Même sang [PV Fenrir]
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okMJ

Lise Parker
Lise Parker
Gallions : 283
Age : 34

Les messes basses entre les deux garçons ne passent pas inaperçu par l'esprit vigilent de la jeune louve. Tentée de laisser traîner ses oreilles à l'ouïe développée, elle se ravise néanmoins par respect et pour leur laisser leur intimité. Lise a toujours été une jeune femme qui se met volontairement à distance et malgré l'alchimie présente entre Remus et elle, la brune n'a jamais été proche des maraudeurs. Le récent rapprochement avec James Potter est né d'abord par intérêt, stimulée par sa fâcheuse curiosité. Par la suite, la renfermée détective sans aucune émotion apparente a fait preuve d'empathie. Ce n'est plus dans le cadre d'une enquête qu'elle aide les deux autres. La raison lui est encore inconnue et elle ne cherche pas à la comprendre. Malgré son entêtement à tout gérer et tout savoir, il lui arrive d'agir uniquement par instinct. Elle veut le faire. C'est tout. Indépendante, la brunette fait ce qui lui plaît.

Parker laisse les deux garçons discuter entre eux. Partis en trombe, ils ont besoin de se retrouver et de mettre au point certaines choses. Durant ce temps, elle prend les devant pour leur trouver un logement. Pré-au-Lard n'est pas sûr, surtout s'ils ne veulent pas être vu par le personnel de Poudlard. Ils vont devoir agir avec discrétion et surtout discernement. Oublions Pré-au-Lard ainsi que le chemin de traverse. Finalement, c'est à Londres que la jeune fille transplane. Fort heureusement, leur majorité leur permet de s'éclipser à volonté, ce qui là est un plus, pouvant disparaître en cas de besoin. Quelques heures après errance, une odeur familière attire son attention. Ce n'est que pendant une fraction de seconde que Lise se stoppe avant de reprendre sa marche, d'un pas calme et posé, comme à son habitude. Aucune émotion ne passe sur son visage. Et pourtant. Lise n'est pas inquiète par l'identité de cette personne mais est tout de même frustrée d'être ainsi épiée. Lors du bal d'hiver, il c'est déjà montré, ne la laissant pas approcher le danger. La brune déteste ne pas être libre de ses mouvements et surtout, elle n'a pas besoin d'un chaperon. Plus jeune, à l'époque où elle était encore une fille innocente et extravertie, elle était proche de son oncle, réclamant sa présence et son attention. Tout avait changé cette nuit dramatique où son côté lycan est sorti pour la première fois, la tragique mort de sa mère qu'elle a été obligée d'abattre pour protéger son père. Ce nuit où Fenrir était absent. Cette nuit qui a radicalement changé le comportement de cette fille brisée, n'accordant plus la confiance, vivant dans la paranoïa, loin de sa famille, loin des siens … Mais sous l'oeil constant de son oncle.

Et pourtant, son odeur s'éloigne, toujours visible, comme s'il l'invitait à prendre un chemin totalement indiqué. Lise est tentée de l'ignorer, faisant quelques pas dans la direction opposée puis se stoppe. Fenrir a gagné, il sait que la curiosité de sa nièce est presque maladive. Alors Lise rebrousse chemin, suivant celui qui lui est désigné. Ses pas la guide au seuil d'une vieille auberge à l'aspect douteux. Lise saute par dessus la rambarde pour atteindre l'allée extérieur où quelques portes de chambres sont alignées. S'arrêtant là où le parfum ne lui ai pas inconnu, elle remarque que ce n'est plus celui de Fenrir. Pourquoi son oncle l'a mené ici ? La détective baisse son capuchon rouge et d'un coup de baguette magique, déverrouille la porte pour pouvoir entrer. La chambre est totalement impersonnelle, un coup d'oeil rapide lui suffit pour saisir l'identité de la personne qui y loge. Ce qui la conforte dans l'idée qu'ils peuvent rester ici.

***

Quelques jours plus tard, Lise est forcée de reconnaître qu'elle ne trouve aucun indice. Où commencer leur recherche ? Pourquoi son homologue ne vient pas les aider ? Stagner ainsi ne lui ressemble pas et l'irritation ne fait que grimper. Le jour de la peine lune. D'avantage sur les nefs que d'habitude, elle essaye de garder le contrôle de ses émotions mais ne peut s'empêcher de se montrer un peu irritante. Et susceptible.

