En apprendre un peu plus [RP cours]

C'est la première fois depuis exactement 10 jours que James, Remus et elle remettent les pieds à Poudlard, après être partis comme des voleurs vers la fin du mois précédent. Malgré que la nuit fut longue et atroce, si on oubliait cette dernière, jamais Lise n'aurait cru prendre autant de plaisir durant ce séjour impromptu. La détective connaît le sérieux de la situation, à ce moment, ils avaient eu comme objectif de retrouver Sirius Black. Détails, informations, manipulations, dissimulations, de quoi fasciner la curiosité maladive de la louve. Mais surtout, à sa plus grande surprise, ce qui l'a plus, c'est d'être auprès de Remus et James. De ne pas être seule, et de pouvoir vivre normalement, dans une chambre de motel, humeur légère, avec toute l'innocence du monde. Un monde où la confiance n'avait pas de prix. Là où elle a pu apaiser sa méfiance. Pourtant, la jeune fille voit encore cela comme une illusion. Un monde qui lui tend les bras mais qui se refermera, ne la laissant que l'effleurer. La peur prend le dessus sur la tentative de sociabilité, et qui sait même, d'amitié. Cette nuit, elle a tout tenté pour les protéger. Et ce matin, dans l'infirmerie de Poudlard, elle veut disparaître, avant qu'un deux se réveille.

Son habituelle cape rouge sur les épaules, elle s'apprête à raser les murs pour quitter l'infirmerie, lorsqu'un léger soupire attire son attention. Doucement, elle tire le rideau qui entoure un lit, où repose un jeune homme au visage fatigué. La poufsouffle sent son cœur battre à toute allure alors qu'elle s'approche à pas de loup. Ses traits figés se détendent doucement en observant les bouclettes blondes, ce visage innocent et fatigué. Sam Wayne. Sam Parker. Faire le lien entre lui et elle est chose faite depuis fin Septembre. Ce n'est pas difficile. Une odeur semblable à la sienne, un petit fouineur, détective en herbes. Et puis ce prénom Sam. Elle a bien comprit à qui elle fait référence. Pour terminer, il suffit de voir la gêne de l'adolescent lorsque leurs regards se croisent, pour chasser le peu de doute qu'il pouvait encore y avoir.

Ce qu'elle apprécie beaucoup, et qui lui réchauffe le cœur, c'est ce sourire qui orne souvent ses lèvres, ou alors, ses yeux rieurs. Jamais elle n'a ressentit une telle tendresse pour quelqu'un. Ce petit bout d'homme, elle ne peut qu'en être fière. Ce qui n'empêche pas Lise d'être complètement terrifié à l'idée que ce garçon aux pommettes adorables ait le même sang qu'elle …. Ses craintes sont fondés en le voyant couché dans ce lit d'infirmerie, un lendemain de pleine lune. Un lycan. Elle l'a contaminé. Lise se mord les lèvres pour faire taire ce sanglot qui menace de s'exprimer.

La respiration de Sam est plus calme et malgré ses yeux clos, attentive au moindre détail, elle sait qu'il est réveillée. Malgré son côté asocial, surprise elle même par son audace, Lise s'approche de quelques pas pour se retrouver sur le côté du lit, sans rompre son observation qui dure encore quelques instants. Alors elle se penche pour poser un baiser sur le front du blondin, avant de cette fois-ci quitter l'infirmerie.

Beaucoup de choses chamboulent encore la jeune femme. Sa rencontre avec son oncle l'a marqué plus qu'elle ne veut l'avouer. N'ayant pas la force de se pencher là dessus, toujours rongée par la culpabilité, Lise préfère pour l'instant ne pas y penser.

Il y a aussi le fait qu'elle souhaite dire la vérité sur elle aux Maraudeurs. Ainsi qu'à Amy. Comment s'y prendre ? Et s'ils ne l'acceptent pas ? Elle est si différente de Remus … Lise laisse la journée passer, afin de réfléchir à une procédure, mais c'est encore plus perdue que le matin qu'elle finie la journée.

Finalement, le 8 au matin, Lise a prit sa décision. Le mieux reste encore de demander conseil à la seule personne qui connaît son secret. Saïd Wilkes. C'est donc, comme chaque élève de sa promotion, au cours de sortilèges qu'elle se rend. Passant devant le jeune Wayne, elle croise brièvement son regard avant de s'asseoir au fond de la classe, comme à son habitude. Ses yeux se posent rapidement sur la personne qu'elle cherche.

« Sam ? » Elle appelle Saïd à voix basse. Mais en fait, il lui suffit de voir l'air de crétin fini de Wilkes pour changer d'avis. Irritée par sa propre stupidité, Lise lève les yeux au ciel. Comme si demander conseil à Saïd était une bonne idée. Ce garçon manque cruellement d'empathie et surtout, il lui manque une case ! Enfin, pas qu'une seule !

« Non rien. Tais toi. » fait-elle avant que son …. ami … Connaissance … Truc. N'ouvre la bouche. Lise sent que si elle entend sa stupide voix, elle risque de lui grogner dessus. Et pourtant, alors qu'elle se détourne, la main qu'elle pose sur sa bouche dissimule son léger sourire. Malgré tout, aussi idiot soit-il, la présence de Saïd lui remonte le moral.

Sourire qui disparaît lorsque Amy Loreens entre dans la salle. La première chose que remarque Lise, ce sont ses yeux. La brune est honteuse de ne pas l'avoir félicité avant, mais depuis leur dispute le soir où Amy a apprit sa mort, une gêne c'est installée entre elles. Renfermée et solitaire, Lise n'a pas franchit le pas de la réconciliation. Mais vu les derniers événement, tout est maintenant différent pour elle. Si Lise commence à voir les choses et les gens différemment, il est encore difficile de prendre les devant. Elle trouvera bien. Avec un pincement au cœur, elle laisse simplement Amy s'installer, sans un mot. Sa tristesse est aussitôt coupée par la voix vibrante de James Potter. Le deuxième crétin phénoménale de sa promotion.

« Hé Lisou ! Fais pas ta timide et viens t'asseoir avec nous ! » Il lui fait un clin d'oeil, et ricanant, il n'attend pas vraiment de réponses pour s'asseoir, au devant de la salle.

Sérieusement ? Comment est-ce qu'il vient de l'appeler ? Devant tout le monde en plus ! La louve lui jette un regard assassin, mais cette attitude confirme qu'elle n'a peut-être pas autant de crainte à avoir qu'elle ne le suppose. Poussant un soupire las, elle reprend son activité favorite, l'observation. Camille rigole avec les jumeaux, Lucy harcèle Lily a propos d'une certaine sortie.

Lise sort enfin son bouquin et sa baguette magique. Et surtout, son livre où elle prend toute ses notes, depuis bien des années. Alors qu'elle le pose sur le bureau, un portrait chute sur la table, glissant des pages.

