- NPC Amy
- Gallions : 1038
Lun 30 Mai - 20:52 (Δ)
L’enfant était devenu adolescent, toujours prisonnier de son enveloppe charnel, il passa la majorité de son temps à se perfectionner dans son art. De plus en plus discret, de plus en plus invisibles dans l’esprit de ceux qu’il visitait. Omniscient, omniprésent et omnipotent. Un pouvoir qui aurait pu le rendre fou mais il n’était nullement corrompu par ses dons. La seule chose qu’il cherchait, c’était de servir, parce qu’ainsi était faite sa vie…Ainsi était le but de son existence. Servir.
Aujourd’hui fut l’un des rares jour où il se déplaça, lévitant jusqu’au fauteuil roulant et déplaçant celui-ci à l’aide de sa magie qu’il canalisait dans les bracelets d’or qui entourait ses chevilles, signes de sa servitudes. Il avait entendu l’appelle et obéissait à celui-ci, comme toujours.
Il roula, évitant soigneusement de croiser trop longtemps les rayons du soleil, son corps inerte sur le fauteuil qui se déplaçait. Il pouvait sentir les regards se poser sur lui comme il pouvait entendre les cœurs battre plus rapidement. Il se dirigeait lentement vers la demeure du Père, protecteur et dirigeant des Enfants de Ra. Aujourd’hui, il réclamait son aide et aujourd’hui encore, il la lui donnerait. Lorsqu’il pénétra sur les lieux, les voilages qui tamisaient la lumière lui permettaient au moins de supporter les rayons de Ra contre sa peau si blanche alors qu’il avançait lentement. Il pouvait voir Malick et chacun de ses fils.
Son regard fixait le sol, il ne levait jamais les yeux vers Malick sauf à la demande de celui-ci. Telg ignorant encore ce qu’on allait lui demander mais peu importait, il obéirait, comme il l’avait toujours fait. Il aurait pu fouiller dans l’esprit du chef mais c’était une chose à laquelle il se refusait, la seule limite qu’il franchissait était uniquement sa télépathie et uniquement lorsque cela était nécessaire. Bien qu’il ne puisse plus hocher la tête et se pencher face à ses maîtres pour les saluer, tous savaient que son intention y était, et s’introduire dans leur esprit pour les saluer était au contraire une barrière qu’il ne se permettait pas de franchir. Rê étant l’unique exception à cette règle. Du haut de ses seize années, il attendait patiemment qu’on lui donne les raisons de sa présence en ces lieux.
- NPC Eli
- Gallions : 996
Lun 30 Mai - 21:43 (Δ)
L’albinos pénétra dans la grande pièce d’audience sur son fauteuil roulant. Il ne parla pas, ni n’osa relever les yeux vers son maître et chef Malick, pourtant c’était bien le seul à lui accorder un regard. A sa gauche, Hélios avait détourné le regard avec une colère, une haine et un dégoût criant qu’il s’efforça de planter dans le mur plutôt que dans le corps flasque de l’esclave. A sa droite, Rê n’eut aucune réaction, le regard vide et lointain, perdu et torturé par la bataille qui faisait rage au plus profond de lui-même. Les démons contre le Soleil.
Bien que c’était pour accommoder la condition étrange de l’esclave blanc, le fait que les voiles étaient tirés devant les fenêtres pour filtrer la lumière de l’astre solaire n’était pas anodin. Pas lorsqu’on savait à quel point cette lumière était vitale pour Rê, bien plus peut-être qu’elle n’était mortel pour l’albinos. La noirceur de la pièce noircissait l’âme d’Hélios à chaque seconde qui passait, mais il resta immobile et silencieux jusqu’à ce que son père prenne enfin la parole.
Akhet est mort. rappela Malick d’un ton ferme et sans détour, même sans émotion.
Ce n’était pas un scoop. Le Temple avait pleuré le départ celui qui aurait dû être leur chef après Malick quelques mois après le massacre qui leur avaient tous tiré toute les larmes de leur corps. Il avait été un général remarquable, un ami, un frère, un fils, mais dans ce bain de sang de chaos et de mort, il n’était aujourd’hui qu’un cadavre parmi tant d’autres enterrés dans le sable de la crypte du Temple. Cela faisait plus d’un an déjà.
Hélios serra la mâchoire un peu plus, pour s’empêcher de laisser des larmes de rage briller sous le regard de son père mais son coeur restait coincé dans sa gorge. Il savait que ce n’était pas le pire qu’il risquait d’entendre aujourd’hui mais il ne parvenait pas à s’éloigner de la réalité comme Rê. Bien qu’il savait à quel point son petit frère souffrait, il ne put s’empêcher de l’envier de souffrir tant qu’il ne pouvait plus être blessé par ce qui se passerait.
Beaucoup
Sont mort. ajouta Malick du même ton fort et imperturbable.
Le chef se releva, quittant alors son trône pour s’approcher de l’esclave. Il le toisa, comme il toisait bien des gens sur cette Terre y comprit ses fils mais il n’eut dans son regard pas plus de dégoût ou de mépris que ça.
Mais pas toi. conclu-t-il alors sans cacher une sobre satisfaction dans ses mots. Lève-toi. autorisa-t-il tout en ordonnant qu’il relève au moins ses yeux vers lui s’il ne faisait l’effort de se relever réellement de ce ridicule fauteuil.
