- Ada Bethney
- Gallions : 124
Ven 22 Avr - 21:30 (Δ)
Lentement, ses yeux s'ouvrent, observant une plafond blanc immaculé. Pendant un instant, Ada pense être tout simplement dans son dortoir. Un sourire naquit sur ses lèvres. Elle n'a plus qu'à se lever et rejoindre Evan dans la salle commune. Elle le trouvera sur son fauteuil, occupé à relire son planning. Et elle, elle viendra l'embêter et réclamer son attention. Elle croisera son regard sévère et lui fera le plus adorable des sourires. Il va soupirer de lassitude, et elle prendra son câlin par la force. Son sourire se fait plus doux. Oui, c'est comme ça que ça doit se passer.
Mais la vérité est toute autre. Ada a quitté Poudlard, et maintenant elle a même quitté Griffin. Contre sa volonté. Se souvenant des derniers instants dans la maison de Lucy, son cœur bat à toute allure. Sans oser bouger, ses yeux font pourtant le tour de ce qu'elle peut voir. Après quelques instants, la brune se redresse enfin. Ce n'est pas son dortoir, mais une chambre plutôt agréable. Si les murs sont impersonnels, la grandeur et qualité du bois du lit en ferait jalouser plus d'un. Jamais elle n'a dormit sur un matelas aussi confortable. Et jamais elle n'avait eu de tels draps en soie.
Tournant la tête sur la gauche, elle l'observe. Assit dans un fauteuil près de son lit, le vampire semble dormir paisiblement. L'esprit simplet de la brune ne remarque pas l'incohérence de ses propres pensées. Un vampire ne peut pas dormir. Doucement, elle passe une main devant le visage de celui qui l'a enlever. Ce dernier ne réagit pas. Alors Ada en profite pour se relever, faire quelques pas sur le sol … Toujours aucune réaction. Alors elle se précipite vers la porte qu'elle ouvre à la volée, disparaissant dans les longs couloirs. Elle ne voit pas le visage du brun qui se tourne vers elle, la laissant simplement faire à sa guise.
La demeure ne rivalise pas avec Poudlard, mais le petit château reste tout de même vaste. Pourtant, il n'y a pas chat qui y vive. Ada ne fait que tourner en rond, à la recherche de la sortie.
« Punaise !!!! » fait-elle en descendant un énième escalier, se rendant compte qu'elle est déjà passée par là.
C'est en redoublant d'effort qu'elle fini par trouver son du, mais n'a pas le temps d'arriver à la porte. Le vampire se trouve déjà devant. Son regard emprisonne le sien, ses pupilles changent, alors qu'il pose ses mains sur son visage.
« Jamais tu ne quitteras cet endroit sans mon autorisation. » fait-il en utilisant son don de persuasion. Avant même qu'elle ne puisse le comprendre, la brune était déjà piégée. Incapable de fuir. « Du moins dans un premier temps. » ajoute le vampire d'une voix plus douce.
Ce qui n'empêche pas Ada d'être terrifiée, car ses mots n'ont rien de rassurant. Elle n'oublie pas la manière dont il a mordu Lucy, ni la persuasion avec laquelle il a stoppé tout le monde. L'homme reste un vampire, il serait idiot de ne pas avoir peur.
« Qui êtes vous ? Et qu'est-ce que vous me voulez ? » Un état de fragilité qui ne lui plaît pas. Ada déteste se sentir aussi vulnérable. Non, elle est bien plus forte que ça, elle l'a toujours été. La serpentarde fronce les sourcils et reprend du poil de la bête. « Hé oh ! Ca suffit maintenant ! T'as intérêt à me laisser sortir d'ici, bouffon, parce que je te jure q- »
La brune n'a pas le temps de terminer ses exigences que le vampire place sa main sur sa bouche, pour la couper dans son élan. Pourtant, c'est un petit sourire amusé qui étire ses lèvres.
