- NPC Amy
- Gallions : 1038
Mar 14 Juin - 19:53 (Δ)
Le soleil était rude, il avait l’impression qu’il semblait vouloir l’étouffer sous sa chaleur écrasante tant il se sentait mal. Ou alors était l’odeur du sang atour de lui qui le rendait malade ? Il avait pourtant tout fait pour ignorer ce sentiment qui était nez en lui mais il l’avait senti s’insinuer en lui comme un poison depuis ce jour où ils avaient sciemment fait souffrir Tumaini…Et s’il n’y avait eu que ça ? Il avait fini par remettre tant de chose en doute, les images du passés que Letti avait effacé, elles avaient fini par lui revenir en vague, le visage flou de ses parents, la voix de son père chantonnant, les hurlements de sa mère et tout ce qui avait suivi ensuite. Il avait fini par voir des détails qu’il avait ignorés jusqu’ici alors qu’à présent, ces détails semblaient lui sauter aux yeux dans ses sombres songes.
Son cœur battait la chamade alors qu’il ravala un élan d’acidité qui tentait de quitter de sa gorge, observant autour de lui les cadavres qu’il avait amonceler. Il ferma les yeux, sentant les larmes grimper. Il n’avait pas eu le choix, il avait mené à bien cette mission de nettoyage simplement parce qu’il le devait, s’il voulait sauver ses frères, il n’avait pas le choix. Et c’était en se répétant cette phrase sans grande conviction qu’il arrivait encore à tenir le coup alors qu’il aurait été simplement de simplement partir, pour toujours. Il jeta un coup d’œil à ses képesh, cela n’aurait été que justice non ? Lui, l’assassin froid et calculateur, ne méritait-il pas la mort ? Il leva les yeux vers le soleil et ses rayons, même Ra semblait vouloir le brûler vif.
« R.A.S. »
Lança un Nail qui arrivait sur les lieux, tous étaient partie faire un rapide tour des lieux pour vérifier qu’ils avaient éliminé toutes les cibles. Kafele reposa son regard sur le sol jonché, ses bottes baignant dans une mare épaisse de sang. La voix de Seth, d’Uga, de Kames, de Tumaini et enfin de Thi se fit entendre et les frères étaient à présent tous réunit. Les lieux étaient vides de toute vie à l’exception d’eux. Il fixait le visage sans vie d’une femme qu’il avait égorgé, un étrange mélange de culpabilité et de plaisir se mélangeait en lui, accentuant les sensations de nausées.
« Kaf’…Ca va ? »
La voix d’Uga et son inquiétude attira irrémédiablement l’attention général sur l’assassin, il observa chacun d’eux et il senti son cœur se serrer douloureusement dans sa poitrine. Il devait les sortir de là, ensemble ils pourraient survivre, se suffire à eux-mêmes, ils n’auraient plus besoin d’être les pions dans une guerre que Kafele n’arrivait plus à comprendre.
« Je… »
Son corps entier se crispa alors qu’il ignorait complètement comment leur dire, qu’il était mort de peur à l’idée de prononcer le moindre mot. Sa nuque le faisait souffrir…Et il senti une légère chaleur au fond de son cœur qui lui donna assez de courage pour prononcer le reste de sa phrase.
« Nous devons partir… »
« C’est exact, venez »
« Non Thi…C’est pas ce que je veux dire »
Interrompit-il en voyant leur leader dérouler son fouet.
« Nous devrions partir, ne pas rentrer, juste…S’en aller, loin de…Loin de tout ça… »
- NPC Eli
- Gallions : 996
Mer 15 Juin - 10:10 (Δ)
Tous se rejoignirent rapidement après s'être assuré qu’il ne restait plus d'âme qui vive dans le rayon qu’on leur avait assigné. Chacun s'apprêtait simplement a rentrer en prenant le fouet de Thi lorsque Kafele arrêta son geste. Peut-être trop engrangés dans leur routine et leurs automatismes, un peu comme l’assassin savait se détacher des tueries en éteignant ses émotions, les frères ne comprirent pas tout de suite.