James ne remarque pas vraiment ce changement de comportement, trop inquiet en ce qui concerne Remus. Dans tout ça, ils ont oubliés que la pleine lune approchait et le jour fatidique, ils furent bien obligés de prendre une décision. Retourner à Poudlard, sans se faire prendre, pour récupérer des potions Tue-Loup. Mais comment annoncer leur retour au château sans s'attirer les soupçons de Lise. Sans dire qu'elle ne pourra pas rester avec eux ce soir … Et que si sa curiosité prend le dessus, elle peut se mettre elle-même en danger, si par malheur, elle se retrouve nez à nez avec le loup. James laisse donc Remus choisir, ce dernier optant pour la vérité.

Lise est bien stupéfaite par cette information et surtout, elle se sent particulièrement idiote. Comment avait-elle pu ne pas le remarquer ? Déni ? Peut-être. Remus Lupin est un lycan. Ca explique l'alchimie fusionnelle présente entre eux deux. C'est tellement logique qu'elle manque d'éclater de rire. Mais la brune reste fidèle à elle même, sans émotion, disant simplement qu'elle comprend et qu'elle ne porte pas de jugement. On ne choisit pas toujours son avenir. Ainsi donc, les maraudeurs sont des animagus. Au final, elle était à mille lieux de leurs secrets. Un peu atteint dans sa fierté pour ne pas avoir compris et trouver le secret d'elle même, ce qui la rend plus perplexe sont que les trois garçons aient pu acceptés si facilement Remus et son petit problème de fourrure. Elle ne pense pas qu'ils soient faux mais ne comprend pas non plus. Le fait que Remus ait des similitudes avec elle, la conforte dans ses étranges sentiments. Cependant, elle refuse toujours de mettre un nom dessus.

Sur le chemin de Poudlard, la brune reste songeuse. Contrairement à son … camarade … Elle refuse de prendre la potion. Sa souffrance n'a pas le droit d'être allégée. Elle doit subir la douleur de son esprit qui sombre dans la démence, de son corps qui ne lui répond plus. Si elle a mal, c'est tant mieux. La douleur, elle ne doit jamais l'oublier. C'est sa punition pour avoir tué sa mère.

James lui demande de récupérer la potion pour eux. S'ils entrent à Poudlard, Sirius verrait rapidement leur nom sur la carte des Maraudeurs. Une carte ? Intéressant. Discrète et se sachant capable d'accomplir cette tâche, Lise accepte. Et c'est sans surprise qu'elle réussit à récupérer leur du.

***

Le 05 janvier – 19h30 – Coin reculé de Pré-au-Lard.

Lise a du mal à rester concentrée. James et Remus sont dans la cabane hurlante, pour y passer la nuit pendant la transformation du lycan. Elle doit rester loin d'eux et les rejoindre le lendemain matin. Elle est censée rester dans la chambre d'hôtel mais Parker préfère rester dans le coin en cas de besoin. Cette nuit intense pour elle également, elle n'a également pas envie de détruire la chambre. Sans un environnement extérieur, elle peut laisser sa colère s'exprimer.

Son front la brûle, ses yeux ont déjà jaunis. Sa respiration est saccadée et son corps tremble. L'énervement grimpe toujours et encore. Ce n'est pas encore le moment, il lui reste plusieurs heures avant que son esprit s'échappe pour faire place à la violence et la sauvagerie naturelle, libérée de toute morale … Pourtant, elle sent déjà défaillir. Se cramponnant au mur pour ne pas tomber, dans un état second, elle ne remarque pas de suite l'odeur qui se rapproche. Son premier gémissement de douleur fend l'air, ses os et ses muscles la tire. Lise tombe à genoux sur le sol, poussant un second crie. Sa respiration est saccadée, ses mains se serrent puis finalement, elle prend note de l'odeur familière trop proche d'elle.

Lise ne laisse pas le temps à Fenrir de dire quoi que ce soit. (Allait-il seulement le faire ?) Se relevant vivement, elle bondit sur lui. Sans doute l'avait-il vu venir. La force physique de la jeune femme ne rivalise pas du tout avec celle du mâle alpha de la meute. Elle ne réussit donc pas à le faire tomber sur le sol, mais reste contre lui. Ses ongles s'enfoncent dans le dos de Fenrir Greyback et ses dents, légèrement aiguisées se plantent dans l'épaule du loup. Grognement de colère et de frustration, elle libère une de ses mains pour fermer son poing et l'abattre sur le visage de son oncle. Elle ne sait même pas pourquoi elle le frappe. Elle ne sait plus.



okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996

- La sens-tu ? Cette présence dans l’air que tu respire. Puissante, irrésistible, excitante, frémissante. Elle brille, appelle aux siens dans cette nuit noire qu’est la sienne et qui croît. Vois-tu la lumière qui nous guidera cette nuit, loupiot ?

