Words can't bring me down ♠ Feat. Saïd

Affalée sur son petit bureau en bois massif, Luna, le menton dans la main écoutait d'un air distrait son professeur parler. L'étude des moldus, la jeune sorcière avait choisi ce cours pour en découvrir encore un peu plus sur cet univers tellement différent du sien, si près et pourtant d'un tout autre monde. Luna avait déjà rencontré des moldus quelquefois, mais eux non plus ils ne la comprenaient pas vraiment. En fait, ils la comprenaient encore moins bien que les sorciers. A vrai dire l'adolescente doutait fort que quiconque puisse la comprendre et réellement l’accepter un jour. Le regard perdu dans le vague, Luna s'adonnait à son activité préférée, laisser son esprit vagabonder librement. C'était son père qui lui avait transmis cet intérêt pour les moldus, il lui disait toujours qu'ils étaient égaux aux sorciers et que leur monde recelait d'objets très élaborés et qu'ils possédaient de fabuleuses techniques desquelles les sorciers feraient bien de s'inspirer un peu.
Comme bien souvent, Luna était seule à sa table, elle jeta un regard circulaire sur l'ensemble de la classe, voyant ses camarades chuchoter, rire entre eux, la petite blonde poussa un soupir. Pour s'occuper, la jeune sorcière se mit à dessiner un radis géant avec des bras, des jambes et même des chaussures sur son cahier, elle lui fit deux grands yeux ronds, à l'image des siens et une grande bouche souriante d'où sortait une bulle, elle y inscrivit "La maison Serdaigle triomphera" accompagné de pleins de points d'exclamations. Le sourire aux lèvre, elle s'entreprit de créer une petite bande dessinée ou son radis vivait pleins d'aventures, elle le fit tour à tour mettre un coup de pieds aux fesses de Drago Malefoy, déchirer la bannière des Serpentard et même danser un slow avec un Rogue horrifié!
Lorsque la sonnerie de classe retenti, Luna ferma son cahier, amusée, toute trace de tristesse avait désertée ses grands yeux bleus. Comme toujours, l'adolescente fut la dernière à rester dans la salle, prenant tout son temps pour se lever et ranger ses affaires dans son petit sac moldu, le tout en continuant de rêvasser. En sortant de la salle de cours, le sourire de la sorcière s'effaça brutalement. Il était là, Saïd. Qu'est ce qu'il faisait là? D'habitude il était toujours parmi les premiers à se précipiter dehors une fois l'heure de la délivrance arrivée. Luna le regarda droit dans les yeux, une boule se formant dans la gorge, elle tenta d'ignorer comme son coeur battait vite et fort dans sa poitrine.

L'étude des moldus. On aurait pu se demander pourquoi quelqu'un comme Saïd Wilkes qui ne cachait pas son mépris pour cette race qu'il considérait comme inférieur et répugnante, assisterait à un tel cours. Mais, alors qu'on le voit s'esclaffer et grimacer devant la description de règles de vies moldues ou d'invention complexes, on comprend qu'en fait, il est ravie d'avoir régulièrement ces séances de "foutage de gueule". Après tout, il avait aussi prit en autre cours secondaire soins aux créatures magiques et bien qu'ils ne soient justement pas magique, les moldus n'étaient-ils pas des bêtes comme d'autres ?
Ignorant les regards réprobateurs de certains élèves et du professeur, Saïd et ses amis continuèrent de mépriser au plus haut point tout ce qui pouvait découvrir sur le monde moldu. Des machines à coudre, des mixeurs, des cuiseurs... Ils étaient si pathétique à se casser la tête sur des mécanisme compliqués alors qu'un simple mouvement de baguette devait suffire.

