Qui de mieux qu'un Rosier pour comprendre un Rosier ? [PV Evan]
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okMJ

Elliot Rosier
Elliot Rosier
Gallions : 99

Comme tous les matins, Leo entre dans la salle commune des serpentards, pour s'occuper d'Elliot, Monsieur pourrait très bien se débrouiller seul, mais bon, c'est lui le serviteur, et au final, ça ne le dérange pas tant que ça. Comme tous les matins, leo salut poliment Evan Rosier qui relit ses notes sur son sofa, dans la salle commune, avant rejoindre le dortoir d'Elliot. Réveiller le jeune Rosier n'a jamais été une mince affaire, mais il est forcé de reconnaître que contrairement aux années précédentes, il ne l'entend plus hurler comme un putois pour gagner quelques minutes au lit. Le petit brun aux grosses lunettes soupçonne que la présence de l'homme dont il porte le nom y est pour beaucoup. Quoi qu'il en soit, Elliot se réveille en grognant et s'assoit sur son lit, les cheveux plus ébouriffés que d'habitude, l'air grognon et fatigué. Il baille, pas décidé à se lever. Leo en profite pour lui raconter ce qu'il c'est passé une heure plus tôt dans la salle commune des serdaigles. Le départ d'Ada ainsi que certains élèves, accompagné de leur prof/auror pour s'entraîner. Elliot écarquille les yeux, il n'en faut pas plus pour que le jeune adolescent se lève, s'habille en vitesse et sorte comme un fou de son dortoir. Alors qu'il ouvre la porte de la salle commune, il explose.

« Je vais avec Ada ! De toute façon, maintenant je fais ce que je veux, il n'y a plus personne pour me dire non ! »

Et hop …. Il se retrouve nez à nez avec Evan Rosier dans la salle commune. Son sourire disparaît en même temps que son dynamisme. Elliot avale sa salive de travers. Plus personne pour lui dire non, à part une. Et d'ailleurs, le principal concerné n'a pas besoin de dire quoi que ce soit, sa simple présence suffit à influencer son futur fils et le faire changer d'avis. Rougissant de honte d'être présenté ainsi débraillé devant Evan qui porte une attention particulière sur la tenue vestimentaire et le charisme. Il n'en faut pas plus pour le faire redescendre sur Terre.

« …. Je …. Je vais chercher mes affaires de cours. »
Le jeune homme disparaît de la vue d'Evan, aussi vite qu'il est venu, alors Leo lève les yeux au ciel derrière ses lunettes.

***

Deux jours plus tard.
Cassé dans son délire, Elliot est contraint de rester à Poudlard, même si on ne lui a pas mit le couteau sous la gorge pour l'empêcher de rejoindre les autres. Ce soir là, il tente de travailler dans la bibliothèque, penché sur un devoir pour Klaus. Mais plus concentré dans ses pensées que par le sujet, il n'a pour le moment écrit que trois lignes malgré plusieurs livres ouverts sur la table. Le professeur leur avait donné des devoirs pour les vacances, il est peut-être temps qu'il s'y penche puisque la rentrée va reprendre. Ce qui est plus aisé à dire, qu'à faire. Il faut dire que les mois de novembre et décembre ont été plutôt difficile pour Elliot qui n'a fait que finir à l’hôpital, se faire agresser par Saïd, lutter contre un mangemort, et apprendre à connaître ses parents. Cependant, une question tout aussi importante le fait cogiter depuis le réveil de son coma. Evan Rosier qui est en vie. Son père. Son père qui n'est pas son père. Mais il ne peut que le considérer comme tel, au risque de blesser ses parents.
Premier soupire aussi discret que les pas d'un éléphant.
Elliot sait qu'à un moment donné, un choix devra être fait. Rester avec ses parents biologiques ou rejoindre Evan Rosier. Les deux ne sont pas compatibles. Même s'il a toujours souhaité une femme et que cette fois-ci, elle lui est offerte sur un plateau -aussi imparfaite soit-elle-, Elliot n'oublie pas pour autant le respect inconditionnel qu'il éprouve envers la personne qu'est Evan Rosier. Il a grandit en le pensant mort, lui vouant un culte sans limites. Le gamin vit pour son nom. Mais maintenant qu'il sait la vérité, Elliot a encore plus de difficulté à comprendre ce qu'il se passe autour de lui.

Second soupire à fendre l'âme, dérangeant au passage les quelques élèves qui bossent autour de lui. Le jeune serpentard jete un rapide regard sur la silhouette familière, sur la table à côté de la sienne. Comment ne pas l'admirer ? Il est parfait. Un frisson le prit et Elliot secoue la tête, essayant de vider son esprit ou plutôt de se consacrer sur son devoir. Prenant sur lui, il lit quelques pages avant de reprendre les notes sur son parchemin. Quelques lignes plus tard, son esprit divague encore.

Elliot Rosier. C'est le nom qu'il porte. Mais pourquoi au juste ? Pourquoi l'enlever à sa famille, lui enlever son nom et disparaître de sa vie ? Elliot est toujours aussi persuadé que son père est passé juste avant qu'il se réveille de son coma, et ses parents semblent aussi conscient que lui que le mangemort est en vie. Des tonnes de questions se posent dans sa tête, mais il n'en trouve aucune réponse. C'est beaucoup trop frustrant. Troisième soupire.

Finalement, Elliot laisse ses affaires sur la table et se lève pour approcher celle d'à côté. Ses pas discrets se stoppent près d'Evan. Il n'arrive pas à attirer son regard et se décide donc à l'interpeller. Depuis qu'ils se sont rencontrés, Elliot recherche sa présence autant qu'il la fuit. L'aborder est loin d'être aisé. Non seulement il est impressionné, mais aussi, il a du mal à le cerner.

« Monsieur ? » Appelle Elliot à voix basse.

Qui pourrait mieux le renseigner sur le comportement de son père, que la version jeune d'Evan Rosier ? Si Elliot l'a interpellé, il ne se permet cependant pas de s'asseoir en face de lui, restant debout, droit, avec un certain recule. Néanmoins, il poursuit, allant droit au but.

« Pourquoi un homme qui recherche la puissance et qui installe la peur, se fait passer pour mort ? »

Dans une de leurs conversations, Evan lui avait déjà fait comprendre qu'il ne doit pas perdre son temps en paroles et aller directement dans le vif du sujet. C'est ce qu'il s'efforce de faire aujourd'hui et de ne pas paraître hésitant. Ce qui est plus facile à dire qu'à faire.

« Ce ne serait pas plus efficace pour lui que le monde sache qu'il est en vie ? »

La personne dont il parle n'est volontairement pas nommée, bien que l'identité de cet homme reste évident. Elliot se sent de plus en plus mal à l'aise. De nombreuses fois, il a tenté de lancer le sujet vers Zoya et Saïd, mais ces derniers ont toujours des bonnes idées pour éviter le sujet. Jusqu'à maintenant, il n'a trouvé personne en dehors de Leo pour parler avec toute la liberté qu'il le souhaite, d'Evan Rosier. Mais ce n'est pas son serviteur et ami qui peut lui apporter les réponses qu'il souhaite. Non, il ne voit personne d'autre que lui.

« Je ne crois qu'il ait peur d'être arrêté. Et comme la rumeur du retour de Vous-Savez-Qui se propage … Je ne comprends pas pourquoi il reste tapis dans l'ombre ... »

Comme lui a dit une fois Evan, un Rosier n'attire pas les média, il agit. D'accord, il veut bien le croire, mais que fait-il depuis 15 ans ? Et lui dans tout ça ? Quel est son rôle ? La patience n'est pas son fort, il veut tellement le comprendre, le voir …. Malgré toute la terreur qu'il risque de ressentir en se retrouvant devant lui. Est-ce qu'il est déçu de lui ? Voudra-t-il le tuer ? Le récupérer ? Il n'en sait rien, c'est le noir complet.

« … Qu'est-ce qu'il attend de moi, si je n'ai pas son sang mais qu'il m'a donné son nom ? »

Elliot sait à quel point le nom Rosier est important pour Evan, tout comme les liens du sang, c'est pourquoi il comprend de moins en moins. Révéler ainsi à la version adolescente qu'il n'est pas son fils de sang est bien difficile pour le gamin. Il sait que la prestance d'un Rosier vient de son sang et que son futur père risque d'être bien déçu. Mais maintenant, il ne peut plus se taire. Néanmoins, Elloit ne détourne pas les yeux, et bien au contraire, il ne se défile pas. Résiste, Elliot, résiste.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996


Le calme qui régnait dans la bibliothèque semblait avoir gagner en intensité. Était-ce dû au départ de plusieurs élèves ? Est-ce que ceux qui étaient restés avaient enfin comprit que les livres et les parchemins n'avaient plus grand-chose à leur apporter ? Evan Rosier, lui, demeurait à sa place habituelle. Imperturbable ? Peut-être pas.
Contrairement à d'ordinaire, il n'y avait pas de livre sur sa table et même son petit carnet fétiche n'était pas sortit. Assis, jambes et doigts entrecroisées, le Serpent avait autorisé son regard à se perdre dans le vague pendant que son esprit réfléchissait.