Les Enfants de Ra sont rongés par le chagrin. déclara-t-il alors, allant droit au but tout en pavant soigneusement le chemin sur lequel il posait les pieds comme il le faisait toujours.
Mes fils.
Sont rongé par le Mal,
Ou la colère. ajouta-t-il en écartant les bras pour désigner l’un et l’autre sans pourtant détourner son regard de l’Ubaid.
Mes hommes
Sont faibles
Perdus
Mais pas toi. conclu-t-il simplement et fermement en perçant Telg de son regard d’or.
Tu contrôleras leur corps et leurs esprits, ou ce qu’il en reste pour continuer la bataille.
Nous montrerons à nos ennemis que nous, ne sommes pas morts, et nous, ne sommes pas faibles. ordonna Malick en posant une main sur la tête blanche de son esclave pour lui faire comprendre à qui se referait ce nous.
Maintenant, parles. ordonna le chef des Enfants de Ra.
Hélios se fit violence pour se retenir de vomir toute l’amertume en lui et dû même plaquer une main devant sa bouche pour étouffer le bruit. Car son père lui avait ordonné à lui, de se taire.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Lun 30 Mai - 22:32 (Δ)
Il pouvait se souvenir de ce jour, de ce massacre…Il avait survécu en contrôlant chaque personne qui avait passé le seuil de sa chambre et lorsqu’il n’avait pas besoin de se protéger lui-même, il avait combattu comme il le pouvait en contrôlant d’autres ennemis, les faisant s’égorger ou se battre contre leurs propres hommes…Il avait survécu oui…Mais il ne pouvait s’empêcher de garder une certaine amertume car à ses yeux, il avait échoué. Ses pensées se dirigeaient vers Rê, il aurait dû le protéger mais dans le chaos qu’avait entraîné cette attaque, il lui avait été bien trop difficile d’être partout et il n’avait su anticiper ce qui se passa. Un échec qu’il ne se pardonnait pas mais qu’il acceptait, parce qu’il ne pouvait pas changer le passé et que les regrets étaient un frein qu’il ne pouvait se permettre d’avoir.
Il leva les yeux lorsqu’il lui demande de se lever. Posant son regard sur le chef, les bijoux à ses chevilles scintillèrent légèrement alors que son corps se souleva du siège et qu’il s’avança légèrement. Lévitant à quelque centimètre au-dessus du sol, il ne sentait pourtant aucune différence pour lui-même. Coucher, assis, debout, cela ne changeait plus rien du tout pour lui, seul l’angle de vue et le paysage se modifiait.
Malick ordonnait, l’ubaid obéissait.
Ses paroles auraient gonflé l’égo de n’importe quel homme mais Telg ne ressentait rien de tout cela. Il écoutait simplement et humblement les paroles du chef. Fixant son regard dans le sien parce qu’il était le seul à s’adresser à lui et qu’il ne lui aurait pas fait l’affront d’observer quelqu’un d’autres. Il e avait pourtant envie, parce qu’il pouvait sentir le combat intérieur de Rê et qu’il se sentait instinctivement attiré par le désir profond de l’emmener loin mais aujourd’hui c’était Malick qui réclamait son attention et il se résigna à garder sa place.
Le chef formula sa demande et la raison pour laquelle il avait fait venir l’albinos jusqu’à lui, contrôler ses hommes…Ses…Il demandait une réponse et il eut une seconde d’hésitation. Il n’avait jamais contrôlé plus d’une personne à la fois et aujourd’hui son maître lui demandait de prendre le contrôle d’une armée. Il ne pouvait se permettre de lui dire non, il ne pouvait se permettre de lui dire qu’il n’en était pas capable, il n’avait qu’une seule et unique réponse qu’il pouvait formuler devant Malick.
La voix de l’Ubaid sembla raisonner dans la pièce mais en réalité, ses pensées faisait simplement échos dans l’esprit de tous ceux qui étaient présent dans la pièce.
« Dites-moi qui, où et quand dois-je frapper et je frapperai… »
Ses paupières se fermèrent un instant alors qu’il se concentrait, il pouvait entendre les différents battements de cœur, cette résonnance particulière chez chacun d’eux. Il pouvait identifier l’identité de chaque personne en captant une fréquence particulière, comme si chaque être avait une note différente dans un solfège infini. Lorsqu’il ouvrit à nouveau les yeux, ses pupilles s’étaient doucement dilater. Il pouvait sentir la crainte dans le corps de celui qu’il possédait à présent et doucement, il enferma sa conscience dans un doux sommeil prenant le contrôle d’un premier homme. C’était familier, habituel et à présent…
Il était capable de voyage de corps en corps, d’esprit en esprit, d’aller à l’autre bout du monde, de pénétrer la tête d’un sorcier, d’un moldu et mêmes d’animaux mais il n’avait jamais tenter d’être à deux endroits en même temps, du moins, pas de la façon dont le suggérait Malick mais l’échec n’était pas une option, ni pour lui, ni pour l’esclave. Un souffle, d’autres battements, d’autres sentiments, une nouvelle porte à franchir et il se concentra sur cette mélodie que formait cette musique à celle du corps qu’il contrôlait déjà…Ses pupilles se dilatèrent un peu plus alors qu’il se senti se disperser dans une sensation nouvelle et grisante. Il voyait, à la fois à travers les yeux d’un homme qu’à travers les yeux de l’autres. A ses pieds, ses larges bracelets de cheville scintillaient un peu plus et il continua.