Uga le vit, le lut, l’avait même prédit quelque part mais il ne sut pas comment réagir face a la réaction de Kafele. Ils ne pouvaient pas, ils ne pouvaient simplement pas. On les traquerait, on les rattraperaient, les tortureraient, les tuerais. Fuir, mais pour aller ou ? Et lorsqu’ils entendraient le bruit des armes derrière eux, oseraient-ils se retourner et affronter les leurs ? Ceux qui finalement partageaient leur destin ? Il voulu le lui dire, le lui expliquer pour apaiser sa folie mais les mots ne parvinrent pas a franchir le seuil de ses lèvres tremblantes. Au lieu de ça ce fut Thi qui brisa le silence d’un air a la fois incertain et ferme, plein de précaution et de mise en garde.
- “Ne pas rentrer” ? répéta-t-il car même s’il avait très bien entendu, il eu peur de comprendre ce que son frère suggérait.
- Partir ou ? questionna bêtement Seth qui luttait lui aussi avec l’idée.
- Attendez, vous voulez dire… Kaf’ tu… balbutia Nail qui luttait pourtant rarement avec les mots.
- Tu veux fuir… souffla Kames d’un air incrédule, mais son regard se porta sur un Uga figé d’horreur. Il avait partagé ses craintes avec lui mais cette fois il n’y aurait jamais assez de mandarines pour les consoler tous les deux faces a la réalité.
- Ta gueule Kames… grogna Tumaini qui n’avait pas encore décidé quoi penser.
- Déserter. échappa Nail lorsqu’il trouva enfin le mot enfouit si profondément en lui.
- VOS GUEULES ! s’énerva le soldat qui aimait de moins en moins la tournure que prenait cette conversation.
- Tumai’. Appela doucement Thi avec un geste apaisant de la main car même si l’idée le révoltait autant que lui, ce n’était pas le moment de déraper.
- Non pas “Tumai’” ! Fermez tous vos gueules et on rentre ! rala-t-il en empoignant le fouet de Thi d’un air mécontent. Ses yeux vinrent involontairement fusiller le fauteur de trouble. Kaf’ ! On y va ! insista-t-il avec force.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Mer 15 Juin - 10:33 (Δ)
Il ne s’était pas vraiment attendu à recevoir une haie d’honneur pour cette idée qu’il suggérait, à vrai dire, il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre mais à présent qu’il avait balancé cette bombe…Il le savait au fond de lui qu’il ne pouvait plus reculer. Son regard se posa une seconde sur Uga, le seul à être resté silencieux et une part de lui savait pertinemment que s’il avait pu tromper Letti, lui par contre, il n’avait pas pu le tromper à en juger son regard. Ses muscles se crispèrent de peur alors qu’il les écoutait mais de toutes les réactions qu’il s’attendait à avoir, il y en avait une qu’il craignait plus que les autres. Ses yeux, suppliant, se posèrent sur Tumaini qui était déjà gorgée de rage et de haine.
« Je peux pas… » Avoua-t-il simplement « je peux plus… »
A force de ranger ses sentiments dans ses petites boites, il avait fini par être submerger par ceux-ci, il ne pouvait pas supporter l’idée qu’à la moindre déception on les ferait souffrir délibérément comme ils avaient pu le faire pour Tumaini. Il ne supportait pas l’idée de n’être qu’un pion comme l’avait un jour suggérer Thi. Il ne supportait plus l’odeur du sang, ni cette sensation de bien-être lorsqu’il ôtait la vie et que, quelques minutes plus tard, il ne pouvait s’empêcher de se demander "pourquoi ?". Pire que tout, il ne supportait pas cette idée que l’horreur qu’il avait vécu enfant avait été orchestré par ceux-là même qui l’avait formé. Il n’avait aucune véritable preuve, seulement ses rêves récurant et ses détails qui lui sautait aux yeux à présent.
« Qu’est-ce qui nous attend encore là-bas ? » Tenta-t-il faiblement « On nous enverra ailleurs demain, on tuera encore, et on recommencera…On exécute sans se poser de questions parce que c’est comme ça qu’ils nous formatent… »
Il n’osa pas bouger d’un centimètre, leur faisant face en priant tous les dieux possible que ses frères l’entendent.
