Un nouveau fils
Le deal à ne pas rater :
Carte Fnac+ Jackpot avec 30€ offerts sur le compte fidélité
19.99 €
Voir le deal

Aller en bas

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278
Précédemment: https://forumtestselli.forumactif.com/t665-what-do-you-think


Son corps était réapparu à l’endroit exact où elle avait disparu avant de revenir chez elle. Refaisant le chemin vers Poudlard, elle n’explosa pas. Son visage plus impassible que jamais, elle se dirigeait droit vers le château. Le regard dans le vide, elle passa la porte d’entrée du hall, se dirigeant marche après marche dans la salle commune de Serdaigle où elle somma simplement à Léo de la suivre, elle fit le chemin inverse pour revenir vers le hall et prendre la direction de cachot. L’enfant qui la suivait ne tentait même pas d’en savoir plus, il suffisait de voir le visage de l’ancienne élève de ces lieux pour comprendre que de toute façon, elle ne répondrait pas. Sur la route, elle croisa le chemin de son ancien professeur de métamorphose qui tenta de l’arrêter.

« Ne jouer pas aux idiotes, vous savez très bien ce qui nous attend dehors et je refuse qu’il endure ça…Si vous voulez m’arrêter Professeur, ce sera par la force »

Elle se détourna simplement, laissant tout le loisir à son ancienne élève de reprendre sa route vers les câchots. Bien qu’elle ne connaissait pas le mot de passe, Leo lui le connaissait et la détermination de la jeune femme suffisait à le faire coopérer. Pénétrant dans la salle commune, elle rejoint rapidement les dortoirs. A peine eut elle les yeux posé sur son enfant que la froideur dont elle faisait preuve jusqu’à présent s’envola soudainement, s’apprêtait-elle réellement à le faire ? Elle passa une main sur le visage endormie du garçon, le secouant légèrement pour le réveiller.


« Mon bébé… » Laissa-t-elle échappé d’une voix brisé « J’aimerais que tu me suive » et bien que sa demande semblait être faite poliment, l’enfant connaissait assez bien sa mère pour savoir qu’elle ne tolèrerait pas un non. Elle laissa le jeune serdaigle convaincre son propre fils alors qu’elle préparait quelques affaires rapidement. En quelques minutes, elle quittait à nouveau Poudlard pour rejoindre l’extérieur. Elle savait qu’elle devait probablement des explications à son fils mais pour le moment, elle usait de la totalité de son énergie pour ne pas se briser. Elle emmena les deux enfants au sein du ministère de la magie, sans un mot. La peur tenta de prendre d’assaut son cœur mais elle se protégea de cette émotion, faisant la queue pour les différentes cheminées qui ornait le hall du ministère de la magie, elle attendit qu’il n’y ai plus qu’une personne devant eux pour se tourner vers les deux adolescents.

« Heliopolis… » Leur dit-elle avec une certaine autorité « Vous avez compris ? »

Elle fit passer Leo le premier, sachant pertinemment que s’il obéissait à la demande de Zoya, Elliot en ferait de même. Elle vit le premier disparaitre après avoir lancer sa poignée de poudre de cheminette, plaçant Elliot à l’intérieur de la cheminée, elle lui donna une poignée de poudre avant de le regarder dans les yeux.

« Heliopolis » répéta-t-elle

Elle laissa son fils disparaitre dans la cheminée avant de faire elle-même le voyage. La chaleur étouffante de l’Egypte la prit légèrement de court alors qu’elle se retrouvait à présent au sein du ministère de la magie egyptienne. Les lieux étaient bien différents du triste ministère anglais. Baigné par le soleil, elle plissa légèrement les yeux tant elle était peu habituée à autant de lumière. Un agent vint auprès d’elle et des deux enfants, prenant leur identité et la raison de leur visite.

« Ali Wilkes, vous savez où je peux le trouver ? »


C’est avec un accent à couper au couteau qu’il finit par lui répondre. Tout ce qu’elle comprit au final ce fut "Temple de Ra". Et ce fut en direction de celui-ci qu’elle se rendit…Il fallut une longue marche sous le soleil ardent du pays avant de trouver le temple, faisant face à l’édifice, elle prit une seconde pour l’observer, pour respirer aussi, évitant soigneusement de poser ses yeux sur son fils.

Elle s’avança droit vers le temple...

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996

Le puissant Soleil d’Egypte brillait haut dans le ciel d’Hélipolis, baignant la ville de sa chaleur et sa lumière. Une légère brise caressait le sol sableux et faisait doucement se faire plier les roseaux du jardin du Temple de Ra. Malgré le climat ardent le calme semblait régner dans l’immense bâtisse du roi Soleil. Mais celui -ci n’allait pas tarder à être dérangé par l’arrivée d’une flèche sombre.

Zoya Horlov, clairement hors de son environnement naturel sous cette lumière aveuglante et inquisitrice s’avança d’un pas décidé vers le portail doré du temple, suivie de deux enfants. Sa figure sombre au milieu du paysage chaud ne passa inaperçu et rapidement un garde apparut derrière la grille pour observer les intrus. Ses habits beiges et blancs contrastaient avec la teinte charbonnée de sa chevelure et son regard était tout aussi doré que le fourreau des armes qu’il avait à la ceinture. Malgré l’allure sans hésitation de l’Anglaise il demeura calme et immobile derrière les portes du temple.

- Vous n’êtes pas sensés entrer dans le temple de Ra sans permission. Arrêtez vous. finit-il par dire d’une voix calme et neutre mais néanmoins autoritaire lorsque le groupe fut assez proche pour l’entendre sans qu’il n'ait à hausser la voix.
Il s’était exprimé dans sa propre langue bien qu’il pouvait prévoir en voyant le trio qu’ils ne le comprendraient pas. Il ne fit pas tout de suite l’effort de traduire ses paroles car son regard et son attitude étaient assez claire pour exprimer ses intentions. Il ne les laisserait pas rentrer.
Mais voyant que cela ne suffisait pas pour faire disparaitre les inconnus, le garde hésita une seconde. S’essayer à la langue Internationale ou se faire plus menaçant en sortant son arme ?

- Akh, laisse. Je m’en occupe. appela un homme d’un ton étrangement similaire, calme et doux mais autoritaire.

Plus âgé, fin trentaine, vêtu d’un jean et d’une veste de cuir marron, il arborait un look moins traditionnel et une attitude moins sévère et distante. Sa barbe drue et mal rasée et ses cheveux bouclés tombants lui donnait même un air plus négligé mais le garde s’écarta immédiatement sans le questionner et ouvrit la grille lorsque ce qu’on lui fit signe de le faire.

Ne la laissant pourtant pas s’ouvrir complètement, Asim fils de Ra s’arrêta dans l’embrasure. Il arbora un petit sourire désolé tout à fait en accord avec le fait qu’il avait fait ouvrir la grille sans pourtant avoir l’intention les laisser rentrer.

- Bonjour. Commença-t-il d’un anglais doux étonnamment fluide et naturel. Je suis désolé. ne manqua-t-il pas d’ajouter avec un sourire embarrassé. Rê a prédit votre arrivée. Il ne-

- Ali n’est pas là.

Une douce voix sortie de nulle part le coupa. Un soupir en Egyptien qui rappelait la brise discrète qui parfois soufflait le sable du haut des dunes. Asim fit volte face, révélant le jeune homme qui s’était matérialisé derrière lui sans un flash ou un son.
Petit, frêle et étrangement pâle, il était entouré d’une grande couverture de toile blanche qui ne laissait apparaître que sa tête et ses pieds nus. D’une vingtaine année, il ressemblait presque à un enfant enroulé dans le drap de son lit qu’il venait de quitter. Sur sa toge était pourtant épinglée une tête de faucon d’or surmontée d’un disque aux couleurs du Soleil. Une broche à l’effigie du Dieu Ra d’une grande finesse.

- Saïd n’est pas là. ajouta Rê du même ton étranger, flottant et lointain.

Ses yeux gris bleus étaient fixés sur Zoya sans bouger si bien que même les mots semblaient s'échapper de ses lèvres comme un faible coup de vent. Tout dans l’apparence du jeune homme renvoyait une impression de faiblesse et de fatigue, tout sauf ses yeux clairs qui perçait Zoya Horlov comme si elle avait été faite d’eau claire. Son regard figé était doté d’une vivacité et d’une présence déconcertante.
Un court silence s’installa avant que Asim ne se rende compte qu’il était le seul à comprendre l’Egyptien. Se détournant de Rê sans cacher son air un peu troublé, il eu un nouveau petit sourire pour le trio d’inconnus mais plus pressant et agacé cette fois.

- Si vous cherchez Ali, ou Saïd. Ils ne sont pas là. S’il-vous-plait allez vous en.

La voix d’Asim sembla sortir son camarade de son intense contemplation. Comme sortant d’un rêve, ses paupières frétillèrent et il releva la tête pour observer les inconnus d’un regard soudain bien plus banal. Ses yeux bleus se portèrent sur l’un des enfants et soudain son visage fut animé d’un sourire de joie. D’un pas d’une agilité surprenante pour quelqu’un à l’apparence si maladive, il s’abaissa pour se retrouver à sa hauteur.
Lui même surprit de l’action de Rê, Asim eu le réflexe immédiat de lever une main vers Zoya pour l’inviter à rester calme et à ne pas réagir. Il n’avait pas saisit d’arme ou l’avait-il touchée, mais son regard noir soudain dur comme de l’onyx était aussi convaincant qu’une lame sous la gorge.

Glissant un bras maigre et sec hors de sa toge blanche, Rê posa ses doigts fins sur la joue de l’enfant avec une délicatesse infinie. Ses doigts étaient froid mais son sourire était radieux, comme s’il reconnaissait un vieil ami.

- Elliot sen. murmura-il avec douceur et amour.

Cette fois il n’y avait pas vraiment besoin de traduire pour comprendre et de toute manière Asim ne semblait pas comprendre bien plus qu’un étranger devant le comportement peu cohérent de Rê. Son regard sombre croisa celui de Zoya et se souvenant soudain qu’il posait encore pour la stopper, il se redressa rapidement en pinçant les lèvres, attendant simplement patiemment la suite des évènements.
Le jeune homme se releva rapidement, ses doigts glissèrent sur la peau douce de l’enfant comme s’il ne voulait pas le quitter. Mais à l’instant où son bras revint prendre sa place invisible sous le linceul blanc la joie laissa place à une soudaine tristesse et détresse. Ses yeux clairs et soucieux revinrent trouver ceux de Zoya. Fronçant les sourcils, il passa une main sous sa toge pour agripper doucement sa gorge.

- Vous êtes venus à la recherche d’aide. dit-il et bien qu’il s’exprimait dans la même langue qu’il avait toujours utilisé, il fut soudain compréhensible par tous. Comme si sonorité et sens  n’avaient plus de lien dans ses paroles qui s’adressèrent directement à la compréhension de chacun. Enfin compréhensible, le jeune homme paru un instant normal, s’exprimant avec sérieux et clarté.

- Mais cet enfant… Lui et Saïd ont grandi bien trop loin de la lumière. J’ai bien peur qu’il ne soit trop tard. Ali a tout fait pour ramener son frère au Maat, à la raison. Nous lui avons apporté la bénédiction et la force de Ra, et où est-il aujourd’hui ? Il ne se considère ni fils de Ra, ni père de cet enfant.
Si le discours de Rê était maitrisé au départ il sembla dégringoler un peu plus à chaque mot prononcé. Comme s’il supportait de moins en moins plonger son regard dans les yeux des Zoya, il dû se détourner d’elle et du groupe, l’air de plus en plus paniqué.

- Votre amour pour lui ne vous donne le droit de vous montrer ici ! siffla-t-il d’un air soudain furieux. Mais il sembla plus se parler à lui même qu’à quiconque d’autre maintenant.

Mais Asim intervint enfin, comme s’il estimait que les choses avaient passés un certain cap de désordre et d’instabilité. Attrapant Rê d’une main ferme, il l’obligea à se concentrer sur lui. Mais le regard que le jeune folle releva vers lui était complètement blanc et déconnecté de la réalité.


- Tu aurais du rester à l'intérieur. J’ai dis que je m’en occupais. marmonna doucement Asim d’un ton agacé, pas plus déstabilisé que ça de la teinte laiteuse des iris de son camarade.
Se retournant vers le garde, il lui fit signe de prendre la relève. Celui-ci s’approcha rapidement.
- Il faut les aider, Asim. C’est terrible… souffla Rê qui ne se rendait pas compte qu’il changeait de main.
- La chambre. ordonna-t-il Asim fermement et dans un flash blanc, le garde et Rê disparurent.


Le silence et l’ordre retomba presque instantanément devant le Temple de Ra, laissant le trio d'étrangers et Asim dans un étrange moment de flottement. Se passant une main sur le visage ce dernier réfléchit à ce qu’il allait dire en même temps que ce qu’il allait faire car tout comme les autres avaient pu s’en apercevoir les directives de Rê étaient très décousues voire contradictoires. Il sembla réfléchir à d’autres choses aussi, d’autres facteurs encore qui pouvaient influencer sa décision. Après une longue seconde, il porta son regard de geai sur le petit groupe. Ils étaient si loin de chez eux.

- Les choses ne sont pas toujours aussi terribles qu’elles en ont l’air.
dit-il soudain en anglais avec un sourire rassurant, conscient que tout cela avait du être très confus et inquiétant, encore plus pour des étrangers. Rê… Il a juste un certain penchant pour le dramatisme. Ajouta-t-il avec un petit rire plaisantin.

L’homme finit par ouvrir le portail un peu plus grand et s’écarter pour laisser le passage libre.

- Entrez. Vous vous reposerez autour d’un thé. Et nous parlerons. D’accord ?


okMJ

Elliot Rosier
Elliot Rosier
Gallions : 99
Réveillé en plein milieu de la nuit, Elliot n'a pas vraiment le loisir de se demander ce qu'il se passe. Il grogne un peu, encore à moitié endormit. Depuis qu'il est de retour, l'adolescent n'a pas vraiment eu l'occasion de se reposer. Combien d'heures sont passées ? Décidément, il n'arrivera pas à terminer cette nuit. Exténué mais alerté par la présence de sa mère et de Leo, le serpentard se demande si Evan Rosier n'aurait pas refait son apparition. Devant l'air grave de la brune, Elliot la suit simplement sans faire d'histoire, jetant un vague regard à son ami, en quête de réponses. Ce dernier se contente d'hausser les épaules, pas plus avancé que lui.

Les voilà de nouveau dans les rues et rapidement au ministère de la magie. La poudre dans les mains, Elliot s'apprête à demander ce qu'ils vont bien pouvoir aller faire en Egypte. Cependant stoppé par le regard sérieux de sa mère, il garde le silence et s'exécute.