C’était comme ajouté un instrument de plus dans une symphonie indescriptible alors qu’il se répandait comme pouvait le faire le sable porter par le vent. Chaque garde poster à l’extérieur, se dirigeait à présent à l’intérieur de la salle et un à un ils s’agenouillèrent derrière l’ubaid et devant leur chef...Les yeux de l’albinos était complètement noir, il ne subsistait rien de son iris ou du blanc de ses globes et il pouvait observer les lieux à travers tant de regard qu’il eut la sensation d’être partout.
Les voix s’élevèrent alors dans une parfaite harmonie :« Ce qui était, est et sera »
- NPC Eli
- Gallions : 996
Mar 31 Mai - 10:11 (Δ)
Après une courte seconde de silence, la voix de l’Ubaid s'éleva sans pourtant que ses lèvres ne bouge pour former le moindre mot ou expirer le moindre son. Un petit rictus de satisfaction passa furtivement sur le visage impassible du chef du Temple qui continua de fixer l’esclave jusqu'à ce qu’il lui réponde d’une façon plus convaincante et plus digne de la tache qui lui était donné.
Hélios ne parvint pas a retenir un grognement de hargne mais força tout de même son regard a rester planté dans le mur. Entendre la voix de la chimère répondant a son père comme un soldat qu’il n’était pas était révoltant, mais le savoir dans leur tête était plus insupportable encore. Il n’était qu’une poupée de chair morte mais son esprit était tel un virus, un serpent infectieux qui se baladait librement dans le cerveau des autres. Même si son père l’utilisait contre leurs ennemis, Hélios trouvait cette arme et cette façon de se battre répugnante.
Re, lui, parvint a percevoir l’écho lointain de cette voix qui résonna dans son cerveau sans qu’il ne parvienne a en saisir les mots exact ou le sens. Comme le tintement d’une cloche familière, elle encouragea pourtant son esprit a essayer de revenir a la réalité. Il se savait dans la salle d’audience auprès de son frère et de son père, mais il ne pouvait rien voir. Dans la pénombre, tout semblait se fondre et se tordre comme ses entrailles au fond de lui.
Il y avait cette lumière pourtant, grandissante a chaque seconde devant ses yeux. Une lumière criante, stridente bien différente de celle de son Dieu et pourtant il eu l’impression de la reconnaître. Il tendit faiblement la main vers elle car c’était la seule chose qu’il pu voir.
Les gardes pénétrèrent dans la salle sans que Malick ne l’ordonne. Hélios n’eut besoin que d’un seul coup d’oeil pour savoir qu’il ne s’agissait pas la de ses frères, mais de pantins chair. Il tourna enfin son regard assassin vers l’Ubaid luisant de magie. Ses yeux étaient noirs, plus noirs que la nuit, noir comme le néant. Hélios observa son père et sa stature droite et hautaine, serrant tous les muscles de son corps pour ne forcer a ne pas exploser et continuer de lui obéir mais voir les siens s’agenouiller derrière l’esclave le fit sortir de ses gonds. Ses propres parures dorées se mirent a lui d’une magie menaçante alors que la voix sans émotions et sans vie des gardes vrillaient ses tympans.
- … et sera… fit écho la faible voix de Re alors qu’il tentait encore d’atteindre la lumière du bout de ses doigts tremblants.
Hélios se retourna vers lui juste a temps pour le voir basculer de son siège. Le Fils de Ra se précipita pour le rattraper avant qu’il ne s’écroule au sol et le serra dans ses bras, plein de panique et d’angoisse.
- Re ! appela-t-il mais il savait que son petit frère ne l’entendait pas plus qu’il ne le voyait.
Re frissonna a son contact contre son corps frêle, endolori et lourd mais sa main cherchait encore aveuglément dans le vide a rejoindre la lumière. Mais ce n’était qu’une illusion, une chimère, pas la lumière de Ra dont il avait tant besoin. A bout de nerfs, Hélios brandit son poing dans les airs pour venir arracher de sa magie tous les voiles venant faire barrière a la lumière du Soleil. Il tira de toute ses forces, mais celles-ci ne bougèrent pas et continuèrent de flotter doucement. Horrifié, choqué, insulté, Hélios releva les yeux vers son père qui leur tournait toujours le dos, restant face a l’Ubaid.
- ASSEZ ! rugit Hélios désespérément en serrant son frère a l’agonie dans les bras. Allez-vous préférer un esclave a votre propre fils ?!
Mon fils
A été maudit
Par la faiblesse
Depuis
Le jour de sa naissance. répondit sombrement Malick sans leur accorder un seul regard.
J’ai apporté cet esclave au Temple
Pour le rendre fort
Mais
Il
Ne l’a jamais été.
La force n’est pas venue de lui ce jour la. ajouta-t-il en continuant de fixer l’Ubaid de son regard impassible.
