- Ada Bethney
- Gallions : 124
Dim 29 Mar - 17:01 (Δ)
Le premier cadeau de noël qu'elle avait reçu était de la part de Théon. Une boule de cristal. Agée de 14 ans, elle ne savait pas encore qu'elle est une sorcière. Ada se souvient parfaitement de cette nuit là. Décidant qu'elle allait elle aussi fêter noël, la jeune brunette avait séquestré une mamie chez elle afin de bénéficier du succulent repas. En y repensant, pendant son adolescente, livrée à elle même dans les rues, la jeune fille n'avait jamais été quelqu'un de très correcte. Seul Théon était là pour elle et la guidait du mieux qu'il le pouvait. Mais la rencontre qui avait changé sa vie, c'est quelques semaines après. Griffin Whide, l'Auror qui l'a récupéré. A vrai dire, c'était plus qu'un kidnapping qu'une proposition lorsqu'il l'a prit en charge. Griff ne lui a pas vraiment laissé le choix. Avec du recule, la sorcière se disait que pour lui non plus cela n'a pas du être facile. Ils ont du apprendre à se connaître, à cohabiter et à se comprendre. Mais elle n'avait jamais vraiment compris les motivations de Griffin. Toujours est-il qu'aujourd'hui, il est la personne la plus importante à ses yeux. Sous sa présence, Ada avait beaucoup évolué et … C'est assagit, il faut bien l'avouer.
Les deux noëls qui ont suivis, elle les a passé avec Griffin et pour la première fois de sa vie, elle avait pu se sentir à sa place, en famille et découvrir le bonheur enfantin qu'on pouvait ressentir ce jour là. C'est surtout les meilleurs moments qu'elle garde farouchement, avec lui. Un rire lui échappait à chaque fois qu'elle y repensait.
Et pourtant, cette année là … C'est différent. Avec l'élève retrouvé morte, Griffin avait beaucoup de travail, et étant activement sur son enquête, elle allait devoir se passer de lui pour Noël. Dire qu'elle n'était pas affectée serait un mensonge mais elle c'était efforcée de paraître naturelle. Elle savait que Griffin ne serait pas dupe, mais elle se disait que la situation était aussi inconfortable pour lui et qu'il aurait préféré passer noël avec elle. Mais cette pensée ne suffisait pas à la consoler. En revanche, il était hors de question de briser cette tradition qui c'était installé depuis ses 15 ans.
C'est pourquoi le 24 décembre, elle partie à Pré-au-Lard à la recherche des cadeaux de noël pour les personnes qui lui sont chères. C'est avec surprise qu'elle remarqua que ces personnes en question étaient plus nombreuses que les deux noël précédents. Mais pour ne pas changer une équipe qui gagne, c'est par Theon et Griffin qu'elle commença. Pour le nain, elle lui acheta un bonnet rouge, elle savait qu'il grognerait en comprenant la référence avec les 7 nains, mais qu'il le garderait précieusement. Pour Griffin, elle trouva un petit loup en cristal, qu'elle prit soin de ne pas casser.
Puis il y avait le jeune Griffin à qui elle prit une plume particulièrement belle et différentes encres, accompagné d'un carnet de dessin. Plusieurs fois, elle l'avait vu dessiné pendant les cours, alors cela lui ferait sûrement plaisir. Pour Zoya, elle lui avait fait un album photo avec les différentes photos qu'elles avaient prit d'elles, mais également quelques poèmes et textes les concernant. Ainsi quand elle reviendrait dans son monde, même si Dumbledore leur efface la mémoire, elle aura quand même une trace de son passage ici et de leur amitié.
C'est au moment de rentrer qu'elle grimaça, s'arrêtant devant une papeterie. Elle hésita un instant puis fini par entrer avec un soupire à fendre l'âme. Elle savait qu'elle n'avait rien à attendre de la part d'Evan Rosier. Par ailleurs, elle doutait que Noël ait une quelconque importance pour lui et qu'il était encore moins du genre à offrir quoi que ce soit, à qui que ce soit. Mais voilà, elle avait prit quelque chose pour tout le monde et il faut l'avouer, Evan fait parti intégrante de sa vie. Elle ne mit pas longtemps avant de trouver ce qu'elle cherchait et rentra à Poudlard.