Aveuglé par la soudaine lumière, Elliot passe sa main devant ses yeux pour faire barrage à l'intensité du soleil, à contraste avec la nuit froide de Londres. Ainsi donc, c'est l'Egypte ? Le temps est étouffant, l'adolescent est mal à l'aise. Une fois de plus, il lève les yeux interrogateurs vers Zoya, mais l'ex-Auror ne fait que l'éviter depuis qu'ils ont quitté Poudlard. Froide et déterminée. Ce n'est pour autant pas tout ce qu'il émane de sa part. Quelque chose cloche. Sa mère est détruite, il peut le voir. Sa mâchoire se crispe mais encore une fois, il se contente de suivre en silence.

Ali Wilkes ? Qui c'est ça ? Au nom de famille, Elliot se raidit. Il n'a aucune envie de connaître la famille de Saïd. …. La famille de Saïd …. Est-ce que cela veut dire que c'est aussi la sienne ? L'idée lui paraît ridicule. Cet idiot n'a jamais vraiment été son père, alors cet Ali n'est qu'un étranger pour lui. Et puis en ce qui concerne les liens familiaux, hormis Zoya, Elliot a décidé de mettre un terme à cet espoir. Depuis tellement longtemps, il cherche qui il est …. Comme s'il allait trouver la réponse en Egypte. Pourtant, si sa mère l'amène jusqu'ici, c'est bien parce qu'il n'est pas en sécurité à Londres … Il n'est pas en sécurité avec elle. C'est pour ça qu'elle souffre tellement. N'importe quel idiot pourrait le comprendre et c'est sans doute la seule raison qui retient Elliot de faire un scandale comme il aurait pu le faire il y a quelques heures quand il ne voulait pas quitter Evan. La situation est totalement différente. Il voudrait la rassurer, lui dire que tout ira bien, et qu'elle n'a pas à s'en faire, un jour, ils se reverront. Une boule amer se forme dans sa gorge. Oui, ils se reverront … Un jour. Dans quelles circonstances ? Et quand ? Est-ce qu'il aura oublié les traits de son visage ? Et elle ? Comment pourrait-elle continuer sans souffrir ? Ce n'est pas le destin qu'il veut lui donner.

Elliot se mord les lèvres mais suit docilement la troupe. Un palais se forme bientôt devant eux. Il se demande où ils sont mais n'a pas le temps de se poser d'avantages de questions, ce qui semble être un garde, ne tarde pas à les stopper. La fatigue prend le dessus et le plus jeune sent ses nerfs craquer. Alors qu'il s'apprête à envoyer balader le garde en lui disant que de toute façon, il ne comprend rien à ce qu'il raconte, un nouveau personnage fait son apparition. Un homme d'une trentaine d'année, d'apparence, décontracté et négligé, prend la relève. Le garde le laisse passer sans le questionner et Elliot lui jette un regard mécontent en guise de bonjour. Rê ? C'est qui ça encore ? Rayon de soleil ? Alors qu'il s'apprête à faire partager sa blague idiote avec mauvaise humeur, le concerné ne tarde pas à faire son apparition. Elliot ouvre la bouche en voyant l'étrange garçon apparaître de nulle part, emmitouflé dans son drap. Bien qu'il ne comprend pas sa langue, il réussit à entendre les noms d'Ali (encore lui) et Saïd (pas lui!!). Et le pauvre petit (plus grand que lui) a l'air quand même bien malade. Elliot hésite à lui suggérer d'aller se reposer, surtout si c'est une question de santé. Ce qui lui rappelle que lui non plus ne dirait pas non à quelques heures en plus de sommeil. La fatigue le rendant grognon, il sent sa mauvaise humeur grimper lorsque Rê perce Zoya du regard. Il irait bien jusqu'à marcher sur son drap pour le faire tomber par terre, mais encore une fois, il est coupé dans sa tentative par l'intervention du premier Egyptien qui leur demande de partir, Saïd et Ali n'étant pas là. Le gamin le foudroie une seconde fois du regard. Jamais dans sa vie, il ne chercherait Saïd, quant à Ali, il ne le connait même pas. Ce n'est pas lui qui cherche qui que ce soit, mais bien sa mère. Elle n'a pas fait l'effort de venir jusqu'ici, brisée, pour avoir un refus.

Simple esprit de contradiction, Elliot garde bien ses pieds sur le sol et croise les bras, démontrant ainsi qu'il n'a pas l'intention de partir. Leo lui jete un regard perplexe. Jusqu'à maintenant, les égyptiens ne sont pas menaçant mais l'enfant pense bien que s'ils veulent les voir partir, ce n'est pas Elliot qui arrivera à les en empêcher. Cependant, le jeune orphelin reste aussi effacé que d'habitude, on oublierait presque sa présence.

Ce qu'Elliot n'avait pas prévu, c'est qu'on s'intéresse si vite à lui. Rayon de Soleil Malade s'approche d'un pas un peu trop précipité pour s'abaisser à sa hauteur. Le plus jeune est prit d'un mouvement de recule, s'apprêtant à lui mordre les doigts en chat de faïence. Mais sa colère se dissipe au moment où la main fine touche son visage. Le contrariété prend place à une expression plus calme, plus douce. Étonné, Elliot ne bouge pas, mais soutien son regard bleu, sans le quitter des yeux. Intrigué, il ne comprend pas la tendresse qui est lisible dans le sourire de Rê.

« Vous me connaissez ... » lui murmure Elliot, d'une voix étrangement douce qui lui est rare. Ce n'est pas une question mais une constatation. Beaucoup de choses lui échappe tout de même.

« Comment ? Qui êtes vous ? »

Mais il faut croire que Rê a un sérieux problème de comportement. A l'instant même où il l'a lâché, il redevient hostile. Quoi que non, pas que. La panique a l'air de s'emparer de lui, laissant Elliot perplexe, devant les paroles dans leur langage courant, adressé à Zoya. Ra ? Comme dans la mythologie égyptienne ? Qu'est-ce que c'est que ces histoires ? Il ne comprend rien. Mais une chose est sûre, il ne va pas laisser sa mère se battre toute seule. Fidèle à lui même, Elliot s'avance, se plaçant au devant du groupe.

« C'est vrai. Vous avez raison. Saïd ne me considère pas comme son fils, mais qu'on le veuille ou non, je le suis tout de même, c'est un fait. » Sa voix n'est pas agressive, Elliot ignore comment il fait pour garder son calme, alors qu'il n'est qu'une boule de nerf près à exploser. Volontairement, il ignore le regard blasé de Leo. C'est vrai, après avoir passer temps de temps à renier son lien familial avec Saïd -qu'il appelle toujours par son prénom- pourquoi de telles paroles ? Pour Zoya, bien entendu.

« Vous ne me pouvez pas me tourner le dos si je demande votre aide. Si c'était vraiment ce que vous voulez, vous nous aurez chassé avant même qu'on arrive devant ce palais. Ma mère vient de faire le choix le plus difficile de son existence, alors ne nous ignorez pas. »

De toute façon, il faut croire que le trouble du comportement de Rayon de Soleil frappe encore, en effet, Rê change d'avis et dramatise en disant qu'il faut les aider, que c'est terrible. Un peu prit au dépourvu, Elliot perd en ampleur et balbutie pour lui même.

« Ce n'est pas si terrible …. Si ? »

Le garde de tout à l'heure disparaît avec Rê qui semble encore épouvanté, et Elliot regarde où ils viennent de disparaître, toujours perdu. Il cligne des yeux mais leur hôte ne tarde pas à le ramener à la réalité et les faire entrer, confirmant que ce n'est pas aussi terrible que cela en a l'air.

Pas pour autant rassuré, il acquiesce néanmoins à la proposition de se reposer devant une boisson, puis laisse Zoya ouvrir la marche, retrouvant sa place derrière elle. Néanmoins, suivant la troupe, il ne peut s'empêcher de demander.

« Qui est Ali ? … Et qui est Rê exactement ? Et vous ? Et d'ailleurs, où est-ce qu'on est ? »

C'est la main de Leo sur la sienne qui le fait stopper dans ses questions. Bien d'autres lui viennent à l'esprit. Beaucoup de choses lui échappe. Perdu, il ne comprend pas vraiment l'environnement qui l'entoure. Et surtout, qui est Ra ?

« Ra ? C'est un dieu non ? » enchaîne Elliot, malgré lui.

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278

La chaleur est étouffante, elle qui préfère de loin les températures de son Londres natal, elle supporte que très difficilement ce soleil écrasant au-dessus de leurs têtes. Alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans ce temple dans l’espoir un peu naïf de trouver l’aide dont elle cherche désespérément, la voix du gardien lui parvient. Bien qu’elle n’en comprenne pas un mot, son attitude laisse clairement voir qu’il ne souhaite pas la voir souiller les lieux de sa présence. Elle esquissa un sourire en coin, un peu mauvais, elle n’est pas franchement d’humeur et elle n’attend que cette petite chose qui lui permettra d’exploser tout simplement. Mais avant même qu’elle ne puisse lui répondre, un autre homme entre en scène, de l’égyptien il passe à l’anglais mais leur conversation sera de très courte durée, interrompue par l’arrivée d’un autre jeune homme. Elle reconnait le prénom de l’homme qu’elle est venu chercher, son cœur se serre en reconnaissant celui de l’homme qu’elle aime. Ses yeux posés sur le garçon, elle se sent terriblement mal à l’aise, elle n’aurait su l’expliquer mais il y avait quelque chose qui émanait de cet être à l’allure faible…La sensation d’être scruter de part en part la met rapidement mal à l’aise et elle détourna les yeux.
Son regard se pose sur celui qui s’est adressé à eux dans sa langue, il lui fait rapidement la traduction mais la sorcière n’est pas franchement satisfaite par celle-ci. Elle sait très bien qu’elle ne trouvera pas Saïd ici et c’était bien pour ça qu’elle, elle y était.

« Vous ne comprenez pas, je n’ai pas d’autres choix… »

Sa voix est calme, laissant peut-être exprimer un léger essoufflement à cause de la marche et de la chaleur mais elle est calme, bien trop calme pour son habitude. Tout ce qu’elle veut en réalité, c’est que les choses ne se compliquent pas, redoutant déjà le moment où elle laisserait derrière elle la chair de sa chair sans savoir si elle pourrait le revoir un jour. L’abrupte proximité du jeune homme et son fils crispe pourtant la sorcière qui lève une main, prête à réagir mais elle se ravise à l’instant où son regard croise celle de l’homme en face d’elle. Cette main, elle la posera sur l’épaule d’Elliot qui semble tout aussi calme depuis ce voyage. Elle ignore pourquoi il retient chacune de ses questions, pourquoi il lui fait confiance à ce point alors qu’elle s’apprête à faire quelque chose de particulièrement terrible à ses yeux.

La voix du jeune égyptien s’élève et malgré qu’elle reconnaisse l’étrange sonorité de leur langue, elle comprend chacun des mots. Ses sourcils se froncent, découvrant une partie de l’histoire de Saïd en ces lieux. Tout fait pour le ramener au Maât. Elle aurait peut-être dû réviser sa mythologie égyptienne avant de débarquer ici mais il était un peu trop tard pour ça. Sa bouche s’entrouvrit mais plutôt que sa voix, ce fut celle d’Elliot qui se fit entendre la première.
Ce n’était pas son amour pour Saïd qui l’avait amené ici, au contraire en réalité mais elle n’aura nullement l’occasion de justifier sa présence. Son regard se pose sur son garçon qui leur rappelle que malgré tout, il n’en reste pas moins son fils. Sa gorge se nouait en l’entendant, ne pouvant s’empêcher de se rappeler des dernières minutes passer avec l’ancien serpentard mais plus que ces souvenirs, ce sont les mots d’Elliot qui la trouble soudainement.

Il sait…Il sait très bien ce qu’elle est venu faire ici.

Son regard figé sur son garçon, son cœur s’emballe et à nouveau les doutes s’emparent d’elle, doit-elle réellement en arrivé là ? Elle s’énumère alors toute les raisons qui l’ont amener à ce choix, la guerre, Evan, son incapacité à pouvoir le protéger et se battre, Saïd, elle…
Faisant le vide en elle, son regard observe sans comprendre ce qui se passe. Le garçon, son soudain changement, sa disparition. L’unique homme encore présent tente d’arrondir les angles et elle observe celui-ci, son attitude, son sourire. Elle ne peut s’empêcher de se méfier alors qu’il lui ouvre les portes du temple.
Elle restait silencieuse alors qu’Elliot commence doucement à bouillonné, des questions, enfin.

« Ali est ton oncle… »

C’est la seule réponse qu’elle peut réellement lui fournir parce qu’il s’agit de la seule réponse qu’elle connaisse. Laissant Elliot s’avancer dans le temps, Zoya ne put s’empêcher d’hésiter à franchir le seuil du portail. Ne pouvant s’empêcher de penser au vague parole d’Ali que son esprit embrouiller à enregistrer ce soir-là. Son regard se posa sur l’homme avant de se poser une nouvelle fois sur son fils qui est entrée. Franchissant l’entrée, elle se retrouve une nouvelle fois à l’intérieur, sa main se reposant sur l’épaule du jeune serpentard.
Un lourd pressentiment s’empare à l’instant où elle se trouve véritable en ce lieu sacré. Les questions d’Elliot suffise à entretenir une conversation qu’elle n’a pas la force d’avoir pour le moment, sur ses gardes, elle observe simplement ce qui l’entoure.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996

Asim ne put retenir un sourire non pas de politesse mais de tendresse face à l’attitude de l’enfant. Il était clair qu’ils étaient en difficulté et même si la femme semblait tout faire pour garder sa contenance et son calme il pouvait voir que ce n’était pas un moment facile pour elle. Elliot, comme cela semblait être son nom, si jeune et si loin de chez lui s’efforça de s’armer de maturité, même face à l’attitude erratique de Rê. Il prit la parole plus habilement que sa mère, leur demandant de ne pas leur tourner le dos alors qu’ils n’avaient pas d’autres choix.