- Comment pouvez-vous dire ça ?! s’insurgea Hélios de plus belle, les larmes lui montant aux yeux fautes de pouvoir monter a ceux de Re. Il est fort ! Il est le Fils de Ra, bien plus que ne l’est quiconque d’autre. Et cet Ubaid, ne le sera jamais ! Les Enfants de Ra n’ont pas besoin de lui ! cracha-t-il avec haine et amertume.
Hélios. appela enfin Malick en se retournant lentement vers son fils. Celui-ci se figea de silence et de respect, bien que les larmes de rage coulaient encore sur ses joues.
Je n’ai pas besoin d’Enfants
Aujourd’hui
Mais de soldats
Et d’armes.
La guerre le réclame. expliqua-t-il calmement mais d’un calme aussi froid que le marbre.
Loyauté
Et obéissance.
Si tu ne sais pas en faire preuve alors tu n’as rien a faire ici.
Force
Et pouvoir.
Si tu n’en a pas et si tu ne les cherche pas, alors je n’ai pas besoin de toi. conclu-t-il en se détournant de lui pour se retourner vers l'albinos.
Hélios frissonna, comme si les serpents maudis de Re s’étaient échappés de leur hôte pour venir lui mordre le coeur. Ce n’était pourtant pas la malédiction mais la réalité et elle semblait plus cruelle encore. Baissant la tête, insulté et honteux, Hélios ne parvint tout de même pas a abandonner son petit frère a son sort. Étouffant un sanglot de rage, il le serra un peu plus contre lui et disparu de cette pièce sombre que Ra semblait avoir abandonné pour ramener Re a la lumière divine.
Telg… appela faiblement Re dans son esprit embrumé lorsqu’il parvint enfin a reconnaître la lumière au milieu de la pénombre, juste avant que celle-ci soit chassée par celle puissante et chaleureuse de son Dieu.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Mar 31 Mai - 15:55 (Δ)
Il entendit la voix d’Helios en différent échos en lui, à travers plusieurs paires d’oreilles, son cœur battit la chamade et en total synchronisation, celui de chaque soldat en fit de même. Rê…Il ne pouvait nullement l’ignorer, du moins, pas aussi facilement qu’était capable de le faire Malick et pourtant il ne réagissait pas, observant les yeux à travers des dizaines d’yeux. Il pouvait se voir lui-même, l’évitant à quelque centimètre du sol, pouvait voir Malick non loin de lui et derrière il pouvait Helios et sa rage, Rê et sa détresse.
Mais l’esclave n’était qu’esclave et il ne pouvait s’immiscer dans cette conversation tout comme il était peu habitué à être aussi dispersée, il lui était difficile d’user de plus de magie. Il aurait pu pénétrer l’esprit du chef, l’obliger à laisser les rideaux tomber parce qu’il l’aurait supporté, il aurait supporté la morsure de Ra pour le jeune homme. Sa santé à lui avait peu d’importance à ses yeux.
Un avis que semblait pas partager le Père et parce qu’il ne savait pas quoi ressentir face à cette déclaration, il préféra ne rien ressentir du tout. Il pouvait sentir la désapprobation chez Helios tout comme il pouvait la sentir vibrer dans l’esprit de chaque soldat, témoins malgré eux, de la scène. Nulle ne l’aimait mais il n’était pas dans ce temple pour être aimé, il était ici pour servir et c’était bien là ce qu’il faisait. Il n’avait pas le choix, ne l’avait jamais eu et ne l’aurait probablement jamais. Du moins, c’est ce qu’il pensait.
Chaque expression, chaque mot, il les voyait et les entendait à de multiples reprises jusqu’à ce que l’enfant disparaisse, emporter par son frère et la colère qui l’aveuglait. Malick se retournait vers lui et il l’entendit…Cette faible voix.
Et il fut fasse à un dilemme, Rê était son maître mais Malick était bien plus encore, le chef voulait une armée sans peur et il la lui offrirait à sa demande. Une situation à laquelle l’ubaid n’était pas habitué, désobéir pour obéir, obéir et trahir…Le fils…Ou le père…
Un à un les soldats retrouvèrent leur conscience et les yeux de l’albinos retrouvèrent leur blancheur bien que ses iris n’apparaissaient toujours pas, signe qu’il était toujours ailleurs dans un autre esprit.
« Maître… »
Murmura l’adolescent, il pouvait sentir le contact d’Helios sans vraiment le ressentir physiquement, la petite pièce de lumière entourant son image et celle de Rê. Il lui tendit la main, simplement, l’invitant à la prendre et comme toujours, il l’emmènerait ailleurs. A la condition qu’il accepte de voyager avec lui.
Et bien que Rê ne pouvait s’en rendre compte, Telg était encore conscient de ce qui se déroulait dans la salle d’audience.
- NPC Eli
- Gallions : 996
Mar 31 Mai - 18:04 (Δ)
- La… lumière…
- Elle est la ! Ra est la, sen. Regarde ! tenta de rassurer le grand frère en se faisant violence pour chasser les tremblements dans sa voix et ses bras qui enveloppait tendrement le jeune garçon de quinze ans.
Sa main flottait toujours dans l’air mais cette fois elle retrouva la direction du Soleil. Il était plus loin que ne le serait jamais Telg, mais ses doigts purent enfin palper la chaleur et la guider vers son âme. Ses yeux clairs s'écarquillèrent et il plongea son regard dans celui de son Dieu, le laissant pénétrer en lui pour le remplir de force et de soulagement. Il souffla, soupira mais frissonna doucement dans les bras de son frère car la chaleur de Ra lui faisait se rendre compte a quel point son corps était glacial.
