Le réveil du fils prodigue
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okMJ

Elliot Rosier
Elliot Rosier
Gallions : 99
Le poignard s'enfonça dans sa chaire, si près de son coeur. Il croisait son regard aussi déterminé que ronger par le remord. Mais lui, lui … Il s'en fichait pas mal de son désarroi, il ne retenait que l'ultime trahison. Et peut-être que cela faisait beaucoup plus mal que la blessure infligée par ce couteau de cuisine. Dans son sommeil, l'enfant voyait cette scène tourner en boucle dans sa tête. Un cauchemar répétitif, auquel il ne pouvait pas sortir. Déconnecté de la réalité, rien ne semblait vouloir le sortir de ce néant … Rien à part peut-être cette voix qu'il entendait. Une voix rauque, enraillée et si lointaine. Une voix qui lui était inconnue, si bien qu'Elliot Rosier l'avait ignoré, n'y portant aucune attention. Et pourtant … Pourtant quelque chose en lui, lui intimait de ne pas l'ignorer. Que ça ne se faisait pas, pas avec lui. Mais c'est qui ce lui, justement ? Alors qu'il allait recevoir cet énième coup de couteau, Elliot agrippa le poignet de sa mère pour lui faire cesser tout mouvement. Le temps semblait soudainement se figer, Sharon ne bougea plus, le sourire narquois de William Bethney se figeait, même le vent dehors par la fenêtre ouverte semblait cesser tout mouvement, les aiguilles de l'horloge cessaient également de tourner. Il n'y avait qu'Elliot qui était en mouvement. Dans le silence le plus complet, il se retourna, intrigué, à la recherche de la personne à qui appartenait cette voix qu'il ne reconnaissait pas. Ses pas raisonnaient dans la cuisine alors qu'il se déplaçait doucement, presque avec crainte. Où êtes-vous ? Qui êtes-vous ?

« Tu vivras ... »

Vivre ? Vivre ? Mais pourquoi vivre ? Elliot se renfrogna. Il n'avait rien à quoi se raccrocher, rien qui pouvait le maintenir en vie. Aucune famille, aucun amour. A quoi bon se réveiller si c'est pour être oppressé par cette solitude ? Une famille …. Oui il en avait une, voir même deux … Mais chacun d'entre eux l'avait trahit. A qui allait-il manquer s'il mourrait ? Certainement pas à sa mère. Sa mère … Pouvait-elle encore porter ce nom ? Elle ne l'avait jamais été après tout, jamais vraiment. C'est un rôle qu'elle s'est donné … Et elle s'en est débarrassé quand ça devenait gênant. Ecoeuré et blessé, même l'image de ses deux amis ne suffisaient pas à lui redonner goût à la vie, à lui donner le courage nécessaire pour se battre. Il ne voulait pas, il ne pouvait pas.

« … Mon fils »

Hein ? Mais déjà la voix s'éloignait, et le peu de lumière commençait déjà à s'étteindre. Non non attend !!! Qui es tu ? Ou est-ce que tu es ? Attend, ne pars pas, ne pars pas ! Parle moi … Je t'écoute alors parle moi, je t'écoute, parle moi !! Reviens !!! PERE !!! Le coeur battant à tout rompt, Elliot semblait soudainement prit d'une dynamisme insoupçonné. Il se rua hors de la cuisine et traversa le couloir en courant, comme s'il voulait rattraper cette personne qui n'était sans doute déjà plus là. Et lorsqu'il ouvrit brusquement la porte d'entrée, il fut éblouit par la lumière. PERE, ATTENDEZ, JE SUIS LA !!!

***

L'infirmière avait du mal à se remettre de cette étrange apparition fantomatique qui s'était présenté sous le nom d'Evan Rosier. Elle se demandait même si elle n'avait pas rêvé, mais ses poils qui se hérissaient sur sa peau et son corps tremblotant secoué par des frissons lui indiquait que non. Pas très sûre de ce qu'il venait de se passer, elle se retourna vers l'enfant dans le coma et sursauta brusquement. Il venait d'ouvrir subitement les yeux. Elliot Rosier venait de sortir de son coma.  