Son visage se ferme en reconnaissant ce visage juvénile qu'elle a elle-même dessiné en début Septembre. Il lui arrive souvent de penser à Joshua avec nostalgie, remord et tristesse, mais jamais elle n'aurait pensé revoir un jour ce jeune homme qu'elle connaît depuis toujours. Et surtout, jamais elle n'aurait pensé qu'il deviendra un chasseur comme sa famille, bien qu'au fond cela soit compréhensif. Un homme brisé par la fatalité de la vie. Elle a sa part de responsabilité. En le sauvant lui, il y a deux ans, elle n'a pas pour autant su sauver son cœur.

La fatigue le cloua au lit une journée entière avant de retrouver le confort de la salle commune de sa maison ainsi que le coquon que représentait le dortoir. Lorsqu’il croisa pour la première fois Peter après cette nuit, Remus ne sut retenir un geste d’une grande affection. Cela pouvait être surprenant pour James et Sirius de voir ainsi Lupin prendre Queudver dans ses bras mais à vrai dire, il lui a terriblement manqué en réalité. Il n’oublie pas ce que l’homme à fait dans cette vie-là mais tout comme lorsqu’ils apprirent la mort d’Amy, Remus ne peut s’empêcher de croire que cette destinée n’est pas forcément la leur. Et si tel est le cas, il se promettait intérieurement de tout mettre en œuvre pour que jamais Peter ne les trahisse.

«Hey Lunard tu sais bien que…Euh…Je suis pas de ce bord-là »

Plaisantait-il alors que Remus le lachait enfin. Il ne put s’empêcher de sourire, de rire une seconde avant de s’installer. C’est ainsi qu’il apprit ce qui s’était passé au terrain de quidditch. Son regard se posa alors sur Sirius quand l’histoire s’arrêta sur « Et on a plus revu Sirius de la journée après ça ». Un sourire évocateur au coin de ses lèvres, il fixait Patmol d’un regard tendre et amusé devant sa soudaine gêne. Et avant même que Sirius ne tente quoi que ce soit pour effacé le sourire tendre de Remus, celui-ci lui balança son oreiller à la figure.

C’est avec ce souvenir de cette soirée qu’il se dirigeait en cours alors que derrière il pouvait déjà entendre la voix stridente d’Amy qui prenait son élan dans le couloir pour sauter sur le dos de Sirius comme à son habitude. Il retrouva un instant ses marques, ces petites choses qui lui faisait oublié qu’il se trouvait en 1995 et qui lui réchauffait un peu le cœur. Entrant dans la salle de cours du professeur Flitwick, il s’installa à sa place habituelle, devant, en bon élève assidue qu’il était. Son regard croisa celui de Lise lorsqu’il entendit James l’appeler. Depuis leur retour, ils n’avaient pas vraiment eu l’occasion de se parler. Il observa la jeune fille et si le courage était un trait des Gryffondor, lorsqu’il s’agissait d’elle, il avait l’impression de perdre tous ses moyens. C’est un peu déçu qu’il se tourna vers James en voyant que la Poufsouffle ne quitta pas sa place.

Une part de lui était toujours effrayé par le secret qu’il avait dût lui révéler, il était bien trop fatigué pour se souvenir exactement de ce qui s’était passé avec Lise et soupçonner qu’elle n’était pas en reste non plus côté fardeaux. A vrai dire, il ne soupçonnait absolument rien, bien trop focaliser sur sa propre peur qu’elle ne lui parle plus jamais. Elle n’était déjà pas bavarde mais les rares fois où il s’était retrouvé à devoir travailler en binôme avec elle avait toujours été agréable. Elle était intelligente et perspicace, bien plus que lui d’ailleurs.
Finissant par se retourner pour s’installer convenablement sur sa chaise, il sorti à son tour ses affaires, plume, encre, parchemin et baguette.

Sam ouvrit les yeux avec un petit soupir. Aujourd’hui, rien d’anormal, enfin, autant que normal puisse être dans le château de Poudlard. La fatigue de la pleine Lune était déjà un peu passée mais elle demeurait tout de même sur ses épaules et ses muscles courbaturés. L’idée d’une journée comme les autres et sans encombres aurait dû le rassurer mais au lieu de ça il sentit une légère frustration le pousser à se lever et se préparer.
Une journée comme les autres ? Sam n’avait pas oublié la raison qui l’avait poussé à quitter la Jamaïque et sa mère pour venir ici. Ce n’était pas pour venir en cours ou passer ses Aspics mais pour voir son père. C’était chose faite et depuis il n’était pas parvenu à trouver le courage de passer à l’étape suivante : lui parler. Pour lui dire quoi ? Et qu’espérait-il qu’il en résulte ? Avant qu’il ne trouve les réponses à cela, l’année était passée et le Professeur Lupin avait quitté Poudlard.
Et depuis ? Sam ne s’était pas arrêté là. Il était resté à Poudlard histoire d’avoir quelque part où rester et profiter de la bibliothèque et des quelques cours tout de même intéressant mais avait continué ses recherches. Il savait où Remus Lupin habitait, il savait même que celui-ci passait le plus clair de son temps ailleurs, dans une maison étrange de Londres qui n’apparaissait que lorsqu’il se présentait devant. Mais toutes ces recherches et ces nouvelles informations n’étaient qu’un prétexte qui lui donnait l’impression d’avancer alors qu’il était déjà arrivé à destination, et il le savait. Son carnet de notes d’enquête se remplissait mais les mots qu’il devrait dire à son père lorsqu’il lui parlerait enfin pour la première fois étaient toujours absents.

Avec le temps Sam avait fini par se dire qu’il finirait sa scolarité à Poudlard et que cela marquerait la fin de son enquête. Le jour de la remise des diplômes, il comptait sur le fait que Remus Lupin vienne soutenir Harry Potter pour ce jour si important de sa vie et ce jour là, pour sûr, il lui parlerait. Savoir cela donnait une date de fin à sa procrastination mais lui laissait aussi le loisir de se sentir moins frustré contre lui même jusqu’à ce jour. Il pouvait profiter d’apprendre et de grandir simplement entouré des quelques amis qu’il avait put se faire au fil du temps. S’imprégner de ce lieu ou son père et sa mère avaient grandis et s’étaient rencontrés, comme si d’une certaine manière cela l’aiderait à mieux les comprendre et à trouver du courage.
Mais ses petits plans se retrouvèrent légèrement chamboulé lorsque à la rentrée des classes de sa dernière année, Remus Lupin réapparu. Mais ce n’était pas son père, c’était un adolescent de son âge. Lise Parker elle aussi faisait partie de la promotion. Leur fils aurait pu en profiter pour observer concrètement le comportement de ceux qui un jour allaient être ses parents mais au lieu de ça il les fuyais plutôt comme la peste, ne les observant que de loin en s’assurant qu’ils ne le remarque pas. Connaissant sa mère il savait qu’elle ne tarderait pas à comprendre qui il était à la seconde où elle s’intéresserait à lui et pour son père… C’était difficile de ne pas cédé à la curiosité en l’ayant juste sous les yeux dans les couloirs, en cours et pendant les repas. L’observer vivre et s’amuser avec ses amis, les si célèbres Maraudeurs. Sam comprenait mieux maintenant ce lien qu’il avait jalousé entre son père et Celui qui a survécu, Harry Potter, en voyant à quel point ils étaient proches comme des frères. Camille aussi put le voir et le sentir avec son propre père. Finalement c’était peut-être cette étrange situation qui les avaient rapproché plutôt que leurs compétences sociales.
Il l’observa malgré lui en le suivant même parfois dans les couloirs mais il ne lui parla jamais et s’efforça de ne jamais se faire remarquer. Il le savait, cet adolescent et son père n’étaient pas la même personne et ce n’était pas pour lui qu’il avait fait ce chemin. Ce n’était pas à lui qu’il devait parler.