Lorsqu'elle entra dans la salle commune, Evan était assit à son siège favori, en pleine lecture. Bien entendu qu'il l'avait entendu entrer, bien entendu qu'il savait à qui le bruit des talons appartenait, bien entendu qu'il ne releva pas la tête, l'ignorant comme à son habitude. Elle leva les yeux au ciel. Elle aurait pu se sentir gênée pour ce qu'il c'était passé quelques jours plus tôt dans le dortoir des garçons, mais Ada c'était déjà excusé. Et puis il savait qu'elle n'avait rien fait avec Zoya et Saïd, étant donné qu'il l'avait retrouvé le lendemain, dormant dans la commune, une nouvelle fois. Ils n'en avaient pas reparlé, inutile de mentionner les faits qui fâchent. Ne s'attardant pas plus que ça sur lui, elle couru -en tâchant pourtant de ne pas faire trop de bruits pour ne pas déranger monsieur- dans son dortoir, pour ranger ses paquets et se préparer pour le repas du réveillon. La grande salle n'était absolument pas remplie. Les tables n'étaient donc pas respectées. D'un côté, elle pouvait voir Potter et ses petits potes, à une autre table, Elliot accompagné de Leo, Enma revenue pour l'occasion et le petit Bran qui lui aussi se retrouvait seul puisque Griffin était indisponible. Elle laissa Evan avec ses sangs purs et sauta sur le dos de Zoya, avec qui elle partagea repas et soirée.
Le matin de noël fini par arriver à son tour. Habillée comme la veille, elle sortie de son dortoir, les mains prises par ses différents paquets. C'est en arrivant dans la salle commune qu'elle percuta Elliot de plein fouet, faisant au passage tomber ses paquets.
« Raaah !!! Mini Rosier !!! T'abuse ! »
« Oui ben fallait pas être dans mon passage ! » fit Elliot qui ne connaissait pas le mot « pardon » avant de quitter la salle commune. Elle leva les yeux au ciel et quitta la pièce à son tour pour faire parvenir les cadeaux à ses amis avant de retourner dans son dortoir. Son regard se posa sur un des cadeau restant, déposé sur sa table de chevet, et le seul qui n'était pas emballé. Elle hésita un instant, faisant la moue. Brûle le, se disait-elle. L'envie était forte et pourtant … et pourtant c'est vers le dortoir des garçons qu'elle se dirigea. Elle frappa la porte sans pour autant l'ouvrir.
« Evan ? Je peux te parler, s'il te plait ? » Elle tenait dans ses mains un grimoire, qui paraissait aussi vieux que fragile, remplie de magie. Mais elle savait que si quelqu'un pourrait manipuler un livre avec délicatesse, c'était bien lui.
- NPC Eli
- Gallions : 996
Dim 29 Mar - 19:37 (Δ)
Noël. Juste un mot pour Evan Rosier. La désignation d’une période où le commun des mortels se pensait le devoir d’être plus heureux que d’habitude. Pourquoi pas. Le Serpent n’avait jamais eu de problème avec le bonheur des autres, sauf lorsque celui-ci nuisait au sien. Et c’était parfois le cas. Les rires, les festivités, la bonne humeur et les chansons entêtantes s’accumulaient au fur et à mesure que la date fatidique approche, dérangeant son quotidien d’ordinaire plus paisible.
Quand le jour fut enfin arrivé et que Evan Rosier ouvrit les yeux ce matin de Noël, il eu un soupir. Un soupir de soulagement pourtant. Les festivités allaient bientôt prendre fin. Il n’avait qu’a éviter les zones communes et étudier tranquillement dans un des cachots pour que la tempête passe au dessus de sa tête sans le déranger.
Avec un petit sourire, il remarqua que deux de ses camarades n’étaient déjà plus présent. Severus s’était sûrement levé plus tôt pour être sûr de ne pas croiser les joyeux enfants et leur cadeaux. Ou était-il lui-même allé chercher les siens ou en offrir ? Evan avait toujours du mal à le cerner parfaitement. Saïd non plus n’était pas là, mais incapable de se lever aux aurors même si sa vie en dépendait, il avait sûrement passé la nuit dans une autre chambre. Joyeux Noël catin… Seul Avery demeurait endormi paisiblement dans son lit. Saïd n’étant pas là pour briser le sommeil lourd du blond, celui-ci allait sûrement se réveiller vers midi.
Evan se leva et suivit sa routine quotidienne. Douche, peigne, habit, miroir. C’est lorsqu’il vérifiait que tout était en ordre pour cette journée qu’il souhaitait on ne peut plus normal qu’il entendit quelqu’un toquer à la porte. Son sourire disparu instantanément. Cela ne pouvait être rien de bon. Cette idée fut confirmée lorsque la petite voix d’Ada Bethney s’éleva de derrière la porte.
L’élève soupira à nouveau, d’agacement cette fois-ci. Bon, au moins elle avait apprit à toquer et demandait la permission.
Evan ouvrit la porte de la chambre et son regard froid et sévère se posa sur la jeune femme. Il n’eut qu’un rapide coup d’oeil pour le grimoire bien trop vieux pour demeurer dans des mains aussi malhabiles que celles de la jeune femme.- Entre. ordonna-t-il plus qu’il ne donnait la permission.