- La… chaleur… supplia faiblement Re mais peu importe a quel point son frère le serrait et le berçait dans ses bras cela ne servait a rien.
Il s'efforçait de s’accrocher a l’astre divin de son regard pour en capter le moindre rayon, mais la chaleur qui l’avait toujours irradié entièrement et si facilement semblait aujourd’hui se perdre sur la surface de sa peau douloureuse, comme s’il avait été fait de pierre. Il suppliait de ses gémissements, de son regard et son geste que Ra lui vienne en aide mais la main qui apparu devant lui n’était pas celle du Dieu.
- Re ! appela Hélios en panique en sentant son petit frère se tétaniser dans ses bras.
Re dévisagea Telg dans son esprit avec horreur et son hoquet de surprise racla dans sa gorge sèche en se transformant en râle douloureux. La lumière de la petite pièce de l’albinos avait trouvé son chemin jusqu'à son esprit mais elle ne lui apporta ni joie, ni soulagement. Re posa le regard sur la main blanche que l’esclave lui tenait et il retira violemment la sienne en s’éloignant en rampant sur le sol.
Telg, non… souffla-t-il en sentant la peur et l’angoisse lui écraser la trachée et lui arracher des larmes de couardise.
C’était sa faute. Dans le chaos, il l’avait appelé et l’Ubaid avait obéi comme il le faisait toujours. Il aurait du en être si soulagé, courir dans ses bras pour s’y réfugier et le laisser l’emmener loin. Mais il ne pouvait pas fuir le mal qui le rongeait, il ne parvenait même pas a le contenir. Il le voulait tant pourtant, être fort, être assez fort, mais il ne l’était pas.
TU NE PEUX PLUS VENIR ICI ! hurla-t-il en reculant un peu plus jusqu'à se retrouver acculé contre un des murs de la pièce.
Re sursauta, en panique, il s’en écarta immédiatement. Son regard les murs de lumière qui se voulaient rassurants, cette prison de lumière qui ne serait pas suffisant. Ce cocon blanc le rassurait vraiment mais elle l’horrifiait bien plus en sachant que ce rêve n’était plus pour lui, qu’il ne pourrait plus jamais y goûter.
La panique et la tristesse le fit se crisper de douleur et il tomba a genoux, se recroquevillant sur le sol en luttant pour retrouver sa respiration. Un peu d'oxygène, un peu de lumière, un peu de chaleur. Il serra sa propre poitrine comme si ses maigres bras auraient pu les retenir mais il pouvait déjà les sentir émerger furieusement de ses entrailles.
Alors
Tu choisis la lumière
Toi aussi ? s’amusa cyniquement Malick dans la salle d’audience sans prêter la moindre attention aux soldats libérés de leur transe. Ils étaient outrés mais pas assez fou pour oser exprimer leur mécontentement alors que leur chef l’avait ordonné.
Très bien.
Va vers la lumière
S’il y en a encore chez ce garçon.
Trouves la.
Tue la.
Et prouve moi qu’au moins un des deux enfant que j’avais devant moi ce jour la
Possède une force qui me sera utile. ordonna-t-il alors froidement.
- M-Malick… s’essaya un des gardes, horrifié, mais soudain son haleine se changea en feu et il tomba a genoux en s’étouffant douloureusement sur le sol. Le chef releva ses yeux dorés vers le reste des gardes.
- Prévenez sa mère et vous goûterez a la puissance de la lumière que Ra m’a proféré. menaca-t-il froidement.
Telg… Telg… pleurnicha doucement Re, recroquevillé sur le sol de la petite pièce de l’albinos, ne se rendant pas compte que ses appels ne faisaient que pousser l’esclave a rester. Mais la douleur et la peur était telle que l’enfant ne pu que se raccrocher aux derniers remparts de sécurité et de réconfort qu’il pouvait trouver.
J’ai peur, j’ai si peur ! pleura-t-il douloureusement alors qu’il pouvait sentir tout les muscles de son corps se crisper et se compresser comme s’ils l’enserraient déjà. Aide-moi… laissa-t-il échapper bien qu’il savait que c’était la dernière chose a faire. Ha ! Je suis désolé ! Je suis t-tellement désolé ! gémit-il violemment en se recroquevillant toujours plus jusqu'à n'être plus qu’une petite boule tremblotante et larmoyante.
- Je ne peux pas… Ils arrivent… Fuyez… murmura-t-il dans un dernier souffle qui se répandit dans son esprit comme dans l'entièreté du Temple de Ra et de ses habitants.
La petite boule explosa, libérant les Serpents du Mal qu’on avait ancré en lui. L’un d’eux, fou de rage se tortilla furieusement et se jeta directement sur l’albinos, plantant ses crocs venimeux dans le corps qu’il s’était donné dans l’esprit de son maître. Les autres jaillirent dans toutes les directions, brisant en mille morceaux les murs de la petite pièce lumineuses, laissant les deux adolescents tomber sans filet dans les méandres chaotiques de l’esprit du garçon torturé et maudit. Un autre planta ses crocs dans l'âme d’Hélios qui serrait encore son petit frère dans ses bras dans le monde physique. Mais la malédiction ne connaissait aucune barrière que celles qui avaient cédées dans le corps frêle de Re. Les reptiles rampants filèrent dans l’air et sur les murs du Temple pour venir percer les Enfants de Ra de leurs crocs invisibles.