Assez doué pour garder ses sentiments et ses pensées pour lui, Sam était devenu maître dans l’art de paraître indifférent alors que les deux personnes les plus importantes dans sa vie passaient devant lui dans les couloirs, ou s’asseyaient non loin pendant les cours. Il compartimentait.
Alors qu’il alla tranquillement en cours de sortilège, Amy Loreens qui s’élança sur Sirius en l’appelant bruyamment n’étaient qu’un petit couple d’élèves joyeux allant en cours tout comme lui et celui qui marchait légèrement à côté d’eux n’était qu’un de leurs amis. Sans vraiment leur prêter plus d’attention que cela, il entra dans la salle, salua le professeur d’un discret bonjour et alla s’asseoir à sa table. Ni au fond, ni devant, ni au centre, ni complètement sur le côté. La place spécialement choisie pour être la plus banale possible. Il sortit lentement ses affaires sans lancer de regards aux élèves déjà présents ou à ceux qui entraient progressivement dans la salle de cours.
Mais ses gestes se figèrent et un frisson de panique le parcouru lorsqu’il entendit quelqu’un l’appeler et qu’il pu reconnaître la voix de sa mère : Lise Parker.

Il se souvenait du lendemain de la pleine Lune où les lits de l’infirmerie avaient étés plus occupés que d’habitude. Lui avait prit pour habitude de s’y rendre dès sa transformation terminée. Prétextant de ne pas se sentir bien, il pouvait ainsi sécher les cours en toute impunité et profiter du calme de l’infirmerie et de l’attention de la si gentille Pomfresh et des barres en chocolat qu’elle gardait parfois dans un tiroir pour lui. Il aurait peut-être dû sauter son tour ce soir là car il ne put vraiment profiter du calme, de la tranquillité ou même de l’attention particulière de l’infirmière qui devait s’occuper des multiples élèves revenus amochés de cette terrible nuit.
Trop fatigué par sa propre transformation dans un des cachots cachés du château, il n’avait pas cherché à trop comprendre ce qu’il s’était passé pour les autres. Il savait qu’il finirait par le découvrir facilement une fois reposé. Ce dont il se rappelait très bien en revanche, c’était le petit baiser que Lise lui déposa sur le front avant de quitter l’infirmerie. Dans ce simple geste, il su qu’elle savait. Et maintenant ? Il la connaissait assez pour savoir qu’elle n’était pas du genre à vouloir parler. Mais il était tout de même son fils et en entendant sa voix, Sam redouta qu’elle décidait enfin de briser la glace.

Il leva un regard très inquiet et très discret vers elle mais se rendit vite compte qu’elle n’était pas à côté de lui et s’adressait à une toute autre personne. Il se retint de pousser un trop gros soupir de soulagement. Saïd Wilkes, qui aimait se faire appeler Sam. Il ne savait pas pourquoi de tous les gens dans la pièce c’était à lui que sa mère avait décidé de s’adresser mais avant qu’elle le fasse vraiment ou que ce “Sam” puisse lui répondre, elle le coupa et avorta la conversation. Le Serpentard eu un grand sourire amusé et bien qu’il ne prononça pas un mot, il envoya un baiser ridicule dans la direction de Lise en lui faisant un clin d’oeil outrageusement coquin.
Sam ne su s’il devait rire ou avoir la nausée et se contenta simplement de détourner le regard en s’efforçant de ne pas avoir l’air déstabilisé ou même intéressé. En feuilletant d’un air distrait son livre de sortilège, il écouta d’une oreille James Potter appeler “Lisou” pour l’encourager à s’asseoir avec eux. Le Poufsouffle n’eut pas besoin de se retourner pour voir la réaction de sa mère, mais il sentit la curiosité le piquer concernant son père. Il les avait assez observé pour avoir remarqué que leur relation était un peu étrange et leur “amour” discret au possible. Après cette escapade ensemble en dehors du château avec James Potter et cette nuit de pleine Lune, cela ne l’étonnerait pas que certaines choses aient évoluées, mais il ne se retourna pas pour le voir, préférant rester discret. Encore une fois, il aurait tout le loisir le découvrir et de l’observer plus tard.

Il eu le réflexe de se retourner lorsqu’il entendit quelque chose glisser sur le sol non loin de lui, comme n’importe quel autre élève l’aurait fait. C’était une feuille sur laquelle était dessinée un portrait. Il cru d'abord que c’était une esquisse de la Gryffondor qu’il avait vu a plusieurs reprise griffonner sur son carnet mais il cru reconnaître le visage dessiné. Il se souvint l’avoir déjà vu mais sur une photo en fouillant des les affaires de sa mère. Par réflexe, il ramassa la feuille pour mieux l’observer mais se rendit vite compte de son erreur en sentant le regard de Lise se porter sur lui.
- Euh… Tiens. marmonna-t-il sans oser croiser son regard en lui tendant la feuille un peu précipitamment et en se retournant vivement vers ses propres affaires.

Heureusement ce fut  à peu près au même moment que le professeur Flitwick s’éclaircit la gorge dans un effort s’attirer l’attention des élèves pour commencer son cours. Sam se pencha un peu trop sur son livre de sort en s’efforçant d’en lire un paragraphe au hasard juste histoire de ne plus prêter attention à Lise.

Mais quel crétin ce Saïd ! Elle grimace lorsqu'il lui envoi un baiser, ayant un mouvement de recule, dégoûtée. Néanmoins, le serpentard peut se venter d'être une des rares personnes à lui faire exprimer une émotion devant une communauté. Ce type est tellement dégoûtant aussi. Et puis ça vient de sa tête, dès qu'elle le voit, elle est obligée de rire ou d'être agacé.

« Fais gaffe ou je te tords les doigts » murmure-t-elle avant de retourner à ses occupations.

Son carnet d'enquête ouvert, elle note toutes ses observations, comme à son habitude. Ce qui la dérange un peu, c'est l'absence d'Evan Rosier, ce garçon aussi discret qu'elle, esprit tout aussi brillant, mais avec des ambitions qui surpasse largement les siennes. Lise passe beaucoup de temps à l'observer, avec fascination. Un sujet parfaitement enrichissant. Ses yeux se posent ensuite sur Remus.