Il referma sèchement la porte derrière la Serpentarde pour étouffer les joyeusetés des élèves réveillés dans la salle commune.
- Ne fait pas attention à lui. dit-il ensuite en désignant la masse endormie dans l’un des lits. Un dragon enragé ne saurait le réveiller et il sait mieux faire que de cacher des filles sous ses draps. commenta-t-il d’un ton détaché.
Non il n’avait pas oublié les événements récents qui s’étaient produit dans cette même chambre, mais il n’avait aucune intention d’y consacrer le moindre ressentiment.
Se plaçant à nouveau devant le miroir, il reprit sa routine là où elle avait été interrompu comme s’il refusait de se faire distraire par l’arrivée d’Ada Bethney et peu importe ce qu’elle souhaitait lui dire. Son regard se perdit un instant sur son propre reflet. Droit, tiré à quatre épingle et le regard scintillant d’intelligence, il arborait la même image qu’il avait toujours arboré. Le jeune homme intelligent, brillant et prometteur : Evan Rosier. Mais resterait-il toujours seulement “destiné” à accomplir de grandes choses ? Il savait aujourd’hui qu’il y avait bien plus.
- C’est une bonne chose que tu sois venue. Moi aussi j’ai à te parler. dit-il alors en finissant d’ajuster son bouton de manchette
- Ada Bethney
- Gallions : 124
Dim 29 Mar - 20:52 (Δ)
S'il y avait une personne dont elle ne se souciait de l'existence, c'était bien Avery. Aussi, elle ne daigna pas lui accorder le moindre regard, Evan confirmant qu'elle ne devait pas prêter attention à lui. La brune observa simplement le serpent terminer de se préparer. Aucune lueur dans les yeux, pas un de ses naïfs sourires, la jeune sang pur ne bougeait pas. Elle ressentait comme un malaise inexplicable qui fut confirmé quand il prit la parole sans pour autant se retourner vers l'élève.
"Ah." fit simplement Ada, prise d'un mauvais pressentiment.
Elle recula d'un pas sans même s'en rendre compte. Son corps se crispa, et elle resserra le livre contre elle. Ses yeux se baissèrent doucement vers le grimoire. Peut-être qu'elle aurait du finalement le jeter au feu. Ses lèvres tremblaient légèrement et elle s'efforça de se calmer. Nerveuse, son étreinte se referma d'avantage sur l'offrande. Quelque chose lu disait que cet entrevu allait mal se passer et se finir d'une manière terrible. Lorsqu'Ada faisait preuve d'autant d'appréhension, c'était toujours à forte raison.
Evan allait sans doute lui annoncer que le jeu avait assez duré. Et que maintenant il fallait qu'elle s'éloigne, qu'elle disparaisse de son existence et probablement qu'il la tuerait si son chemin croisait de nouveau le sien. Il en serait capable, elle le sait parfaitement. Un frisson la parcourue et elle essayait de réprimer les fortes émotions qui passaient à travers elle. Peine, contrariété, rancoeur. Si elle se mettait déjà dans un tel état avant même qu'il ne prenne la parole, qu'est-ce que ce serait une fois qu'il aurait terminé ? Et pourtant, elle se contrôlait au mieux, restant calme et droite. Habituellement, elle se serait sans doute montrée bruyante et têtue, parlant à tue tête, pour l'empêcher de dire ce qu'il avait à dire et ainsi éviter de souffrir, avant de prendre ses jambes à son cou.
Mais depuis trois ans, Ada Bethney était en totale évolution, surtout au contact de Griffin, et reconnaissons le, d'Evan Rosier. Mais pourquoi est-ce qu'elle avait l'impression que cette proximité avec lui allait se retourner contre elle ? C'était pourtant lui qui l'avait embrassé le soir du bal. C'était lui qui avait fait ce pas en avant, pas le contraire. Elle n'avait pas prit l'initiative.
"Je t'écoute ..." fit-elle simplement, préférant qu'il parle avant qu'elle s'exprime ce qu'elle avait à dire.
Ben ouais, s'il voulait la jeter, elle n'allait pas lui offrir ce grimoire et passer pour une crétine. Assez d'humiliation comme ça. Et pourtant, elle reprit d'une voix plutôt basse, calme et douce ... Comme la fois où dans la salle commune, elle c'était approché de lui, murmurant la haine qu'elle éprouvait à son égard.
"Si c'est ... à cause de mon "invasion" ... Tu n'as plus à te sentir contrarier. J'ai l'intention de demander à mon tuteur de me faire quitter Poudlard pour reprendre mes cours par correspondance. Je ne serais plus un problème pour toi ... Je l'ai assez été comme ça."