***

Qu'est-ce qu'elle me veut cette vieille peau ? Voilà ce que se demandait Elliot, lorsque quelques jours plus tard, Miranda Stonel se présenta à lui, assise sur une chaise, cigarette à la main. Il avait rien reconnu la grand mère de sa meilleure amie. Les sourcils froncés, il montra la cigarette d'un signe de tête.

« Vous savez que c'est interdit de fumer à l'hôpital ? Et surtout devant un patient ! »

« Vous n'êtes pas passez loin de la mort, Monsieur Rosier. »

Non mais elle le snobe ou quoi ? Elliot toussa en recevant de la fumée au visage. Non mais oh ?! Et si on s'occupait de sa santé un peu là ? Il renifla avec dédain en croisant les bras.

« Je suis un Rosier, je ne meurs pas ! »

La ministre resta silencieuse, semblant soudainement soucieuse face à ses paroles, comme si elle cachait autre chose. Elliot fronça les sourcils et ses pensées se tournèrent vers l'homme qui l'avait fait sortir de son coma. Evan Rosier. Non … Non, ça ne se peut pas, il est mort. Il y a bien longtemps. Et quand bien même, pourquoi est-ce qu'il serait venu ici ? Et pourtant, la façon dont Stonel le regardait lui mit un doute. Comme si elle savait quelque chose que lui-même ignorait.

« Quoi ?! »

« William Bethney est porté disparu » Elle change de conversation là !!!! « Je l'ai déclaré ennemi au ministère, Horlov cherche des preuves contre lui. Aucune charge ne sera retenu contre vous. En revanche, vous allez devoir coopérer. Mlle Horlov viendra vous interroger sous peu. En attendant, reposez vous Rosier. »

« Et ma mère ? » fit Elliot. Parce que oui, Bethney est bien gentil, mais ma mère m'a tout de même poignardé. Elliot n'avait pas envie qu'elle s'en sorte si facilement. Ouais okey, il ne lui souhaitait pas non plus la prison, mais pour lui, c'était tout de même la plus haute des trahisons.

« Reposez vous ... » Miranda se releva et quitta les lieux. Hein ? Elliot fit la moue, elle aurait pu au moins le renseigner à ce sujet. Il soupira. De toute façon, pour le moment, il ne voulait pas la voir.

Elliot n'était pas du genre à rester dans un lit sans rien faire. Malgré l'interdiction et le besoin de repos, il se leva et sortit de la chambre en titubant. Bon sang, il avait l'impression d'avoir bu une dizaine de verres de wisky … Quoi qu'en fait, il n'avait jamais bu d'alcool, mais passons. C'est en ce baladant dans l'hôpital qu'il entendit la rumeur. Evan Rosier aurait fait son grand retour dans la chambre de son fils.

***


« Mais enfin, Elly … Ton père, il est …. Il est ... »
« Mort ! » Termina Leo alors qu'Enma lui lança un regard furieux, à cause de son manque de tact.

Elliot grimaça et se mordit les lèvres, agacé. Pourquoi est-ce qu'ils ne le croyaient pas ? Il n'avait pas halluciné, et puis il n'était pas le seul à le dire, l'infirmière affirmait avoir vu Evan Rosier. Elliot se redressa un peu sur son lit.

« Je ne suis pas fou ! Mon père est venu me voir ! C'est sa présence qui m'a sorti du coma, je l'ai ressenti ! »
« Tu as halluciné Elliot, c'est courant. »
« Alors dans ce cas là, pourquoi l'infirmière l'a-t-elle vu aussi ? »
« ...Peut-être que quelqu'un a fait une mauvaise blague … Je ne voudrais pas que tu te fasses de faux espoirs ... »
« Je n'ai aucun espoir, je ne fais qu'énoncer un fait ! Evan Rosier, mon père, était là ! Il est en vie ! …. Je ne sais pas comment c'est possible, mais il est en vie. Je le sais ! JE LE SAIS OKEY ?! J'EN SUIS PERSUADE !!! »
« Okey, okey, ne t'énerve pas …. Plus important, mais qu'est-ce qui t'a prit Elliot ?! Qu'est-ce que tu as dans la tête ? T'en prendre directement à William Bethney ! Tu as faillit mourir ! »
« Ca m'est égal, il fallait lui régler son compte, y'a que comme ça qu'on réglera le problème ! »
« En attendant, il est toujours en vie, avec un allié à Poudlard. On est mal là … Et puis Zoya Horlov va nous interroger, il faut se mettre d'accord sur ce qu'on va dire ! »
« Toute cette histoire va trop loin, il faut qu'on lui dise tout ce qu'on sait ! »
« NON !!!! …. Je n'ai pas confiance en elle. »