Remus Lupin. Doucement elle entoure ce nom qu'elle vient de noter dans son carnet. Son objectif final. Elle aurait pu noter à quel point il paraît encore fatigué, mais maintenant qu'elle en connaît la raison, elle ne peut se permettre de le noter sur ce carnet. Dans sa distraction, Lise ne prend pas garde tout de suite au portrait de Joshua qui glisse sur le sol. Alors qu'elle se penche pour le ramasser, une autre main a déjà eu le même réflexe. Levant les yeux, elle croise le visage juvénile de Sam. Ses traits se détendent un peu alors que ceux du garçon se crispe, mal à l'aise.

« Merci. » murmure-t-elle en récupérant son bien.

Lise range simplement la photo dans son carnet, et alors que le professeur arrive, la louve prend une décision. Parker se lève et derrière Sam, elle le sent paniquer, ce qui la fait sourire doucement. La jeune femme enlève la chaine avec le médaillon qui comporte la fameuse photo de sa mère et elle, puis le passe autour du cou du blondinet. Se penchant vers lui, elle murmure à son oreille.

« C'est pour toi. Si tu ne le veux pas, remet le dans mon dortoir, je sais que tu as le mot de passe des Poufsouffle. Mais ne le perd pas. »

Plutôt que de retourner à sa place, Lise tire la chaise à côté de celle de Sam et s'assoit …. Avant de se rendre compte qu'elle se retrouve du coup, également à côté de Saïd. La brune lui jette qui lui promet de l'égorger au moindre mot.

Une autre personne remarque le changement de place de Parker, c'est bien James qui lui avait fait signe de se rapprocher. Il se retourne vers elle.

« Alors là !!!! Je suis vexé !!! » fait-il en posant sa main sur son cœur, un faux air outré sur le visage. Il se retourne ensuite vers le professeur qui installe ses affaires, le fixant avec un air de chien battu. « Professeur Flitwick ! Je me sens trahis ! Faites moi donc un câlin ! »

Le pauvre professeur, un peu embarrassé, répond à son élève que ce n'est pas indispensable et que le cours doit commencer. James ricane et alors que le prof annonce le programme du cours, l'animagus se retourne une nouvelle fois vers Parker, qui pousse un soupire. Il lève ses deux pouces vers elle et fait un mouvement de tête vers Remus.

« T'inquiète, je suis sur le coup ! » annonce-t-il avec peu de discrétion, ni pour l'un, ni pour l'autre.

Lise bouge un peu sur sa chaise, mal à l'aise. Ce n'est pas possible, elle ne connaît vraiment que des idiots. Où sont passées les personnes discrètes ? Ignorant le maraudeur, Lise se concentre sur le cours. La louve réussit à utiliser le nouveau sortilège au bout de trois tentatives. Elle l'arrête immédiatement avant que quelqu'un s'en aperçoive. Libre de retourner à ses occupations, la voilà déjà en train d'écrire sur son carnet … Bientôt gagnée par la fatigue. Avec tout ça, la lycan n'a pas prit le temps de se reposer suite à la nuit de pleine lune, mouvementé. Voyant que la concentration n'y est pas, Lise lâche sa plume. Doucement, elle vient chercher la main de Sam, entremêlant ses doigts aux siens.

« Chut .. N'ai pas peur ... » Elle ignore si ses mots s'adressent au garçon ou à elle-même. Sans doute les deux. Doucement, ses peurs et son stress se calment, son esprit s'éloigne de la classe. La poufsouffle croise son bras libre sur la table et pose sa tête dessus. Les yeux clos, elle ne tarde pas à rejoindre les bras de Morphée.

Du côté de James, il n'est qu'à demi concentré sur le cours du jour. Le maraudeur voit parfaitement que son ami est inquiet quant à la réaction de Lise quant à son secret. Le pauvre Remus est le seul à ne pas se souvenir de cette fameuse nuit, à partir du moment où il c'est transformé. James se retourne vers Sirius, mais c'est finalement seul qu'il prend la décision. Il se penche vers le lycan pour murmurer en faisant attention à ce que personne ne les entend.

« Elle a un problème de fourrure C'est pour ça qu'elle est toujours seule et qu'elle a peur des autres. Peur de les blesser j'imagine. Tu connais ça. Elle est venue nous protéger cette nuit là. Je crois même qu'elle a sauvé Sirius. Je ne sais pas trop. »

Aux paroles de James, Remus ne put s’empêcher de se retourner remarquant alors que la jeune fille s’était effectivement déplacée pour se mettre à côté d’un autre garçon…Ou de Wilkes ?
Le cours commence et la lycan ne peut s’empêcher de jeter des coups d’œil curieux et discret en direction de la table de Lise. C’est plus fort que lui, il l’admet volontiers, la première chose qui l’a frapper chez elle fut simplement sa beauté, à la fois froide et imperceptiblement douce, c’était ce qui l’avait pousser à vouloir en savoir plus aussi mais cette fille était beaucoup plus compliqué à déchiffrer que n’importe quel texte en rune. Tentant de se concentrer malgré tout sur le cours, il s’apprêtait à aider Peter lorsqu’il entendit la remarque de James à côté ainsi que le signe qu’il tournait vers sa direction. Cette fois-ci, il n’osa plus regarder Lise avant un moment…C’est un coup de coude de Peter qui attire à nouveau l’attention du Gryffondor vers la table de la Poufsouffle.
Le contacte physiquement entre l’autre adolescent dont il ne connaissait pas le prénom et la jeune fille ne manqua pas d’achever les conclusions qu’il se faisait déjà. Reposant son regard sur son livre de cours avant que le professeur ne remarque qu’il était complètement dissipé, il jeta le sortilège demandé, réussissant sans grande conviction.

Les paroles de James aurait dût le réconforter et dans une moindre de mesure c’était le cas. Bien sur qu’il pouvait comprendre, bien sûr que cela accentuait son envie de lui parler et d’en discuter avec elle, il se sentait moins seul en cet instant mais cela ne changeait pas ce qu’il avait vu et il n’était pas certain d’avoir le courage d’aller la voir. Ce n’était pas vraiment le genre de sujet qu’on balance en saluant une amie. D’ailleurs, Remus ne put s’empêcher de jeter un regard désapprobateur à James, lui donner cette information en cours, alors qu’il y avait une bonne vingtaine d’oreille indiscrète, c’était risqué et Remus était justement bien placé pour savoir à quel point il aurait détester qu’on parle de son problème avec autant de facilité et si peu de discernement.

« On en reparlera à un meilleur moment »

Murmura-t-il.

Non loin, Amy semblait comme à son habitude complètement ailleurs, le regard rivé vers la fenêtre, elle observait l’extérieur avec son éternelle envie de liberté dans les yeux. Elle adorait Poudlard et cela représenterait probablement les meilleures années de sa vie mais lorsqu’elle se trouvait en cours, elle ne pouvait s’empêcher de rêver à autre chose. Ses yeux captèrent le reflet de Sirius sur la vitre et elle remarque que lui-même l’observait, ils échangèrent ainsi un regard indirect et elle ne put s’empêcher de simplement lui faire une grimace.