« Je ne sais pas qui sont nos véritables ennemis… » Il baissa les yeux, happé par la honte parce qu’il avait beau se souvenir des horreurs qu’ils avaient subi enfants, il ne pouvait pas s’empêcher de se rappeler des bons moments, du fait qu’on s’était malgré tout occupé d’eux.
« Nos vies peuvent être tellement différente…On pourrait… » Et il luttait contre cette chaleur écrasante et ce poids sur ses épaules, il luttait contre cette peur qui lui comprimait le cœur et les poumons. Il aurait pu partir sans leur dire le moindre mot, juste s’en aller, ils auraient été torturé un temps, manipuler pour qu’il le haïsse, programmer pour qu’il le pourchasse et cette idée le révoltait bien trop pour qu’il puisse se résoudre à laisser ses frères derrière lui, dans cet enfer qu’aucun d’eux ne méritait.
« J’ai combattu en pensant éviter que l’histoire, notre histoire, se répète…Mais…Regardez »
Il désigna les cadavres qui jonchaient le sol et parmi eux il y avait femmes et enfants alors qu’il se sentait faiblir de seconde en seconde.
« Je peux pas continuer…Letti aurait fini par le sentir, le savoir, et… » et tous savaient pertinemment ce qui arrivait aux soldats qui se posaient trop de question… « Je peux pas renoncer à vous…Je »
Il posa ses yeux sur Tumaini
« Je peux pas renoncer à toi…Je préfère mourir que de renoncer à toi… »
- NPC Eli
- Gallions : 996
Mer 15 Juin - 12:57 (Δ)
Seth et Nail s'apprêtaient a suivre le mouvement mais Kafele lui ne bougea pas d’un poil malgré l’insistance de son frère. Il ne prendrait pas le fouet pour retourner chez eux et tous surent que cela signifiait qu’aucun d’entre eux ne rentreraient tant qu’il ne l’aurait pas convaincu. Tumaini serra pourtant un peu son poing sur le fouet, pour se rassurer ou s'empêcher de l’enfoncer dans le petit visage suppliant de Kafele.
Il prit la parole, tenta de s’expliquer mais ses mots se perdirent en chemin. Ils n’étaient pas tranquillement attablés dans leur salon autour d’un bière mais sur le terrain entourés de cadavres. Ce n’était ni l’endroit, ni le moment pour se plonger sur des questions existentielles. Kafele semblait l’avoir oublié en laissant s’échouer le masque de l’assassin au sang froid et sans émotions mais ses frères qui eux n’avaient pas recourt a une séparation si nette ne surent pas s’ils devaient rester concentrés sur la mission pour rentrer au plus vite ou s’ouvrir a leur frère pour mieux le comprendre et le convaincre. Ils l'écoutèrent néanmoins, guettant la fin de son discours ou une idée sur laquelle il pourrait simplement rebondir pour le faire changer d’avis. Mais ce qu’il disait ne semblait pas avoir de sens, pas pour tous en tout cas et la plupart restèrent déstabilisés et confus sur ce qu’ils devaient faire.
Mais les dernier mots qu’il prononça a leur encontre et plus encore a Tumaini n’en laissa aucun indifférent.
- Renoncer… souffla Tumaini, le visage défait de surprise, de choc et d’horreur.
Il ne su exactement pourquoi ce mot se planta dans sa poitrine telle une lance glacée. Tous la ressentirent et Uga hoqueta doucement en étant le seul a comprendre exactement pourquoi. Kafele voulait fuir, mettre fin a tout cela et vivre libre en oubliant la guerre derrière lui et même si c’était effrayant pour certain, choquant ou révoltant pour d’autres, ils étaient capable de le comprendre. Mais ce mot, ce simple mot, traduisait une idée a laquelle aucun d’eux n’avaient songé, pas même Uga. Kafele envisageait partir seul.
Tumaini lâcha le fouet et recula d’un pas. Il avait mal et ne comprenait pas pourquoi et d’ordinaire il savait vers qui se diriger pour se rassurer, mais pas cette fois. “Renoncer”. Il ne savait pas pourquoi l’entendre dire cela le révoltait tant mais pour lui ces mots n’auraient même pas du exister dans l’esprit de Kafele. Renoncer a lui ? Il n’arrivait même pas a comprendre comment et dans quel monde cela serait possible. Qu’en était-il de “on ne s'arrête pas ?”, de s’aimer chaque seconde de leur vie ? Le pire dans tout ça était de deviner que cela faisait longtemps qu’il y songeait et aujourd’hui, ils ne pourraient plus rien faire pour l’en dissuader.