« Allons, quel vocabulaire, jeune femme. J'espère que ton langage sera plus fleurit à l'avenir. Mais pour répondre à ta question, je suis Oswald Ruthven. Ce que j'attends de toi ? Pour le moment, rien du tout. Chaque chose en son temps, rien ne presse. Le plus important est que tu sois maintenant en sécurité. »
La voix du vampire est douce, calme, tout le contraire d'Ada qui sent l'irritation monter, loin de tenir en place. Les réponses de ce Oswald n'ont fait que poser de nouvelles questions. L'homme en face d'elle est de toute évidence d'une patience exemplaire. Et même lorsqu'Ada continue dans sa lancée, il réagit positivement.
« Oswald ? C'est un nom pour vieux ça ! Complètement démodé. »
En effet, loin de se laisser tourmenté, un léger rire franchit ses lèvres.
« Je ne te le fait pas dire. »
Au final, c'est au tour d'Ada d'être déboussolé par le comportement un peu trop empathique de son kidnappeur qui pour le moment, n'a rien d'un tyran. Mais qui est-il au juste ?
« Tout à l'heure ... » reprend Ada d'une voix plus calme. « Vous m'avez appelé par un autre nom. »
Le vampire lui jette un curieux regard et hésite un peu avant de répondre. Il trouve que cela va trop vite, mais comprend aisément l'impatience de la jeune fille. Il n'est jamais facile d'ignorer une partie de son histoire. De n'avoir que la moitié des informations. Pire, de ne rien savoir du tout. Il acquiesce donc d'un signe de tête, et monte les escaliers à leur droite, invitant Ada à le suivre. Ce qu'elle fait, puisqu'il n'y a pas d'autres moyens d'obtenir de réponses.
« Tu peux continuer de me tutoyer. » informe-t-il en premier lieu. « Ensuite, puisque tu es si impatiente … Suis moi, j'ai quelque chose à te montrer. »
Le vampire la guide à travers la spacieuse demeure jusqu'à son bureau. L'invitant à entrer, il lui indique d'un geste de la main, le tableau sur le meuble. Représentation d'un portrait produit à la peinture, Ada écarquille les yeux, choquée, en le prenant dans ses mains.
« Qu'est-ce que ? »
Oswald se stoppe derrière elle, un sourire attendrit, nostalgique et remplit d'amour. C'est d'une voix douce qu'il reprend la parole.
« La ressemblance est frappante n'est-ce pas ? »
« Mon ancêtre ? »
« C'est un peu plus compliqué. Non, cette jeune femme, c'est toi. Dans une autre vie. Ma compagne. »
Ada se crispe. Il lui manque une case à ce type. Pourtant, il n'a pas l'air de mentir. Mais quand bien même. Maintenant ? Qu'est-ce qu'il va se passer ? Il ne compte tout de même pas la garder prisonnière à vie et essayer de raviver la flamme ? Parce qu'il n'y a rien. Ada ne le connaît même pas. Et puis surtout …. Avec un air boudeur, elle repose le tableau et se retourne vers lui, pour secouer négativement les mains, le gardant éloigné.
« C'est bien gentil tout ça, mais même si c'est vrai, c'est une vie dont je ne me souviens pas. Dans cette vie là, je suis déjà prise ! … En quelque sorte. Enfin, y'a un truc. Bref. »
L'homme ne paraît pas surprit ni vexé. Il acquiesce simplement d'un signe de tête. Rien ne semble le déstabiliser.
« Evan Rosier, je sais. »
Ada le regarda perplexe. Comment ce mec connaît Evan ? C'est lui qui l'envoi ? Ce crétin veut juste se débarrasser d'elle et lui envoi un sale type avec une histoire farfelue pour lui faire croire des choses et l'éloigner de lui. Parce que, son esprit brouillon, comme il le dit si bien, est bien capable de croire de telles sornettes.
Et pourtant … Non, ça ne peut pas être lui. Ada inspire un bon coup pour se calmer. Ce n'est pas dans la manière d'agir du serpent. Jamais il ne serait passé par quelqu'un d'autre pour s'occuper de ses affaires. La brune lève les yeux vers Oswald.
« Oui, Evan Rosier. »
« Ton amour pour lui finira par te tuer. »
« Pas exactement. C'est son amour pour moi qui finira par me tuer. Ou le tuer lui. Nous verrons bien. »
« ….. Je pense saisir la nuance. Mais Evan Rosier n'est pas celui qui m'inquiète pour le moment. »
« Comment ça ? »
« Klaus Varney. »