« Miss Loreens ? On peut savoir à qui vous faite la grimace ? »

Demanda la voix du petit sorcier qui leur servait de professeur de sortilège. Elle sursauta, prise par la surprise, son cœur s’emballait légèrement alors qu’une petite poussée d’adrénaline la fit rougir soudainement.

« P…Personne »

Répondit-elle, particulièrement gênée. Le professeur lui ne put s’empêcher d’observer l’extérieur comme s’il lui était possible de trouver la réponse. Elle se pinça les lèvres, pour s’empêcher de rire, baissant la tête pour s’en cacher. Le professeur reposa son regard sur la Gryffondor, le regard inquisiteur, elle releva les yeux vers lui, qu’elle soutenait malgré la gêne. Elle avait toujours été un peu tête brûlée par moment.

« Bien…Je suppose que si vous avez le temps de faire des grimaces aux oiseaux, c’est que vous savez parfaitement vous servir de votre baguette…Montrez-nous miss Loreens »

Ô bien sur, depuis le début du cours elle n’avait absolument rien fait et à vrai dire, elle dut jeter un bref coup d’œil vers le tableau noir pour pouvoir se mettre au courant du sortilège qui était étudier aujourd’hui. Diffindo, le but était donc de déchirer des morceaux de parchemin aujourd’hui. Elle se redressa légèrement sur sa chaise et tenta donc, plus sûre d’elle que jamais.

« Deffindo »

Sa prononciation légèrement approximative eut pour effet…Que rien ne se passe. Le silence autour semblait beaucoup plus gênant que le regard du professeur sur elle. Elle tenta une seconde, suivit d’une troisième avant qu’elle ne s’exclame un peu trop fort :

« Fait chier putain »

C’était sortie tout seul. Avant même qu’elle ne puisse le contrôler, comme un cri du cœur. Ce qui lui valut des points en moins pour sa maison additionné à une retenue.

« Mer » elle se contrôla au dernier moment « credi ? »

Le professeur la regarda d’un air soupçonneux avant de confirmer que la retenue se passerait le mercredi qui viendrait.

L’adolescent se figea lorsqu’il sentit sa mère se lever derrière lui. Son instinct lui disait que ce n'était sûrement pas pour aller au toilette ou poser une question au professeur et il eut raison. Il la sentit se pencher vers lui mais resta immobile, incapable de savoir ce qu’il était sensé faire. Elle glissa autour de son coup une chaîne avec un médaillon, celui qu’elle portait toujours autour du sien. Elle le lui donnait et lui offrait le choix de lui rendre s’il n’en voulait pas. Sam se sentit déglutir. Instinctivement, il vint caresser du bout des doigts ce bijoux qu’il connaissait bien et avec lequel il avait parfois joué lorsqu'il n’était qu’un enfant dans les bras de sa mère. C’était un se de ses biens les deux plus précieux.
Sam était tant troublé par cette marque d’affection et de confiance venant d’une personne qu’il ne connaissait que par rapprochements et déductions qu’il ne la vit pas changer de place et s’asseoir à côté  de lui. Ce ne fut que lorsque James Potter s’exclama bruyamment qu’il été vexé que Sam sortit de sa bulle, un peu perdu. Il sentit l’angoisse monter en lui alors que des regards se tournait vers lui.

- Ça c’est parce que tu baise mal, Potter ! Siffla Saïd, juste assez fort pour que les élèves autour ricane mais sans atteindre le principal concerné qui s’était retourné vers le professeur pour quémander un peu de réconfort.

Sam poussa un soupir de soulagement alors que l’attention de la classe s’éparpilla entre son homologue et l’extravagant James Potter. Tout comme sa mère, le jeune homme n'était pas très fan de l’attention publique. Il était quelqu’un de plutôt social finalement, mais l’éducation de Lise Parker l’avait encouragé à ne pas faire confiance à n’importe qui, toujours être sur ses gardes, se méfier des autres. D’autant plus qu’il était actuellement sur une enquête sous couverture et que Remus Lupin se trouvait dans la salle.

Le cours commença et Sam en profita pour se plonger dedans et oublier ses angoisses. Il observa d’un oeil distrait certain comme Amy Loreens ne pas se prêter au jeu, d’autres comme James Potter papoter, certains comme Saïd galèrer et d’autres réussir aisément comme Lise. Sam l’observa silencieusement avec une tendresse discrète. Sa mère avait toujours été brillante et c’était assez drôle de voir qu’elle n’avait pas tant changé depuis ses jeunes années. Son fils se concentra sur son propre livre, se mettant lui-même au défi d’être aussi brillant. Mais ce ne fut pas au bout de trois mais de quatre tentative que le jeune sorcier parvint à faire marcher le sortilège. La moue boudeuse, il ne prit pas la peine de faire le fier devant Lise qui avait déjà commencé à faire autre chose. Il aurait put en faire de même mais le Poufsouffle en profita plutôt pour parfaire son sort et continuer à suivre le cours.
Sentir les doigts de sa mère se glisser entre les siens le figea une seconde de surprise et de gêne, mais elle put le prédire et le rassurer de quelques mots. C’était bête mais ces quelques mots l’apaisèrent immédiatement. Il n’y avait pas de quoi avoir peur. Alors, le garçon reprit tranquillement et sérieusement ses exercices sans quitter la main de sa maman endormie.

Sirius eu du mal à suivre le cours aussi sérieusement. Ce n’était pas qu’il était distrait ou agité ou que ce pauvre Flitwick n’était pas très passionnant, mais parce que cela faisait un bail que le Gryffondor connaissait ce sort de déchiffrage de parchemin. Lui et les Maraudeurs l’avaient rencontré très tôt dans leurs recherches lorsqu’il eurent l’idée de créer la Carte des Maraudeurs. Il se prêta au jeu une fois pour vérifier s’il s’en souvenait bien mais posa rapidement sa baguette et croisa les bras en portant sur le reste de la classe un regard distrait.