C'est vrai ... Il est temps de quitter cette école. Elle n'en pouvait plus. Elle l'avait pourtant à Griffin, sa place n'était pas à Poudlard. Ada n'était pas faite pour être entourée d'élèves, d'adolescent. Sa seule amie, c'est Zoya. Bon et Griffin jeune, mais c'est différent. Quoi qu'il en soit, elle restait l'Ada sauvage, même si ça c'était amoindrit, et certainement pas quelqu'un de vivable en société. Il était temps de retrouver Theon. Quelques mois c'est bien, mais pas plus. Elle ne pourrait pas rester un an. Ca va vite passer, lui avait dit Griffin. Mais il y avait trop de difficulté. Perdue dans ses pensées, elle poussa un léger soupire et lui sourit tristement.
"C'était un drôle de rêve que tu m'as offert. J'ai apprécié, vraiment. J'aime te détester et t'aimer, mais ça devient obsessionnel. Mais je ne suis pas qu'un jouet Evan, il est temps que je rejoigne la réalité."
Elle tourna la tête vers la porte, elle aurait pu partir là. Mais Evan ne s'était pas encore exprimé. Il lui avait dit vouloir parler, alors encore une fois, elle resta debout, gardant de nouveau le silence, attendant simplement en détournant la tête.
- NPC Eli
- Gallions : 996
Lun 30 Mar - 15:23 (Δ)
La réaction de la petite brune arracha un sourire amusé au Serpent. Ça n’avait pas été son intention de la réduire au silence. Il aurait au contraire aimé savoir dès maintenant ce qui l’avait poussé à venir le déranger une fois de plus. Mais comme toujours, cela ne devait pas être bien important.
Après avoir vérifié une dernière fois que tout pli de tissu, bouton et couture étaient à leur place, Evan se tourna vers Ada Bethney. Elle avait reculé et maintenait inconsciemment le gros grimoire devant elle comme un bouclier de fortune. La vue n’était pas très glorieuse. Le Serpentard se retint de soupirer en voyant la lueur d’inquiétude et de peur qui brillait dans ses grands yeux bleus.
D’ordinaire, cela l’aurait plutôt flatté, preuve qu’il avait assez bien éduqué la jeune demoiselle. Mais ce matin là cela l’agaçait plutôt. Ne pouvait-elle se comporter normalement quelques fois ?
Elle l’encouragea de quelques mots timides mais cela n’aida en rien Evan Rosier. Lui qui n’avait jamais de problème pour exprimer ses pensées ou ses mensonges, il se rendit compte aux paroles d’Ada qu’il n’avait aucunement envie de lui parler.
Il savait ce qu’il avait l’intention de lui dire. Les mots étaient aussi clairs que l’encre sur le parchemin, mais ils ne semblaient vouloir couler jusqu’à ses lèvres. Qu’est-ce qui le retenait ? Était-ce l’anticipation de la réaction prévisible et agaçante d’Ada Bethney qui le dérangeait déjà tant ? Où était-ce les mots eux-mêmes ?
Le silence d’Evan Rosier vint lui aussi comme un encouragement pour Ada Bethney à s’exprimer.
Elle s’excusa, ou pas vraiment. Expliquant son départ prochain de Poudlard, elle exposa simplement le fait qu’elle ne traînerait plus dans ses pattes. Elle ne se remettait pas en cause, ni tentait de jauger la réaction d’Evan Rosier. Elle mettait simplement fin à cette étrange relation qu’était la leur. Un drôle de rêve. “Rêve” disait-elle alors que pour elle l’aventure relevait sûrement du cauchemar. Ada Bethney n’était plus un jouet et redevenait une jeune femme. Il était temps de rejoindre la réalité.
Evan Rosier cligna des yeux. Inconsciemment il avait entrouvert les lèvres, comme si les mots d’Ada avaient été les siens. Car ils étaient les même, quasiment, que ceux écris dans son cerveau et qui n’attendaient que de sortir. Ses mots, sa volonté, son plan. Et elle venait de tout gâcher, tout faire par elle même et briser les petits plans d’Evan sans même s’en rendre compte.
En la voyant tourner la tête vers la porte, la baguette du Serpent s’anima d’un soubresaut et d’un geste vif, il verrouilla la porte de la chambre. Pourquoi ? Allait-il lui faire payer l’affront qu’elle commettait en lui ôtant les mots de la bouche ? Allait-il l’empêcher de prendre congé de lui et la forcer à rester son jouet, son souffre-douleur ? Evan l’observa sans vraiment être certain de ses propres intentions. Il ne voulait juste pas qu’elle parte. Pas avant qu’il réussissent enfin à sortir quelques foutus mots de sa bouche. Mais toujours rien.