En effet, l’Egyptien n’avait pas envie de les faire rebrousser chemin et rentrer bredouille même s’il s’agissait des premières directives que Rê lui avait donné lorsque celui-ci avait perçu l’arrivée de l’étrange trio venu de l’ouest. Depuis, les intentions du jeune homme n’étaient plus aussi limpide et ce fut le rôle d’Asim de prendre une décision. Celle-ci fut de les laisser rentrer, au moins pour qu’ils puissent se reposer et qu’il puisse en savoir plus.
Rê semblait en savoir assez sur ces gens venus de loin mais malheureusement il n’avait prit le temps de partager son savoir avec lui. Tout ce qu’il avait pu comprendre et déduire de leur conversation chaotique était que l’enfant était celui de Saïd, le frère d’Ali, mais que les choses n’était pas aussi simples qu’elles ne paraissaient. La femme qui accompagnait les deux enfants était la mère d’Elliot. Et l’autre enfant ? Asim n’eut pas le loisir de le demander.
A peine il leur ouvrait les portes du domaine de Ra que le petit brun libéra ses propres questions. Qui était Ali ? Et Rê ? Et Ra ? Il laissa échapper un petit rire amusé sans savoir s’il devait s’inquiéter ou être rassuré de ne las être le seul à ne pas tout comprendre dans l’histoire. Un peu plus calme et patient que l’enfant’ Asim ne répondit pas tout de suite, se contentant de les mener jusqu’à l'imposante bâtisse du Dieu Soleil.

Il effleura l’épaisse porte de la main qui s’ouvrit d’elle -même sans avoir besoin de la pousser. A l’intérieur, le Soleil brillait tout autant qu’à l’extérieur. Les rayons du Soleil transperçait l’immense intérieur comme des banderoles dorées tirées à chaque fenêtres. Les murs de pierre beige ornées de peintures, de mosaïques et d’ornements dorées donnaient l’impression d’être à la fois dans une église, un jardin luxuriant et une caverne aux trésors. Mais ce ne fut pas vers ce lieu imposant et imprégné de magie que Asim guida ses invités, bifurquant sur la droite, il passa sous une arche puis un petit couloir baignée par la lumière du jour. Ils longèrent les murs recouverts de hiéroglyphes et croisèrent deux jeunes femmes qui offrirent un sourire curieux aux étrangers. Il finirent par arriver à un petit patio couvert adjacent à une court rayonnante où coulait une fontaine sous un olivier courbé paresseusement.

L’Egyptien désigna les bancs recouverts de coussins colorés ornés de broderies dorées où il prit lui même place en soufflant doucement. Glissant une main dans la poche de sa veste en cuir, il sortit une baguette magique d'apparence assez ordinaire à l’image de son maitre. Seule une petite bague dorée sur son manche rappelait les influences Égyptienne. La faisant tournoyer dans l’air avec des petits gestes fluides, il fit apparaitre sur la petite table basse du patio une haute théière d’argent. La tapotant du bout de la baguette, il en fit sortir un petit filet de vapeur. Posant sa baguette sur la table, c’est avec ses simples mains qu’il sortit ensuite des petits verres ornés de petits dessins dorés eux aussi d’un petit meuble du patio. Il servit ses invités un par un en faisant couler un élégant filet ambré et fumant dans leurs verres. Lorsqu’il se servit lui-même, la douce odeur de menthe sucrée enveloppait le petit groupe.

- Voilà qui est mieux. Dit-il d’un ton satisfait en se rasseyant.

Mais avant de se détendre ou de commencer à répondre aux questions du jeune garçon, Asim sortit de sa veste un paquet de banal cigarette camel moldue. Il en cala une entre ses lèvres roses. Il s’apprêta à ranger le paquet avant de se rappeler qu’il avait des invités. En haussant les sourcils il en proposa a quiconque en voudrait en tendant le paquet vers ses trois interlocuteurs. Il alluma enfin son bâton de tabac d’un petit geste de sa baguette qu’il reposa ensuite sur la table comme s’il eut s’agit d’un simple briquet. Inspirant doucement, il expulsa la fumée en l’air dans un long soupir détendu. Il revint néanmoins rapidement à ses invités, leur offrant un regard docile et attentif.

- Si j’ai bien compris… Elliot ? Maman de Elliot et… Toi ? Qui es-tu ? Quelqu’un de très discret en tout cas. énuméra-t-il en pointant tour à tour ceux qu’il avait devant lui en finissant par le petit Léo. Et Ali est donc… Ton oncle. Répéta-t-il pour resituer lui-même les informations qu’il possédait.

- Je m’appelle Asim, fils de Ra. Ra est un Dieu très important ici en Egypte et à Héliopolis et ceci est son temple. Le Temple de Ra. Expliqua-t-il simplement pour répondre aux questions d’Elliot. On aurait pu croire que l’Egyptien ai plus a dire sur son Dieu et son Temple mais il n’en fit rien. Parce que ce n’était pas vraiment nécessaire ou forcément bienvenue. Il pouvait sentir qu’ils n’étaient pas venus pour un récit théologique ou historique.

Prenant une bouffée de fumée fruitée puis une gorgée de thé chaud, il laissa les saveurs et odeurs se mélanger délicatement dans sa bouche. Son regard se perdit un instant dans le tableau paisible qu’offrait la vue sur la petite cours et sa fontaine. Il laissa le clapotis de la source remplacer sa voix pour une seconde de calme.
Un sourire anima son visage pileux lorsqu’il se rendit compte qu’il n’avait pas complètement fini de répondre aux questions de l’enfant.
- Et Rê… Commença-t-il d’un ton amusé. Il y avait de la tendresse dans son regard mais on pouvait voir qu’Asim cherchait les mots pour le qualifier. Rê est assez… Particulier. Mais c’est lui qui veille sur le Temple de Ra et ses disciples. C’est… Un peu comme notre chef. Expliqua-t-il avec un petit sourire presque plaisantin.
Il savait que cela pouvait paraitre étrange et difficile à croire voire même inquiétant , surtout pour ceux qui avaient pu le voir et assister à son comportement instable.

Quitte à donner des réponses, Asim se dit qu’il, garderait ses propres questions pour plus tard. S’adossant un peu plus sur son coussin, il tira longuement sur sa cigarette en profitant de cette nouvelle pause pour remettre de l’ordre dans ses idées. Il jeta un regard aux deux enfants qui ne semblaient pas atteindre les quinze ans, puis posa ses yeux sur Zoya.

- L’Angleterre, hein ? Devina-t-il à la fois de leur accent, de leur pâleur élégante et de leur style vestimentaire. J’y ai passé un peu de temps il y a quelques années... Bonne musique. Un peu frisqué. Ali est venu me poser des questions un jour, demandant des renseignements. Il voulait retrouver son frère. Raconta-t-il en regardant la jeune femme en sachant qu’elle reconnaitrait peut-être une partie de l’histoire qu’il complèterait pour elle.

- Le pays… Héliopolis tout particulièrement a été ravagée par la guerre pendant de nombreuses années. Les choses se sont calmées et même si la paix reste fragile, j'imagine qu'il a songé qu'il était temps pour Saïd de revenir à la maison.

Il l’a trouvé, en Angleterre. Il l’a ramené à Héliopolis, ici même au Temple de Ra où il est né.

Mais Saïd il… J’ai entendu dire que ses parents l’avaient envoyé au loin alors qu’il n’avait que quelques jours, pour le préserver des conflits. Il a grandit dans un autre pays, un autre monde.

Ce fut difficile de le faire revenir. Comme toi, il ne connaissait rien de ce lieu, de Ra, de nous.
Ajouta-t-il avec un petit regard pour Elliot. Il ne savait si c’était l’idée qu’il s’agissait vraiment du fils de Saïd qui faisait doucement son chemin dans son cerveau mais il eu l’impression de déceler quelques ressemblances avec celui qu’ils avaient aimé appeler l’enfant de l’ouest.
- Il était beaucoup moins patient et attentif que toi. Ajouta-t-il d’un ton plaisantin.
Mais Ali a toujours eu beaucoup de patience et de persévérance. Il ne voulait pas laisser tomber son frère. Il a supplié Ra et Rê de lui prêter main forte et ils ont acceptés.

Un temps j’ai cru que tout irait bien pour eux… Mais la dernière fois que j’ai entendu parlé d’eux ils étaient retournés en Angleterre sans en parler à personne et ils ne sont pas revenus.


Asim releva son regard noir et chaud vers ceux bleus et clairs de l’Anglaise. Sans être inquisiteur, il lui laissa voir la légère curiosité qui brillait dans ses iris sombres. L’Egyptien n’avait pas accordé plus d’importance que cela à l’aventure des deux frères mais aujourd’hui que cette femme et ces deux enfants se trouvaient devant lui, il était très curieux de connaitre le reste de l’histoire.
- Que cherchez-vous vraiment ici ? Demanda-t-il enfin. Car si c’est eux que vous cherchez, j’ai bien peur de n’avoir plus à vous offrir.


okMJ

Elliot Rosier
Elliot Rosier
Gallions : 99

Elliot peine grandement à avancer. Les lieux sont bien trop riches et impressionnant, il a la désagréable impression de commettre un sacrilège en traversant les couloirs. Pour une fois, Leo a l'air aussi intrigué que lui, les deux garçons prennent garde à ne rien salir et ne faire tomber aucun vase. Voyant les regards des demoiselles posées sur eux, Elliot hâte le pas pour se rapprocher de l'Egyptien, jetant des regards perplexes autour de lui. Finalement, ils arrivent dans un patio élégant, particulièrement bien décoré. L'air n'y est pas plus frais, l'environnement est toujours aussi lumineux. L'adolescent se permet d'enlever sa veste …. Mais se sent particulièrement ridicule dans ses vêtements, qui sont pourtant soignés, face à temps de beauté autour de lui. Il s'empresse donc de remettre sa veste, la serrant contre lui, sous le regard railleur de Leo.

Assit à côté l'un de l'autre sur les coussins du banc, les deux amis regardent simplement leur hôtes préparer le thé. Leo hume l'air près de sa tasse et goutte une gorgée. Satisfait, il en boit une seconde. Digne et droit, Elliot ne touche pas encore à sa tasse, attendant plutôt les réponses à ses questions. Son regard est particulièrement outré lorsque l'homme leur tend un paquet de cigarette. Ne tenant pas compte de sa réaction, leur hôte fait un point sur leur identité. Le serpentard acquiesce d'un signe de tête et Leo relève la tête en comprenant qu'on s'adresse à lui.

« Moi ? Je ne suis que l'humble serviteur du jeune maître. »

Humble, humble … C'est vite dit. C'est plutôt son tyran de serviteur oui. Derrière ses airs calmes et discret, Leo est pire que lui. D'ailleurs on peut ressentir toute l'ironie de ses paroles dans sa voix.

« Ce n'est qu'un titre. Leo est mon ami et nous sommes au même pied d'égalité. S'il n'avait pas été là, j'aurais grandis seul. »
« Ne me donne pas la chaire de poule. » répond le gamin à lunettes, gêné par tant de mièvrerie.

Elliot lui jete un regard noir mais son attention se tourne rapidement vers l'homme qui confirme les paroles de sa mère. Ali est son oncle. Cette information le fait déglutir. Il ignore comment prendre le fait que sa famille s'agrandit de nouveau. Longtemps, il a cherché qui il est, et finalement, c'est peut-être ici qu'il détient la réponse, bien qu'il ne veuille pas l'admettre. Ce n'est pas ce qu'il imaginait, rien n'est comme il l'avait prévu. Les mauvaises surprises se sont accumulées et Elliot se demande quelle épreuve l'attend encore du côté familial. Quel genre d'homme est Ali ? Qu'est-ce qu'il pensera en le voyant ? Acceptera-t-il de l'aider et le protéger ou au contraire, il ne se sentira pas concerné par cette histoire ? Elliot ignore laquelle des deux options lui fait le plus peur. Etre une nouvelle fois rejeté par sa famille ou au contraire, le voir s'impliquer ?

Ainsi donc l'égyptien se nomme Asim. Il confirme que Ra est un dieu très important en Egypte et qu'ils se trouvent dans son temple. Cette information le rend encore plus mal à l'aise.

« J'ai l'impression de profaner un lieu sacré ... » murmure-t-il plus pour lui même que pour les autres. Même Leo recule un peu sa tasse, observant les alentours avec un certain respect derrière ses grosses lunettes. Mais soudainement, Elliot semble réaliser quelque chose. Ses yeux s'agrandissent sous la stupeur et il ne peut s'empêcher de bafouiller, choqué.

« Attendez … Vous voulez dire que ce stupide Saïd est un demi-dieu ou quelque chose comme ça ? … Non ! Je ne peux pas le croire, pas lui ! Dans la mythologie, les demi-dieux sont braves et honorables ! »

Cet idiot n'est que violence et lâcheté. La vie est tellement injuste. Elliot est presque horrifié, véritablement scandalisé. Il n'arrive pas à le croire. Alors qu'il est presque à se décomposer sur le sol, il ne doit son salut qu'à l'intervention de Leo.

« C'est toi l'idiot. Fils de Ra, c'est surtout un titre n'est-ce pas ? Cela veut dire que vous êtes tous sous sa protection ? Mais puisque vous avez l'air d'avoir un rang élevé et de connaître Saïd Wilkes, j'imagine qu'il vient d'une famille influente et puissante. »

N'est-ce pas ce qu'ils recherchent ? Des personnes capables de le protéger ? Ali serait donc cette personne ? La lueur d'espoir revient. Pourtant Elliot a encore du mal à encaisser de devoir être protégé contre Evan Rosier. Une boule amer se forme dans sa gorge en visualisant de nouveau Evan tenter de le tuer. Un frisson parcours son corps et il détourne la tête, se mordant les lèvres. Peur, déception et tristesse. Ce n'est pas le moment de broyer du noir, pas ici, pas devant autrui.

La voix d'Asim le rappelle à la réalité, continuant de répondre à ses questions.

« Rayon de Soleil est le chef ?! » Si sa voix est surprise, son regard lui, est remplit de fierté. Un leader qui veille sur ses proches. Rê représente ce qu'il a toujours voulu être. Ce qu'il a toujours revendiqué être. L'adolescent est soudainement impressionné mais ressent une grande empathie pour ce jeune homme. Cette nouvelle lui redonne courage, lui rappelant que rien est impossible.

Mais il y a encore une part d'ombre dans ce mystère.

« Comment sait-il qui je suis ? »


L'histoire de ce lieu le dépasse un peu. Une guerre qui a fait rage ? Il n'a pourtant pas l'air de parler de Voldemort. Leo cherche dans sa mémoire ce qu'aurait pu leur raconter le professeur Vernay à ce sujet. Il n'a cependant pas le temps de s'y consacrer d'avantage pour le moment, Asim enchaine sur le lien qui unit Ali et Saïd. Mouton est né ici -ce qui confirme les hypothèses de Leo- mais éloigné par ses parents pour le préserver de la guerre, son frère a par la suite voulu le retrouver. La tentative de rapprochement a parait-il échoué.

« Ce n'est pas étonnant. Le mot famille n'a aucun sens pour lui. » fait Elliot d'une voix sèche.