Seth observa ses frères et bien que les mots de Kafgle le tourmentaient il n’était pas sur de comprendre leur réaction. Uga semblait au bord des larmes, Kames était choqué, sans voix, Tumaini semblait hésiter entre s’effondrer ou assassiner le premier venu, Thi restait sombre et étonnement de marbre. Il se retourna alors vers Nail d’un air complément perdu et d’une moue déconfite il l’appela silencieusement a l’aide.
- A-Attendez… Il faut réfléchir ! Parler, discuter, o-on peut pas… tenta-t-il de raisonner mais Thi le coupa d’une voix forte et tranchante comme l’acier.
- Non. Il n’y a rien a discuter.
Le ton autoritaire qu’il employa mit tout le monde d’accord. Il se plaçait en chef et bien qu’il restait un frère le regard qu’il posa sur Kafele était voilé d’un masque de supérieur. Il lui rappelait ainsi que ce n’était ni l’endroit, ni le moment d’avoir cette conversation mais aussi que les mots qu’ils prononçaient étaient intolérables. Pourtant, il ne fit rien de plus que le regarder et lui parler, comme a un frere.
- Kafele. Ces mots que tu prononces, ce ne sont pas les tiens. insista-t-il doucement et calmement d’un ton qui se voulait même rassurant. Dans sa voix s’insinuait une autre idée qui effleura le reste de la fratrie sans vraiment trouver de sens tout de suite mais Uga lui ne le manqua pas.
- Non Thi, ce n’est pas… tenta-t-il d’intervenir pour mettre fin au quiproquo mais Thi l’incita au silence d’un geste sec, sans quitter Kafele du regard.
- Nous allons rentrer. Tu va aller voir Letti. Et tout ce passera bien. insista-t-il calmement de ce même ton docile.
- Je ne pense pas que ce soit forcement la solu- tenta Kames afin d’épauler Uga mais lui aussi se fit arrêter par leur leader qui reprit la parole plus fortement pour inciter ses frères a l’écouter et le comprendre.
- Je t’ai écouté Kafele, et je comprends. Tu as l’impression… que ce qu’on fait… est un cycle sans fin. “...demain, on tuera encore, et on recommencera…”. Tu ne sais pas “qui sont nos véritables ennemis”. Tu dis que “notre histoire, se répète…”. répéta-t-il lentement et sombrement car c’était la ce qu’il ressortait du discours de son frère. Et lui n’avait aucun mal a identifier ses ennemis. Mais ce que tu veux réellement dire Kafele… C’est… Ce qui était, est, et ser-
Mais la phrase fut coupée par un violent coup de poing de Tumaini qui se jeta sur Thi si brusquement qu’ils tombèrent tous deux a la renverse sur le sol parmi les cadavres.
-TA GUEULE ! TA GUEULE ! rugit le soldat enflammé d’une rage folle en venant enserrer la gorge du leader de ses mains.
- Tumaini ! s’affola Uga mais ce fut Kames qui vint saisir leur frère enragé par derrière en enserrant son cou de son avant bras puissant.
Nail se sentit complément affolé et par réflexe il dégaina son épée mais sans savoir vers qui la pointé. Seth ne manqua pourtant pas de simplifier les choses pour lui en pointant Kafele d’un doigt tremblant.
- I-Il est contrôlé, c’est ça ?! s’affola-t-il en comprenant les mots du leader mais sans parvenir a lire le danger sur le visage de son frère. Ce n’était pourtant pas lui qui s’était jeté sur Thi et se débattait furieusement dans les bras de Kames. Mais c’était bien lui qui avait instigué la situation. Nail suivit sa pensée.