Il serait mentir de dire que le départ d'Ada et compagnie l'ai laissé indifférent. Alors qu'il était prêt à les couper dans leur route, les toiser, les dénigrer et se moquer d'eux, il s'était rendu compte que finalement c'était peut-être de lui qu'on devrait rire. A rester cloîtré dans ce château sans savoir pourquoi ni comment ils avaient atterris ici, qu'avait-il accompli ? Ils étaient peut-être téméraires et optimistes de penser pouvoir s'en sortir seuls par eux même, mais la bande de bras cassés qu'ils étaient avaient au moins le mérite d'essayer. Lui avait simplement continué à vivre sans se laisser affecter par les événements mais était-ce vraiment par force et par choix ? N'avait-il pas plutôt cherché à se conforter dans son éternelle routine et se protéger d'un monde qu'il ne connaissait plus autant qu'il aurait voulu ? Il soupira. Avec du recul, il n'était pas sûr que les réponses à ces questions lui plaise.
Mais se remettre en question lui permettait aussi de se détacher de ce conservatisme. Il était temps pour un peu de changement, un peu de témérité de curiosité et même un peu d'idiotie. Il était temps qu'il sache ce qui se trouvait en dehors de ce château.

Cette réflexion, il l'avait eu peu de temps après le départ du joyeux groupe d'élèves. Loin de lui l'idée de ce joindre à eux cependant. C'était impensable. Leurs ambitions différaient trop des siennes et leur moralisme et leur innocence étaient sûres de le brider rapidement. Seul pourtant, il s'imposait comme tare son ignorance du monde et de l'époque dans laquelle il se lançait. Par où commencer ?
Il n'y avait qu'une seul chose, une seule personne qu'il connaissait à l'extérieur du château. Il y avait longuement songé et rapidement, il fut surprit de constater que cette même personne avait prit l'initiative d'imiter sa pensée en la forme d'un Corbeau noir. Encore en cet instant, le volatile était présent et le fixait depuis une des fenêtre de la bibliothèque, immobile et silencieux. Evan se redressa dans sa chaise.
Alors que la présence d'un potentiel allié et guide dans ce monde extérieur aurait dû le rassurer et l'encourager a le rejoindre, il se sentait plutôt oppressé par la présence presque autoritaire et inquisitrice du volatile. Agacé et presque angoissé, il laissa tomber l'idée de rejoindre docilement celui qui semblait l'attendre et s'efforça d'ignorer les croassements froidement pressants du Corbeau. S'il devait sortir et prendre son envol, il le ferait seul. Evan avait toujours apprécier bouger et agir dans l'ombre mais jamais il n'accepterait de rester dans l'ombre de quelqu'un, même la sienne.

Concentré, plongé dans ses pensées, le Serpent tentait d'imaginer ce que pourrait être son futur proche. Un futur qu'il envisageait construire seul dans un monde qu'il ne connaissait pas et qui ne le connaissait pas. Sans ressources ou presque. Sa réflexion avait toute son énergie et son attention, si bien qu'il ne remarqua aucunement les bruits parasites des élèves qui l'entouraient. Il fut même surprit lorsque Elliot apparu à sa table, interrompant son travail. La présence et la voix de l'enfant fut semblable à un ciseau coupant le fil de ses pensées et ces avec un fort agacement que le Serpent pu sentir la fin de ses conclusions lui échapper doucement. Il ne laissa pourtant paraître qu'une petite partie de son mécontentement lorsqu'il leva les yeux vers Elliot Rosier.

Il n'avait pas eu beaucoup de temps ou de pensées pour celui qui prétendait être son fils. Il ne serait pas erroné de dire qu'il l'avait quelque peu évincé de son esprit depuis la "lettre" du père du garçon. Apprendre que celui-ci n'était pas lié à leur famille par le sang avait quelque peu affaiblit ses élans pédagogues et il fallait le dire, Ada Bethney avait su prendre assez de place dans l'esprit du Serpentard pour que celui-ci n'ait de temps de se soucier de quelqu'un d'autre. En revoyant l'enfant devant lui, il se rappela de leur brève interaction dans la Salle Commune des Serpentards le jour du départ d'Ada. En y réfléchissant il se demanda pourquoi celui-ci n'avait pas suivi le mouvement. Evan savait que la soif de d'aventure et l'esprit grégaire du garçon étaient une motivation suffisante pour le faire quitter l'établissement sans plus de réflexion. Pourtant Elliot était devant lui, calme et réfléchi, posant des questions auxquelles il aurait lui-même voulu avoir les réponses.

C'est avec patience mais aussi curiosité qu'il écouta les questions de l'enfant sans bouger de sa chaise. Il pouvait voir que celui-ci avait apprit de leurs rares conversations. Lui-aussi, sans pourtant quitter le château, avait su s'approcher de ses ambitions. Sans le cacher, le petit avait toujours lorgner la grandeur associée au nom qu'il portait sans jamais parvenir à la saisir. Bien qu'il en soit encore loin, il était tout de même clair qu'il s'en approchait avec assiduité. Cela fit naitre une discrète tendresse dans son regard. Pourtant, il ne répondit à aucune des questions de l'enfant et laissa planer un silence qui le démontrait clairement une fois que celui-ci ait terminé. Calmement, il se leva.

- Marches avec moi. Demanda-t-il simplement et avec une certaine douceur. Sans vraiment attendre Elliot, Evan quitta tranquillement la bibliothèque.

Il marcha doucement dans les couloirs de pierre pour autoriser le garçon à le suivre et l'écouter. Il ne parla pas tout de suite. Pour être sûr que l'enfant tende l'oreille mais aussi pour se permettre de mettre de l'ordre dans son esprit et dans les paroles qu'il énoncerait. Il y avait une chose qu'il était cependant sûr de vouloir clarifier avant d'apporter la moindre réponse.

- Cet homme à propos duquel tu me questionnes n'est pas moi. Annonça-t-il calmement mais avec une fermeté claire.

Et ce n'était pas seulement une question d'égo. Evan en était persuadé. Bien qu'ils portent le même nom et partagent une certaine histoire commune, il savait que l'homme à qui il avait écrit et qui se trouvait dehors n'était pas qu'une simple version plus âgée de lui-même. D'abord parce que lui-même n'avait pas vécu ce que l'adulte avait pu endurer. La guerre, l'âge, la mort, il serait idiot de penser que cela ne changerait pas un homme, même quelqu'un comme Evan Rosier. Ensuite parce qu'il savait que lui aussi n'était plus le même que celui qu'il était quelques mois auparavant. Celui dehors n'avait pas non plus vécu ce qui avait pu l'affecter. Il n'avait pas vu son monde et ses repères s'évaporer sans explication, il n'avait pas connu la frustration d'être toisé par des étrangers qui en savaient plus sur lui que lui-même. Il n'avait pas connu Ada Bethney. Il n'avait même pas connu Elliot Rosier.
Néanmoins, il ne laissa pas la conversation là. Si ce Evan Rosier là n'était pas le même que ce Evan Rosier ci, cela ne faisait pas de lui un mystère indéchiffrable. Elliot avait eu raison de se tourner vers Evan en quête de réponses à ses questions.

- Mais s'il reste un semblant de celui que je suis en lui, je peux déjà te dire que tes questions n'ont aucun sens. Répondit-il avec calme et patience.

Elliot avait tout faux, une fois de plus, mais cela ne lui inspirait pas la frustration et l'agacement que cela aurait dû. Au contraire, lui-même confronté à devoir comprendre Evan Rosier, le serpentard pouvait s'apercevoir que la tâche n'était pas forcément évidente. Et ceux assez malin et courageux pour se poser des questions n'étaient pas forcément à dénigrer.

- Un homme et son ambition, n'ont aucun lien avec le monde qui l'entoure. Un homme en quête de pouvoir n'est pas un en quête de reconnaissance et de renom. La peur qu'il inspire n'est qu'une conséquence négligeable de ses actions. Le monde l'observe de l'extérieur, constate les conséquences de ses actes, mais la seule chose qui importe est l'esprit où tout commence.

Inconsciemment, les pas d'Evan Rosier les menèrent à l'imposante porte du château de Poudlard. L'air frais de l'extérieur lui apporta une délicate bouffée d'oxygène qui le désaltéra mais qui lui procura aussi un léger frisson. Il s'arrêta, le regard perdu la pelouse qui s'étendait devant eux mais aussi le chemin qui menait au portail de l'école.

- Que le monde sache qu'il est en vie ? Qu'il soit arrêté ? Son lien avec Voldemort ? Ce qu'il pense de toi ? Tu te questionnes sur un homme mais tu n'oses le remettre en question.