Ce n'est pas qu'il veut critiquer Saïd vers les siens, mais c'est plus fort que lui. Dès qu'il entend son nom, son animosité revient en force. Il n'a jamais oublié que celui qui partage son sang a essayé de le tuer à plusieurs reprises, et surtout, qu'il n'est pas là aujourd'hui. Si sa mère l'amène ici, cela ne peut être expliquer que par le refus de Saïd de s'occuper de lui. Elliot se souvient de l'appréhension dans son regard lorsqu'il a espéré que l'enfant donnerait son accord pour vivre avec eux. Ce crétin a cru pouvoir l'aimer mais il c'est bercé d'illusions. Il n'a été qu'un remord passager dans la vie de Saïd Wilkes. Au final, cela ne touche même pas Elliot, qui n'a aucune estime pour lui et qui se méfier depuis le début, sachant à quoi s'en tenir. Il n'a jamais considéré Saïd comme son père, la déception vient plutôt d'Evan Rosier.

Mais le choc est tel un coup de massue en pleine tête. Ali n'est pas revenu.

« Il a …. Disparu ? » Sa voix tremble sans qu'il puisse l'en empêcher. La terreur se lit presque dans ses yeux. L'espace d'un instant il redevient le môme de 14 ans qui voit sa dernière chance disparaître en fumée. La peur de mourir, la peur de se retrouver de nouveau devant Evan Rosier. Mais surtout … Comprendre que ce que venait de faire Zoya ne servait à rien. La seule personne qui peut le protéger a disparu. D'abord tenté de lui jeter un regard inquiet, ses poings se serrent sur ses genoux, le visage crispé. Il se retient de lever les yeux vers sa mère et se force à se détendre. Ce n'est pas le moment de flancher. Le garçon prend sur lui et se décrispe. Doucement, il pose une main sur celle de sa mère, se voulant rassurant. Il n'est pas question qu'il la voit échouer, il compte bien tout faire pour que ça n'arrive pas. A la fois hésitant et déterminé, c'est finalement Asim qu'il regarde.

« Si je suis un Wilkes. » Elliot a vraiment du mal à s'associer avec Saïd, bien qu'il ne ressent aucune animosité envers les personnes qui vivent ici, plutôt même troublé par leur existence. « Ca veut dire  qu'une partie de mes origines viennent de ce temple … Vous croyez que je pourrais disposer de la protection de Ra ? »

Si sa voix voulait paraître assurée, Elliot se rend compte qu'elle n'a rien de telle, plus fluette et en panique qu'autre chose. Enfin, il jete un regard à sa mère. Peut-être qu'Ali n'est pas la seule solution, et que son absence ne veut pas dire qu'ils vont devoir repartir et qu'elle devra se débrouiller seule.

Elliot semble soudain se souvenir de deux choses. Rê qui avant de disparaître à pratiquement imploré qu'on les aides … Et surtout, l'histoire d'Asim concernant les parents de Saïd qui ont éloigné leur fils quand il était bébé. S'ils viennent de ce temple alors …

« Mes grands parents. » fait-il soudainement, avec une certaine précipitation. « Est-ce qu'ils sont là ? Je …. » L'enfant baisse la tête, coupable. « Je ne veux pas amener le danger jusqu'à vous. Mais je n'ai aucune autre alternative … Si personne vous ne m'aidez pas, je serais tué avant même d'avoir atteint mes 15 ans. »

Elliot n'est pas stupide. Si la brunette a réussit à négocier avec Evan pour qu'il le laisse en paix, l'adolescent sait que ce n'est que temporaire. Il n'est en vie que par le bon vouloir d'Evan Rosier. La roue tourne, l'épée de Damoclès est au dessus de sa tête.

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278
Suivant la route tracée par l’homme, elle observe, regarde non sans une certaine curiosité les lieux. Son regard croisera celui de femme qui lui sourit simplement et elle ne peut s’empêcher de détourner les yeux simplement, elle n’a pas vraiment la force de se montrer courtoise ou même de sourire tout simplement. Elle en est intérieurement navrée mais c’est déjà bien assez difficile de ne pas flancher maintenant. Un banc, le soleil, l’odeur de menthe et son regard se pose sur le paquet de cigarette qui est tendue. Une invitation qu’elle ne peut s’empêcher d’accepter. Tirant l’une des cancéreuse, un bref merci travers le seuil de ses lèvres. Allumant celle-ci avec son propre briquet, elle en inspire son poison, profondément. Bien que les coussins semblent être particulièrement confortable, c’est plus fort qu’elle, elle ne peut s’empêcher rester debout, non loin d’Elliot. S’asseoir, c’était diminuer son champs de vision. Au fil des années, l’ancienne auror n’a jamais vraiment su se défaire de ces habitudes.

« Zoya »

Laisse-t-elle échappé lorsqu’il la présente en tant que "maman d’Elliot". Ce titre la fit sourire, tristement, méritait-elle réellement qu’on la nomme ainsi ? Elle en doutait réellement. Elle s’apprêtait à présenter Leo comme son fils d’adoption lorsque celui-ci répondit avant elle, avec une certaine franchise. Elle n’avait jamais apprécié cette idée de servitude et c’était bien pour cela qu’elle s’était dit qu’elle rendrait tout cela plus officiel. Son regard porter sur le jeune homme avec ses lunettes, elle écoutait les voix enfantines se chamailler, observant toute l’innocence de l’enfance à travers les mimiques et les traits de leur visage.

Son attention se reporta rapidement sur celle d’Assim. Il lui offrait tout un morceau d’histoire qu’elle ignorait de Saïd, probablement un morceau que celui-ci avait dû longtemps ignorer. Et cette histoire noua un peu plus sa gorge, ses propres souvenirs se mêlant au récit, ses propres choix faisant échos à ceux qu’avait fait la mère de l’ancien mangemort bien avant elle. Ses lèvres pincèrent légèrement le filtre de la cigarette alors qu’elle se crispait légèrement. L’univers s’était-il donner le mot pour absolument vouloir la faire craquer ?
Remplissant ses poumons de nicotine, elle souffla la fumée dans la direction opposée des enfants et de l’homme. La disparition d’Ali lui posait un léger problème mais elle ne comptait pas pour autant quitter ce temple sans être certaine d’y voir son fils y être protégé.

Son regard croisa celui d’Assim, elle décelait dans ses yeux le désir de recevoir à son tour un morceau d’histoire qu’il ne connaissait pas. Elle laissa à Assim le temps de répondre son fils s’il le souhaitait avant de prendre la parole à son tour.

« Il n’a pas eu l’avenir que souhaitait ses parents pour lui » finit-elle par répondre. « En dehors d’une enfance auprès d’un sadique, c’est la guerre qui a fini par nous avoir tout juste sortie de Poudlard » elle dégluti légèrement, détournant ses yeux pour observer un moment sa cigarette avant de la porter une nouvelle fois à sa bouche. « Nous ne pouvions compter et faire confiance que sur l’un et l’autre » son regard se perdit un instant, son visage s’éteignant…Un silence marqua une longue pause durant laquelle l’anglaise se perdit dans ses souvenirs et le cauchemar que cela avait été par moment.

« Lorsqu’Ali est venu le reprendre, j’ignorais encore qu’il était son frère , où il l’avait emmené. »

Elle reporta ses yeux sur Assim.

« Ali a pris son apparence  pour venir me voir après des semaines » à nouveau son cœur s’emballe, ses doigts se crispent. Ses yeux dans le vide, elle se souvient encore de chaque détail. «  Isis…Il m’a appelé ainsi » elle se souvient encore de cette voix, la même que Saïd, la seule différence était ce ton trop sérieux, presque monocorde alors qu’il avait laissé ces choses pénétrés en elle. Il n’est pas bien difficile de comprendre que ce frère lui fait peur. Sa main passe sur sa gorge une seconde. « Il a… » Elle s’arrête une seconde, se rappelant des oreilles innocente qui les écoute. « Saïd l’a compris, c’est pour ça qu’il est repartie d’ici, c’est pour moi »

Ses yeux et sa tête se baissent, la douleur tant physique que moral devient insoutenable, il aurait été plus simple qu’elle haïsse cet homme comme pouvait le faire si facilement Elliot mais elle l’aimait, profondément et sincèrement, aussi inexplicable que cela pouvait être, elle l’aimait.

« Je ne sais pas où Ali est allé après ce soir-là… » Dit-elle, sincèrement désolé de ne pouvoir répondre à cette question. Elle avait simplement cru qu’il était rentré ici. « Il est possible qu’ils se soient revu » dit-elle, déduisant cela des dernières conversations qu’elle avait eu avec Saïd lorsqu’elle avait émis l’hypothèse de venir ici la première. Un nouveau pincement au cœur, elle ne pouvait s’empêcher de se souvenir qu’il lui avait dit que rien n’arriverait à Elliot tant qu’il serait avec eux, ensemble. Elle se senti nauséeuse, à force de taire cette souffrance.

Levant les yeux vers le ciel, ses paupières se plissèrent devant la lumière aveuglante de l’astre et pourtant, elle resta un moment à observer le ciel sans nuage.

« Une nouvelle guerre arrive et avec elle son lot d’horreur et d’ennemi qui chercheront à le détruire » reportant son attention sur Assim, ses yeux luisaient des larmes qu’elle continuait à contenir. « Je sais ce que la guerre à fait de moi ou ce qu’elle a fait de Saïd, j’avais à peine un an ou deux de plus qu’Elliot quand j’ai décidé de m’engager dans la première parce que je n’avais rien à perdre à l’époque et que ma vie me semblait bien insignifiante si ça permettait à d’autres de vivre en paix » elle parlait, calmement, sa voix ayant des ratés par moment elle se reprenait rapidement. Son regard se posa sur son garçon, elle avait longtemps cru qu’elle n’avait pas de famille et c’était aujourd’hui plus vrai que jamais, elle n’avait que Saïd et Elliot…Mais pas grand-chose à offrir à l’un comme l’autre. « Tu mérites de vivre loin de tout ça Elliot, je ne veux pas te voir finir comme moi, pleine de rancœur, de regret, de haine et de rage » elle passa sa main dans les cheveux du garçon «  Assim…Je n’ai que vous pour les garder loin de tout ça, ma seule famille a longtemps été uniquement Saïd » reposant ses yeux vers l’égyptien « je ne peux pas repartir sans la certitude que vous le préserverez de tout ça… » elle laissa sa phrase en suspens, laissant comprendre qu’elle était probablement prête à tout pour s’assurer de la protection du serpentard.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996

Les interactions des deux enfants fit rire le fils de Ra. Ils avaient beau être des étrangers, ils restaient des enfants. Il y avait dans leur attitude juvénile, leurs jeux et leur caractère quelque chose d’universel et d’attendrissant. Ce pouvoir de rester eux-mêmes et de conserver cette étincelle d’innocence malgré l’adversité. Asim ne savait pas dans quel pétrin le petit groupe se trouvait réellement mais il admirait tout de même la force et le courage qui leur avait fallu pour arriver jusqu’ici.

Il ne s'inquiéta pas de la colère que Elliot put exprimer a propos de son père. Il savait que les histoires de famille pouvaient parfois être compliquées. Le terme demi-dieu l’amusa beaucoup par contre car bien que cela faisait clairement sens dans l’esprit d’Elliot et sa mentalité occidentale, il n’en était rien chez les Enfants de Ra ou même en Egypte. Il y avait les Dieux et il y avait les Hommes. Il y avait des êtres particuliers et puissants, comme Rê, capable de communier avec les Dieux mais il n’en restaient pas moins des hommes.
Le jeune Leo su rapidement relever l’erreur de son ami et le corriger avec ses propres termes.

- Discret mais vif d'esprit. releva Asim avec un sourire reconnaissant pour le garçon a lunette. C’est a peu prêt ça.

Mais l’excitation d’Elliot ne s'arrêta pas la. C'était plutôt normal et pourtant si amusant de le voir s'étonner de tout. Pourtant Asim faisait de son mieux pour garder les choses au plus simple. Il savait qu’il n’était pas le plus doué ou le plus en droit pour expliquer tout cela. Zoya sembla l’accepter, prenant les informations qu’on lui donnait sans chercher a creuser trop loin, mais l’enfant lui avait l’air de se perdre de plus en plus.
Le surnom Rayon de Soleil anima un rictus sur le visage d’Asim, a la fois amusé et désolé d’entendre qu’il n’avait su instiguer un peu plus de respect envers son bienfaiteur. Il ne blâma cependant pas l’enfant qui ne semblait pas dire cela par moquerie. Il avait même émerveillé d’apprendre que ce jeune homme si étrange était le chef.

A sa question une petite lumière s’alluma dans les yeux noirs de l’Egyptien. Ce n’était pas de l’amusement cette fois mais une sincère tendresse et de l’empathie. Asim éteint sa cigarette en l’écrasant entre son pouce et son index et déposa le mégot dans la poche de sa veste en cuir. Il s’approcha d’Elliot avec douceur et prit sa petite main dans les siennes.

- Rê veille sur tous les Enfants de Ra. expliqua-t-il avec douceur. Peu importe ce que d’autres diront, ou ce que lui même dira. Il saura toujours reconnaître un Enfant de Ra. .ajouta-t-il avec un sourire rayonnant qui vint creuser de petites rides autour de ses yeux.
Ce sentiment de reconnaissance, de connexion et d’amour inconditionnel inexplicable, il l’avait vécu lui aussi.
- Pendant la guerre… Je me suis égaré. La peur avait remplacé ma foi et… J’ai commis des erreurs.. confia-t-il en lâchant la main du petit Elliot sans parvenir a cacher une certaine amertume dans sa voir et son regard sombre. Mais Rê… Il a su voir en moi ce que tout le monde pensait disparu, moi y comprit. Peu importe mes erreurs et mes faiblesses, il m’a pardonné et accueilli.
Si elle est présente, il saura toujours trouver la lumière de Ra, même dans les âmes les plus égarés. C’est pour ça qu’il te connaît Elliot. Tu es un fils de Ra. .


Asim continua ensuite son récit, sur la guerre, Ali et le peu qu’il connaissait de l’enfant de l’ouest, le dénommé Saïd Wilkes. Comme il avait pu le prévoir cela n'eus rien pour réjouir les étrangers venus de loin pour trouver un homme qui n’avait pas mis les pieds a Héliopolis et au Temple de Ra depuis longtemps.

- Il n’est pas mort.. précisa tout de même Asim sans parvenir a cacher un petit sourire amusé devant la tête d’enterrement de l’enfant. Rê m’aurait fait le ramener par la peau des fesses..