Son attention fut attiré par les paroles de James à propos de Lise. Malgré l’état dans lequel il était sortit de cette nuit, il se souvenait de tous les détails. L’un d'entre-eux et non des moindres était l’intervention de Lise Parker. Tout d’abord dans la Cabane où elle avait exhibé un comportement très particulier puis ensuite dans la Foret où elle lui avait sauvé la vie. Sirius acquiesça d’un air sombre pour confirmer les dires de James. Il n’avait même pas prit la peine de la remercier…
Son regard se porta un instant sur la tête brune endormie à son bureau. Elle ne changeait rien à ses habitudes et pourtant le Gryffondor trouva étrange de la voir si calme et paisible, car il connaissait dorénavant son secret. Avait-elle toujours été ainsi ? Pour s’être flatté de perspicacité pour avoir rapidement découverts celui de Remus, il ne l’avait pas autant été pour Lise. Il ne l’avait toujours connu comme étant quelqu'un de très discrète et très distante. Aujourd'hui il se demandait s’ils n’auraient pas pu faire quelque chose pour elle au lieu de l’ignorer. Ils savaient à quel point les choses pouvaient être difficile pour leur ami et ils avaient mis l’effort pour lui venir en aide et alléger son fardeau. Mais elle l’avait porté seule. Enfin…

Sirius s’apprêta à questionner ses amis sur l’identité du jeune homme qui se trouvait à coté de Lise et qui lui tenait discrètement la main. Il ne l’avait jamais remarqué auparavant et un tel contact était loin d’être anodin pour quelqu’un colle la louve. Avait-il loupé un épisode ?
Mais avant de pouvoir le faire son regard en accrocha un autre dans le reflet d’une fenêtre. Amy lui fit une grimace qui manqua de le faire exploser de rire. Loin d’être aussi créatif et expressif dans ce domaine, il dû réfléchir à une répartie. Il se stoppa net lorsque le professeur interrogea Amy sur son étrange comportement. Partagé entre la gêne et le rire, le Gryffondor se retint de ricaner et garda son sang froid alors que sa camarade s’essayait au sortilège devant toute la classe. Elle rata une première fois, puis une deuxième, puis une troisième avant de laisser échapper des jurons.
Sirius savait qu’il devait se sentir mal pour elle et blessé de voir sa maison perdre des points mais rien de ce que Amy Loreens faisait ne pouvait faire autre chose que le faire rire aujourd’hui. A la sentence de la blonde s’ajouta une retenue le mercredi et dans le cerveau du jeune Black une idée s’alluma.
Lorsque déçu, le professeur d’enchantement se tourna vers le reste de la classe à la recherche d’un volontaire plus doué, le Prince des Gryffondor se leva d’un air sérieux, presque solennelle. D’un air que ceux qui le connaissaient reconnu comme théâtral, le jeune homme s’éclaircit la gorge et pointa sa baguette devant lui. Mais lorsqu’il lança le sort, c’est vers le parchemin d’Amy qu’il se retourna vivement. Cela marcha à la perfection et fit exploser le petit professeur de joie.

- Tu vois Loreens ? Commenta-t-il d’un air faussement hautain. C’est comme ça que ça marche quand on est un putain de pro. Ajouta-til avec un grand sourire narquois.

Ce n’était pas du tout du genre de Sirius Black de jurer contrairement à Amy. Alors qu’elle est les amis de Sirius comprenaient très bien son petit manège, le professeur et les élèves restèrent interdit une courte seconde.

- Oh merde ! S’exclama l’adolescent en plaquant une main devant sa bouche d’un air faussement coupable. Je suis désolé professeur, vraiment. Parfois je ne sais vraiment pas fermer ma putain de bouche.

Quelques élèves ricanèrent mais le professeur se renfrogna très vite, ordonnant à l’élève de se rasseoir et qu’il passerait lui aussi en retenu mercredi. Sirius s'exécuta, se retournant le temps d’un sourire et d’un clin d’oeil vers sa camarade de retenue. Il s’autorisa à ricaner un coup en se rasseyant, pas du tout fâché d’avoir le droit à un petit tête à tête avec son amoureuse. Il put sentir le regard des Maraudeurs se tourner vers lui mais il ne leur accorda pas son attention, feignant d’étudier son livre de cours avec grand sérieux.

James remarque immédiatement le malaise de Remus et se retourne aussitôt. Il n'en faut pas plus pour comprendre que son ami se fait certainement un film sur ce qui lie Lise avec le jeune blondinet. A vrai dire, le maraudeur ignore complètement la nature de cette relation, mais il connait assez la louve pour savoir que ses pensées sont tournées constamment vers Remus. Lors de sa dispute avec Sirius, seul, James a eu l'occasion de partager pas mal de temps avec la brune qui l'a aidé à y voir plus clair dans cette histoire. L'affection particulière qu'elle éprouve pour le lycan ne lui a pas échappé.

« T'inquiète pas ! » fait James avec un sourire qui se veut rassurant. « Il y a forcément une explication. Autre que celle qui te vient à l'esprit. »

Le brun à lunettes se souvient parfaitement de la sauvagerie de la semi louve lorsqu'elle a débarqué pour protéger son aimé. Ce n'est pas simplement de l'instinct, c'est quelque chose de bien plus profond. James lui tapote l'épaule. Bien entendu, il sait que ses paroles ne suffiront pas à le rassurer, mais il compte bien faire quelque chose pour faire naître ce futur couple. Il ne manque plus qu'à trouver quoi.

Perdu dans ses pensées, il ne revient à la réalité qu'en entendant le professeur réprimander Amy, qui ne tarde pas à s'exprimer avec son franc parlé habituel.

« Quel langage, Miss Loreens, je suis choqué ! » fait-il en posant sa main sur le cœur, avec un faux air outré.

Encore une remarque à voix haute du maraudeur. Et alors que le professeur s'apprête à le réprimander, c'est sans compter sur l'intervention de Sirius qui fait son malin sur un sortilège qu'ils maîtrisent depuis déjà deux ans. Non mais quel frimeur ! Ca n'empêche pas James de ricaner …. Avant de se stopper brusquement, surprit par la vocabulaire du brun. Sirius a toujours eu plus de classe que ça, Monsieur le prince noble de sang pur. Néanmoins, il ne tarde pas à comprendre le petit jeu de son ami qui se retrouve par -oh quel hasard- à la même retenue qu'Amy. James se retourne précipitamment vers lui.

« Aaaah t'es un petit malin toi hein ? » fait-il en l'embêtant en faisant tomber son bouquin sur son visage, à plusieurs reprises, lui faisant des grimaces en simulant des baisers hideux qui sont censés représenter les baisers échangés de Sirius et Amy. Il tourne d'ailleurs la tête vers la petite blonde pour faire la même chose.

Une explosion soudaine le coupe dans son délire. Surprit, il se retourne vers le fond de la classe, où Camille vient de faire exploser son parchemin en tentant le sortilège pour la énième fois. Avec un air blasé, le visage plein de cendre, elle souffle sur la mèche blonde/grise qui lui barre le visage pour la redresser. La moue boudeuse. Soupire défaitiste. James éclate de rire, en tapant plusieurs fois sur la table, gesticulant en la pointant du doigt.

« Ah ah ah la tronche !! » Toujours aussi peu de tact le Potter.

L'animagus n'est d'ailleurs pas le seul à rire. A côté d'elle, sur la table à trois, la blonde au milieu des jumeaux, George se penche vers elle et lui explique calmement.

« Alors tu sais, chérie, t'es censé dé-cou-per le parchemin, pas le faire exploser. »
« Gnagnagna ! » répond la fille en boudant clairement, surtout vexée d'avoir autant foiré après la prestation de Sirius.