Conclu-t-il avec une pointe de reproche et d'agacement dans ses derniers mots. Ceux-ci étaient né de la présence du Corbeau qui était venu se poser grossièrement au milieu du chemin comme une tâche d'encre au milieu d'un tableau délicat. Le gros oiseau noir observa les deux élèves de son regard rouge avant de lancer un croassement moqueur. Evan le fusilla du regard et l'oiseau s'envola. Mais au lieu de le suivre du regard, le Serpent ferma les yeux. Il pouvait sentir son cœur battre, non pas d'excitation mais d'appréhension. Il pouvait sentir l'angoisse monter en lui chaque seconde qu'il se trouvait à proximité de ce portail et de ce qui se trouvait de l'autre côté. Il n'était pas le même que celui qui se trouvait de l'autre côté, mais cela ne signifiait pas que son existence était illégitime en dehors de ces murs. Et s'il ne devait y avoir qu'un seul Evan Rosier dans ce monde, il n'allait certainement pas docilement céder sa place. A chaque seconde il pouvait sentir la révolte s'enflammer un peu plus dans ses entrailles. Il ne pouvait plus rester ici à rien faire comme une pâle copie, un écho effacé du passé. Ce monde n'était peut-être pas le sien mais il finirait pas le devenir et lui appartenir comme il avait toujours dû. Il n'en avait que faire des intentions, des pensées et des jeux d'Evan Rosier. Evan Rosier, c'était lui.
Poussé par un élan instinctif, Evan descendit une marche, puis deux. D'abord fébrile mais de plus en plus sûr, il descendit les escaliers du château jusqu'à ce qu'il se trouve sur le chemin menant au portail. Il était prêt à continuer mais il s'arrêta et se retourna vers l'enfant et ses questions.

- Elliot. Tu n'es peut-être pas un Rosier mais tu portes notre nom. Ce nom est un héritage, une promesse de grandeur, une promesse de tous ceux portant le nom de Rosier. C'est autant un cadeau qu'un devoir. Il n'a d'autre signification que celui que tu lui donneras.

Et il était peut-être temps que ce dernier finisse par en trouver un lui-même plutôt que d'espérer trouver celui que son père adoptif ai cru vouloir lui donner lorsqu'il lui donna ce nom. Oubliant les frasques et les histoires de l'homme qu'il n'était pas, il observa le garçon qu'il avait devant lui non pas comme un fils qu'il n'avait jamais demandé mais comme celui qui lui apparaissait. Un Rosier. Un petit frère égaré presque. Il n'était pas sa responsabilité mais cela ne signifiait pas qu'il n'avait aucune signification aux yeux d'Evan.

- Viens avec moi. Et je t'aiderais a tenir cette promesse et a accomplir ce que tu décidera être ton ambition, ton héritage.


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Elliot Rosier
Elliot Rosier
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Le léger mécontentement visible sur le visage du brun ne surprend pas Elliot. En l'interpellant, il s'est même attendu à une réaction plus méprisante. Au final, c'est à son tour d'être agréablement surprit. Il est vrai que depuis son retour à Sainte Mangouste, l'enfant a noté le détachement à son égard, les yeux du presque adulte tourné vers Ada Bethney. Il l'a accepté mais considère lui avoir laissé suffisamment de répit. Cependant, même s'il tente une nouvelle approche, Elliot ne désire cependant pas imposer sa présence, distant, il garde une distance nécessaire eux deux, tant qu'il n'a pas l'approbation d'Evan pour s'approcher d'avantage.

Pourtant, le serpent accepte de l'écouter, silencieux et sans l'interrompre. Aucune sévérité dans le regard de celui qu'il se plaît à appeler Père, la presque douceur le rend confus et le silence nerveux. La patience ne fait pas parti des vertus d'Elliot, qui commence à se tordre les doigts, baissant légèrement le regard, ne pouvant le soutenir d'avantage. L'enfant retient presque sa respiration, après tout, il vient de lui avouer ne pas partager le même sang. La remarque cinglante ne vient pas, la déception est tout aussi absente et le mépris ne se montre pas. Que se passe-t-il ? Serait-ce possible qu'Evan Rosier accepte une telle trahison ? Enfin du point de vu d'Elliot, il n'est pas responsable de ce mensonge, c'est Evan qui lui a donné son nom, ce n'est pas lui qui l'a usurpé. Peut-être que l'élève en a conscience, bien qu'Elliot ne peut emmètre d'hypothèse sur l'esprit beaucoup trop travaillé d'Evan.

Les premières paroles le fige sur place. Marcher avec lui ? Jusqu'à maintenant, Evan a accepté sa présence sans pour autant prendre l'initiative de vouloir en savoir plus sur son compte ou montrer un quelconque intérêt à ses histoires. Loin d'être présent dans le monde d'Elliot, il est resté extérieur au danger que représente la vie en dehors de Poudlard. Peut-être que l'inconnu ne lui plaît guère et qu'entre les murs de l'établissement, il peut garder le contrôle sur tout ce qu'il souhaite.  La curiosité le fait-il voir plus loin pour envisager cet avenir qui lui est encore bien inconnu ? Le petit brun ne le connaît pas encore assez pour comprendre les raisons de ce tel changement de comportement, qu'il arrive pourtant à noter.

Intéressé par ce jeune qu'il n'a pas connu, grandissant sans lui, la présence d'Evan le rend beaucoup trop curieux et attentif depuis la rentrée scolaire. Les quelques échanges et sa simple présence dans la maison des serpentards ont suffit à le faire évoluer dans un chemin calme et posé qu'il n'aurait jamais pensé emprunter, lui, gamin au caractère passionné, dynamique et explosif. Bruyant, Evan l'a tempéré sans avoir eu besoin de vraiment s'investir.

Elliot n'a pas le temps de répondre, trop surprit par la douceur de la voix, qu'Evan a déjà quitté la bibliothèque. De toute façon, auprès de lui, il a apprit à ne pas parler plus que nécessaire et surtout, à aller droit au but. Ses efforts seraient-ils récompensés ? Le gamin, bien qu'avec nervosité, hâte le pas pour le rattraper. Il note que son père n'a pas accéléré le mouvement, lui laissant le temps de le rejoindre et de marcher à un rythme plus serein. Attentif au moindre de ses gestes ou paroles, Elliot prend sur lui pour attendre qu'Evan prenne la parole, ce qu'il ne tarde plus à faire.

Deux Evan Rosier complètement différents. Il ne doit pas les confondre ou les comparer, essayer de comprendre l'un à travers l'autre. Ce n'est pas lui, ou ce n'est pas encore lui. Elliot le sait, c'est pourquoi il lui a demandé son avis sur cet homme qu'il est devenu et non pas sur ce qu'il a fait lui. Car Evan n'a encore rien fait. Les réponses qu'il attend ne sont que des suppositions, Elliot en a bien conscience. Néanmoins, Evan reste celui qui peut le plus se rapprocher de la vérité. Ignorant s'ils ont le même point de vu à ce propos, il préfère ne pas argumenter et simplement acquiescer, puisqu'ils sont en accord sur ce point.

« Je comprends. » fait-il simplement à voix basse mais assez forte pour qu'il l'entende.

Mais il ne tarde pas à froncer les sourcils devant le discours de son futur père, qui lui paraît un peu trop compliqué pour son cerveau qui est en train de fumer à force de réfléchir. L'analyse bat son plein, le cerveau proche du dysfonctionnement. Les phrases ont du mal à être assimilées. Marcher tout est réfléchissant est une tache plus ardue qu'il ne l'aurait cru.

« Cela signifie suivre sa quête de pouvoir sans se soucier de la réaction d'autrui ou laisser un autre facteur entrer en jeu ? Mais puisque je porte son nom, ne suis-je pas moi même un facteur gênant ? En ne gardant pas les yeux sur moi, je peux suivre involontairement un chemin qu'il n'a pas choisit pour moi et aller à l'encontre de ses plans. Si cela se produit, ce ne serait pas une perte de contrôle ? »

Ses paroles sont des réflexions d'avantage destinées à lui même qu'à son interlocuteur. Elliot réfléchit à tout ce que cela implique. Perdu dans ses pensées, Elliot ne se rend pas compte qu'il oublie la présence d'Evan à ses côtés. Si sa propre existence est devenue gênante pour Evan Rosier maintenant qu'il a rejoint Zoya et cet idiot de Saïd, compte-t-il simplement le supprimer ? Cette idée le fait frissonner. Si pour lui il n'est qu'un instrument, il n'aura certainement aucun remord à le supprimer, étant absent, aucune attache ne le retient. Est-il cependant du genre à être attaché à quelqu'un ? Il ne le pense pas et encore moins avec lui. Mais Elliot ne le connaît pas et ne peut l'affirmer avec certitude. Pourtant, même s'il est clair qu'il n'a pas envie de mourir, la tentation est trop forte, Elliot veut le retrouver, apprendre à le connaître et même …. le tester. A ses risques et périls. Cette idée est aussi saisissante qu'effrayante. Il a autant d'impatience que d'appréhension.