La prochaine question de l’enfant apporta a l’Egyptien un peu plus de lumière sur les intentions de ses invités. Alors c’était donc cela. Trouver Ali pour qu’il les fasse entrer dans le Temple de Ra et leur offrir protection. Ce n’était pas idiot et sans connaître toute l’histoire Asim était persuadé que c’est ce que Ali aurait fait s’il avait été la a sa place. Mais il ne l’était pas et bien qu’Asim aurait voulu qu’il en soit autrement, les choses semblaient plutôt mal parties pour que leur souhait soit exhaussé.
L’Egyptien se redressa sur ses coussins sans cacher son malaise. Ce n’était pas contre eux, mais ce qu’ils demandaient n’était pas anodin. De plus, ce n’était pas a Asim de décider ou même de leur dire si cela était possible. Il aurait voulu pouvoir rassurer Elliot, surtout lorsque celui-ci lui expliqua a quel point il était désespéré, mais Asim ne put que rester silencieux, essayant tout de même d’éviter de paraître trop distant ou fermé.

- Je suis désolé. Ils n’ont pas survécu a la guerre. .répondit-il, attristé que cela soit la seule réponse qu’il puisse apporter au petit garçon.

Il ne pu en dire plus cependant car il n’en savait pas plus, mais il n’était pas sur que cela soit vraiment nécessaire. L’essentiel était qu’ils n’étaient pas la et ne pourrait les aider.

Ce fut ensuite au tour de Zoya d’apporter ses lumières et son récit. Celui d’un couple grandissant au loin, ignorant de ce qui pouvait se passer de l’autre coté de l’Europe. Elle n’en raconta pas beaucoup, comme Asim, ne s’attardant pas sur trop de détails. Mais de ses quelques phrases, de sa façon de parler et  son regard bleu, il eu l’impression d’écouter une toute autre histoire. Dans celle-ci Saïd n’était pas celui venant de loin, c’était Ali. Apparaissant tel un inconnu pour arracher son petit frère a sa vie et a Zoya. L’Egyptien commença a comprendre pourquoi l’Irlandais avait tant lutté contre son frère. Chaque matin Asim l’avait vu, commencer la journée a lutter dans le sable et saigner pour retrouver sa liberté, pour la retrouver elle.
L’histoire s’enrichissait mais s’assombrissait au fur et a mesure des mots que prononçait Zoya. “Isis.” répétait-elle en se doutant que cela aurait peut-être plus de sens pour un autre fils de Ra que pour elle. Et elle avait raison. Dans ce simple surnom Asim pu comprendre qu’il y avait plus que l’amour et la simple nostalgie derrière la mission d’Ali.

Isis. Le nom fit écho dans l’esprit d’Asim et sans s’en rendre compte il l’éloigna légèrement de l’Anglaise. Déesse puissante et influente du panthéon d’Egypte, déesse mère, déesse femme. Amie des pécheurs, des esclaves et protectrice des enfants. Mais il n’y avait pas que ça et aux yeux des Enfants de Ra Isis était loin d'être aussi idéale qu’elle ne paraissait. Femme d’Osiris, fils de Ra, elle usa de sa magie pour le ramener a la vie lorsque son frère Seth le démembra dans un accès de rage. Lui rendant son souffle en agitant ses ailes de faucon au dessus de la momie de son mari elle le ressuscita juste le temps de concevoir leur fils Horus. Pour lui et pour lui donner la force de venger son père elle fut prête a tout. Créant un serpent venimeux pour mordre le puissant Ra, elle extorqua au Dieu du Soleil son nom secret et avec lui son pouvoir contre sa guérison. Trompeuse, menteuse, manipulatrice, voleuse, voila ce que soufflait Isis aux oreilles de l’Enfant de Ra qui sentit son estomac se serrer.

Il eu du mal a écouter le reste de l’histoire de Zoya bien qu’il parvint a en comprendre l’essentiel. Une nouvelle guerre menaçait son pays et c’était pour cela qu’elle venait chercher refuge pour les deux enfants qui l’accompagnait. Il du se forcer a la regarder dans les yeux lorsqu’elle se retourna vers lui, implorant son aide. Asim déglutit, le malaise et l’angoisse vibrant dans ses yeux. Il tenta de retrouver son calme mais il savait que son changement d’attitude était clairement visible et cela le paniqua un peu plus. Incapable de répondre tout de suite, il détourna le regard, évitant avec soin de croiser le regard de l’Isis et de ses enfants.

D’une main tremblante il prit une nouvelle cigarette dans son paquet et la plaça entre ses lèvres. Il alla pour prendre sa baguette pour l’allumer mais se ravisa soudain. Tout cela était stupide. Un instant il avait fait face a une pauvre femme cherchant mettre ses enfants en sécurité et un autre, elle devenait soudain le symbole du danger perfide et trompeur, comme une tentatrice malveillante se cachant sous des airs de femme en détresse. Et pourquoi ? A cause d’un lointain écho d’un frère appelant cette femme Isis. Asim enleva la cigarette éteinte de sa bouche et passa une main sur son visage en poussant un profond soupir.

Il prit le temps de se calmer tout en sachant que le regard du trio était sûrement porté sur lui. Que faire, que penser ? Sa foi lui susurrait les principes du Ma’at. Ce qui était, est et sera. Et il se trouvait peut-être devant une grande ennemie du Temple de Ra. Mais son rationalisme grondait que c’était ridicule et que cette femme ne demandait qu’un peu de compassion et d’aide.
Ils ne se rendaient pas compte mais le petit groupe était tombé sur un des rares Fils de Ra qui aurait pu remettre en question les avertissements d’un frère et cycle infini du Ma’at. Au tiraillement d’Asim s’ajoutait les souvenirs de la guerre et de ses erreurs. A vouloir trop bien faire il avait ouvert les portes du Temple aux traîtres et aux forces du Mal, est-ce que cela aussi devait se répéter ? Mais même sa peur ou sa foi ne parvenait a réduire au silence sa compassion. Ce n’était que des enfants.

- S’il-vous-plait.. parvint-il a prononcer d’une voix tremblante en leur servant un regard sombre comme la mort a tous les trois. Peu importe ce qu’il arrive. Ne prononcez plus jamais, jamais, le nom d’Isis. Pas ici. C’est très important. Vous ne savez pas ce que cela signifie..

Sa voix si douce, parfois enjouée comme une gigue ou triste comme une lente valse était cette fois tres rauque et plate. Ses yeux noirs distants se couvrirent de tristesse et d’inquiétude lorsqu’ils croisèrent ceux de Zoya et des enfants. Il voulait tant les aider mais chaque minute semblait ériger des murs de plus en plus épais et lourd entre eux.

- Je vais devoir parler a Rê. .répondit-il tout de même, d’un ton plus grave qu’il ne l’aurait voulu. Vous pourrez rester ici en attendant mais je vous en supplie, soyez prudent.. insista-t-il en regardant Zoya.

Elle avait beau être venue a la recherche d’aide et de protection, elle ne devait pas penser que ce lieu était aussi accueillant et chaleureux qu’Asim ou le petit patio ou ils buvaient du thé. Ils avaient l’avantage d'être lié au culte de Ra par Ali et son frère mais ceux-ci n’étaient pas la pour en témoigner et le renforcer. C'était déjà un miracle que ceux-ci ai passé la grille dorée du Temple de Ra sans vraiment y être invités. Seul l’intervention de Rê avait laissé assez de doute pour donner la liberté a Asim de faire preuve de générosité et de bienveillance et seul Rê pourrait décider du destin des enfants et apporter une réponse a Zoya.

Chassant les derniers échos stressant d’Isis de son esprit, Asim remit sa cigarette entre ses lèvres d’un geste étonnamment nonchalant. Il prit sa baguette pour enfin l’allumer mais cette fois-ci ce fut une voix bien audible qui le coupa.


- Tu vas poser ce bâton tout de suite Asim ou que je te retrouve sec dans le désert !

Gronda une jeune femme qui se pressa depuis le couloir dans une robe rosée délicate et légère. Sa peau ambrée était parée de quelques bijoux dorés. Ses yeux et ses sourcils sombres lançaient des éclairs mais son visage était d’une grande douceur.

- Zahra ! s’étrangla Asim en se relevant subitement, laissant la cigarette qu’il avait entre les lèvres s’échouer sur le sol. Tu ne devrais pas-

- Issa demande a te voir. Les gardes disent que Rê est encore dans tous ses états, qu’as-tu fais ? le coupa-t-elle en se plantant dans le patio, les mains sur les hanches telle une maman grondant son enfant. Pourtant la jeune femme semblait avoir la vingtaine et était bien plus jeune qu’Asim.

- Tout va bien. S’il-te-plait ne re-

- Va dire ça a Issa ! Tu vas vraiment finir par te faire exiler encore une fois. C’est-ce que tu veux ?

- Non ! M- C’est juste… balbutia Asim qui jeta un regard paniqué a ses invités. C’est juste qu-

- C’est bon Asim. coupa Zahra a nouveau avec un geste autoritaire de la main. Elle arrêta de parler mais le regard qu’elle lui lança le coupait toujours de reprendre la parole. Celui-ci était autoritaire mais le reproche était aussi présent. Il fut plus clair lorsqu’elle baissa lentement la main et laissa son regard s’adoucir.
Lorsqu’elle tourna enfin ses yeux vers les trois étrangers, elle eu un sourire triste mais aussi plein de bonheur. Je sais qui c’est. ajouta-t-elle d’un Anglais plus fragile et teinté que celui d’Asim.

Ce ne sembla pas être une révélation pour Asim qui baissa le regard en soupirant. Zahra elle s’approcha de Zoya les larmes aux yeux. Elle avança ses mains vers elle comme pour prendre son visage mais n’osa pas et serra sa robe a la place.

- Zoya Horlov… souffla-t-elle les lèvres tremblantes. Zoya. Tu es plus bien belle que sa description, cet idiot. Je… Je peur que tu… Je pensais que tu était morte ! finit-elle par exclamer en prenant soudain Zoya dans ses bras, laissant libre court a ses larmes.
- Ali n’a pas voulu me dire ce qu’il s’était passé. J’ai eu si peur j-... Je suis si triste, si désolé ! J’ai tout fais pour l’en empêcher mais il ne m’a pas écouté et puis Saïd il- Oh Zoya je suis si soulagée.

- Attends. Ali. Zahra tu sais ou il est ? questionna Asim d’un ton soucieux mais autoritaire lui aussi.

- Va-t-en Asim ! Si tu ne veux pas avoir de problème ne fais pas attendre Issa. Et non ! Non je ne sais pas ou il est.  Oh Zoya… Mais pour que tu sois ici...

Zahra sécha rapidement ses larmes pour se retourner vers les deux enfants. Ses yeux s'écarquillèrent en observant le petit Elliot et elle eu un hoquet de joie. Elle retourna son regard plein d’étoiles et de larmes vers Zoya l’air plus excitée et émerveillée que jamais.
- Est-ce que c’est… ?
Mais avant d’avoir une réponse la jeune femme s’agenouilla devant les deux enfants, tentant tant bien que mal d’essuyer les larmes de son visage radieux.
- Oh Dieu. Tu… Tu es si beau. Tu lui ressemble tant. murmura-t-elle en étudiant le visage du fils de Zoya avec tendresse. Et toi ? Tu es si mignon ! Avec tes lunettes ! Comment vous appelez-vous ? Mon nom c’est Zahra. Je suis si enchantée de vous rencontrer ! s’amusa-t-elle comme une gamine un matin de Noël. Je... Tata ? C'est comme ça qu'on dit ? Je... Ali est mon mari. expliqua-t-elle enfin en se retournant vers Zoya.
Dans la confusion, Asim était partit.


okMJ

Elliot Rosier
Elliot Rosier
Gallions : 99

Au final, Rayon de soleil est le chef et protecteur des enfants de Ra. Sage, il accorde le pardon, laissant une deuxième chance. Mais toutes les erreurs sont-elles pardonnables ? Elliot ne le pense pas. En tout cas, lui est incapable de pardonner à Saïd qui laisse sa mère endurer cette épreuve toute seule. Il lui en veut également de ne pas être un père à la hauteur. Comment pourrait-il le considérer comme tel ? Son intolérance fera-t-il de lui un mauvais leader ? Leader de qui au juste ? Qu'est-ce qu'il lui reste maintenant ? Sa petite vie insouciante lui paraît si loin.

Manque de réponse d'Asim. Son mutisme est tel un coup de grâce. Comme si l'absence de cet oncle n'était pas déjà de mauvaise augure, l'égyptien n'a pas su lui dire si la protection lui sera accorder. Ses nerfs à vifs grimpent à crescendo. Le repos … Il veut juste du repos. Que cette ignoble journée se termine.

Alors, ce qui devait arriver, arriva. Malgré la main de Leo sur la sienne, Elliot se redresse brusquement de la banquette où il est assit, criant pratiquement sur Asim.

« Ecoutez ! On n'a pas fait tout ce chemin pour revenir bredouille ! Je veux voir Rê ! Maintenant !! MAINTENANT !!! »

Crier ne sert à rien. De toute façon, l'arrivé d'un nouveau protagoniste l'empêche de terminer sa crise de nerfs. De nouveau semblable à un chat de faïence, il écoute la discussion entre Asim et la nouvelle arrivante, bien qu'il ne comprend rien au langage utilisé. Les foudroyants du regard, c'est la seule chose qu'il peut faire en ce moment, prêt à envoyer balader toute personne qui oserait l'approcher.

Alors que la femme s'approche, Elliot est prêt à lui mordre la main comme il a déjà songé à le faire sur Asim devant le palais, mais le changement de comportement de l'égyptienne le prend au dépourvu. C'est avec des grands yeux ronds et interloqué qu'Elliot regarde la femme pleurer pratiquement dans les bras de Zoya. Quoi quoi quoi ? Qu'est-ce qui se passe encore ? La voilà pratiquement à bénir les dieux que sa mère soit encore en vie ? L'enfant jette un regard interrogatif à sa mère, tout en reculant d'un pas prudent.

Elliot laisse échapper un petit rire et s'apprête à faire une remarque déplacée pour détendre un peu cet étrange atmosphère mais la femme se tourne subitement vers lui. Ah non. Elliot recule encore d'un pas, poussant au passage Leo derrière lui. Il a toujours dit qu'une femme, c'est terrifiant, et là, il en a la preuve sous le nez.

Mais la belle les devance et la voilà à genoux devant eux, vantant leur beauté. Si Elliot se fige, Leo lui grimace et recule beaucoup plus, n'aimant pas être au centre de l'attention. Ne pas être mêlé au monde qui l'entoure. L'enfant préfère observer de loin. En fait, la seule chose qui l'intéresse dans cet univers, se limite à une personne : Elliot. Pour ce qui est du reste, il trouve le monde trop cruel, trop compliqué et anormal pour pouvoir en faire partie. En aucun cas, il ne souhaite faire partie des protagonistes des histoires qui lui échappent. Oh non, Leo se contente simplement de suivre Elliot, se plaisant dans son ombre, s'assurant seulement du bien être de ce petit trésor qui est le seul à avoir pu bénéficier de sa considération. L'enfant remonte ses lunettes sur son nez, cachant ainsi ses yeux, et surtout, se cachant du monde, ou en l’occurrence, de cette inconnue.

