirmation qu’il ne les inventait pas, qu’ils n’étaient pas le produit de son esprit rongé par le mal et la folie mais un ennemi bien réel que d’autre pouvait voir et peut-être combattre avec lui mais surtout blâmer. Mais Re se sentit rougir et se recroquevilla doucement en se sentant envahi de honte et de culpabilité.

Ce soir la, il n’avait été capable d’emprisonner ces monstres de désespoir et c’était la seule raison pour laquelle Kafele avait pu les apercevoir. Ce n’était rien dont il pouvait se féliciter ou se réjouir. Pire encore s’ajoutait a cela le fait qu’il venait juste de lui offrir son aide, se flattant d’aller mieux, mais le soigneur venait lui rappeler qu’il n’était pas vraiment en position de pouvoir promettre son soutien. Il n’arrivait déjà pas a les protéger de ses démons, comment pouvait-il prétendre pouvoir aider a combattre ceux de Kafele ?
Re sentit le poids de l’embarras et de la tristesse appuyer sur son coeur lourd et froid et la cage des Serpents mais il lutta pour en contenir la douleur et l’impact que celle-ci pouvait avoir sur sa force et son moral. Il se raccrocha a la lumière et bien qu’il était l'instigateur de sa petite faiblesse, il se raccrocha a la voix de Kafele, a sa présence et sa chaleur, sa douceur.
Il se sentit déstabilisé a nouveau lorsque les mots du soigneur le guida dans une direction qu’il n’avait pas anticipé. Les dompter ? Re sentit cette fois une lame de panique se planter violemment dans son coeur venant provoquer et troubler la source de poison en lui.

- Je ne… souffla-t-il, fébrile, apeuré.

Mais il se pinça violemment les lèvres pour empêcher les mots de lui échapper. Que s’apprétait-il a dire ? Qu’il ne pouvait pas ? Qu’il n’y arriverait pas ? Avant même d’avoir essayé ? Cette fois ce fut son égo qui le fit rougir. Il ne s’était pas oublié assez lui et sa terrible envie de rendre tout le monde fier pour s’admettre couard et incapable.
Il avait fait tant d’effort toutes ses années pour les enfouir au plus profond de lui même, les enfermer a double tour et les tuer que l’idée même de leur tendre la main, les caresser, les accepter lui paraissait folle et interdite. Mais il pouvait se rendre compte que ce n’était qu’un instinct, un peut-être même renforcé par la colère des serpents qu’il pouvait entendre siffler de colère au plus profond de lui même. Mais Re aussi était en colère. En colère de n'être qu’une cage de chair et d’os pour ces monstres, de n'être qu’un souffre douleur et l’ombre de l’enfant qu’il avait été et de l’homme qu’il aurait du devenir. Étrangement la chaleur et la lumière du feu de la colère anima un petit sourire sur son visage crispé. L’idée de voir un jour ces bêtes vicieuses lui manger dans la main ne lui déplaisait pas du tout.
Il respira un grand coup pour chasser les sensations fourmillantes et les tremblements discrets qui avaient commencer a assaillir son corps. Sentir qu’il parvint a les étouffer par un simple souffle lui procura un peu plus d’assurance. Il soupira un coup pour retrouver son calme avant de se retourner vers Kafele.

- Je… J’essayerais. Non je… J’y arriverais. réctifia-t-il avec un petit sourire rayonnant.

- Mais je… ajouta-t-il en détournant le regard l’air doucement amusé comme s’il s'apprêtait a plaisanter, mais qu’a moitié. J’aurais... besoin de ton aide, je pense… Et celle d’Asim, et Eshe… Et…

Son regard pale se perdit une fraction de seconde dans un vide lointain comme si son esprit avait soudain manqué une marche et était tombé deux étages plus bas. Mais il se rattrapa vite et releva les yeux vers Kafele.

- Enfin… J’aurais besoin de toute l’aide disponible, quoi. ajouta-t-il avec une petite moue taquine l’air de dire que cela allait probablement être très embêtant pour tout le monde et que c’était de la faute du soigneur pour lui avoir mit cette idée en tête.

Mais son air s’adoucit rapidement. Il y avait peut-être un fond de vérité dans sa plaisanterie mais ils savaient tout deux que ce ne serait jamais l’intention de Re d'embêter tout le monde avec sa malédiction, bien au contraire. Il n’avait pas non plus l’intention que quiconque vienne blâmer Kafele pour ses propres décisions concernant sa malédiction.
Tapotant doucement l’épaule du soigneur, Re se releva avec un sourire plein de gratitude. Il l’avait pourtant déjà remercié pour son aide de l’autre soir et ne voulu pas se répéter. Il saurait lui rendre la pareille le jour ou celui-ci déciderait de se confier a lui et il aurait tout le loisir de le faire et de le remercier une fois qu’il aurait réussi ce pari.
Il se doutait que cette quête ne serait pas simple ou de tout repos et même s’il aurait préféré en protéger tout le monde, il était prêt a mettre son ego et sa prudence de coté pour ne pas mener ce combat tout seul.

- Je… Il y a quelqu’un d’autre qu’il faut que j’aille voir. s’excusa-t-il doucement et humblement en s’inclinant légèrement devant Kafele pour signifier son départ. Il aurait voulu attendre une permission de sa part mais cette nouvelle ambition et inspiration l’animait déjà d’une douce impatience.

Il s’était efforcé tout ce temps de ne faire que préserver la paix et tout le peu que la guerre avait pu leur laissé, mais ce soir le chef eu l’impression de percevoir une autre lumière émerger au bout de l’horizon. Une lumière plus vive, plus frémissante, intense et incertaine, une lumière nommée Espoir. L’espoir d’une meilleure vie, d’un meilleur monde, l’espoir qui avait su guidé son père et ses frères sur le champ de bataille qu’il n’avait jamais réellement sur percevoir. Intrigué mais obnubilé Re fit ses premiers pas dans cette direction en sortant des appartements de Kafele.

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