- Kaf’, parlons-en d’accord ? appela-t-il en tentant de contrôler la panique dans sa voix alors qu’il hésitait a lever sa lame vers lui. Il faut réfléchir. On ne peut pas juste… Ce n’est pas… Ils… S’il-te-plait. S’il-te-plait Kaf, ne fait rien de stupide. finit-il par céder en abandonnant les beaux discours pour un regard et une posture pleine de dissuasion et de menace. Il fut rejoint par Seth qui n’était pas visiblement armé mais dont on pouvait deviner les fils se tirant doucement dans l’espace.
Tumain s’enragea de plus belle et cette fois il dégaina ses haches pour trancher les avant-bras de Kames et l’obliger a le lâcher. Il se jeta immédiatement sur Nail et Seth, une lueur meurtrière dans le regard mais fut immédiatement stoppé par le fouet doré de Thi qui s’enroula autour de sa gorge et le tira en arrière, le souffle coupé. Ce fut au tour d’Uga de dégainer son arc et une flèche et il recula d’un pas, pour voir tout ses frères mais son réflexe s'arrêta la et il ne su vers qui pointer son arme et son regard.
- Arretez… Arretez ! supplia-t-il en sentant les larmes échapper de ses yeux.
- NPC Amy
- Gallions : 1038
Mer 15 Juin - 14:34 (Δ)
Le doute s’insinuait en lui, lentement, Thi avait peut-être raison mais n’avait-il pas déjà tout fait pour éviter que cela se produise à nouveau ? Ou était-il simplement trop faible pour ça ? Lui-même ignorait ce qu’il devait dire ou faire et à chaque fois qu’il prononçait un mot de plus c’était comme s’il enfonçait une épine de plus dans son cœur et celui de ses frères. Il aurait préféré avoir le courage de se taire, la force d’éteindre ça en lui, mais il n’avait pas pu et ne se pardonnerait jamais d’avoir ouvert la bouche, parce qu’il était probablement plus simple de ne pas se poser de questions mais il n’était pas comme ça…Ou du moins, ne l’était plus.
Mais à la seconde où il vit Tumaini privé d’air à cause du fouet de Thi, il cessa d’être immobile, fendant l’air, ses képesh à la main, il abattit l’arme sur la lanière de cuir tendue, la coupant net…Un geste qui effraya les esprits tendus et la flèche partie….Il la senti, s’enfoncer dans son épaule, et la douleur qu’il ressentait frappa son corps d’une poussée d’adrénaline.
Frappe
Il se sentit partir, doucement, laissant simplement ses mouvements prouver qu’il était encore bien vivant. Il sentait la douleur mais elle semblait diffuse, presque impalpable alors qu’il esquivait des coups qui était porter contre lui, il évita, frappa à nouveau et continua, animer par ce sentiment de danger et cette sensation grisante qui lui donnait envie de vomir.
Non
Survit
Un premier corps se retrouva à terre, la violence entraînant plus de violence encore, la rage entrainant la rage et pourtant il restait aussi froid que lorsqu’il était sur le terrain, éteint de toute émotion.
Au fond de lui quelque chose souriait, profitait du spectacle, de voir du sang couler et de sentir la souffrance que cela engendrerait. Il avait tant attendu, des années de patience, il les avait tant regardé, observé, il avait appris à les connaître, même à les aimer, mais il n’avait jamais oublié.
Tue
Et il souriait de plus belle en regardant cette scène, en voyant un autre corps succomber alors qu’il s’insinuait plus profondément, il n’était rien de plus que l’instinct, que la peur, exacerber au possible, à un tel point qu’il en oublie contre qui il se battait, contre quoi, à quel point qu’il ne ressente que la douleur, que le désir profond et animal de vouloir survivre à n’importe quel prix.
Maintenant
Un nouveau coup, une nouvelle vague de sang, d’autres douleurs, et la satisfaction n’en fut que plus belle. Il avait cru une seconde qu’il pourrait peut-être échouer mais il avait été aidé par ce désir profond qui animait ce cœur, il avait été aidé par ce doute qu’avait laissé un visage au fond de ces souvenirs, qu’avait laissé une mélodie bien particulière dans son esprit.
L’ombre s’abattait sur lui, l’enserrant doucement dans ses bras sans qu’il ne se rende compte de rien, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul visage devant ses yeux…
Tu n’as plus le choix
Il esquiva…
Frappe…
Maintenant…
Non !