« Zahra ... » répète naïvement Elliot, un peu abasourdit, quand la belle mais terrifiante femme se présente, leur incitant à en faire de même. « Elly. » répond-il simplement, utilisant son diminutif, d'une voix plus étranglée qu'il ne l'aurait voulu. « Elliot Wilkes. »

De son côté, loin de se présenter, Leo est allé jusqu'à se dissimuler derrière Zoya, la poussant un peu en avant pour qu'elle entre en scène et qu'il soit de nouveau oublié des événements. Leo n'est même pas son véritable nom. Il n'a aucune identité et c'est très bien comme ça. En étant personne, il est libre tout simplement.

Quelque chose rend Elliot mal à l'aise. Sa voix lui est parue étrangère, inconnue. Il ne s'est pas rendu compte, mais l'impact est là. Il est qui il est. Ce lien, il le ressent, il l'appelle. C'est étrange. Jusqu'à maintenant, il l'a repoussé. Qu'à-t-il repoussé ? De quoi parle-t-il ?

Wilkes.

Horlov.

Rosier.

Elliot Hor- …. Elliot Horlov Wilkes. C'est ce qu'il a pensé ? Tata ? Son cœur bat trop vite. Ses mains se tendent vers elle, peu conscient de son acte, seul l'instinct prend le dessus.

Rosier.
Wilkes.

Wilkes.

« Non ! » fait-il soudainement, revenant à la réalité. Il jette un regard épouvanté aux deux femmes avant de faire vole face et de partir en courant hors du patio, à l'intérieur du palais. Déambulant dans les couloirs, l'adolescent se perd rapidement. Entendant des bruits de pas, Elliot se reprend enfin. Asim leur avait dit d'être prudent et de ne pas se montrer. Il se mord les lèvres.

« Mais quel idiot. » murmure-t-il à l'adresse de lui même, ne comprenant pas vraiment ce qui lui a prit.

Des gardes. Le gamin se dissimule dans un renfoncement, ouvrant doucement la porte de la pièce derrière lui, reculant à l'intérieur. Retenant son souffle, Elliot referme doucement la porte, sans se retourner, l'oreille collée au bois, s'assurant que les gardes ne l'ont pas entendu. Et maintenant ? Qu'est-ce qu'il fait ?

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278
Bien qu’elle ignorait la portée de ce que pouvait signifier le prénom d’Isis, elle savait qu’il s’agissait d’une déesse mythologique. Son savoir à ce sujet s’arrêtait à ce point bien précis et c’est en souhaitant en apprendre plus qu’elle avait sciemment prononcé ce nom et la réaction ne se fit pas attendre. En quelque seconde l’attitude bienveillante d’Assim laissa clairement place au doute, la crainte, la pitié, la colère et même durant un court instant, la haine. Elle n’avait clairement pas besoin de l’affirmation de l’egyptien pour comprendre qu’elle ne devrait plus jamais prononcer ce nom en ces lieux. Isis…Que représentait-elle réellement ? Devait-elle seulement s’inquiéter qu’on la désigne ainsi ou simplement se dire que cela n’était que les fantaisies des croyances de ces hommes et ces femmes ? Elle resta simplement silencieuse alors qu’Assim la mettait en garde, hochant simplement la tête…Elle tairait ce nom à présent, préférant ignorer la signification de celui-ci. Tout ce qu’elle avait besoin de savoir, elle le savait à présent.
Alors que Zoya faisait un effort pour garder le contrôle d’elle-même et de ses émotions au point de taire une majorité d’entre elle, son fils quant à lui avait de plus en plus de mal à gérer cette situation d’incertitude et de doute. Il tenait tant à la voir trouver ce qu’elle était venue chercher ici qu’il semblait oublier ce que cela signifierait au fond si elle y arrivait.

Ses yeux rivés sur l’enfant, elle ne sut quoi faire et n’eut pas vraiment le temps de réagir d’une quelconque manière qu’une nouvelle personne entrait en scène. En l’observant de loin, Zoya ne put s’empêcher de se dire qu’elle n’avait jamais observé autant de beauté et de profonde gentillesse émané chez une seule et même personne. Elle laissa les deux protagonistes se parler dans leur langue, reconnaissant simplement certain prénom au milieu de mot qui lui était entièrement inconnu. L’attention se porta sur les étrangers qu’ils étaient, durant une seconde, Zoya eut la terrible envie de jeter sa cigarette au loin de peur de se faire engueuler dans cette langue inconnue comme semblait l’avoir été Assim quelques secondes avant mais elle avait bien remarque que l’homme avait pris grand soin de ne pas jeter son premier mégot au sol, lui rappelant qu’elle n’était pas n’importe où ni chez n’importe qui.

Lorsqu’elle perçut son prénom sortir de la bouche de l’inconnue, elle se sentit soudainement mal à l’aise. Tous semblait les connaîtres, Rê, Assim, maintenant elle. Elle lui avoua qu’elle l’a pensait morte ce qui fit comprendre à la jeune femme que cette femme était parfaitement au courant du sort qu’Ali lui avait réservé. Se retrouvant, sans trop comprendre pourquoi, dans les bras de cette inconnue, Zoya ne fit aucun geste, bien trop surprise par cette soudaine tendresse. Elle commença une phrase en anglais par rapport à Ali, terminant celle-ci dans sa langue natal sans s’en rendre visiblement compte, elle capta simplement le prénom de Saïd dans le flot d’émotion qui traversait la frontière de ses lèvres.

Un nouvel échange entre Assim et cette femme et elle se tourna à nouveau vers l’ancienne auror…Déduisant quelque chose de la présence de Zoya, elle sécha ses larmes, se tournant avec les deux enfants derrière elle.

« Mon fils… »

Répondit-il en écho à sa question suspendue alors qu’elle s’agenouillait face au garçon, complimentant sa beauté et surtout sa ressemblance. L’inconnue se présenta enfin, Zahra, la femme d’Ali et par conséquent, la tante d’Elliot. Elle reposa son regard sur son fils lorsqu’il explosa, décidant d’un coup d’un seul de les quitter. D’un geste instinctif, elle empêcha Leo de courir après celui-ci. Restant elle-même sur place, pour une raison qu’elle ignorait, les paroles d’Assim était revenue dans sa tête, ne pas boucher. Une partie de Zoya se disait que s’ils acceptaient de protéger son garçon, il lui serait beaucoup plus simple de s’en aller s’il ne se retrouvait pas devant ses yeux. Un peu honteuse, elle fixait simplement l’endroit où Elliot avait disparu, hésitante, l’inquiétude la gagnant plus vite qu’elle n’était capable de la faire taire. Le retrouver lui semblait extrêmement important mais elle tenait tellement à le protéger qu’elle souhaitait mettre tout ce qui était en œuvre pour y arriver.
Son corps entier se crispait alors qu’elle posait ses yeux sur Zahra.

« Je dois le retrouver… »

Lui dit-elle, simplement, bien qu’elle ne bougea pas, elle semblait surtout demander l’autorisation. Faisant taire sa frustration, son envie de simplement lui courir après et d’envoyer balader chaque personne qui se trouvait en ses lieux. Tout ce qu’elle souhaitait au final était bien plus important que ses propres sentiments, bien plus important qu’elle-même et elle ne tenait pas à tout gâcher.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996

La réaction du garçon prit Zahra complètement au dépourvu. Surprise et profondément désolée, elle n’osa pas le retenir et le regarda s’enfuir en courant en sachant que cela était une grosse erreur. Se retournant immédiatement vers Zoya d’un air paniqué, elle espéra même un instant que celle-ci lui dise quoi faire.

- Oh je suis désolé ! Est-ce que… Est-ce que j’ai fais mal ?
balbutia-t-elle en sentant sa gorge se serrer.

Mais ils n’avaient pas le temps de savoir a qui la faute. Si Zahra avait congédié Asim, s’était aussi et surtout en pensant pouvoir prendre la relève avec ceux de sa propre famille.
Il n’était pas habituel pour les Enfants de Ra d’accepter les étrangers, même après la fin officielle de la guerre. Certains groupes indépendants espérant encore pouvoir entailler la chair de la grande et puissante famille de Ra frappaient encore parfois, gardant le Temple et ses membres dans un climat de tension et de méfiance permanente. S’il n’était pas accompagné et validé d’un Enfant de Ra, un étranger n’était pas en sécurité dans le Temple.

- Oh, oui. Oui ! acquiesca-t-elle avec énergie en tentant de chasser sa panique lorsque Zoya lui expliqua qu’elle devait retrouver son fils. Suivez-moi. Ne vous éloignez pas. indiqua-t-elle en se relevant, agrippant les pans de sa robes pour libérer ses jambes fines et mates.

Sans attendre Zahra se mit a courir a la suite d’Elliot dans le dédale des couloirs a la vitesse d’une élégante gazelle, assez surprenante pour une jeune femme si bien parée.
- Elly ? Elly ! appela-t-elle sans diminuer sa voix et le bruit de ses sandales claquant énergiquement sur les dalles dans le silence feutré et chaud du Temple de Ra.

¤ ¤ ¤

Une petite oreille vint se coller sur la grosse porte en bois d’un des petits salon adjacents aux cuisines du Temple de Ra. Derrière étaient calés de longs cheveux noirs, lisses et soyeux. Deux petits yeux tout aussi noirs et brillants comme des scarabées observèrent Elliot avec une étincelle d'espièglerie.

- Tu te caches ? chuchota la petite fille dans sa langue natale chantante mais habillée d’un léger zozotement.
Haute comme trois pommes et a peine âgée d’une dizaine d’années, elle était vêtue d’une petite robe jaune qui rappelait la couleur des boutons d’or du jardin du Temple de Ra. Arrêtant de singer Elliot, elle s’écarta de la porte et posa ses deux petits poings sur ses hanches un peu comme Zahra avait pu le faire devant Asim quelques instants auparavant.

- Ce n’est pas une très bonne cachette, tu sais. Moi je connais plein de bonne cachettes. Les meilleurs cachettes mêmes ! Personne n’arrive jamais a me trouver. blablata avec fierté sans se douter que celui en face d’elle ne comprenait pas un mot de ce qu’elle racontait. Si tu veux je te montre, mais tu dois accepter de jouer avec moi ! ajouta-t-elle en pointant son petit doigt vers le garçon.

- Je t’ai jamais vu avant ! Comment tu t’appelles ? demanda-t-elle alors mais avant même de terminer sa phrase une étincelle de peur traversa son regard noir.
- Je t’ai jamais vu avant… répéta-t-elle mais cette fois-ci d’un ton très inquiet et craintif en se rendant compte de ce que cela signifiait.
Sa stance fière et ouverte se recroquevilla lentement et elle recula d’un pas lent puis de deux en jetant un regard furtif vers la porte et les alentours.

- T-Theoris ! couina-t-elle soudain d’une petite voix paniquée en reculant encore un peu plus en serrant sa robe dans ses poings.

- Tu n’es pas sensé m’appeler si tu te cache Ak- commença un autre garçon brun alors qu’il enjambait le rebord d’une des fenêtres de la pièce avec agilité.

Celui-ci semblait du même âge que Elliot, avec une corpulence similaire et même une petite tête brune et bouclée comme lui. Sa peau était plus foncée, ses yeux noirs comme du charbon et un visage aux traits plus ronds et doux. Mais son expression changea radicalement lorsque son regard se posa sur la petite fille et en face d’elle, un étranger. Disparaissant dans un flash blanc, il réapparu immédiatement entre l’inconnu et la jeune fille. Dans sa main brillait une petite massue dorée semblable a un jouet. Dans son attitude, il n’y avait soudain plus rien de juvénile et d’innocent. Il transperça Elliot d’un regard froid et tranchant.

- Qui es-tu ? questionna-t-il d’un ton aussi dur que la massue serrait avec fermeté dans son petit poing. Qui es-tu ?! répéta-t-il d’un anglais très rugueux, presque immédiatement en lisant l’incompréhension dans le regard de son interlocuteur. Une lueur chaude avait commencé a émaner de son arme lorsque soudain la porte derrière Elliot s’ouvrit avec force.

- Théoris ! s’étrangla Zahra en voyant le petit garçon prêt au combat.
L'arrivée et la voix de la femme suffit a lui faire baisser sa massue et reprendre une attitude naturelle. Son petit regard sombre se posa sur Zahra et la femme qui l’accompagnait et un deuxième petit garçon de son âge qu’il ne connaissait pas. Mais la présence de Zahra faisait bien toute la différence et comprenant qu’il faisait face a des invités et non des ennemis, l’enfant paru soudain perdu et embarrassé.

Zahra s’agenouilla devant les deux petits Egyptiens et les prit dans ses bras pour les rassurer avant de prendre la parole.
- Qui sont-ils, Zahra ? se permit tout de même de demander Theoris alors qu’il dévisageait le trio d’étranger de ses grands yeux noirs.
- Ne vous inquiétez pas. Ce sont... Ça n’a pas d’importance. Et si vous alliez jouer ailleurs ? Avec Walid par exemple ? incita-t-elle avec douceur.
- Non ! Walid est ennuyeux. Moi je veux jouer avec lui ! s’exclama la petite fille en pointant Elliot a nouveau. Elle n’avait soudain plus du tout peur et avait retrouvé sa fougue d’enfant.
- S’il-vous-plait. Theoris ? insista Zahra sans hausser le ton en donnant simplement un regard pressant au jeune garçon. Celui-ci pinça les lèvres, se rendant bien compte qu’on ne lui disait pas tout mais il l’accepta. Après un dernier regard vers Zoya, il acquiesça et prit la petite fille par la main.
- Viens Akiiki. encouragea-t-il d’un ton très calme et sobre en la tirant vers la porte. Il passa a coté des trois étrangers sans leur accorder un nouveau regard.
Akiiki, elle, traîna des pieds avec une moue boudeuse. Avant de faire entraîner ailleurs, elle regarda longuement Elliot, puis Leo. Elle leur tira la langue et s’enfuit en éclatant d’un rire rayonnant.

- Je suis désolée. dit Zahra avec un sourire embarrassé mais tendre.

Elle passa ses cheveux derrière et poussa un léger soupir de soulagement. Heureusement que Elliot n’était pas tombé sur plus dangereux que le jeune Theoris. Soucieuse néanmoins, la jeune femme releva son regard sombre vers ses invités.