- Oui mais quand on est handicapé, hein... souffla un camarade Serpentard qui partageait leur point de vue ou presque.
- Ils sont pas handicapés, c'est des sous évolués qui jouent à plus intelligent. Les singes font pas de pâtisseries, il mange leurs bananes et ils la ferment. siffla Evan Rosier avec un sourire méprisant. Saïd rugit d'un rire goguenard en martelant la table et se mit à habillement imiter le macaque. Au moins, eux connaissaient leur place alors que les moldus se permettaient dans leur décadence d'être arrogant. Avoir un cours particulier sur leur meurs, c'était vraiment insultant. Et pourtant si marrant. Le professeur les gronda à nouveau du regard sans pourtant oser prendre quelconque mesure contre ces élèves venu d'une autre époque.

La sonnerie retenti, sonnant la fin de la classe et tous se levèrent pour quitter la salle. Saïd, un des premiers avait déjà rangé ses livres et ses affaires et traversa la salle en quelques pas. Alors qu'il suivait Evan, il s'arrêta, attiré par un détail. Une jeune élève rangeait le dessin d'un radis et sur le visage sec de Saïd se dessina un grand sourire. Derrière lui, son camarade s'impatientait mais avant qu'il ne se plaigne, l'égyptien le saisit rudement par le pull et le poussa en direction de la porte. Les élèves s'éloignèrent, lui avait d'autres projets.

Alors qu'elle sortit de la salle et qu'elle le remarqua, son expression soulagée et rêveuse disparu alors qu'apparaissait sur le visage de Saïd un sourire particulièrement sadique. Elle le regarda de ses grands yeux bleus ahuris mais aurait peut-être mieux fait de tenter de passer son chemin en faisant mine de ne l'avoir remarquer car ce contact visuel déplu à Saïd. Alors qu'il prévoyait un peu d'humiliation bon enfant pour se divertir, il sentit la colère venir entacher son excitation. Comment pouvait-on être aussi conne et insolente ?

- Eh la blonde ! T'ai-je humilié aujourd'hui ? interpella-t-il d'un air plus que mauvais.

Pas besoin de finesse, elle savait déjà qui il était.

- Eh la blonde ! T'ai-je humilié aujourd'hui ? interpella-t-il d'un air plus que mauvais.

Luna eut l'impression que son coeur allait sortir de sa poitrine lorsqu'elle remarqua l'expression sadique sur le visage du sorcier. Elle se maudit intérieurement de ne pas avoir attraper ses affaires en vitesse et d'avoir rapidement quitter la salle en baissant la tête. L'adolescente tenta de se calmer intérieurement, avec Saïd il était impossible d'essayer de dialoguer, le jeune serpentard était de ce genre de garçons arrogants, immatures, moqueurs et profondément mauvais. Cela dit, Luna ne le détestait pas, elle ne lui en voulait même pas. Il l'avait bien souvent blessée, c'est vrai, elle le craignait certes, mais elle ne lui en voulait pas. En fait elle éprouvait de la compassion pour lui, presque de la pitié. Après tout c'était bien triste de se faire des amis d'une telle façon, de devoir humilier et rabaisser les autres pour être populaire.
Il est vrai que Luna avait peu d'amis, elle les comptait sur les doigts d'une main mais ils étaient bons, ils étaient là pour elle et elle savait qu'elle pourrait toujours compter sur eux. Personne ne l'invitait jamais au bal, mais elle s'en moquait bien. Luna préférait largement rester à l'écart plutôt que d'attaquer les plus faibles pou être dans la lumière.
La petite blonde pris une grande inspiration et plaqua un sourire ironique sur son visage.

-Saïd! Quel plaisir. Non pas encore, mais ça ne saurait tarder. lança-t-elle calmement en haussant les épaules.

Luna s'attendait au pire venant du serpentard, mais elle gardait la tête froide, elle avait l'habitude d'encaisser les coups. Pou autant elle sentit la panique la gagner peu à peu, elle savait que Saïd allait lui faire passe un mauvais moment, l'adolescente le connaissait assez bien pou savoir qu'il n'apprécierait pas du tout qu'elle ose s'adresser à lui de cette manière, surtout venant d'elle. En effet Saïd avait l'habitude que la sorcière se laisse faire sans rien dire mais aujourd'hui, Luna avait décider de ne plus se laisser marcher sur les pieds aussi facilement.