Figé par son propre silence, Evan sentit la colère et la frustration monter en lui. Pourquoi les mots gravés dans sa têtes ne daignait pas émettre le moindre son ? Il pouvait les voir, les entendre dans sa propre tête, mais ne parvenait pas à les transmettre à Ada.
- La réalité… dit-il mais sa voix incertaine ne parvint à rebondir sur ce simple mot.
Peut-être est-il temps d’arrêter de jouer, Evan. Ces mots raisonnaient dans sa tête, comme une force le pressant d’en finir. De la congédier et de la regarder quitter cette chambre et ce château en sachant que plus jamais Ada Bethney ne serait un problème pour lui.
Mais alors qu’il la regardait, debout là devant lui, il ne pouvait de résoudre à prononcer ces mots. Voilà pourquoi il ne parvenait pas à dire ces mots préparés dans son esprit. Il ne voulait pas la voir partir. Et s’il y avait bien une personne à qui Evan Rosier refusait de mentir, c’était à lui même. Ces mots n’étaient pas les siens.
- Ada. dit-il alors enfin d’une voix un peu plus tinté de son assurance habituelle. De ses doigts fins, il vint guider le visage de la demoiselle pour qu’elle lui fasse face. Il plongea son regard troublé dans le sien et l’observa un instant silencieusement comme s’il tentait de trouver quelque chose dans ses grands yeux bleus.
- Pourquoi ne pourrais-tu convenir ? questionna-t-il alors sans vraiment s’adresser à elle.
Son regard détailla son visage fin, ses cils et ses cheveux si noirs, ses lèvres roses et son regard brillant. Une poupée de porcelaine dans lequel se cachait un être énigmatique. Une danseuse endiablée qui tour à tour faisait preuve de folie disgracieuse et de talent délicat. Ne pouvait-elle convenir ?
Alors que son regard glissa sur la courbe de son cou, la baguette d’Evan glissa le long des hanches de la Serpentarde, transformant ses vêtements en une élégante robe de soie noire. Des joyaux émeraudes vinrent accommoder le tissu fin et et doux de la robe et encadrer le visage de la jeune fille sous la forme de boucles d’oreilles pendantes. Même son maquillage habituel avait été remplacé par un plus élégant et léger, dessinant des longs cils courbés et juste assez sombre pour faire ressortir ses yeux.
Lui tournant lentement autour, Evan se permit même de découvrir les clavicules blanches de la demoiselle en écartant délicatement ses cheveux. Le jeune homme la détaillait avec précision mais son expression n’étaient pas admiratrice ou envoûté. Simplement troublé par cette même question à lui même.
- Ne saurais-tu me convenir ? demanda-t-il à nouveau en cherchant cette fois-ci le regard de cette Ada transformée. L’Ada qu’elle aurait peut-être été si la vie et son oncle n’en avait décidé autrement. Ada Bethney, une sang-pur, si élégante, si maligne. Si convenable. Ne pourrais-tu pas être convenable, pour moi ? lui demanda-t-il cette fois vraiment dans un souffle, comme une requête inavouable.Cette fois-ci les mots lui filaient entre les lèvres sans que le Serpent soir vraiment sûr d’en agréer tous les sens. Pourtant, il refusa de brider ses propres paroles, ses intentions, ses actions. Se penchant vers elle, il guida ses lèvres vers les siennes et déposa un court mais doux baiser.
Un troisième pour eux mais une toute nouvelle sensation. Pas tant de passion ou d’amertume, mais une douceur amicale, une complicité qui dans le conflit avait su se faire discrète. Et pourtant elle était là, les poussant à rester ensemble malgré le fait que tous les deux feraient mieux de rester loin l’un de l’autre.
- M’aimes-tu, Ada Bethney ? demanda-t-il alors d’une voix douce alors qu’il plongea son regard gris dans le sien une nouvelle fois.
- Ada Bethney
- Gallions : 124
Lun 30 Mar - 19:14 (Δ)
Perturbée par la voix incertaine d'Evan, la jeune refusa néanmoins de reporter son attention sur lui. Elle avait peur de ce qu'elle pourrait découvrir dans les prunelles de ce serpent dangereux qu'elle aimait profondément … et qu'elle haïssait avec la même intensité. Peur de voir de la colère, du dégoût ou même de la satisfaction de la voir partir. Mais ce qu'elle redoutait par dessus tôt, c'était ce que pourrait signifier cette voix qui ne lui correspondait pas. Une demande muette ? Elle se crispa d'avantage …. Non, il ne pouvait pas lui demander de rester. La situation était déjà assez compliquée comme cela et s'ils arrivaient à mettre un nom sur la relation qu'ils entretiennent, ce serait un pas en avant, mais dans les ténèbres. Si elle franchissait ce pas, il sera bien trop difficile de retourner en arrière. Du moins, pas sans conséquences.