- S’il-vous-plait. Vous ne devez pas vous égarer dans le Temple de Ra. prévint-elle avec sa douceur naturelle mais néanmoins avec fermeté et autorité. Il y a beaucoup de gens ici. Pas tous aussi gentil qu’Asim. résuma-t-elle d’un ton grave qui n’allait pas avec son visage tendre.

Elle savait que Zoya pouvait le comprendre alors elle appuya ses paroles avec un regard vers les deux enfants. Elle ne le tint pas très longtemps cependant et finit par soupirer. Naturellement et sans vraiment s’en rendre compte elle leur tendit la main et les prit avant de se retourner vers Zoya.

- Suivez-moi. Ne vous éloignez pas.

Elle sortit alors du petit salon. En silence et calmement cette fois, elle tourna dans un couloir puis monta les marches beiges d’un escalier large et droit orné de part et d’autres de grands pots peints. Ils montèrent deux étages puis prirent un nouveau couloir. A deux reprises, il croisèrent des membres du Temple de Ra qui leur sourirent chaleureusement. Mais cela paraissait peut-être moins accueillant maintenant qu’ils savaient que ceux-ci n’étaient présent que grâce à la présence de Zahra à leurs côtés.
Traversant un balcon ils rejoignirent une toute autre partie du Temple plus reculée mais tout aussi imposante et somptueuse. Les énormes colonnes, statues et murs de pierre s’étaient changés en plus petits passages, fenêtres et pièces plus propice à un lieu de vie qu’un lieu de culte. Bientôt, ils arrivèrent devant une petite porte en bois sculptés sur laquelle on devinait des dessins évoquant le Nil, sa végétation et sa faune. Zahra lâcha un des garçons pour pousser la porte.

De l’autre côté se trouvait un vaste salon illuminé par la lumière du soleil. Celui-ci s’ouvrait sur un grand balcon qui donnait sur le paysage calme d’Héliopolis. Une pièce à gauche avait les murs recouverts de céramiques et ressemblait à une salle de bain alors que celle de droite dont l’entrée était parée de drapés transparents et soyeux insinuait la chambre à coucher. Guidant les enfants vers un petit canapé dans le salon, elle leur offrit un sourire rassurant qui communiquait aussi naturellement la demande muette que ceux-ci restent bien sage.
- Ici, prenez ce que vous voulez. dit-elle en désignant la petite table non loin où était posé un petit panier remplit de fruits et une jarre avec de l’eau fraîche. C’est chez moi. Alors c’est chez vous. dit-elle tendresse et joie bien que sa langue ne soit pas parfaite.

Elle se tourna alors vers Zoya et encore une fois, d’une façon très instinctive et naturelle, elle la prit par la main avec un petit regard. Celui-ci était plus sombre que lorsqu’elle s’adressait aux enfants, un signe peut-être qu’elle avait l’intention de parler plus en privée avec sa belle-sœur.

Elle la mena doucement vers le balcon où des coussins étaient installés pour qu’elles puissent s’asseoir sur son rebord et contempler l’horizon ensablé devant elles. Elle la fit s’asseoir en face d’elle sans lâcher sa main, là où Saïd s’était assit plusieurs fois lorsqu’il était à Héliopolis. Zahra avait passé du temps a tenter de lui apprendre la langue, essayer de comprendre ce qui le troublait et d’apaiser son esprit du mieux qu’elle pouvait. Ils avaient parlé de Zoya, de nombreuses fois, car elle avait comprit que c’était l’amour qu’il avait pour elle qui l’empêchait de rester ici. Elle aurait aimé lui raconter et rire avec elle, mais l’heure n’était pas à cela malheureusement.

- Je suis désolé Zoya. Je ne sais pas où est Ali. annonça-t-elle dès le début.

Elle n’avait pas tout entendu du récit de Zoya et ne savait pas les raisons qui la poussait à venir ici au Temple de Ra avec ces deux enfants. Apprenant qu’Asim avait fait rentré des étrangers dans le Temple par un des gardes, elle s’était empressée d’aller voir et l’avait immédiatement reconnue. Elle savait cependant que leur venue ne pouvait pas être une bonne chose, surtout sans Saïd ou Ali. Seuls les quelques bribes des paroles d’Asim lui avait mit la puce à l’oreille quant aux intentions de l’Anglaise.

- La dernière fois que nous avons parlé, il a refusé de me dire ce qu’il s’était passé là bas. Il ne voulait pas rentrer non plus. Il a dit qu’il n’abandonnerait jamais son frère. J’ai essayé de le convaincre encore, de lui dire que Saïd ne serait pas heureux en Egypte s’il n’était pas avec toi, mais il ne m’a pas écouté. Alors… les yeux de Zahra s’assombrirent un peu plus. Elle détourna le regard pour regarder au loin mais sa main ne quitta pas celle de Zoya qu’elle caressa du bout du pouce comme pour se rassurer. J’ai dis si c’est ce que ton coeur te dis alors reste. C’est pour ça qu’il n’est pas là. Il veut encore veiller sur Saïd.

Une petite larme se remit à briller sur le coin des yeux sombre de la jeune Egyptienne et elle serra un peu plus la main de Zoya. Elle se rassurait par le toucher qu’elle était bien là en face d’elle et en bonne santé. En relevant la tête, malgré ses efforts une certaine peur brillait dans ses perles noires.
- Ali était si… si sombre lorsqu’il est partit pour te trouver. Et Saïd… Oh Saïd. Il avait à peine retrouvé sa magie et il aurait parcouru le monde pour l’en empêcher. J’ai eu si peur. Si peur… Dis-moi Zoya. Que s’est-il passé ?


La porte de l’appartement se rouvrit, laissant réapparaître Asim quelque peu essoufflé. Son regard trouva la petite famille dans le salon et son visage s’anima d’un bref sourire satisfait et soulagé.

- Ah ! Je vous cherchais. Rê veux voir Elliot. annonça-t-il en entrant d’une démarche agile et énergique.

Il s’arrêta rapidement pour se reprendre en observant la réaction des trois étrangers. Seulement Elliot. précisa-t-il d’un air un peu embarrassé.
Suivant machinalement les ordres, il se rendait seulement compte que son invitation était légèrement mal polie mais aussi source probable d’angoisse pour une mère protectrice.
Zahra anticipa le même malaise et vint caresser la main de Zoya avec un infinie tendresse.

- Ça va aller. dit-elle simplement avec un sourire sincère. Il n’y avait pas de doute ou d’inquiétude quant a ce fait sans ses grands yeux brillants.
Asim lui resta immobile dans le salon en fixant Zoya de son regard noir, demandant tout de même silencieusement la permission avant d’emmener Elliot.

okMJ

Elliot Rosier
Elliot Rosier
Gallions : 99

Oreille contre la porte, à guetter le moindre bruit, l'adolescent ne s'attend pas à ce qu'une frimousse l'imite. Prit d'un mouvement de recule, il regarde la petite avec un air ahuri. Un véritable moulin à paroles, qui plus est, auxquelles Elliot ne comprend pas le moindre mot. Si jamais son voyage en Egypte s'éternise, l'apprentissage de la langue sera primordiale.

« Ralentis, je ne comprend rien » fais Elliot en abaissant les mains à plusieurs reprises pour qu'elle baisse le volume. « Moi ! Être anglais ! »

Mais avec du sang égyptien. C'est encore difficile de l'admettre et d'en prendre conscience. La famine comprend enfin qu'elle a devant elle un étranger, mais Elliot ne s'attendait pas à voir la peur dans les prunelles de cette enfant. Un garçon de son âge fait soudainement son apparition, grimpant par la fenêtre. Immédiatement sur ses gardes, position à la fois défensive et offensive. Face à son comportement, le jeune Rosier se contente de reculer. Habituellement, il aurait saisit l'occasion pour lancer les hostilités, le besoin d'action toujours constant, mais aujourd'hui, il a conscience qu'il ne peut permettre un drame en ces lieux.

« Je ne veux du mal à personne. »

Avant qu'il ne puisse donner d'avantages d'explications, la porte s'ouvrit sur la femme d'Ali, sa mère … Et Leo. Son serviteur réagit immédiatement, se plaçant entre son maître et son pseudo ennemi. Cependant, non agressif, Leo observe calmement son adversaire, sans rien tenter. Du moment que ce dernier en fait de même.

L'égyptienne ne tarde pas à calmer le jeu et décide de les amener dans ses quartiers. Sur le chemin, Elliot s'approche légèrement de sa mère.

« Désolé … Je ne sais pas vraiment ce qui m'a prit … C'est juste que ... »

Que c'est troublant de prendre en compte ses origines. Cette situation n'est facile pour personne.

« … Désolé. » se contente-t-il de répéter, sans finir sa première phrase.

Les quartiers de Zahra sont forts accueillants et Elliot se sent déjà à son aise. Lorsque la maîtresse des lieux leur propose de prendre ce qu'ils veulent, ce n'est pas vers le petit panier de fruits que se tournent les adolescents, qui à la place, se précipite sur le canapé. Leo arrive le premier, se couchant carrément dessus et Elliot en second, ne se gênant pas pour écraser son ami, les deux dans des petits gloussements incontrôlés, essayant de rester tout de même le plus discret possible. Ils ne prennent pas en compte les deux adultes qui s'éloignent. Bientôt, les rires cessent pour laisser place à la fatigue accumulée. Fermant les yeux, les deux gamins ne tardent pas à rejoindre les bras de Morphée.

Lorsqu'Asim fait de nouveau son apparition, Elliot dort à point fermé, les jambes sur le canapé, la tête en bas, pratiquement sur le sol. La position inconfortable ne semble pas le réveiller jusqu'à que les sons de voix s'en chargent. Un peu grognon, il consente à se lever, pestant contre sa poisse qui compte bien l'empêcher de dormir pendant un moment. De mauvaise humeur, il fronce les sourcils, fusillant Asim du regard. Pourtant, tout en contraire, son visage ne tarde pas à s'animer, dès qu'il entend le nom de Ré. Toute sa fatigue disparaît pendant une demi-seconde, devenant rayonnant. Surprit que le « chef » veuille le voir, mais impatient, il hésite néanmoins, jetant un regard à Leo. La perspective de laisser Elliot séparer de lui dans un endroit inconnu et dangereux ne ravi pas Leo, mais puisque Zoya semble donner son accord, il peut bien lui aussi faire cet effort. Le brun acquiesce donc d'un signe de tête. Après un dernier regard pour sa mère, Elliot suit donc Asim dans les couloirs … Avant de marcher pratiquement plus vite que lui.

« Allez, dépêchez vous » le presse Elliot. « Rayon de Soleil attend. »

Se retrouvant enfin auprès de Rê, Elliot ne sait ni comment réagir, ni pourquoi le jeune homme au physique presque malade souhaite le voir. Il regarde un peu autour de lui, intrigué puis pose son regard sur l'Egyptien.

« Vous n'êtes pas mon ennemi, n'est-ce pas ? » L'adolescent marque une pause de quelques secondes avant de continuer. « Vous semblez savoir beaucoup de choses sur moi ….. Ce que je recherche, est-ce que je le trouverais ici ? Vous pensez que je peux rester ? Je sais que ce n'est pas si simple, mais ... »

Mais rien. Les choses ne sont pas simples. C'est tout. Pourtant, c'est plein d'espoir qu'Elliot dévisage Rê.

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278
Il était difficile pour elle de donner le contrôle aux autres mais c’était un sacrifice qu’elle était prête à faire si cela lui permettait de pouvoir éloigner son enfant du mal. Ainsi, elle s’était retenue de courir après son fils, elle avait retenu Elliot d’en faire de même et avait humble demander l’aide de la jeune femme qui s’était présenter comme sa belle-sœur. Zahra les mena, à travers les dédales que représentait ce temple. Certaine que les lieux regorgeaient de magie, de l’extérieur cela ne lui avait pas paru aussi vaste et aussi grand mais maintenant qu’elle se trouvait à l’intérieur de ces murs elle avait presque la sensation que ces lieux vivaient d’eux-mêmes. Comme si les couloirs et les chemins se créaient en fonction des décisions précédentes. Elle se laissa guider, retrouvant son enfant, ainsi que deux autres.
Pendant une secondes, Zoya cru qu’il s’agissait des enfants de Zahra mais en entendant son prénom sortir de la bouche de l’un deux entre les mots de leur langue natale, elle comprit qu’il n’avait pas vraiment de lien de parenté.

La situation fut désamorcée par la femme d’Ali qui les invita à la suivre, ce qu’elle fit, posant une main sur l’épaule d’Elliot. Simplement garder le contact, sentir sa chaleur sous sa main, les battements de son cœur. Elle l’observait, dès qu’elle le pouvait, et bien que son visage restait impassible, restant concentrée sur son objectif. Ils se retrouvèrent bientôt dans ce que Zoya identifia comme étant la demeure de Zahra et en observant les lieux, Zoya ne put s’empêcher de se demander si Saïd avait vécu ici tout ce temps. Le regard de l’egyptienne sur elle lui fit comprendre qu’elle souhaitait lui parler à elle, éloigner des oreilles innocentes d’Elliot et de Leo. L’anglaise posa ses yeux sur les enfants qui se disputaient une place sur le canapé avant de consentir à rejoindre la jeune femme vers un balcon qui surplombait le temple et le désert.

Le soleil brillait haut dans le ciel, elle fixa le paysage, avec cette étrange sensation de déjà vu qui lui colle à la peau. Elle n’aurait pas su comment l’expliquer, mais elle le sentait, l’homme qu’elle aimait profondément avait observé cette même vue. Il avait vécu ici, il avait eu tout ce qui lui avait toujours véritablement manqué : une famille.
Des gens bons, véritablement bons, des personnes qui ne chercheraient pas à le tirer vers le bas et en quelques secondes, l’ancienne serdaigle comprit ce qui avait pousser Ali à s’en prendre à elle, elle comprit pourquoi il l’avait surnommer Isis…Cette immensité devant elle, et la beauté des lieux alentours, l’inquiétude des personnes envers les leurs. Il avait sacrifier tout cela…Pour elle…

Et une part d’elle se demandait si cela en valait la peine au fond, si elle méritait réellement ce sacrifice.

Sa gorge se noua, resserrant doucement les doigts de Zahra entre sa main alors qu’elle l’entendait lui parler, l’obligeant à se souvenir, une nouvelle fois. Elle semblait sincèrement et profondément inquiète, pour elle, pour Saïd et aussi pour Ali et au fond, qu’avait-elle à lui offrir qu’une image plus sombre encore de l’homme que cette femme avait épousé. Elle avait la terriblement impression que tous étaient bien décidé à la faire craquer, la sensation qu’elle était à deux doigts de devenir véritablement dingue. Etait-elle vouée à détruire tout ce qu’elle touchait ? Tout ceux qu’elle pouvait aimer ? Ses yeux se posèrent sur Zahra, laissant entrevoir le profond désespoir dans lequel elle se noyait littéralement.