Qu'importe la vulgarité et la méchanceté de l'individu, Luna continua d'observer Saïd de ses grands yeux bleus. Le Serpentard ne pouvait exprimer à quels points il les trouvait stupides, mais il sentait aussi quelque part que le regard étrange de Luna avait quelque chose d'inquiétant et de stressant. Elle inspira doucement, se remettant surement de l'insupportable élève, puis lui sourit. Un rictus anima le visage mauvais de Saïd qui n'appréciait pas du tout que sa victime ne se mettre pas à pleurer ou à s'enfuir en courant. Pauvre idiote.

En un instant, il lui fonça dessus et la plaqua au mur du couloir, écrasant avec force sa mâchoire entre sa main osseuse. "Saïd". Son prénom avait résonné dans son cerveau, appuyant sur un nerf qui l'avait fait bondir. Ceux qui le connaissaient depuis sa première année savaient que l'adolescent ne supportait pas qu'on l'appelle ainsi par un prénom qui était pourtant bien le sien. Les élèves de cette époque en revanche avaient encore beaucoup à assimiler à propos du stupide et cruel élève.
Pourquoi ne pas pouvoir entendre son propre prénom ? Ça n'était pas vraiment l'entendre qui l'énervait à ce point mais que d'autres se permettent d'en user sans sa permission. Que quelqu'un comme Luna qu'il considérait moins qu'un morceau de bouse sèche collée à la semelle de sa botte, c'était d'autant plus insupportable.

- Ca ne saurait tarder en effet. siffla-t-il entre ses dents, le visage déformé d'un sourire dénué de toute joie. Soit pas si pressée de t'en prendre plein la gueule, blondasse. cracha-t-il alors qu'il la lâcha enfin.
Des élèves s'étaient arrêtés pour observer la situation avec horreur, mais alors que des amis seraient intervenus, ils se contentèrent de partir avant de se faire remarquer à leur tour. Saïd les regarda d'un air noir mais ne se détourna pas de sa victime. La pauvre Luna n'avait définitivement pas de chance.

Parcouru d'un frisson d'adrénaline retardé, Saïd se secoua tel un démon en éclatant de rire.
- Ah ! Ça fait du bien. s'exclama-t-il ravi, bien qu'un petit diable sur son épaule réclamait un peu plus de violence.

Alors qu'il l'avait lâchée quelques secondes auparavant, il vint l'entourer d'un bras indélicat, l'emprisonnant rudement dans une accolade dénué d'amitié.
- Je t'aime bien toi ! dit-il pourtant à moitié ironique. Tu sais, je saurais pas que tu est fille de sorcier, j'aurais juré que tu serais moldue. Leurs machins bouseux, je suis sûr que t'en raffole toi de ces conneries. Mais non, t'es pas moldue... Juste handicapé. finit-il d'un air grave et dégoûté mais surtout outrageusement caricatural. Il pinça le petit nez de Luna d'un geste plaisantin mais violent avant de la laisser à nouveau partir.

- Tu sais quoi ? Je crois que je vais demander à l'administration si je peux pas te prendre comme animal de compagnie. C'est vrai quoi, les handicapés ont besoin de quelqu'un pour s'occuper d'eux normalement. ajouta-t-il d'un air goguenard.

Luna sursauta tandis que Saïd la plaqua brutalement au mur, emprisonnant fermement sa mâchoire dans sa main. Il accentua la pression, l'adolescente se replia un peu sous le coup de la douleur. Elle écarquilla ses grands yeux en dévisageant le sorcier, d'un air ahuri. On s'était souvent moqué d'elle, elle avait plus que l'habitude des plaisanteries plus ou moins bonnes et des remarques acerbes, mais jamais auparavant personne n'avait été violent physiquement envers elle. Luna sentit son coeur tambouriner, la veine de son coup s'affoler. Elle aurait voulu crier, pleurer, frapper mais elle s’efforça de rester calme, son regard planté dans les yeux sombres de son agresseur. L'adolescente éprouva un mélange de surprise, de peur, d’ébahissement et d'incompréhension. Sous le choc, elle ne réagit pas quand il l'insulta, des élèves passaient, s'arrêtaient comme pour regarder le spectacle avant de repartir tête baissée, effrayé par le serpentard et à la fois honteux de leur lâcheté. Sur le coup, pour la première fois de sa vie, Luna sentit monter en elle la colère, le dégoût, comme un goût de sang dans sa bouche. Elle aurait voulu leur demander de l'aide, elle savait qu'ils n'auraient pas bouger, elle aurait voulu les insulter, leur hurler au visage ce qu'elle pensait à ce moment précis, ça n'aurait rien changé.