Malick pu sentir la douleur crisper son coeur et empoisonner son âme mais il ne cilla pas, fixant toujours les pupilles noires de l’esclave de son regard imperturbable.
Obéis Ubaid. ordonna le chef des Enfant de Ra.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Mar 31 Mai - 18:51 (Δ)
« Mais vous… »
Mais le hurlement de Rê l’interrompit brusquement et il baissa simplement les yeux et la tête. Et aux supplications de Rê s’ajouta la voix charismatique de Malick. Rê l’appelait encore et encore, Malick lui ordonnait de mettre un terme à tout ceci, et il resta complètement interdit devant ce choix. Ce n’était pas à lui de faire des choix, sa vie ne devait pas être ainsi faites, on les faisait pour lui, il obéissait, il servait, ni plus, ni moins. Et alors qu’il se perdait dans cette étrange torture, il sentie une vive douleur, comme jamais il n’en sentie depuis des années.
Il avait…Mal ?
Ses yeux se posèrent sur le serpent, ses crocs en lui. Et bien qu’il sentait une douleur physique, il n’y avait ni peur, ni mal, ni regrets. Il avait eu peur il y a des années mais avait fini par cesser d’avoir peur, il n’avait jamais eu de mauvaise intention, ni de bonne non plus, parce qu’il ne faisait pas ce genre de distinction, ni ce genre de choix…Et les regrets…Il n’en avait jamais eu.
Si les serpents pouvaient être à priori inefficaces sur lui, il pouvait malgré tout sentir leur effet sur la masse. La voix de Malick lui parvint, dure, direct et froide et il posa son regard sur Rê.
Il renonça, il ne pouvait aimer et être aimer.
Le blanc des yeux de Telg se noircissaient à nouveau alors qu’il se propagea à son tour dans l’esprit de chaque enfant de Ra, il les enferma, tous, un à un, lentement, et sans distinction aucune. Les protégeant du poison qu’il pouvait sentir en lui. Une vie, pour combien d’autres sauvés ? Son regard se porta sur l’enfant, sur son maître. Il lui avait demander son aide et il allait la lui offrir, il obéirait, à Malick, à Rê.
Voyant le Fils de Ra à travers les yeux d’Helios, il écarta ses bras, déposant le corps de l’enfant sous le soleil. Il passa la main à sa ceinture et il pouvait déjà entendre le frère hurler intérieurement mais ainsi lié à autant d’enfant de Ra, sa magie semblait s’harmonisait doucement et la symphonie était si forte qu’elle en devenait assourdissante pour Helios et vivifiante pour l’albinos qui serrait les doigts du grand frère contre la poignée de sa dague. Il la dégaina.
« Ra t’accueillera bientôt mon maître… »
Et il frappa, en plein cœur…
Il n’avait pas su protéger son maître ce jour là mais peut-être pourrait-il lui permettre de retrouver la chaleur de Ra pour l’éternité. Lui offrir une paix douce, rapide et amplement mérité. Et sans leur ôte, les serpents mourraient à leur tour. Il pouvait déjà leur poison doucement de s’évanouir et fur et à mesure que la vie échappait du corps de Rê.
Il comprit une chose…
« Tout ce qu’on peut voir…N’est que lumière… »
Répéta-t-il lentement alors qu’il s’approchait d’un Rê matérialisé dans le monde de Telg.
« Il n’y a pas d’ombre sans lumière »
Ajouta-t-il en posant une main douce sur la joue de son maître.
« Je suis l’ombre… »
Et il ne serait toujours que ça.
L’ombre créée de la lumière.
- NPC Eli
- Gallions : 996
Mer 1 Juin - 12:34 (Δ)
Hélios hurla en sentant le poing de la rage serrer son cœur plus qu’il ne l’avait jamais fait. Il serra Re un peu plus contre lui, oubliant qu’il pouvait facilement blesser le corps faible de son petit frère. Mais en cet instant il n’avait plus l’impression de seulement le tenir lui dans ses bras. Il voyait son frère Akhet, il voyait ses hommes, ses frères tombés au combat, tout ça a cause de son incompétence.
Il hurla de rage mais il se rendit compte lentement que sa voix ne traversait pas le seuil de son esprit. Alors que c’était la dernière chose qu’il se sentait capable de faire, il se sentit déposer Rê sur le sable. Il comprit alors qu’il se faisait contrôler. Mais avant que sa rage ne se dirige contre l’Ubaid qu’il pouvait sentir dans son esprit et son corps, la peur le figea sur place alors qu’il sentit le contact de sa dague contre ses doigts.
Non... laissa-t-il échapper dans un frisson d’horreur mais aucun son ne sortit de sa bouche.