« Je suis tellement désolé Zahra » chuchota-t-elle non pas parce qu’elle craignait qu’on l’entende mais parce qu’elle n’avait pas la force en cet instant précis de s’exprimer plus clairement. Elle se rendait compte qu’elle avait séparé un homme et sa femme et devant la gentillesse et l’aura bienfaitrice de l’egyptienne, elle ne pouvait que se sentir un peu plus coupable des dégâts qu’elle faisait autour d’elle. Reposant ses yeux sur l’horizon, elle fixa cette immensité, se sentant écrasée par celle-ci.

« Si je n’avais pas été là…Saïd serait resté » conclu-t-elle simplement tentant de faire comprendre en douceur la même conclusion qu’avait eu Ali et ce qui l’avait poussé à la retrouver. « Ne lui en voulez pas… » Ignorant si c’était véritablement le cas, elle tenait malgré tout à lui préciser. Baissant les yeux pour observer la hauteur qui la séparait du sol.

« J’aurai du mourir ce soir-là mais…Vous savez…Saïd et moi on a jamais été du genre à… » Elle chercha ses mots « on est incapable de vivre l’un sans l’autre » ce qui était une réalité. Elle avait beau se rendre compte de ce que le Serpentard avait perdu en venant la sauver, ce fait n’en restait pas moins une vérité, elle était incapable de vivre sans lui et il lui avait mainte fois prouvé que l’inverse était vrai.

« J’ignore s’ils se sont revu après cette nuit…Je le suppose et si c’est le cas, je dois être honnête avec vous » elle se tourna vers elle « Rien de bon a dû en sortir. » elle baissa les yeux, honteuse, posant sa seconde main sur celle de la jeune femme « Je n’ai jamais voulu tout ceci… »

Elle s’apprêtait à reprendre la parole quand la porte s’ouvrit, laissant entrevoir Asim. Rê réclamait Elliot et l’anglaise avait amorcé le geste de se relever pour les suivre lorsqu’il précisa qu’il ne s’agissait que d’Elliot. Son cœur s’emballa soudainement, lui montrant alors les prémices de l’infini souffrance qu’elle ressentirait si elle menait son projet jusqu’au bout. La voix rassurante de Zahra n’ôta pas cette douleur qui lui perçait lentement le cœur mais elle baissa les yeux, acquiesçant simplement. La sorcière gardât alors son regard fixer sur le sol du balcon, attendant l’instant fatidique où Elliot quitterait les lieux. Elle aurait aimé pouvoir poser un millier de question sur les intentions de Rê, sur ce que Zahra pouvait supposer de cette "réunion" en tête avec son fils, mais sa gorge était soudainement bien trop serrée pour que le moindre son puisse y passer.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996
Se séparer de son fils était très difficile et c’était bien compréhensible. La jeune femme était si loin de chez elle, entourée de gens qu’elle ne connaissait pas et dans un lieu qui lui était inconnu. Asim ne s’était rendu compte de ce qu’il demandait trop tard, pensant simplement faire écho de la demande de Rê. Zahra put le sentir elle aussi mais elle ne s’en inquiéta pas et la rassura d’un geste et d’une phrase. Il n’arriverait rien à Elliot. Cela ne sembla pas suffire à la rassurer mais au moins lui donner le courage d’acquiescer discrètement. Reconnaissant et respectueux de l’effort que l’Anglaise faisait, Asim s’inclina doucement avant d’emmener Elliot, bien qu’elle n’eut pas le courage de les regarder s’en aller.

Zahra le fit pour elle, gardant du geste d’Asim qu’il assurait lui aussi qu’il n’arriverait rien à Elliot et que sa mère pouvait se rassurer. Elle les observa quitter sa demeure d’un pas énergique et eu un petit regard pour le deuxième garçon qui semblait avoir plus de mal à trouver le sommeil sur son canapé maintenant que son ami était partit. Elle aurait voulu le rassurer lui aussi, mais elle ne savait pas quoi dire ou faire pour le bercer. Elle se retourna alors vers Zoya sans quitter son sourire doux et rassurant.
Cela la peinait tant de voir sa soeur si triste et angoissée et bien qu’elle aurait voulu soigner tout ses mots et chasser tout ses cauchemars, elle savait que chaque âme avait le droit de pleurer sa peine et parfois de crier sa colère. C’était à force de patience, d’attention et d’écoute qu’elle avait trouvé son chemin jusqu’à l’esprit tourmenté de Saïd et elle pouvait sentir qu’il en faudrait de même pour Zoya. Inconsciemment elle n’avait cessé de caresser la main pâle de la femme Anglaise dans un geste apaisant et c’est en s’arrêtant qu’elle attira l’attention de celle-ci.

- Je ne te pense pas Isis, Zoya. Pas comme Ali, ou comme les enfants de Ra peuvent le voir. confia-t-elle avec douceur mais d’un ton sincère qui laissait transparaître une certaine force dans le caractère de l’Egyptienne.
Elle avait entendu les marmonnements sombre de son mari et elle connaissait les sentiments qu’il éprouvait pour celle qu’il pensait avait volé le coeur de son petit frère. Elle savait que les mots qu’elle prononçait n’étaient pas très bien vu non plus ici dans le Temple de Ra mais elle n’avait pas l’air de s’en soucier ou de chercher à changer son discours. Elle avait cessé de distraitement caresser la main de Zoya mais avait posé sa paume dessus d’un geste ferme et clair de soutien.
- Je ne pense pas que tu es une mauvaise personne. Comment pourrais-tu l’être ? Tu es une mère, une mère pleine d’amour, une femme pleine de courage. Je ne vois rien de sombre en toi.
Son regard sombre n’avait pas quitté Zoya une seule seconde et elle pu voir que chacun de ses mots provenait directement du coeur de Zahra. Ce n’était pas pour la rassurer ou la flatter, mais réellement ce qu’elle voyait en regardant cette femme venant de si loin pour protéger son enfant.
- Tu es merwett, tu es amour, pleine d’amour, l’amour de Saïd. Cela ne peut pas être mauvais ! ajouta-t-elle avec un sourire plein de tendresse.

Elle aurait voulu pouvoir l’exprimer d’une meilleure façon et parvenir à la faire voir ce qu’elle voyait comme dans un miroir, mais c’était difficile. Car même dans sa langue natale elle n’aurait été capable de l’expliquer parfaitement à l’aide de mots. Combien de fois s’était elle assise ici même avec Saïd et l’avait-elle écouté parler d’elle malgré lui. Il l’appelait “idiote”, “peau de vache”, “salope”, mais Zahra pouvait toujours voir l’amour briller dans ses iris dorés et un sourire de joie animer ses lèvres à chaque fois qu’il prononçait son nom. Zoya.
- J’ai tenté de l’expliquer à Ali. dit-elle d’un ton plus attristé car bien évidemment ses mots n’avaient pas suffits. Lui n’avait pas vu l’amour et le bonheur sincère qui émanait de son frère lorsqu’il songeait à Zoya, il n’avait vu que la nostalgie, les regrets, l’amertume et la motivation qui poussait Saïd à se détourner de lui. Il le pensait envoûté, manipulé, sous l’emprise de la perfide Isis et dès cet instant il était trop tard pour qu’il ne voit en Zoya plus qu’une ennemie.
- Ne le hais pas, pourtant. demanda-t-elle doucement en sachant bien que ce n’était pas une chose évidente. C’est la guerre… Elle change le cœur des Hommes. Mais merwett aussi. ajouta-t-elle en retrouvant le sourire.

- Que serait Saïd si tu n’avais été là ? Que serais-tu si Saïd n’avait été là ? Je ne peux que imaginer ce je serais si Ali n’avait été là et ce que serait Ali si je n’avais été là. L’amour sincère ne peut être mauvais, Zoya. C’est une force. Et tu es si forte.
Zahra fini par reprendre sa belle-soeur dans les bras dans un câlin chaud et plein de tendresse. Elle l’admirait réellement pour tout ce qu’elle avait pu endurer et pour être là aujourd’hui. Elle voulait la remercier d’être celle qu’elle était, celle qui prenait soin du coeur de Saïd et qui veillait sur Elliot. Elle voulait l’apaiser, l’aider, la soigner, l’encourager. Mais les idées et les mots s’emmêlaient dans son esprit et elle savait qu’elle ne parviendrait pas à être cohérente et se contenta de l’enlacer avec amour et sincérité. Elle s’éloigna après un petit temps avec un sourire et passa finalement à autre chose.

- Ne te soucie pas de Saïd. Ali ne laisserait rien arriver à son petit frère et Saïd est bien trop têtu pour mourir sans toi. Et ne te soucie pas d’Ali, Saïd n’est pas assez fort pour le battre. En tout cas, moi je ne me fais pas de souci ! Et ne te soucie pas de Rê non plus. Ma maison est ta maison et peu importe ce que Rê ou Ra dira je ne laisserais personne vous chasser ! annonça-t-elle avec énergie et détermination.

okMJ

AMORTENTIA
Zoya Horlov
Zoya Horlov
Gallions : 278
Les yeux rivés sur le sol, elle n’osait toujours pas relever son regard vers la porte par laquelle son fils s’en était allée. Bien trop effrayée à l’idée de voir sa "force" s’évaporer, effrayée à l’idée qu’elle pourrait courir après lui, le rattraper et le ramener avec elle, à la maison. Sa gorge plus noueuse que jamais, des crampes lui enserrant l’estomac lui donnaient la nausée alors qu’elle pouvait sentir le regard de Zahra. Cette femme, elle n’arrivait pas réellement à le définir mais elle était unique, Zoya n’avait jamais su supporter les personnalités trop sympathique, trop mielleuse et surtout trop gentillesse. Pour elle, la gentillesse cachait forcément quelque chose de mauvais à l’intérieur. Elle ne servait qu’à enrober de sucre des intentions autrement plus égoïste mais chez elle…Il émanait d’elle quelque chose d’indéfinissable et de profondément bon, ce qui avait tendance à éveiller chez la sorcière une certaine méfiance tout en étant inlassablement attiré par cette douce chaleur.

Elle ne put s’empêcher de se crisper en entendant une nouvelle fois le nom de cette déesse égyptienne à laquelle Ali l’avait lié. Bien qu’elle admettait qu’elle ne voyait rien d’Isis chez l’anglaise, Zoya ne pouvait s’empêcher de redouter le pire à chaque fois qu’elle entendait cette divinité. C’était bien la première fois qu’elle entendait dans la bouche d’une personne qu’elle n’était pas une mauvaise personne, qu’elle ne pouvait pas être une mauvaise personne. Les yeux rivés sur leurs mains liées, elle écoutait sa douce voix, les étranges intonations de celle-ci. Mais Zoya ne se berçait pas d’illusion, si ça lui plaisait d’entendre ces mots dans la bouche de l’égyptienne, elle n’y croyait pas. Elle ne doutait pas de la sincérité de Zahra mais elle, elle connaissait la vérité. Elle savait très bien de quoi avait été faite sa vie et ses innombrables souvenirs étaient là pour lui rappeler qu’il y avait une grosse part d’ombre en elle.

Il aurait été simple d’interrompre celle-ci, de lui dire toutes ses mauvaises choses qui pavait sa route derrière elle mais la gorge toujours nouée, elle laissa simplement Zahra parler, réchauffer son cœur meurtri. Elle ne haïssait pas Ali, elle n’aurait su l’expliquer mais elle n’arrivait pas à le considérer comme un ennemi. Ô bien sûr, il l’effrayait, elle le redoutait, elle le jalousait parce qu’il réussit là où elle-même avait échoué aux yeux de Zoya mais le haïr, elle n’y arrivait pas. Si cela avait été le cas, elle n’aurait jamais mis les pieds ici.

Que serait Saïd si elle n’avait pas été là ? La question faisait écho dans l’esprit de l’ancienne Auror, se perdant dans son imagination. Il aurait pris son pied pendant la guerre, il serait peut-être mort, prisonnier d’Azkaban ou encore un fugitif…Serait-il plus heureux ? Elle ne put s’empêcher de penser à cette question qu’il lui avait lui-même poser, à ces dernières minutes passées avec lui. Elle aurait tout donné pour être entouré de ses bras en cet instant précis, pour sentir son haleine houblonné contre sa peau. Si Saïd n’avait été là dans sa vie, que serait-elle ? Une coquille vide, qu’elle aurait passé son existence à essayer de remplir sans jamais y parvenir.
La délicate chaleur de Zahra l’enveloppa alors que son parfum de jasmin l’apaisait, elle s’interdisait toujours de se laisser aller, respirant à un rythme régulier, elle ferma les yeux, profitant de cette précieuse minute de répit dans le tumulte de ses sentiments.

Elle s’éloigna d’elle, et Zoya posa enfin ses yeux sur la douce égyptienne. Elle ne put s’empêcher de sourire en l’entendant confirmer que Saïd n’était pas assez fort pour battre son frère, ne pouvant qu’imaginer ce qu’aurait été la réaction de l’intéresser s’il l’avait entendu. Mais ce fut ces dernières paroles qui attirèrent l’attention de la brune.
Elle pouvait le voir dans ses yeux, la jeune femme était vraiment prête à se battre, à sa façon, pour protéger Elliot et dans cette lueur qu’elle pouvait voir dans ses yeux, elle y trouvait un peu de réconfort, de quoi la rassurer, certaine que cette femme protégerait Elliot comme elle avec autant de vigueur qu’elle.

« Zahra… » murmura-t-elle, la gorge serrée, la voix tremblante. « Il faut que je parte…Maintenant… » Elle savait que cela pouvait paraître étrange, cruelle, ne pas vouloir dire au-revoir à son enfant, mais elle avait la certitude qu’elle était venue chercher ici et surtout. « Je n’aurai pas la force de lui dire au-revoir » peut-être parce que cela sonnerait surtout comme des adieux, Zoya n’était même pas certaine de sortir vivante de cette seconde guerre.

Ses yeux s’humidifièrent mais là encore, elle se contrôler assez pour qu’aucune larme ne roule sur ses joues. Passant une main sur sa nuque, Zoya tira un long collier de perle en bois, noir et matte. Le collier semblait vieux et pour cause, il datait de son adolescence. C’était la seule chose qu’elle avait à offrir, la seule chose qui lui avait toujours appartenu…Le passant par-dessus sa tête, elle prit la main de Zahra pour y déposer le bijou.

« Saïd me l’avait volé il y a des années… » Dit-elle de sa voix chevrotante entre la peine qu’elle s’efforçait de dissimuler et l’amusement que lui procurait ce souvenir. « Donnez le lui… »  

okMJ

Contenu sponsorisé
Revenir en haut