C'est vrai ça ! A qui peut-il avoir confiance maintenant ? Sa mère l'a poignardé, ça ce n'est pas rien. Et où est-ce qu'elle est maintenant ? En prison ? Pourquoi n'a-t-il aucune nouvelle ? Il soupira … Non, il ne ferait pas confiance à Zoya … Il avait essayé d'apprendre à la connaître il y a quelques mois, mais ça ne s'était pas vraiment bien passé. Elle s'était montrée méchante et cruelle envers lui, donc la confiance, elle peut se la mettre là où il pense. Il grogna tout seul, serrant les poings avant de pousser un soupire à fendre l'âme et d'hurler à plein poumons.

« BROOOWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!! »

Enma sursauta brusquement et lui cria dessus parce qu'on n'hurle pas comme ça dans un hôpital, alors que Leo passa simplement la main sur son visage, en soupirant, blasé. Non mais franchement, qu'ils se mettent à sa place eux aussi !!! Son père était venu le voir !! Et lui, et lui …. Il dormait … IL DORMAIT !!! SERIEUSEMENT ????? Elliot était complètement outré de lui même ! Il attrapa la table de chevet et la jeta avec violence sur le mur !

« JE L'AI LOUPE !!!! JE DORMAIS, J'Y CROIS PAS !!!! C'EST NUL !! »

Son plus grand rêve c'était réalisé, et il dormait. Il y avait de quoi être énervé ! Quelle idée d'être dans le coma aussi !!! Punaise !!! Les joues du jeune adolescent étaient rouges de colère alors qu'Enma leva les yeux au ciel.

« Oh je sais !!! Peut-être qu'il va passer à la maison pour chercher des affaires !!! Il faut que j'aille chez moi !! PERE, ATTENDEZ MOI, J'ARRIVE !!!! »

Inutile de faire comprendre à Elliot, que ce n'est pas après tant d'années que le père Rosier passera chez lui chercher des affaires. Et puis …. Elliot remarqua les regards chamboulés que s'échangèrent ses deux amis. Il comprit également que quelque chose clochait.

« Quoi ? »
« Elly … Tu ….. Nous avons quelque chose à te dire …. Je …. Ta …. Ta maison …. Elle …. Elle a brulé …. Il ne reste plus rien Elly …. Plus rien ... »

Face à cette information surréaliste, Elliot blêmit brusquement. Il ne comprenait pas, comment sa maison avait pu bruler ? Comment ça il ne reste plus rien ? La maison Rosier c'est …. C'est sa vie … C'est ce qu'il lui reste de son père … Rien n'avait plus d'importance pour Elliot que la demeure d'Evan Rosier … Elle ne pouvait pas avoir brulée … Et puis, où est-ce qu'il allait vivre maintenant ? Et Leo ? Non il n'y croyait pas … Pas sa maison. C'est impossible.

« Qu'est-ce que tu racontes ? C'est absurde. Les affaires de mon père, les miennes, les tiennes Leo …. »
« Il ne reste plus rien Elliot …. On n'a plus de foyer, plus d'affaires, ni les tiennes, ni les miennes … Ni celles de ton père. Plus rien. »

Il y eu un long moment de silence, le temps qu'Elliot assimile les conséquences des propos de son serviteur, puis soudainement, il poussa un crie de rage et couru hors de la chambre. Il fut arrêté par plusieurs médecins qui essayaient de le maintenir, alors qu'il se débattait et hurlait comme un hystérique. Finalement, il perdit connaissance, n'étant toujours pas rétablit, et  quelques minutes plus tard, l'enfant dormait dans son lit ….
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