NON PÈRE NON ! PAR PITIÉ ! hurla-t-il de toute ses forces dans la solitude de son esprit enfermé. Car autant qu’il répugnait l’albinos il savait que l’esclave n’était qu’un outil de son maître. Jamais Telg n’aurait osé lever la main sur Rê. Leur père en revanche…
PÈRE S’IL VOUS PLAÎT ! MÈRE ! QUELQU’UN ! TELG ! ARRÊTE JE T’EN SUPPLIE ! hurla-t-il encore et encore alors qu’il se voyait lever sa dague au dessus du corps de son petit frère mais sa voix se perdait dans la symphonie assourdissante de tous les esprits des Enfants de Ra.
Sa vrai voix s’éleva pour s’adresser a l’enfant allongé sur le sable mais ce n’étaient pas ses mots. Et il abattit sa lame.
Le corps de Rê tressaillit d’un petit hoquet de surprise, les yeux exorbités et soudainement atrocement présent comme si la vive douleur l’avait transporté des tréfonds de son esprit a la réalité pour qu’il puisse assister a ses derniers instants. Ses grands yeux verts se portèrent sur le visage de son frère mais il pu voir Telg se cacher derrière ses traits neutres. Puis son regard se porta sur la lame qui lui transperçait le torse et inondait le sable de son sang.
La seule pensée qu’il parvint a former était l’incompréhension. Pourquoi était-il encore vivant pour sentir et voir tout cela, encore conscient pour penser ? Il ne voulait pas penser, il ne voulait pas souffrir et pourtant il put sentir la douleur irradier dans tout son corps avec une lenteur si cruelle.
Mais il savait pourquoi on lui infligeait cela. Il pouvait les voir, les fautifs, se tortiller furieusement autour du cœur qu’ils dont ils ne pouvaient se détacher et qu’ils refusaient de laisser périr. Pourtant il le devait, pour éliminer les serpents maléfique c’était la leur seul moyen et chacun de ses échecs a les contenir en tait bien la preuve. Son père l’avait comprit, sa mère avait refusé de l’accepter et Rê ?
L’enfant voulait vivre, continuer de rire et de grandir dans la lumière, mais voir son corps souillé de la noirceur et de la rage du Mal qui l’habitait lui donnait seulement l’envie de se débarrasser d’eux une fois pour toute. Faire preuve de courage pour une fois et protéger son Temple comme le faisait son père et ses frères, ôtant sa première vie et la seule vie qui importerait.
Il agrippa alors la main serrée de son frère sur le manche de la dague, sentant déjà que la fureur des Serpents maudis venaient reprendre leur droit sur sa souffrance. Les serpents avaient quitté le Temple pour venir se concentrer sur la source de la menace, venant l’attaquer avec plus d’ardeur que jamais, cherchant a déchiqueter ce corps mental de leur crocs acérés. D’autres virent entourer le torse de leur hôte et la lame pour se protéger de la fin mais Rê ne les laissa pas retirer la pointe de la dague, la poussant de toutes ses forces a s’enfoncer dans le cœur de la malédiction. Mais ses bras maigres n’étaient pas assez fort pour faire plus que simplement la maintenir en place. Il pouvait sentir la volonté de son père, l’aura des siens qu’il devait protéger, la force de Telg, l’aider dans sa lutte mais les serpents du chaos se débattaient bien plus violemment pour survivre.
Alors Rê releva les yeux, comme il le faisait toujours quand il avait besoin d’aide. Mais avant le Soleil, ce fut le visage de son frère qu’il vit. Crispé de désespoir malgré le masque de contrôle qu’avait posé Telg sur son visage. Il pouvait le sentir hurler a l’intérieur, se débattre et lutter contre leurs efforts commun. Faiblement, le visage crispé de tristesse, Rê leva une main pour la poser sur sa joue et atteindre son esprit.
- Tout va bien, sen… C’est ce que je veux… C’est ce que notre père veux… Ce n’est pas ton petit frère que tu tues mais le Mal. La lumière… ne peut…
Mais le sang s’engouffra dans sa gorge pour lui voler ses derniers mots, ne lui laissant que son faible sourire palissant et ses larmes brillantes pour s’exprimer.
Mourir noyé dans son propre sang allait être bien plus douloureux qu’une dague en plein cœur mais Rê s’en contenta, cessant de lutter pour forcer la lame jusqu'à son cœur. Il laissa ses bras retomber sur le sable chaud, profitant des dernières secondes qu’il pourrait vivre sur cette précieuse Terre. Ses yeux se levèrent enfin vers l’astre divin qui su le rassurer et même l’amuser en sachant qu’il ne le verrait dorénavant plus sous cette angle. Il serait avec lui, loin de la guerre, loin de la douleur, loin des devoirs et des choses des Hommes. Peut-être pourrait-il comprendre et voir enfin, toutes ces choses qu’il tentait de lui dire et de lui montrer ?
La lumière l’enveloppa lentement et complètement et il sentit son âme se faire dérober et laisser la douleur et le sang sous lui avec son corps maudit et mourant et le reste du Temple. Mais ce n’était pas la Mort qui l’emportait, mais la Vie et son Créateur. La Lumière et la Vérité.
Les serpents s'effacèrent lentement. Malick leva la main en relevant le regard.
Cesse. ordonna-t-il avant de disparaître immédiatement.