« Miss, vous n'êtes pas blessé ? » Demande Flitwick avant de remarquer son autre élève, un peu plus loin, qui roupille. « Miss Parker, si vous voulez finir votre nuit, allez donc dans votre dortoir ! »

Si l'explosion n'a pas réveillé Lise, le fait d'entendre son nom lui fait ouvrir brusquement les yeux. Cependant, au lieu de se redresser, agacée et de méchante humeur au réveil, elle lance un regard assassin au professeur.

« Quoi ?! » grogne-t-elle avec agressivité, prête à bouffer quiconque qui oserait la défier. D'ailleurs le hasard veut qu'elle se retourne vers Saïd à ce moment là.

Mais alors qu'elle garde le silence, c'est bien sa voix qu'on entend s'élever dans tout le château.

[color=#ccccff]« 11 Mai 1975, Amy n'était pas dans son assiette aujourd'hui. Si son sourire et sa bonne humeur sont trompeur, je vois très bien cette petite ride d'anxiété juste au dessus de son sourcil gauche. Lorsqu'elle apparaît, c'est que Sirius Black est concerné, de près ou de loin. Un prince oui, mais un prince aveugle. Courage Amy, la patience est une vertu. Il ouvrira bien les yeux à un moment donné. » [/color]

Long silence dans la classe, même Lise a du mal à comprendre ce qu'il se passe. Pourtant, elle reconnaît et sa voix, et ses mots, qu'elle a écrit sur son carnet il y a bien longtemps. Mal à l'aise, elle n'ose pas lever la tête vers les deux principaux concernés. Des chuchotements se font entendre, des regards se tournent vers elle. Lise se tasse sur sa chaise, incapable de disparaître malgré son souhait. La voix reprend.

« Je ne suis pas très douée pour choisir un nom qui ait du sens. Alors j'ai choisis Sam. En référence à ce crétin de Saïd. C'est ce qui a le plus de sens non ? Mais maintenant, comment l'annoncer à Remus ? »

Comme si elle venait de se brûler, Lise retire sa main de celle de Sam, le regardant avec un air pétrifié. Bien qu'elle ne comprenne pas ce qu'il se passe, elle n'a aucune envie que le garçon s'y trouve mêlé. Désemparé que l'identité du père soit publiquement révélée, la brune est très embarrassée autant pour elle même que pour le blondinet. Tout aussi brusquement, elle se retourne vers Saïd, l'appelant à l'aide.

« Fais quelque chose. »
« Lise, qu'est-ce que ? » fait James abasourdit. C'est quoi tout ça ? Bien entendu, il reconnu la voix de sa presque amie. D'où elle sort ? En plus, d'après ce qu'il comprend, il y a des éléments du futur. Parker aurait-elle un lien avec leur arrivé ici ? Devant l'air dramatique de la brune, James tente de détendre l'atmosphère. Il passe une main derrière sa tête, frottant sa chevelure.

« …. Bon et bien, Remus … Là tu as la confirmation que ce n'est pas son petit ami. »

La tentative est un échec complet, lui même se rend compte que ce n'est pas drôle en prononçant sa phrase. Devant tant de regard sur elle, Lise sent son cœur s'emballer et la panique s'emparer d'elle. Brusquement, elle se redresse, faisant tomber sa chaise sur le sol, avant de tout simplement prendre la fuite, se ruant hors de la classe, disparaissant dans les couloirs.

« Lise !!! » En une demi seconde, James court à sa suite. « Putain, c'est qu'elle court vite !!! » s'écrie le brun qui peine à la rattraper.

D’instinct, elle foudroya James du regard lorsque celui-ci en rajouta une couche au lieu de l’aider. Mais ce ne fut rien à côté du numéro de Sirius. Dans un premier temps, la gryffondor ne comprit absolument pas que cherchait à faire celui-ci lorsqu’il montra l’exemple en exécutant correctement le sortilège du jour. Alors qu’il ponctua son soudain dédain avec son nom de famille, Amy le regarda sans comprendre et peut-être même légèrement blessée par son intervention. Ce n’est qu’en entendant le premier juron d’une longue série d’autres qu’elle comprit et qu’elle ne put s’empêcher de sourire, amusée. Dans la bouche de Sirius, chacun de ses mots avait une intonation un peu étrange, comme s’il tentait d’apprendre une nouvelle langue et qu’il avait un accent ce qui ne fit qu’ajouter un petit côté mignon à cette scène qu’elle devait probablement être la seule à percevoir et y être sensible.

Elle se retenait de rire en l’entendant conclure son jeu de scène par « putain de bouche » ce qui prouvait à quel point ce genre vocabulaire n’était absolument pas familier à Sirius. Au moins, le manège du Gryffondor lui avait ôté la gêne qu’elle avait ressenti quelques minutes plus tôt et avait eu le mérite de rendre la perspective de cette retenue beaucoup plus attrayante. Son regard croisa celui de James qui s’amusa à les mimer, profitant de ne pas avoir l’intention du Professeur tourné vers elle, elle lui envoyer un morceau de parchemin roulé en boule directement à la figure avant de sursauter à cause de la soudaine explosion.

A côté de Camille se trouvait Fred, tout aussi touché par l’explosion que ne l’était la jeune fille mais malgré ça, il ne pouvait s’empêcher de rire. Alors que son frère faisait la leçon à la demoiselle, lui ne put s’empêcher de dessiner un petit cœur sur la joue de Camille en essuyant la suie qui s’y était déposé. Le professeur s’enquerrait de l’état physique de son élève alors que Fred jeta un regard un Georges.

« Mais nous, on pourrait avoir exploser avec que cela n’aurait pas d’importance »

Fit-il remarquer avec amusement. Heureusement pour eux le professeur de sortilège n’eut pas vraiment le temps de s’intéresser plus longuement au jumeau qu’il avait déjà poser son regard sur une élève endormie pour lui faire une remarque à ce sujet. Il ignorait pourquoi mais les élèves d’aujourd’hui était particulièrement dissipé.
Mais là où il pensait que la situation ne pouvait être pire, la vie lui prouva le contraire, la voix de Lise Parker s’élevait dans la salle et semblait d’ailleurs provenir des murs mêmes du château, énonçant alors des éléments du passés comme du futur. Il resta incrédule, interdit, incapable de savoir quoi faire en cet instant précis.

En voyant sa meilleure amie quitter soudainement la salle, Amy prit les devant. Ramassant son sac, elle grimpa sur la chaise, sautant de table en table pour rejoindre plus rapidement la sortie. Dans la salle Remus ne put s’empêcher de jeter un regard curieux à Sirius ( James ayant déjà décidé de suivre à son tour Lise ). Il avait du mal à comprendre ce qui venait de se passer exactement et à vrai dire, la seule conclusion qu’il sortait de ça c’était que Lise et Saïd avait eu un enfant et que cet enfant était le garçon qui était encore dans la salle.