Ce n'est qu'en ressentant l'air frais sur lui qu'Elliot revient à la réalité, clignant des yeux devant le portail de Poudlard. Un nouveau frisson le froid, cette fois-ci provoqué par le froid. Tout en écoutant les paroles de son aîné, le petit serpent serre sa veste contre lui. Le regard dans le vague, ses yeux se posent sur le corbeau au milieu du chemin, afin de ne pas croiser le visage d'Evan.

« Je ne peux pas. » affirme-t-il sans hésiter. « Je ne peux pas juger cet homme que je ne connais pas. A tord ou à raison, l'inconnu et la curiosité ont fait que je l'ai idolâtré. Ce qui n'est absolument pas objectif. J'ai toujours ressenti de la répulsion pour les mangemorts qui ne faisaient qu'obéir aux ordres de Voldemort. Peut-être par conviction mais surtout par la peur qu'il inspire. Ils suivaient le chemin d'un autre et non le leur, comme s'ils n'avaient pas eux même d'existences. » Elliot rit nerveusement, s’apercevant d'une chose. « Et c'est exactement ce que je fais. »

C'est pathétique. Malgré sa conclusion amère et honteuse, Elliot note tout de même que depuis la première fois, il arrive à exprimer clairement ce qu'il pense, à affirmer son point de vu, tout en étant écouté, sans avoir besoin de crier ou de se fâcher pour avoir l'attention qu'il demande. Et surtout, pour la première fois, il arrive à parler ouvertement à Evan Rosier sans se sentir gêné, sans baisser la tête, craintif au point de vouloir disparaître. Pendant quelques secondes, il se sent plus adulte que son jeune âge, ayant enfin le droit d'avoir ses propres convictions et idéaux sans avoir besoin de se soucier de ce que vont penser les autres. Libre de ses propres choix.

Le croassement soudain le coupe une nouvelle fois dans ses propres pensées et conclusions. Il grimace en observant le volatile, soudainement frigide. Instinctivement, il c'est légèrement rapproché d'Evan, prenant sur lui pour ne pas agiter les bras dans des gestes puérils pour faire déguerpir le corbeau. Elliot n'a jamais aimé les animaux, les volatiles, les elfes de maison …. Mais le corbeau ne tarde pas à s'envoler, le plus jeune laisse échapper un soupire de soulagement. L'animal n'a pas eu de comportement imprévisible.

Pour en revenir aux choix, Evan lui en laisse un qui le laisse sans voix. Il est un Rosier, même s'il n'a pas le sens, il a le nom, c'est un fait. En conséquence, Elliot doit construire son propre chemin avec brio. Evan lui propose de l'aider … S'il accepte de venir avec lui.

L'enfant ne répond pas immédiatement, les informations se bousculant dans son esprit. Jamais il aurait cru un tel jour arriver. Evan qui jusqu'à maintenant avait mit un point d'honneur à ne pas intégrer son existence dans sa vie, lui demandait maintenant de le suivre hors de Poudlard. Pour aller où d'ailleurs ? Mais l'inconnu ne fait pas peur à Elliot, son caractère aventurier et audacieux lui permet d'affronter n'importe quel destin. Il n'a aucune envie de perdre une occasion d'être avec Evan Rosier.

C'est le moment qu'il a attendu toute sa vie et que jamais il n'aurait pensé arriver. Il y a quelques mois encore, Evan Rosier n'était qu'un père charismatique mais décédé avant sa naissance. Il n'était que le fruit d'une illusion, un espoir de son esprit assez imaginatif pour songer à l'impensable. Mais la proposition est réelle, il ne tient qu'à lui qu'à accepter ….. Ou refuser. Le visage d'une femme brune s'impose dans son esprit. Zoya. Son cœur se serre. Il ne peut que voir la déception dans les yeux de sa mère de le savoir choisir Evan plutôt que la famille qui lui tend la main. Il revoit Crétin annoncer à sa bien aimé que si Elliot les suit jusqu'à chez eux, ce sera de son plein grès, sans pour autant ignorer la lueur d'espoir de cet homme qui n'est pas prêt à être père. Et si Elliot n'était pas prêt à être leur fils, il avait pourtant accepté de saisir cette chance.

En acceptant la proposition d'Evan, il avait l'impression de la trahir. Les trahir. Et d'aller contre son happy end qui lui tend enfin les bras. Mais la tentation est forte, ses années à idolatrer Evan et regretter son absence refont surface. Le cerveau complètement retourné, il sait que malgré la bombe qu'il peut entraîner en prenant cette décision, il ne veut pas voir cette chance lui filer entre les doigts.

« Leo … Je n'ai jamais été sans Leo …. » Son serviteur et meilleur ami a toujours été près de lui depuis son enfance, jamais l'un sans l'autre, au point de créer une réelle dépendance à cette relation fraternelle. Pourtant, Elliot se rend compte qu'il ne veut pas de sa présence auprès du danger que représente Evan Rosier. Non, il ne veut pas mettre sa vie en danger. « C'est d'accord, je viens avec vous. » affirme-t-il d'une voix certaine. Il a prit sa décision.

Et comme pour le confirmer, le jeune homme ouvre lui même les portes qui mènent à l'extérieur de la limite de Poudlard. Il passe le petit chemin et se décale pour laisser Evan en faire de même, lui laissant tout de même le temps nécessaire pour se décider. Néanmoins, il ajoute après un moment de silence.

« Mon ambition …. Mon héritage. Je les recherche depuis si longtemps et je ne veux pas gâcher cette chance. Mais ce ne sont plus les seuls facteurs. Mes parents, ils m'ont retrouvé. »

Volontairement, Elliot n'en dit pas d'avantage. Il ne veut pas prendre le risque de mettre Zoya en danger en parlant d'elle, connaissant déjà l'animosité entre les deux adolescents et la haine féroce de sa mère pour la version adulte d'Evan qui l'a arraché à elle. Zoya lui a dernièrement prouvé l'intensité de ses sentiments et du rôle qu'elle veut avoir auprès de lui, par le biais d'une lettre mais aussi en lui offrant un toit … Sans omettre la douceur de ses gestes tactiles. Elliot n'oubliera jamais la première fois où Zoya l'a prit dans ses bras, tout comme la chaleur et l'amour inconnu qu'il a pu ressentir à ce moment là. Pourtant, auprès d'Evan, les doutes reviennent, comme si la présence de ce jeune homme lui fait perdre ses maîtrises et fait naître peurs et doutes. Combien de temps Zoya allait-elle mettre pour se rendre compte du départ de son fils ? En comprenant avec qui il suit chemin, va-t-elle partir farouchement à sa recherche, quitte à se mettre en danger ? Ou au contraire, déçue, renier son existence, trop fâchée pour se battre d'avantage contre cette tête de mûle qu'il représente ? Elliot ignore laquelle des deux suppositions lui fait le plus peur.

Lui qui était aussi sûr de lui il y a quelques secondes, ne sait plus où il en est, tiraillé entre ses désirs et son amour.

« Je suis un Rosier …. Je suis un Rosier ... » répète-t-il d'une voix étrangement mal assurée, lui qui avait pourtant crié haut et fort cette phrase durant des années.

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996


L'enfant est surprit. Il hésite. Evan l'observe en silence, s'armant de patience, de douceur mais aussi de pudeur. Il ne voulait pas montrer plus que ses mots laissait déjà entendre. En fait, il n'était même pas réellement sûr de ce qu'il proposait à l'enfant. Ce n'était pas son genre de faire des propositions ou des plans auxquels il n'avait pas réfléchit au préalable. Pourtant quelques minutes avant l'interruption d'Elliot, Evan avait été persuadé qu'il se lancerait dans cette aventure seul. Pourquoi ce soudain changement d'avis ? Lui-même n'en était pas vraiment sûr.

Il savait qu'Elliot n'était pas réellement son fils mais simplement celui de quelqu'un d'autre que son autre lui avait décidé de prendre sous sa coupe. Cette révélation, bien qu'elle l'éloigna un temps du garçon qu'il avait commencé à observer, l'avait aussi étrangement soulagé. Ce n'était pas son fils, il ne lui devait rien. Pourtant il lui proposait à l'instant de l'aider et le guider sur la voie qu'il se choisirait. Était-ce par prétention ? Par ambition ? Par respect ? Ou puérilement par peur d'être seul ? Evan ne s'autorisa pas à y réfléchir trop longtemps. S'il était sûr d'une chose en cet instant, c'était qu'il avait passé bien trop de temps à réfléchir et planifier. Il était temps d'agir et il agirait avec ou sans Elliot.

Étonnamment, la première chose qui sortit de la bouche d'Elliot fut le nom de son domestique. Bien qu'il l'avait vu suivre loyalement le petit Rosier, Evan n'y avait jamais prêté attention. Il n'en prêterait pas plus si celui-ci devait se joindre à eux pour s'occuper d'Elliot. Même s'il espérait voir Elliot devenir un peu plus indépendant, il avait lui-même grandit entouré de domestiques et n'y voyait pas forcément une marque de faiblesse.
L'acceptation suivit le faut départ. Mais cette réponse n'apporta à Evan aucune joie ou soulagement. Il se sentit plutôt aux aguets et attentif, comme si son esprit lui-même se retournait pour demander : et maintenant ? Il n'eut pas le temps d'y répondre qu'une nouvelle information s'ajouta à la situation. Les parents d'Elliot. Ses parents biologiques.