- Je la vois, je la sens… Je la hais.

Fenrir se retourna vers Griffin en quittant du regard l’horizon assombrit. Griffin, lui, ne regardait pas vraiment et lorsque l’alpha se tourna vers lui il détourna le regard en serrant la mâchoire un peu plus. Il s’était peut-être un peu trop habitué à la présence de l’autre lycan, à ses discours étranges et à son honnêteté déstabilisante. Il avait espéré un moyen d’ôter les visions de Fenrir en venant le trouver en chair et en os mais chaque jour qui passait ne semblait que les rapprocher un peu plus. Il se surprenait de plus en plus a partager ses propres pensées avec l’homme qui l’avait transformé. Et pourquoi pas après tout ? Fenrir lui ne s’en gardait pas.
C’est le sourire amusé que ce dernier arbora qui agaça l’auror. Il aurait préféré offusquer l’amoureux de la Lune mais tout ce qu’il faisait ne déclenchait chez l’autre que de l’amusement, de la déception ou pire encore, de la tendresse. Même lorsqu’il s’agissait de lui sauter à la gorge sans prévenir.
Mais pas ce soir. Bien que c’était peut-être la nuit où Griffin aurait le plus de puissance pour affronter un ennemi, il savait aussi que c’était la pire nuit pour s’en prendre à Greyback. Cette nuit il accepterait de simplement rester sous le couvert de son créateur en espérant y trouver un peu plus de contrôle et serrer les dents jusqu’au matin.

Fenrir lui semblait avoir plus de plans que cela. Aimant rôder de lieu en lieu pour “garder un oeil sur les siens”, il avait clairement décidé de passer cette nuit fatidique proche d’un lieu particulier. La Cabane Hurlante de Pré-Au-Lard. Dissimulé dans les bois épais autour de la vieille bâtisse de bois grinçant, le lycan ne la quittait des yeux que pour vérifier la couleur du ciel. Griffin pouvait percevoir des odeurs, il cru même reconnaître celle d’un homme qu’il avait rencontré il y a peu : Remus Lupin. Mais tout était mélangé avec beaucoup d’odeurs, beaucoup de sons, beaucoup d’idées trop bruyantes et envahissante pour que le sorcier ne parvienne a vraiment y voir clair. Chaque minute qui passait rendait le brouhaha et le mélange nauséabond de stimuli plus puissant et seule la voix de Fenrir restait encore distincte dans tout cela. Était-ce parce qu’il était dans sa tête ? Griffin ne savait plus et n'eut rapidement plus la force de se poser de question. Un réflexe demeurait cependant et l’auror sortit sa baguette. D’un sort il fit jaillir une longue chaîne de métal argenté. Il commença à l’enrouler autour de sa taille.

Cette fois-ci un éclair de colère passa derrière les pupilles bleues de Fenrir Greyback. Faisant face à Griffin d’un seul pas, il le saisit par la gorge et le plaqua contre un tronc en l’éloignant de sa chaîne qui tomba lourdement au sol.
- Il le faut ! cri Griffin d’un ton paniqué et désespéré. La sueur commençait déjà à perler sur son front et son corps tremblait sous la poigne de fer de l’alpha. Celui-ci montrait les dents et grognait, prêt à s’énerver, prêt à se justifier une nouvelle fois, mais soudain se ravisa.
- Non. répondit-il simplement en laissant Griffin retomber sur le sol. Il ne le laissa néanmoins pas ressaisir sa chaîne et prit sa tête dans ses mains pour l’obliger à plonger son regard dans le sien.

- Ecoute-moi, loupiot. Laisse ma voix remplacer le vacarme dans ta tête et écoute. Tu es venu me voir pour une raison : retrouver le contrôle de toi même. Tu sais bien qu’une chaîne ne t’aidera pas à te contrôler. Ce n’est qu’une excuse pour ne pas le faire. La seule solution que tu as trouvé pour contrôler cette bête en toi était de l’enchaîner à un arbre, mais lorsqu’on met une bête en cage, Griffin. Elle s’énerve.