Cela expliquait certaine chose, pourquoi elle s’était déplacée, les remarques de Wilkes, et le fait qu’elle a donné ce prénom. Par contre cela n’expliquait pas pourquoi elle devait en parler à Remus…A lui-même…Cela lui faisait bizarre de penser et de réfléchir ainsi. Mais il fut forcé de sortir de ses réflexions intenses lorsqu’il vit Saïd quitter la classe à son tour aussitôt suivit par Severus Rogue.

« Le cours est suspendue » Annonça Flitwick en quittant lui-même la salle de cours, laissant les élèves restant à leur côté et pour cause…La voix de Lise ne cessait d’énoncer d’autres petites choses a intervalles plus ou moins régulier. Nulle doute que le professeur devait rejoindre le bureau de Dumbledore avec le reste du corps enseignant pour mettre un terme à ceci le plus rapidement possible.

« On ferait mieux de rejoindre James » Dit-il en fronçant les sourcils, préparant ses affaires pour quitter à son tour la salle.

Sirius resta imperméable aux provocations de son meilleur ami. Il savait que les Maraudeurs ne se lasseraient jamais de “on te l’avais dit” concernant Amy. Oui, sur ce coup il avait été vraiment idiot mais il était trop heureux pour les laisser ternir ce moment en venant titiller sa fierté. Il sursauta néanmoins en entendant une soudaine explosion retentir au fond de la salle. L’inquiétude passa dans son regard lorsqu’il se rendit compte qu’il s’agissait de Camille mais il vit rapidement qu’il y avait eu plus de peur que de mal. La voir bouder le fit doucement rigoler. Telle mère telle fille ne peut-il s’empêcher de songer. Il ricana de plus belle en jetant un regard à Amy en se doutant que les deux blondes l’assassineraient si elles pouvaient lire dans ses pensées.

Un nouvel événement vint perturber le cours de ce pauvre professeur Flitwick. D'abord la petite sieste de Lise mais rapidement ce fut la voix de celle-ci qui retentit dans toute la classe. Mais elle ne sortait pas de sa bouche. Comme un écho se répandant dans tout le château, celle-ci paraissait presque venir des murs même du château. Sirius se questionnait plutôt sur la provenance du phénomène plutôt que sur les mots qu’il pouvait entendre. Mais en entendant son propre nom être prononcé aux oreilles de tous il se concentra un peu plus. Cela aurait put le faire rire ou le gêner que tous puissent entendre des choses à propos de lui et d’Amy, mais ses sourcils se froncèrent doucement. Prince aveugle. Ces mots étaient bien trop justes et vraies pour le survoler sans le blesser légèrement. Il eu un nouveau regard pour Amy, cette fois désolé et tout de même un peu gêné de la voir elle aussi ainsi exposée au grand jour. Mais croiser son regard le poussa à s’animer d’un petit sourire néanmoins. Tout cela était derrière eux.

Saïd, bien qu’agressivement interpellé par Lise à son réveil, ne put s’empêcher de pouffer de rire devant l’étrangeté de la situation. Cette voix, d’où venait-elle ? Et surtout pourquoi cela sonnait-il comme le contenu d’un journal intime d’une gamine de 14 ans ?
Mais Sam, lui, savait très bien d’où ces informations sortaient et s’était figé sur place dès qu’il entendit le nom de sa mère prononcer haut et fort la première date d’une des entrées de son journal. Ce n’était pas bon, pas bon du tout. Peu importe le sujet, ce que contenait le journal de Lise Parker avait toujours été top secret. C’était comme entendre le plus précieux vase se briser sur le sol ou alors la boite de Pandore s’ouvrir. Et le pire arriva, pour Sam. Il ne s’y attendait pas et pourtant la prochaine information le concernait directement, lui, son prénom, l’étrange Serpentard à leur côté et Remus Lupin. L’adolescent sentit la panique monter en lui et lui arracher un petit souffle étranglé mais il était déjà complètement paralysé.
- M-m-m-Maman ? balbutia-t-il d’une voix si faible que personne ne l’entendit, même pas Lise qui se retourna brusquement vers Saïd.
Ce dernier cessa immédiatement de rire face au regard sombre de la louve et manqua même de tomber de sa chaise en ayant un mouvement de recul. Son cerveau lent commençait à peine à comprendre que ceci n’était pas juste un sujet de rire ou de moquerie et que la Poufsouffle était réellement dans une position délicate que celle-ci avait déjà prit la fuite en laissant toutes ses affaires derrière elle.
- Lise ! appela le Serpentard mais c’était trop tard et il ne fut pas le seul à réagir.

Amy s’était déjà mise à sauter de table en table pour poursuivre la fuyarde, suivie de prêt par James Potter. Saïd batailla un peu plus avec son bureau et sa chaise mais s’élança derrière le convoi, accompagné de Severus Rogue.
- Amy ! James ! appela Sirius mais ceux-ci étaient déjà loin et il ne s’ajouta pas à la liste des élèves en fuite, préférant rester calme et auprès de ses deux amis. James découvrirait bien ce qu’il se tramait et viendrait le leur expliquer et sinon, il y avait toujours Amy. Bien qu’il se sentait quelque peu concerné après s’être fait publiquement traité de Prince Aveugle, il savait qu’il ne pouvait rien apporter de plus dans cette situation. Il acquiesça à la remarque de Remus même s’il ne savait pas trop comment s’y prendre pour savoir où ce joyeux monde s’était précipité maintenant qu’ils étaient toujours partis. Il ramassa ses affaires et mit son sac sur son épaule.

Le professeur, démuni et troublé lui aussi préféra suspendre le cours pour éviter de voir plus d’élèves se soustraire sans gêne à son autorité mais aussi pour lui-même se libérer du cours et rejoindre le directeur et ses collègues pour régler ce problème. Les élèves, toujours interloqués et de plus en plus perdus se levèrent de leur chaise d’un lent mouvement de masse peu enthousiaste et indécis. Mais Sam lui, restait toujours tétanisé sur sa chaise, incapable de bouger. Il savait qu’il devait se mêler à la foule, profiter de ce moment pour disparaître mais il s’en sentit incapable, figé d’angoisse depuis le départ soudain de Lise. Son regard paniqué se porta une fraction de seconde sur les affaires qu’elle avait laissé derrière et un petit couinement d’horreur échappa sa gorge à nouveau lorsqu’il vit son nouveau carnet. De gestes tremblants et désespérés, il s'empressa de tout fourrer en vrac dans le sac de Lise qu’il agrippa avec force entre ses mains pour empêcher quiconque de mettre la main dessus. Il s’efforça de paraître tout a fait normal mais échoua complètement. Le souffle saccadé, le visage blême et le regard terrifié fixé droit devant lui, il ne parvenait tout simplement pas à savoir quoi faire. Toute sa mission, son enquête, ses petits plans bien rangés, tout foutait le camp. Et… Et l’avait-elle réellement nommé après ce fou furieux de Saïd Wilkes ?!