La porte qui se verrouilla soudainement lui fit écarquiller les yeux, la voilà soudainement dans l'incapacité de s'enfuir. Elle aurait pu se retourner vivement vers lui et lui hurler d'ouvrir la porte. Elle aurait pu utiliser son humour légendaire pour garder contenance et ne pas perdre le contrôle. Oh oui, Ada aurait pu bien des choses, mais elle n'en fit rien. De marbre, telle une statue, elle refusait toujours d’émettre le moindre geste, son regard déviant toujours celui qui lui accordait pourtant son attention.
Mais Evan ne l'entendait pas de cette oreille. Pour la seconde fois depuis qu'elle était entrée, il prononça simplement son prénom. De nouveau, un frisson la parcouru. Si la première fois, elle avait ressentit un timbre plus personnel et intime à ce murmure, cette fois, c'était encore différent. L'intimité était toujours présente, mais elle perdait de son assurance, de son air supérieur pour faire place à un sentiment plus sincère, un sentiment qu'il trouvait sans doute dérangeant et qui la mettait mal à l'aise. Elle aurait voulu lutter d'avantage, mais il ne lui en laissa pas le temps, ni le choix. Ses doigts trouvèrent son menton et il lui tourna doucement la tête vers lui, pour qu'elle affronte son regard …. qui était aussi perturbé que le sien. Le serpent gardait de son charisme mais montrait une faille. Loin de vouloir exploiter cette soudaine faiblesse, elle fut de nouveau prise d'un mouvement de recul.
Ne fais pas ça ... se dit-elle. Ada, qui quelques minutes plus tôt, avait peur d'être rejetée, se retrouvait maintenant dans une impasse qu'elle n'aurait imaginer. Elle se rendit compte que l'angoisse qu'Evan réponde à ses sentiments étaient beaucoup plus fort que le rejet.
Et la suite allait dans ce sens là. A sa question, elle fut complètement déstabilisée. Elle aurait voulu lui répondre qu'elle ne pouvait convenir parce qu'elle était beaucoup trop différente de lui, complètement opposée même. Elle représentait tout ce qu'il détestait et c'était bien réciproque. Mais tout deux avaient conscience de l'attraction insaisissable mais présente, qu'il y avait entre eux deux depuis le bal. Ou même quelques temps avant. Ada ne saurait dire quand les choses avaient changés. Mais ses répliques remplies de panique moururent dans sa gorge lorsqu'elle remarqua qu'il la détaillait avec une certaine insistance. Et bientôt la baguette glissa le long de son corps, changeant ses vêtements. Avant qu'elle ne puisse s'en rendre compte, elle était vêtue d'une élégante robe noire sans omettre les parures qui allaient avec l'ensemble. Elle se raidit une nouvelle fois, particulièrement mal à l'aise de riche accoutrement. C'était comme si son identité venait de disparaître pour laisser place à une belle jeune femme qui faisait preuve d'autant d'assurance que de charisme. Une version féminine d'Evan. Peut-être la sang pur qu'il attendait. Et à sa manière de lui tourner autour pour la dévisager et admirer son œuvre, il devait être satisfait. Ada baissa les yeux sur son propre corps. Mais elle n'eu pas l'occasion de se dévisager d'avantage car la voix d'Evan retentit, pour reformuler sa question, s'adressant cette fois-ci directement à elle. Leurs regards se croisèrent, et si Evan faisait preuve d'une fragilité qu'elle n'avait jamais vu jusqu'ici -et qu'elle était sans doute la seule à pouvoir y assister-, il était pourtant impossible de déchiffrer ce qu'exprimait les prunelles azurs de la jeune fille qui une fois encore, ravala toutes émotions de son visage, si ce n'est cette lueur brillante dans le regard, la rendant légèrement émotive.
Elle ne répondit pas à cette demande bien qu'elle en saisissait le sens caché. Comme pour briser ce silence pesant, Evan s'approcha encore, semblant retrouver son assurance pour l'embrasser rapidement avec une douceur surprenante venant de lui. Ada n'avait pas cillé, ni entreprit un quelconque geste pour répondre à ce baiser. Elle se contenta de soutenir son regard … Jusqu'à qu'il lui pose la question si redoutée.
Est-ce qu'elle l'aime ? La réponse est si évidente, mais c'est mettre un trop gros poids sur ses épaules. Maintenant tout dépendait d'elle. Son avenir dépend de la réponse qu'elle allait lui fournir. La fuite ou la mort. La sûreté ou la souffrance. La stabilité ou la folie. Ada se souvient que le soir du bal, Zoya lui avait dit que tôt ou tard, elle devrait faire un choix. Mais elle ne pensait pas qu'elle devrait le faire si tôt. La brunette se souvenait parfaitement de la réponse qu'elle avait donné à son amie. Celui que je choisis, c'est Griffin, parce qu'on choisit toujours celui qui reste auprès de nous.