Evan ne savait pas de qui il s'agissait et en cet instant il se gronda intérieurement de n'avoir été plus curieux. En vérité, il ne pensait même pas que ceux-ci étaient encore vivants ou même existants. Elliot était un Rosier et il était très étrange et même gênant que celui-ci traine encore derrière lui les épaves de son passé. Un mystère de plus autour d'Elliot mais surtout de l'homme qui l'avait apparemment délibérément prit à ses parents biologiques.
Le Serpent ne parvint pas à cacher le discret froncement de sourcil que cette nouvelle déclencha chez lui. Il s'attendait à ce que ce monde et cette époque lui cache d'étranges chimères et de dangereux pièges mais il avait osé espérer pouvoir s'y soustraire grâce à beaucoup de prudence et de discrétion. Mais d'après Elliot, s'ils devaient se lancer c'était dans dans un terrain miné et avec des fantômes à leur trousse. Pas vraiment l'idéal.

Mais Elliot n'était pas le seul à être scruté et potentiellement surveillé. Le croassement lointain du Corbeau le leur rappela lorsque la grille fut ouverte par le petit Serpentard. Evan hésita à en prévenir également son camarade de route mais n'en fit rien. Le sujet était sensible et l'heure n'était pas à la parlote. Chaque seconde qui passait depuis l'ouverture du portail les menaçait de se faire surprendre par un professeur et bien que le précédent groupe avait réussi à avoir la bénédiction d'une auror, ils étaient sûr de ne pas avoir le même privilège.

Le Serpent acquiesça simplement pour montrer qu'il retenait cette précieuse information dans un coin de son cerveau. Mais il était temps de partir et les parents d'Elliot n'étaient qu'un obstacle parmi tant d'autres qu'ils auraient à franchir à l'extérieur de la grille. Evan lança la cadence mais au bout de trois pas, il se figea. Avant qu'Elliot ne puisse en faire autant, il lui barra la route d'un bras raide.


Au bout du chemin, une silhouette noire leur barrait la route. Ce n'était pas le corbeau mais son propriétaire. Il fallait croire que le destin ne lui autorisait plus à procrastiner. En l'occurrence, le destin avait enfin prit la forme d'Evan Rosier.

Evan pouvait se reconnaître malgré les années. Les rides, le teint blafard semblable à celle d'une statue, les cheveux trop bien coiffés et les balafres qui lacéraient visiblement son visage rigide et sombre. Pourtant ce qui choqua le plus Evan face à cette réflexion vieillie et abîmée de lui-même était la frappante ressemblance de l'homme avec son propre père.
Les autres, les autres… Ce que tu appelles les autres ne sont que des outils, des faibles ou des obstacles, Evan.
Ces mots que lui avaient dit son père lui revinrent en mémoire comme un écho du passé mais aussi d'un autre échange plus récent qu'il avait eu avec celui qui se tenait devant eux.
Parfois il vaut mieux brûler un rosier malade pour préserver le reste du jardin.


Evan baissa doucement son bras sans quitter l'homme en noir devant eux des yeux.
- Le monde n'a pas d'importance pour un homme et ses ambitions. Rappela-t-il en guise d'avertissement envers Elliot. Rien ni personne n'a d'importance pour un Rosier et son héritage.
Le ton mais aussi l'attitude de l'adolescent se révéla protecteur alors qu'il s'avança pour mettre le garçon en retrait.

De son côté du chemin, Evan Rosier les observa en silence. Impassible et pourtant quelque peu amusé, intrigué, irrité. Une lueur brilla dans ses yeux morts avant de disparaître rapidement lorsqu'il vit l'adolescent s'avancer. Un petit sourire naquit  finalement sur son visage pâle et lacéré de cicatrice.

- Intéressant. Dit-il simplement.

Rien de plus. Le silence retomba et il ne s'approcha ou ne bougea pas plus que les arbres qui entouraient le chemin. Mais Evan savait bien ce que c'était. L'illusion de liberté et de choix. Bien qu'ils étaient dehors et libre de leurs mouvements, faire face à Evan Rosier lorsqu'il avait délibérément choisit de se montrer était comme se retrouver acculé entre quatre murs. L'adolescent se crispa. Il n'avait pas prévu de se retrouver face à lui-même si tôt. Il n'avait pas prévu que celui-ci veuille le retrouver si vite. Il n'avait pas prévu de le rencontrer ici et surtout, il n'avait pas prévu qu'Elliot soit présent. Il fallait qu'il réfléchisse vite ou mieux, qu'il agisse. En un geste agile et rapide, sa sombre baguette fine et rigide se trouva entre ses doigts pâles. Il ne lança pas de sort mais son geste était bien assez explicite.

- Je quitte Poudlard et Elliot vient avec moi. annonça-t-il clairement et aussi fermement que l'angoisse qui le prenait au corps le lui permettait. Vous ne faites pas partis des invités. précisa-t-il.

Tout ce qu'il annonça ne produisit chez l'homme en noir qu'un nouveau rictus vide. Son regard se posa néanmoins sur le garçon qui se trouvait derrière l'adolescent. Il ne put très bien discerner son visage ou même son expression mais ça n'avait pas d'importance. Il savait que ce dernier se verrait observé et cela aurait un impact bien suffisant. Moins d'une seconde et il se reconcentrait sur la version jeune de lui-même. Quelle étrange situation.

- N'arrivez-vous pas à vous faire confiance, Evan ? demande-t-il alors, le sourire encore présent sur son visage lui donnant l'air presque amusé.

- Je ne suis pas vous et vous n'êtes pas moi. rétorque Evan en serrant d'avantage sa baguette.

- Je suis un Rosier. Evan Rosier. répondit ce dernier sans rater la cadence. Il s'avança d'un pas. Fièrement mais aussi, conquérant. Vous voyez un allié dans ce garçon qui n'a d'un Rosier que le nom que je lui ai légué. Pourquoi n'en est-il pas de même pour quelqu'un qui porte le même nom, le même sang et la même tête que vous ?

- Je vous l'ai dit. Elliot. Il vient avec moi.

Le silence retombe mais celui-ci laisse un sourire plus grand et amusé s'étirer sur le visage abîmé de l'homme en noir.
- Vous vous êtes attaché à l'enfant. constata-t-il d'un ton sans dédain. Moi aussi. Avant même qu'il ne soit venu au monde. Son père était un bon ami.

Evan observa son reflet vieilli en sentant le trouble l'assaillir. Il savait que ce sourire amusé n'était pas simplement là par nostalgie mais parce qu'il savait qu'il semait le doute et la discorde dans l'esprit de son interlocuteur. L'adolescent avait l'impression qu'on l'obligeait à gravir une échelle dont il manquait des échelons sous le regard rieur du miroir. Evan ne put s'empêcher un regard en coin vers Elliot qui se trouvait toujours derrière lui. Comme s'il espérait voir sur le visage du garçon la vérité écrite clairement. Il aurait pu étudier et supposer mais ce n'était pas le moment et les deux Evan le savaient parfaitement.

- Vous dites différer de moi mais avez-vous écouté le garçon ? Ses parents l'ont retrouvé et pourtant vous allez les en séparer. A nouveau. ajouta le Serpent d'un ton doucereux en continuant d'avancer.

Evan resta figé, crispé et paralysé par l'épais brouillard qui semblait étouffer peu à peu son esprit. C'était déjà assez déstabilisant de se retrouver face à soit même sans que celui-ci ne prenne un malin plaisir à défaire ses certitudes et ses plans pièces par pièces. Mais Evan Rosier restait Evan Rosier peu importe l'âge et quelques phrases lui avait suffit pour perdre les deux garçons qui n'avaient pas bougé de leur place alors qu'il se rapprochait.
L'adolescent ne savait plus du tout où il en était. Pourquoi partir ? Pour aller où ? Et Elliot ? Que faire de lui ? Et l'homme en face de lui ? Que faire contre lui ? Qu'était-il en train de faire ? Pourquoi ? Faute de réussir à retrouver ses réflexions bien organisées, il tenta de se raccrocher aux images et aux instants qui l'avaient poussé à prendre sa décision. L'image du joyeux groupe et d'Ada sur le départ, la lueur déterminée dans ses yeux bleus. Mais même cela ne lui suffisait pas à retrouver ses repères. Où était-elle à présent ? Loin d'ici il l'espérait.
Bientôt l'homme en noir ne se trouvait qu'à un pas du duo de Serpentard et s'arrêta, sans dire un mot. Mais Evan pouvait sentir les siens se bloquer dans sa gorge alors qu'il tentait de ne pas vomir ou pleurer devant son propre reflet.


- Vous ne le tuerez pas. dit-il d'une voix brisée qu'il s'efforçait de reconstruire.