Il réapparu devant ses fils et envoya le corps du plus vieux voler plus loin et s’échouer dans le sable avec sa dague ensanglantée. Malick se pencha au dessus du garçon de quinze ans. Avec un regard intense et un geste calme il vint entourer sa petite gorge de sa main chaude et magique pour le libérer de la rivière de sang et lui accorder un souffle de plus. L’enfant hoqueta en sentant l'oxygène retrouver le chemin de ses poumons noyés mais son esprit lui restait loin et ses yeux brillants de la lumière du Soleil.
Parles. ordonna le chef et malgré la distance qui séparait son esprit de ses oreilles, l’enfant obéit.
La lumière baigne les contrées gorgées de sang
Elle tarit les rivières de larmes
Transforme le sable en terre.
Ra voit tout
Et je vois tout.
Que vois-tu ?
Je vois le Feu
Je vois l’Ombre
Je vois la Mort.
Mort dans les couloirs du Temple de Ra
Ombre sur les terres du Soleil
Le Feu brûle a nos portes.
Allons-nous gagner ?
Ce qui était, est, sera.
Et la lumière
Est éternelle.
Elle brillera.
Je brillerais.
Tu ne brilleras pas Rê.
Tu es en train de mourir. rappela Malick, sa main pressant doucement la gorge de son fils.
Mais ce n’était pas de colère, c’était pour qu’il le sente, même si loin, qu’il puisse sentir la présence de son père dans ses derniers instant. Une faible tristesse apparu même sur le visage du chef du Temple devant le regard brillant du Soleil. Rê eu un faible sourire amusé.
Doutes-tu de la parole de ton Dieu, Fils de Ra ?
Le Soleil de lèvera
Ses Enfants vaincrons
Les terres baignées de lumière sont les nôtres.
Et le mal se terrera dans l’ombre.
L’ombre…
Il… n’y a pas… balbutia Rê alors que la lumière faiblit doucement dans ses yeux. D’ombre sans lumière… frissonna-t-il en sentant la mort enserrer son corps meurtrit.
Mais les serpents s’étaient évanouit, la lumière l’abandonnait, le privant de son combat et ne le laissant qu’avec le froid et la peur de la défaite. Les larmes se remirent a couler de ses grands yeux verts et les sanglots firent trembler son corps pale et glacé.
Ce qui était... est… et sera… et je… le serai… je l’ai promis… je le promet… marmonna faiblement Rê avant de sombrer dans l’obscurité.
Eshe. Issa. appela Malick et les deux femmes apparurent immédiatement. Bien que les serpents avaient disparus la mère continuer de hurler intérieurement mais elle ne laissa échapper aucun bruit devant son mari et chef du Temple. Celui-ci se releva, abandonnant le corps mourant de son fils pour se retourner vers sa femme. Il hésita une longue seconde avant de baisser les yeux.
Occupez-vous de lui. céda-t-il finalement avant d’aller rejoindre Hélios, agenouillé sur le sable, le regard fixé sur ses mains pleines de sang.
Les deux femmes se précipitèrent vers Rê, Issa laissant enfin échapper un sanglot d’horreur, de tristesse et de rage alors qu’elle enveloppait son fils de sa magie salvatrice.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Mer 1 Juin - 15:33 (Δ)
Et dès l’instant où l’ordre lui fut donné, il cessa, libérant chaque homme, chaque femme. La symphonie fut violemment arrêtée et bien que le procédé soit extrêmement douloureux pour Telg, il était libérateur pour les enfants de Ra. Il savait ce qu’il avait fait, il aurait dût s’en sentir désolé mais est-ce que les lames affutés s’excusaient du sang qu’elles versaient ? L’albinos ne s’était jamais vu autrement que comme un monstre et une ombre, et les ombres ne se sentent ni triste, ni désolé, ni heureuse, ni joyeuse. Les ombres sont des ombres qui obéissent à la lumière qui les créée. Son corps cessa doucement de l’éviter, retrouver le fauteuil qui lui permettait de se déplacer sans trop user de magie. Se retrouvant dans sa prison de chair, il regardait droit devant lui, voyant les visages des gardes qui semblaient hésité à exécuter celui qui les répugnait tant. Etait-ce la crainte qui les en empêchait ? Telg l’ignorait, faisant déjà route vers sa propre chambre.
Suivant le chemin d’ombre et de ténèbres qui le menait dans sa pièce. Son visage neutre, ses iris aux pupilles rouges à nouveau présent et son corps sans vie. Le seul véritable signe qu’il y avait toujours quelque chose de bien vivant en ce corps était le lent mouvement de respiration qui gonflait son torse et ses paupières qui clignaient de temps à autres. Et alors qu’il quittait la salle d’audience, il fit tomber chaque rideau derrière lui, inondant les lieux de la lumière de Ra alors que lui suivait toujours sa route. Il retrouva rapidement sa pièce plongée dans les ténèbres dépourvu de toute décoration, de tout meuble à l’exception du lit, ce n’était qu’une pièce vide de lumière et de vie.
Son corps quitta le fauteuil, lévitant jusqu’au lit, ses bras pendant mollement sur les côtés. Il se déposa sur les draps, les mains le long de son corps, droit, les yeux rivés sur le sombre plafond. Il n’y avait plus que lui, la solitude, lui et ses pensées…
Il ferma doucement les yeux, sentant un léger picotement dans le coin de ceux-ci, il pouvait entendre son cœur battre plus rapidement, seul avec lui-même, seul avec ses sentiments. Seul avec ses larmes.