Oui, elle savait ce qu'elle devait lui répondre. Un argument préparé depuis bien longtemps et le plus logique qu'il soit. Le plus logique et le plus sûr. Pourtant, aucun mot de sorti de sa bouche, comme si prononcer ses mots ne serait que se mentir à elle même. Mais c'était pourtant le cas, malgré les sentiments présents pour Evan, personne ne passait au dessus de Griffin. Pourquoi n'arrivait-elle pas à le lui dire ?
Elle releva les yeux vers lui alors qu'une larme coula sur son visage. Larme qu'elle s'empressa d'effacer avec sa main. Plutôt que de lui répondre, elle s'éloigna de quelques pas pour s'approcher du miroir, dans lequel, elle s'observa. Jamais elle n'avait été aussi belle qu'aujourd'hui. Doucement, elle porta ses doigts à ses boucles d'oreilles qui scintillaient. Griffin n'était pas particulièrement riche mais lui avait toujours offert ce dont elle avait besoin. Ces vêtements là, elle aurait pu se les offrir elle même si sa fortune ne lui avait pas été volée par son oncle. Finalement Ada se rapprocha d'Evan et enleva ses boucles d'oreilles, les posant avec délicatesse dans les bras du serpent. Enfin, elle prit la parole. Sa voix était douce, au timbre bas et délicat.
« Ce n'est ni la richesse, ni la gloire que je veux. Simplement que mon oncle me rende ce qui m'appartient. Ce que tu veux que je sois … Je le serais probablement un jour, mais c'est encore trop tôt pour moi. Je ne peux pas changer mon identité. Tu sais … Je peux être délicate sans avoir le look d'une aristocrate. Je l'aurais probablement un jour, peut-être plus tôt que je le pense …. Oui je peux te convenir Evan, et s'il y a une chose dont je suis sûre, c'est que je t'aime. »
Il y avait cependant beaucoup de mais. Mais elle ne pouvait pas le suivre dans ce chemin tortueux. Mais elle ne voulait pas abandonner son identité. Mais elle ne pouvait le rejoindre dans le mal, car cela ne lui convenait pas. Mais elle ne ferait jamais défaut à Griffin.
« Et je ne cesserais probablement jamais de t'aimer. Mais il y a des chemins où je ne peux pas te suivre. Tu es un futur mangemort, et Griffin est un Auror. Je ne suis pas une mauvaise personne Evan, tu sais que c'est vers Griffin que je me tournerais. Alors … Promet moi de me laisser en dehors de tes activités … Promet moi de ne jamais me demander de choisir entre lui et toi … C'est ma seule condition pour continuer de t'aimer …. »
Elle laisse le silence s'installer pour lui laisser le temps de réfléchir à cette proposition. Ses yeux se baissèrent vers le grimoire … Qu'elle tendit finalement vers le serpent.
« Et joyeux noël ... »
- NPC Eli
- Gallions : 996
Mer 1 Avr - 19:14 (Δ)
Du contrôle. Elle en fit preuve en s’éloignant de lui, prenant place à son tour devant le miroir. Elle s’observa silencieusement et il en fit de même en la rejoignant devant son reflet. Ce reflet n’était pas celui d’Ada Bethney, par pour l’instant et tout deux le savaient. Pour Evan, c’était celui qu’il espérait voir un jour devant lui. Pour Ada, c’était le rappel de ce qu’on lui avait volé et ce qu’elle voulait récupérer.
Elle ôta ses boucles d’oreilles, faute de ne pouvoir tout ôter pour le rendre à Evan. Le Serpent prit les bijoux faits de magie sans se sentir offusqué. Il savait que cette vision d’Ada qu’il avait n’était que factice. Il l’écouta reprendre la parole calmement alors que la jeune femme s’était emplie d’un fond de colère et d’élégante amertume.
Son oncle, William Bethney. Le même individu assez fou et cupide pour nourrir l’ambition de s’approprier la fortune d’Evan Rosier. Il l’avait privé de sa fortune, mais aussi de sa vie, de son enfance, du travail précis et délicat qui l’aurait transformé en ce qu’elle aurait dû devenir. Une sang-pur, raffinée et talentueuse. Ada Bethney, la légitime.
La confirmation de son amour n’était pas plus important que la promesse qu’elle lui faisait. Un jour, elle reprendrait ce qui lui appartenait. Un jour, elle serait cette femme dans le miroir. Un jour, elle lui conviendrait. Evan ne put s’empêcher d’esquisser un fin sourire. Il ne s’était pas trompé. Ada Bethney serait peut-être bien celle qui partagerai un jour son titre.