Saïd la lâcha soudain, parcouru d'un éclat de rire. Luna l'observa, horrifiée et surprise à la fois, pensant qu'entre les deux ce n'était sans doute pas elle la plus folle. L'adolescent l'attrapa brutalement, passant violemment son bras autour des épaules de la sorcière. Il lui dit qu'elle était pire qu'une moldue, une handicapée. Luna n'était qu'a quelques centimètres de son visage, elle pouvait sentir le souffle glacial du serpent qui déversait sur elle tout son venin, toute sa haine. Un frisson la parcourra, elle se demanda s'il la lâcherait un jour. Comme une réponse à ses prières, il se détacha enfin d'elle après lui avoir pincer le nez si fort qu'il en devient rouge. Avec méchanceté, Saïd l'insulta une nouvelle fois, la traitant d'animal ce coup ci. Luna sentit quelque chose se briser en elle, elle su immédiatement qu'elle ne serait plus jamais la même, elle comprit qu'elle refuserait désormais d'être sa victime. Les yeux de la sorcière s'embuèrent, Luna serra les poings de toutes ses forces, plantant ses ongles dans la paume de ses mains pour retenir ses larmes. Elle s'interdit de pleurer, pas devant lui.

- Je vais te dire une chose, tu peux m'insulter autant que tu veux, me traiter de tous les noms possibles, ça ne m'atteindra pas. Tu ne mérites pas une seule de mes pensées, tu ne vaux même pas un seul de mes regards. Tu n'es rien, strictement rien Saïd. Tu crois me toucher comme ça? Je préfèrerais encore être un animal qu'un être aussi minable et malsain que toi.

Elle sembla enfin réagir alors que dans ses yeux bleus brilla une lueur de colère. Elle serra les poings mais plus par frustration que dans l'intention de s'en servir. Elle n'allait pas se rabaisser à son niveau. Pourtant, alors qu'elle avait parvenu jusqu'ici à essuyer calmement les insupportables moqueries de Saïd comme des autres, elle riposta.

Saïd l'écouta, caricaturant une expression de profond ennui, il plaça ses mains sur les hanches et bloqua sa stature dans un déhanché ridicule. Il ne réagit à aucun de ces mots plein de rancoeur que Luna lui balança à part pour éclater de rire à la fin de son discours. Saïd, ou l'art de ne s'énerver que lorsqu'il ne faut pas.

- Bien ! complimenta-t-il d'un air faussement impressionné comme s'il congratulait un enfant faisant ses premiers pas. Ajoute un peu de larmes, cri un peu plus fort et là je serais vraiment blessé. se moqua-t-il, montrant bien qu'il n'avait que faire de ce que Luna pouvait dire. Ne ment pas, je sais que t'es traumatisée Loufoqua. Et si tu pense ce que tu dis, alors pourquoi s'énerver pour rien ? demanda-t-il alors soudainement menaçant et tout de même un peu blessé par les propos de la jeune Serdaigle.
Rien ? Il était le grand Saïd Wilkes, un sang pur que tout le monde redoutait ou fuyait, une plaie insupportable pour tout rectum qui le croisait, il était loin d'être rien. Aussi, il était bien malsain, perfide, mauvais et odieux, mais l'adjectif minable passa un peu moins bien.