- Je ne vous tuerais pas. Ce serait idiot. L'enfant en revanche, est devenu obsolète. répondit l'homme d'une voix vide d'émotion.

Ce fut le coup de départ pour Evan qui poussa vivement Elliot en arrière alors qu'il fouetta l'air de sa baguette. Mais l'éclair vert qui fila droit devant lui ne frappa que le vide. Rosier avait disparu. Mais le jeune Serpentard se retourna vivement vers Elliot et on pouvait voir dans son regard que ce n'était pas terminé.

- Cours ! ordonna-t-il d'un souffle sévère.

Mais avant qu'il ne puisse réagir, Rosier était réapparu derrière l'adolescent dans une volute de fumée noire. Sa baguette claqua contre la tête d'Evan qui s'écroula sur le sol. Inconscient.

L'homme en noir se retourna alors lentement vers Elliot.

okMJ

Elliot Rosier
Elliot Rosier
Gallions : 99

Le froncement de sourcil n'échappe pas à Elliot qui n'y tient pas compte. Le sujet est encore délicat et il n'est pas encore prêt à parler de ses parents biologiques à son père de Nom. A son tour, Evan franchit les portes du château, menant la marche. C'est du moins ce que pense l'enfant, qui est soudainement coupé dans son élan par le bras du serpentard qui fait barrage, l'empêchant d'aller plus loin. La silhouette postée avec charisme devant eux le fait frissonner. Sa remarque désobligeante est tue par la surprise. C'est avec un petit temps de retard qu'il comprend l'identité de l'inconnu. Le souffle coupé, Elliot se fige, ses yeux écarquillés par la stupéfaction. C'est à peine s'il voit le bras d'Evan se baisser, c'est à peine s'il entend ses paroles. Le monde n'a pas d'importance pour un Rosier … Que veut-il dire ? Que l'homme en face d'eux n'a pas d'importance ? Comment pourrait-il ignorer Evan Rosier en personne ? C'est bien lui, Elliot le sait et est bouleversé. Tellement pris au dépourvu que son corps refuse de lui obéir, restant figé. Absence de réaction. Absence de réflexion. Tout se mélange dans l'esprit de l'enfant. Il ouvre la bouche mais aucun mot n'en sort.

Le simple mot prononcé par l'adulte raidit d'avantage le plus jeune du trio. Pourquoi est-il là ? Bien qu'il ait attendu ce moment toute sa vie, il ne pensait pas que ce serait si rapide. Les derniers mois à le chercher ont été si vain qu'il avait presque perdu espoir. De nombreuses fois, Elliot c'est imaginé face à Evan Rosier. Le cœur remplit de respect, d'admiration et de crainte. Mais il était loin de penser ressentir la peur irrationnel qui lui broie actuellement les organes. Le souffle court, Elliot se mord les lèvres, perdant peu à peu le contrôle de ses émotions. Son corps tremble sans qu'il ne puisse l'empêcher, mais c'est finalement le jeune Evan qui prend les devant, s'imposant devant son homologue adulte. Il quitte Poudlard et le gamin vient avec lui. Les yeux sombres et inquiets se posent sur le serpentard. Bien qu'admiratif, il se demande si c'est réellement une bonne idée de le défier ainsi.

Un échange débute entre les deux Evan, à son propos, et pourtant Elliot se sent écarté de cette conversation. Cependant, il ne demande pas à en faire parti. Gêné, un mauvais pressentiment le rend mal à l'aise. Sensation qui s'intensifie lorsqu'il se sent fixé pendant une demi seconde. Désagréable. L'adulte fait une allusion sur son père qui fait grimacer le fils de Saïd. Pas attaché à lui, il n'aime pas qu'on lui rappelle son lien de parenté avec lui, surtout que ce dernier a manqué de le tuer à plusieurs reprises. Si Elliot a accepté sa présence, il refuse toujours de le voir comme un père. Habituellement, il aurait hurlé haut et fort que son seul père n'est autre qu'Evan Rosier. Mais face à lui, il semble avoir perdu sa langue. Elliot comprend aisément qu'ils ne sont pas sur la même longueur d'ondes.

A quoi joue son père ? Pourquoi insiste-t-il de la sorte sur ses parents biologiques ? Pourquoi faire culpabiliser le jeune homme sur un acte qu'il n'a pas encore commit et dont lui-même est le seul responsable ? Le faire hésiter sur sa décision ? Mais pourquoi ? Pourquoi ne veut-il pas qu'il reste avec lui ? La différence entre les deux Evan est bien trop notable. Elliot peut maintenant comprendre ce que voulait dire l'élève en disant qu'ils ne sont pas la même personne. L'un reflète l'incompréhension, la fourberie et le danger, l'autre essayant de garder le contrôle de ses émotions, mais vulnérable et … Protecteur. Elliot entre ouvre de nouveau la bouche en l'observant. Après les mois passés à essayer de le comprendre et de le connaître, le bouclé ne l'a jamais vu prendre son rôle avec autant de sérieux et surtout être aussi perdu. La compassion, l'amour et l'admiration ne peuvent que percer le cœur d'Elliot. L'enfant semble enfin sortir de sa torpeur en croisant son regard. A son tour, il avance d'un pas et murmure à l'adresse du jeune Evan.

« Ne l'écoutez pas. Vous êtes le seul à avoir de l'importance pour moi. Je suis un Rosier. Je me fiche complètement de cet idiot. »

Par idiot, il entend bien entendu Saïd Wilkes. Elliot ignore si ses paroles font effet vers Evan, mais en tout cas, elles ne font pas flancher sa détermination. Son ton est sans appel, mais Elliot se fige à cette phrase. Il semblerait qu'Evan ait compris des choses que lui n'avait pas saisit. Il ne le tuera pas. Pourquoi ? Pourquoi l'adulte veut le tuer ? Ce n'est pas censé arriver. Ce n'est pas ainsi qu'il voit les choses. Oh bien sur, une petite partie de lui y avait pensé, mais ce n'était là qu'une crainte. La peur du rejet, la peur de ne pas être à la hauteur. Une paranoïa qui n'est pas censé être le reflet de la vérité.

« Monsieur ... » murmure Elliot à l'adresse de l'élève. Sa voix tremblotante trahit sa panique et l'émotion qui le submerge face à cette information.

Le danger est beaucoup trop présent et malgré sa vulnérabilité, Evan ne faiblit pas face au mangemort, avançant de quelques pas pour mettre volontairement Elliot en retrait, à l'abri derrière lui. L'adulte ne semble pas de cet avis, confirmant qu'il n'a pas l'intention de le tuer lui, Evan, mais que l'enfant est devenu une gêne. Elliot se crispe d'avantage, si du moins c'est possible. Tout se passe trop vite, Elly est poussé en arrière, la baguette fend l'air mais ne touche que le vide.

Cours.

Mais Elliot est trop choqué et trop effrayé pour bouger. De toute façon il n'en a pas le temps. Son cœur se retourne lorsque le sortilège touche la tête de l'adolescent.

« NON ! » crie-t-il en voyant Evan sombrer dans l'inconscience. Brusquement, Elliot sort sa baguette, plus par fureur en voyant cette personne si importante à ses yeux blessés que par réelle envie de se protéger. Le silence retombe et Elliot fait enfin face à l'adulte.

Ses mains se referme sur sa baguette brandit, mais il ne l'utilise pas, ne quittant pas des yeux l'homme dont il s'est venté être le fils depuis sa plus tendre enfance. Ce qu'il se passe est incompréhensif. Pourquoi ? N'a-t-il pas des tonnes de choses à apprendre de lui ? Pourquoi est-il venu le voir à l'hopital si c'est pour en finir ainsi ? Parce qu'il a rencontré ses parents ? Pourtant Evan devait savoir que Zoya finirait pas le retrouver. Impossible que l'esprit d'Evan Rosier n'y ait pas pensé. Malgré l'incompréhension et les tonnes de questions qui lui viennent à l'esprit, il ne pose aucune question. Une chose est sûre, il ne veut pas mourir. Pourtant ….

« Je ne compte pas vous supplier … J'ai ma dignité. » Sa voix tremble, Elliot ignore comment il parvient à parler. La terreur se lit dans son regard, toujours hagard, ainsi qu'une certaine déception. Ce n'est pas ce qu'il avait attendu de lui. « Je ne peux pas non plus vous jeter de sortilèges ... » Si une autre personne était en face de lui, Elliot n'aurait pas hésité à se défendre.

Paraître si vulnérable et faible devant l'homme envers qui il voulait faire ses preuves, le frustre, mais il ne peut faire autrement. Face à William Bethney, il n'a pas hésité à l'attaquer, il n'a pas hésité à faire exploser sa maison, étant toujours à l'intérieur. Contre Saïd, il n'a pas hésité à utiliser ses poings, à jeter un sortilège impardonnable. Face à un mangemort, il n'a pas hésité à jeter d’innombrables sortilèges. Face à ses camarades de classe, il n'a pas hésité à stupéfixer et pétrifier. Passionné et vrai, Elliot a toujours agit selon son instinct et son cœur. Il n'a jamais eu peur d'être blessé, jamais eu peur de souffrir, jamais eu peur de protéger, de se battre et d'haïr ou d'aimer. Audacieux, il agit selon sa propre notion d'honneur et de justice, les prises de risque ne l'ont jamais fait reculer et ce, malgré son jeune âge. Mais là, non seulement il se retrouve tétanisé mais en plus, le lien qu'il s'imagine avoir avec Evan Rosier lui interdit d'utiliser sa baguette ou ses poings face à lui. Ayant grandit dans cette fascination et ce respect sans limite pour lui, Elliot s'interdit tout bonnement de répliquer.