Mais le “mais” arriva et même si Evan l’écouta avec le même calme qu’avant, son sourire laissa place à un soupçon d’incompréhension. Griffin ? Qu’est-ce qu’une personne aussi insignifiante que Griffin Whide venait faire dans leur importante discussion ? Evan fronça légèrement les sourcils mais rien de plus. Son esprit, lui, commença doucement à réfléchir.
Elle lui tendit alors son grimoire. Evan ne comprit pas tout de suite et l’observa d’un air intrigué. C’était un vieux livre emplit de magie. Il aurait sûrement plut à Evan Rosier, si cela n’avait été un cadeau. Un cadeau de noël qui plus est. Par politesse, Evan le prit et le déposa sur la surface la plus proche avant de se retourner vers Ada. Ce n’était pas le moment de se faire distraire.
Son expression quelque peu crispée demeura une seconde avant que finalement, Evan laissa échapper un petit soupir. Il paru à la fois agacé et amusé alors qu’un sourire prenait place sur ses lèvres fines.
- Es-tu… en train de me demander de t’attendre ? demanda-t-il d’un air un peu confus. Il eu même un petit rire mais ce n’était pas du dédain ou de la colère. Simplement de la confusion.
Se détournant d’elle avec un léger soupir, il s’assit sur le lit le plus proche, celui de Saïd. Alors qu’il se laissa doucement tomber sur le lit en désordre, il paru presque ordinaire un instant, juste un autre élève de Poudlard, parlant à une camarade dans sa chambre. Passant une main sur son visage, il désordonna très légèrement les cheveux qui tombèrent devant son visage. Lorsqu’il releva la tête il prit un petit temps pour forcer son esprit à ralentir et lui permettre de parler plus naturellement.
- Bon et mauvais… commenta-t-il avec le même sourire confus et presque, très discrètement, blessé. Quelle belle et simple façon de voir le monde.
Il se releva pour reprendre un peu de constance et chasser l’écho de lassitude qui avait prit place dans sa voix. Il se redressa et en quelque geste retrouva son apparence habituelle. Cheveux coiffés, habits tirés, regard froid.
- Tu connais Evan Rosier, Ada Bethney. commença-t-il alors d’un ton plus ferme. Et lorsque je dis Evan Rosier, je ne parle pas de moi. Tu as dû en entendre parler. Le terrible Evan Rosier. Le Mangemort. Le méchant qui tue les gentils. Comme le gentil Griffin… son regard gris se perdit un instant dans la blancheur du ciel qui s’étendait derrière la fenêtre de la chambre.
- Ce n’est pas moi. continua-t-il en se retournant vers elle. Mon nom est bien Evan Rosier mais je ne suis pas juste un écho de mon futur. Je ne suis pas un jouet, ni un outil, ni quelqu’un que tu peux prédire, Ada Bethney. Ne fait pas l’erreur de penser que puisque tu le connais lui, tu me connais moi. rappela-t-il d’un ton calme mais dans lequel elle pouvait deviner sa colère.
Il s’était approché d’elle sans s’empêcher d’être menaçant et intimidant. Mais il s’arrêta vite et se redressa, s’efforçant de contrôler sa frustration. Il détourna son regard d’elle et respira un grand coup. L’esprit ailleurs… Son regard alla cherché le livre qu’elle lui avait offert. Il glissa délicatement un doit sur la reliure abîmée par le temps. Il ne venait pas d’un temps aussi éloigné que l’auteur et pourtant il ne put s’empêcher de songer.
- Les choses ont changées. Ce monde n’est plus le même que celui que j’ai connu. murmura-t-il sans chercher à masquer son trouble.
Lui qui avait toujours apprécié avoir une longueur d’avance et une connaissance précis des conditions dans lesquelles il évoluait, il adressait là quelque chose qui l’avait profondément rongé depuis leurs arrivée dans cette époque lointaine. Mais comme toujours le Serpent ne se laissait pas déstabiliser.
- Tu as changé des choses, Ada. remarqua-t-il en lui adressant un petit regard avant de prendre délicatement le grimoire.
- Moi aussi j’ai un cadeau pour toi. ajouta-t-il d’un ton calme. Une promesse.
Evan, ôta une de ses mains du livre pour venir la poser tout aussi délicatement sur celle d’Ada. Son regard, distant mais sincère plongea dans le sien alors qu’il lui promit.
- Tu n’auras pas à choisir entre lui et moi.
Il eu un petit sourire. Il se permit alors de déposer un petit baiser sur sa joue avant de s’éloigner. Le sort qu’il avait lancé s’effaça doucement et Ada retrouva son apparence normale sous les yeux d’Evan. Il eu un petit rictus amusé.
- Joyeux Noël, Ada. conclu-t-il avant de quitter la chambre avec le cadeau d’Ada.