- Tu veux jouer au jeu du "qui craque en premier" ? inventa-t-il alors tout seul en réponse au refus de réagir de sa victime. Saisissant sa baguette d'un coup habile du poignet, il prévint Luna de la suite d'un sourire sinistre.
- Tu craque si je fais ça ? commença-t-il alors en envoyant le sac de Luna s'écraser sur le mur d'un geste vif du bout de sa baguette. Ses affaires se répandirent dans un fracas bruyant et Saïd laissa échapper un petit rire faussement désolé.
La cruauté du septième année n'avait clairement pas de limite et alors qu'il défiait Luna du regard pour lui prouver que le snober et ne pas réagir n'avait rien de courageux, il était clair qu'il avait hâte de continuer son petit jeu.

La colère de Luna montait au fur et à mesure que l'attitude de Saïd l'exaspérait. Elle le savait pourtant, on ne pouvait pas discuter avec lui. Seule sa petite personne l'intéressait et peu importe ce qu'elle pouvait bien dire ou ressentir, il s'en moquait éperdument. Elle avait beau lui dire tout ce qu'elle avait sur le coeur, le sorcier n'avait rien de mieux à faire que de se moquer elle. Ce garçon avait le don de mettre Luna hors d'elle, il l'insupportait au plus haut point. Saïd repartit dans un de ses monologues venimeux, Luna ne l'écoutait même plus à présent, elle en était arrivé à un tel point de colère, de révolte et de lassitude quelle n'avait plus qu'une seule envie, se mettre dans sa bulle, tout oublier, ne plus penser à rien, ne plus penser à lui, à son regard sombre, haineux et glacial à la fois. L'adolescente avait ce don salvateur, presque comme un sursaut d'instinct de survie, que les coups durs qu'elle avait vécu lui avait apporté, elle parvenait sans grandes difficultés à occulter tout le reste, à faire le vide autour d'elle et à retrouver la paix intérieure. Dans des moments critiques comme celui là elle pensait à son père, elle pouvait voir son sourire bienveillant, sentir la chaleur de sa main réconfortante enserrant ses doigts, comme pour la protéger. Ce n'est que lorsqu'elle vit le serpentard brandir sa baguette que Luna repris ses esprits, en un éclair elle avait repris contact avec cette réalité douloureuse.

- Tu craques si je fais ça? lui lança-t-il sur un air de défi en faisant valdinguer son sac contre le mur de pierres du couloir.

Luna regarda d'un air désolé ses affaires se rependre sur le sol dans un grand fracas. Saïd ricana, il avait ce genre de rire grinçant, sinistre qui vous font froid dans le dos. La sorcière marqua un temps d'arrêt, regardant le contenu du sac joncher le sol. Très lentement elle tourna la tête vers son ennemi, une lueur de malice traversa le regard azur de la blonde. La phrase qu'il venait de prononcer tilta dans sa tête, tout cela n'était qu'un jeu, il attendait d'elle qu'elle s'énerve pour pouvoir l'humilier encore plus. Il voulait jouer et jamais Luna ne lui ferait le plaisir d'entrer dans la partie. Elle plongea son regard serein dans le sien.

- Ca te ferait bien trop plaisir, Saïd. lui répondit la jeune sorcière d'une voix posée, avec un calme déconcertant.

« Hey ! Saïd ! »

La serdaigle déboulait d’un autour couloir, le visage dur et froid comme à son habitude et pourtant, un petit sourire se dessinait au coin de ses lèvres lorsqu’elle aperçut enfin la tête frisée de ce serpentard. Il était clair que la relation faisait déjà du bruit dans les couloirs de cette version-ci de Poudlard, mais les élèves de cette époque étaient bien loin d’imaginer à quel point cette étrange "amitié" était bizarre et sordide.
Elle avait eu le loisir d’observer au loin qu’il emmerdait déjà quelqu’un d’autre. S’endurcissant en voyant que ce quelqu’un d’autre était Luna. Cette pauvre gosse devrait réellement apprendre à se défendre, « répondre au con par le silence » c’était surtout un putain de conseil à la con que les parents donnaient pour ne pas voir leur enfant sombrer dans la violence. Mais s’il y avait une chose que la Serdaigle avait appris en grandissant dans la rue, c’était bien le fait que ce conseil était le conseil le plus pourrit du monde. Les imbéciles ne se lassent pas.