Ne pouvant que capituler, Elliot ferme doucement les paupières. Ce qui ne l'empêche pas d'entendre derrière lui le portail de Poudlard s'ouvrir. Si Elliot avait pu se retourner, il aurait pu apercevoir la silhouette rouge sortir de l'enceinte du château. Il ouvre brusquement les yeux et tout se passe si vite. La flèche rougit passe si rapidement devant lui qu'il pourrait presque se demander s'il a rêvé. Mais la femme aux facultés décuplées attrape Evan pour le plaquer contre le sol. Un avant bras sous sa gorge, l'autre main se saisissant du poignet armé de la baguette, pour l'empêcher d'utiliser un quelconque sortilège. Lise Parker le maintient sur le sol avec sa force sur développée, elle même contre lui.

« Je pourrais aisément te briser la nuque. Mais cela ne servira pas à grand chose, n'est-ce pas Evan Rosier ? » fait-il d'une voix égale, mais dont le regard perspicace montre qu'elle sait de quoi elle parle. Après tout, il s'agit de Lise Parker. « Elliot. » ajoute-t-elle sans se retourner, de sa voix monotone. « Retourne au château. »

Les yeux écarquillés, le principal concerné reconnaît la femme à la cape rouge qui l'a déjà sauvé dans le bar lorsque Saïd a manqué de le tuer. Son instinct de survie lui dit d'obéir, mais il n'est pas capable de partir sans Evan. Rapidement, il se penche pour essayer de soulever le corps de l'inconscience.

« Elliot !!! » La voix féminine le rappel à l'ordre. La situation presse, il sait qu'elle ne peut maintenir son père bien longtemps. Il se mord les lèvres mais avant qu'il ne puisse fuir, une nouvelle arrivée surprend les protagonistes.

Des ombres virevoltent autour d'eux, le sol explose devant Elliot, conséquence d'un sortilège. Le gamin perd l'équilibre et tombe sur les fesses, alors que plusieurs hommes masqués apparaissent. Ils sont plus de 5, mais le gamin n'a pas le temps de les compter. La surprise passe même sur le visage de Parker qui relâche sa poigne pour se redresser.

Des mangemorts.

Un des hommes s'avance, un sourire narquois se devine sous son masque.

« Et bien, quel étrange tableau. Il semblerait que Greyback n'est pas si bien fait son travail que ça. » son regard se pose ensuite sur la visage balafré d'Evan. « Ainsi donc, c'était bien vous. Vous-Savez-Qui avait vu juste. Mais les fantômes du passé n'ont pas leur place dans ce nouveau monde. Vous ne gênerez pas d'avantage le Seigneur des Ténèbres. »

Le premier sortilège fuse. Un sort d'explosion. Mais ce n'est pas Evan qui est visé. Du moins pas la version adulte. Avec horreur, Elliot voit le jais rouge sur le point de percuté le corps inerte du jeune Evan. Il n'a pas le temps de contrer le sortilège, la seule chose qu'il peut faire, c'est lui éviter le coup.

« Père !!! » Il n'en faut pas plus pour qu'Elliot se jete ni plus ni moins sur le corps inconscient d'Evan avec que le sortilège ne le touche. L'enfant reçoit le sort en plein sur le dos. Les brûlures et sa chaire calcinée le font crier de douleur. Se mordant les lèvres pour ne pas pleurer, il resserre son étreinte sur Evan.

« Elliot ! » Mais quel idiot. « Changement stratégique. » fait Lise à Evan adulte. La demi Lycan bondit sur le mangemort le plus proche. Les combats entre magies et coups moldus débutent. Deux des mangemorts s'en prennent au sorcier qui a vaincu la mort, sortilèges de stupefix, impardonnables, tout y passent. Défenses, attaques, travail d'équipe. La vitesse décuplée de Lise lui permet d'éviter les sortilèges et de se défendre avec efficacité, tout en jetant un coup d'oeil sur l'enfant qui n'a pas bouger. « Elliot, bouge ! Je ne peux pas te défendre si tu restes figé comme une cible ! »


« Non !! » Premièrement, il n'est pas sûr que la douleur de son corps, du sang qui coulent sur son dos sous ses vêtements déchirés, lui permettant de se relever. Et surtout, il continue de faire bouclier de son corps, hors de question de laisser un sortilège toucher Evan. Il est trop important pour lui … S'il lui arrive quelque chose, Elliot ne se le pardonnera jamais. Son cœur bat à tout rompt, il tente d'ignorer la douleur et la peur. « Réveillez vous ... » murmure-t-il fermant les yeux avec force. « Monsieur !! Père !! »

La lycan grogne, envoi un mangemort valser plus loin, aux pieds d'Evan Rosier, puis rapidement, elle se saisit d'Elliot (qui ramasse au passage la baguette d'Evan) par ce qu'il reste de son col, pour le redresser, en faisant de même avec le brun endormit.

« Je dois quitter Poudlard. Londres … Je dois aller à Londres. »

Lise acquiesce d'un signe de tête et transplane avec les deux adolescents dans la rue demandée par Elliot. Ce dernier n'aurait pas pu le faire tout seul, déjà parce qu'il n'est pas majeur et en plus à bout de force. Cependant, elle ne peut rester ici. Lise ne prendra pas le risque de laisser un des mangemorts filer et annoncer à Voldemort qu'elle n'est pas morte. La brune retourne donc sur le champ de bataille et se débarasse des autres mangemorts après quelques minutes avec l'aide d'Evan, qui est loin d'avoir perdue la main.

Essoufflée, Lise s'autorise un instant de pose, sans le quitter du regard. Sa baguette légèrement abaissée est tout de même sous ses gardes. Il ne reste plus qu'eux deux de debout. La nièce de Greyback se redresse enfin, retrouvant son regard indéchiffrable, toutes émotions parfaitement contrôlées.

La brune plonge sa main libre dans ses vêtements pour en sortir un diadème qu'elle montre délibérément vers Evan. Elle sait que son geste va attirer l'attention du mangemort, et qu'il n'est pas utile de préciser la provenance de l'objet et encore moins son utilité présente. Evan est assez perspicace pour comprendre. Par ce geste, elle sait qu'elle a son attention et qu'ils peuvent discuter sans s'attaquer.

« J'ai un marché à te proposer, Evan Rosier. Je t'aide à trouver les hocruxes pour que tu puisses détruire Voldemort. Tu sais que c'est dans mes capacités. » Si en étant loin de la vie d'Evan Rosier, elle réussit à savoir son retour, comprendre ses ambitions et même apporter une horcruxe comme preuve de son engagement, Evan comprendra aisément qu'elle en est capable, et que son aide peut-être un plus. Elle n'a également pas peur de lui brandir sa trouvaille sous le nez, même en cas de refus.

« J'ai seulement une condition. Voir deux. Je veux que tu te débarrasses de Fenrir Greyback. …. Et encore, que tu laisses vivre Elliot Rosier. »

La seconde demande est peut-être par égard pour Saïd, mais ce qui l'intéresse surtout, c'est Fenrir, son oncle. Un danger pour sa famille. Elle voit d'un mauvais œil Fenrir tourner autour de Remus. Il est temps qu'elle mette un terme à tout ça. Ou plutôt qu'Evan le fasse pour elle. Greyback est le mâle Alpha de la meute, à laquelle elle ne se considère pas comme faisant partie. C'est un lien plus personnel qui la lit à lui, et elle n'est pas assez folle pour le combattre directement. Lise sait qu'elle n'a aucune chance. Pour le coup, elle n'a d'autre choix que d'agir avec fourbe et Rosier la personne la plus adéquat pour ce genre de travail. Fenrir ne le verra pas venir. Du moins, c'est ce qu'elle espère. La brune a bien conscience de jouer à un jeu bien trop dangereux qui risque de se retourner contre elle. Mais elle est prête à prendre le risque.  

okMJ

NPC Eli
NPC Eli
Gallions : 996

L’enfant brandit sa baguette vers celui qu’il avait depuis si longtemps considéré comme son père. Celui-ci n’eut aucune réaction, ni même d’expression. Elliot ne lança pas de sort pourtant il était clair dans ses yeux qu’il n’avait pas envie de mourir. Ce n’était pas idiot cependant, car ces quelques secondes d’inactivité lui valurent quelques secondes de vie de plus et de plus intéressantes dernières paroles que “non”.