Mais cela ne semblait pas aider Griffin à se calmer. La voix de Fenrir était bien plus présente et forte que les autres sons qui les entouraient mais ce n’était que plus accablant. Bien que Fenrir tenait sa tête fermement pour l’empêcher de bouger, Griffin s’était mit à griffer le tronc contre lequel il était retenu, incapable de contrôler la crispation de ses muscles tendus.

- Lâche prise. Libère la bête. Accepte la et accepte toi ! Débarrasse toi de la peur et laisse place à la confiance. Tu peux te contrôler. C’est bien pour cela que tu es venu me trouver non ? Alors contrôle toi ou sache que je le ferais pour toi. Je ne te laisserais pas blesser qui que ce soit cette nuit, alors lâche prise.

- Je ne peux pas ! râle Griffin à bout de souffle à la fois à bout de force et complètement crispé d’adrénaline.

- Courage, force et foi doivent te guider dans la nuit plutôt que colère, peur et amertume. Songe à ceux pour qui tu fais tout cela. Veux-tu demeurer à jamais celui enragé de n’avoir la vie qu’il veut et terrorisé de s’approcher de ce dont il désire ? Ou veux-tu être celui qui veillera sur eux même les nuits les plus noires, qui le protégera et qui jamais ne faillira ? Regarde-moi, loupiot. Je sais bien plus sur les loup-garous que tu n’as jamais voulu savoir et ta haine envers moi ne me donne pas pour autant tord. Ai confiance. Accepte cette nuit comme la tienne. Lâche prise. Retrouve le contrôle. Transforme-toi.

Le corps de Griffin se détendit soudain. Ses pupilles se dilatèrent et ses os s’allongèrent et disloquèrent les uns après les autres pour reformer son nouveau corps de lycan. Mais il n’y avait pas de hurlement de douleur, pas d’explosion de haine, de peur et de désespoir. Seulement le silence, le vide, la clarté. La douleur avait été si faible comparée à d’habitude que Griffin eu l’impression que rien ne s’était passé. La Lune n’était pas encore complètement levée et les mains de Fenrir encadraient encore sa tête. Mais le plus impressionnant dans tout cela était que quelque part, très loin derrière ces pupilles jaunes, un écho de Griffin demeurait assez pour s’en rendre compte et s’en étonner.
L’alpha relâcha enfin le loup-garou qui se tint debout docilement, calmement et silencieusement, comme s’il attendait la suite du programme.

- Tu m’as entendu. Cette nuit est la tienne. Tu sais pourquoi tu fais tout cela.


Le loup grogna doucement, comme déstabilisé par cette bénédiction et cette soudaine liberté. S’éloignant doucement de l’alpha, il lança un dernier regard vers la Cabane, Fenrir, puis s’en alla en galopant à travers les bois. Le vacarme s’était évanoui, tout comme le nuage toxique de sensations. Il ne restait plus que lui, la terre sous ses pieds, la Lune dans le ciel et l’écho d’un murmure lointain.

Ada.


***

Fenrir observa le loupiot s’éloigner avec un mélange de doute et de légèreté. Il savait que grâce à leur lien, il pouvait toujours garder un oeil sur lui et ses agissements mais cela ne l’empêcha pas de se crisper légèrement. Il aurait préféré le garder avec lui pour cette nuit cruciale. Mais il y avait d’autres personnes qui avait besoin de son attention et qui profiterait de sa curiosité ce soir.
Remus Lupin, l’éternel Remus Lupin. Et cette fois, deux pour le prix d’un. Cette rencontre n’était pas négligeable et encore moins en ce jour symbolique. Il fallait croire que sa nature de lycan et les soirs de Pleine Lune n’étaient pas complètement barbouillés de noir lorsqu’il s’agissait de se retrouver entre amis. Fenrir ne savait pas ce qui allait se passer. Il ne savait même pas ce que lui-même attendait d’une telle situation. Une chose était sûre cependant, il ne voulait rater cela pour rien au monde.

Mais au fur et à mesure que la Lune se faisait plus présente dans le ciel, plus ses sens déjà naturellement surdéveloppés s’aiguisèrent. S’étant mis en aval par rapport au sens du vent, Fenrir s’assura que sa propre présence n’allait pas agir comme distraction. Mais les odeurs qu’il sentait et les battements de coeurs qu’il percevait lui annonçait que cette rencontre s’agrandissait de minute en minute. Son périmètre d’analyse ne s’étendait plus seulement à la petite cabane qui se remplissait au fur et à mesure mais aussi au village voisin. Il ne pu manquer l’odeur de sa propre nièce ayant choisi de rester à l’écart pour gérer elle même les effets que la pleine Lune aurait sur elle. Maligne celle là, Fenrir ne s’inquiétait pas pour elle.
Mais alors que des voix se firent entendre dans la Cabane et que les conversations commencèrent Fenrir fit soudainement volte face. Ce n’était pas le parfum d’un homme ou d’un lycan qui le fit décoller et courir à l’opposé de la Cabane Hurlante, mais celle de l’argent. Des balles en argents.