S’approchant à vive allure de Saïd, elle se plaça entre "Loufoca" et le serpentard, sourire en coin :
Se mordant la lèvre inférieur et y passant sa langue, elle donnait l’impression de vouloir demander quelque chose au serpentard, mais lorsqu’enfin elle décida de dire ou de faire quelque chose, ce fut pour fracasser son poing dans la figure du jeune homme :

« Tu craque si je fais ça ? »

Cracha-t-elle en le regardant.

« Ca…c’était pour le cours d’étude des moldus… »

N’en restant pas là, elle lui mit un second coup, un coup de genou cette fois-ci.

« Et ca, c’est juste pour la petite blonde, t’étais pas le boss en 1976, tu l’es toujours pas en 1995… »

Il est vrai que si il y avait bien une chose qu'elle ne pouvait pas supporter c'était de voir la tête de mouton venir en cours d'étude des moldus juste pour le plaisir de critiquer, de se moquer, mettant à rude épreuve les petits nerfs de la serdaigle.

- Zoya ! Venue participer à la fête ? la salua-t-il d'un air arrogant alors qu'il l'entendit l’interpeller de l'autre bout du couloir. Bizarrement, son prénom dans la bouche de cette serdaigle là ne le fit aucunement réagir. C'était son prénom après tout.
Ouvrant les bras pour accueillir son amie, il la vit se placer devant lui. Alors qu'il l'observa se passe la langue sur les lèvres d'un air vulgaire et sensuel, il ne calcula pas qu'elle se plaçait en fait entre lui et la jeune blonde qu'il avait déjà oublié. Il l'observa avec complicité la jeune femme mais n'eu pas vraiment le temps de comprendre alors qu'elle s'approcha de lui, qu'elle allait bien participer à la fête, mais du côté de Luna.

Le poing de Zoya vint s'écraser sur son visage sec et surprit, Saïd tituba en arrière. Son poing serré sur sa baguette, il sentit un maléfice lui titiller les lèvres mais il se les mordit avant de se relever, soufflant comme une bête en furie. Il fusilla Zoya du regard bien qu'un sourire étira ses lèvres. Il voulu lui répondre mais la sensation d'une goutte de sang coulant de son nez le gêna et il alla plutôt pour l'essuyer d'un revers de manche mécontent. Déjà surprit que Zoya se permette ainsi de le frapper, il ne s'attendit pas au second coup qui pour le coup le fit tomber au sol.

- C'est bon, c'est bon ! T'a gagné ! gémit-il d'un air boudeur en levant les bras en signe d'abandon. Pourtant dès l'instant où la jeune fille détourna son attention, il la frappa d'un maléfice de bloque-jambe, fouettant l'air de sa baguette d'un vif mouvement de poignet.
Lui donnant un violent coup de pied dans la hanche, il la fit tomber à son tour et se jeta sur elle. Sa main se referma autour de son coup mais il ne serra pas et la tint simplement immobile. Dans ses yeux dorés brilla une lueur de folie sadique mais plutôt qu'un coup, Saïd vint laisser une longue trace baveuse sur le côté du visage de Zoya en la léchant lentement de la clavicule au front. Ne cherchez pas à comprendre.

Il se releva ensuite d'un bond et secoua sa moumoute d'un secouement arrogant de la tête. Il essuya le sang qui avait recommencé à couler de son nez et arrangea ses vêtements avant de libérer Zoya du bloque-jambe. Il se rappela qu'une autre jeune fille faisait originellement partie de leur jeu et il eu un sourire vicieux pour Luna.

- Oh, désolé. Je ne savais pas que tu étais son animal de compagnie. dit-il alors qu'il venait de comprendre que Zoya avait prit la défense de sa camarade de maison. Un petit regard vers son amie lui communiqua qu'il n'avait aucune idée de pourquoi elle l'avait fait. C'était une bien stupide idée. Ou alors était-ce simplement pour le plaisir d'être contre lui ?