Bien qu’ils aient côtoyé la même Terre depuis plus longtemps qu’avec celui qui était inconscient au sol, ils ne se connaissaient pas autant. Elliot n’avait jamais été qu’un nom et un concept pour son père adoptif. Mais ces quelques secondes lui suffirent pour comprendre qu’on puisse s’attacher à lui. Courageux, digne, innocent mais malin, simplet mais complexe. Il lui rappelait son père, Saïd Wilkes.

Mais cela ne changeait rien. Rien ne pouvait ébranler les plans que Evan Rosier avait prévu pour ce monde et ses gens. Alors que l’enfant avait osé espérer encore un instant que celui qu’il avait idéalisé en ai fait de même avec lui, l’homologue du sorcier avait rapidement comprit et même lui n’avait rien pu y changer. Elliot fini par le comprendre lui aussi et résigné, il ferma doucement les paupières et accepta son destin.

Mais celui-ci n’était pas aussi simpliste qu’on croirait car si le destin avait placé Evan Rosier sur sa route, il décida aussi d’y apporter quelqu’un d’autre. Celle-ci fut annoncée par un vif flash rouge semblable à un sortilège. Evan, rigide comme un mort n’eut pas le temps de réagir qu’il se retrouva plaqué sur le sol et immobilisé.

- Vous auriez dû rester chez les morts, Lise Parker. reconnu calmement l’homme en noir à son tour d’un air dépourvu de toute émotion, comme si la surprise lui avait fait oublier de paraître surprit.

Son regard voilé de blanc suit celui de la louve pour observer l’enfant en sursit. Avec un rictus, Evan observe que celui-ci n’a pas l’intention de fuir au château comme il lui a déjà été ordonné à deux reprises. Son regard juvénile se porte sur l’autre Evan au sol. Il ne veut pas le laisser.
Conscient ou même ennuyé de sa propre situation sans appel, Evan ne se débat pas sous la poigne de fer de la louve et se contente d’observer calmement les efforts du petit Elliot pour sortir son double de cette situation périlleuse.
Un nouveau rictus anime son visage mort. Ce qui se passait sous ses yeux était réellement intéressant. Son autre lui avait eu l’intelligence de comprendre que malgré leur lien et leurs ressemblances, ils n’étaient pas tout à fait le même homme et il était forcé d’en constater de même. Alors que lui n’avait vu Elliot que comme un pion sur sa table, un outil, une nécessité, son autre semblait avoir réussi à développer le lien qui aurait dû les unir. Peut-être pas de père et de fils, mais au moins de confiance, de respect et d’empathie.

Le destin eu un nouveau soubresaut et ce fut bientôt un brouillard noir qui apparu subitement autour d’eux. Là, Evan Rosier n’est plus près à rester docile. Lise Parker en pense de même et c’est en concert qu’ils se relèvent tous deux, faisant face aux nouveaux arrivants. Des mangemorts.
Fidèle à leurs traditions ceux-ci portent des masques. A en voir un se vanter de reconnaître deux personnages de la guerre revenu des morts, on pouvait voir qu’il se sentait avantagé. Mais l’identité des cinq figures noirs qui se trouvaient devant eux n’était pas un mystère pour Evan Rosier et peut-être même pas pour le détective Parker non plus.
Le papoteur semble bien lancé dans sa tirade victorieuse mais brusquement le premier sort est lancé. Celui-ci ne frôle même pas les deux sorciers qui se tiennent face aux mangemorts mais touche de plein fouet celui déjà à terre. Une lueur lugubre passe derrière les yeux morts d’Evan Rosier. Il n’a pas besoin d’attendre les cris ou le feu vert de Lise Parker pour faire claquer sa baguette dans les airs.

Un premier mangemort s’effondre déjà dans la mêlée et bientôt un deuxième avec l’aide de la force de la lycan. Mais rapidement les hommes sadiques de Voldemort comprennent que le plaisir de viser des enfants ne vaut pas celui de rester en vie. Rapidement les sorts se portent sur les deux adultes. Le chaos est difficile à comprendre mais l’esprit d’Evan Rosier sait épurer à merveille ce qui importe et comprenant que la louve va éloigner Elliot et Evan du danger, le sorcier se permet de la couvrir jusqu’à ce qu’elle disparaisse.
Son départ est accompagné de grognements et de cris de colère mais aucunement distrait, Rosier profite de la surprise pour fouetter le sol de sa baguette noire. Des ronces apparaissent soudainement sur le sol mort et leur piques viennent se planter dans les jambes des mangemorts restant, les empêchant de s’enfuir mais leur injectant par la même occasion un puissant poison. Ils ne le savent pas encore mais le combat est déjà terminé.
Le retour de la louve accélère un peu les choses et c’est sans orgueil que l’ex-mangemort lui laissa l’honneur de mettre fin au combat. S’éloignant de quelques pas en remettant de l’ordre dans sa cape, il laissa le temps à la femme de retrouver le calme et son esprit. Il n’était vraiment pas pressé de savoir la suite. Evan et Elliot étaient loin mais cinq mangemorts étaient morts. Cela avait été au moins à moitié productif mais il n’y avait rien dans les plan d’Evan Rosier qui concerne Lise Parker. Il pouvait s’éclipser.

Mais la détective sur se montrer vive et maligne lorsque sans attendre, elle dévoila une de ses trouvailles. Le diadème de Rowena Serdaigle. Un morceau de l’âme du Seigneur des Ténèbres. Evan ne montra rien de son intérêt mais le fait qu’il était encore là pour écouter la proposition de Lise Parker en disait déjà suffisamment.

- Et pourquoi dont quelqu’un comme vous chercherait à m’aider ? questionne-t-il une lueur presque insolente dans le regard.

La réponse ne tarde pas et lui arrache un rictus qui lentement se transforme en fin sourire amusé. Son regard blanc se porte sur les cadavres des Mangemorts, les bois qui les entoure et les grilles de Poudlard avant de revenir vers Lise et son diadème. Son visage se crispe une seconde comme s’il allait rire mais un simple souffle quitte ses lèvres alors qu’il reprend la parole.

- Vous vous embrouillez dans les différents côtés de cette histoire, louve. commente-t-il d’un ton respectueusement dédaigneux. J’en connais d’autre avec le même problème. Ça ne leur a pas réussi.

- Votre oncle a plus d’importance dans cette histoire qu’il ne le croit. Tout comme vous. Ce n’est pas le cas pour Elliot Rosier. Vos histoires de familles ne sont pas mes affaires et j’aimerais que vous ne vous mêliez pas des miennes. Mais évidemment, ça serait trop vous en demander n’est-ce pas, Lise ? ajoute-t-il avec un petit sourire taquin.

Son regard se porte à nouveau sur les bois qui les entoure et de façon quelque peu plus vive comme si quelque chose lui rappelait qu’il était peut-être temps de partir. Mais immobile, l’homme se permet un nouveau regard vers le diadème qu’elle tient toujours dans la main. Cet objet l’intéresse il n’y a plus vraiment de raison de le cacher.

- Je peux épargner le garçon. finit-il par dire avant de quitter le diadème des yeux. Cela importe peu de tout manière. Greyback en revanche…

Son regard mort se posa cette fois derrière Lise, vers les portes de Poudlard. Il n’y avait pas de surprise dans ses yeux mais une fois de plus il était difficile de savoir s’il avait simplement oublié de le montrer ou s’il s’était attendu à voir apparaître Kalev Laine.

Celui-ci n’était pas vraiment apparu et avait calmement marché du château à la porte de sa démarche régulière et mécanique. Il n’avait cependant fait aucun bruit et la louve pu même remarquer qu’il ne semblait pas avoir d’odeur.
- Fenrir Greyback doit vivre. annonça le professeur d’Arithmancie d’un ton dépourvu d’émotion si similaire à celui d’Evan Rosier qu’il était difficile de penser que les deux hommes ne se connaissaient pas. En effet, l’ex-mangemort eu un petit sourire amusé, presque complice.

- Vous voyez Miss Parker, la Mort a l’inconvénient de nous faire rater certaines choses. Vous êtes revenue mais vous avez encore du chemin avant de réellement être de retour. expliqua l’homme en noir d’un ton léger même compatissant.
- Prenez votre temps. Je suis sûr que nous nous recroiserons une fois que tout sera plus clair. Vous pourrez m’amener les horcruxes si là est encore votre intention. Et si vous ne les aurez pas déjà détruit bien sûr. précisa-t-il avec une étrange espièglerie.

- Heureux de vous avoir revu, Parker. salua-t-il et sans perdre un instant, disparu dans un nuage soyeux et noir.

Le silence retomba, donnant à la louve l’impression qu’elle était seule de nouveau. Mais il n’en était rien.

Toujours parfaitement immobile et silencieux, Kalev n’avait pas bougé ou quitté Lise Parker des yeux. Lorsqu’elle se retourna vers lui, un sourire automatique orna son visage.
- Miss Parker. Dites-moi où sont les élèves ? demanda-t-il bien que la formulation de sa phrase ne correspondait pas à celle d’une question.

okMJ

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