Parvenant rapidement à retrouver sa nièce il fut rassuré de ne pas la trouver en compagnie de chasseurs, même si elle mit moins d’une seconde à lui sauter à la gorge violemment. Ce n’était pas une surprise, même si la demoiselle n’était que semi-lycan la pleine Lune avait pour effet de déchaîner la même puissance et la même rage. Elle n’était pas non plus très fan de son oncle et le voir débarquer à l’improviste ne pouvait pas avoir de bon résultats. Pourtant Fenrir reste de marbre et immobile comme une montagne face à une marée houleuse, il la laisse le mordre et le griffer avec hargne. Par réflexe, sa main vient doucement se poser sur sa tête et caresser ses longs cheveux bruns. Un instinct dont il n’avait pas souvent pu faire preuve mais qui avait été présent dès la première fois qu’il avait posé les yeux sur la précieuse fille de sa précieuse soeur. Il savait que cela ne servait à rien pour calmer la petite Lise mais il s’en fichait. Cela le calmait lui en dépit des petites blessures qu’elle lui infligeait.
Sa pensée revint un instant vers le garçon et l’homme qu’il avait voulu observer en cette nuit particulière mais il se résigna à n’en percevoir que le minimum puis laissa complètement tomber. Bien qu’il pouvait enfermer Lise quelque part à l’abri des chasseurs là où elle ne se ferait pas remarquée, il n’avait pas envie de la laisser seule. La sentir s’énerver contre lui ne lui donnait que plus envie de la serrer dans ses bras et de l’apaiser. C’était étrange, comme si la distance avait fini par réussir à lui faire oublier que cette jeune femme hargneuse était de sa famille. Non pas celle de la Lune, mais celle du Sang. A la mort de sa soeur Fenrir eu l’impression que ses frères de la nuit étaient la seule famille qui lui restait. Lise était si jeune et si traumatisée, peut-être avait-il aussi songé que c’était mieux pour elle de l’oublier ? Et puis elle était réapparue, mais ils n’y avaient jamais eu vraiment de lien entre eux, mais beaucoup de distance, toujours cette distance.


Prenant la jeune femme par la taille il la força à s’éloigner un peu de lui. Il la tint par les épaules en la posant contre un mur, la forçant doucement à arrêter de gigoter et de griffer tout ce qu’elle pouvait atteindre. En la voyant en face de lui et de si proche, Fenrir ne put s’empêcher de retrouver dans les traits de l’adolescente les échos de ceux de sa propre soeur. Son parfum aussi bien que différent réussissait à raviver des souvenirs lointains. Le lycan eu un petit rictus, confus par la nostalgie sans savoir s’il devait être heureux ou triste. La lumière de la Lune vint les éclairer comme une caresse rassurante qui le fit revenir sur Terre et dans le présent. Il ferma les yeux et laissa échapper un long soupir. Son corps se transforme doucement mais rien ne craque ou se brise, la transition semble complètement naturelle. Ses pupilles jaunies brillent avec plus d’éclat dans la nuit, son visage s’étire lentement et ses dents et ses griffes s’allongent doucement. Il gagne en hauteur et en carrure mais la poigne avec laquelle il maintient Lise contre le mur reste la même, ferme et douce. Fenrir semble plus calme que jamais, le rictus moqueur qui anime souvent son visage humain laisse place à une espèce de sérénité. Les grognements railleurs laissent place au silence. Son regard, bien que d’une couleur différente n’a pas changé ou quitté le visage de Lise. Fenrir reste Fenrir et même plus encore que d’habitude.

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Lise Parker
Lise Parker
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Age : 34

Dès que la main rassurante passe dans sa chevelure, la semi lycan se fige, sa colère se stoppant momentanément. Absolument pas friand du contact physique, qu'elle rebute par dessus tout, pourtant, étrangement, elle ne recule pas. Ce geste la transporte dans un lointain souvenir qui forme un goût amer dans sa gorge. Comment peut-il continuer de se montrer tendre après ce qu'elle a fait, deux ans plus tôt ?