Encore !
NON !
TUE LE !
NON !
Mais le sang coulait déjà, beaucoup trop, et le corps était au sol, avec les autres, et il l’observa avec cette impression étrange d’être mort à son tour.
Mort…
Tous mort…
Les yeux éteints, Kafele se retourna et se mit lentement en marche.
Les genoux sur le sable brulant, il ignorait depuis combien de temps il marchait déjà mais assez de temps pour ne plus avoir la force d’avancer. Ni la force, ni l’envie, il se laissa échouer sur le sable, fermant doucement les yeux, il ne pouvait pas continuer. N’en avait pas le droit. Il ignorait même comment il en avait été capable. Les larmes lui montaient aux yeux alors que les images des dernières heures lui revenait en mémoire. L’avait-il rêvé ? Ca devait être un rêve, il n’aurait pas pu, n’aurait jamais du, mon dieu qu’avait-il fait ? Que c’était-il passé ?
« Relève-toi… »
Cette voix…Il leva les yeux, à l’horizon se trouvait le soleil couchant mais il y avait cette silhouette, ce visage et plus encore cette voix qu’il ne pouvait oublier.
« Je t’ai tué… »
« Peut-être bien. Relève-toi. »
Et il était facile pour un esprit aussi affaiblit que celui de l’assassin d’obéir. Le jeune homme regardait, un sourire étrange ses lèvres.
« Tu dois rentrez chez toi, tes frères t’attendent… »
« Mes…Frères… »
Il se retourna instinctivement vers la route qu’il avait déjà parcouru
« Ils ne sont pas tes frères…Et ils sont mort…Avance… »
« Mes frères… »
« Avance… »
Et le corps obéis…Il avança vers la silhouette alors qu’il aurait voulu se retourner, aller les chercher.
« Ils sont tous mort… »
« Uga »
« Mort »
« Kames »
« Mort »
« Thi »
« Mort »
« Nail »
« Mort »
« Seth »
« Mort »
« Tumaini »
« Mort »
Il les appelait, il les tuait, un à un, il supprimait ce qui avait compter dans cette vie. Insinuant la souffrance absolue, la culpabilité. La courbe d’un Képesh se retrouva pourtant sous la gorge de Kafele dont la douleur était telle qu’elle lui était insupportable mais avant même qu’il ne puisse enfoncer la lame dans la chair, son bras se stoppa. Les yeux de l’assassin se posèrent sur la silhouette blanche.
« Laisse-moi…Je dois mourir… »
« Non, la vie est précieuse et tu as ôter assez de vie pour aujourd’hui et les autres jours »
« JE PEUX PAS ! »
Hurla-t-il de rage alors que son corps refusait de lui obéir.
« Si tu peux et tu le feras, tu vas rentrez chez toi Kafele, retrouver les tiens »
Cette voix monocorde attisait son envie d’y mettre un terme. Les larmes s’écoulaient à nouveau sur ses joues.
« Tumaini » Appela-t-il
« Mort » Répondit-il
« TUMAINI ! »
« Mort…Avance… »
Et il avança.
« Je n’en peux plus… »
« Alors repose toi »
Une lumière aveuglante…Et il vit le sable, sentit la chaleur du soleil couchant. Un sourire étrange traversa les lèvres de l’assassin. Et il le fit avancer, des heures durant. Il survivrait, parce qu’il avait décidé que cela serait ainsi, il survivrait et devrait supporter le poids de sa culpabilité d’avoir tuer un à un ses frères. Il devrait souffrir à jamais, être triste, ne jamais être heureux, ne jamais aimer et être aimer, plus jamais.
Les années l’avait rendu plus discret, il avait appris à écouter la mélodie sans se faire remarquer, à en changer les notes sans que cela ne soit remarquer et il avait passé tant de temps à regarder celui qui l’avait condamné vivre dans une prison de chair et d’os qu’il avait été facile de lui montrer, de faire naître le doute, de fouiller son être pour lui faire comprendre la vérité et de profiter de cette vérité pour le détruire…Et le repos qu’il lui offrait aujourd’hui serait le seul…Il savourerait cette souffrance intense qu’il pouvait déjà gouter et entendre.
Il le ramena chez lui…