Depuis la mort de sa mère, Fenrir et Lise ne se sont jamais revus. La petite brune n'a jamais osé l'affronter et c'est avec un mélange de soulagement et d'amertume qu'elle a constaté que c'était réciproque. Le lycan n'est jamais réapparu dans sa vie. Pourtant, il était la personne la plus à même à l'aider à gérer sa transformation mentale les nuits de pleine nuit. Sachant que sa première transformation a été le soir de la mort de sa mère. Un nuit tragique, une nuit de fête qui c'est transformé en cauchemar. Lise en est ressortie changée à jamais, traumatisée par le meurtre qu'elle a commit, par la perte de ses amis, de sa mère. Effrayée par ce qu'elle est elle même devenue. Ayant vu sa mère dans ses derniers sombres moments, elle a aussi peur de reproduire le même schéma et blesser quelqu'un.

Lise n'en a jamais voulu à sa mère, et à vrai dire, elle lui manque encore terriblement. La solitude, la souffrance et la peur habitent son cœur depuis ce moment. Les seuls qui ont réussit à briser légèrement cette carapace sont Amy et Remus, et encore, elle ne les laisse pas faire. Dès qu'elle peut mettre de la distance, elle le fait. Maintenant, elle sait que Remus est lui aussi un lycan. Elle comprend que le lien qui les unit depuis le début, c'est l'instinct, pas l'affection. Ce qui attire Remus, c'est ce qu'il ignore d'elle. La bête. Malgré son côté lycan, Remus représente la sagesse et la pureté. C'est ainsi qu'elle le voit. Tout le contraire d'elle qui n'est que danger et assassin.

Finalement, peut-être qu'elle aurait aimé du soutien. Mais elle est incapable d'aller le chercher, demander de l'aide et se livrer sur ce qu'elle est. Cette peur la broie toujours et le seul qui aurait pu comprendre sans qu'elle ait besoin de parler, se trouve devant elle. Mais durant ces dernières années, il n'a pas été présent.

La colère la fait trembler, mais elle se laisse plaquer contre le mur, puisque toutes ses petites attaques n'ont pas été fructueuses. La semi-lycan se sent démunie, inutile et frustrée sans pouvoir combler ce vide et faire disparaître cette colère. Impuissante, elle ne peut que soutenir le regard qui ne la quitte pas, sans bouger de son mur, observant la transformation du lycan. Lise se crispe, cette scène la ramène loin dans le passé, lorsqu'elle a vu sa mère se transformer. Ces sombres souvenirs envahissent sa mémoire et un gémissement de douleur s'échappe de sa gorge. La pleine lune libère sa colère, ses instincts et sa force animale. Mais n'étant qu'à moitié lycan, elle garde une partie de sa lucidité, ne pouvant néanmoins repousser son instinct bestial.

Contrairement à sa mère, Fenrir a l'air calme, posé, prêt à protéger sa famille. C'est sans doute ce qui l'énerve le plus. Pourquoi reste-t-il là ? Pourquoi est-il si calme ? Si doux ? Il devrait la detester. N'est-ce pas le cas ? Les mains qui l'empoignent toujours la force à se calmer et ne pas laisser bouillir sa rage. Partagée entre obéissance et rebellion, Lise prend conscience qu'elle n'est pas de sa meute. Elle est plus que ça. La jeune fille commence à se débattre, claquant des dents, prêt à l'attaquer. C'est ce qu'elle s'apprête à faire, poing levé … Avant de se stopper brusquement dans son geste.

A son tour, elle a capté cette odeur particulière. Etranger. Danger. Elle tourne la tête dans leur direction.

Remus.

La douleur et la peur broient l'intérieur de son corps. Non. Elle ne laissera personne le toucher, personne lui faire du mal. Elle les tuera tous avant. Son esprit délirant ne rationalise plus. Tuer pour sauver, tuer pour protéger. Elle est persuadée que c'est ce qu'il faut faire. A cet instant, se montrer devant Remus, dévoiler ainsi son secret … Cela n'a plus d'importance. Elle ne réfléchit pas et répond à ses instincts. Repoussant la poigne de Fenrir, elle oublie sa présence. La lueur jaune de ses yeux s’intensifie.

« Remus. »

La voilà déjà entrain de courir vers l'odeur des chasseurs. Elle va les tuer. Tous. Un par un !

okMJ

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